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Patta Chitra

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Patta Chitra représentant Krishna et Râdhâ - Œuvre contemporaine réalisée sur papier

Le Patta Chitra est un style de peinture indienne[1], originaire de l'État de l'Orissa, dont les premières représentations datent du VIIIe siècle. Le style très particulier de cette peinture aux lignes appuyées et à l'utilisation de couleurs très vives indique qu'elle pourrait être influencée par l'art des tribus aborigènes voisines.

Thèmes représentés

Peinture religieuse, elle est intimement liée au culte de Jagannâtha, neuvième avatar de Krishna tout particulièrement vénéré à Purî. Les œuvres représentent essentiellement des scènes de la mythologie indienne et des deux grandes épopées que sont le Rāmāyana et le Mahābhārata mais aussi des légendes du folklore local.

Techniques

À l'origine, les peintures étaient réalisées sur des feuilles de palme séchées, coupées en rectangles de taille égale cousus entre eux à l'aide de fil noir ou blanc. Les dessins étaient gravés à l'aide d'une sorte de stylet et les gravures obtenues remplies d'une encre faite à partir d'une concoction de charbon de bois de coques de noix de coco à laquelle étaient ajoutés du curcuma en poudre et de l'huile. Une fois les lignes définies, on utilisait des teintures végétales pour donner de la couleur aux dessins. Cependant, la plupart du temps ces peintures étaient dichromatiques (noir et blanc).

Ces peintures portent le nom de Talapata Chitra, « talapata » étant le nom des feuilles de palme en oriya.

Avec le temps, les feuilles de palme ont été remplacées par de la soie ou du coton enduit d'un mélange de gomme, de pâte de graines de tamarin et de craie. Ce support, appelé « patta », est ensuite légèrement poncé afin d'obtenir une surface complètement lisse. En l'absence de papier, le tissu permet de disposer d'une grande surface plane, facile à transporter.

La mise en peinture se fait en plusieurs étapes. La bordure est dessinée en premier, la plupart du temps sous la forme d'une frise représentant des motifs floraux ou abstraits. On met ensuite en place le contour des personnages à l'aide de pigment blanc ou noir. On peint le fond et les personnages de couleurs unies et on termine l'œuvre en ajoutant tous les détails décoratifs (vêtements, bijoux, accessoires, végétation...). Enfin, la protection de la peinture est assurée par l'application au chiffon d'une épaisse couche de laque.

Les pigments utilisés sont d'origine végétale ou minérale. On se sert de feuilles (vert), de pétales de fleurs, de fruits (comme la mangue pour le jaune), de cinabre (rouge vermillon), d'orpiment (jaune), d'ocre, de coquillages (blanc) ou encore de charbon de bois (noir) broyés et parfois mélangés à de l'urine animale qui permet l'obtention d'une grande variété de couleurs et de nuances. Les couleurs sont ensuite mélangées à de la résine qui donne à la peinture une brillance du plus bel effet.

Les pinceaux utilisés sont fabriqués à partir de fibres végétales ou de poils d'animaux.

Galerie

Modèle:Message galerie

West Bengal

Le patua est une sorte de ménestrel. Il va de villages en villages avec un sac en bandoulière contenant plusieurs rouleaux. Là, il réunit les villageois autour de lui et déroulant une de ses peintures, ne montrant jamais plus de deux ou trois images à la fois, il chante l'histoire peinte. En contrepartie, les villageois lui donnent une aumône faite d'un bol de riz ou de quelques roupies. Ainsi le patua gagne sa vie.

Articles connexes


Lien externe

Notes et références