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Bibliothèque des voix

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La Bibliothèque des voix
Repères historiques
Création 1980 sous le nom « Écrire, entendre »
Dates clés 1981 : La collection reçoit son nom définitif « La Bibliothèque des voix ».

2020 : Célébration de son quarantième anniversaire avec 15 rééditions de ses plus grands succès.

Fondée par Antoinette Fouque
Fiche d’identité
Siège social 35, rue Jacob
6e arrondissement de Paris (France)
Dirigée par Christine Villeneuve, Élisabeth Nicoli, Sylvina Boissonnas
Spécialités Livre audio
Langues de publication français
Diffuseurs Eden Livres
Société mère Collection des éditions des femmes-Antoinette Fouque
Site web la-bibliotheque-des-voix.fr
Environnement sectoriel
Principaux concurrents Audiolib, Écoutez Lire, Frémeaux & Associés, Thélème, Lizzie, Multisonor

La Bibliothèque des voix est la première collection française de livres audio pour adultes, créée en 1980[1] par Antoinette Fouque, aux éditions des femmes. Elle se propose de « réconcilier la culture traditionnelle de l'imprimerie avec la culture moderne de l'audiovisuel, au lieu de les opposer[2],[3] ». La lecture des œuvres est interprétée par l'auteur lui-même (écrivain, philosophe...) ou par des comédiens prestigieux[4]. La collection bénéficie d'un accueil critique laudatif et accueille plus de 130 titres[5],[6].

Histoire

Michèle Morgan, lectrice interprète du roman La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette pour « La Bibliothèque des voix ».

Antoinette Fouque, figure éminente du MLF et fondatrice des éditions des femmes, a affirmé que la collection de livres sonores, d'abord nommée « Écrire, entendre », lui a été inspirée par sa mère, fille aînée illettrée d'une famille d'immigrés italiens, n'ayant jamais pu bénéficier d'une scolarité car lui avait échu la responsabilité d'élever ses frères et sœurs cadets[7],[8]. Elle écrivit à ce sujet :

« Ma mère, qui ne savait pas lire et avait grandi avec le cinéma muet, a été libérée par l’arrivée du cinéma parlant. Je voulais avec le livre audio apporter une libération semblable aux femmes illettrées et à celles qui, entre interdit et inhibition ne trouvent ni le temps, ni la liberté de prendre un livre[9]. »

Ainsi, les éditions des femmes-Antoinette Fouque, paraphrasant cette citation fondatrice, perpétuent le souvenir que la collection est « dédiée à sa mère, qui n’a pu apprendre à lire et à écrire, et à sa fille qui, comme de nombreuses femmes, ne trouve ni le temps ni la liberté de prendre un livre[10]. »

C'est en 1981, soit un an après sa création, que la collection prend son nom définitif, la « Bibliothèque des voix ». Selon Fanny Mazzone dans la revue Sociologie de l'Art, « parce qu’elle met en scène la littérature en même temps que les procédés artistiques en jeu dans le processus littéraire (musicalité et rythme, tableaux, figures de style où le texte donne à voir, etc.), » elle « se trouve à la croisée de plusieurs formes artistiques engagées dans la composition[11]. » Cette collection particulière apparaît à une période de diversification, moins militante, de la ligne éditoriale originelle des éditions des femmes, car l'ambition qu'elle porte à ses origines est notamment de donner accès à des personnes analphabètes à des classiques anciens ou modernes des littératures française et étrangères[12], tels que La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette lue par Michèle Morgan[13], À la recherche du temps perdu de Marcel Proust lu par Jean-Louis Trintignant, ou encore Jane Eyre de Charlotte Brontë lue par Fanny Ardant[14]. Le plus souvent, de grandes actrices de théâtre ou de cinéma y prêtent leur voix à de grandes œuvres. Autant que possible, selon le vœu d'Antoinette Fouque, les textes contemporains sélectionnés pour figurer dans la collection sont lus par leurs auteurs vivants eux-mêmes, comme les extraits choisis de Tropismes de Nathalie Sarraute[15], Avec mon meilleur souvenir de Françoise Sagan[16], ou plus tard Les Rêveurs d'Isabelle Carré.

Confiés à l'ingénieure du son Michèle Muller[17],[16], les premiers enregistrement de ces « livres-parlants » se font sur cassettes et sont lus sur des magnétophones, ensuite miniaturisés en walkmans[18]. La collection suit l'évolution des supports d'enregistrement du son de la fin du XXe siècle et du début du XXIe, passant des cassettes aux CD, puis aux enregistrements numériques disponibles en streaming[11],[19]. Un important travail de numérisation des enregistrements des décennies précédentes fut ainsi effectué par la maison au cours des années 2010[9],[20]. Aujourd'hui, la collection a pour directrice artistique Francesca Isidori[21],[22].

Interprètes

Nathalie Sarraute, qui a interprété elle-même des extraits de son livre Tropismes pour « La Bibliothèque des voix ».

Liste non exhaustive des lecteurs à voix haute des textes emblématiques de la Bibliothèque des voix :

Auteurs ayant lu leur propre œuvre

Acteurs ayant interprété des classiques

Auteurs

Portrait photographique noir et blanc de la jeune Colette
Colette, autrice française iconique, dont plusieurs œuvres enrichissent « La Bibliothèque des voix ».

Liste non exhaustive des auteurs emblématiques dont plusieurs œuvres figurent à la Bibliothèque des voix :

Prix littéraires

Depuis sa création, les « livres-parlants » de « La Bibliothèque des voix » ont été récompensés par de nombreux prix littéraires spécialisés dans le livre audio ou la parole enregistrée : à savoir, les prix de l'Académie Charles Cros, les Grands Prix du livre audio décernés par l'association La Plume de Paon et le Prix du livre audio France Culture - Lire dans le noir[23].

Grands Prix du livre audio par La Plume de Paon

Prix de l'Académie Charles Cros

  • Anouk Grinberg, récipiendaire de trois Coups de cœur de l'Académie Charles Cros pour ses lectures dans la collection.
    2023 :
    • Grand Prix de l'Académie Charles Cros pour : Trobairitz : Femmes de cour, dames de cœur (Poèmes de femmes troubadours), livre audio bilingue traduit de l'occitan médiéval par Nathalie Koble, lu par Dominique Reymond (français) et la traductrice (occitan), avec un livret établi par Nathalie Koble de 56 pages[32].
    • Coup de cœur de la parole enregistrée, catégorie Souvenirs, pour : Une femme dans la guerre, 1970-2016 de Christine Spengler, lu par l'autrice, avec un livret de 32 pages[33].

Prix du livre audio France Culture - Lire dans le noir

Bibliographie

  • Collectif, « La Bibliothèque des voix », Depuis 30 ans des femmes éditent..., Paris, éditions des femmes-Antoinette Fouque, 2004, p. 463-509.
  • Fanny Mazzone, « La bibliothèque des voix : un objet esthétique non identifié », Sociologie de l'Art, L'Harmattan, février 2005.

Notes et références

  1. Michèle Grandjean, « Les premiers livres parlants », Le Provençal, 27 septembre 1981.
  2. Katia D. Kaupp, « Quand les livres parlent... », Le Nouvel Observateur, 2 novembre 1984.
  3. Catherine Cayrol, « La réconciliation e l'écrit et de l'oral », Ouest-France, 24 juin 1991.
  4. Jean-François Josselin, « Les stars de chevet », Le Nouvel Observateur, 22 mars 1985.
  5. Jean Ferré, « Un nouveau privilège », Le Figaro, 22 novembre 1986.
  6. Jean-Pierre Salgas, « La voix retrouvée », La Quinzaine littéraire, entretien avec Antoinette Fouque, 1er décembre 1986.
  7. Antoinette Fouque, « Mises en échos », Des femmes en mouvements hebdo,‎
  8. Fanny Mazzone, « La bibliothèque des voix : un objet esthétique non identifié », Sociologie de l'Art,‎ , p. 12 (lire en ligne)
  9. a et b « Lire Dans le Noir » Editions des Femmes : La Bibliothèque des voix à l’heure du streaming et du téléchargement », sur liredanslenoir.com (consulté le ).
  10. « La Bibliothèque des voix », sur Des femmes (consulté le ).
  11. a et b Fanny Mazzone, « La bibliothèque des voix : un objet esthétique non identifié », Sociologie de l'Art,‎ (lire en ligne)
  12. Fanny Mazzone, « La bibliothèque des voix : un objet esthétique non identifié », Sociologie de l'Art,‎ , p. 9 (lire en ligne)
  13. Madame de La Fayette, Extrait La Princesse De Clèves, Paris, éditions des femmes-Antoinette Fouque, coll. « La Bibliothèque des voix » (lire en ligne)
  14. Charlotte Brontë, Extrait Jane Eyre, Paris, éditions des femmes-Antoinette Fouque (lire en ligne)
  15. Nathalie Sarraute, Extrait Tropismes, Paris, éditions Des femmes-Antoinette Fouque (lire en ligne)
  16. a et b « Lire Dans le Noir » Les femmes à l’honneur », sur liredanslenoir.com (consulté le ).
  17. Fanny Mazzone, « La bibliothèque des voix : un objet esthétique non identifié », Sociologie de l'Art,‎ , p. 21 (lire en ligne)
  18. Fanny Mazzone, « La bibliothèque des voix : un objet esthétique non identifié », Sociologie de l'Art,‎ , p. 5 (lire en ligne)
  19. Cécile Mazin, « La Bibliothèque des voix désormais disponible en streaming », sur actualitte.com, ActuaLitté, (consulté le ).
  20. Clémence Maret, « L’actrice Julie Debazac raconte son enregistrement de livre audio », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  21. « Francesca Isidori », sur Festival VO-VF, (consulté le ).
  22. « Francesca Isidori »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur IMA Évènements (consulté le ).
  23. Académie Charles Cros, « Palmarès des Coups de cœur 2019, Parole enregistrée, documents et créations sonores », sur charlescros.org, (consulté le ).
  24. a et b « Les lauréats du Grand Prix du livre audio 2023 révélés », sur ActuaLitté.com (consulté le ).
  25. « Le palmarès du Grand Prix du Livre audio 2022 », sur ActuaLitté.com (consulté le ).
  26. « Grand Prix du Livre Audio : les lauréats 2021 dévoilés », sur ActuaLitté.com (consulté le ).
  27. « Prix du Public 2020 | La Plume de Paon »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur laplumedepaon.com (consulté le ).
  28. Isabel Montreras, « Le palmarès des grands prix du Livre audio 2019 », sur livreshebdo.fr, Livres Hebdo, (consulté le ).
  29. Nicolas Gary, « Les 5 audiolivres du Grand Prix du Livre Audio 2019 de La Plume de Paon », sur actualitte.com, ActuaLitté, (consulté le ).
  30. « Grand Prix 2018 | La Plume de Paon »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur laplumedepaon.com (consulté le ).
  31. « Prix du Public 2018 | La Plume de Paon »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur laplumedepaon.com (consulté le ).
  32. des femmes-Antoinette Fouque, « Actualités - Grand Prix de l’Académie Charles Cros 2024 », sur desfemmes.fr, (consulté le ).
  33. La Commission Parole enregistrée, Documents & Créations sonores de l'Académie Charles Cros, « Coups de cœur 2023 et sélection lycée » [PDF], sur charlescros.org, (consulté le ).
  34. « La Ballade du café triste de Carson McCullers », sur Des femmes (consulté le ).
  35. « Sélection 2021 – Académie Charles Cros », sur charlescros.org (consulté le ).
  36. a et b Académie Charles Cros, « Parole enregistrée, documents et créations sonores COUPS DE CŒUR 2020 », sur charlescros.org, (consulté le ).
  37. a b et c « Sélection 2019 – Académie Charles Cros », sur charlescros.org (consulté le ).
  38. « Coup de coeur Parole Enregistrée et Documents Sonores 2018 », sur Académie Charles-Cros (consulté le ).
  39. « Fénitchka de Lou Andreas-Salomé lu par Anna Mouglalis », sur Des femmes (consulté le ).
  40. « Palmarès 2016 – Académie Charles Cros », sur charlescros.org (consulté le ).
  41. « Te rejoindre, un recueil audio de poèmes de Charles Juliet », sur franceinter.fr (consulté le ).
  42. « Stella », sur Des femmes (consulté le ).
  43. « Prix du livre audio l France Culture - Lire dans le noir 2023 », sur France Culture, (consulté le ).
  44. « Les lauréates du Prix du livre audio France Culture - Lire dans le noir 2022 », sur France Culture, (consulté le ).
  45. « Prix du livre audio France Culture/Lire dans le noir 2021 », sur France Culture, (consulté le ).