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« Lemme des noyaux » : différence entre les versions

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Simplification de la formule (car on a déjà posé V_i=Ker(P_i(f)))
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{{théorème|Lemme des noyaux<ref>{{Note autre projet|wikiversité|Réduction des endomorphismes/Polynômes d'endomorphismes#Lemme des noyaux|« Lemme des noyaux » dans la leçon « Réduction des endomorphismes »|début=Pour une démonstration, voir}}.</ref>|Soient ''E'' un espace vectoriel sur un corps commutatif ''K'' et {{math|''f''}} un [[Endomorphisme linéaire|endomorphisme de ''E'']]. Si <math>P_1,\ldots,P_n \in K[X]</math> (avec ''n'' entier strictement positif) sont premiers entre eux deux à deux, alors les sous-espaces vectoriels <math>V_i=\ker(P_i(f))</math> (où 1 ≤ ''i ≤ n'') sont en somme directe et
{{théorème|Lemme des noyaux<ref>{{Note autre projet|wikiversité|Réduction des endomorphismes/Polynômes d'endomorphismes#Lemme des noyaux|« Lemme des noyaux » dans la leçon « Réduction des endomorphismes »|début=Pour une démonstration, voir}}.</ref>|Soient ''E'' un espace vectoriel sur un corps commutatif ''K'' et {{math|''f''}} un [[Endomorphisme linéaire|endomorphisme de ''E'']]. Si <math>P_1,\ldots,P_n \in K[X]</math> (avec ''n'' entier strictement positif) sont premiers entre eux deux à deux, alors les sous-espaces vectoriels <math>V_i=\ker(P_i(f))</math> (où 1 ≤ ''i ≤ n'') sont en somme directe et
:<math>\bigoplus_{i=1}^n V_i = \ker \left[ \left( \prod_{i=1}^n P_i \right)(f) \right].</math>
:<math>\bigoplus_{i=1}^n V_i = \ker \left[ \left( \prod_{i=1}^n P_i \right)(f) \right].</math>
De plus, la [[Projecteur (mathématiques)|projection]] de la somme directe <math>V</math> sur <math>V_i</math> parallèlement à <math>\bigoplus_{j\neq i} V_j</math> est la restriction à <math>V</math> d'un polynôme en <math>f</math>.}}
De plus, la [[Projecteur (mathématiques)|projection]] de la somme directe <math>V</math> sur <math>V_i</math> parallèlement à <math>\bigoplus_{j\neq i} V_j</math> est la restriction à <math>V</math> d'un polynôme en <math>f</math>.}}
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Le lemme des noyaux sert pour la réduction des endomorphismes. Par exemple :
Le lemme des noyaux sert pour la réduction des endomorphismes. Par exemple :


{{théorème|Réduction à une forme diagonale par blocs|Soient ''E'' un espace vectoriel de [[dimension]] finie sur un corps ''K'', {{math|''f''}} un endomorphisme de ''E'' et <math>P\in K[X]</math> un [[polynôme annulateur]] de {{math|''f''}} (par exemple son [[polynôme minimal]], ou son [[polynôme caractéristique]] d'après le [[théorème de Cayley-Hamilton]]) et <math>\prod_{i=1}^n P_i^{m_i}</math> la factorisation de ''P'' avec les polynômes ''P{{ind|i}}'' irréductibles et distincts. Alors il existe une [[base (algèbre linéaire)|base]] ''B'' de ''E'' et des matrices <math>A_i \in \mathbf{M}_{n_i}(K)</math> telles que
{{théorème|Réduction à une forme diagonale par blocs|Soient ''E'' un espace vectoriel de [[dimension d'un espace vectoriel|dimension]] finie sur un corps ''K'', {{math|''f''}} un endomorphisme de ''E'' et <math>P\in K[X]</math> un [[polynôme annulateur]] de {{math|''f''}} (par exemple son [[polynôme minimal]], ou son [[polynôme caractéristique]] d'après le [[théorème de Cayley-Hamilton]]) et <math>\prod_{i=1}^n P_i^{m_i}</math> la factorisation de ''P'' avec les polynômes ''P{{ind|i}}'' irréductibles et distincts. Alors il existe une [[base (algèbre linéaire)|base]] ''B'' de ''E'' et des matrices <math>A_i \in \mathbf{M}_{n_i}(K)</math> telles que
:<math>\mathrm{Mat}_B(f)=\begin{pmatrix} A_1 & 0 & \dots & 0 \\ 0 & A_2 & \dots & 0 \\ \vdots & \vdots & \ddots & \vdots \\ 0 & 0 & \dots & A_n \end{pmatrix};</math>
:<math>\mathrm{Mat}_B(f)=\begin{pmatrix} A_1 & 0 & \dots & 0 \\ 0 & A_2 & \dots & 0 \\ \vdots & \vdots & \ddots & \vdots \\ 0 & 0 & \dots & A_n \end{pmatrix};</math>
où <math>n_i=\dim \ker P_i^{m_i}(f)</math> (en fait la partie de ''B'' correspondant au bloc <math>A_i</math> est une base de <math>\ker P_i^{m_i}(f)</math>), et <math>P_i^{m_i}(A_i)=0</math>.}}
où <math>n_i=\dim \ker P_i^{m_i}(f)</math> (en fait la partie de ''B'' correspondant au bloc <math>A_i</math> est une base de <math>\ker P_i^{m_i}(f)</math>), et <math>P_i^{m_i}(A_i)=0</math>.}}

Dernière version du 6 février 2024 à 23:11

En algèbre linéaire, le lemme des noyaux, aussi appelé théorème de décomposition des noyaux, est un résultat sur la réduction des endomorphismes. Dans un espace vectoriel E sur un corps commutatif K, si un opérateur u de E est annulé par un polynôme P(X) à coefficients dans K, alors ce lemme prévoit une décomposition de E comme somme directe de sous-espaces vectoriels stables par u. Ces derniers se définissent comme noyaux de polynômes en u et les projecteurs associés sont eux-mêmes des polynômes en u.

La démonstration traduit l'identité de Bézout portant sur les polynômes à des sous-espaces vectoriels. Résultat fondamental, le lemme des noyaux conduit à la décomposition de Dunford puis à la décomposition de Jordan. Plus modestement, le lemme des noyaux montre qu'un opérateur u est diagonalisable si et seulement s'il est annulé par un polynôme scindé à racines simples.

Lemme des noyaux[1] — Soient E un espace vectoriel sur un corps commutatif K et f un endomorphisme de E. Si (avec n entier strictement positif) sont premiers entre eux deux à deux, alors les sous-espaces vectoriels (où 1 ≤ i ≤ n) sont en somme directe et

De plus, la projection de la somme directe sur parallèlement à est la restriction à d'un polynôme en .

Applications

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Le lemme des noyaux sert pour la réduction des endomorphismes. Par exemple :

Réduction à une forme diagonale par blocs — Soient E un espace vectoriel de dimension finie sur un corps K, f un endomorphisme de E et un polynôme annulateur de f (par exemple son polynôme minimal, ou son polynôme caractéristique d'après le théorème de Cayley-Hamilton) et la factorisation de P avec les polynômes Pi irréductibles et distincts. Alors il existe une base B de E et des matrices telles que

(en fait la partie de B correspondant au bloc est une base de ), et .