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Cinnamomum tamala

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Cinnamomum tamala, ou laurier indien, également connu sous les noms de tejpat ou tejapatta[1], écorce indienne ou cassia (casse ou cannelier) indienne[1], est un arbre de la famille des Lauracées originaire du nord-est du sous-continent indien (Inde, Bangladesh, Népal, Bhoutan) et présent aussi dans le sud-est de la Chine[1]. Il peut atteindre jusqu'à 20 m de hauteur[2], et est surtout exploité pour sa frondaison. Ses feuilles, qui ont un arôme de clou de girofle avec une touche de goût poivré, sont utilisés à des fins culinaires et médicinales. On pense qu’il s’agit de l’une des principales sources de feuilles de plantes médicinales connues à l’époque classique et médiévale sous le nom de malabathrum (ou malobathrum)[3].

Usages et caractéristiques

Les feuilles, connues sous le nom de tējapattā ou tejpatta (en hindi : तेजपत्ता ; en ourdou : تیج پتا), tejpat (en népalais et en maithili : तेजपात ; en assamais : তেজপাত), tejpata (en bengali : তেজপাতা), vazhanayila/edanayila (en malayalam : വഴനയില/എടനഇല), kadu dhalchini (en kannada : ಕಾಡು ದಾಲ್ಚಿನ್ನಿ), bagharakku (en télougou : బఘరాక్కు), et tamalpatra (en gujarati : તમલપત્ર ; en marathi : तमालपत्र), sont largement utilisés dans les cuisines de l'Inde, du Népal et du Bhoutan, en particulier dans la cuisine moghole (dite « Mughlai ») de l'Inde du Nord, et dans la préparation du tsheringma, une tisane au Bhoutan. Dans les langues télougoue et tamoule, elles peuvent aussi être appelées biryani aaku (télougou : బిర్యానీ ఆకు) ou biryani ilai (tamoul : பிரியாணி இலை), en raison de leur emploi prédominant pour la préparation du biryani.

Les Lepcha du Sikkim les appellent naap saor koong[4].

Des kumbilappam enveloppés dans des feuilles de laurier indien

Elles sont souvent utilisées dans la préparation du kumbilappam ou chakka-ada (en malayalam : ചക്ക അട), une pâtisserie traditionnelle du Kerala, où celles-ci insufflent leur saveur caractéristique aux raviolis qu'elles enveloppent.

La dénomination la plus commune pour les feuilles de Cinnamomum tamala, « feuilles de laurier indien » (anglais : Indian bay leaves) ou simplement « feuille de laurier » (anglais : bay leaf), est une source de confusion courante avec la feuille du laurier vrai, un arbre d'origine méditerranéenne d'un genre différent ; l'apparence et l'arôme des deux sont très différents. Les feuilles du laurier sont plus courtes et de couleur vert clair à vert moyen, avec une grande nervure sur toute la longueur de la feuille, tandis que les feuilles de tejpat sont environ deux fois plus longues et plus larges, généralement de couleur vert olive, avec trois nervures sur toute la longueur de la feuille. Il existe cinq types de feuilles de tejpat [5] et elles confèrent aux plats un fort arôme de casse ou de cannelle, tandis que l'arôme de la feuille de laurier rappelle davantage le pin et le citron.

Feuilles à Goa
Arbre à Goa

Attributs de l'arôme

L'écorce est parfois utilisée en cuisine, bien qu'elle soit considérée comme inférieure à la vraie cannelle (extraite du cannelier de Ceylan) ou à la casse (extraite du cannelier de Chine).

Étymologie

Il existe un rapprochement du nom antique de malabathrum (en grec ancien : Μαλαβάθρον) avec « Malabar », nom traditionnellement donné à la côte sud-ouest de l'Inde, correspondant à l'actuel État du Kerala et les régions adjacentes. Le mot mala ou malaya signifie « montagne » dans les langues tamoule et malayalam, ainsi qu'en sanskrit. Une autre étymologie, plus probable, fait dériver « malabathrum » du sanskrit tamālapattram (तमालपत्त्रम्), signifiant littéralement « feuilles d'arbre sombre ».

Références

  1. a b et c USDA, Agricultural Research Service, National Plant Germplasm System. Germplasm Resources Information Network (GRIN-Taxonomy). National Germplasm Resources Laboratory, Beltsville, Maryland., consulté le 12 décembre 2017
  2. Xi-wen Li, Jie Li & Henk van der Werff, « Cinnamomum tamala », Flora of China, Missouri Botanical Garden, St. Louis, MO & Harvard University Herbaria, Cambridge, MA (consulté le )
  3. Umberto Quattrocchi, CRC World Dictionary of Medicinal and Poisonous Plants: Common Names, Scientific Names, Eponyms, Synonyms, and Etymology (5 Volume Set), CRC Press, , 959+ (ISBN 978-1-4822-5064-0, lire en ligne)
  4. K.P. Tamsang, The Lepcha-English Encyclopaedic Dictionary, Kalimpong, Mrs. Mayel Clymit Tamsang, (ISBN 9632535979), p. 509
  5. P N Ravindran, K Nirmal-Babu et M Shylaja, Cinnamon and Cassia: The Genus Cinnamomum, CRC Press, , 199+ (ISBN 978-0-203-59087-4, lire en ligne)
  6. a et b Ahmed, Choudhary, Farooq et Demirci, « Essential oil constituents of the spice Cinnamomum tamala (Ham.) Nees & Eberm. », Flavour and Fragrance Journal, vol. 15, no 6,‎ , p. 388–390 (DOI 10.1002/1099-1026(200011/12)15:6<388::AID-FFJ928>3.0.CO;2-F)
  7. Dighe, Gursale, Sane et Menon, « Quantitative Determination of Eugenol from Cinnamomum tamala Nees and Eberm. Leaf Powder and Polyherbal Formulation Using Reverse Phase Liquid Chromatography », Chromatographia, vol. 61, nos 9–10,‎ , p. 443–446 (DOI 10.1365/s10337-005-0527-6, S2CID 97399632)
  8. Rao, Vijayakumar, Sairam et Kumar, « Antidiarrhoeal activity of the standardised extract of Cinnamomum tamala in experimental rats », Journal of Natural Medicines, vol. 62, no 4,‎ , p. 396–402 (PMID 18493839, DOI 10.1007/s11418-008-0258-8, S2CID 8641540)

Liens externes