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« Politique en Nouvelle-Calédonie » : différence entre les versions

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Né face à la montée de la revendication indépendantiste dans les [[années 1970]], le camp non-indépendantiste, souvent appelé également « loyaliste », a longtemps été fédéré au sein du [[Le Rassemblement|Rassemblement pour la Calédonie dans la République]] (RPCR) de [[Jacques Lafleur]], fondé en [[1977]] sous le nom de ''Rassemblement pour la Calédonie'' (RPC)<ref>{{article | langue=fr |titre=Mort de Jacques Lafleur, ancien homme fort de Nouvelle Calédonie | périodique=[[Le Monde]] | auteur1= | jour=5 | mois=décembre | année=2010 |url texte=https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2010/12/05/mort-de-jacques-lafleur-ancien-homme-fort-de-nouvelle-caledonie_1449239_3382.html }}</ref>, et dénommé [[Le Rassemblement|Le Rassemblement-UMP]] de [[2004]] à [[2014]] puis tout simplement [[Le Rassemblement]]. Mais depuis les [[années 1990]] et la signature des [[accords de Matignon (1988)|Accords de Matignon]] et de [[accord de Nouméa|Nouméa]], le leadership de [[Jacques Lafleur|Lafleur]] a fortement été remis en question et a conduit à la création de plusieurs partis politiques, à quoi s'ajoutent les mouvements qui ont toujours été hostiles au RPCR. Depuis la défaite de ce dernier aux [[élections provinciales néo-calédoniennes de 2004|élections provinciales]] du {{date|9|mai|2004}} en [[Province Sud (Nouvelle-Calédonie)|Province Sud]]<ref>{{article | langue=fr |titre=En Nouvelle-Calédonie, M. Lafleur (UMP) subit un revers électoral historique | périodique=[[Le Monde]] | auteur1= | jour=10 | mois=mai | année=2004 |url texte=https://www.lemonde.fr/archives/article/2004/05/10/en-nouvelle-caledonie-m-lafleur-ump-subit-un-revers-electoral-historique_364243_1819218.html}}</ref> et le retrait de [[Jacques Lafleur]] du devant de la scène politique, cette division s'est accentuée. Si la tendance anti-indépendantiste n'était représentée après le scrutin de [[2004]] que par trois partis au [[Congrès de la Nouvelle-Calédonie|Congrès]], il est dispersé, à la veille de l'élection suivante de [[2009]], entre cinq formations au sein de l'assemblée locale à quoi s'ajoutent quatre autres mouvements. Toutefois, entre [[2009]] et [[2022]], plusieurs coalitions et rapprochements se créent ou se défont, dont notamment deux coalitions électorales pour les provinciales de [[2014]]<ref>{{article | langue=fr |titre=En Nouvelle-Calédonie, l’alliance des droites a fait long feu | périodique=[[Le Monde]] | auteur1=Claudine Wéry |jour=18 | mois=décembre | année=2014 |url texte=https://www.lemonde.fr/politique/article/2014/12/18/en-nouvelle-caledonie-l-alliance-des-droites-a-fait-long-feu_4542865_823448.html }}</ref>{{,}}<ref>{{article | langue=fr |titre=Nouvelle-Calédonie : la droite retombe dans ses divisions | périodique=[[Le Monde]] | auteur1=Patrick Roger | jour=6 | mois=juin | année=2018 |url texte=https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/06/06/nouvelle-caledonie-la-droite-retombe-dans-ses-divisions_5310407_823448.html }}</ref>, une principale lors des [[élections provinciales néo-calédoniennes de 2019|élections]] de [[2019]] et deux lors des [[élections législatives de 2022 en Nouvelle-Calédonie|élections législatives]] en [[2022]]. Dans ce paysage, trois principales forces siègent au [[Congrès de la Nouvelle-Calédonie|Congrès]] depuis une nouvelle recomposition en [[2022]] :
Né face à la montée de la revendication indépendantiste dans les [[années 1970]], le camp non-indépendantiste, souvent appelé également « loyaliste », a longtemps été fédéré au sein du [[Le Rassemblement|Rassemblement pour la Calédonie dans la République]] (RPCR) de [[Jacques Lafleur]], fondé en [[1977]] sous le nom de ''Rassemblement pour la Calédonie'' (RPC)<ref>{{article | langue=fr |titre=Mort de Jacques Lafleur, ancien homme fort de Nouvelle Calédonie | périodique=[[Le Monde]] | auteur1= | jour=5 | mois=décembre | année=2010 |url texte=https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2010/12/05/mort-de-jacques-lafleur-ancien-homme-fort-de-nouvelle-caledonie_1449239_3382.html }}</ref>, et dénommé [[Le Rassemblement|Le Rassemblement-UMP]] de [[2004]] à [[2014]] puis tout simplement [[Le Rassemblement]]. Mais depuis les [[années 1990]] et la signature des [[accords de Matignon (1988)|Accords de Matignon]] et de [[accord de Nouméa|Nouméa]], le leadership de [[Jacques Lafleur|Lafleur]] a fortement été remis en question et a conduit à la création de plusieurs partis politiques, à quoi s'ajoutent les mouvements qui ont toujours été hostiles au RPCR. Depuis la défaite de ce dernier aux [[élections provinciales néo-calédoniennes de 2004|élections provinciales]] du {{date|9|mai|2004}} en [[Province Sud (Nouvelle-Calédonie)|Province Sud]]<ref>{{article | langue=fr |titre=En Nouvelle-Calédonie, M. Lafleur (UMP) subit un revers électoral historique | périodique=[[Le Monde]] | auteur1= | jour=10 | mois=mai | année=2004 |url texte=https://www.lemonde.fr/archives/article/2004/05/10/en-nouvelle-caledonie-m-lafleur-ump-subit-un-revers-electoral-historique_364243_1819218.html}}</ref> et le retrait de [[Jacques Lafleur]] du devant de la scène politique, cette division s'est accentuée. Si la tendance anti-indépendantiste n'était représentée après le scrutin de [[2004]] que par trois partis au [[Congrès de la Nouvelle-Calédonie|Congrès]], il est dispersé, à la veille de l'élection suivante de [[2009]], entre cinq formations au sein de l'assemblée locale à quoi s'ajoutent quatre autres mouvements. Toutefois, entre [[2009]] et [[2022]], plusieurs coalitions et rapprochements se créent ou se défont, dont notamment deux coalitions électorales pour les provinciales de [[2014]]<ref>{{article | langue=fr |titre=En Nouvelle-Calédonie, l’alliance des droites a fait long feu | périodique=[[Le Monde]] | auteur1=Claudine Wéry |jour=18 | mois=décembre | année=2014 |url texte=https://www.lemonde.fr/politique/article/2014/12/18/en-nouvelle-caledonie-l-alliance-des-droites-a-fait-long-feu_4542865_823448.html }}</ref>{{,}}<ref>{{article | langue=fr |titre=Nouvelle-Calédonie : la droite retombe dans ses divisions | périodique=[[Le Monde]] | auteur1=Patrick Roger | jour=6 | mois=juin | année=2018 |url texte=https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/06/06/nouvelle-caledonie-la-droite-retombe-dans-ses-divisions_5310407_823448.html }}</ref>, une principale lors des [[élections provinciales néo-calédoniennes de 2019|élections]] de [[2019]] et deux lors des [[élections législatives de 2022 en Nouvelle-Calédonie|élections législatives]] en [[2022]]. Dans ce paysage, trois principales forces siègent au [[Congrès de la Nouvelle-Calédonie|Congrès]] depuis une nouvelle recomposition en [[2022]] :
* [[L'Avenir en confiance]] : à l'origine nom d'une liste menée par [[Sonia Backès]] des [[Les Républicains calédoniens|Républicains calédoniens]] suivie de [[Thierry Santa]] du [[Le Rassemblement|Rassemblement]]-[[Les Républicains de Nouvelle-Calédonie|LR]] dans le [[Province Sud (Nouvelle-Calédonie)|Sud]] où elle remporte la victoire, avec des équivalents dans le [[Province Nord (Nouvelle-Calédonie)|Nord]] (Agissons pour le Nord du maire [[Le Rassemblement|Rassemblement]]-[[Les Républicains de Nouvelle-Calédonie|LR]] de [[Kouaoua]] [[Alcide Ponga]]) et aux [[Province des îles Loyauté|Îles Loyauté]] (Avec nous de l'ancien sénateur [[Union pour un mouvement populaire|UMP]] et militant des [[Les Républicains calédoniens|Républicains calédoniens]] [[Simon Loueckhote]]), elle est la formation qui a obtenu le plus de voix dans l'ensemble de la [[Nouvelle-Calédonie]] aux [[élections provinciales néo-calédoniennes de 2019|élections provinciales]] du {{date|12|mai|2019}}. Elle a donné son nom aux principaux groupes politiques à l'Assemblée de la [[Province Sud (Nouvelle-Calédonie)|Province Sud]] et au [[Congrès de la Nouvelle-Calédonie|Congrès]] à la suite de ce scrutin et jusqu'en [[2022]]. Elle se veut initialement la réunion de l'ensemble des « loyalistes » face aux indépendantistes et aux « [[nationalisme calédonien|nationalistes]] » (qualificatif attribué à [[Calédonie ensemble]]), et défend un programme à la fois fermement anti-indépendantiste (proposant d'organiser au plus vite les deux autres référendums d'autodétermination prévus par l'[[accord de Nouméa]] en espérant clore ainsi la revendication indépendantiste), de renouvellement de la classe politique, [[libéralisme économique|libéral]] sur le plan économique et conservateur sur les questions de sécurité<ref>[https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/province-sud/noumea/avenir-confiance-joue-reconciliation-unite-685636.html Cédrick Wakahugnème, avec F.T., « "L’Avenir en confiance" joue la réconciliation et l'unité », ''Nouvelle-Calédonie La {{1re}}'', 02/03/2019]</ref>. Après l'[[élection présidentielle française de 2022]] et le départ des partis ayant soutenu [[Emmanuel Macron]] pour former [[Les Loyalistes]], [[L'Avenir en confiance]] se retrouve réduit à n'être plus que le deuxième groupe non-indépendantiste du [[Congrès de la Nouvelle-Calédonie|Congrès]], toujours présidé par [[Virginie Ruffenach]] du [[Le Rassemblement|Rassemblement]]-[[Les Républicains de Nouvelle-Calédonie|LR]], avec une ligne plus conservatrice, provincialiste (demandant {{citation|la prééminence des provinces et le principe de différenciation}} entre les politiques menées par ces collectivités) mais également plus modérée quant à l'attitude à adopter vis-à-vis des indépendantistes dans les discussions sur l'avenir institutionnel de l'archipel<ref>[https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/avenir-institutionnel-l-heritage-historique-du-rassemblement-nous-place-en-responsabilite-dans-les-discussions-declare-virginie-ruffenach-1380254.html Sheïma Riahi, « Avenir institutionnel : "L’héritage historique du Rassemblement nous place en responsabilité dans les discussions", déclare Virginie Ruffenach », ''Nouvelle-Calédonie La 1{{re}}'', 30 mars 2023].</ref>. Ses conseillers à l'Assemblée de la [[Province Sud (Nouvelle-Calédonie)|Province Sud]] créent pour leur part le groupe {{citation|Agissons pour le Sud}} (pour faire écho au groupe déjà existant au sein de l'assemblée du [[Province Nord (Nouvelle-Calédonie)|Nord]]), laissant le nom {{citation|L'Avenir en confiance}} aux représentants des [[Les Loyalistes|Loyalistes]]. Depuis [[2022]], ses membres restants sont :
* [[L'Avenir en confiance]] : à l'origine nom d'une liste menée par [[Sonia Backès]] des [[Les Républicains calédoniens|Républicains calédoniens]] suivie de [[Thierry Santa]] du [[Le Rassemblement|Rassemblement]]-[[Les Républicains de Nouvelle-Calédonie|LR]] dans le [[Province Sud (Nouvelle-Calédonie)|Sud]] où elle remporte la victoire, avec des équivalents dans le [[Province Nord (Nouvelle-Calédonie)|Nord]] (Agissons pour le Nord du maire [[Le Rassemblement|Rassemblement]]-[[Les Républicains de Nouvelle-Calédonie|LR]] de [[Kouaoua]] [[Alcide Ponga]]) et aux [[Province des îles Loyauté|Îles Loyauté]] (Avec nous de l'ancien sénateur [[Union pour un mouvement populaire|UMP]] et militant des [[Les Républicains calédoniens|Républicains calédoniens]] [[Simon Loueckhote]]), elle est la formation qui a obtenu le plus de voix dans l'ensemble de la [[Nouvelle-Calédonie]] aux [[élections provinciales néo-calédoniennes de 2019|élections provinciales]] du {{date|12|mai|2019}}. Elle a donné son nom aux principaux groupes politiques à l'Assemblée de la [[Province Sud (Nouvelle-Calédonie)|Province Sud]] et au [[Congrès de la Nouvelle-Calédonie|Congrès]] à la suite de ce scrutin et jusqu'en [[2022]]. Elle se veut initialement la réunion de l'ensemble des « loyalistes » face aux indépendantistes et aux « [[nationalisme calédonien|nationalistes]] » (qualificatif attribué à [[Calédonie ensemble]]), et défend un programme à la fois fermement anti-indépendantiste (proposant d'organiser au plus vite les deux autres référendums d'autodétermination prévus par l'[[accord de Nouméa]] en espérant clore ainsi la revendication indépendantiste), de renouvellement de la classe politique, [[libéralisme économique|libéral]] sur le plan économique et conservateur sur les questions de sécurité<ref>[https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/province-sud/noumea/avenir-confiance-joue-reconciliation-unite-685636.html Cédrick Wakahugnème, avec F.T., « "L’Avenir en confiance" joue la réconciliation et l'unité », ''Nouvelle-Calédonie La {{1re}}'', 02/03/2019]</ref>. Après l'[[élection présidentielle française de 2022]] et le départ des partis ayant soutenu [[Emmanuel Macron]] pour former [[Les Loyalistes]], [[L'Avenir en confiance]] se retrouve réduit à n'être plus que le deuxième groupe non-indépendantiste du [[Congrès de la Nouvelle-Calédonie|Congrès]], toujours présidé par [[Virginie Ruffenach]] du [[Le Rassemblement|Rassemblement]]-[[Les Républicains de Nouvelle-Calédonie|LR]], avec une ligne plus conservatrice, provincialiste (demandant {{citation|la prééminence des provinces et le principe de différenciation}} entre les politiques menées par ces collectivités) mais également plus modérée quant à l'attitude à adopter vis-à-vis des indépendantistes dans les discussions sur l'avenir institutionnel de l'archipel<ref>[https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/avenir-institutionnel-l-heritage-historique-du-rassemblement-nous-place-en-responsabilite-dans-les-discussions-declare-virginie-ruffenach-1380254.html Sheïma Riahi, « Avenir institutionnel : "L’héritage historique du Rassemblement nous place en responsabilité dans les discussions", déclare Virginie Ruffenach », ''Nouvelle-Calédonie La 1{{re}}'', 30 mars 2023].</ref>. Ses conseillers à l'Assemblée de la [[Province Sud (Nouvelle-Calédonie)|Province Sud]] créent pour leur part le groupe {{citation|Agissons pour le Sud}} (pour faire écho au groupe déjà existant au sein de l'assemblée du [[Province Nord (Nouvelle-Calédonie)|Nord]]), laissant le nom {{citation|L'Avenir en confiance}} aux représentants des [[Les Loyalistes|Loyalistes]]. Depuis [[2022]], ses membres restants sont :
** [[Le Rassemblement]]-[[Les Républicains de Nouvelle-Calédonie|Les Républicains]] (Rassemblement-LR) : le courant anti-indépendantiste historique, fondé en [[1977]] sous le nom de ''Rassemblement pour la Calédonie (RPC)'' par [[Jacques Lafleur]] et devenu en [[1978]], après son affiliation au [[Rassemblement pour la République|RPR]] national de [[Jacques Chirac]], ''Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR)'' puis ''Rassemblement-UMP'' après la création de l'[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] et finalement ''Rassemblement-LR'' depuis la transformation du nom du parti de la droite française en [[Les Républicains]] en [[2015]]. Son leader fut jusqu'en [[2005]] le député (de [[1978]] à [[2007]]) et président de l'Assemblée de la [[Province Sud (Nouvelle-Calédonie)|Province Sud]] (de [[1989]] à [[2004]]) [[Jacques Lafleur]], son fondateur. [[Pierre Frogier]], également député (de [[1996]] à [[2011]]) puis sénateur (depuis [[2011]]) ainsi que président du [[gouvernement de la Nouvelle-Calédonie|gouvernement]] (de [[2001]] à [[2004]]), du [[Congrès de la Nouvelle-Calédonie|Congrès]] (de [[1995]] à [[1997]] et de [[2007]] à [[2009]]) et de l'Assemblée de la [[Province Sud (Nouvelle-Calédonie)|Province Sud]] (de [[2009]] à [[2012]]), lui a succédé. En [[2018]], il démissionne pour laisser la présidence à [[Thierry Santa]], qui a dirigé à son tour le [[Congrès de la Nouvelle-Calédonie|Congrès]] (de [[2015]] à [[2018]]) puis le [[gouvernement de la Nouvelle-Calédonie|gouvernement]] (de [[2019]] à [[2021]]). Il démissionne pour raisons personnelles en {{date||décembre|2022}} au profit d'[[Alcide Ponga]], maire de [[Kouaoua]] (depuis [[2014]]) et conseiller provincial du [[Province Nord (Nouvelle-Calédonie)|Nord]] (depuis [[2019]]), qui devient donc président par intérim. Le RPCR gérait traditionnellement jusqu'en [[2004]] la [[Province Sud (Nouvelle-Calédonie)|Province Sud]] et disposait jusqu'alors de la majorité au [[Congrès de la Nouvelle-Calédonie|Congrès]]. S'il est dans l'opposition entre [[2004]] et [[2007]], il reste le premier parti du territoire en nombre de voix, les deux députés de la Nouvelle-Calédonie ont tous été issus de ses rangs de [[1986]] à [[2012]] et il contrôle toujours de [[2001]] à [[2008]] 6 communes sur 33 dont la plus importante, celle de [[Nouméa]]. Il redevient un parti de la majorité à partir de [[2007]] dans le cadre d'un « accord-cadre » avec son principal adversaire d'alors, [[L'Avenir ensemble]], puis en redevenant la force dominante entre [[2009]] et [[2014]]. Les [[élections législatives de 2012 en Nouvelle-Calédonie|élections législatives]] de [[2012]] puis les [[élections municipales de 2014 en Nouvelle-Calédonie|élections municipales]] et les [[élections provinciales néo-calédoniennes de 2014|élections provinciales]] de [[2014]] marquent un échec sévère pour le parti, qui non seulement pour la première fois de son histoire n'est plus le premier parti néo-calédonien en nombre de suffrages, mais perd de plus les deux sièges à l'Assemblée nationale qu'il détenait depuis [[1986]] ainsi que la mairie de [[Nouméa]] qui était sienne depuis la création du parti en [[1977]]. Ayant momentanément soutenu un « contrat de gouvernance solidaire » avec les autres formations indépendantistes jusqu'en {{date||décembre|2014}} puis une « Plateforme commune » avec [[Calédonie ensemble]], le [[Mouvement populaire calédonien|MPC]] et [[Tous Calédoniens]] et finalement [[L'Avenir en confiance]] depuis [[2019]], il a été dans l'opposition de [[2014]] à [[2017]], de [[2018]] à [[2019]] et depuis [[2021]]. Il contient dans ses rangs des [[gaullisme|gaullistes]] mais aussi des représentants des autres tendances traditionnelles de la [[droite en France|droite française]], il défend généralement des positions [[conservatisme|conservatrices]] en matière sociale, fiscale et politique (notamment le maintien du système de statu quo de [[1989]], à savoir de deux camps, anti-indépendantistes et indépendantistes, dominés chacun par un grand parti, respectivement le [[Le Rassemblement|Rassemblement]] et l'[[Union calédonienne]]) et [[libéralisme économique|libérales]] en matière économique. Il est associé à l'[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] (bien que ce partenariat est remis en question en [[2013]]) puis au parti [[Les Républicains]] fondé en [[2015]].
** [[Le Rassemblement]]-[[Les Républicains de Nouvelle-Calédonie|Les Républicains]] (Rassemblement-LR) : le courant anti-indépendantiste historique, fondé en [[1977]] sous le nom de ''Rassemblement pour la Calédonie (RPC)'' par [[Jacques Lafleur]] et devenu en [[1978]], après son affiliation au [[Rassemblement pour la République|RPR]] national de [[Jacques Chirac]], ''Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR)'' puis ''Rassemblement-UMP'' après la création de l'[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] et finalement ''Rassemblement-LR'' depuis la transformation du nom du parti de la droite française en [[Les Républicains]] en [[2015]]. Son leader fut jusqu'en [[2005]] le député (de [[1978]] à [[2007]]) et président de l'Assemblée de la [[Province Sud (Nouvelle-Calédonie)|Province Sud]] (de [[1989]] à [[2004]]) [[Jacques Lafleur]], son fondateur. [[Pierre Frogier]], également député (de [[1996]] à [[2011]]) puis sénateur (de [[2011]] à [[2023]]) ainsi que président du [[gouvernement de la Nouvelle-Calédonie|gouvernement]] (de [[2001]] à [[2004]]), du [[Congrès de la Nouvelle-Calédonie|Congrès]] (de [[1995]] à [[1997]] et de [[2007]] à [[2009]]) et de l'Assemblée de la [[Province Sud (Nouvelle-Calédonie)|Province Sud]] (de [[2009]] à [[2012]]), lui a succédé. En [[2018]], il démissionne pour laisser la présidence à [[Thierry Santa]], qui a dirigé à son tour le [[Congrès de la Nouvelle-Calédonie|Congrès]] (de [[2015]] à [[2018]]) puis le [[gouvernement de la Nouvelle-Calédonie|gouvernement]] (de [[2019]] à [[2021]]). Il démissionne pour raisons personnelles en {{date||décembre|2022}} au profit d'[[Alcide Ponga]], maire de [[Kouaoua]] (depuis [[2014]]) et conseiller provincial du [[Province Nord (Nouvelle-Calédonie)|Nord]] (depuis [[2019]]), qui devient donc président par intérim. Le RPCR gérait traditionnellement jusqu'en [[2004]] la [[Province Sud (Nouvelle-Calédonie)|Province Sud]] et disposait jusqu'alors de la majorité au [[Congrès de la Nouvelle-Calédonie|Congrès]]. S'il est dans l'opposition entre [[2004]] et [[2007]], il reste le premier parti du territoire en nombre de voix, les deux députés de la Nouvelle-Calédonie ont tous été issus de ses rangs de [[1986]] à [[2012]] et il contrôle toujours de [[2001]] à [[2008]] 6 communes sur 33 dont la plus importante, celle de [[Nouméa]]. Il redevient un parti de la majorité à partir de [[2007]] dans le cadre d'un « accord-cadre » avec son principal adversaire d'alors, [[L'Avenir ensemble]], puis en redevenant la force dominante entre [[2009]] et [[2014]]. Les [[élections législatives de 2012 en Nouvelle-Calédonie|élections législatives]] de [[2012]] puis les [[élections municipales de 2014 en Nouvelle-Calédonie|élections municipales]] et les [[élections provinciales néo-calédoniennes de 2014|élections provinciales]] de [[2014]] marquent un échec sévère pour le parti, qui non seulement pour la première fois de son histoire n'est plus le premier parti néo-calédonien en nombre de suffrages, mais perd de plus les deux sièges à l'Assemblée nationale qu'il détenait depuis [[1986]] ainsi que la mairie de [[Nouméa]] qui était sienne depuis la création du parti en [[1977]]. Ayant momentanément soutenu un « contrat de gouvernance solidaire » avec les autres formations indépendantistes jusqu'en {{date||décembre|2014}} puis une « Plateforme commune » avec [[Calédonie ensemble]], le [[Mouvement populaire calédonien|MPC]] et [[Tous Calédoniens]] et finalement [[L'Avenir en confiance]] depuis [[2019]], il a été dans l'opposition de [[2014]] à [[2017]], de [[2018]] à [[2019]] et depuis [[2021]]. Il contient dans ses rangs des [[gaullisme|gaullistes]] mais aussi des représentants des autres tendances traditionnelles de la [[droite en France|droite française]], il défend généralement des positions [[conservatisme|conservatrices]] en matière sociale, fiscale et politique (notamment le maintien du système de statu quo de [[1989]], à savoir de deux camps, anti-indépendantistes et indépendantistes, dominés chacun par un grand parti, respectivement le [[Le Rassemblement|Rassemblement]] et l'[[Union calédonienne]]) et [[libéralisme économique|libérales]] en matière économique. Il est associé à l'[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] (bien que ce partenariat est remis en question en [[2013]]) puis au parti [[Les Républicains]] fondé en [[2015]].
** [[Tous Calédoniens]] : parti créé en [[2014]] par [[Pascal Vittori]] et d'autres élus locaux de [[Brousse (Nouvelle-Calédonie)|Brousse]] ayant quitté [[L'Avenir ensemble]]. Défendant des positions [[centrisme|centristes]], [[Pascal Vittori]] étant par ailleurs le délégué régional du [[Nouveau Centre]] (NC) puis de [[Les Centristes]] (LC), il est également sur une ligne [[ruralisme|ruraliste]] de défense des intérêts des agriculteurs et des éleveurs {{citation|[[Caldoche|broussards]]}}. Bien représenté dans les conseils municipaux de la [[Grande Terre (Nouvelle-Calédonie)|Grande Terre]] (contrôlant depuis les [[Élections municipales de 2020 en Nouvelle-Calédonie|élections]] de [[2020]] deux mairies : [[Boulouparis]] avec [[Pascal Vittori]] et [[Koumac]] avec Wilfrid Weiss), il n'a qu'un seul élu provincial (Wilfrid Weiss dans le [[Province Nord (Nouvelle-Calédonie)|Nord]]) et n'a, en revanche, jamais eu aucune représentation dans les institutions de la [[Nouvelle-Calédonie]]. Proche initialement de [[Sonia Backès]], il l'a suivi dans son ralliement aux [[Les Républicains de Nouvelle-Calédonie|Républicains]] en [[2015]], mais a rompu avec elle pour participer à la création de la « Plateforme » en [[2017]] et est devenu depuis un allié du [[Le Rassemblement|Rassemblement]].
** [[Tous Calédoniens]] : parti créé en [[2014]] par [[Pascal Vittori]] et d'autres élus locaux de [[Brousse (Nouvelle-Calédonie)|Brousse]] ayant quitté [[L'Avenir ensemble]]. Défendant des positions [[centrisme|centristes]], [[Pascal Vittori]] étant par ailleurs le délégué régional du [[Nouveau Centre]] (NC) puis de [[Les Centristes]] (LC), il est également sur une ligne [[ruralisme|ruraliste]] de défense des intérêts des agriculteurs et des éleveurs {{citation|[[Caldoche|broussards]]}}. Bien représenté dans les conseils municipaux de la [[Grande Terre (Nouvelle-Calédonie)|Grande Terre]] (contrôlant depuis les [[Élections municipales de 2020 en Nouvelle-Calédonie|élections]] de [[2020]] deux mairies : [[Boulouparis]] avec [[Pascal Vittori]] et [[Koumac]] avec Wilfrid Weiss), il n'a qu'un seul élu provincial (Wilfrid Weiss dans le [[Province Nord (Nouvelle-Calédonie)|Nord]]) et n'a, en revanche, jamais eu aucune représentation dans les institutions de la [[Nouvelle-Calédonie]]. Proche initialement de [[Sonia Backès]], il l'a suivi dans son ralliement aux [[Les Républicains de Nouvelle-Calédonie|Républicains]] en [[2015]], mais a rompu avec elle pour participer à la création de la « Plateforme » en [[2017]] et est devenu depuis un allié du [[Le Rassemblement|Rassemblement]].
** [[Front national (parti français)|Front national]] (FN) puis [[Rassemblement national]] (RN) dont la [[Rassemblement national de Nouvelle-Calédonie|fédération locale]], créée en [[1984]] sous l'impulsion de l'écrivain de roman noir [[A.D.G.|Alain Fournier-Camille]] ([[A.D.G.]]) et du maire de [[Thio]] de l'époque (exclu de l'[[Union calédonienne|UC]] en [[1976]]) Roger Galliot, est emmenée depuis février [[2019]] par [[Alain Descombels]]. Il s'est opposé aux [[accords de Matignon (1988)|accords de Matignon]] comme à l'[[accord de Nouméa]], ainsi qu'à la montée des deux drapeaux sur les édifices néo-calédoniens. Il défend une position [[assimilationnisme|assimilationniste]] et [[départementalisme|départementaliste]] concernant l'avenir institutionnel de l'archipel. Il a retrouvé en [[2021]] un siège au [[Congrès de la Nouvelle-Calédonie|Congrès]] et à l'Assemblée de la [[Province Sud (Nouvelle-Calédonie)|Province Sud]], après 12 ans d'absence dans ses deux institutions, [[Guy-Olivier Cuénot]] ayant fait dissidence des [[Les Républicains calédoniens|Républicains calédoniens]] pour le RN le {{date|9|septembre|2021}}<ref>[https://www.dnc.nc/guy-olivier-cuenot-rejoint-le-rassemblement-national/ « Guy-Olivier Cuénot rejoint le Rassemblement national », ''DNC.nc'', 9 septembre 2021, consulté le 17 décembre 2021].</ref>.
** [[Front national (parti français)|Front national]] (FN) puis [[Rassemblement national]] (RN) dont la [[Rassemblement national de Nouvelle-Calédonie|fédération locale]], créée en [[1984]] sous l'impulsion de l'écrivain de roman noir [[A.D.G.|Alain Fournier-Camille]] ([[A.D.G.]]) et du maire de [[Thio]] de l'époque (exclu de l'[[Union calédonienne|UC]] en [[1976]]) Roger Galliot, est emmenée depuis février [[2019]] par [[Alain Descombels]]. Il s'est opposé aux [[accords de Matignon (1988)|accords de Matignon]] comme à l'[[accord de Nouméa]], ainsi qu'à la montée des deux drapeaux sur les édifices néo-calédoniens. Il défend une position [[assimilationnisme|assimilationniste]] et [[départementalisme|départementaliste]] concernant l'avenir institutionnel de l'archipel. Il a retrouvé en [[2021]] un siège au [[Congrès de la Nouvelle-Calédonie|Congrès]] et à l'Assemblée de la [[Province Sud (Nouvelle-Calédonie)|Province Sud]], après 12 ans d'absence dans ses deux institutions, [[Guy-Olivier Cuénot]] ayant fait dissidence des [[Les Républicains calédoniens|Républicains calédoniens]] pour le RN le {{date|9|septembre|2021}}<ref>[https://www.dnc.nc/guy-olivier-cuenot-rejoint-le-rassemblement-national/ « Guy-Olivier Cuénot rejoint le Rassemblement national », ''DNC.nc'', 9 septembre 2021, consulté le 17 décembre 2021].</ref>.

Version du 10 septembre 2024 à 22:49

En Nouvelle-Calédonie, le clivage politique traditionnel est celui qui oppose les courants indépendantistes de gauche aux courants loyalistes de droite. Ce paysage se diversifie au fur et à mesure que l'enjeu est, plus que le statut de l'île, sa gestion.

Partis politiques

Loyalistes

Né face à la montée de la revendication indépendantiste dans les années 1970, le camp non-indépendantiste, souvent appelé également « loyaliste », a longtemps été fédéré au sein du Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR) de Jacques Lafleur, fondé en 1977 sous le nom de Rassemblement pour la Calédonie (RPC)[1], et dénommé Le Rassemblement-UMP de 2004 à 2014 puis tout simplement Le Rassemblement. Mais depuis les années 1990 et la signature des Accords de Matignon et de Nouméa, le leadership de Lafleur a fortement été remis en question et a conduit à la création de plusieurs partis politiques, à quoi s'ajoutent les mouvements qui ont toujours été hostiles au RPCR. Depuis la défaite de ce dernier aux élections provinciales du en Province Sud[2] et le retrait de Jacques Lafleur du devant de la scène politique, cette division s'est accentuée. Si la tendance anti-indépendantiste n'était représentée après le scrutin de 2004 que par trois partis au Congrès, il est dispersé, à la veille de l'élection suivante de 2009, entre cinq formations au sein de l'assemblée locale à quoi s'ajoutent quatre autres mouvements. Toutefois, entre 2009 et 2022, plusieurs coalitions et rapprochements se créent ou se défont, dont notamment deux coalitions électorales pour les provinciales de 2014[3],[4], une principale lors des élections de 2019 et deux lors des élections législatives en 2022. Dans ce paysage, trois principales forces siègent au Congrès depuis une nouvelle recomposition en 2022 :

Indépendantistes

Drapeau indépendantiste

L'action politique indépendantiste est née à la fin des années 1960 avec la création de deux groupes d'extrême gauche, les Foulards rouges et le Groupe 1878. Elle s'est développée dans les années 1970, notamment par l'action de Jean-Marie Tjibaou qui théorise le concept d'Indépendance kanake socialiste (IKS) et fonde le Front indépendantiste en 1979 puis le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) en 1984. Très combatif durant les Évènements des années 1980, au cours desquels il s'oppose de manière violente aux anti-indépendantistes du RPCR, le mouvement indépendantiste a depuis les accords de Matignon et Nouméa, accepté le principe de coopération entre les différentes ethnies du territoire, tout en gardant toujours l'essentiel de son électorat au sein de la population kanake. De plus, tout comme le camp loyaliste, il a connu de fortes divisions depuis que le débat politique néo-calédonien a transcendé la simple question d'opposition ou de soutien à l'indépendance.

Le nationalisme kanak est largement soutenu par le gouvernement chinois, déjà principal sponsor du Groupe Fer de lance mélanésien[17]. Ainsi, d'après un rapport de l'Institut de recherche stratégique de l'École militaire, la Chine considère la Nouvelle-Calédonie comme une « cible prioritaire » pour ses ressources minières et ses eaux territoriales, sur laquelle elle a notamment lancé une campagne de propagande intense visant à l'intégrer dans son réseau d'influence[18].

« Progressistes » et « Accordistes »

À côté de ces deux blocs qui dominent traditionnellement le paysage politique néo-calédonien, de nouvelles formations sont apparues depuis les années 1990 dans le but de sortir de ce clivage. Pour autant, aucun de ces mouvements n'a obtenu d'élus autres qu'à l'échelon municipal (essentiellement Jean-Raymond Postic, conseiller municipal de Nouméa de 1995 à 2008) :

  • Génération destin commun : fédération plusieurs petits mouvements et associations fédérées autour de Jean-Raymond Postic et héritière des différents partis fondés par ce dernier depuis 1995 : Génération calédonienne de 1995 à 2002, le Mouvement pour réussir l'Accord de Nouméa (MPRAN) de 2002 à 2003 puis Calédonie mon pays en décembre 2003. Se définissant comme « ni loyaliste, ni indépendantiste, mais simplement "accordistes" »[19], il n'hésite pas à s'allier avec les indépendantistes du FLNKS lors des élections municipales de 2001 à Nouméa, où il est réélu (il était déjà conseiller municipal depuis 1995) en seconde position sur la liste « Alternative citoyenne » emmenée par l'Union calédonienne Gérald Cortot. Pour lui, la priorité est de sortir du clivage traditionnel et de se concentrer sur la mise en application pleine et entière de l'Accord de Nouméa, en particulier des notions de « citoyenneté calédonienne » et de « destin commun ». Il appelle aussi à une définition rapide des signes identitaires (drapeau, hymne, nom de pays, devise, graphie des billets de banque) pour qu'ils servent de symboles rassembleurs de l'ensemble de la population néo-calédonienne.
  • Rassemblement océanien pour une Calédonie plurielle (ROC Plurielle), présidé par Mikaële Tuifua, soutenu par son autre leader de la gauche libérale Seleone Tuulaki, secrétaire général du mouvement, et Jean-Pierre Selefen, ancien militant de la FCCI, est né d'une transformation du Rassemblement océanien pour la Calédonie, lui-même créé en en vue des élections provinciales de cette année-là et à la suite des événements ethniques de Saint-Louis. Visant à « sensibiliser sur les problèmes dont souffre la communauté wallisienne et futunienne » et sur « l’épuration ethnique de Saint-Louis », le ROC était initialement censé réfléchir à une alliance sur une liste non-RPCR. Mais ce nouveau mouvement s'oriente petit à petit vers la constitution d'une nouvelle liste ethnique, provoquant le départ de certains de ses dirigeants, dont Jean-Baptiste Felomaki, pour le Front national. Il s'est rebaptisé ROC Plurielle en 2008 pour se préparer aux élections provinciales du . Présent cette fois-ci avec un programme de tendance sociale, il défend la notion de « destin commun » définie par l'Accord de Nouméa et dans lequel les wallisiens et futuniens doivent avoir toute leur part, et au rapprochement océanien entre Polynésiens et Mélanésiens. Il se déclare totalement indépendant des loyalistes qu'il accuse d'être à l'origine de l'entretien du clivage entre Kanaks et Polynésiens.
  • Les Progressistes : section locale du Parti socialiste (PS) métropolitain créée en 1981 et qui a pris son nom actuel en 2016, il s'agit d'un petit mouvement généralement allié électoralement au FLNKS et plus particulièrement à l'UNI mais qui a ouvertement pris position à partir des années 2010 pour le maintien dans la France.

Coalitions

La politique néo-calédonienne a connu de longues périodes avec un parti dominant seul : l'Union calédonienne de 1953 à 1972, le RPCR de 1984 à 1995 et l'Avenir ensemble de 2004 à 2007 (minoritaire mais avec le soutien informel de plusieurs autres formations, le plus souvent le FLNKS). Le reste du temps, des accords, alliances ou coalitions ont été mis en place pour dégager des majorités, parfois entre des mouvements ayant des positions et idéologies très différentes.

Élus

Composition depuis les élections du .
N.B. : CE : Calédonie ensemble - L'AEC : L'Avenir en confiance - EO : L'Éveil océanien

Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie est composé de 54 membres issus proportionnellement des trois Assemblées de Province élus tous les 5 ans au suffrage universel direct par les citoyens calédoniens (ceux pouvant attester d'une présence sur le territoire avant 1998) au scrutin proportionnel de listes à un tour. L'actuel Congrès, dans sa cinquième mandature depuis l'accord de Nouméa, est issu des élections provinciales du , et sa composition est la suivante :

Depuis le , le président du Congrès est Rock Wamytan (FLNKS-UC, Province Sud).

Dans les Assemblées de Province

Les Accords de Matignon ont divisé la Nouvelle-Calédonie en trois provinces :

À la suite des élections provinciales du , comme après tous les scrutins depuis celui de 2014, aucune majorité absolue ne se dégage, même si une liste s'approche de celle-ci à une voix près. Composée de 40 membres, elle envoie 32 élus au Congrès. Durant cette mandature, sa présidente Sonia Backès depuis le , élue au deuxième tour de scrutin avec la totalité des voix de sa liste (20 voix) et une majorité de celle de la liste de L'Éveil océanien (3 voix sur 4), elle est par ailleurs présidente des Républicains calédoniens :

Elle est composée de 22 élus, dont 15 envoyés au Congrès. Elle est présidée depuis 1999 par Paul Néaoutyine, du FLNKS-UNI-Palika.

Elle est composée de 14 élus, dont 7 envoyés au Congrès. Elle est présidée depuis 2019 par Jacques Lalié, du FLNKS-UC et président de l'UC Renouveau. Depuis les élections provinciales du , elle ne comporte plus que des indépendantistes. Ces élections ont toutefois été annulées par le Conseil d'État le [20], entraînant la tenue d'un scrutin partiel le . À la suite de ce dernier, non seulement les non-indépendantistes restent exclus de l'assemblée, mais pour la première fois depuis 1989 la liste du Palika n'a obtenu aucun siège (même si la liste « Union pour le Renouveau » menée par l'UC Renouveau a fait élire en deuxième position une membre du Palika). Toutefois, ce dernier parti retrouve une représentation (contrairement aux non-indépendantistes, qui restent exclus de l'assemblée) lors des élections provinciales du , et renforce même sa représentation au scrutin du .

Dans les communes

Les communes traditionnellement détenues par le camp anti-indépendantiste se situent surtout sur la côte ouest de la Grande-Terre (notamment toutes celles de la côte ouest de la Province Sud, seule la commune de Koumac étant un fief important loyaliste en Province Nord avec toutefois une forte présence sur les communes de Poya et Pouembout) et à l'île des Pins.

La côte est, les îles Belep et les îles Loyauté sont quant-à-elles des bastions indépendantistes, même si la ville de Thio dispose depuis 2004 d'un maire anti-indépendantiste. Sur la côte ouest, les communes situées entre Koné et Kaala-Gomen (incluses) sont généralement considérées comme imprenables pour les anti-indépendantistes, à quoi s'ajoute Poum à l'extrémité nord de la Grande-Terre.

Depuis les élections municipales de 2014, les maires des 33 communes de la Nouvelle-Calédonie et les compositions des conseils municipaux sont les suivants :

Parlementaires

Si seuls ceux inscrits sur la liste électorale spéciale et bénéficient donc de la citoyenneté double calédonienne, tous les citoyens français de Nouvelle-Calédonie votent pour les élections nationales, dont les législatives. La Nouvelle-Calédonie dispose ainsi de deux députés depuis 1978 (un seul auparavant) et de deux sénateurs depuis 2011 (un avant cette date). De 1986 à 2012, les deux députés ont toujours été issus des rangs du RPCR, et surtout pour la circonscription comprenant Nouméa de 1978 à 2012, et ont donc tous siégé au sein des groupes RPR puis UMP durant cette période. Depuis 2012, les deux députés restent anti-indépendantistes mais proviennent de Calédonie ensemble et sont devenus membres du groupe de l'Union des démocrates et indépendants (UDI) de 2012 à 2017 puis du groupe Les Constructifs : républicains, UDI, indépendants, tous deux de centre droit. De même, tous les sénateurs depuis 1958 ont été anti-indépendantistes et de droite.

Élections présidentielles

Les électeurs calédoniens ont toujours eu une tendance gaulliste (94 % de « oui » à l'indépendance de l'Algérie), ou tout au moins de droite, aux élections présidentielles, à l'exception de celle de 1974, à laquelle François Mitterrand fut vainqueur en voix sur le territoire, et au second tour de 2017 au cours duquel l'archipel vote avec une très courte majorité des suffrages exprimés (et avec une très forte abstention) pour Emmanuel Macron contre Marine Le Pen. Elle a élu un candidat qui fut battu au plan national en 1974 (François Mitterrand au lieu de Valéry Giscard d'Estaing), 1981 (Valéry Giscard d'Estaing au lieu de François Mitterrand), 1988 (Jacques Chirac au lieu de François Mitterrand) et 2012 (Nicolas Sarkozy au lieu de François Hollande).

En 1965, 1974, 1995 et 2002, le candidat qu'il plaçait en seconde position au premier tour arrivait 3e au plan national (respectivement Jean Lecanuet, Jacques Chaban-Delmas, Édouard Balladur et Lionel Jospin). Seuls trois candidats qui furent finalement élus auraient été éliminés dès le premier tour si la Nouvelle-Calédonie avait été seule à voter : Valéry Giscard d'Estaing en 1974 (arrivé derrière François Mitterrand et Jacques Chaban-Delmas), François Mitterrand en 1988 (arrivé seulement en quatrième position, derrière Jacques Chirac, Jean-Marie Le Pen et Raymond Barre) et Emmanuel Macron en 2017 (arrivé en troisième position derrière François Fillon et Marine Le Pen).

La Nouvelle-Calédonie a offert plus de la majorité absolue de ses suffrages exprimés dès le premier tour à un candidat en 1965 (Charles de Gaulle), 1969 (Georges Pompidou) et 1988 (Jacques Chirac).

En 2007 et 2012, elle a voté à plus de 49 % pour Nicolas Sarkozy le candidat de l'UMP. En 2017, le candidat de la droite, François Fillon, arrive également en tête mais avec un score plus faible que ses prédécesseurs (31,13 %), concurrencé par un vote important pour Marine Le Pen (29,09 %).

« Un corps électoral figé »

Il existe trois corps électoraux distincts en Nouvelle-Calédonie.

  • Tous les électeurs peuvent voter pour les élections nationales (présidentielle, législatives, municipales, référendums nationaux, européennes).
  • Le corps électoral pour les référendums d'auto-détermination (article 218 LOI no 99-209 du organique relative à la Nouvelle-Calédonie) prévus aux accords de Nouméa est figé à tous ceux
  1. qui étaient ou auraient pu être électeurs pour le référendum de 1998
  2. ou peuvent justifier d'une durée de vingt ans de domicile continu en Nouvelle-Calédonie à la date de la consultation et au plus tard au *.
  • Le débat a porté sur le corps électoral concerné par les élections provinciales.

Pour les prochaines élections au Congrès de l'archipel issu des assemblées de province (élections provinciales), un débat avait lieu entre deux définitions du corps électoral :

  • un « corps électoral figé », ou « gelé », comprenant uniquement les personnes présentes en Nouvelle-Calédonie avant le . Cette option était soutenue par le FLNKS et Avenir ensemble (bien que se déclarant pour le principe « une personne égale une voix », ce parti soutient ce système dans le sens où il a été promis aux indépendantistes par le RPCR) ;
  • un « corps électoral glissant », permettant l'extension de la citoyenneté calédonienne à toute personne pouvant justifier de 10 ans de présence continue sur le Territoire. Cette option était soutenue par Rassemblement-UMP, le RPC, nouveau parti créé par Jacques Lafleur, et le Front national.

Le Congrès réuni à Versailles le a entériné par 724 voix pour et 90 contre le gel du corps électoral.

  • 6704 personnes pouvant participer aux élections provinciales viennent ainsi s'ajouter aux 18 525 électeurs exclus des possibles scrutins de sortie de l'accord (2014-2015-2016-2017-2018).Ce dernier précise que dans la mesure où le pays n'accèderait pas à l'indépendance à ce terme, et qu'aucune « solution originale » ne serait proposée par l'ensemble des signataires, l'état prendrait en compte la répartition politique des trois provinces (ex: si deux provinces sur trois sont « indépendantistes » l'indépendance sera acquise « de fait » sans possibilité de sécession et de maintien dans la république française pour la 3e).
  • Toute modification relative à la composition du corps électoral et plus généralement tout amendement impliquant le texte de l'accord ne sont possibles qu'à la condition que l'ensemble des signataires historiques le souhaitent. Dans ce cas, un nouveau référendum local serait organisé afin de provoquer une révision constitutionnelle par le congrès de Versailles.

Deux lois du pays à venir vont permettre de privilégier les citoyens calédoniens pour l'accès à l'emploi.

Notes et références

  1. « Mort de Jacques Lafleur, ancien homme fort de Nouvelle Calédonie », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  2. « En Nouvelle-Calédonie, M. Lafleur (UMP) subit un revers électoral historique », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  3. Claudine Wéry, « En Nouvelle-Calédonie, l’alliance des droites a fait long feu », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  4. Patrick Roger, « Nouvelle-Calédonie : la droite retombe dans ses divisions », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  5. Cédrick Wakahugnème, avec F.T., « "L’Avenir en confiance" joue la réconciliation et l'unité », Nouvelle-Calédonie La 1re, 02/03/2019
  6. Sheïma Riahi, « Avenir institutionnel : "L’héritage historique du Rassemblement nous place en responsabilité dans les discussions", déclare Virginie Ruffenach », Nouvelle-Calédonie La 1re, 30 mars 2023.
  7. « Guy-Olivier Cuénot rejoint le Rassemblement national », DNC.nc, 9 septembre 2021, consulté le 17 décembre 2021.
  8. Philippe Frédière, « Le camp Backès réclame l’"union sacrée loyaliste" », Nouvelles calédoniennes, 13/07/2017
  9. « Metzdorf et Julié lancent Générations NC », sur Les Nouvelles Calédoniennes, (consulté le ).
  10. Nadine Goapana, « Générations NC : un nouveau parti en course pour les municipales - Nouvelle-Calédonie la 1ère », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  11. Présentation de Générations NC sur le site france-politique.fr, consulté le 8 août 2022
  12. a et b Entretien avec Nicolas Metzdorf, Propos recueillis par Beryl Ziegler, « Nicolas Metzdorf : "Je veux être le défenseur du camp non-indépendantiste" », Actu.nc, no 428, 2 juin 2022, consulté le 8 août 2022.
  13. « Un nouveau parti politique : Générations NC », WF la 1ère / NC la 1ère, 4 juillet 2019, mise à jour le 1 octobre 2019, consulté le 8 août 2022.
  14. Entretien avec Nicolas Metzdorf, Propos recueillis par Béryl Ziegler pour Actu.nc, repris par Jean-Tenahe Faatau, « INTERVIEW. Nouvelle-Calédonie : Génération.nc défend "un idéal calédonien" assure Nicolas Metzdorf », Outremers 360°, 6 mai 2021, consulté le 8 août 2022.
  15. Claudine Wéry, « Les indépendantistes de Nouvelle-Calédonie ne camouflent plus leur division », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  16. Claudine Wéry, « En Nouvelle-Calédonie, les indépendantistes pourraient profiter des divisions de la droite locale », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  17. Emmanuel Véron & Emmanuel Lincot, « Polynésie française et Océanie : quelles stratégies chinoises ? », sur The Conversation, .
  18. Paul Charon et Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, « Les opérations d'influence chinoises », sur irsem.fr, .
  19. « « Législatives : deux candidats sous l’étiquette MPRAN », Les Nouvelles Calédoniennes, 16/05/2002 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  20. [https://www.conseil-etat.fr/ressources/decisions-contentieuses/dernieres-decisions-importantes/section-du-contentieux-10eme-et-9eme-sous-sections-reunies-seance-du-23-septembre-2009-lecture-du-16-octobre-20092

Articles connexes

Liens externes