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François Daviet de Foncenex

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François Daviet de Foncenex
Description de cette image, également commentée ci-après
Première page de l'article « Sur les Principes fondamentaux de la Méchanique » de François Daviet de Foncenex
Nom de naissance Chevalier Pierre-Marie-François Daviet de Foncenex
Naissance
Thonon
Décès (ou 1799) (à 63 ans)
Casale Monferrato
Nationalité drapeau de Savoie Sarde
Résidence Thonon, Turin, Villefranche, Sassari
Domaines

Mathématique,

marine de guerre
Institutions

Académie des sciences de Turin,

Armée sarde
Formation Accademia Reale di Torino
Influencé par Joseph-Louis Lagrange
Renommé pour Analyse dimensionnelle
Distinctions

Membre résident de l'Académie des sciences de Turin,

Croix de l'Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare

François Daviet de Foncenex (parfois mentionné comme Francesco Daviet de Foncenex[1]), né en 1734 à Thonon et mort en 1798 ou 1799 à Casale Monferrato est un mathématicien et militaire savoyard, principalement connu pour être le premier à avoir utilisé l'analyse dimensionnelle.

La vie de Pierre-Marie-François Daviet de Foncenex est relativement peu documentée. Il est né à Thonon (Duché de Savoie, royaume de Sardaigne) le [2]. Sa famille, de lignée bourgeoise, acquiert la seigneurie de Foncenex, en 1729, d'où le patronyme Daviet de Foncenex[3].

Il étudie à l'Accademia Reale di Torino (it), l'école d'artillerie et des fortifications, où il a Joseph-Louis Lagrange comme professeur, avec qui il devient ami[4].

Le scientifique

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En 1759, Foncenex participe à la création de l'Académie des sciences de Turin[5] (dont il est nommé membre résident dans la section des Sciences physiques, mathématiques et naturelles[1]) et publie, entre 1759 et 1761, plusieurs articles de mathématiques dans le journal de l'Académie, Mélanges de philosophie et de mathématique de la Société royale de Turin.

Il a rejeté des offres d'emplois scientifiques provenant de Catherine la Grande et de Frédéric II[4], préférant une carrière d'officier.

Il ne semble pas avoir publié d'autres travaux scientifiques jusqu'en 1789, année où il publie « Récit d'une foudre ascendante éclatée sur la tour du fanal de Villefranche ». Toutefois, en 1799, l'Académie des sciences de Turin édite un ensemble de ses travaux, sous le titre Principes fondamentaux de la méchanique[6].

Le militaire

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Dès 1754, Foncenex est reçu cadet d'artillerie. Puis, il est admis en 1763 dans la marine de guerre en tant que lieutenant de vaisseau. Ensuite le roi Charles-Emmanuel III crée une École de la marine à Villefranche destinée à former les officiers. Foncenex en est nommé directeur. Il monte dans la hiérarchie, puis est nommé gouverneur de la ville et du port de Sassari en 1788. Son travail dans ce poste lui vaut d'obtenir la Croix de l'Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare et le grade de Brigadier-Général d'Armée en 1791[2].

Le 1er septembre 1792, il est nommé gouverneur titulaire de Villefranche. Alors que les troupes révolutionnaires françaises approchent, il se rend, lui et ses troupes, sans combattre[Note 1], le 30 septembre 1792. Pour cela, il est condamné à dix ans de prison au château d'Ivrée en juillet 1793. En mauvaise santé, il est finalement libéré par décret royal le 28 juillet 1798. Il meurt peu de temps après, dans la nuit du 25 au 26 septembre 1798 à Casal[2] (à noter que certaines sources situent sa mort en août 1799[7]).

François de Foncenex était célibataire et n'a pas eu d'enfants[2].

Travaux scientifiques

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Détail des tables de l'article « Sur les Principes fondamentaux de la Méchanique » de François Daviet de Foncenex

Bien qu'il n'ait publié que 4 articles de mathématiques entre 1759 et 1761[Note 2], Foncenex a apporté quelques avancées majeures.

En algèbre, il complète la démonstration du théorème fondamental de l'algèbre donnée par d'Alembert en 1746[10], travaille sur les logarithmes et prend part à la controverse entre Euler et d'Alembert à ce sujet[11]. Dans ses « réflexions sur les quantités imaginaires », il affirme (à tort) que les nombres imaginaires ne peuvent pas se représenter sur un axe perpendiculaire à l'axe des réels[12].

« Sur les Principes fondamentaux de la Méchanique » est son article majeur : en quatre sections (“De la Force ou Loi d'inertie”, “De la composition des forces”, “Du principe de l'équilibre” et “Du levier”) il essaie d'établir les lois fondamentales de la mécanique à partir de principes géométriques. Cet article introduit la règle du parallélogramme dans le cas de forces[9] mais est plus généralement possible pour toute addition de vecteurs[13]. Et alors qu'il parle de l'addition des forces, il introduit un argument d'analyse dimensionnelle[14], et utilise ainsi pour la première fois cette méthode[15]. Foncenex montre en fournissant plusieurs exemples, comment, aidée de la géométrie, elle permet de retrouver les lois de la mécanique. Il résume ainsi cette méthode dans sa deuxième section :

« Or la force CM étant de même nature, que la CA, il faut qu'elles contienent un même nombre de dimensions (sic.). »

Pour l'anecdote, dans cet article majeur, Foncenex utilise la notation pour , pour , etc., notation généralement attribuée à Lagrange en 1770[16], mais parle alors d'un « usage ordinaire ».

  • « Mémoire sur les logarithmes des quantités négatives » (vers 1759)
  • « Réflexions sur les quantités imaginaires » (vers 1759)
  • « Éclaircissements pour le Mémoire sur les quantités imaginaires » (vers 1760)[17]
  • « Sur les Principes fondamentaux de la Méchanique » (vers 1760)[18]
  • « Récit d'une foudre ascendante éclatée sur la tour du fanal de Villefranche » (1789)

Notes et références

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  1. Dans son article, Paul-Émile Bordeaux cite une communication de l'Académie des Sciences de Turin du 19 juillet 1928, indiquant que Foncenex aurait exécuté un ordre supérieur en se rendant sans combat. Bordeaux estime que c'est peu probable : il n'aurait pas été possible de le condamner s'il avait suivi un ordre[2].
  2. Ces articles ont parfois été attribués à Lagrange (ou au moins les équations)[8] mais toute attribution à Lagrange semble maintenant rejetée : pour ce qui est de la composition des forces, Lagrange et Foncenex avaient des opinions contradictoires[9], et l'Académie des Sciences de Turin présente Foncenex comme un “brillante matematico”[5].

Références

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  1. a et b (it) Francesco DAVIET DE FONCENEX [en ligne]. Accademia della Scienze, date et mise à jour non indiquées [consulté le 9 février 2020]. Disponible sur : https://www.accademiadellescienze.it/accademia/soci/francesco-daviet-de-foncenex
  2. a b c d et e Bordeaux, Paul-Émile, « Le Chevalier Daviet de Foncenex », in Mémoires & documents publiés par l'Académie chablaisienne, tome XXXVIII, Thonon-les-Bains, Académie chablaisienne, 1930, 258 p., p. 147 à 161. Disponible sur : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3205406g
  3. Paul Guichonnet, Les Chastel : Une famille savoyarde, de l'Ancien Régime à la Révolution, de l'Empire à la Restauration, Editions Lolant, , 360 p. (ISBN 978-2-9532859-5-6, lire en ligne), p. 28.
  4. a et b Biographie universelle et portative des Contemporains, Tome 2, Paris, 1834 (lire en ligne)
  5. a et b (it) LAGRANGE E L'ACCADEMIA DELLE SCIENZE [en ligne]. Accademia della Scienze, date et mise à jour non indiquées [consulté le 9 février 2020]. Disponible sur : https://www.accademiadellescienze.it/attivita/mostre/lagrange/allestimento/lagrange---la-mostra-virtuale/lagrange-a-torino/lagrange-e-l-accademia-delle-scienze
  6. Daviet de Foncenex François [en ligne]. Publimath, mis à jour le 6 janvier 2017 [consulté le 9 février 2020]. Disponible sur : http://publimath.irem.univ-mrs.fr/glossaire/DA008.htm
  7. (it) FONCENEX, François Daviet de in "Enciclopedia Italiana" [en ligne]. Treccani, date et mise à jour non indiquées [consulté le 9 février 2020]. Disponible sur : http://www.treccani.it/enciclopedia/francois-daviet-de-foncenex_(Enciclopedia-Italiana)/
  8. D'illustres inconnus [en ligne]. Page personnelle de Bernard Ycart, mis à jour en 2011 [consulté le 9 février 2020]. Disponible sur : https://ljk.imag.fr/membres/Bernard.Ycart/mel/fh/node17.html.
  9. a et b (en) Benvenuto, Edoardo (de), An Introduction to the History of Structural Mechanics, Part I: Statics and Resistance of Solids, New York, Springer-Verlag, 1991, 327 p. (ISBN 978-3540962274), p. 126 et suivantes.
  10. Archive Larousse : Grande Encyclopédie Larousse - algèbre [en ligne]. Larousse, date et mise à jour non indiquées [consulté le 9 février 2020]. Disponible sur : https://www.larousse.fr/archives/grande-encyclopedie/page/407
  11. Gilain, Christian, « Euler, d'Alembert et la controverse sur les logarithmes ». Disponible sur : https://www.accademiadellescienze.it/media/309
  12. (en) Stewart, Ian et Tall, David (en), The Foundations of Mathematics (2nd edition), Oxford, Oxford University Press, 2015 (première édition en 1977), 416 p. (ISBN 978-0198706434).
  13. Voelke, Jean-Daniel, Renaissance de la géométrie non euclidienne entre 1860 et 1900, Berne, Peter Lang, 2005, 459 p. (ISBN 978-3039104642), p. 94.
  14. (en) Martins, Roberto, « The origin of Dimensional Analysis », Journal of the Franklin Institute, Volume 311, Issue 5, May 1981, p. 331-337, https://doi.org/10.1016/0016-0032(81)90475-0.
  15. (en) Braga, Washington, « Similitude and Theory of Models », Experimental Mechanics, 2011. Disponible sur : www.eolss.net/sample-chapters/c05/e6-194-27-00.pdf
  16. (en) Earliest Uses of Symbols of Calculus [en ligne]. Thomas C. Craven's homepage, mis à jour le 1er décembre 2004 [consulté le 9 février 2020]. Disponible sur : http://www.math.hawaii.edu/~tom/history/calculus.html
  17. Foncenex, François Daviet (de), « Éclaircissements pour le Mémoire sur les quantités imaginaires inséré dans le premier Volume », Mélanges de philosophie et de mathématique de la Société royale de Turin, Tome II, Turin, 1760-1761, p. 337. Disponible sur la Biblioteca digitale : https://www.beic.it/it/articoli/biblioteca-digitale
  18. Foncenex, François Daviet (de), « Sur les Principes fondamentaux de la Méchanique », Mélanges de philosophie et de mathématique de la Société royale de Turin, Tome II, Turin, 1760-1761, p. 299. Disponible sur la Biblioteca digitale : https://www.beic.it/it/articoli/biblioteca-digitale

Bibliographie

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  • (pt) Martins, Roberto et al., Filosofia e História da Ciência no Cone Sul. 3º Encontro, Campinas, 2008, 516 p. (ISBN 978-1435716339), p. 402
  • Bordeaux, Paul-Émile, « Le Chevalier Daviet de Foncenex », in Mémoires & documents publiés par l'Académie chablaisienne, tome XXXVIII, Thonon-les-Bains, Académie chablaisienne, 1930, 258 p., p. 147 à 161. Disponible sur : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3205406g
  • Dhombres, J., « Rhétorique et algèbre au temps des Lumières. La question de la nature des quantités imaginaires selon Euler, Daviet de Foncenex, et Laplace », Rend. Sem. Mat. Univ. Pol. Torino - Vol. 64, 3 (2006)

Articles connexes

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Liens externes

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