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[[Arnold Schönberg]] l’utilise dans la ''Suite'' op. 29 et [[Anton Webern]] écrit trois ''Lieder'' pour soprano, petite clarinette et guitare.
[[Arnold Schönberg]] l’utilise dans la ''Suite'' op. 29 et [[Anton Webern]] écrit trois ''Lieder'' pour soprano, petite clarinette et guitare.


Dans le troisième mouvement du Quintet pour clarinette et cordes de [[Paul Hindemith]] la grande clarinette est remplacée par la petite pour évoquer le caractère du ''Schneller Ländler'' (un ländler vif).
Dans le troisième mouvement du [[Quintette pour clarinette et cordes (Hindemith)|Quintette pour clarinette et cordes]] de [[Paul Hindemith]] la grande clarinette est remplacée par la petite pour évoquer le caractère du ''Schneller Ländler'' (un ländler vif).


Parmi les œuvres du style contemporain on peut noter ''Trois études'' (''Tre studi'' ; 1954) de [[Giacinto Scelsi]] et la ''Sonatine'' (1994) d’[[Easley Blackwood]].
Parmi les œuvres du style contemporain on peut noter ''Trois études'' (''Tre studi'' ; 1954) de [[Giacinto Scelsi]] et la ''Sonatine'' (1994) d’[[Easley Blackwood]].

Version du 16 janvier 2021 à 17:32

De gauche à droite: Les petites clarinettes en la bémol et mi bémol, la grande clarinette en si bémol.

La petite clarinette en mi b est un instrument de musique à vent de la famille des bois.

La petite clarinette est un instrument transpositeur en mi bémol: elle sonne une tierce mineure au-dessus des notes écrites et une quarte juste au-dessus de la clarinette en si bémol. Les clés sont plus petites et plus proches les unes des autres que celles de la grande clarinette ce qui demande une justesse du doigté particulière. Le bec et l’anche sont aussi d’une taille assez petite.

Souvent la partie de petite clarinette d'un morceau est jouée par un musicien qui joue aussi la deuxième ou troisième grande clarinette et prend alternativement l’un ou l’autre instrument selon les indications dans la partition. Dans certains cas extrêmes les changements sont encore plus complexes. Le Nez de Dmitri Chostakovitch demande une petite clarinette en mi bémol, une clarinette en si bémol et une clarinette basse en si bémol. Lors de l’exécution un seul musicien joue les trois instruments.

Emploi à l’orchestre symphonique

Le timbre de la petite clarinette est perçant et criard surtout dans le registre aigu ce qui détermine son emploi dans la musique. Les compositeurs ayant introduit cet instrument à l’orchestre cherchent à créer une image grotesque ou parodique. L’exemple le plus évident est le mouvement final de la Symphonie fantastique d’Hector Berlioz. Le compositeur y confie à la petite clarinette le « thème de la bien-aimée » moqueusement défiguré.

Bien que la Symphonie fantastique ait rencontré le succès, la petite clarinette en mi bémol n’est pas utilisée par Berlioz dans ses œuvres suivantes ni par les autres compositeurs romantiques. Ce n’est qu’à la fin du siècle qu’en quête des nouveaux couleurs timbrales les compositeurs réemploient cet instrument.

La petite clarinette est introduite dans toutes les symphonies de Gustav Mahler, parfois deux sont utilisées. Son rôle est d’amplifier les sons aigus de l’orchestre (symphonie nº 2, troisième mouvement) mais les solos sont souvent accompagnés sur la partition d'indications telles que « Mit Humor » (« avec de l’humour »), « Mit Parodie » (« sur le ton de la parodie ») ou encore « Keck » (« avec audace »), etc.

En France Maurice Ravel l'emploie dans son ballet Daphnis et Chloé ainsi que dans le célèbre Boléro et dans le Concerto en sol majeur.

Dmitri Chostakovitch dont les œuvres (surtout la Quatrième et Cinquième symphonie) portent l’influence de Mahler, fait un grand usage de la petite clarinette dans sa musique orchestrale. On trouve habituellement les solos de la petite clarinette dans les scherzos des symphonies nº 4―8, 10 et 13. La petite clarinette joue aussi un rôle important dans ses opéras et ballets. Ces solos demande souvent une grande agilité des doigts (symphonie nº 6, deuxième mouvement) et une justesse parfaite du son dans le registre suraigu (symphonie nº 7, deuxième mouvement; L'Âge d'or).

La petite clarinette est aussi employée dans la Symphonie interrompue, seule et unique symphonie de Léo Ferré.

Emploi dans les autres formations

Les œuvres de chambre pour petite clarinette sont peu nombreuses. Au XIXe siècle certains compositeurs italiens s'y intéressent. Amilcare Ponchielli compose un quintuor pour flûte, hautbois, clarinettes en mi bémol et en si bémol et piano. À Ernesto Cavallini on doit plusieurs morceaux pour duo de clarinettes en mi bémol et en si bémol. Cavallini lui-même joue de la petite clarinette et il existe quelques compositions pour cet instrument qui lui sont dédiées.

Arnold Schönberg l’utilise dans la Suite op. 29 et Anton Webern écrit trois Lieder pour soprano, petite clarinette et guitare.

Dans le troisième mouvement du Quintette pour clarinette et cordes de Paul Hindemith la grande clarinette est remplacée par la petite pour évoquer le caractère du Schneller Ländler (un ländler vif).

Parmi les œuvres du style contemporain on peut noter Trois études (Tre studi ; 1954) de Giacinto Scelsi et la Sonatine (1994) d’Easley Blackwood.

Une ou deux petites clarinettes font souvent partie de l’orchestre d'harmonie.

Le Schrammelmusik viennois fait l’usage d'une petite clarinette d’une tessiture encore plus haute : en sol.

La petite clarinette en Ré

Il existe aussi une variété de petite clarinette qui transpose une seconde majeure au-dessus. Les six concertos de Johann Melchior Molter qu’on estime être les premières œuvres pour la clarinette de ce genre sont écrits pour la clarinette en ré. À cette époque on ne définit pas cet instrument comme la petite clarinette car la grande (c’est-à-dire la clarinette en si bémol) n’a pas encore évolué.

Plus tard la clarinette en ré est utilisée pour les tonalités avec des dièses et celle en mi bémol pour les tonalités avec des bémols. Franz Liszt dans son poème symphonique Mazeppa demande les clarinettes en ré et en la.

Dans la poème symphonique Till l'Espiègle de Richard Strauss elle représente (avec le cor d'harmonie) le caractère mordant du personnage principal.