June Millington
Naissance | |
---|---|
Nationalités | |
Formation | |
Activités | |
Période d'activité |
Depuis |
Fratrie |
Jean Millington Dave Scott Millington (en) |
Membre de | |
---|---|
Instrument | |
Label | |
Partenaire | |
Genre artistique | |
Site web |
June Millington est une guitariste, autrice et compositrice de rock 'n' roll philippino-américaine, née à Manille le . Elle co-fonde le groupe Fanny, pionnier du rock exclusivement féminin actif de 1970 à 1974, et en est la guitariste.
Biographie
[modifier | modifier le code]June Elizabeth Millington naît à Manille le . Elle est l'aînée des sept enfants de Yolanda Leonor Limjoco, dite Yola[1],[2],[3] et de son mari l'officier de la Navy, John "Jack" Howard Millington[4].
La famille mène à Manille une vie dorée[5], jusqu'à leur déménagement aux Etats-Unis en juin 1961[6] pour s'installer à Sacramento, en Californie[7]. Avec sa sœur cadette Jean, June compose en 1962 ses premières chansons, Angel in White[7] et Miss Wallflower '62[8],[9]. Les sœurs reprennent aussi des chansons folk comme celles de Peter, Paul and Mary[8].
1965-1968 : The Svelts
[modifier | modifier le code]Au début de l'année 1965[4], June (guitare rythmique) et sa sœur Jean (basse) forment avec leurs amies Kathy Terry (batterie, plus tard remplacée par Brie Berry[10]) et Cathy Carter (guitare) The Svelts[11],[12]:121. Elles se produisent sur des bases militaires, dans les soirées de fraternités et gagnent peu à peu un public de fans[11].
Pendant l'été 1965, les deux sœurs jouent aussi en duo et en septembre elles publient leur composition Footloose and Fancy-Free[13].
Le baccalauréat en poche, June s'inscrit à l'université pour des études de médecine, qu'elle abandonne après un an[4],[14].
The Svelts poursuivent leur activité, avec plusieurs changements de musicien (Adrienne Lee Clement à la guitare, Alice Monroe de Buhr à la batterie)[15],[1]. Elles tournent sur la côte ouest et vivent ensemble et répètent dans une maison de Los Altos.
1968-1969 : Wild Honey
[modifier | modifier le code]De leur côté, Addy Clement et Alice de Buhr ont monté leur propre groupe, Wild Honey. A leur invitation, les deux sœurs les rejoignent et June décide d'arrêter ses études pour se consacrer totalement à la musique[1],[16],[12]. Le groupe reprend des chansons folk, dans le style de la Motown, mais aussi leurs propres compositions[12]. Il joue avec Creedence Clearwater Revival, The Youngbloods, The Turtles et auditionne même pour un concert avec les Doors[17].
Peinant à trouver leur place dans un univers très masculin et désespérant de signer un contrat avec un label[5], Wild Honey se sépare en 1969. A l'ultime concert qu'elles donnent, elles sont repérées par l'assistant d'un producteur et contractualisent avec une filiale de Warner Bros[4],[15],[1].
1970-1973 : Fanny
[modifier | modifier le code]Fin 1969, elles donnent au groupe le nouveau nom de Fanny, pour insister sur sa nature féminine tout en jouant sur le double sens argotique du prénom (« vulve »)[18]. June à la guitare, Jean à la basse, de Buhr à la batterie et Nicole "Nickey" Barclay aux claviers le composent[19],[1]. Elles vivent dans une maison de style hispanique qu'elles baptisent Fanny Hill près du Sunset Strip à West Hollywood[20]. Leur premier grand concert a lieu à Santa Monica, avec The Kinks et Procol Harum[17].
Fanny est alors le premier groupe de rock exclusivement féminin à faire paraître un album sur un label important. Quatre autres suivent, et deux de leurs singles atteignent le Top-40 du Billboard Hot 100[21]. En 1999, David Bowie — qui est un temps sorti avec Jean Millington — les évoque ainsi : « [Fanny était] extraordinaire... d'une importance inégalée. Ce n'était juste pas leur moment ».
Mais des tensions au sein du groupe[12], la pression engendrée par les tournées, la recherche du succès et les efforts nécessaires pour trouver sa place dans un monde trop masculin[22] mènent June Millington à la dépression. Elle quitte Fanny après leur quatrième album, Mother's Pride, en février 1973.
1973-1975 : Smiles
[modifier | modifier le code]Elle déménage alors à Long Island[23],[24], puis achète une ferme à Woodstock dans l'État de New York, pour s'y concentrer sur son écriture et son développement spirituel[12],[25],[7].
Elle commence une carrière solo à New York, vivant en couple avec la violoncelliste et bassiste Jacqueline Robbins[26],[27]. Cette même année, toutes deux forment le groupe Smiles avec la percussionniste Padi Macheta[28].
June s'associe pour un temps avec Cris Williamson, rencontrée par l'intermédiaire de Jacqueline. Par cette entremise, elle s'intègre au mouvement lesbien naissant Women's music[29],[30]. Pendant l'hiver 1975, June Millington et sa compagne participent à l'enregistrement de The Changer and the Changed: A Record of the Times de Cris Williamson[28],[22],[31], la référence du genre[7],[32]. Elle continue pendant les décennies suivantes à participer aux festivals de Women's Music[33].
1975-1976 : Fanny / L.A. All-Stars
[modifier | modifier le code]Alors que le titre Butter Boy de Fanny devient en avril 1975 leur plus grand succès (29e place au Billboard Hot 100)[34],[35],[36] — Butter Boy fait référence à David Bowie[37] —, les sœurs Millington relancent le groupe pour un temps : les accompagnent cette fois l'ancienne batteuse des Svelts, Brie Howard, la claviériste Wendy Haas et Padi Macheta. Le groupe se renomme L.A. All-Stars.
1977 : Millington
[modifier | modifier le code]En 1977 Jean et June jouent en duo sous leur patronyme. Elles enregistrent Ladies on the Stage chez United Artists[25] et participent à la compilation Lesbian Concentrate: A Lesbianthology of Songs and Poems (1977), une réponse à la campagne homophobe Save Our Children menée par Anita Bryant[38],[39].
1980–1988 : Fabulous Records
[modifier | modifier le code]En 1981, June Millington, de retour en Californie[40] après s'être séparée de Jacqueline Robbins[26],[41],[42], lance son propre label, Fabulous Records[43]. Elle tourne en solo pendant la décennie pour la promotion de ses albums : le soft-rock-folk Heartsong (1981)[31] puis Running (1983) et One World, One Heart (1988)[25],[44].
1999–2006 : The Slammin' Babes
[modifier | modifier le code]En 1999, les deux sœurs Millingtons constituent un nouveau groupe de six musiciennes[12], the Slammin' Babes[20], qui fait paraître l'album Melting Pot en août 2001[25] et se produit sur scène jusqu'à la mi 2006[45].
Discographie
[modifier | modifier le code]Fanny
[modifier | modifier le code]- Fanny (1970)[46]
- Charity Ball (1971)
- Fanny Hill (1972)
- Mother's Pride (1973)
- Fanny Live (1972)
- First Time in a Long Time: The Reprise Recordings (2002)
Millington
[modifier | modifier le code]- Ladies on the Stage (1977)
Cris Williamson, Jackie Robbins & June Millington
[modifier | modifier le code]- Live Dream (1978)
June Millington
[modifier | modifier le code]- Heartsong (1981)
- Running (1983)
- One World, One Heart (1988)
June & Jean Millington
[modifier | modifier le code]- Ticket to Wonderful (1993)
- Play Like a Girl (2011)
Slammin' Babes
[modifier | modifier le code]- Melting Pot (2001)
Références
[modifier | modifier le code]- « Fanny: How It Began » [archive du ], sur fannyrocks.com (consulté le )
- « angellimjocosr », sur www.limjoco.net (consulté le )
- The Davis Enterprise (Davis, CA: February 6, 2003)
- Cory Frye, « Sassy, bold and good », Corvallis Gazette Times, Corvallis, Oregon, , Entertainer section (lire en ligne, consulté le )
- Barbara Bull, « Sisters », Not Just a Stage, Chicago, Illinois, vol. 1, no 3, , p. 22–23 (ISSN 0747-8887)
- « June's Story », sur Taylorguitars.com (consulté le )
- Laura Post, Backstage Pass: Interviews With Women in Music, Norwich, Vermont, New Victoria Publishers, , First éd., 89–94 p. (ISBN 9780934678841, OCLC 36246096, LCCN 97-5011), « June Millington: Rocking the Feminist Way »
- Russell Hall, « Rock's First All-Female Band: Fanny » [archive du ], sur Gibson.com, (consulté le )
- Rich Albertoni, « Rock pioneers the Millingtons still fight stereotypes: Wonder women », Isthmus, Madison, Wisconsin, (lire en ligne, consulté le )
- Wayne Riker, « June Millington: 'Play Like a Girl' », San Diego Troubadour, San Diego, California, (lire en ligne, consulté le )
- Carla Meyer, "The Runaways? OK, but female rockers started with Fanny", Knoxville.com (April 14, 2010 ).
- Christie Moore, The Unultimate Rockopedia, Bloomington, Indiana, AuthorHouse, (ISBN 9781425964740, OCLC 144991354)
- 27Sep65; EU904739 in Library of Congress. Copyright Office, Catalog of Copyright Entries: Third series (U.S. Government Printing Office, 1965):1597
- Delta Democratic Times (Greenville, MS: August 11, 1971):20.
- Angela Smith, Women Drummers: A History from Rock and Jazz to Blues and Country, Lanham, Maryland, Rowman & Littlefield, , 80–81 p. (ISBN 9780810888340, OCLC 862589441, LCCN 2013-43304)
- « FANNY – The Godmothers Of Chick Rock », sur Psychorizon.wordpress.com, (consulté le )
- June Millington, "You Never Heard of Fanny?", Ms. blog (May 26, 2011).
- Lisa Rhodes, Electric Ladyland: women and rock culture (University of Pennsylvania Press, 2005), page 57.
- "You've come a long way, Fanny!", Fort Worth Star-Telegram (Texas) (November 24, 2002)
- Joan Anderman, « Rocking the Boat », The Boston Globe, , p. D1 (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- « Chart Awards: Fanny », sur Allmusic (consulté le )
- Mina Julia Carson, Tisa Lewis et Susan Maxine Shaw, Girls Rock!: Fifty Years of Women Making Music, Lexington, University Press of Kentucky, (ISBN 9780813123103, OCLC 53434624, LCCN 2003-24592)
- Katherine Orloff, Rock 'n' Roll Woman, Los Angeles, California, Nash, (ISBN 9780840280770, OCLC 1073350, LCCN 73-93974), p. 17
- Philip Dodd, The Book of Rock, New York, Thunder's Mouth Press, , Revised paperback éd. (ISBN 9781560257295, OCLC 62212369, LCCN 2005-925899, lire en ligne ), p. 167
- « dunia21official », sur Dunia21Official – Nonton Film and Movie Series (consulté le )
- Lindsy Van Gelder and Pamela Robin Brandt, The Girls Next Door: Into the Heart of Lesbian America (Simon & Schuster, 1996):58
- Andrea Juno, Angry Women in Rock, vol. 1, New York, Juno Books, , 204–220 p. (ISBN 9780965104203, OCLC 32697635, LCCN 95-30171), « June Millington: Fanny »
- « FANNY », sur Metalmaidens.com (consulté le )
- Cal Gough and Ellen Greenblatt, Gay and Lesbian Library Service (McFarland, 1990):257.
- Eileen M. Hayes, Songs in Black and Lavender: Race, Sexual Politics, and Women's Music African American music in global perspective (University of Illinois Press, 2010):114f.
- June Millington, in Mike Renville, "Guest Blog by June Millington, IMA update: Toshi Reagon, June Millington, and IMA", (June 8, 2011).
- Ben Fong-Torres, "Changer in a Strange Paradise", Mother Jones Magazine (April 1981): 19.
- Bonnie J. Morris, Eden Built by Eves: The Culture of Women's Music Festivals (Alyson Books, 1999):87,99.
- Chris Davies, British and American Hit Singles: 51 years of Transatlantic Hits, 1946–1997 (BT Batsford, 1998):1965.
- « Fanny », sur Billboard.com (consulté le )
- "Fanny Chart History", Billboard.com
- (en-US) « Jean – Rock Band Fanny » (consulté le )
- Judy Dlugacz, "Olivia", in Encyclopedia of Lesbian and Gay Histories and Cultures, Vol. 1., eds. George E. Haggerty and Bonnie Zimmerman (Taylor & Francis, 2000):556.
- Sara Warner, Acts of Gaiety: LGBT Performance and the Politics of Pleasure (University of Michigan Press, 2012):139.
- Jack McDonough, Underground Women Moving Up", Billboard (August 1981):44.
- City Arts Monthly (City Celebration, 1981):80.
- Ben Fong-Torres, "Changer in a Strange Paradise", Mother Jones Magazine 6:5 (April 1981):12–19.
- Frank Jermance, ed., Navigating the Music Industry: Current Issues & Business Models (Hal Leonard Corporation, 2003:139).
- Ramana Das, "Olivia Records: Women Making Music Together", Yoga Journal (May–June 1982):58.
- Jackson Griffith, "Secret history of Sacramento music" Sacramento News & Review (July 6, 2006).
- "Fanny 1970"