Aller au contenu

« Irma Hünerfauth » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Mellonne (discuter | contributions)
Créé en traduisant la page « Irma Hünerfauth »
 
Mellonne (discuter | contributions)
Aucun résumé des modifications
Ligne 9 : Ligne 9 :


== Biographie ==
== Biographie ==
Irma Hünerfauth est née le 31 décembre 1907 à [[Donaueschingen]], elle est la fille d'un directeur de brasserie. Après un incendie en 1914, sa famille a déménagé à [[Munich]]. En 1917, elle suit un cours de dessin pour adultes. En 1923, elle est aussi bénévole en décoration de vitrines dans une boutique de mode. De 1925 à 1928, elle fréquente la ''Frauenarbeitsschule (''École du travail féminin) de Munich, de 1929 à 1931, la ''Blocherer-Schule für Gestaltung'', puis, de 1931 à1932 la Kunstgewerbeschule de Munich où elle est étudiante de Helmuth Ehmckenich.
Irma Hünerfauth est née le 31 décembre 1907 à [[Donaueschingen]], elle est la fille d'un directeur de brasserie. Après un incendie en 1914, sa famille déménage à [[Munich]]. En 1917, elle suit un cours de dessin pour adultes. De 1925 à 1928, elle fréquente la ''Frauenarbeitsschule'' de Munich, de 1929 à 1931, la ''Blocherer-Schule für Gestaltung'', puis, de 1931 à 1932, la ''Kunstgewerbeschule'' de Munich où elle est une étudiante de Helmuth Ehmckenich.


En 1933, Irma Hünerfauth épouse l'avocat Wilhelm Schäfer, avec qui elle a un fils. De 1935 à 1937, elle étudie la peinture à l' [[Académie des beaux-arts de Munich]] auprès du professeur Jank et du professeur Hess.
En 1933, Irma Hünerfauth épouse l'avocat Wilhelm Schäfer, avec qui elle a un fils.
De 1935 à 1937, elle étudie la peinture à l' [[Académie des beaux-arts de Munich]] auprès du professeur Jank et du professeur Hess.


En 1938, Irma Hünerfauth divorce de Schäfer et retourne près de Munich, dans la ''Dachauer Moos''. L'année suivante, en 1939, elle épouse Jost Höpker, mais ils divorcent peu après<ref>Irma Hünerfauth, Peter Lufft and Christoph Wiedemann. IRMAnipulations, p. 119. Publisher Antje Kunstmann, Munich, 1990.</ref>.
En 1938, Irma Hünerfauth divorce de Schäfer et retourne près de Munich, dans la ''Dachauer Moos''. L'année suivante, en 1939, elle épouse Jost Höpker, mais ils divorcent peu après<ref>Irma Hünerfauth, Peter Lufft and Christoph Wiedemann. IRMAnipulations, p. 119. Publisher Antje Kunstmann, Munich, 1990.</ref>.


En 1940, Irma Hünerfauth retourne vivre avec ses parents à [[Pullach im Isartal|Grosshesselohe]] près de Munich. En 1942, elle est évacuée à [[Chiemsee]] et, plus tard, dans la région de [[Landshut]]. Après la guerre, en 1945, la famille retourne à Grosshesselohe, où Irma construit un atelier. Le 20 novembre 1948, elle épouse son troisième mari, Franz Führer, également connu sous son nom d'artiste, Führer-Wolkenstein. Ils resteront mariés pendant 28 ans. Franz Führer travaille comme directeur de construction pour les services publics de Munich. En tant qu'artiste, Fil travaille en étroite collaboration avec son épouse Irma et l'assiste avec des travaux électrotechniques pour ses projets d'art multimédia. Après sa retraite, il crée des objets d'art cinétique, des machines dites de recyclage.
Irma Hünerfauth retourne vivre avec ses parents, en 1940, à [[Pullach im Isartal|Grosshesselohe]] près de Munich. En 1942, elle est évacuée à [[Chiemsee]] et, plus tard, dans la région de [[Landshut]]. Après la guerre, en 1945, la famille retourne à Grosshesselohe, où Irma construit un atelier. Le 20 novembre 1948, elle épouse son troisième mari, Franz Führer, également connu sous son nom d'artiste, Führer-Wolkenstein. Ils resteront mariés pendant 28 ans. Franz Führer travaille comme directeur de construction pour les services publics de Munich. En tant qu'artiste, il travaille en étroite collaboration avec son épouse Irma et l'assiste dans les travaux électrotechniques pour ses projets d'art multimédia. Après sa retraite, il crée des objets d'art cinétique, des machines dites de recyclage.

En 1954, Irma Hünerfauth bénéficie d'une formation privée de Conrad Westpfahl, un artiste important de l'art informel, qui l'amène à [[Art abstrait|la peinture abstraite]]. En 1958, elle suit des cours de [[Eau-forte|gravure]] et de [[lithographie]].

En 1959, elle obtient le Prix de l'[[Union des femmes peintres et sculpteurs|Unions des Femmes Peintres]] à [[Paris]] pour sa peinture intitulée ''Düsternis''. Cette récompense fait polémique, deux femmes artistes (Lentz et Strauss) manifestent leur désapprobation et l'une d'elles déchire la toile avec un couteau, ce qui nécessitera une restauration<ref>Irma Hünerfauth, Peter Lufft and Christoph Wiedemann. IRMAnipulations, p. 120. Publisher Antje Kunstmann, Munich, 1990.</ref>.


En 1954, Irma Hünerfauth bénéficie d'une formation privée de Conrad Westpfahl, un artiste important de l'art informel, ce qui l'amène à [[Art abstrait|la peinture abstraite]]. En 1958, elle suit des cours de [[Eau-forte|gravure]] et de [[lithographie]]. En 1959, elle obtient le Prix de l'[[Union des femmes peintres et sculpteurs|Unions des Femmes Peintres]] à [[Paris]] pour sa peinture intitulée ''Düsternis''. Cette récompense fait polémique, deux femmes artistes (Lentz et Strauss) manifestent leur désapprobation et l'une d'elles déchire la toile avec un couteau. Irma Hünerfauth le fait restaurer<ref>Irma Hünerfauth, Peter Lufft and Christoph Wiedemann. IRMAnipulations, p. 120. Publisher Antje Kunstmann, Munich, 1990.</ref>. Le critique d'art [[Franz Roh]] et son épouse Juliane Roh sont les premiers partisans et mécènes du travail d'Irma Hünerfauth. Ils l'encouragent et mentionnent son travail de façon élogieuse dans leurs critiques d'art. À la mort de Franz Roh, Irma Hünerfauth est très affecté, elle imprime une série de dix lithographies à la ''mémoire de Franz Roh, 1966''.
Le critique d'art [[Franz Roh]] et son épouse Juliane Roh sont les premiers partisans et mécènes du travail d'Irma Hünerfauth. Ils l'encouragent et le mentionnent de façon élogieuse dans leurs critiques d'art. À la mort de Franz Roh, Irma Hünerfauth, très affectée, imprime une série de dix lithographies à sa mémoire.


En 1962, elle suit un cours de soudure et commence à sculpter de la ferraille.
En 1962, elle suit un cours de soudure et commence à sculpter de la ferraille.
Ligne 23 : Ligne 29 :
En 1964, elle reçoit un prix au ''Herbstsalon'' de Munich (salon d'automne).
En 1964, elle reçoit un prix au ''Herbstsalon'' de Munich (salon d'automne).


En 1965, Irma Hünerfauth a fondé le "''Gruppe K''" (Groupe K) à Munich<ref>Gruppe K, Mappenwerk, 12 Originalgrafiken der Gruppe K, Munich, 1965.</ref> avec les artistes Walter Raum (1923-2009), Dieter Stöver (1924-1988) et Hans Joachim Strauch. En 1966, elle reçoit la médaille de bronze de la ville de Paris.
En 1965, Irma Hünerfauth fonde le "''Gruppe K''" (Groupe K) à Munich<ref>Gruppe K, Mappenwerk, 12 Originalgrafiken der Gruppe K, Munich, 1965.</ref> avec les artistes Walter Raum (1923-2009), Dieter Stöver (1924-1988) et Hans Joachim Strauch.
En 1966, elle reçoit la médaille de bronze de la ville de Paris.


En 1968-69, Irma Hünerfauth se détourne de la peinture. Elle crée ses premiers projets d'expositions avec les artistes du Gruppe K , appelés le collage opto-acoustique pour piano et haut-parleurs. Avec son mari, elle crée des objets vibrants à partir de 1971. En 1972, elle crée ses premières ''sprechende Kästen'' (boîtes parlantes) sur les thèmes de la solitude, du premier amour et de la guerre.
En 1968-69, Irma Hünerfauth se détourne de la peinture. Elle crée ses premiers projets d'expositions avec les artistes du Gruppe K , appelés le collage opto-acoustique pour piano et haut-parleurs. Avec son mari, elle crée des objets vibrants à partir de 1971. En 1972, elle crée ses premières ''sprechende Kästen'' (boîtes parlantes) sur les thèmes de la solitude, du premier amour et de la guerre.
Ligne 35 : Ligne 43 :
En 1990, Irma Hünerfauth reçoitle Schwabinger Kunstpreis à Munich. Elle décède le 12 novembre 1998 à [[Kreuth]] ([[Tegernsee (ville)|Tegernsee]]).
En 1990, Irma Hünerfauth reçoitle Schwabinger Kunstpreis à Munich. Elle décède le 12 novembre 1998 à [[Kreuth]] ([[Tegernsee (ville)|Tegernsee]]).


== Carrière ==
== Œuvre ==
Irma Hünerfauth commence sa carrière artistique comme peintre figuratif. Ses premiers travaux présentent des perspectives audacieuses et inattendues et une coloration inhabituelle. Franz Roh dit que son style ne se situe ni dans un tachisme pittoresque ni dans un constructivisme graphiquement linéaire, mais qu'il doit être comprise entre les deux. Il est "''un croisement hautement individuel de tranquillité et de mobilité dans l'image''"<ref>Irma Hünerfauth, Peter Lufft and Christoph Wiedemann. IRMAnipulations, p. 9, p. 53. Publisher Antje Kunstmann, Munich, 1990.</ref>. Elle expérimente des outils inhabituels, tels qu'une perceuse dentaire pour une série d'impressions à pointe sèche.


Irma Hünerfauth titre toujours son travail avec le terme IRMAnipulations, un mot inventé lors d'une exposition au [[Goethe Institut]] à [[Londres]] en 1983 et conservé par l'artiste comme une sorte de marque.
Son professeur Conrad Westpfahl, un artiste renommé de l'art informel, l'a conduite vers la peinture abstraite. Elle perfectionne sa technique des médias mixtes avec des collages et des applications à partir de différents matériaux, puis commence à bricoler et à construire et depuis lors, elle ne travaille plus qu'en trois dimensions. Ces objets (sculptures de ferraille, collages métalliques (assemblage), etc.) relient son travail au groupe Nouveaux Réalistes<ref>cf. S. Partsch, AKL, World Biographical Dictionary of Artists, vol. 75. De Gruyter Saur, Berlin, 2012-13.</ref>.

Irma Hünerfauth titre toujours son travail avec le terme IRMAnipulations, un mot inventé lors d'une exposition au [[Goethe Institut]] à [[Londres]] en 1983 et conservé par l'artiste comme une sorte de marque. L'une des expositions rétrospectives les plus importantes de son œuvre intitulée "Irma Hünerfauth - IRMAnipulations" s'est tenue du 3 août au 2 septembre 1990 à la mairie de Munich.


=== La peinture ===
=== La peinture ===
Ligne 46 : Ligne 51 :
[[Fichier:Hünerfauth-kater1929.jpg|vignette| Chat, 1929. Aquarelle ]]
[[Fichier:Hünerfauth-kater1929.jpg|vignette| Chat, 1929. Aquarelle ]]
[[Fichier:Hünerfauth_pa25.jpg|vignette| À la plage, 1957. Aquarelle ]]
[[Fichier:Hünerfauth_pa25.jpg|vignette| À la plage, 1957. Aquarelle ]]
Irma Hünerfauth commence sa carrière artistique comme peintre. Elle a reçu une solide formation académique avec les professeursJank et Hess à l'Académie des Beaux Arts de Munich. Elle peint d'abord des paysages figuratifs (par exemple ''Isartalbahnhof'', 1938) et des portraits, principalement des personnes de sa famille (par exemple, ''Familie Hünerfauth'', 1946). Si elle avait persisté dans cette voie, elle serait devenue une peintre respectable de l'après-guerre de style impressionnisme. Cependant ses tableaux ont déjà un style qui lui est propre. Des éléments expressionnistes y figurent parfois, par exemple les formes de paysage bouleversés dans la peinture "''Pupplinger Au''" (1950) ou "''Mutter und Sohn''" (1952), qui montrent un fort mouvement émotionnel et une grande profondeur.
Irma Hünerfauth commence sa carrière artistique comme peintre figuratif. Elle a reçu une solide formation académique à l'Académie des Beaux Arts de Munich. avec les professeurs Jank et Hess Elle peint d'abord des paysages (par exemple ''Isartalbahnhof'', 1938) et des portraits, principalement des personnes de sa famille (par exemple, ''Familie Hünerfauth'', 1946). Si elle avait persisté dans cette voie, elle serait devenue une peintre respectable de l'après-guerre de style impressionnisme. Cependant ses tableaux ont déjà un style qui lui est propre. Ils présentent des perspectives audacieuses et inattendues et une coloration inhabituelle. Franz Roh dit que son style ne se situe ni dans un tachisme pittoresque ni dans un constructivisme graphiquement linéaire, mais qu'il doit être comprise entre les deux<ref>Irma Hünerfauth, Peter Lufft and Christoph Wiedemann. IRMAnipulations, p. 9, p. 53. Publisher Antje Kunstmann, Munich, 1990.</ref>.Des éléments expressionnistes y figurent parfois, par exemple les formes de paysage bouleversés dans la peinture "''Pupplinger Au''" (1950) ou "''Mutter und Sohn''" (1952), qui montrent un fort mouvement émotionnel et une grande profondeur.


À partir de 1954, sous l'influence de Conrad Westpfahl, elle commence à peindre de manière abstraite. Une de ses dernières toiles, ''Winter in Gries'' (1958), renonce totalement à la perspective et stylise les bâtiments pour en faire des surfaces abstraites. Elle veut dorénavant supprimer tous les éléments décoratifs. Sa peinture peut alors être qualifiée de radicale<ref>cf. Conrad Westpfahl. In: Irma Hünerfauth, exh. cat., Bruckmann, Munich, 1960.</ref>. Des émotions fortes s'expriment de manière abstraite, avec un mélange chaotique de coups de pinceau, une frénésie excessive de couleurs, vigoureuse et dans un style à la texture rugueuse. Certains tableaux, souvent de grande taille doivent beaucoup à [[Expressionnisme abstrait|l'expressionnisme abstrait]] et aux pionniers de la [[Action painting|peinture d'action]], tels que [[Jackson Pollock]], [[Joan Mitchell]], [[Grace Hartigan]] et [[Helen Frankenthaler]]. Son travail est tantôt ludique, comme dans le tableau "16.1.1963" (1963), tantôt expérimental comme dans le tableau ''Die rote Schmach'' (1966), dans lequel elle fixe des fils métalliques à travers la toile comme un collage. Sa peinture abstraite unit l'expressivité émotionnelle à la rigueur graphique.
À partir de 1954, sous l'influence de Conrad Westpfahl, elle commence à peindre de manière abstraite. Une de ses dernières toiles, ''Winter in Gries'' (1958), renonce totalement à la perspective et stylise les bâtiments pour en faire des surfaces abstraites. Elle veut dorénavant supprimer tous les éléments décoratifs. Sa peinture peut alors être qualifiée de radicale<ref>cf. Conrad Westpfahl. In: Irma Hünerfauth, exh. cat., Bruckmann, Munich, 1960.</ref>. Des émotions fortes s'expriment de manière abstraite, avec un mélange chaotique de coups de pinceau, une frénésie excessive de couleurs, vigoureuse et dans un style à la texture rugueuse. Certains tableaux, souvent de grande taille doivent beaucoup à [[Expressionnisme abstrait|l'expressionnisme abstrait]] et aux pionniers de la [[Action painting|peinture d'action]], tels que [[Jackson Pollock]], [[Joan Mitchell]], [[Grace Hartigan]] et [[Helen Frankenthaler]]. Son travail est tantôt ludique, comme dans le tableau "16.1.1963" (1963), tantôt expérimental comme dans le tableau ''Die rote Schmach'' (1966), dans lequel elle fixe des fils métalliques à travers la toile comme un collage. Sa peinture abstraite unit l'expressivité émotionnelle à la rigueur graphique.
Ligne 54 : Ligne 59 :
Elle s'exprime sur la toile de façon ludique, entêtée, parfois curieuse mais aussi visionnaire. Cependant, il semble que même la surface d'une grande toile soit devenue trop petite, comme un terrain de jeu approprié de ses intentions actuelles. Après "''Letzte Bild''", elle arrête la peinture de façon inattendue et ne laisse qu'une collection assez réduite de tableaux (Wilhelm Schäfer ne compte que 45 tableaux restés dans le domaine de l'artiste, à l'exclusion des aquarelles et des dessins). Irma Hünerfauth veut faire d'autres expériences, tout comme d'autres artistes à cette époque.
Elle s'exprime sur la toile de façon ludique, entêtée, parfois curieuse mais aussi visionnaire. Cependant, il semble que même la surface d'une grande toile soit devenue trop petite, comme un terrain de jeu approprié de ses intentions actuelles. Après "''Letzte Bild''", elle arrête la peinture de façon inattendue et ne laisse qu'une collection assez réduite de tableaux (Wilhelm Schäfer ne compte que 45 tableaux restés dans le domaine de l'artiste, à l'exclusion des aquarelles et des dessins). Irma Hünerfauth veut faire d'autres expériences, tout comme d'autres artistes à cette époque.


Elle revient en partie à la peinture figurative, par exemple dans des croquis de son travail en trois dimensions et aussi plus tard en peignant le tableau "Mutter auf dem Weg zur Urmutter" (1981).
Plus tard, elle reviendra en partie à la peinture figurative, par exemple dans des croquis de son travail en trois dimensions et aussi plus tard en peignant le tableau "Mutter auf dem Weg zur Urmutter" (1981).

Elle perfectionne sa technique des médias mixtes avec des collages et des applications à partir de différents matériaux, puis commence à bricoler et à construire et depuis lors, elle ne travaille plus qu'en trois dimensions. Ces objets (sculptures de ferraille, collages métalliques (assemblage), etc.) relient son travail au groupe Nouveaux Réalistes<ref>cf. S. Partsch, AKL, World Biographical Dictionary of Artists, vol. 75. De Gruyter Saur, Berlin, 2012-13.</ref>.
[[Fichier:Tafel6.jpg|gauche|vignette| Der giftgrüne Teller auf Blau. Collage de métal (Assemblage) ]]
[[Fichier:Tafel6.jpg|gauche|vignette| Der giftgrüne Teller auf Blau. Collage de métal (Assemblage) ]]
[[Fichier:Hünerfauthpa7.jpg|vignette| Madam mit drei Masken, 1973. Média mixtes ]]
[[Fichier:Hünerfauthpa7.jpg|vignette| Madam mit drei Masken, 1973. Média mixtes ]]
Ligne 62 : Ligne 69 :


=== Impressions ===
=== Impressions ===
Le développement de son travail graphique imprimé évolue parallèlement à sa peinture et devient finalement expérimental. Au cours de ses premières années, Irma Hünerfauth fait des dessins figuratifs et des aquarelles dans le style de la tradition académique, mais même son travail de croquis présente déjà une verve expressive. Elle travaille ensuite avec une perceuse dentaire sur les plaques pour une série de [[Pointe sèche|pointes sèches]]. Elle réalise des linoléum et des lithographies. La plupart de ces gravures sont tirées en très petites éditions. Elle fait aussi des gaufrages (impressions en relief,) sur lesquelles elle fixe des pièces en métal ou en tissu.
Le développement de son travail graphique imprimé évolue parallèlement à sa peinture et devient finalement expérimental. Au cours de ses premières années, Irma Hünerfauth fait des dessins figuratifs et des aquarelles dans le style de la tradition académique, mais, même son travail de croquis, présente déjà une verve expressive. Elle travaille parfois avec une perceuse dentaire sur les plaques pour une série de [[Pointe sèche|pointes sèches]]. Elle réalise des linoléum et des lithographies. La plupart de ces gravures sont tirées en très petites éditions. Elle fait aussi des gaufrages (impressions en relief,) sur lesquelles elle fixe des pièces en métal ou en tissu.


Elle repeint des reproductions de tableaux de Picasso, comme une réponse ironique, car le galeriste Peter Lufft a souvent assimilé ses intensions à celles de Picasso.
Elle repeint des reproductions de tableaux de Picasso, comme une réponse ironique, car le galeriste Peter Lufft a souvent assimilé ses intensions à celles de Picasso.


Le dossier à la mémoire de Franz Roh est également remarquable, un hommage qui met l'accent sur l'amitié, la proximité et la mort.
Le dossier à la mémoire de Franz Roh est également remarquable, un hommage qui met l'accent sur l'amitié, la proximité et la mort.

== Travaux ==


=== Catalogues d'exposition / journaux d'artistes ===
=== Catalogues d'exposition / journaux d'artistes ===
Ligne 74 : Ligne 79 :


=== Boîtes vocales et objets ===
=== Boîtes vocales et objets ===
Elle crée les premiers "sprechende Kästen" (boîtes parlantes) en 1972. Celles-ci sont uniques dans leur genre. Les boîtes contiennent différents objets, débris techniques qui sont mis en mouvement à l'aide d'un moteur ou commentés acoustiquement à l'aide d'une bande audio par simple pression d'un bouton. L'artiste a développé ses propres manuels pour ces objets: «''Le jeu commence.'' ''Saisissez le collecteur de chicanes et tirez la balle plusieurs fois vers le bas. Dans le même temps, vous verrez comment les objets dans la boîte fluctuent lentement en fonction de leur auto-oscillation similaire à un souffle d'air qui déplace tranquillement la nature. Respirez profondément, continuez à jouer avec les boulettes, écoutez, reprenez vos pensées, prenez la liberté de rêver, oubliez votre vie quotidienne. Rompez avec la «justesse» de la société, rompez avec la «justesse» de la critique, rompez avec la «justesse» de la science. Ce sont tous des correctifs surestimés. Respirez profondément, jouez-vous librement, soyez simplement vous-même.'' " <ref>Irma Hünerfauth "Ulmer Theater. 12.10.–15.11.1980.' Gebilde aus Metall und Kram, cat., Ulm 1980.</ref>
Elle crée les premiers "''sprechende Kästen''" (boîtes parlantes) en 1972. Les boîtes, uniques en leur genre, contiennent différents objets, débris techniques qui sont mis en mouvement à l'aide d'un moteur ou commentés acoustiquement à l'aide d'une bande audio par pression sur un bouton. L'artiste a développé ses propres manuels pour ces objets<ref>Irma Hünerfauth "Ulmer Theater. 12.10.–15.11.1980.' Gebilde aus Metall und Kram, cat., Ulm 1980.</ref>.


Un exemple de ces boîtes parlantes est la boîte ''Blaue Pistole'' en 1973. Elle est remplie de déchets industriels. Sa bande audio sans fin joue la voix de l 'artiste récitant un texte de Meta Kristall: "''Pistolet bleu utilisé avec plaisir par la main d' un garçon, maintenant pourri comme ferraille dans le paysage, un papillon se balançant dessus.'' ''Des coups de feu aigus envahissent la paix de dimanche, comme des chocolats envahissent le chat des sociétés riches, un exercice de manœuvre promet un homme prometteur''".
<sup class="noprint Inline-Template Template-Fact" data-ve-ignore="true" style="white-space:nowrap;">&#x5B; ''[[Aide:Référence nécessaire|<span title="This claim needs references to reliable sources. (February 2020)">citation nécessaire</span>]]'' &#x5D;</sup>
Un exemple de ces boîtes parlantes est la boîte ''Blaue Pistole'' qu'elle a créée en 1973. Elle est remplie de déchets industriels. Sa bande audio sans fin joue la voix de l 'artiste récitant un texte de Meta Kristall: "''Pistolet bleu utilisé avec plaisir par la main d' un garçon, maintenant pourri comme ferraille dans le paysage, un papillon se balançant dessus.'' ''Des coups de feu aigus envahissent la paix de dimanche, comme des chocolats envahissent le chat des sociétés riches, un exercice de manœuvre promet un homme prometteur''".


Une autre boîte fabriquée en 1983 est en plexiglas avec une couverture arrière collée. La bande audio avec la voix d'Irma Hünerfauth invite avec de la musique et un texte de Meta Kristall.
Une autre boîte fabriquée en 1983 est en plexiglas avec une couverture arrière collée, une bande audio avec la voix d'Irma Hünerfauth, de la musique et un texte de Meta Kristall.


On notera en particulier dans cette section les objets parlants liés au pop art, «Emanze» (1990) et «''Krieg – auch Tiere leiden''» (1986) et l'installation spatiale «''Rockers Tod''» (1989).
On notera en particulier dans cette section les objets parlants liés au pop art, «Emanze» (1990) et «''Krieg – auch Tiere leiden''» (1986) et l'installation spatiale «''Rockers Tod''» (1989).


=== Objets vibrants cinétiques ===
L'artiste et galeriste Peter Luft a déclaré que l'art de Hünerfauth ressemble à l'esprit, l'ironie, la simplicité et la force de Picasso. Cependant, Luft estime que l'artiste transcende le style de Picasso précisément avec la complexité de ses boîtes parlantes: "''Le cercle de son style est, selon moi, lié à celui de Picasso.'' ''Certes, la forme est différente et aussi les moyens. Alors que Picasso reste peintre et dessinateur, designer de la surface, pendant la plupart de ses oeuvres, Irma Hünerfauth est sortie de la bidimensionnalité pour ne plus jamais revenir. Elle travaille en trois dimensions, ...''
À partir des années 1970, elle crée des objets dits vibrants. Ce sont des fils, des boutons, des cartouches, panneaux électriques, pièces de commutateurs électriques et autres trouvailles, qui émettent de la musique au simple toucher d'un bouton. Cette dynamique interactive permettra aux amateurs d'art d'accéder plus facilement à leur concept poétique. Néanmoins, il est clair pour elle que: "''mon travail sera difficile d'accès à une société de masse''<ref>Irma Hünerfauth, Peter Lufft and Christoph Wiedemann. IRMAnipulations, p. 56. Publisher Antje Kunstmann, Munich, 1990.</ref>".

''Avec des présentations de ce genre, elle laisse Picasso loin derrière''" <ref>Irma Hünerfauth, Peter Lufft and Christoph Wiedemann. IRMAnipulations, p. 64, p. 67. Publisher Antje Kunstmann, Munich, 1990.</ref>.

=== Objets vibrationnels cinétiques ===
À partir des années 1970, elle crée des objets dits vibrants. Ce sont des fils, des boutons, des cartouches, panneaux électriques, pièces de commutateurs électriques et autres trouvailles, qui émettent de la musique au simple toucher d'un bouton. Cette dynamique interactive permettra aux amateurs d'art d'accéder plus facilement à leur concept poétique. Néanmoins, il est clair pour elle: "''que mon travail sera difficile d'accès à une société de masse'' <ref>Irma Hünerfauth, Peter Lufft and Christoph Wiedemann. IRMAnipulations, p. 56. Publisher Antje Kunstmann, Munich, 1990.</ref>".


=== Ferro-montages, Collages métalliques (Assemblage) ===
=== Ferro-montages, Collages métalliques (Assemblage) ===
Les ferro-montages d'Irma Hünerfauth (un mot inventé par l'artiste) ont envahi un domaine traditionnellement réservé aux artistes masculins<ref>Irma Hünerfauth, Peter Lufft and Christoph Wiedemann. IRMAnipulations, p. 59. Publisher Antje Kunstmann, Munich, 1990.</ref>. Ce sont des sculptures assemblées à partir de déchets et de débris de prospérité, comme des pièces automobiles chromées, des pare-chocs, des capots de radiateur, d'ailettes en acier, de gros filetages, de tuyaux, de roulements d'essieu et plus encore. Ce sont des structures brillantes, des figures et des créations éblouissantes, qu'elle assemble et soude avec l'aide de son mari.
Les ferro-montages d'Irma Hünerfauth (un mot inventé par l'artiste) ont envahi un domaine traditionnellement réservé aux artistes masculins<ref>Irma Hünerfauth, Peter Lufft and Christoph Wiedemann. IRMAnipulations, p. 59. Publisher Antje Kunstmann, Munich, 1990.</ref>. Ce sont des sculptures assemblées à partir de déchets et de débris de prospérité, comme des pièces automobiles chromées, des pare-chocs, des capots de radiateur, d'ailettes en acier, de gros filetages, de tuyaux, de roulements d'essieu et plus encore. Ce sont des structures brillantes, des figures et des créations éblouissantes, qu'elle assemble et soude avec l'aide de son mari.


Ces œuvres font penser à des objets culturels religieux. Les premières - réalisées à la fin des années 1960 - sont des sculptures en bronze de plus petite taille sur une base ou une petite table, et comprennent des [[ready-made]]. Ensuite, les oeuvres deviennent plus grandes, par exemple le ''Eisen- bzw. Sonnenblume'' fabriqué à partir de pièces de machines agricoles, ''Porträt J.W. K.'' sur une colonne haute rainurée, ''Serpentina'', ''Porträt Frau Heller'' et les particulièrement impressionnants ''Instanz'' (1977), ''Schwarzer Falter'' et ''Ma(h)nuel''.
Ces œuvres font penser à des objets culturels religieux. Les premières - réalisées à la fin des années 1960 - sont des sculptures en bronze de plus petite taille sur une base ou une petite table, et comprennent des [[ready-made]]. Ensuite, les œuvres deviennent plus grandes, par exemple le ''Eisen- bzw. Sonnenblume'' fabriqué à partir de pièces de machines agricoles, ''Porträt J.W. K.'' sur une colonne haute rainurée, ''Serpentina'', ''Porträt Frau Heller'' et les particulièrement impressionnants ''Instanz'' (1977), ''Schwarzer Falter'' et ''Ma(h)nuel''.


==== Occam Mensch ====
Le plus important de ces ferro-montages porte le titre de presse ''Occam-Mensch'' et peut être considéré comme son œuvre principale. La sculpture de deux mètres de haut avec masque à gaz, poumons ouverts et de nombreux tuyaux d'échappement symboliques a été créée à partir de pièces de machines originales en 1971. Il a été exposé publiquement cette année-là au coin de la rue Occam à Schwabing, un quartier du nord de Munich. A cette époque, un journal l' appelle ''Occammensch'' pour ridiculiser son message. En 1990, une vingtaine d'années plus tard, il est de nouveau exposé publiquement au [[Gasteig]] de Munich. Il est accueilli favorablement et été reproduit sur des affiches. Cet objet appelle à la protection du climat et attire l'attention sur la pollution de l'environnement et la pollution par le dioxyde de carbone dans les grandes villes avec le jeu de mots ''"STATT LUFT - STADTLUFT"''. L'œuvre, déclarée invendable, a accompagné l'artiste pendant des décennies et a été révisée plusieurs fois par elle.
Le plus important de ces ferro-montages porte le titre de presse ''Occam-Mensch'' et peut être considéré comme son œuvre principale. La sculpture de deux mètres de haut avec masque à gaz, poumons ouverts et de nombreux tuyaux d'échappement symboliques a été créée à partir de pièces de machines originales en 1971. Il a été exposé publiquement cette année-là au coin de la rue Occam à Schwabing, un quartier du nord de Munich. A cette époque, un journal l' appelle ''Occammensch'' pour ridiculiser son message. En 1990, une vingtaine d'années plus tard, il est de nouveau exposé publiquement au [[Gasteig]] de Munich. Il est accueilli favorablement et été reproduit sur des affiches. Cet objet appelle à la protection du climat et attire l'attention sur la pollution de l'environnement et la pollution par le dioxyde de carbone dans les grandes villes avec le jeu de mots ''"STATT LUFT - STADTLUFT"''. L'œuvre, déclarée invendable, a accompagné l'artiste pendant des décennies et a été révisée plusieurs fois par elle.


Irma Hünerfauthcrée ensuite des compositions en relief, plus bidimensionnelles, nommées collages métalliques (Assemblage). Ce sont des plaques de métal d'un mètre sur deux qu'elle décore de ferraille et de trouvailles. Elle en a monté certains temporairement sur la façade de sa propre maison afin de les exposer aux intempéries et donc à la corrosion naturelle. Dans cette catégorie, ses idoles sont également remarquables, en particulier la ''Götzin mit Klingelbusen'', une image de poitrine féminine fixée métalliquement dont les mamelons sont fabriqués à partir de boutons de cloche en métal. Un vers de Johann Wolfgang von Goethe: "''Le sein de la jeune fille à la main, la sonnette sur le mur, sont liés.'' ''Les deux révèlent qu'en bas, à l'extérieur, il y a quelqu'un qui demande instamment son admission'' " est apposé sur le socle.
Irma Hünerfauth crée ensuite des compositions en relief, plus bidimensionnelles, nommées collages métalliques (Assemblage). Ce sont des plaques de métal d'un mètre sur deux qu'elle décore de ferraille et de trouvailles. Elle en a installé certains temporairement sur la façade de sa propre maison afin de les exposer à la corrosion par les intempéries.
Dans cette catégorie, ses idoles sont également remarquables, en particulier la ''Götzin mit Klingelbusen'', une image de poitrine féminine fixée métalliquement dont les mamelons sont fabriqués à partir de boutons de cloche en métal. Un vers de Johann Wolfgang von Goethe: "''Le sein de la jeune fille à la main, la sonnette sur le mur, sont liés.'' ''Les deux révèlent qu'en bas, à l'extérieur, il y a quelqu'un qui demande instamment son admission'' " est apposé sur le socle.


=== Livres de prières d'artistes en micro débris électroniques ===
=== Livres de prières d'artistes en micro débris électroniques ===
Après la mort de son mari, Irma Hünerfauth se concentre sur des objets plus petits car ils sont plus faciles à manipuler. Elle crée des livres de prières d'artiste avec des micro-déchets électroniques, des déchets de matériel informatique, des conducteurs électroniques et des panneaux de contrôle de petite taille en collages métalliques (Assemblage). Leurs petits formats obligent à observer et à affronter les moyens et possibilités formels, graphiques et physiques d'Irma Hünerfauth.
Après la mort de son mari, Irma Hünerfauth se concentre sur des objets plus petits, plus faciles à manipuler. Elle crée des livres de prières d'artiste avec des micro-déchets électroniques, des déchets de matériel informatique, des conducteurs électroniques et des panneaux de contrôle de petite taille en collages métalliques (Assemblage). Leurs petits formats obligent à observer et à affronter les moyens et possibilités formels, graphiques et physiques d'Irma Hünerfauth.


Le terme «livres de prière de l'artiste» indique déjà que ces miniatures artistiques sont censées être ambiguës et provocantes. Le terme vise un type de texte spécialement conçu pour les femmes et leur orientation intime vers Dieu au XIXe siècle. Ces livres avaient un beau design et étaient censés représenter la piété en public. Hünerfauth mène un dialogue avec elle-même et les attentes du public. Le matériau (ferraille) évoque également la réflectivité: l'ordinateur est-il le nouveau dieu ou l'individu? Pour ceux qui ne comprenaient toujours pas, elle a ajouté une devise au journal de chaque artiste: "''Ne pense pas, demande-toi!''" "''La force créatrice dans les livres de prières est si forte qu'elle transforme le matériel, l'application, en une seule matière, qui est enveloppée par la vision personnelle qui possède la même structure que ses idoles en relief''." <ref>Irma Hünerfauth, Peter Lufft and Christoph Wiedemann. IRMAnipulations, pp. 61–62. Publisher Antje Kunstmann, Munich, 1990.</ref>
Le terme «''livres de prière de l'artiste''» indique que ces miniatures artistiques sont censées être ambiguës et provocantes. Le terme vise un type de texte spécialement conçu pour les femmes et leur orientation intime vers Dieu au XIXe siècle. Ces livres avaient un beau design et étaient censés représenter la piété en public. Irma Hünerfauth mène un dialogue avec elle-même et les attentes du public<ref>Irma Hünerfauth, Peter Lufft and Christoph Wiedemann. IRMAnipulations, pp. 61–62. Publisher Antje Kunstmann, Munich, 1990.</ref>.


Irma Hünerfauth est une artiste d'après-guerre de la "génération perdue", dont les œuvres d'art se sont vendues, pour la plupart, directement à des collections privées et publiques et sont donc rarement apparues lors d'événements artistiques internationaux ou sur le marché des enchères de son vivant<ref>cf. Ingrid von der Dollen, Malerinnen im 20. Jahrhundert, Bildkunst der "verschollenen Generation" [Woman Painters of the 20th Century, Painted works of the Lost Generation], p. 318. Publisher Hirmer Verlag, Munich, 2000.</ref>. La redécouverte de son travail permet désormais une nouvelle perspective globale de son œuvre artistique.
Irma Hünerfauth est une artiste d'après-guerre de la "génération perdue", dont les œuvres d'art se sont vendues, pour la plupart, directement à des collections privées et publiques et sont donc rarement apparues lors d'événements artistiques internationaux ou sur le marché des enchères de son vivant<ref>cf. Ingrid von der Dollen, Malerinnen im 20. Jahrhundert, Bildkunst der "verschollenen Generation" [Woman Painters of the 20th Century, Painted works of the Lost Generation], p. 318. Publisher Hirmer Verlag, Munich, 2000.</ref>. La redécouverte de son travail permet désormais une nouvelle perspective globale de son œuvre artistique.

Depuis le 20 mars 2018, deux grandes peintures de Hünerfauth sont exposées à la Städtische Galerie im Lenbachhaus Munich. La collection ''I'm a Believer''<ref>https://www.lenbachhaus.de/ausstellungen/im-a-believer/</ref>.

Du 12 avril au 28 juillet 2019, l'œuvre de Hünerfauth ''Erste Liebe est'' présentée dans l'exposition de groupe "''Straying from the Line"'' au Schinkel Pavillon Berlin avec d'autres femmes artistes [[Lee Lozano]] et [[Betye Saar]]<ref>https://www.schinkelpavillon.de/exhibition/straying-from-the-line/</ref> .


== Des expositions ==
== Des expositions ==
Ligne 202 : Ligne 201 :
** Große Kunstausstellung, Wasserburg am Inn.
** Große Kunstausstellung, Wasserburg am Inn.
* 1998 : Hünerfauth en tant qu'invité d'honneur au Großen Kunstausstellung, Wasserburg am Inn.
* 1998 : Hünerfauth en tant qu'invité d'honneur au Großen Kunstausstellung, Wasserburg am Inn.
* 2018 : Exposition de groupe, Städtische Galerie im Lenbachhaus, Munich: 'I'm a Believer. Pop Art et art contemporain de la Lenbachhaus et de la Fondation KiCo '.
* 2018 : Exposition de groupe, Städtische Galerie im Lenbachhaus, Munich: 'I'm a Believer. Pop Art et art contemporain de la Lenbachhaus et de la Fondation KiCo <ref>https://www.lenbachhaus.de/ausstellungen/im-a-believer/</ref>.
* 2019 : Exposition de groupe: "Straying from the Line", Schinkel Pavillon, Berlin.
* 2019 : Exposition de groupe: "Straying from the Line", avec d'autres femmes artistes [[Lee Lozano]] et [[Betye Saar]]<ref>https://www.schinkelpavillon.de/exhibition/straying-from-the-line/</ref>, Schinkel Pavillon, Berlin.


== Références ==
== Références ==


* Roh, Juliane, Eine Ausstellung zu wenig bekannter Münchner Maler, 13. Fév. - 15. März 1959, Gesellschaft der Freunde junger Kunst, Munich, 1959
* {{de}} Juliane Roh, ''Eine Ausstellung zu wenig bekannter Münchner Maler, 13. Fév. - 15. März 1959'', Munich, Gesellschaft der Freunde junger Kunst, 1959
* Pellex, Georges, dans: Das Werk, Winterthur, 1960
* {{de}} Georges Pellex, dans: Das Werk, Winterthur, 1960
* Roh, Franz, Zur Malerei von Irma Hünerfauth, dans: Die Kunst und das schöne Heim 58, pp. &nbsp; 365–367, Munich, 1960
* {{de}} Franz Roh, ''Zur Malerei von Irma Hünerfauth'', dans: Die Kunst und das schöne Heim 58, pp. &nbsp; 365–367, Munich, 1960
* Lexikon Münchner Prominenz [Dictionnaire des personnalités éminentes de Munich], VDM Verlag, Munich, 1962
* {{de}} ''Lexikon Münchner Prominenz'' [Dictionnaire des personnalités éminentes de Munich], Munich, VDM Verlag, 1962
* Roh, Juliane, dans: Das Kunstwerk 7 / XIV, 1963
* {{de}} Juliane Roh, dans: Das Kunstwerk 7 / XIV, 1963
* Scott, John, Abstract Artistry, dans: Building Industry News, Londres, 1963.
* {{en}} John Scott, ''Abstract Artistry'', dans: Building Industry News, Londres, 1963.
* Mazenod, D., Artistes contemporains [Artistes contemporains], Paris, 1964
* Mazenod, D., ''Artistes contemporains'', Paris, 1964
* Schindler, Ottheinrich, Neue deutsche Graphik, Frankenthal, 1965
* {{de}} Ottheinrich Schindler, ''Neue deutsche Graphik'', Frankenthal, 1965
* {{de}} Musée Römer Pelizaeus (éd. ), ''Kinetische Kunstobjekte'', Hildesheim, 1968
* Roh, Juliane, dans: Bogawus, Münster, 1966
* {{de}} Hans Konrad Röthel, ''Hünerfauth -Wolkenstein, Ausstellungskatalog'', Galerie Walter Koch, (cat. ) Munich, 1977
* Graphic Society Annual, New York, 1968.
* {{de}} Irma Hünerfauth "Théâtre Ulmer. 12.10.-15.11.1980." (exh. chat. ). Gebilde aus Metall und Kram, Ulm, 1980
* Musée Römer Pelizaeus (éd. ), Kinetische Kunstobjekte, Hildesheim, 1968
* {{de}} Evers, Ulrika, Lexikon Deutsche Künstlerinnen des 20. Jahrhunderts [Dictionnaire des femmes artistes allemandes du XXe siècle], Hambourg, 1983 {{ISBN|3920855019}} .
* Niggl, Thomas, d'Orville, Christian, Prem, Heimrad (éd. ), Omnibus News, Munich, 1968
* {{de}}Irma Hünerfauth, Peter Lufft et Christoph Wiedemann. IRMAnipulations. Editeur Antje Kunstmann, Munich, 1990 {{ISBN|978-3-88897-150-1}} .
* Roh, Juliane, dans: Das Kunstwerk 22: 1968/69 (9/10), p. &nbsp; 82
* {{de}} Götze, Gerhard, Die kinetische Künstlerin, Munich Mosaik, mai / juin 1988
* Roh, Juliane, Hünerfauth - Wolkenstein, dans: Das Kunstwerk 6/1977
* {{de}} Ottomeyer, H. / Ziffer, A., Möbel des Neoklassizismus und der Neuen Sachlichkeit (cat. ) Stadtmuseum, Munich, 1993
* Röthel, Hans Konrad, Hünerfauth -Wolkenstein, Ausstellungskatalog Galerie Walter Koch, (cat. ) Munich, 1977
* {{de}} ''Informelle und expressiv-abstrakte Graphik der 50er und 60er Jahre'' (cat. ), Kaiserslautern, Pfalz-Galerie, 1993
* Irma Hünerfauth "Théâtre Ulmer. 12.10.-15.11.1980." (exh. chat. ). Gebilde aus Metall und Kram, Ulm, 1980
* {{de}} Netta, I. (éd. ), ''Das Gedächtnis öffnet seine Tore. Die Kunst der Gegenwart im Lenbachhaus Munich'' (cat. ) Ostfildern-Ruit, 1999
* Evers, Ulrika, Lexikon Deutsche Künstlerinnen des 20. Jahrhunderts [Dictionnaire des femmes artistes allemandes du XXe siècle], Hambourg, 1983 {{ISBN|3920855019}} .
* {{de}} Buhlmann, BE (éd. ), ''Dreidimensionale Werke im Besitz der Pfalz-Galerie Kaiserslautern'' (cat. ), Kaiserslautern, 2000
* Irma Hünerfauth, Peter Lufft et Christoph Wiedemann. IRMAnipulations. Editeur Antje Kunstmann, Munich, 1990 {{ISBN|978-3-88897-150-1}} .
* {{de}} Ingrid von der Dollen, ''Malerinnen im 20. Jahrhundert, Bildkunst der "verschollenen Generation'', Munich, Hirmer Verlag, 2000 {{ISBN|9783777487007}} .
* Götze, Gerhard, Die kinetische Künstlerin, Munich Mosaik, mai / juin 1988
* S. Partsch, ''AKL, Dictionnaire biographique mondial des artistes'', vol. 75. De Gruyter Saur, Berlin, 2012-13. {{ISBN|978-3-11-023180-9}};
* Ottomeyer, H. / Ziffer, A., Möbel des Neoklassizismus und der Neuen Sachlichkeit (cat. ) Stadtmuseum, Munich, 1993
* ''S'éloigner de la ligne'', Catalogue d'exposition Schinkel Pavillon, Berlin, avril 2019.
* Informelle und expressiv-abstrakte Graphik der 50er und 60er Jahre (cat. ) Pfalz-Galerie, Kaiserslautern, 1993
* Netta, I. (éd. ), Das Gedächtnis öffnet seine Tore. Die Kunst der Gegenwart im Lenbachhaus Munich (cat. ) Ostfildern-Ruit, 1999
* Buhlmann, BE (éd. ), Dreidimensionale Werke im Besitz der Pfalz-Galerie Kaiserslautern (cat. ), Kaiserslautern, 2000
* Dollen, Ingrid von der, Malerinnen im 20. Jahrhundert, Bildkunst der "verschollenen Generation" [Peintre du XXe siècle, Peintures de la génération perdue], éditeur Hirmer Verlag, Munich, 2000 {{ISBN|9783777487007}} .
* Partsch, S., AKL, Dictionnaire biographique mondial des artistes, vol. 75. De Gruyter Saur, Berlin, 2012-13. {{ISBN|978-3-11-023180-9}} [[ISBN (identifier)|ISBN]] &nbsp; [[Special:BookSources/978-3-11-023180-9|978-3-11-023180-9]] .
* Catalogue d<nowiki>'exposition Schinkel Pavillon Berlin `` S'éloigner de la ligne ''</nowiki>, avril 2019.


== Références ==
== Références ==
{{Traduction/Référence|lang1=de|art1=Irma Hünerfauth|lang2=en|art2=Irma Hünerfauth}}
<references />
<references />


Ligne 246 : Ligne 241 :
* [https://www.facebook.com/Lenbachhaus/videos/2208523599461273/]
* [https://www.facebook.com/Lenbachhaus/videos/2208523599461273/]
* [https://www.lenbachhaus.de/ausstellungen/im-a-believer/]
* [https://www.lenbachhaus.de/ausstellungen/im-a-believer/]
* [https://www.schinkelpavillon.de/exhibition/straying-from-the-line/]
* [https://www.schinkelpavillon.de/exhibition/straying-from-the-line/]
<nowiki>
{{Portail|Allemagne|Sculpture|Peinture}}
{{Portail|Allemagne|Sculpture|Peinture}}
{DEFAULTSORT:Hünerfauth,Irma}}


<nowiki>
[[Catégorie:Sculptrice allemande]]
[[Catégorie:Sculptrice allemande]]
[[Catégorie:Peintre allemande]]
[[Catégorie:Peintre allemande]]

Version du 24 juin 2020 à 23:14

Irma Hünerfauth, 1960
Au lieu de l'air - atmosphère de grande ville "smog", 1971. Sculpture de ferraille Occam-Mensch
Die rote Schmach, 1966. Peinture et collage métallique
"Ma (h) nuel", 1977/1989. Objet, matériel de récupération
Blaue Pistole, 1973. Boîte parlante
L'artiste au travail sur le tableau Der Mongole geht über die Straße, 1974
Emanze, 1990. Objet parlant, Plexiglas peint

Irma Hünerfauth, également connue sous le nom de IRMAnipulations (née le 31 décembre 1907 et décédée le 11 décembre 1998) est une peintre, sculptrice et artiste d'objets allemande qui transforme les déchets de ferraille en sculptures, machines et objets d'art cinétique, se moquant de la société de consommation. Elle se rebelle contre l'académisme et suit les tendances radicales de l'art contemporain dans l'Allemagne de l'après-guerre. Son travail la relie aux artistes de la modernité d' après-guerre ( expressionnisme abstrait, Fluxus, informalisme, tachisme ) ainsi qu'aux artistes du Nouveau réalisme, comme Niki de Saint-Phalle, Jean Tinguely, Arman ou Daniel Spoerri[1] .

Biographie

Irma Hünerfauth est née le 31 décembre 1907 à Donaueschingen, elle est la fille d'un directeur de brasserie. Après un incendie en 1914, sa famille déménage à Munich. En 1917, elle suit un cours de dessin pour adultes. De 1925 à 1928, elle fréquente la Frauenarbeitsschule de Munich, de 1929 à 1931, la Blocherer-Schule für Gestaltung, puis, de 1931 à 1932, la Kunstgewerbeschule de Munich où elle est une étudiante de Helmuth Ehmckenich.

En 1933, Irma Hünerfauth épouse l'avocat Wilhelm Schäfer, avec qui elle a un fils.

De 1935 à 1937, elle étudie la peinture à l' Académie des beaux-arts de Munich auprès du professeur Jank et du professeur Hess.

En 1938, Irma Hünerfauth divorce de Schäfer et retourne près de Munich, dans la Dachauer Moos. L'année suivante, en 1939, elle épouse Jost Höpker, mais ils divorcent peu après[2].

Irma Hünerfauth retourne vivre avec ses parents, en 1940, à Grosshesselohe près de Munich. En 1942, elle est évacuée à Chiemsee et, plus tard, dans la région de Landshut. Après la guerre, en 1945, la famille retourne à Grosshesselohe, où Irma construit un atelier. Le 20 novembre 1948, elle épouse son troisième mari, Franz Führer, également connu sous son nom d'artiste, Führer-Wolkenstein. Ils resteront mariés pendant 28 ans. Franz Führer travaille comme directeur de construction pour les services publics de Munich. En tant qu'artiste, il travaille en étroite collaboration avec son épouse Irma et l'assiste dans les travaux électrotechniques pour ses projets d'art multimédia. Après sa retraite, il crée des objets d'art cinétique, des machines dites de recyclage.

En 1954, Irma Hünerfauth bénéficie d'une formation privée de Conrad Westpfahl, un artiste important de l'art informel, qui l'amène à la peinture abstraite. En 1958, elle suit des cours de gravure et de lithographie.

En 1959, elle obtient le Prix de l'Unions des Femmes Peintres à Paris pour sa peinture intitulée Düsternis. Cette récompense fait polémique, deux femmes artistes (Lentz et Strauss) manifestent leur désapprobation et l'une d'elles déchire la toile avec un couteau, ce qui nécessitera une restauration[3].

Le critique d'art Franz Roh et son épouse Juliane Roh sont les premiers partisans et mécènes du travail d'Irma Hünerfauth. Ils l'encouragent et le mentionnent de façon élogieuse dans leurs critiques d'art. À la mort de Franz Roh, Irma Hünerfauth, très affectée, imprime une série de dix lithographies à sa mémoire.

En 1962, elle suit un cours de soudure et commence à sculpter de la ferraille.

En 1964, elle reçoit un prix au Herbstsalon de Munich (salon d'automne).

En 1965, Irma Hünerfauth fonde le "Gruppe K" (Groupe K) à Munich[4] avec les artistes Walter Raum (1923-2009), Dieter Stöver (1924-1988) et Hans Joachim Strauch.

En 1966, elle reçoit la médaille de bronze de la ville de Paris.

En 1968-69, Irma Hünerfauth se détourne de la peinture. Elle crée ses premiers projets d'expositions avec les artistes du Gruppe K , appelés le collage opto-acoustique pour piano et haut-parleurs. Avec son mari, elle crée des objets vibrants à partir de 1971. En 1972, elle crée ses premières sprechende Kästen (boîtes parlantes) sur les thèmes de la solitude, du premier amour et de la guerre.

Tous ces objets ont nécessité une attention technique détaillée. Führer-Wolkenstein, qui a également inventé un testeur de contact de mise à la terre, est son partenaire pour ces projets d'art technique. Il est prudent, réfléchi et intense alors qu'elle est spontanée avec une volonté intensive et une forte impulsion pour ses décisions, ls se complètent bien[5]. Führer-Wolkenstein décède le 25 novembre 1976. Irma Hünerfauth lui construit un monument funéraire en ferraille au cimetière de Pullach, dans le district de Munich.

Elle commence alors à se spécialiser dans les «livres de prière d'artiste» ou Artist's Prayer Books comme elle les appelle. Elle utilise de la ferraille micro-électronique, déchets de matériel informatique, conducteurs électriques ... qu'elle assemble de manière fine et précise .

L'utilisation de ces matériaux ainsi que la construction des «boîtes parlantes» sont uniques et la distinguent des autres artistes-objets de l'époque.

En 1990, Irma Hünerfauth reçoitle Schwabinger Kunstpreis à Munich. Elle décède le 12 novembre 1998 à Kreuth (Tegernsee).

Œuvre

Irma Hünerfauth titre toujours son travail avec le terme IRMAnipulations, un mot inventé lors d'une exposition au Goethe Institut à Londres en 1983 et conservé par l'artiste comme une sorte de marque.

La peinture

Sans titre, 1964. Peinture
Chat, 1929. Aquarelle
À la plage, 1957. Aquarelle

Irma Hünerfauth commence sa carrière artistique comme peintre figuratif. Elle a reçu une solide formation académique à l'Académie des Beaux Arts de Munich. avec les professeurs Jank et Hess Elle peint d'abord des paysages (par exemple Isartalbahnhof, 1938) et des portraits, principalement des personnes de sa famille (par exemple, Familie Hünerfauth, 1946). Si elle avait persisté dans cette voie, elle serait devenue une peintre respectable de l'après-guerre de style impressionnisme. Cependant ses tableaux ont déjà un style qui lui est propre. Ils présentent des perspectives audacieuses et inattendues et une coloration inhabituelle. Franz Roh dit que son style ne se situe ni dans un tachisme pittoresque ni dans un constructivisme graphiquement linéaire, mais qu'il doit être comprise entre les deux[6].Des éléments expressionnistes y figurent parfois, par exemple les formes de paysage bouleversés dans la peinture "Pupplinger Au" (1950) ou "Mutter und Sohn" (1952), qui montrent un fort mouvement émotionnel et une grande profondeur.

À partir de 1954, sous l'influence de Conrad Westpfahl, elle commence à peindre de manière abstraite. Une de ses dernières toiles, Winter in Gries (1958), renonce totalement à la perspective et stylise les bâtiments pour en faire des surfaces abstraites. Elle veut dorénavant supprimer tous les éléments décoratifs. Sa peinture peut alors être qualifiée de radicale[7]. Des émotions fortes s'expriment de manière abstraite, avec un mélange chaotique de coups de pinceau, une frénésie excessive de couleurs, vigoureuse et dans un style à la texture rugueuse. Certains tableaux, souvent de grande taille doivent beaucoup à l'expressionnisme abstrait et aux pionniers de la peinture d'action, tels que Jackson Pollock, Joan Mitchell, Grace Hartigan et Helen Frankenthaler. Son travail est tantôt ludique, comme dans le tableau "16.1.1963" (1963), tantôt expérimental comme dans le tableau Die rote Schmach (1966), dans lequel elle fixe des fils métalliques à travers la toile comme un collage. Sa peinture abstraite unit l'expressivité émotionnelle à la rigueur graphique.

En 1969, elle peint le "Letzte Bild" (dernière image - 1969/1989), une plaque métallique perforée peinte sur laquelle les impulsions émotionnelles se déroulent comme si elles étaient entraînées par une force électronique. Dans le coin droit, on peut repérer un bouchon de vidange avec une chaîne simplement fixée sur une toile, un morceau de ferraille qui profane ironiquement le portrait.

Elle s'exprime sur la toile de façon ludique, entêtée, parfois curieuse mais aussi visionnaire. Cependant, il semble que même la surface d'une grande toile soit devenue trop petite, comme un terrain de jeu approprié de ses intentions actuelles. Après "Letzte Bild", elle arrête la peinture de façon inattendue et ne laisse qu'une collection assez réduite de tableaux (Wilhelm Schäfer ne compte que 45 tableaux restés dans le domaine de l'artiste, à l'exclusion des aquarelles et des dessins). Irma Hünerfauth veut faire d'autres expériences, tout comme d'autres artistes à cette époque.

Plus tard, elle reviendra en partie à la peinture figurative, par exemple dans des croquis de son travail en trois dimensions et aussi plus tard en peignant le tableau "Mutter auf dem Weg zur Urmutter" (1981).

Elle perfectionne sa technique des médias mixtes avec des collages et des applications à partir de différents matériaux, puis commence à bricoler et à construire et depuis lors, elle ne travaille plus qu'en trois dimensions. Ces objets (sculptures de ferraille, collages métalliques (assemblage), etc.) relient son travail au groupe Nouveaux Réalistes[8].

Der giftgrüne Teller auf Blau. Collage de métal (Assemblage)
Madam mit drei Masken, 1973. Média mixtes
Krieg - auch Tiere leiden, Boîte parlante, 1986
Rockers Tod, 1989. Objet parlant / Installation
Haus der Künstlerin mit Metall-Collagen (Assemblage)

Impressions

Le développement de son travail graphique imprimé évolue parallèlement à sa peinture et devient finalement expérimental. Au cours de ses premières années, Irma Hünerfauth fait des dessins figuratifs et des aquarelles dans le style de la tradition académique, mais, même son travail de croquis, présente déjà une verve expressive. Elle travaille parfois avec une perceuse dentaire sur les plaques pour une série de pointes sèches. Elle réalise des linoléum et des lithographies. La plupart de ces gravures sont tirées en très petites éditions. Elle fait aussi des gaufrages (impressions en relief,) sur lesquelles elle fixe des pièces en métal ou en tissu.

Elle repeint des reproductions de tableaux de Picasso, comme une réponse ironique, car le galeriste Peter Lufft a souvent assimilé ses intensions à celles de Picasso.

Le dossier à la mémoire de Franz Roh est également remarquable, un hommage qui met l'accent sur l'amitié, la proximité et la mort.

Catalogues d'exposition / journaux d'artistes

L'artiste commence à concevoir ses premiers catalogues d'exposition uniques en 1978. Il s'agit d'une sorte de rétrospective, façonnée d'après un journal d'artiste, faite de collages de découpes de brochures d'exposition et de rapports de presse précédents. Ces catalogues ont environ 50 feuilles chacue (20 x 23 cm), qu'elle fixe ensemble avec deux vis en laiton. L'édition exacte est inconnue. Ces journaux d'artistes sont liés aux livres FLUXUS et doivent être considérés comme des œuvres indépendantes.

Boîtes vocales et objets

Elle crée les premiers "sprechende Kästen" (boîtes parlantes) en 1972. Les boîtes, uniques en leur genre, contiennent différents objets, débris techniques qui sont mis en mouvement à l'aide d'un moteur ou commentés acoustiquement à l'aide d'une bande audio par pression sur un bouton. L'artiste a développé ses propres manuels pour ces objets[9].

Un exemple de ces boîtes parlantes est la boîte Blaue Pistole en 1973. Elle est remplie de déchets industriels. Sa bande audio sans fin joue la voix de l 'artiste récitant un texte de Meta Kristall: "Pistolet bleu utilisé avec plaisir par la main d' un garçon, maintenant pourri comme ferraille dans le paysage, un papillon se balançant dessus. Des coups de feu aigus envahissent la paix de dimanche, comme des chocolats envahissent le chat des sociétés riches, un exercice de manœuvre promet un homme prometteur".

Une autre boîte fabriquée en 1983 est en plexiglas avec une couverture arrière collée, une bande audio avec la voix d'Irma Hünerfauth, de la musique et un texte de Meta Kristall.

On notera en particulier dans cette section les objets parlants liés au pop art, «Emanze» (1990) et «Krieg – auch Tiere leiden» (1986) et l'installation spatiale «Rockers Tod» (1989).

Objets vibrants cinétiques

À partir des années 1970, elle crée des objets dits vibrants. Ce sont des fils, des boutons, des cartouches, panneaux électriques, pièces de commutateurs électriques et autres trouvailles, qui émettent de la musique au simple toucher d'un bouton. Cette dynamique interactive permettra aux amateurs d'art d'accéder plus facilement à leur concept poétique. Néanmoins, il est clair pour elle que: "mon travail sera difficile d'accès à une société de masse[10]".

Ferro-montages, Collages métalliques (Assemblage)

Les ferro-montages d'Irma Hünerfauth (un mot inventé par l'artiste) ont envahi un domaine traditionnellement réservé aux artistes masculins[11]. Ce sont des sculptures assemblées à partir de déchets et de débris de prospérité, comme des pièces automobiles chromées, des pare-chocs, des capots de radiateur, d'ailettes en acier, de gros filetages, de tuyaux, de roulements d'essieu et plus encore. Ce sont des structures brillantes, des figures et des créations éblouissantes, qu'elle assemble et soude avec l'aide de son mari.

Ces œuvres font penser à des objets culturels religieux. Les premières - réalisées à la fin des années 1960 - sont des sculptures en bronze de plus petite taille sur une base ou une petite table, et comprennent des ready-made. Ensuite, les œuvres deviennent plus grandes, par exemple le Eisen- bzw. Sonnenblume fabriqué à partir de pièces de machines agricoles, Porträt J.W. K. sur une colonne haute rainurée, Serpentina, Porträt Frau Heller et les particulièrement impressionnants Instanz (1977), Schwarzer Falter et Ma(h)nuel.

Occam Mensch

Le plus important de ces ferro-montages porte le titre de presse Occam-Mensch et peut être considéré comme son œuvre principale. La sculpture de deux mètres de haut avec masque à gaz, poumons ouverts et de nombreux tuyaux d'échappement symboliques a été créée à partir de pièces de machines originales en 1971. Il a été exposé publiquement cette année-là au coin de la rue Occam à Schwabing, un quartier du nord de Munich. A cette époque, un journal l' appelle Occammensch pour ridiculiser son message. En 1990, une vingtaine d'années plus tard, il est de nouveau exposé publiquement au Gasteig de Munich. Il est accueilli favorablement et été reproduit sur des affiches. Cet objet appelle à la protection du climat et attire l'attention sur la pollution de l'environnement et la pollution par le dioxyde de carbone dans les grandes villes avec le jeu de mots "STATT LUFT - STADTLUFT". L'œuvre, déclarée invendable, a accompagné l'artiste pendant des décennies et a été révisée plusieurs fois par elle.

Irma Hünerfauth crée ensuite des compositions en relief, plus bidimensionnelles, nommées collages métalliques (Assemblage). Ce sont des plaques de métal d'un mètre sur deux qu'elle décore de ferraille et de trouvailles. Elle en a installé certains temporairement sur la façade de sa propre maison afin de les exposer à la corrosion par les intempéries.

Dans cette catégorie, ses idoles sont également remarquables, en particulier la Götzin mit Klingelbusen, une image de poitrine féminine fixée métalliquement dont les mamelons sont fabriqués à partir de boutons de cloche en métal. Un vers de Johann Wolfgang von Goethe: "Le sein de la jeune fille à la main, la sonnette sur le mur, sont liés. Les deux révèlent qu'en bas, à l'extérieur, il y a quelqu'un qui demande instamment son admission " est apposé sur le socle.

Livres de prières d'artistes en micro débris électroniques

Après la mort de son mari, Irma Hünerfauth se concentre sur des objets plus petits, plus faciles à manipuler. Elle crée des livres de prières d'artiste avec des micro-déchets électroniques, des déchets de matériel informatique, des conducteurs électroniques et des panneaux de contrôle de petite taille en collages métalliques (Assemblage). Leurs petits formats obligent à observer et à affronter les moyens et possibilités formels, graphiques et physiques d'Irma Hünerfauth.

Le terme «livres de prière de l'artiste» indique que ces miniatures artistiques sont censées être ambiguës et provocantes. Le terme vise un type de texte spécialement conçu pour les femmes et leur orientation intime vers Dieu au XIXe siècle. Ces livres avaient un beau design et étaient censés représenter la piété en public. Irma Hünerfauth mène un dialogue avec elle-même et les attentes du public[12].

Irma Hünerfauth est une artiste d'après-guerre de la "génération perdue", dont les œuvres d'art se sont vendues, pour la plupart, directement à des collections privées et publiques et sont donc rarement apparues lors d'événements artistiques internationaux ou sur le marché des enchères de son vivant[13]. La redécouverte de son travail permet désormais une nouvelle perspective globale de son œuvre artistique.

Des expositions

  • 1946 : Kammerspiele, Munich.
  • 1947 :
    • BBK, Munich
    • Gedok, bâtiment de l'UNESCO, Beyrouth, Liban.
  • 1959 :
    • Freude junger Kunst, Kunstverein, Munich;
    • Palais des Beaux-Arts, Paris, France;
    • Exposition itinérante d'estampes modernes, Frankenthal.
  • 1959-61 : Große Kunstausstellung, Neue Gruppe, Haus der Kunst, Munich.
  • 1961 :
    • Exposition personnelle Städtische Galerie im Lenbachhaus, Munich;
    • Neue Darmstädter Sezession, Darmstadt;
    • Nouvelle école européenne, Hessenhuis, Anvers, Belgique;
    • Vier deutsche Künstlerinnen, Royal Scottish Academy, Édimbourg, Angleterre;
    • Gedok, Rom, Italie;
    • Fachoberschule, Munich.
  • 1962 :
    • Staatliche Graphische Sammlung, Munich;
    • Gedok, Kunst am Bau, Stadtmuseum, Munich;
    • Exposition individuelle Galerie Kasper, Lausanne, Suisse.
  • 1962/63 : Exposition itinérante d'estampes modernes, Frankenthal.
  • 1962-65 : Freunde junger Kunst, Kunstverein, Munich.
  • 1963 :
    • Frauen-Biennale, Paris, France; Internat.
    • Aquarellausstellung, Städt. Musée, Friedrichshafen.
  • 1963-69 : Herbstsalon, Haus der Kunst, Munich.
  • 1964 : Musée d'Art Moderne, Paris, France.
  • 1965 :
    • «Gruppe 7» et «Gruppe Spur», Akademie der Bildenden Künste, Munich;
    • Exposition itinérante USA, Karl-Schurz-Gesellschaft 'Gruppe K', Casa, Munich.
  • 1966 :
    • «Querschnitt», Staatliche Graphische Sammlung, Munich;
    • Hommage à Franz Roh, Kunstverein, Munich;
    • Musée d'Art Moderne, Paris, France.
  • 1967 :
    • «Querschnitt 67», Staatliche Graphische Sammlung, Munich;
    • Einzelausstellung: Galerie Christa Moering, Wiesbaden;
    • «Fleckenburger Gespräche», internationale Aspekte der Gegenwartskunst, Hochsauerland.
  • 1968 : Kurfürstliches Gärtnerhaus «Materialobjekte», Bonn.
  • 1971 :
    • Zeitgenössische französische und deutsche Graphik, Exposition itinérante Amérique du Sud, Goethe-Institut, São Paulo, Brésil;
    • «Europa 2000», BH Corner Gallery, Londres, Angleterre;
    • Herbstsalon 71, Haus der Kunst, Munich.
  • 1971/72 : Exposition itinérante, Kinetische Kunstobjekte, Musée Römer Pelizaeus, Hildesheim, puis 1972 Detmold et Hanovre.
  • 1972 : Zeichnung und Graphik aus 7 Jahrhunderten, Staatliche Graphische Sammlung, Munich; «Prisma 72», Rheinisches Landesmuseum, Bonn.
  • 1974 :
    • Apportin - Hilmar - Hünerfauth, Kunstverein, Munich;
    • Exposition solo, Kurfürstliches Gärtnerhaus, Bonn.
  • 1975 : Exposition solo, Goethe-Institut (avec Führer-Wolkenstein), Bruxelles, Belgique.
  • 1977 :
    • Exposition solo, Galerie Walter Koch (avec Führer-Wolkenstein), Munich;
    • Exposition individuelle: Galerie Querschnitt (avec Führer-Wolkenstein), Braunschweig;
    • Exposition individuelle: Goethe - Institut (avec Führer-Wolkenstein), Bruxelles, Belgique;
    • 'Picasso Anmalen', Engelhorn Stiftung, Grünwald Munich, Exposition itinérante Munich, Paris, Nancy, Toulouse, Lyon, Lille, Bordeaux, France.
  • 1979 : Galerie im Ganserhaus, Objekt-Kästen, Wasserburg am Inn.
  • 1981 : Musée Léopold-Hoesch, Düren.
  • 1983 :
    • «Ökoräume», Forum des Europa-Parlements, Strasbourg;
    • Exposition de fin d'année, Wasserburg am Inn;
    • Exposition individuelle: «IRMAnipulations», Goethe-Institut, Londres.
  • 1984 :
    • Exposition individuelle: Kulturzentrum am Gasteig, Künstlergebetbücher, Munich;
    • Kulturzentrum Gasteig, Munich; «Bayerische Kunst unserer Tage», Künstlerhaus, Wien, Autriche;
    • «Klangobjekte», Sofia, Bulgarie;
    • Kunst und Technik III, BMW-Galerie, Munich
  • 1985 :
    • Kunst und Technik III, BMW-Galerie, Berlin;
    • Tage der neuen Musik, Klangskulpturen: Städtische Galerie, Würzburg;
    • Kulturforum, Bonn;
    • Kunstverein, Heidelberg;
    • Spielboden, Dornbirn;
    • Musée Léopold-Hoesch, Düren;
    • Karmeliter Kloster, Francfort;
    • Musik optisch, Spitäle, Würzburg;
    • «Kunstforum», Olympiadorf, München;
    • Technik und Menschsein ', St. Virgil, Salzbourg, Autriche;
    • Bildräume », Arbeitskreis 68, Rathaus, Wasserburg am Inn;
    • «Kunstsalon 85», Haus der Kunst, Munich et Berlin.
  • 1986 :
    • Bayerische Kunst Unserer Tage ', Musée Ernst, Budapest, Hongrie;
    • Kunst und Technik, BMW-Galerie, Munich et Berlin;
    • «Große Kunstausstellung», Rathaus, Wasserburg am Inn.
  • 1989 : Umwelt-Mitwelt-Lebenswelt, Kulturzentrum am Gasteig, Munich.
  • 1994 : Exposition individuelle: Ignaz-Günther-Haus, Stadtmuseum, Munich.
  • 1995 : Kunstverein Schloss Röderhof, Sachsen-Anhalt.
  • 1996 :
    • Exposition individuelle: Bürgerhaus, Pullach;
    • Exposition individuelle: Museum Kloster 'Unser Lieben Frauen', Magdeburg;
    • Große Kunstausstellung, Wasserburg am Inn.
  • 1998 : Hünerfauth en tant qu'invité d'honneur au Großen Kunstausstellung, Wasserburg am Inn.
  • 2018 : Exposition de groupe, Städtische Galerie im Lenbachhaus, Munich: 'I'm a Believer. Pop Art et art contemporain de la Lenbachhaus et de la Fondation KiCo [14].
  • 2019 : Exposition de groupe: "Straying from the Line", avec d'autres femmes artistes Lee Lozano et Betye Saar[15], Schinkel Pavillon, Berlin.

Références

  • (de) Juliane Roh, Eine Ausstellung zu wenig bekannter Münchner Maler, 13. Fév. - 15. März 1959, Munich, Gesellschaft der Freunde junger Kunst, 1959
  • (de) Georges Pellex, dans: Das Werk, Winterthur, 1960
  • (de) Franz Roh, Zur Malerei von Irma Hünerfauth, dans: Die Kunst und das schöne Heim 58, pp.   365–367, Munich, 1960
  • (de) Lexikon Münchner Prominenz [Dictionnaire des personnalités éminentes de Munich], Munich, VDM Verlag, 1962
  • (de) Juliane Roh, dans: Das Kunstwerk 7 / XIV, 1963
  • (en) John Scott, Abstract Artistry, dans: Building Industry News, Londres, 1963.
  • Mazenod, D., Artistes contemporains, Paris, 1964
  • (de) Ottheinrich Schindler, Neue deutsche Graphik, Frankenthal, 1965
  • (de) Musée Römer Pelizaeus (éd. ), Kinetische Kunstobjekte, Hildesheim, 1968
  • (de) Hans Konrad Röthel, Hünerfauth -Wolkenstein, Ausstellungskatalog, Galerie Walter Koch, (cat. ) Munich, 1977
  • (de) Irma Hünerfauth "Théâtre Ulmer. 12.10.-15.11.1980." (exh. chat. ). Gebilde aus Metall und Kram, Ulm, 1980
  • (de) Evers, Ulrika, Lexikon Deutsche Künstlerinnen des 20. Jahrhunderts [Dictionnaire des femmes artistes allemandes du XXe siècle], Hambourg, 1983 (ISBN 3920855019) .
  • (de)Irma Hünerfauth, Peter Lufft et Christoph Wiedemann. IRMAnipulations. Editeur Antje Kunstmann, Munich, 1990 (ISBN 978-3-88897-150-1) .
  • (de) Götze, Gerhard, Die kinetische Künstlerin, Munich Mosaik, mai / juin 1988
  • (de) Ottomeyer, H. / Ziffer, A., Möbel des Neoklassizismus und der Neuen Sachlichkeit (cat. ) Stadtmuseum, Munich, 1993
  • (de) Informelle und expressiv-abstrakte Graphik der 50er und 60er Jahre (cat. ), Kaiserslautern, Pfalz-Galerie, 1993
  • (de) Netta, I. (éd. ), Das Gedächtnis öffnet seine Tore. Die Kunst der Gegenwart im Lenbachhaus Munich (cat. ) Ostfildern-Ruit, 1999
  • (de) Buhlmann, BE (éd. ), Dreidimensionale Werke im Besitz der Pfalz-Galerie Kaiserslautern (cat. ), Kaiserslautern, 2000
  • (de) Ingrid von der Dollen, Malerinnen im 20. Jahrhundert, Bildkunst der "verschollenen Generation, Munich, Hirmer Verlag, 2000 (ISBN 9783777487007) .
  • S. Partsch, AKL, Dictionnaire biographique mondial des artistes, vol. 75. De Gruyter Saur, Berlin, 2012-13. (ISBN 978-3-11-023180-9);
  • S'éloigner de la ligne, Catalogue d'exposition Schinkel Pavillon, Berlin, avril 2019.

Références

  1. cf. S. Partsch, AKL, World Biographical Dictionary of Artists, vol. 75. De Gruyter Saur, Berlin, 2012-13.
  2. Irma Hünerfauth, Peter Lufft and Christoph Wiedemann. IRMAnipulations, p. 119. Publisher Antje Kunstmann, Munich, 1990.
  3. Irma Hünerfauth, Peter Lufft and Christoph Wiedemann. IRMAnipulations, p. 120. Publisher Antje Kunstmann, Munich, 1990.
  4. Gruppe K, Mappenwerk, 12 Originalgrafiken der Gruppe K, Munich, 1965.
  5. Irma Hüneth", Peter Lufft and Christoph Wiedemann. IRMAnipulations, p. 56. Publisher Antje Kunstmann, Munich, 1990.
  6. Irma Hünerfauth, Peter Lufft and Christoph Wiedemann. IRMAnipulations, p. 9, p. 53. Publisher Antje Kunstmann, Munich, 1990.
  7. cf. Conrad Westpfahl. In: Irma Hünerfauth, exh. cat., Bruckmann, Munich, 1960.
  8. cf. S. Partsch, AKL, World Biographical Dictionary of Artists, vol. 75. De Gruyter Saur, Berlin, 2012-13.
  9. Irma Hünerfauth "Ulmer Theater. 12.10.–15.11.1980.' Gebilde aus Metall und Kram, cat., Ulm 1980.
  10. Irma Hünerfauth, Peter Lufft and Christoph Wiedemann. IRMAnipulations, p. 56. Publisher Antje Kunstmann, Munich, 1990.
  11. Irma Hünerfauth, Peter Lufft and Christoph Wiedemann. IRMAnipulations, p. 59. Publisher Antje Kunstmann, Munich, 1990.
  12. Irma Hünerfauth, Peter Lufft and Christoph Wiedemann. IRMAnipulations, pp. 61–62. Publisher Antje Kunstmann, Munich, 1990.
  13. cf. Ingrid von der Dollen, Malerinnen im 20. Jahrhundert, Bildkunst der "verschollenen Generation" [Woman Painters of the 20th Century, Painted works of the Lost Generation], p. 318. Publisher Hirmer Verlag, Munich, 2000.
  14. https://www.lenbachhaus.de/ausstellungen/im-a-believer/
  15. https://www.schinkelpavillon.de/exhibition/straying-from-the-line/

Voir également

  • Liste des femmes artistes allemandes

Liens externes

{{Portail|Allemagne|Sculpture|Peinture}}
{DEFAULTSORT:Hünerfauth,Irma}} 

[[Catégorie:Sculptrice allemande]]
[[Catégorie:Peintre allemande]]
[[Catégorie:Décès en 1998]]
[[Catégorie:Naissance en 1907]]