Gergovie
Gergovie (en auvergnat Gergòvia) est à la fois :
- le nom d'une ville de la Gaule antique, capitale du peuple des Boïens (bella gallica, J.césar). Les Boïens Helvètes, soumis par J. César, se virent attribuer Gergovie et furent placés sous la responsabilité des Eduens. Beaucoup ont estimé que cette ville était en territoire arverne. Cependant, Pline indique que les Boïens étaient contigüs aux Eduens, aux Carnutes et aux Sénons (tous sur la rive droite de la Loire) ; Tacite parle d'un Mariccus, boïen, qui attirait à lui les villages Eduens contïgus ; et César dit que Vercingétorix étant dans les Bituriges (donc sur la rive gauche de la Loire) y ordonne le ravage à partir de la frontière boïenne. En conséquence la seule position possible pour les boïens, et donc pour Gergovie, est dans le lit de la Loire, autrement dit dans le Val de Loire, étroite bande de terre qui n'a pu être peuplée qu'à force de ténacité à cause du caractère capricieux de la Loire - un terrain propre à des amnistiés. Cesar qualifie de la Boïe est civitas exigua, "pays étroit" - ce qui correspond tout à fait à ce terrain. Noter que l'on trouve dans le seul val de Loire du Loiret, Germigny-des-Prés et Bou en rive droite, et Poilly, Bouteille (lieudit sur la commune de Guilly[1]), Le Bouzeau (hameau sur la commune des Bordes), les Boins, Jargeau ou Gergeau. Une chaussée semi-circulaire entoure le côté sud de Jargeau ; on l'appelle le talus ; seules des fouilles pourraient confirmer ou infirmer la possibilité que le talus soit un reste des défenses de Vercingétorix (fossé de circonvallation, retranchement ?)[2].
L'on conçoit donc, usuellement, que le lieu de la bataille de Gergovie opposant — à proximité de la cité Arverne de Nemossos (terme gaulois désignant un « bois sacré ») — les Arvernes et autres peuples gaulois rassemblés sous la conduite de Vercingétorix, aux légions romaines de Jules César en 52 av. J.-C.. La détermination exacte de l'emplacement de ce lieu est désormais placée unanimement par les chercheurs sur le plateau dit de Merdogne et ce bien que ce plateau ne puisse-t-etre considéré comme une part du térritoire Haedui et , mais strictement Arverne, toutefois la localisation fait toujours débat pour certains[3],[4],[2].
Napoleon III supposa que le site de la bataille de Gergovie etait situé au lieu-dit Gergovie, petit hameau situé près de Clermont-Ferrand - en territoire arverne. Il fit un decret impérial associant ce lieu-dit avec le lieu de la bataille de Gergovie et ce malgré que ce lieu-dit soit situé chez les Arvernes et non chez les Haedui où le peuple Boïen avait été placé par J. César.
- le nom qui a été donné au XIXe siècle au village de Merdogne sur la base d'un décret de l'empereur Napoléon III qui n'a jamais été promulgué[4].
L'actuelle Gergovie est un village français, dépendant actuellement de la commune de La Roche-Blanche dans le Puy-de-Dôme à quelques kilomètres au sud de Clermont-Ferrand. Il se situe au pied du plateau de Gergovie qui est communément admis comme le lieu de la bataille de Gergovie.
Galerie
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Eglise du village classée monument historique
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Place de Gergovie restaurée en 2003 en hiver
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Vue des toits du nord de Gergovie en hiver
Références
- Site de Bouteille.
- Etude sur les expéditions de Jules César dans les Carnutes. De Monvel. Mémoire de la Société d'Agriculture, Sciences Belles-Lettres et Arts d'Orléans, tome 7, 1863.
- Les Côtes contre Gergovie-Merdogne.
- L'affaire Gergovie.
Articles connexes
Publications contemporaines
- D. Leguet et D. Tourlonnais, Gergovie, Collection guides archéologiques de l'Auvergne, Clermont-Ferrand, 1996.
- Y. Deberge, V. Guichard avec la collaboration de M. Feugère, D. Leguet et D. Tourlonias, « Nouvelles recherches sur les travaux césariens devant Gergovie (1995-1999) », Revue Archéologique du Centre de la France, 39, 2000, p. 83-111 Lire en ligne.