Forces armées cubaines
Forces armées révolutionnaires Fuerzas Armadas Revolucionarias | |
Emblème des Forces Armées Révolutionnaires | |
Fondation | 1960 |
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Branches | armée de terre marine forces aériennes paramilitaires |
Commandement | |
Président | Miguel Díaz-Canel |
Ministre de la Défense | Général de corps Leopoldo Cintra Frias |
Main-d'œuvre | |
Âges militaires | 17 |
Disponibles au service militaire | 3 134 622 hommes 3 022 063 femmes |
Aptes au service militaire | 1 929 370 hommes 1 888 498 femmes |
Actifs | 85 000 (2011) |
Budgets | |
Budget | 3,8 % du PIB (2006) |
Industrie | |
Fournisseurs nationaux | Union de Industrias Militares (en) |
Fournisseurs étrangers | Union soviétique (de 1960 à 1991) Corée du Nord Russie(depuis 1992) Chine |
Articles annexes | |
Histoire | Débarquement de la baie des Cochons Guerre civile angolaise Guerre sud-africaine de la frontière Guerre érythréenne d'indépendance Guerre de l'Ogaden Invasion de la Grenade |
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Les forces armées cubaines, officiellement Forces armées révolutionnaires (en espagnol : Fuerzas Armadas Revolucionarias) sont divisées en une armée de terre (« Ejercito Revolucionario »), une armée de l'air (« Defensa Anti-Aérea Y Fuerza Aérea Revolucionaria ») et une marine de guerre (« Marina de Guerra Revolucionaria »), auxquelles s'ajoutent des forces paramilitaires.
Les forces armées ont longtemps été la plus puissante institution de Cuba avec une grande majorité de hauts fonctionnaires et diplomates provenant de ses rangs et les généraux de haut rang sont censés avoir un rôle crucial dans tous les scénarios imaginables de succession du fait de leur fidélité au Parti communiste cubain. L'armée contrôle 60 % de l'économie à travers la gestion de centaines d'entreprises dans des secteurs économiques clés. Elle était également le pilier historique régime castriste. En effet, Raul Castro soulignait le rôle des militaires en tant que « partenaire du peuple » dans de nombreux discours.
Histoire
Les forces armées révolutionnaires sont fondées au lendemain de la révolution cubaine par le Mouvement du 26 Juillet en 1960[1].
Les États-Unis instaurent un embargo sur les armes, conduisant Cuba à chercher à s'équiper auprès des États européens. Ces derniers subissent des pressions de la part du gouvernement américain afin qu'ils ne livrent pas l’armement commandé, même si celui-ci avait déjà été payé par l’État cubain avant le renversement de Fulgencio Batista[2].
Le pays reçoit par la suite d'importantes aides militaires et financières de la part de l'URSS afin de développer son armée[1].
En juillet 1959, le commandant en chef de l'armée de l'air cubaine, Pedro Luis Díaz Lanz, s'enfuit de Cuba et se réfugie aux États-Unis. Il témoigne devant le Sénat américain concernant « l'infiltration communiste dans tous les rouages de l'État cubain » dont l'armée et la police[3].
En 1961, elle participe à la défense de Cuba lors du débarquement de la baie des Cochons contre des exilés cubains anti-communistes soutenus par la CIA. En 1963, un contingent de 686 hommes, avec aviation, blindés, et artillerie, est dépêché en Algérie pendant la guerre des Sables.
Dans les années 1960, les forces armées cubaines assurent l'encadrement des Unités militaires d'aide à la production.
En 1965, à la demande de Sékou Touré, Fidel Castro envoie des militaires en Guinée pour assurer un rôle de police et de protection du président Sékou Touré[4].
Dans les années 1970, si la menace d'une invasion américaine s'est éloignée, Cuba reste contrainte de maintenir ses forces armées à un niveau élevé, ne pouvant se permettre de relâcher la surveillance des côtes où débarquent régulièrement des commandos de saboteurs. Le développement économique est ainsi entravé par la mobilisation pour la défense nationale d'hommes et de ressources qui pourraient être utilement employés dans l'agriculture ou dans l'industrie[5].
Elle s'engage par la suite fortement à son niveau du côté de l'Armée soviétique dans divers conflits en Afrique tels que la guerre civile angolaise (jusqu’à 50 000 militaires dans ce pays dont 4 300 mourront[6]), en Érythrée et en Éthiopie. 1 500 soldats cubains auraient également participé du côté des forces arabes contre Tsahal lors de la guerre du Kippour en 1973. En 1983, 24 soldats cubains trouvent la mort lors de l'invasion de la Grenade par les forces armées des États-Unis qui visait à renverser le gouvernement grenadin communiste.
Équipement
Armée de terre
L'essentiel du matériel cubain date de la guerre froide. L'infanterie est équipée de Makarov PM,d'AKM-59 (un dérivé du classique et célèbre fusil d'assaut AK-47), de RPK, PKM, SKS, SVD, RPG-7 et également de SPG-9.
Le T-55 reste le blindé le plus utilisé par l'armée cubaine, soit en tant que char d'assaut, soit en tant qu'artillerie automotrice (plus de 1 200 exemplaires en stock), auxquels s'ajoutent le BMP-1 (400 exemplaires) et le PT-76.
Depuis la chute de l'URSS, Cuba souhaite acquérir du matériel auprès du Venezuela et de la Russie post-communiste en signant divers contrats. Elle acquiert également des missiles balistiques Hwasong-5 auprès de la Corée du Nord.
Les effectifs de l'armée cubaine sont de 85 000 hommes selon une estimation en 2011, toutes branches confondues. Par ailleurs, une étude publiée en 2006 affirme que 3,8 % du PIB est réservé aux forces armées[7]. Le taux de disponibilité des matériels depuis la fin du soutien soviétique est très bas.
Armée de l'air
L'armée de l'air cubaine (Defensa Anti-Aérea Y Fuerza Aérea Revolucionaria) est principalement équipée d'aéronefs soviétiques produits par la firme Mikoyan-Gourevitch. Bien qu'il n'y ait peu d'informations concernant celle-ci, un coup d'œil sur Google Earth aux coordonnées 22*52'28.40" N 82*30'26.04" W permet de voir ce qui semble être 8 MiG-21, 19 MiG-23, 2 MiG-29 et 1 Mi-8 à la base aérienne de San Antonio de los Baños située au sud-ouest de La Havane[8].
Aéronef | Origine | Type | Version | Total livres | Total en service |
---|---|---|---|---|---|
Avion de combat | |||||
Mikoyan-Gourevich MiG-21 Fishbed | Union soviétique | chasseur | MiG-21MF MiG-21UM |
60 10 |
7 5 |
Mikoyan-Gourevich MiG-23 Flogger | Union soviétique | chasseur multi-rôles | MiG-23MF/MS MiG-23ML MiG-23UB |
21 21 5 |
19 21 2 |
Mikoyan-Gourevich MiG-29 Fulcrum | Union soviétique | chasseur multi-rôles | MiG-29B MiG-29UB |
14 2 |
5 1 |
Mil Mi-8 Hip | Union soviétique | hélicoptère de transport/d'attaque | Mi-8T Mi-8TKV |
20 20 |
6 7 |
Mil Mi-17 Hip-H | Russie | hélicoptère de transport/d'attaque | Mi-17 | 16 | 8 |
Mil Mi-24 Hind | Union soviétique | hélicoptère d'attaque | Mi-24D | 20 | 17 |
Antonov An-24 Coke | Union soviétique | avion-cargo | An-24 | 20 | 4 |
Antonov An-26 Curl | Union soviétique | avion-cargo | An-26 | 17 | 3 |
Yakovlev Yak-40 Codling | Union soviétique | transport de VIP | Yak-40 | 8 | 3 |
Iliouchine Il-62 | Union soviétique | transport de VIP | Il-62 | 1 | 1 |
Iliouchine Il-96 | Russie | transport de VIP | Il-96 | 3 | 3 |
Aero L-39 Albatros | Tchécoslovaquie | avion d'attaque | L-39C | 30 | 8 |
Zlin Z-326 | Tchécoslovaquie | avion d'entraînement | Z-326T | 60 | 20 |
Marine de guerre
La marine de guerre cubaine participe au théâtre américain de la Seconde Guerre mondiale, lorsqu'un de ses patrouilleurs (le CS-13) coule le U-176 dans le golfe du Mexique le 15 mai 1943.
Après la révolution, elle devient la Marina de Guerra Revolucionaria. En 1984, elle dispose de 9 000 hommes dont un millier de fusiliers marins. Ces navires de combat sont [9]:
- 3 sous-marins de la classe Foxtrot transférés en février 1979, janvier 1980 et février 1984 ;
- 2 frégates de la classe Koni transférés en septembre 1981 et février 1984 ;
- 15 patrouilleurs divers ;
- 13 patrouilleurs lance-missiles classe Osa II transférés entre 1977 et 1982 ;
- 5 Osa I transférés entre 1972 et 1973 ;
- 6 torpilleurs classe P-6 transférés en 1962 ;
- 12 torpilleurs classe P-4 transférés en 1962 et 1964 ;
- 9 hydroptères classe Turya transférés entre 1979 et 1983.
En 2011, son effectif est de 2 000 hommes dont 500 fusiliers marines. Elle se compose a cette date d'une vingtaine de navires, principalement des patrouilleurs dont 7 de classe Osa II et ses plus gros bâtiments sont deux chalutiers de haute-mer espagnols de 3 200 t convertis en frégates de la classe Rio Damuji (en)[10]. Les sous-marins Foxtrot ont été réformés . En 2020, elle dispose entre d'un sous-marin de poche de 21 m de long et de 100 tonnes de classe Delphin[11] et de petits bateaux de conception locale.
Économie
L'industrie touristique cubaine est sous la coupe de l'armée à travers la gestion de « compagnies aériennes, hôtels, restaurants, marinas, agences de location de véhicules ou grands magasins ». Le conglomérat touristique Gaviota fait partie du Gaesa, dont le président en 2017 est le colonel Luis Alberto Rodríguez López-Calleja, par ailleurs ancien gendre de Raúl Castro[12].
Politique
Du 16 au 19 avril 2021 se tient le VIIIe congrès. Le président Miguel Diaz-Canel remplace Raúl Castro comme premier secrétaire du Comité central du Parti. Le Bureau politique, plus haute instance du Parti, comprends 14 membres. Quatre sont des militaires en fonction ou à la retraite: Alvaro Lopez Miera est ministre des armées, Lazaro Alvarez est ministre de l'Intérieur, Luis Alberto Rodríguez López-Calleja dirige le groupe d'entreprises de l'armée Gaesa et enfin José Ricardo Guerra, secrétaire du Conseil des ministres[13],[14],[15].
Annexes
Notes et références
- « La Baie des Cochons (batailles & blindés) & la genèse de l'arme blindée castriste », sur Conops, (consulté le )
- Hernando Calvo Ospina, « L'énigme de « La Coubre » », sur Le Monde diplomatique,
- Serge Raffy, Castro l'infidèle, page 325
- Verdès-Leroux 1989, p. 462
- Claude Julien, « Une révolution moins « héroïque » mais plus soucieuse des réalités », sur Le Monde diplomatique,
- « L’Angola, la grande aventure africaine de Fidel Castro – Jeune Afrique », Jeune Afrique, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) International Institute for Strategic Studies, The military balance 2007, London, Routledge, , 451 p. (ISBN 978-1-857-43437-8), p. 70
- Google Earth coordonnées 22*52'28.40" N 82*30'26.04" W
- Jean Labayle-Couhat, Flottes de combat 1986, Édition maritimes & d'outre-mer, , 890 p. (ISBN 2-7373-2887-X), p. 225
- Bernard Prézelin, Flottes de combat 2012, Éditions maritimes et d'outre mer, , 1468 p. (ISBN 9782737350214), p. 402-403.
- (en) H I Sutton, « Mystery of the Cuban Navy's midget sub », sur http://www.hisutton.com/, (consulté le ).
- Trump durcit le ton sur Cuba, marque la rupture avec Obama La Croix, 17 juin 2017
- Miguel Diaz-Canel prend la tête du Parti communiste à Cuba. Radio Canada, 19 avril 2021.
- Miguel Díaz-Canel succède à Raul Castro à la tête du Parti communiste cubain. Franceinfo Guadeloupe, 19 avril 2021.
- Miguel Díaz-Canel Bermúdez elected as first secretary of the Communist Party of Cuba Central Committee. Granma, 19 avril 2021.
Bibliographie
- Jeannine Verdès-Leroux, La Lune et le Caudillo, Gallimard / L'arpenteur, , 562 p. (ISBN 2-07-078018-X)