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Wikipédia:Lumière sur/Juin 2023

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Programme du mois

Jeudi 1er juin 2023

Portrait photographique par John Adamson.
Portrait photographique par John Adamson.

Patrick Proctor Alexander, né le à St Andrews et mort le à Édimbourg, est un écrivain et philosophe écossais.

Après ses études à St Andrews, il essaie, sous la pression de son père, de se lancer dans les affaires à Glasgow. Après quelques déboires, il déménage finalement à Édimbourg où se déroule sa carrière littéraire. Il y entreprend des études de métaphysique et publie divers ouvrages satiriques, dont un ouvrage sur John Stuart Mill où il imite le style de Thomas Carlyle, ce qui lui vaut d'être considéré comme un satiriste accompli par ses contemporains.

S'éloignant petit à petit de la philosophie, il écrit quelques poèmes et des articles de presse. Proche du poète Alexander Smith, il se charge de rassembler ses dernières œuvres dans un recueil publié un an après la mort de son ami, signant une préface dans laquelle il évoque la vie de celui-ci.

Si son style et sa prose sont reconnus, il manque d'ambition et n'obtient jamais le succès. Il termine sa vie « morose et sans but », n'écrivant plus.

Vendredi 2 juin 2023

Akira Kurosawa vers 1953.
Akira Kurosawa vers 1953.

Akira Kurosawa (黒澤 明, Kurosawa Akira?) est un réalisateur, producteur, scénariste et monteur japonais, né le à Tokyo, où il est mort le . Il est considéré comme l’un des cinéastes les plus célèbres et influents de l’histoire du cinéma. En cinquante-sept ans de carrière cinématographique, il a réalisé plus de trente films.

Après une brève expérience de peintre, Akira Kurosawa entre dans l’industrie cinématographique japonaise en 1936 en tant qu’assistant réalisateur et scénariste. Il fait ses débuts en tant que réalisateur pendant la Seconde Guerre mondiale avec le film d’action populaire La Légende du grand judo (姿三四郎, Sugata Sanshirō?, 1943). Son huitième long métrage, L’Ange ivre (酔いどれ天使, Yoidore tenshi?), sort en 1948 et est acclamé par la critique, consolidant sa réputation. Ce film marque les débuts de sa collaboration avec l’acteur Toshirō Mifune, qui va tourner dans seize de ses films.

Pour Rashōmon (羅生門?), dont la première a lieu à Tokyo en , Akira Kurosawa reçoit le Lion d’or de la Mostra de Venise. Cette récompense inattendue permet au film d’être diffusé en Europe et en Amérique du Nord. Son succès public et critique ouvre les portes de l’Occident au cinéma japonais et permet à d’autres cinéastes japonais d’obtenir une reconnaissance internationale. Des années 1950 au début des années 1960, Kurosawa réalise environ un film par an, dont Vivre (生きる, Ikiru?, 1952), Les Sept Samouraïs (七人の侍, Shichinin no samurai?, 1954) et Le Garde du corps (用心棒, Yōjinbō?, 1961). Au début des années 1970, il devient beaucoup moins prolifique, mais ses œuvres tardives — dont Kagemusha, l'Ombre du guerrier (影武者, Kagemusha?, 1980) et Ran (?, 1985) — continuent de remporter des prix, dont la Palme d'or au Festival de Cannes pour Kagemusha.

En 1990, il reçoit l’Oscar d'honneur décerné par l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences « pour l’ensemble de ses réalisations qui ont inspiré, ravi, enrichi et diverti le public mondial et influencé les cinéastes du monde entier ». En 1999, il est nommé à titre posthume « Personnalité asiatique du siècle » dans la catégorie « Arts, littérature, et culture » par le magazine Asiaweek et CNN, présenté comme « l’une des cinq personnes ayant le plus contribué à l’épanouissement de l’Asie durant les cent dernières années ».

Samedi 3 juin 2023

Solidus à l'effigie de Marcien, représenté casqué et tenant une lance. A l'avers figure une représentation de la Victoire, souvent présente sur les pièces romaines.
Solidus à l'effigie de Marcien, représenté casqué et tenant une lance. A l'avers figure une représentation de la Victoire, souvent présente sur les pièces romaines.

Marcien (en latin : Flavius Marcianus Augustus), né en Thrace ou en Illyrie en 392 ou en 396 et mort le , est empereur byzantin de 450 à 457.

Ses origines sont assez mal connues. Son père est militaire et, très jeune, perpétuant la tradition familiale, Marcien s'engage dans l'armée. Il sert comme lieutenant (domesticus) auprès des généraux Aspar et son fils Ardabur, durant près de quinze ans. Après la mort de Théodose II le , il est le candidat d'Aspar pour le trône impérial. Le général barbare détient alors une grande influence politique et, après un mois de négociations, parvient à imposer Marcien à la tête de l'Empire. Celui-ci épouse Pulchérie, la sœur de Théodose. L'influent Flavius Zénon pourrait avoir été impliqué dans les négociations. Le , Marcien est proclamé empereur d'Orient.

Il revient sur un certain nombre de décisions de Théodose II, notamment dans les relations avec Attila ou en matière religieuse. Il révoque les concessions faites aux Huns, notamment le paiement du tribut et, en 452, Attila pille l'Italie alors que l'Empire romain d'Occident est en pleine déliquescence. Marcien réagit par l'envoi de troupes au-delà du Danube, battant les Huns sur leurs propres terres. Attila, dont les troupes souffrent de la famine, se retire d'Italie en échange d'un important tribut versé par l'Empire d'Occident. Après la mort d'Attila en 453, Marcien profite de la dislocation de l'Empire hunnique en plusieurs royaumes rivaux pour en faire des alliés des Romains au travers d'un fœdus.

En matière religieuse, il convoque le concile de Chalcédoine, qui réaffirme la double nature de Jésus-Christ, alors que de nombreuses controverses agitent le monde chrétien à ce sujet. Dans les provinces orientales, la diffusion du monophysisme qui s'oppose à cette conception affaiblit l'unité de l'Empire.

Marcien meurt le et laisse l'Empire dans une bonne situation financière qui contraste avec les grandes difficultés économiques que traverse l'Empire d'Occident. Après sa mort, Aspar fait nommer comme empereur Léon Ier au détriment du beau-fils de Marcien, Anthémius.

Dimanche 4 juin 2023

Autoportrait aux deux cercles, 1660.
Autoportrait aux deux cercles, 1660.

Les autoportraits de Rembrandt sont un ensemble de tableaux, de gravures et de dessins représentant l'artiste néerlandais pendant une période couvrant quarante ans de sa vie, de 1628 à sa mort en 1669. Rembrandt a réalisé près de cent autoportraits, dont environ 40 tableaux, 31 eaux-fortes ainsi que des dessins. Ce grand nombre était très rare à son époque, ses contemporains se contentant d'une poignée d'autoportraits.

Cette multiplicité permet au spectateur d'assister à un journal intime : on le voit vieillir, exprimer diverses humeurs du moment, se déguiser ; on le voit aussi évoluer : d'abord jeune aux cheveux rebelles, il gagne ensuite en assurance, revendique un statut d'artiste qui doit le placer dans un rang social élevé, puis se présente comme un sage ou comme un vieillard décrépit, usé par les avatars de sa vie (deuils, ruine). Sa technique évolue aussi au fil du temps, avec cette recherche incessante de la lumière et du clair-obscur.

On ignore pourquoi Rembrandt a produit autant de portraits : l'artiste ne s'en est jamais expliqué. Il se représente dans ses peintures d'histoire avant même ses autoportraits, comme dans l'une de ses plus anciennes peintures connues, La Lapidation de saint Étienne (1625), ou parmi les tronies de ses eaux-fortes. Ses différentes expressions semblent davantage relever de la recherche expérimentale. En s'essayant à plusieurs styles de portrait, Rembrandt montre qu'il les maîtrise et qu'il s'approprie les œuvres originales : il révèle sa grande connaissance de l'histoire de l'art, ses maîtres, ses règles.

L'originalité des techniques (son utilisation de l’impasto) et du traitement de la couleur, la lumière et l'espace est la raison principale du succès de l'œuvre peint et gravé — et donc des autoportraits — de l'artiste : les amateurs cherchaient avant tout un échantillon de son art. En revanche, ses talents, qui s'expriment mieux dans les tronies et les autoportraits, poussent Rembrandt à produire plus d'autoportraits que n'importe quel autre artiste (de son temps ou futur). Si pour le reste de sa production le sujet passait au second plan, le fait d'avoir à la fois un exemplaire de ce que fait Rembrandt de mieux et un famoso (une célébrité — lui) comme sujet fait des autoportraits de Rembrandt ses œuvres les plus prisées.

Lundi 5 juin 2023

Minhwa montrant une divinité de la montagne et un tigre, figure récurrente dans l'art coréen.
Minhwa montrant une divinité de la montagne et un tigre, figure récurrente dans l'art coréen.

L’Histoire de la Corée commence avec les premières traces d'occupation humaine entre 700 000 ans et 400 000 ans AP, dont des outils comme des bifaces et des pointes de flèches ou des harpons faits de pierres et d'os. Vers 6 000 AEC, une transition vers le Néolithique s'opère avec la présence d'outils plus fins, puis l'apparition des premières céramiques de la période Chŭlmun. Les pétroglyphes d'Ulsan remontant à cette époque montrent une première complexification des strates sociales de ces sociétés. La fin de la préhistoire est marquée par la période de la céramique Mumun, entre 1 500 et 300 AEC, et la culture du poignard de bronze qui voit apparaitre les premiers bronzes.

Les premiers États attestés se constituent lors de la période des proto-Trois Royaumes alors que les quatre commanderies de la dynastie chinoise des Han s'installent dans le nord de la péninsule en 108 AEC. La période des Trois Royaumes qui s'étend du Ier siècle av. J.-C. au VIIe siècle voit émerger les royaumes de Koguryŏ, de Paekche, de Silla, et la confédération de Kaya. Ils se partagent la région jusqu'à l'unification de la péninsule par les Silla en 676. Ces royaumes captent les influences culturelles de la Chine proche. L'époque voit l'arrivée du confucianisme, du taoïsme, et du bouddhisme, mais aussi la création des premiers systèmes d'écriture coréens comme le hyangchal, le idu ou le kugyŏl.

Le royaume de Koryŏ fondé en 918 par Wang Kŏn met fin à l'instabilité qui caractérise la fin de la période de Silla unifié. Ce régime dirige la Corée jusqu'en 1392, mais la fin de la période à partir de 1232 est marquée par une invasion puis une occupation mongole. La période voit l'émergence du bouddhisme Sŏn, mais aussi l'introduction du néoconfucianisme par Ahn Hyang à partir de 1290. C'est aussi à cette époque qu'apparait la classe sociale des Yangban qui va dominer la pratique politique et intellectuelle du pays.

L'instauration de la période Chosŏn en 1392 par Taejo commence par la fin de la domination mongole du pays. Affaibli par un factionnisme politique important, le régime de Chosŏn va voir les Japonais envahir le pays de 1592 et 1598, puis les Jürchen faire de même en 1627 et 1636-1637. La Corée bénéficie au XVIIIe siècle d'une période de prospérité marquée par un foisonnement culturel important, avant de devoir faire face à un fort déclin au XIXe siècle. Le « Royaume ermite » devient alors la cible des prétentions expansionnistes de la Chine, de la Russie et du Japon. Cette dernière puissance l'emporte, et colonise le pays de 1910 à 1945.

La Corée sort de la Seconde Guerre mondiale libérée du Japon, mais divisée le long du 38e parallèle nord entre troupes américaines au sud de cette ligne et troupes soviétiques au nord. Cette situation dégénère en guerre de 1950 à 1953, à l'issue de laquelle deux États sont créés. La Corée du Nord rejoint le camp communiste et voit la mise en place de la dynastie Kim. La Corée du Sud rejoint quant à elle le camp américain et, après avoir connu plusieurs régimes dictatoriaux, adopte progressivement un régime démocratique à partir des années 1980.

Mardi 6 juin 2023

L'Akhal-Teké, ou cheval turkmène, est une race dite « à sang chaud ».
L'Akhal-Teké, ou cheval turkmène, est une race dite « à sang chaud ».

Cheval à sang chaud, cheval proche du sang ou cheval de sang sont des expressions du domaine de l'élevage équin, construites par des orientalistes et popularisées par différents hippologues, qui désignent un cheval léger au tempérament vif, appartenant à une race d'Afrique du Nord, du Proche-Orient ou de l'Asie centrale. Un tel nom s'applique aussi aux descendants des chevaux de ces régions géographiques. Ce concept flou inclut de nombreuses races de chevaux réparties dans une grande variété de pays, en particulier le Pur-sang et l'Arabe, mais aussi l'Anglo-arabe, le Hanovrien, ou encore le cheval du Namib. Le Caspien, originaire du Nord de l'Iran, est présumé être la plus ancienne race à sang chaud connue.

En langue française, l'expression « cheval à sang chaud » trouve son origine dans une lutte des classes entre la bourgeoisie et l'aristocratie, dès la fin du XVIIIe siècle. Dans ce contexte, une grande importance est accordée à la généalogie et à la « pureté » du sang des animaux. L'aristocrate et orientaliste polonais Wenceslas Séverin Rzewuski établit un classement des chevaux par température du sang dans ses notes de voyage au Nejd d'Arabie, de 1817 à 1819. Il classe l'Arabe et le Pur-sang parmi les races au sang le plus chaud. En réalité, les chevaux de toutes races sont des mammifères à sang chaud, et possèdent la même température corporelle. La notion de cheval « à sang chaud » est néanmoins reprise dans les écrits hippologiques ultérieurs, et reste d'usage de nos jours.

Les chevaux dits « à sang chaud » sont des animaux de selle et de sport, réputés pour leur vivacité, leur finesse et leur caractère émotif, qui les rend enclins à la panique. Un jugement de valeur positif accompagne souvent cette notion de cheval « de sang ». Il y est fait appel, en particulier, dans l'art et pour la promotion de l'hippophagie, les qualités de l'animal étant censées se transmettre à l'être humain.

Mercredi 7 juin 2023

Rembrandt aux yeux hagards (B. 320), autoportrait souvent utilisé dans les couvertures de publication sur l'œuvre gravé de Rembrandt, comme dans celui du Musée du Petit Palais.
Rembrandt aux yeux hagards (B. 320), autoportrait souvent utilisé dans les couvertures de publication sur l'œuvre gravé de Rembrandt, comme dans celui du Musée du Petit Palais.

Les gravures de Rembrandt sont l'ensemble de la production de Rembrandt comme graveur. L'artiste est considéré comme le grand maître de l'eau-forte du XVIIe siècle.

Formé par Joris van Schooten à Leyde et surtout par Lastman, Rembrandt intègre rapidement le clair-obscur dans ses gravures. Dans un premier temps, Rembrandt produit un grand nombre d'estampes gravées au trait, à vocation commerciale. Il commence à graver à l'eau-forte vers 1625, en même temps que le début de sa carrière de peintre indépendant. D'abord très proche du style de Lievens, avec qui il partage son atelier, Rembrandt lui laisse les effets sculpturaux pour travailler davantage les visages et les jeux de lumière — une caractéristique qu'il développera toute sa carrière.

Installé à Amsterdam depuis 1630, Rembrandt cherche à percer sur le marché de l'art en essayant d'innover tant par les sujets que par la technique, et produit des compositions saisies sur le vif de grande qualité. À partir de 1636, Rembrandt se distingue par la maturité de son traitement des autoportraits et une représentation plus humaniste des sujets bibliques, ainsi qu'une maîtrise grandissante des techniques de gravure.

Rembrandt trouve son véritable style dans les années 1640, quoique peu productives, abandonnant un baroque parfois exacerbé pour un classicisme plus intimiste, tant pour les sujets religieux que les paysages. Il change aussi au fur et à mesure sa manière d'aborder les sujets, se concentrant sur le moment dont la tension dramatique provient de la mise en suspens de l'action. D'abord si minutieux dans le traitement des textures, Rembrandt se concentre sur la structure des objets et des effets lumineux, l'apogée tant en termes de composition que de technique étant La Pièce aux cent florins (achevée en 1649, après une décennie de travail). Dans les années 1650, Rembrandt est plus productif et aussi plus libéré artistiquement.

Il produit des estampes notables dans des sujets très variés : les autoportraits et portraits, les sujets bibliques et mythologiques, les scènes de genre, les paysages et autres sujets libres. La quasi-totalité des gravures de Rembrandt sont exécutées à l'eau-forte, qu'il rehausse à la pointe sèche et au burin. Sa plus grande contribution dans l'histoire de la gravure a été la transformation du procédé de gravure à l'eau-forte, qui est passé d'une technique de reproduction relativement nouvelle à une forme d'art à part entière. Ses estampes ont circulé de son vivant dans toute l'Europe, contribuant à sa grande renommée.

Jeudi 8 juin 2023

René Wiriath en 1924.
René Wiriath en 1924.

René-Joseph Wiriath, né le à Sainte-Menehould et mort le à Conakry en Guinée, est un athlète français, spécialiste des courses de demi-fond. Entre 1923 et 1927, il remporte sept médailles aux championnats de France, dont cinq médailles d'or. À la même période, il porte par dix fois le maillot de l'équipe de France d'athlétisme et remporte deux victoires internationales sous le maillot bleu. Il voyage ainsi en Finlande, en Grande-Bretagne et en Suède lors de rencontres internationales. Ses performances lui permettent également de participer aux Jeux olympiques de Paris en 1924 et, deux ans plus tard, en 1926, d'être invité par l'Amateur Athletic Union à concourir aux États-Unis.

Au cours de sa carrière, il détiendra les records de France du 800 mètres, du 1 000 mètres, du 1 500 mètres et du mile. À ce titre, il est le premier Français à avoir brisé la barrière des 4 minutes au 1 500 mètres. Malgré la brièveté de sa carrière de haut niveau, il est considéré, au niveau national, comme un coureur majeur de l'entre-deux-guerres.

Après sa carrière sportive, René Wiriath se consacre à l'agriculture tropicale en Guinée.

Vendredi 9 juin 2023

Armoiries du Vermandois, les plus anciennes connues.
Armoiries du Vermandois, les plus anciennes connues.

La naissance des armoiries est l'invention, dans l'Occident médiéval, du système emblématique s'appuyant sur le blason, qui est décrit et étudié par l'héraldique.

Des emblèmes sont utilisés dans l'Antiquité et pendant le haut Moyen Âge. Cependant, il faut attendre le XIIe siècle, entre 1120 et 1160, pour voir apparaître les armoiries.

C'est principalement l'étude des sceaux qui permet de connaître le processus de naissance des armoiries. Sur les sceaux, on passe de quelques représentations d'armoiries sur le gonfanon d'un cavalier à des sceaux équestres qui portent des armoiries sur l'écu. Une théorie suppose un bourgeonnement concomitant de cette innovation dans différentes régions d'Europe. Une autre distingue deux foyers d'origine précis, le Sud de l'Angleterre et les confins du Vermandois et de la Champagne, en France du Nord.

L'émail Plantagenêt, souvent daté des années 1160-1165, qui montre les armoiries du comte d'Anjou Geoffroy Plantagenêt, est la plus ancienne représentation héraldique en couleurs connue.

Les armoiries sont une invention propre à l'Occident médiéval, sans qu'il soit besoin de rechercher ailleurs leur origine. Elles forment un système constitué par la fusion d'éléments issus des enseignes, des bannières, des sceaux, des monnaies et des boucliers. Les bannières semblent jouer un rôle primordial. Les armoiries combinent peut-être des emblèmes individuels, familiaux et de fiefs, dont certains sont dès l'origine des armes parlantes. Les emblèmes familiaux, qu'on peut étudier à travers les groupes héraldiques, semblent cependant être essentiels.

Les armoiries se répandent peut-être parce que l'équipement militaire ne permet plus de reconnaître l'identité des combattants et, plus sûrement, grâce à la mode des tournois, soutenue par un développement de la compétition aristocratique et de la valorisation de l'individu. L'adoption des armoiries est corrélée à un besoin d'identification croissant, qui explique à la même époque l'apparition des noms patronymiques et de vêtements plus variés.

Les armoiries naissent dans la haute noblesse au XIIe siècle avant de se diffuser au XIIIe siècle dans l'ensemble de la société, selon des chronologies décalées en fonction des pays. Au même moment naît l'héraldique.

Samedi 10 juin 2023

Hassiba Boulmerka (arabe : حسيبة بولمرقة), née le à Constantine, est une athlète algérienne spécialiste des courses de demi-fond du 800 mètres et 1 500 mètres, dont la carrière s'étire de 1986 à 1997. Elle offre le , lors des Jeux olympiques d'été de Barcelone, le premier titre olympique à la nation algérienne dans un contexte politique marqué par la poussée de l'extrémisme islamiste et la guerre civile nommée la décennie noire. Elle est l'un des symboles du combat féministe et de la pratique sportive féminine à l'encontre du poids des traditions et de la religion, refusant notamment de porter le voile islamique et mettant ainsi sa vie, menacée par les islamistes, en danger.

Parmi ses titres les plus prestigieux, elle remporte le titre olympique du 1 500 mètres aux Jeux olympiques de 1992 de Barcelone et devient double-championne du monde sur cette même distance en 1991 à Tokyo et 1995 à Göteborg. Elle réalise à l'occasion des Jeux olympiques de 1992 la quatrième performance de la distance du 1 500 m, temps qui demeure en 2023 parmi les vingt premiers de l'histoire et a été le meilleur temps d'une Africaine jusqu'à ce que Genzebe Dibaba s'en empare en 2015.

La reconversion qui a suivi sa carrière sportive est marquée par sa réussite professionnelle, avec la création en 2002 de son entreprise de service pharmaceutique « Hassiba Boulmerka International » en Algérie, et la poursuite de son engagement dans les combats féministes. Parmi les nombreuses distinctions reçues au cours de sa vie, Boulmerka considère le prix Princesse des Asturies des sports de 1995 comme le plus important car il récompense la « représentante d'un pays et d'un monde où les accès à la pratique sportive ne sont pas les plus favorables pour les femmes ».

Dimanche 11 juin 2023

Le Pavillon Ledoyen, décor extérieur du restaurant Septime.
Le Pavillon Ledoyen, décor extérieur du restaurant Septime.

Le Grand Restaurant est un film comique français réalisé par Jacques Besnard, sorti en 1966.

Imaginé dès la fin des années 1950 par Louis de Funès, qui puise dans ses souvenirs de pianiste de bar surexploité, le film raconte les mésaventures de M. Septime, patron d'un grand restaurant parisien sur les Champs-Élysées, fleuron de la gastronomie française, aussi tyrannique avec ses employés qu'obséquieux avec ses clients. Sa vie est bouleversée par l'enlèvement d'un chef d'État d'Amérique du Sud dans son prestigieux établissement, et tous les soupçons s'orientent vers lui.

En plus d'être l'acteur principal, Louis de Funès coécrit le scénario, compose la distribution et collabore à la direction d'acteurs lors du tournage. Le film est le premier de sa carrière à la conception duquel il participe concrètement, étant même au départ annoncé comme réalisateur. Il s'entoure de Jean Halain, Jacques Besnard et Jean Marion, proches collaborateurs du réalisateur André Hunebelle, pour bénéficier d'une haute qualité technique, tout en se dispensant des desiderata du vieux maître du cinéma comique français.

Louis de Funès réunit des comédiens lui étant familiers, dont Bernard Blier, Noël Roquevert, Paul Préboist, le duo Grosso et Modo ainsi que d'autres amis des Branquignols, et donne également un petit rôle à son fils Olivier. Le tournage a lieu, dans une bonne ambiance propice à l'improvisation, au sein des studios de Saint-Maurice et en extérieurs à Paris, notamment devant Ledoyen, sur la Côte d'Azur et à Val-d'Isère.

Malgré des critiques mitigées, Le Grand Restaurant, sorti en salles à la rentrée 1966, attire au total plus de 3,8 millions de spectateurs, un succès d'ampleur, mais toutefois moins colossal que celui de La Grande Vadrouille, sortie en décembre de la même année. Il devient plus tard un classique de la télévision française.

Lundi 12 juin 2023

Portrait probable de Kösem et de son fils Ibrahim ou Mourad. Artiste inconnu, école autrichienne, second quart du XVIIe siècle.
Portrait probable de Kösem et de son fils Ibrahim ou Mourad. Artiste inconnu, école autrichienne, second quart du XVIIe siècle.

Kösem (prononcé [kœ.sɛm], en turc ottoman : كوسم سلطان, née vers , morte le ) est une régente et sultane validé de l'Empire ottoman qui exerça le pouvoir durant la période du sultanat des femmes.

Elle est la favorite puis l'épouse du sultan ottoman Ahmed Ier, et la mère des sultans Mourad IV et Ibrahim Ier. Elle est également l'une des figures de premier plan du sultanat des femmes et l'une des femmes les plus puissantes de l'histoire ottomane.

L'enfance de Kösem est assez mal connue. Originaire d'une famille grecque, elle est capturée par des pillards ottomans puis vendue comme esclave, avant d'être envoyée à Constantinople afin d'intégrer le harem du sultan Ahmed Ier.

Séduit par la beauté et l’intelligence de sa jeune captive, le sultan décide d’en faire sa favorite (haseki). Il l’épouse et lui donne le nom de Kösem (« chef du troupeau »).

Cependant le sultan meurt prématurément en 1617. Kösem favorise alors la montée sur le trône de Moustafa, le demi-frère d'Ahmed. Malheureusement ce dernier se révèle faible et incompétent. En 1623, il est remplacé par l’un des fils de Kösem, Mourad. Étant donné que Mourad est encore mineur, c’est Kösem qui exerce alors la régence pour le compte de son fils, en tant que sultane validé (« mère du sultan »).

Lorsque Kösem arrive au pouvoir, l’Empire ottoman est dans une situation difficile, à la fois économique et politique, balloté par des révoltes internes et par les incursions étrangères.

Kösem réagit en faisant construire un certain nombre de forteresses afin de défendre l’empire au nord et stoppe la menace des Séfévides à l'est. Elle s’active également sur le front diplomatique, entretenant des relations avec l’Espagne, Venise, la Suède ou encore l’Empire moghol. Sur le plan intérieur, elle parvient enfin à rétablir la situation financière de l’Empire et à payer les janissaires mécontents.

La régence de Kösem prend fin en 1632 lorsque son fils Mourad décide de l’écarter et de régner seul. Kösem continue cependant d'être une personnalité influente en tant que conseillère de Mourad puis de son frère Ibrahim Ier qui lui succède de 1640 à 1648.

En 1648, après un règne chaotique, Ibrahim est finalement destitué et remplacé par son fils Mehmed, âgé de seulement 6 ans. Kösem reprend alors son rôle de sultane validé et de régente pour le compte de son petit-fils. Cette position suscite la jalousie de la mère du sultan Hatice Turhan qui convoite également le titre de sultane validé.

Afin d’écarter Hatice Turhan du pouvoir, Kösem cherche alors à remplacer son petit-fils Mehmed sur le trône, mais ses intentions sont découvertes. Le , elle est assassinée par des eunuques sur ordre du sultan et de sa mère Hatice Turhan. Sa mort est suivie de nombreuses manifestations populaires. Elle marque également le début d'une crise politique.

Personnalité complexe, Kösem laisse l’image d’une femme de caractère et avide de pouvoir, mais également capable de sagesse et d'une remarquable habilité politique. Elle réussit notamment à mettre fin à la tradition du fratricide chez les souverains ottomans.

Immensément riche, elle est aussi connue pour ses nombreuses œuvres caritatives et la construction de plusieurs édifices majeurs comme la mosquée Çinili et le caravansérail Büyük Valide Han à Istanbul.

Encore aujourd’hui, la figure de Kösem continue d’inspirer les auteurs de romans, les cinéastes ainsi que les producteurs de télévision comme en témoigne la diffusion en 2015 en Turquie d’une série qui lui est consacrée : Muhteşem Yüzyıl: Kösem (Le Siècle magnifique : Kösem).

Mardi 13 juin 2023

Portrait en 1938.
Portrait en 1938.

Marcel Delhommeau, né le à Nissan-lez-Enserune et mort le à Montpellier, est un joueur de rugby à XV et de rugby à XIII international français évoluant au poste d'ailier en XV et d'ailier en XIII dans les années 1930.

Il commence par pratiquer le rugby à XV et dispute le championnat de l'Hérault et du Languedoc sous les couleurs de divers clubs régionaux dont le SNC Biterrois et le Stade piscenois. En 1936, suivant ses études de droit à Toulouse, il change de code de rugby et rejoint le SA Villeneuve en rugby à XIII. Rapidement considéré comme l'un des meilleurs ailiers du championnat de France, il remporte la Coupe de France en 1937 et prend part aux finales perdues du championnat en 1938 et 1939 ainsi qu’à celle de la Coupe de France en 1938. Ses performances remarquées en club l'amènent à prendre part à une rencontre de l'équipe de France le contre le pays de Galles dans le cadre de la Coupe d'Europe 1938. En 1939, la réquisition pour la Seconde Guerre mondiale met un terme à sa carrière sportive.

Mercredi 14 juin 2023

Immeuble vu depuis la place de la Broucheterre.
Immeuble vu depuis la place de la Broucheterre.

La piscine de la Broucheterre est un immeuble de logements sociaux situés dans la ville de Charleroi (Belgique).

Ce bâtiment de style Art déco, imaginé par l'architecte Oscar Quinaut, est construit en 1932 à l'extrémité du site anciennement occupé par l'exposition de Charleroi de 1911. Il abrite une piscine publique qui vient remplacer un bassin de natation plus ancien situé en bord de Sambre.

La piscine est désaffectée en 1984 car elle ne répond plus aux exigences de sécurité et d'hygiène alors en vigueur. Elle est remplacée par la piscine Hélios à la Ville-basse. Le bâtiment est alors laissé à l'abandon. Il est tout de même parfois loué à Charleroi/Danses pour quelques spectacles ou pour des baptêmes d'étudiants.

Si l'idée de le transformer en logements sociaux date de la fin des années 1990, ce n'est qu'en 2002 que le projet aboutit, avec la création de 33 appartements. Les architectes, Pierre Blondel et Thomas Vandenberghe, agencent les logements dans les parties latérales, l'espace central étant maintenu pour permettre la circulation périphérique et la lumière naturelle du soleil. Le bassin est aménagé en jardin pour bénéficier de la verrière qui couvre le patio.

Jeudi 15 juin 2023

Marie-Cécile Gros-Gaudenier à Arosa en 1982.
Marie-Cécile Gros-Gaudenier à Arosa en 1982.

Marie-Cécile Gros-Gaudenier, née le à Scionzier (Haute-Savoie), est une skieuse alpine française, originaire de Mont-Saxonnex, dont la carrière s'est étendue de 1978 à 1986 au niveau international. Elle s'est illustrée uniquement dans la discipline de la descente. Gros-Gaudenier fait ses débuts en Coupe du monde en 1979 et devient la troisième et dernière Française à remporter le petit globe de cristal de la descente en 1982 après les succès de Marielle Goitschel en 1967 et Isabelle Mir en 1968 et 1970.

En raison de blessures et des circonstances liées aux sélections, elle n'a jamais participé aux Jeux olympiques d'hiver, mais a pris le départ à deux éditions des Championnats du monde avec pour meilleur résultat une 11e place à Schladming en 1982. En Coupe du monde, elle compte trois podiums dont une victoire à Saalbach. Ses trois podiums ont été obtenus lors de la saison 1982 lors de son triomphe du petit globe de la descente et elle n'a marqué des points qu'en la discipline de la descente.

Vendredi 16 juin 2023

Catapulte avec Michel Robert sur le Global Champions Tour, étape de Cannes, en juin 2012.
Catapulte avec Michel Robert sur le Global Champions Tour, étape de Cannes, en juin 2012.

Catapulte (née le à Saint-Pierre-les-Étieux dans le Cher, en France) est une jument de saut d'obstacles de couleur pie bai et d'origine hollandaise, inscrite au registre généalogique du cheval de sport belge (sBs). Le cavalier français Michel Robert en fait l'acquisition en 2007, après son premier poulinage, pour la former au saut d'obstacles. Catapulte décroche de nombreux prix en 2012 et 2013, sans atteindre le niveau des Grands Prix. Elle acquiert néanmoins la célébrité, puisqu'un fan club se constitue autour d'elle.

La popularité de Catapulte tient beaucoup à sa couleur de robe, très rare chez les chevaux de sport de haut niveau, et à son caractère. Décrite par Michel Robert comme une jument à forte personnalité, elle est plus facile à travailler sur les sauts que sur le plat, et se révèle très attachante. Le cavalier prend sa retraite sportive et la vend fin 2013. Après un court passage par les écuries belges d'Ashford farms, Catapulte est montée par le Français Olivier Robert en 2014 et 2015. Officiellement mise à la retraite en , elle est désormais poulinière.

Samedi 17 juin 2023

Portrait de Badu Bonsu II par F. Douchez.
Portrait de Badu Bonsu II par F. Douchez.

Badu Bonsu II (également orthographié Badu Bonso ou Baidoo Bonsoe) est un chef suprême ahanta et roi de la Côte de l'Or (actuel Ghana). Le nom Badu Bonsu est le titre honorifique d'Asua Nyanke, en qualité de roi. Il naît à la fin du XVIIIe siècle et est exécuté le . Nommé chef suprême vers 1830, il mène une politique hostile à l'égard des Néerlandais et conteste le traité de Butre. Il s'engage dans des différends commerciaux entre chefferies et petits États de la Côte-de-l'Or néerlandaise, afin d'étendre son influence et asseoir des revendications de gouvernance autonome.

D'abord soutenu par des commerçants afro-européens, ses actions lui font perdre progressivement le soutien des chefferies sujettes de Butre, Axim et Elmina. Les conséquences d'une altercation mortelle avec deux émissaires envoyés par le commandant depuis le fort d'Elmina mèneront à la guerre ahanto-néerlandaise pour le contrôle de la Côte-de-l'Or néerlandaise, au terme de laquelle Badu Bonsu II est capturé, jugé et pendu. Sa tête est séparée de son corps après l'exécution et envoyée au Centre médical universitaire de Leyde pour analyses phrénologiques. Elle est redécouverte dans un bocal de formaldéhyde par l'écrivain Arthur Japin en 2002, et rendue au Ghana en 2009, plus de 170 ans après son exécution.

Dimanche 18 juin 2023

Henry Russell devant l'entrée d'une des grottes Bellevue.
Henry Russell devant l'entrée d'une des grottes Bellevue.

Les grottes Russell sont un ensemble de sept grottes que le comte Henry Russell, pyrénéiste de renom, fait construire dans le massif du Vignemale, dans le département français des Hautes-Pyrénées, pour servir d'abri et de lieu de villégiature.

Explorant la chaîne des Pyrénées depuis 1858, le comte Russell passe de nombreuses nuits sur les sommets qu'il gravit, dans un certain inconfort. Au début des années 1880, il décide de se fixer sur une montagne et d'y aménager un abri naturel pour accomplir de longs séjours à haute altitude pendant l'été. Son choix se porte sur le Vignemale, point culminant des Pyrénées françaises. En 1881, il fait percer par un entrepreneur de Gèdre une première grotte à proximité du col de Cerbillona, la « villa Russell », à 3 205 mètres d'altitude. Six autres grottes sont construites jusqu'en 1893, à des altitudes qui varient entre 2 400 et 3 280 mètres : la « grotte des Guides », la « grotte des Dames », les trois « grottes Bellevue » et la « grotte Paradis ».

Dans ses grottes, Henry Russell organise de somptueux repas et reçoit de nombreux invités qui vantent tous la qualité de son accueil. À la fin du XIXe siècle, elles deviennent le passage obligé des pyrénéistes qui fréquentent la région, ces derniers laissant un témoignage dans le livre d'or déposé au sommet de la pique Longue. Au début du XXIe siècle, le recul du glacier d'Ossoue rend inaccessibles certaines de ces grottes.

Lundi 19 juin 2023

Henry Russell.
Henry Russell.

Henry-Patrice-Marie Russell-Killough, couramment abrégé Henry Russell, né le à Toulouse (Haute-Garonne) et mort le à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), est un pyrénéiste et écrivain franco-britannique. Membre fondateur de la Société Ramond, infatigable voyageur, il est un des pionniers de la conquête des Pyrénées et compte de nombreuses ascensions à travers la chaîne dont une trentaine de premières entre 1858 et 1885.

Né d'un père irlandais installé en France par conviction catholique et d'une mère issue de l'aristocratie gasconne, Henry Russell vit auprès de ses parents une enfance heureuse et marquée par de nombreux déménagements. Il découvre la montagne à l'âge de six ans lors d'une excursion à Cauterets et, dans sa jeunesse, il effectue déjà de longues marches avec sa mère ou ses frères. Après des études en France aux collèges de Pons et de Pontlevoy, puis en Irlande au Clongowes Wood College, il entreprend plusieurs voyages à travers le monde, parcourant notamment l'Amérique du Nord, la Russie, le Chine, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Inde, des aventures dont il relate les nombreux rebondissements dans deux ouvrages publiés en 1858 et 1864.

Pendant l'été 1858, Henry Russell gravit plusieurs sommets pyrénéens et réalise notamment la première ascension du pic d'Ardiden. À partir de 1861, il se consacre exclusivement aux Pyrénées, multipliant les courses en montagne pendant l'été tandis qu'il réside à Pau et Biarritz le reste de l'année. Il devient une figure du pyrénéisme et ses écrits inspirent toute une génération de montagnards. Il se lie d'amitié avec de nombreux amoureux de la montagne comme lui, à l'image de Charles Packe, Franz Schrader, Henri Brulle ou Bertrand de Lassus. Doté de capacités physiques exceptionnelles, Henry Russell peut endurer de longs efforts et marcher pendant plusieurs heures, parfois dans des conditions extrêmes, muni de son bâton ferré. Il éprouve un certain plaisir à passer la nuit sur le sommet qu'il vient de gravir, s'abritant du froid dans le sac en peau d'agneaux qu'il se fait coudre pour résister aux températures négatives.

Au début des années 1880, il manifeste le désir de se fixer sur une montagne et fait construire sept grottes sur les flancs du Vignemale entre 1881 et 1893, l'une d'elles étant située juste sous le sommet de la pique Longue. En 1889, il obtient la concession du massif pour une durée de 99 ans, contre le paiement annuel d'un franc symbolique. Dans ses grottes, Henry Russell reçoit de nombreux visiteurs qui vantent le raffinement et la qualité de son accueil. Amateur des plaisirs mondains quand il réside à Pau, il apporte un certain luxe à la préparation des repas qui contraste avec le confort rudimentaire de ses grottes. Personnage excentrique, rêveur et contemplatif, il incarne un pyrénéisme romantique et se montre critique à l'égard du pyrénéisme sportif qui tend à sa développer à la fin du XXe siècle sous l'impulsion de jeunes montagnards et du Club alpin français.

Après un dernier séjour au Vignemale en 1904, Henry Russell publie quatre ans plus tard une nouvelle version de son œuvre majeure, Souvenirs d'un montagnard, ouvrage inclassable qui mêle des réflexions pratiques et philosophiques sur la montagne au récit de ses nombreuses ascensions. Son image et son souvenir sont encore très présents dans les Pyrénées, où deux statues à son effigie sont érigées à Gavarnie et au château fort de Lourdes, tandis que plusieurs villes de la chaîne ou du piémont lui ont dédié une rue. De même, le pic Russell, un sommet du massif de la Maladeta qui culmine à 3 206 mètres d'altitude, est nommé en son honneur.

Mardi 20 juin 2023

Alan Christopher « Al » Deere en juin 1944 (colorisé).
Alan Christopher « Al » Deere en juin 1944 (colorisé).

Alan Deere, né le à Westport en Nouvelle-Zélande et mort le au Royaume-Uni, est un as néo-zélandais au sein de la Royal Air Force (RAF) pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est connu pour avoir vécu plusieurs expériences de mort imminente au cours de la guerre, qui le conduisent à la publication de son autobiographie intitulée Nine Lives.

Alan Deere s'engage dans la RAF en . Affecté au No. 54 Squadron, il pilote des Spitfire pendant la bataille de France et devient un as à la fin du mois de . Pour ses exploits, il est décoré de la Distinguished Flying Cross (DFC) le mois suivant. Il participe ensuite à la bataille d'Angleterre, au cours de laquelle il abat plusieurs autres avions ennemis, et voit son Spitfire détruit plus d'une fois. Ces actions lui valent une barrette à sa DFC en . Il est rapidement promu squadron leader et commande le No. 403 Squadron RCAF pendant plusieurs mois en 1942. Il dirige une escadre de chasse à partir de Biggin Hill pendant six mois en 1943, et reçoit l'ordre du service distingué pour ses réalisations. À la fin de la guerre, on lui attribue la destruction de 22 avions ennemis, ce qui fait de lui le deuxième as néo-zélandais. Des recherches ultérieures ont permis de réviser ce total à 17 victoires.

Il reste dans la RAF après la guerre, commandant plusieurs bases aériennes et établissements de formation. Il écrit également son autobiographie, qui est publiée en 1959. Alan Deere quitte l'armée en 1967, après avoir atteint le grade d'air commodore, et continue à vivre au Royaume-Uni. Dans la vie civile, il travaille avec la RAF en tant que directeur sportif jusqu'à sa retraite en 1972. En tant qu'as célèbre de la Seconde Guerre mondiale, il apparait régulièrement dans les médias et les historiens le contactent pour des commentaires et des interviews sur la guerre aérienne. Il meurt d'un cancer colorectal en 1995.

Mercredi 21 juin 2023

Couverture de l'édition de 1910 parue au Mercure de France.
Couverture de l'édition de 1910 parue au Mercure de France.

Les Xipéhuz est une nouvelle de J.-H. Rosny aîné publiée initialement en dans le recueil L'Immolation aux éditions Albert Savine. Parce qu’il inaugure un « âge d'or de la science-fiction française » qui dure toute la première moitié du XXe siècle, ce récit a acquis au fil des décennies le statut de classique du genre merveilleux-scientifique. Néanmoins, bien qu'elle soit régulièrement rééditée en France, la nouvelle ne s'exporte véritablement qu'à partir de la seconde moitié du XXe siècle.

Le récit, se déroulant en pleine période néolithique, décrit le combat mené par le peuple nomade des Zahelals, guidé par Bakhoûn, contre une nouvelle forme de vie intelligente non-organique, les Xipéhuz, sortes de cristaux pensants.

Écrite à la fin des années 1880, la nouvelle paraît durant une décennie féconde en récits fantastiques dans la littérature occidentale. Elle est surtout l'occasion pour J.-H. Rosny aîné d'apporter une regard original et bienveillant sur la question de l'altérité. En outre, en construisant l'affrontement entre les humains et les Xipéhuz sous le prisme d'une lutte pour la vie darwiniste, l'auteur met en exergue la consécration de la pensée rationnelle comme élément déclencheur de l'hégémonie humaine sur les autres espèces vivantes.

Jeudi 22 juin 2023

Finale de la compétition entre le XIII Catalan et le Toulouse olympique XIII.
Finale de la compétition entre le XIII Catalan et le Toulouse olympique XIII.

La Coupe de France de rugby à XIII 1938-1939 est la cinquième édition de la Coupe de France, compétition à élimination directe. Organisée par la Ligue française de rugby à XIII, elle met aux prises 15 clubs et voit la victoire du club de Perpignan le XIII Catalan au stade Chapou à Toulouse, qui bat en finale le Toulouse olympique XIII. Il s'agit du dernier vainqueur d'avant-guerre, puisque l'édition de 1940 n'ira pas à son terme puis le régime de Vichy prendra la décision d'interdire le rugby à XIII en France.

L'édition 1939 met aux prises les treize clubs de Championnat de France de première division auxquels se sont joints deux clubs amateurs rescapés de longues éliminatoires - Courbevoie et Saint-Gaudens. Ces quinze clubs s'affrontent à partir de huitièmes de finale à l'exception de RC Roanne qui en est excepté et fait son entrée dans la compétition en quart-de-finale suite à la défection de Dax XIII déclarant forfait pour la saison.

Vendredi 23 juin 2023

Entrée des joueurs au stade Gilbert-Brutus.
Entrée des joueurs au stade Gilbert-Brutus.

La saison 2013 des Dragons catalans, unique franchise française de rugby à XIII en Super League, constitue leur huitième participation à cette ligue. L'entraîneur Laurent Frayssinous est le premier entraîneur français nommé à cette fonction dans l'histoire du club, prenant la suite de l'Australien Trent Robinson parti rejoindre le club australien des Sydney Roosters. Le botteur catalan Thomas Bosc est le cinquième meilleur réalisateur de la saison en Super League avec 173 points. Aucun joueur n'est nommé dans l'« équipe de rêve » de la saison.

Les Dragons partent avec de fortes ambitions cette saison afin d'intégrer le top 4 de la Super League et d'en atteindre les demi-finales, mais en pré-saison le joueur vedette, le demi de mêlée Scott Dureau, se voit obligé de s'éloigner des terrains durant de longs mois en raison d'une opération chirurgicale. Après un départ réussi, les Dragons catalans, au fil de la saison, connaissent de mauvaises séries de résultats les amenant à terminer loin de leurs ambitions initiales, à savoir la septième place de la saison régulière, suivie d'une élimination dès le premier tour de la phase finale contre Hull FC. Ce même adversaire interrompt également le parcours des Dragons catalans en quarts de finale de la Challenge Cup. La saison se ponctue pour le club par la retraite de Steve Menzies et le départ du capitaine Rémi Casty aux Sydney Roosters en National Rugby League. Enfin, de nombreux joueurs des Dragons catalans constituant l'ossature de l'équipe de France prennent part à la Coupe du monde qui se déroule en fin de saison.

Samedi 24 juin 2023

Une section du mur d'enceinte romain avec les vestiges de tours.
Une section du mur d'enceinte romain avec les vestiges de tours.

L'enceinte gallo-romaine du Mans, appelée aussi enceinte romaine du Mans, dans la ville dénommée anciennement Vindinum ou Vindunum, capitale du peuple gaulois des Aulerques Cénomans, a été édifiée au Bas-Empire romain, à une date longtemps estimée vers la fin du IIIe siècle mais dont les études les plus récentes optent désormais pour le début du IVe siècle.

Les recherches ont pu démontrer que les travaux de construction ont été réalisés selon un plan organisé et d'un coût important, « signe de la richesse de la ville et de son territoire » selon Joseph Guilleux, nécessitant une stabilité politique. L'enceinte garde sa fonction militaire pendant le Moyen Âge, et se conserve également du fait que le niveau du sol de la cité qui s'élève lui donne un rôle de terrasse. Après le Moyen Âge, des bâtiments construits à ses abords immédiats lui assurent une pérennité.

D'une longueur initiale de 1 300 mètres, elle est très bien conservée sur environ 500 mètres et présente de très belles ornementations géométriques réalisées avec les matériaux polychromes de sa construction, « sans équivalents en France » selon Joseph Guilleux. Les couleurs de l'enceinte ont valu au Mans le nom de « ville rouge ».

Étudié ponctuellement à partir du XVIe siècle puis de manière scientifique à partir du XIXe siècle, le monument a vu une accélération des travaux qui lui sont consacrés à partir des années 1980 à la suite d'un mouvement lancé par la communauté locale émue par la dégradation qu'il subissait et le risque de perte irrémédiable. Par les travaux dont l'édifice a été le sujet, il appartient selon Estelle Bertrand au cercle « des enceintes les mieux connues de l'Antiquité ».

Classé au titre de monument historique depuis 1862, le monument est candidat au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2016.

Dimanche 25 juin 2023

Finale de la compétition entre le RC Roanne et le SA Villeneuve.
Finale de la compétition entre le RC Roanne et le SA Villeneuve.

La Coupe de France de rugby à XIII 1937-1938 est la quatrième édition de la Coupe de France, compétition à élimination directe. Organisée par la Ligue française de rugby à XIII, elle met aux prises seize clubs et voit la victoire du club du RC Roanne, qui bat en finale le SA Villeneuve au stade des Minimes à Toulouse. Il s'agit du premier titre de l'histoire de ce club.

L'édition 1938 met aux prises les onze clubs de Championnat de France de première division auxquels se sont joints les clubs de Bègles, Burdigala, Quartier Étudiants Club (sur Paris), Tonneins et Arcachon Littoral. Ces cinq derniers clubs ont pris part à cette édition après des éliminatoires. Ces seize clubs s'affrontent à partir de huitièmes de finale.

Lundi 26 juin 2023

Le group captain Val Hancock en 1942.
Le group captain Val Hancock en 1942.

Valston « Val » Hancock, né le à Perth et mort le dans la même ville, est un officier général australien. Il est le chef d'état-major de la force aérienne royale australienne (RAAF) entre 1961 et 1965.

Diplômé du collège militaire royal de Duntroon, Valston Hancock intègre la RAAF en 1929 et est breveté pilote. Sa formation à Duntroon lui permet d'occuper principalement des postes d'état-major, notamment ceux de directeur adjoint des opérations et du renseignement au quartier général de la RAAF de 1931 à 1935, et de directeur des travaux et des bâtiments de 1937 à 1939. Durant les premières années de la Seconde Guerre mondiale, il commande la No. 1 Bombing and Gunnery School et occupe des postes stratégiques et administratifs. Il participe aux combats lors de la campagne d'Aitape-Wewak pendant la guerre du Pacifique en 1945. Opérant avec un bombardier léger Bristol Beaufort, il dirige le premier No. 100 Squadron RAAF, puis la No. 71 Wing RAAF. Pour ses actions il reçoit la Distinguished Flying Cross.

Après la guerre, Hancock devient le premier commandant du RAAF College. Il occupe ensuite les postes de chef adjoint d'état-major de la force aérienne de 1951 à 1953, d'Air Member for Personnel de 1953 à 1955, et d'air officer commanding (AOC) du No. 224 Group RAF, en Malaisie, responsable de toutes les forces aériennes du Commonwealth dans la région, de 1957 à 1959. Nommé compagnon de l'ordre du Bain en 1958, il sert comme AOC RAAF Operational Command de 1959 à 1961, avant d'être promu air marshal et de commencer son mandat en tant que chef d'état-major de la force aérienne. Il est anobli en 1962. Étant chef d'état-major de la force aérienne australienne, Hancock entreprend le réaménagement de la base de la base aérienne de Learmonth, dans le nord de l'Australie-Occidentale, dans le cadre d'une chaîne d'aérodromes avancés pour la défense du continent. Il évalue également les remplaçants potentiels du bombardier English Electric Canberra de la RAAF, en choisissant le TFX américain (plus tard le F-111 de General Dynamics) comme étant le plus approprié pour les besoins de l'Australie, bien qu'il n'ait pas recommandé son achat immédiat en raison de son stade précoce de développement. Après sa retraite de l'armée en , Valston Hancock cofonde l'Australian Defence Association. Il meurt en 1998 à l'âge de 91 ans.

Mardi 27 juin 2023

Jument de Miquelon avec son poulain.
Jument de Miquelon avec son poulain.

Le cheval de Miquelon est une race de chevaux en cours de caractérisation, établie sur l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon (France), près de la côte Est de l'Amérique du Nord. De même origine que le poney de Terre-Neuve, elle descend vraisemblablement de chevaux français importés, influencés ensuite par le Clydesdale, le Quarter Horse et l'Appaloosa. La race ne fait l'objet d'études que depuis 2007. Proche du cheval canadien dont il diffère par une taille plus réduite, le cheval de Miquelon vit en semi-liberté à l'extérieur pendant la saison chaude, et sert surtout de monture de randonnée. L'effectif, très modeste, est de 168 chevaux en 2007.

Mercredi 28 juin 2023

Roger Claudel sous le maillot de Lyon O.U. en 1932.
Roger Claudel sous le maillot de Lyon O.U. en 1932.

Roger Claudel, né le à Chartres, et mort pour la France le dans la région de Rammersmatt, est un joueur de rugby à XV international français et de rugby à XIII international français dans les années 1920, 1930 et 1940.

Il découvre le rugby à XV lors de son installation à Grenoble et intègre le club du FC Grenoble. Ce dernier adhère à l'Union française de rugby amateur en 1930 amenant le départ de nombreux joueurs dont R. Claudel qui rejoint alors le Lyon O.U.. Celui-ci connaît à cette période un « âge d'or » et domine le Championnat de France remportant les titres en 1932 et 1933 ainsi que le Challenge Yves du Manoir en 1933. R. Claudel étant une référence du XV, il côtoie la sélection française, mais celle-ci connaît à ce moment-là une période trouble et subit une exclusion du Tournoi des Cinq Nations, ne permettant donc pas d'organiser de nombreuses rencontres internationales et contraignant R. Claudel à n'avoir que deux sélections entre 1932 et 1934.

L'arrivée du code de rugby à XIII en France en 1934, portée par Jean Galia, séduit R. Claudel qui monte sur la capitale pour intégrer le nouveau club du Paris rugby XIII. Il y joue quatre saisons mais le club ne remporte aucun titre et se dissout en 1938, amenant R. Claudel à jouer en amateurs à Courbevoie une année en 1938-1939. Parallèlement, il connaît trois participations à la Coupe d'Europe des nations en 1935, 1936 et 1937 avec l'équipe de France. En 1939, la réquisition pour la Seconde Guerre mondiale suspend le Championnat puis le régime de Vichy prend la décision d'interdire le rugby à XIII en France en 1940. R. Claudel dénonce vigoureusement cette politique et se voit contraint de revenir au rugby à XV ; il joue ainsi deux années encore au sein du club parisien du Racing CF entre 1940 et 1942.

Par la suite, il s'engage dans les Forces françaises libres, membre du 3e régiment de spahis marocains, et accompagne la Division Leclerc. Cette dernière s'enfonce en Alsace en hiver 1944, là où Roger Claudel meurt et reçoit la mention « Mort pour la France ».

Jeudi 29 juin 2023

La muraille Servienne (face interne) près de la gare de Rome-Termini.
La muraille Servienne (face interne) près de la gare de Rome-Termini.

La muraille Servienne ou mur Servien (en latin Murus Servii Tullii, « mur de Servius Tullius ») ou encore muraille républicaine est une enceinte défensive élevée à partir du VIe siècle av. J.-C. autour des sept collines de Rome et protégeant la ville antique. Elle est lentement abandonnée à partir du début de l'Empire romain.

Elle porte le nom du sixième roi légendaire de Rome, sous le règne duquel en aurait été édifiée la plus grande partie, mais elle est presque intégralement reconstruite au IVe siècle av. J.-C. après le sac de Rome par les Gaulois en . Son tracé est, au XXIe siècle, largement reconstitué, mais des incertitudes voire des lacunes demeurent à ce sujet, notamment au niveau du Capitole, du Cælius et du forum Boarium. La muraille Servienne mesure de 3,6 à 4 m de large, environ 10 m de haut, pour un périmètre estimé de 11 km ; le dispositif défensif qu'elle constitue est complété, au moins localement, par un agger adossé à la face interne de la courtine et par un fossé creusé à l'extérieur ; elle comporte au moins seize portes identifiées, sinon localisées. Régulièrement entretenue jusqu'au début du Ier siècle av. J.-C., elle perd son rôle défensif et disparaît peu à peu du paysage urbain lorsque la ville s'étend sous l'Empire mais surtout lorsqu'une enceinte plus vaste est édifiée sous le règne d'Aurélien, entre 271 et 275, pour faire face aux menaces d'attaques lors des grandes invasions.

La fonction défensive de l'enceinte est indéniable : au fil de ses reconstructions et réparations, son architecture est adaptée à l'évolution des méthodes de combat et de siège. Elle a aussi un rôle sacré puisqu'elle délimite le pomerium de la ville à quelques nuances près, au moins au moment de sa construction. Enfin, par son développement et son caractère monumental, elle témoigne de la puissance et de l'unité de Rome.

Des vestiges de cette enceinte sont toujours visibles au XXIe siècle, et notamment dans sa partie nord, du Capitole à l'Esquilin ; ils remontent, pour la plupart, à la reconstruction républicaine. Le plus spectaculaire d'entre eux est un pan de courtine long de 94 m devant l'entrée principale de la gare de Rome-Termini — cette section figure dans la liste des monuments nationaux italiens publiée en 1902 — mais d'autres passent plus inaperçus.

Vendredi 30 juin 2023

Représentation de John Canoe imaginée par Daaku, K. Y (Kwame Yeboah) en 1960.
Représentation de John Canoe imaginée par Daaku, K. Y (Kwame Yeboah) en 1960.

John Canoe est le nom européen donné à Kɔne Kpole (Conny le Grand en akan), un prince-marchand ahanta de Pokesu (actuel Princes Town), en Côte de l'Or (actuel Ghana) né vers 1660 et mort après 1725. Son nom comporte de nombreuses variantes telles que January Conny, Jan Conny et John Konny et on le surnomme également roi de Prinze Terre, Prussien Noir ou Prince nègre de Prusse dans la littérature allemande.

D'abord caboceer (marchand africain), il devient chef de Pokesu puis roi (chef suprême) ahanta au début du XVIIIe siècle. C'est un allié du Brandebourg-Prusse à l'époque de la Côte-de-l'Or prussienne (1683–1720) qui agit en tant que marchand, courtier puis gouverneur des forts brandebourgeois. Entre le et le , il prend le contrôle du fort Fredericksburg laissé à l'abandon par les Brandebourgeois. Il étend son contrôle local aux autres forts et comptoirs brandebourgeois, ce qui lui permet d'asseoir son influence commerciale sur le cap des Trois-Pointes.

Grâce à un important jeu d'alliances avec les États africains, en particulier le Royaume ashanti, il parvient à concentrer l'attractivité commerciale vers ses ports. Il devient l'un des plus importants marchands africains du XVIIIe siècle en Côte de l'Or et possède sa propre armée, si bien qu'il mène des attaques contre les forts anglais et néerlandais et parvient à déjouer plusieurs offensives à son encontre. En 1722, il trouve un accord avec les Néerlandais, dont les exigences le poussent à se rebeller. Il perd définitivement le contrôle de la forteresse en 1724.

Le sort de John Canoe est incertain, mais son héritage culturel est important. Des danses et un festival masqué s'exportent avec les premiers esclaves akans dans les Caraïbes. Le Junkanoo tire son origine du personnage caricatural de John Canoe. Il fait également l'objet d'un intérêt de la propagande allemande de la fin du XIXe siècle.