Prostitution au Nevada
Aux États-Unis, le Nevada est le seul État où certaines formes de prostitution sont légalement permises[1]. Des bordels, sous réglementation stricte, sont autorisés à ouvrir, principalement dans des secteurs excentrés, à l'écart de la majorité de la population de l'État. Toutefois, la prostitution n'est pas autorisée dans tout l'État, mais seulement dans certains comtés ; elle est illégale dans d'autres, ainsi que dans la capitale, Carson City. Certains comtés autorisent les bordels mais aucun n'y est implanté. Seuls sept comtés comptent des bordels actifs. En , 21 bordels sont recensés au Nevada.
Malgré ces possibilités juridiques, la grande majorité de la prostitution au Nevada se tient, en toute illégalité, dans les secteurs métropolitains de Las Vegas et de Reno. Les clients dépensent environ 66 fois plus d'argent dans la prostitution illégale au Nevada que dans les bordels réglementés[2].
Histoire
[modifier | modifier le code]Depuis le milieu du XIXe siècle, la prostitution est autorisée au Nevada. En 1937, une loi impose des vérifications de santé régulières chez toutes les personnes prostituées. En 1942, le président Franklin D. Roosevelt ordonne d'éliminer la prostitution à proximité des bases militaires, ce qui concerne également les quartiers chauds de Reno et de Las Vegas. Après le retrait de l'ordonnance, des personnalités publiques de Reno s'efforcent de fermer un bordel en déclarant qu'il cause un trouble à l'ordre public ; en 1949, cette procédure est validée par la Cour suprême du Nevada (en). En 1951, Reno et Las Vegas ferment toutes deux les quartiers chauds pour motif d'atteinte à l'ordre public, mais d'autres bordels restent présents dans l’État[3].
En 1971, Joe Conforte (en), propriétaire du bordel Mustang Ranch (en), près de Reno, parvient à convaincre les hauts fonctionnaires du comté de promulguer une ordonnance qui autorise l'octroi d'une licence aux bordels et aux personnes prostituées, afin d'échapper au risque de fermeture pour trouble à l'ordre public[4]. Les hauts fonctionnaires de Las Vegas, craignant que Conforte ne recoure à la même méthode pour ouvrir un bordel près de la ville, convainquent la législature, en 1971, de voter une réglementation qui interdise de légaliser la prostitution dans les comtés présentant une population supérieure à un seuil déterminé ; cette mesure est conçue pour ne s'appliquer qu'au comté de Clark[5].
En 1977, les hauts fonctionnaires du comté de Nye cherchent à obtenir la fermeture du Chicken Ranch (en), appartenant à Walter Plankinton, pour trouble à l'ordre public. Les bordels n'avaient pas encore besoin de l'octroi d'une licence dans ce comté et plusieurs autres étaient en fonctionnement. Plankinton porte plainte et soutient que la loi de l'État en 1971 a implicitement éliminé la présomption qu'un bordel constitue, en soi, un trouble à l'ordre public. La Cour suprême du Nevada (en) valide cette interprétation en 1978 dans son arrêt Nye County v. Plankinton et le Chicken Ranch est autorisé à fonctionner. Dans un autre cas, les propriétaires du bordel dans le comté de Lincoln protestent lorsque le comté interdit la prostitution en 1978, alors qu'il avait délivré des licences pendant 7 ans. La Cour suprême du Nevada, toutefois, a jugé que le comté avait le droit de prendre cette décision dans l'arrêt Kuban v. McGimsey[6].
En 1979, une loi de l'État est votée pour interdire la publicité des bordels dans les comtés où elle est illégale. Cette loi est vite contestée au nom du premier amendement de la Constitution des États-Unis mais, en 1981, la Cour suprême du Nevada déclare que cette réglementation est conforme à la constitution[7]. En , un juge de district américain casse cet arrêt, en déclarant qu'il est d'une portée exagérée, et des publicités ne tardent pas à apparaître à Las Vegas[8],[9]. En , la décision du juge de district est à son tour cassée par un siège de trois juges de la Cour d'appel des États-Unis pour le neuvième circuit[10]. L'American Civil Liberties Union interjette appel en demandant une séance plénière de la même cour en [11]. L'ACLU dépose aussi un recours auprès de la Cour suprême des États-Unis en 2011, mais celle-ci rejette la requête. Par conséquent, l'interdiction de publicité pour les bordels reste en vigueur[12].
Même si les bordels et les personnes prostituées sont assujettis à l'impôt fédéral sur le revenu et acquittent aussi les impôts locaux, le Nevada lui-même ne lève aucun impôt sur le revenu (en) et les bordels n'ont pas à verser à cet État d'impôts sur le divertissement, ni d'autres taxes. En 2005, les propriétaires de bordel s'unissent en groupe de pression pour être assujettis à l'impôt, afin de renforcer la légitimité de leurs entreprises, mais la législature décline leur proposition[13]. En revanche, les bordels sont imposés dans leurs comtés respectifs. Ainsi, selon des données de 2012, le comté de Lyon percevrait, sur les bordels, entre 400 000 dollars et 500 000 dollars chaque année[14].
En , l'ancienne prostituée et patronne de bordel Heidi Fleiss annonce son intention de créer un partenariat avec Joe Richards pour transformer le lupanar Cherry Patch Ranch (en) (à Crystal (en)) en établissement réservé à une clientèle féminine, où exerceraient des prostitués masculins, une première au Nevada. Toutefois, en 2009, elle annonce que le projet est abandonné[15].
Le , le Bureau du Nevada à la santé accepte, à l'unanimité, d'intégrer l'examen médical de l'urètre dans les réglementations relatives à la prostitution, ce qui permet aux prostitués masculins de passer des tests sur les infections sexuellement transmissibles[16].
Réglementation
[modifier | modifier le code]Aperçu général
[modifier | modifier le code]- La prostitution n'est autorisée que dans des bordels en possession d'une licence[17].
- Les bordels sont interdits dans les comtés ayant plus de 700 000 habitants[18]
- Il est obligatoire d'utiliser un préservatif avec les personnes prostituées[19].
- Les personnes prostituées doivent suivre des examens médicaux hebdomadaires et/ou mensuels pour dépister les infections sexuellement transmissibles (IST)[20].
En , 21 bordels légaux sont présents au Nevada[21] ; leurs effectifs sont de 200 femmes[22].
Le dépistage obligatoire du VIH a commencé en 1986 et une loi imposant le port de préservatif est votée en 1988. D'après une enquête de 1995 dans deux bordels, l'usage des préservatifs y est systématique et, par conséquent, personne n'est porteur d'IST. Cette même étude indique que rares sont les personnes prostituées qui utilisent des préservatifs dans leur vie privée[23].
Législation
[modifier | modifier le code]La loi de l'État du Nevada permet aux comtés où vivent moins de 700 000 habitants (selon le recensement le plus récent)[24] d'octroyer des licences à des bordels[5]. Les villes et zones urbaines qui autorisent la prostitution ont la possibilité d'appliquer des réglementations plus strictes ou même de l'interdire.
Le Nevada est composé de 16 comtés et sept d'entre eux comportent des bordels actifs (ce sont tous des comtés ruraux). En , 21 bordels légaux sont en activité[21]. Les conditions exactes d'octroi d'une licence, ainsi que son prix, varient selon les comtés.
La loi de l'État impose aux personnes prostituées déclarées de suivre des examens médicaux hebdomadaires (par frottis) pour dépister la gonorrhée et les chlamydioses et chaque mois pour dépister le VIH et la syphilis[20]. En outre, le port de préservatif est obligatoire dans tout acte sexuel oral et tout rapport sexuel. Les propriétaires d'un bordel peuvent voir leur responsabilité engagée si un client est infecté par le VIH après qu'un employé soit déclaré séropositif[25].
En 2009, un article du journal The Guardian rapporte que certains comtés et certaines villes « imposent des restrictions extraordinaires sur les travailleurs du sexe » qui ont pour effet de « séparer cette population de la communauté locale » : dans certains lieux, les personnes prostituées ont interdiction de quitter le bordel où elles travaillent ; d'autres juridictions obligent les travailleurs du sexe à quitter le comté quand ils ne sont pas en exercice ; certaines localités ne permettent pas aux enfants des prostituées travaillant dans les bordels de vivre dans un même secteur ; dans la ville de Winnemucca, des employées de bordel n'ont pas le droit de quitter le bordel après 5 heures du soir ; dans certains comtés, les prostituées déclarées n'ont pas la permission de détenir une voiture[26].
Prostitution illégale
[modifier | modifier le code]La prostitution illégale est la variante la plus habituelle de prostitution au Nevada. Il s'agit d'une infraction mineure. Les villes de Las Vegas et de Reno ont cherché à développer leur industrie du tourisme en attirant un public familial dans les hôtels et les casinos. Par conséquent, la législature de l'État a interdit la prostitution dans le comté de Clark et les autorités cherchent à y éliminer la prostitution de rue, qui était très répandue, en appliquant la réglementation à partir de 1971. Pourtant, des personnes prostituées continuent d'exercer dans les casinos, où elles se tiennent dans les bars et tentent d'entrer en contact avec des clients potentiels[27]. En tenant compte de la totalité de la prostitution au Nevada, seules 10 % des activités sont légales et 90 % de la prostitution illégale se produit à Las Vegas[28]. La grande majorité de la prostitution au Nevada se tient, illégalement, dans les secteurs métropolitains de Las Vegas et de Reno[29],[30],[31]. La prostitution légale du Nevada représente environ 75 millions de dollars par an, tandis que la prostitution autour de Las Vegas représente 5 milliards de dollars par an[2]. La police de Las Vegas arrête environ 300 à 400 personnes prostituées chaque mois[32].
Les escorts, qui proposent des prestations sexuelles sous l'euphémisme d'« amusement » ou d'« accompagnement », sont omniprésents : 104 pages de l'annuaire téléphonique de Las Vegas sont entièrement consacrées aux « accompagnatrices »[33]. Des travailleurs et travailleuses indépendantes font circuler des tracts publicitaires auprès des touristes de Las Vegas ; ces documents évoquent des « accompagnatrices » personnelles ou des services d'escort. Malgré les tentatives de rendre Las Vegas plus accueillante aux familles, la publicité des services d'escort persiste[34].
Le département de la Justice a cité Las Vegas parmi les 17 destinations les plus favorables pour la traite des êtres humains[35].
Prostitution enfantine
[modifier | modifier le code]En 2009, le FBI désigne Las Vegas comme l'une des 14 villes américaines présentant un taux élevé de prostitution enfantine[36]. Selon la police de la ville, « chaque année, environ 400 enfants sont tirés de la prostitution de rue »[37].
En , le gouverneur du Nevada, Jim Gibbons, promulgue les lois les plus sévères des États-Unis concernant la prostitution enfantine et le proxénétisme envers des mineurs : l'Assembly Bill 380, qui permet d'infliger une amende de 500 000 dollars aux personnes coupables de traite de personnes prostituées de moins de 14 ans, ou 100 000 dollars pour le même crime si les victimes ont entre 14 et 17 ans. La Chambre des représentants et le Sénat approuvent ce projet de loi à l'unanimité ; la loi entre en vigueur le [38].
Critiques sur la prostitution au Nevada
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Prostitution in Nevada » (voir la liste des auteurs).
- (en) Julie Bindel, « 'It's like you sign a contract to be raped' », sur The Guardian,
- Ronald Barri Flowers, Prostitution in the Digital Age: Selling Sex from the Suite to the Street, ABC-CLIO, (ISBN 9780313384608, lire en ligne), p. 42
- Albert, Alexa, Brothel. Mustang Ranch and its Women. Random House 2001. (ISBN 0-375-50331-5)
- Guy Rocha, « Nevada State Library and Archives », Bunny Ranch, (consulté le )
- « NRS 244.345 Dancing halls, escort services, entertainment by referral services and gambling games or devices; limitation on licensing of houses of prostitution », sur Nevada Revised Statutes (consulté le )
- « Kuban v. McGimsey », (consulté le )
- « Princess Sea Industries v. State of Nevada », Nevada Observer, vol. 2, no 9, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- Chicken Ranch Brothel Finally to Advertise in Las Vegas « https://web.archive.org/web/20070927223508/http://www.klas-tv.com/Global/story.asp?S=7013382&nav=menu102_1 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), , LasVegasNow.com, August 31, 2007
- Ban lifted, Nevada's legal brothels can now advertise, San Diego Tribune, July 29, 2007.
- « Federal court: State has right to ban brothel advertising », Las Vegas Sun,
- « ACLU appeals federal court decision upholding Nevada's brothel ad ban », Las Vegas Sun,
- (en) « U.S. Supreme Court Won't Hear Ban on Brothel Advertisements », sur ACLU of Nevada, (consulté le )
- Hennessy, Kathleen. (AP), "Brothels want to be taxed; Legislature not that greedy" « https://web.archive.org/web/20150106010848/http://archive.pahrumpvalleytimes.com/2005/05/13/news/brothels.html »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), , Pahrump Valley Times, 2005-05-13, Retrieved on July 24, 2007.
- Goldman 2012, p. 22
- Heidi Fleiss gives up on plan for brothel for women. Las Vegas Review Journal. Posted: February 10, 2009, Updated: April 15, 2009.
- Marshall Allen, « New era: Health authorities open brothels to male prostitutes », Las Vegas Sun, (lire en ligne, consulté le )
- « NRS: CHAPTER 201 - CRIMES AGAINST PUBLIC DECENCY AND GOOD MORALS », sur www.leg.state.nv.us (consulté le )
- « NRS: CHAPTER 244 - COUNTIES: GOVERNMENT », sur www.leg.state.nv.us (consulté le )
- « NAC: CHAPTER 441A - INFECTIOUS DISEASES; TOXIC AGENTS », sur www.leg.state.nv.us (consulté le )
- Testing of prostitutes; prohibition of certain persons from employment as prostitute (NAC 441A.800(3)(b)). Leg.state.nv.us. Retrieved on June 18, 2011.
- « Nevada Brothel List » (consulté le )
- Alison Vekshin, « Brothels in Nevada Suffer as Web Disrupts Oldest Trade », Bloomberg, (consulté le )
- Albert, Warner et Hatcher 1998, p. 643–646.
- « NRS 0.050 "Population" defined », sur Nevada Revised Statutes (consulté le )
- « NRS 41.1397 Liability of owner or operator of house of prostitution for employment of prostitute tested positive for exposure to human immunodeficiency virus », sur Nevada Revised Statutes (consulté le )
- Melissa Ditmore, « Sex and taxes », The Guardian, London, (lire en ligne, consulté le )
- David G. Schwartz, Suburban Xanadu: The Casino Resort on the Las Vegas Strip and Beyond, Routledge, , 59–61 p. (ISBN 9781136757402, lire en ligne)
- Linda Chase, Picturing Las Vegas, Gibbs Smith, (ISBN 9781423604884, lire en ligne), p. 99
- Encyclopedia of Prostitution and Sex Work, vol. 1, Melissa Hope Ditmore, , xxvii, 254 (ISBN 9780313329692, lire en ligne)
- Lenore Kuo, Prostitution Policy: Revolutionizing Practice Through a Gendered Perspective, NTY Press, (ISBN 9780814747919, lire en ligne), p. 86
- Don W. Driggs, Nevada Politics & Government: Conservatism in an Open Society, University of Nebraska Press, (ISBN 9780803217034, lire en ligne ), 9
- Ronald Barri Flowers, The Prostitution of Women and Girls, McFarland, (ISBN 9780786404902, lire en ligne), p. 33
- William Norman Thompson, Gambling in America:An Encyclopedia of History, Issues, and Society, ABC-CLIO, (ISBN 9781576071595, lire en ligne), p. 340
- Sehlinger 2007, p. 269
- Sam Skolnik, "Do we have a human trafficking problem?", Las Vegas Sun, January 29, 2007
- Sean Whaley, « State Lawmaker Plans To Continue Mission In 2011 To Combat Child Prostitution In Nevada », sur Nevada News Bureau (consulté le )
- « New Law Expands Crackdown on Child Prostitutes », sur Las Vegas Now, KLAS TV, CBS Channel 8, (consulté le )
- Pope, Jeff, « New law levies harsher child prostitution punishment », Las Vegas Sun, (lire en ligne, consulté le )
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- A E Albert, D L Warner et R A Hatcher, « Facilitating condom use with clients during commercial sex in Nevada's legal brothels », American Journal of Public Health, vol. 88, no 4, , p. 643–646 (ISSN 0090-0036, PMID 9551009, PMCID 1508424, DOI 10.2105/AJPH.88.4.643)
- (en) David Goldman You Can't Get Rid of It So You Might As Well Tax It: The Economic Impact of Nevada's Legalized Prostitution (rapport), Seton Hall University, (lire en ligne, consulté le )
- Helen Reynolds, The Economics of Prostitution, CC Johnson, (ISBN 9780398051617)
- Bob Sehlinger, The Unofficial Guide to Las Vegas 2007, Wiley, (ISBN 978-0-471-79033-4, lire en ligne )
- Brents, Barbara G. and Kathryn Hausbeck, "Violence and Legalized Brothel Prostitution in Nevada: Examining Safety, Risk and Prostitution Policy", Journal of Interpersonal Violence, 20(3): 270–295, 2005
- Brents, Barbara G. Crystal Jackson and Kathryn Hausbeck, The State of Sex: Tourism, Sex and Sin in the New American Heartland. NY: Routledge Press, 2010.
- Eleanor Maticka-Tyndale and Jacqueline Lewis, "Escort Services In A Border Town", Literature and Policy Summary Windsor: University of Windsor, Department of Sociology and Anthropology, 1999. Study containing a section on prostitution in Nevada.
- Marc McAndrews, Nevada Rose: Inside the American Brothel, Umbrage, (ISBN 9781884167157)
- Melissa Farley : Prostitution and trafficking in Nevada: making the connections. San Francisco: Prostitution Research and Education, 2007. (ISBN 0-615-16205-3)
- Hausbeck, Kathryn and Barbara G. Brents, "Nevada's Legal Brothels", p. 255–281 in Ronald Weitzer, ed., Sex for Sale: Prostitution, Pornography and the Sex Industry. (2nd Edition) NY: Routledge, 2010.
- Shaner, Lora, Madam: Inside a Nevada Brothel, Bloomington, Ind.: 1stBooks, 2001.
- Vogliotti, Gabriel R., The Girls of Nevada, Secaucus, NJ: The Citadel Press, 1975.