Alexandre Petcherski
Alexander Petcherski(22 février 1909-19 janvier 1990) fut l'organisateur de la révolte des prisonniers du camp de Sobibor en 1943.
Biographie
Petcherski naquit à Krementchouk, Ukraine, en 1909 et fut par la suite diplômé en musique et littérature. Il intégra comme conscrit l'armée soviétique en juin 1941.
Il fut fait prisonnier par l'armée allemande en octobre 1941. Après une tentative d'évasion ratée, il fut identifié comme étant juif et transféré dans un camp de travail à Minsk en Biélorussie. Il fut ensuite transféré dans le camp d'extermination de Sobibor en septembre 1943, où il dut intégrer un sonderkommando.
Du fait de son expérience en tant qu'officier, Petcherski fut approché par les meneurs du mouvement de résistance du camp et en accepta un rôle de leader. Ils mirent sur pied un plan de révolte qui comprenait l'assassinat des officiers SS du camp. Chaque officier devait être attiré dans un endroit isolé et tué, les prisonniers devant ensuite aller récupérer des armes à l'arsenal et prendre la fuite par l'entrée principale du camp (les alentours de celui-ci étant minés). Onze officiers furent ainsi exécutés mais la découverte d'un cadavre mit les responsables du camp en alerte. Petcherski exhorta alors les détenus à faire une brèche dans les barbelés et à courir à travers le champ de mines qui entourait le camp. Sur les 600 détenus du camp, plus de 300 réussirent à en sortir. Environ 70 d'entre eux furent tués en tentant de s'enfuir, environ 170 furent repris et tués dans les jours qui suivirent, de même que tous les prisonniers qui n'avaient pas pris part à l'évasion. Entre 50 et 60 des évadés survivront à la guerre.
Petcherski fut de ceux-là. Il intégra une unité de partisans soviétiques et participa à des actions de guerilla jusqu'à une sévère blessure à la jambe. Il témoigna au procès de Nuremberg.
Il retourna à la vie civile à la fin de la guerre. Il fut cependant bientôt arrêté par le NKVD, accusé de s'être laissé capturer vivant par les allemands (ce qui était un crime de trahison sous l'ère stalinienne). Il fut condamné à une peine de longue durée et envoyé dans un camp de travail. Il fut finalement libéré, sa condamnation ayant provoqué un tollé international du fait de son rôle dans l'évasion massive de Sobibor.
Il décéda en 1990, à Rostov-sur-le-Don.