« Symphonie funèbre et triomphale » : différence entre les versions
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La cérémonie eut lieu le {{date|28|juillet|1840|en musique classique}}. Berlioz dirigea lui-même, en uniforme de la [[Garde nationale (1831)|Garde nationale]] et en marchant à reculons, une grande fanfare militaire de deux cents musiciens (cuivres, vents et percussions). La répétition en salle avait été très satisfaisante et impressionna beaucoup l'assistance, mais l'exécution en plein air fut malgré tout dans l'ensemble un échec en raison des bruits de la foule et des manœuvres militaires. Reprise en concert en août, l'œuvre fit à nouveau très forte impression. [[Richard Wagner]] la jugea « grande de la première à la dernière note », et écrivit ensuite : {{citation|Je suis convaincu que cette symphonie perdurera et exaltera le cœur des hommes tant qu'il existera une nation nommée France}}. |
La cérémonie eut lieu le {{date|28|juillet|1840|en musique classique}}. Berlioz dirigea lui-même, en uniforme de la [[Garde nationale (1831)|Garde nationale]] et en marchant à reculons, une grande fanfare militaire de deux cents musiciens (cuivres, vents et percussions). La répétition en salle avait été très satisfaisante et impressionna beaucoup l'assistance, mais l'exécution en plein air fut malgré tout dans l'ensemble un échec en raison des bruits de la foule et des manœuvres militaires. Reprise en concert en août, l'œuvre fit à nouveau très forte impression. [[Richard Wagner]] la jugea « grande de la première à la dernière note », et écrivit ensuite : {{citation|Je suis convaincu que cette symphonie perdurera et exaltera le cœur des hommes tant qu'il existera une nation nommée France}}. |
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Berlioz avait répondu à la solennité de l'événement en offrant une musique efficace et retenue, mais néanmoins pleine de grandeur. Conscient de sa valeur, il en fit plus tard une version pour concert, rajoutant des pupitres de violoncelles et de contrebasses, renommant l'''Hymne d' |
Berlioz avait répondu à la solennité de l'événement en offrant une musique efficace et retenue, mais néanmoins pleine de grandeur. Conscient de sa valeur, il en fit plus tard une version pour concert, rajoutant des pupitres de violoncelles et de contrebasses, renommant l'''Hymne d'adieu'' en ''Oraison funèbre'', et surtout en ajoutant un chœur pour le troisième mouvement sur des paroles de son ami [[Antoni Deschamps]]. Cette nouvelle version fut créée à [[Bruxelles]], le 26 septembre [[1842]]. La partition originale de Berlioz recommandait 392 exécutants (192 pour l'orchestre et 200 pour le chœur) ; il y en eut jusqu'à 1800 le 24 juillet [[1846]] à l'Hippodrome de Paris. |
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La ''Marche funèbre'' est une des plus grandes réussites de Berlioz. Elle porte l'influence de la ''[[Symphonie n° 3 de Beethoven|Symphonie "Héroïque"]]'' de [[Beethoven]]. L'''Oraison funèbre'', qui apparaît comme une sombre mélopée, reprend des éléments d'un opéra de jeunesse de Berlioz, ''Les Francs-Juges'' (l'invocation d'Arnold) à travers la plainte d'un seul trombone face à l'orchestre. Le troisième mouvement arrive sans interruption, et sonne comme un hymne à la Nation, se concluant sur ces paroles : |
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Version du 11 mars 2018 à 20:56
La Grande Symphonie funèbre et triomphale est une œuvre d'Hector Berlioz. Créée pour un orchestre d'harmonie, elle fut livrée en 1840 en réponse à une commande officielle du ministre de l'intérieur Charles de Rémusat en prévision de la grande commémoration du dixième anniversaire de la Révolution de 1830 à Paris. Accompagnés d'un grand cortège militaire, vingt-quatre chevaux devaient tirer un immense corbillard vers la place de la Bastille les cercueils de cinquante martyrs qui devaient être déposés sous la nouvelle colonne, tandis que la fanfare devait jouer tout au long de la procession.
Berlioz avait depuis longtemps le projet d'une grande Fête musicale funèbre à la mémoire des hommes illustres de la France, renouant avec l'esprit des grandes fêtes patriotiques de la Révolution, et dont le Requiem avait été déjà une première tentative. La commande fut pour lui l'occasion d'adapter et composer en fonction du déroulement prévu de la cérémonie : cortège funèbre passant par la Concorde, la Madeleine et les Grands boulevards, pour lequel il composa la Marche funèbre qui devait être répétée environ six fois ; Hymne d'adieu lors de la descente des cercueils dans les caveaux sous la colonne de la Bastille ; et enfin Apothéose pour achever la cérémonie et consacrer les héros.
La cérémonie eut lieu le . Berlioz dirigea lui-même, en uniforme de la Garde nationale et en marchant à reculons, une grande fanfare militaire de deux cents musiciens (cuivres, vents et percussions). La répétition en salle avait été très satisfaisante et impressionna beaucoup l'assistance, mais l'exécution en plein air fut malgré tout dans l'ensemble un échec en raison des bruits de la foule et des manœuvres militaires. Reprise en concert en août, l'œuvre fit à nouveau très forte impression. Richard Wagner la jugea « grande de la première à la dernière note », et écrivit ensuite : « Je suis convaincu que cette symphonie perdurera et exaltera le cœur des hommes tant qu'il existera une nation nommée France ».
Berlioz avait répondu à la solennité de l'événement en offrant une musique efficace et retenue, mais néanmoins pleine de grandeur. Conscient de sa valeur, il en fit plus tard une version pour concert, rajoutant des pupitres de violoncelles et de contrebasses, renommant l'Hymne d'adieu en Oraison funèbre, et surtout en ajoutant un chœur pour le troisième mouvement sur des paroles de son ami Antoni Deschamps. Cette nouvelle version fut créée à Bruxelles, le 26 septembre 1842. La partition originale de Berlioz recommandait 392 exécutants (192 pour l'orchestre et 200 pour le chœur) ; il y en eut jusqu'à 1800 le 24 juillet 1846 à l'Hippodrome de Paris.
La Marche funèbre est une des plus grandes réussites de Berlioz. Elle porte l'influence de la Symphonie "Héroïque" de Beethoven. L'Oraison funèbre, qui apparaît comme une sombre mélopée, reprend des éléments d'un opéra de jeunesse de Berlioz, Les Francs-Juges (l'invocation d'Arnold) à travers la plainte d'un seul trombone face à l'orchestre. Le troisième mouvement arrive sans interruption, et sonne comme un hymne à la Nation, se concluant sur ces paroles :
Gloire!
Gloire!
Gloire et triomphe!
Gloire!
Gloire et triomphe à ces Héros!
Gloire!
Gloire et triomphe!
Venez, élus de l’autre vie!
Changez, nobles guerriers,
Tous vos lauriers
Pour des palmes immortelles!
Suivez les Séraphins,
Soldats divins
Dans les plaines éternelles!
A leurs chœurs infinis
Soyez unis!
Anges radieux,
Harmonieux,
Brûlants comme eux,
Entrez, sublimes
Victimes!
Gloire et triomphe à ces Héros!
Ils sont tombés aux champs de la Patrie!
Gloire et respect à leurs tombeaux!
Venez, élus de l’autre vie!
Gloire!
Gloire et triomphe à ces Héros!
Gloire
Et respect
À leurs
Tombeaux!
Liens externes
- « Grande symphonie funèbre et triomphale » (partition libre de droits), sur le site de l'IMSLP.
- Mémoires de Berlioz, sur la Symphonie
- Article détaillé