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Ligier

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Ligier est un constructeur automobile français. Spécialisé dans la construction de voiturettes, Ligier est surtout connu pour son implication dans le championnat du monde de Formule 1 entre 1976 et 1996.

Histoire

Ligier a été fondé par Guy Ligier. Lui-même ancien pilote (12 Grand Prix de Formule 1 entre 1966 et 1967), Guy Ligier fonde en 1969 sa propre marque, destinée à engager des voitures dans les courses d’endurance. On notera que dès le premier modèle, toutes les Ligier de course auront comme nom de code un nombre précédé des initiales JS, en hommage au pilote français Jo Schlesser, grand ami de Guy Ligier et tragiquement disparu lors du Grand Prix de France 1968. Après avoir glané quelques succès en Endurance, Guy Ligier décide d’engager sa marque en Formule 1 à partir de la saison 1976. L’épopée de Ligier en Formule 1 durera près de 20 ans.

Parallèlement à son engagement en sport automobile, la marque Automobile Ligier s’est également fait connaître par la conception de voiturettes ne nécessitant pas de permis de conduire. Il est à noter que si à partir de 1992, Guy Ligier a progressivement revendu la majorité puis la totalité de ses parts de l’écurie de Formule 1 portant son nom (écurie qui est devenu Prost Grand Prix en 1997), cela n’a pas affecté le reste de l’activité de "Automobiles Ligier". Recemment la marque Ligier a même effectué son retour à la compétition avec la conception d’une monoplace de Formule 3 (encore jamais apparue en course) ainsi que d’un prototype de course répondant à la réglementation du championnat d'endurance VdeV.

Ligier et la Formule 1

Les débuts

Guy Ligier décide d’engager sa marque en Formule 1 à partir de la saison 1976. Il bénéficie pour cela du soutien de la SEITA ainsi que du motoriste Matra. Les premiers résultats sont plus qu’encourageant puisque la nouvelle écurie bleu de France récolte plusieurs podiums dès 1976 avec son pilote Jacques Laffite.

En 1977, la jeune équipe Ligier peine à confirmer ses bons résultats de la saison précédente et enchaîne les contre-performances jusqu’au GP de Suède où, parti dans l’anonymat du peloton, Jacques Laffite décroche la première victoire des “Bleus” au terme d’une remontée inespérée. Ce succès sera la seule performance notable de l'année. La saison 1978 n’étant guère meilleure, Matra décide de quitter la Formule 1, ce qui oblige Ligier à se tourner vers le classique moteur Ford-Cosworth pour 1979.

Les grandes années Ligier

1979 marque le début pour Ligier de la plus belle période de son histoire. Grace à un chassis d’excellente qualité (la Ligier JS 11 dessinée par l’ingénieur Gérard Ducarouge a parfaitement intégré le principe de l’effet de sol si bien exploité l’année précédente par la Lotus 79) et à un remarquable duo de pilotes (Laffite est désormais accompagné de Patrick Depailler), Ligier fait main basse sur le début de championnat et remporte trois des cinq premières manches de la saison. Malheureusement pour Ligier, cette domination ne durera pas. Réputé pour sa science de la mise au point, Depailler se blesse grièvement dans un accident de deltaplane peu avant la mi-saison. Combiné à des ressouces budgétaires limitées, cela va grandement perturber le développement de la JS11, dominatrice en début de saison mais inexorablement débordées par les Ferrari et les Williams au fil de l'année

En 1980, l’équipe Ligier (désormais constituée du duo Laffite-Pironi) confirme son bel état de forme avec deux nouvelles victoires et une présence constante aux avant-poste mais sans pouvoir il est vrai se mêler réellement à la lutte pour le titre mondial.

En 1981, et alors que l’équipe bénéficie de l’implication du groupe Peugeot (via Talbot-Matra), Ligier connait un début de saison très moyen mais les résultats décollent à partir de la fin du printemps. Laffite enchaine les places d’honneur et remporte deux victoires qui le relancent de manière inespérée dans la lutte pour le titre mondial. A la veille du dernier GP de la saison à Las Vegas, Laffite est ainsi troisième du championnat avec une réelle chance mathématique d’être titré. Mais le miracle n’aura pas lieu, Laffite devant au final se contenter de la quatrième place au général.

Sur la pente descendante

Cette saison 1981 marque la fin de l’âge d’or de l’écurie Ligier. En 1982, alors que les performances de l’écurie française sont en chute libre, le groupe Peugeot se désengage, faisant perdre du même coup à Ligier son espoir de pouvoir bénéficier à court terme d’un moteur Turbo exclusif, sésame indispensable pour briller dans la Formule 1 des années 1980. A partir de 1984, l’équipe Ligier bénéficie enfin d’un moteur Turbo (en l’occurence le Renault V6) mais ne saura pas en faire bon usage avant la saison 1986, où les pilotes Laffite et Arnoux sauront se mettre en évidence à plusieurs reprises. Le beau retour en forme des Ligier prend fin à mi-saison avec le grave accident de Jacques Laffite au départ du GP de Grande-Bretagne.

Renault quittant la Formule 1 fin 1986, l’équipe Ligier pense avoir trouver une solution de rechange interessante avec Alfa Romeo. Mais le rachat d’Alfa Romeo par Fiat (déjà présent en Formule 1 via Ferrari) change la donne. Pretextant des déclarations maladroites de René Arnoux à la presse italienne Alfa Romeo abandonne Ligier à quelques jours du début de la saison 1987, obligeant l’écurie française à se tourner in extremis vers le motoriste Megatron (qui engage les moteurs BMW Turbo). Pour Ligier, c’est le début d’une longue période de galère, où motoristes, pilotes et ingénieurs se succéderont pour des performances invariablement décevantes et peu en accord avec le potentiel de l’écurie.

Nouveaux propriétaires

En 1992, au terme d’une nouvelle saison loin des meilleurs (et cela malgré l’apport du V10 Renault, considéré comme le meilleur moteur du plateau) Guy Ligier revend la majorité des parts de l’écurie à l’entrepreneur Cyril de Rouvre (déjà vu en F1 en tant que propriétaire de l'écurie AGS de 1989 à 1991). Avec son nouveau propriétaire, l’écurie Ligier semble retrouver un nouveau souffle et la saison 1993 marque un indéniable retour en forme des voitures bleues, qui terminent le championnat à la cinquième place du classement des constructeurs (le meilleur résultat des Bleus depuis la saison 1986). Mais l'implication de De Rouvre ne durera qu'une seule saison en raison d'ennuis judiciaires qui l'obligent à quitter Ligier.

Lorgnant sur l’écurie française (et notamment sur son moteur Renault) depuis plusieurs mois, Flavio Briatore en devient le nouveau propriétaire majoritaire au printemps 1994. Etant par ailleurs le directeur sportif de l’écurie Benetton, Briatore installe à la tête de Ligier l’Ecossais Tom Walkinshaw. Ce dernier envisage de racheter à son tour l’écurie pour la déménager en Angleterre, mais le tollé médiatique provoqué en France par un tel projet l’oblige à quitter l’écurie début 1996. En mauvaise posture financière, sans repreneur crédible à l’horizon (la France s’est vigoureusement opposée au rachat de l’équipe par Walkinshaw mais aucun projet alternatif sérieux ne voit le jour), le sort de l’équipe Ligier apparait bien sombre jusqu’à la spectaculaire victoire d’Olivier Panis au GP de Monaco 1996. Cette première victoire de l’écurie française depuis près de 15 ans relance l’engouement médiatique autour du concept de “F1 à la française”. Dans les mois qui suivent, l’ancien pilote Alain Prost parvient à fédérer autour de lui plusieurs partenaires solides et mêne à bien son projet de rachat de l’écurie. La revente de l’équipe Ligier à Alain Prost par Flavio Briatore est officialisée le 14 février 1997. L’écurie est alors officiellement rebaptisée Prost Grand Prix.

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