Corydon (personnage)
Corydon (du grec κόρυδος, korudos, « alouette ») est le nom d'un berger musicien de la Grèce antique présent dans des poèmes pastoraux et des fables. Le nom apparaît pour la première fois dans l'Idylle IV de Théocrite ; le personnage, qui habite près de Crotone, en Italie du Sud, est décrit comme plus rustique, moins délicat et moins philosophe que la majorité des bergers de Théocrite, placés en Sicile[1]. Cette caractérisation se retrouve dans l'Idylle V, où le nom de Corydon est associé à l'adjectif « sauvage »[2].
Le nom a également été utilisé par le poète latin Calpurnius Siculus, et surtout par Virgile. Dans la seconde Bucolique, Corydon est le berger amoureux d'Alexis, jeune esclave du riche Iollas. Avec le chevrier Thyrsis, il se livre à un chant amébée. Pourtant, l'héritage de Théocrite est moins évident qu'il y paraît : la Deuxième Bucolique est imitée de l'Idylle XI de Théocrite, qui donne la parole au cyclope Polyphème. Quant à l'Idylle IV, elle est reprise dans la Troisième Bucolique. C'est ainsi que Virgile brouille les pistes et, tout en témoignant de sa dette à l'égard de son prédécesseur grec, marque son originalité[3].
Le Corydon de Virgile a donné son nom au Corydon moderne d'André Gide. L'auteur oublie le caractère original rustique présent chez Théocrite, et retient deux choses de Virgile : le thème de l'homosexualité (de la Deuxième Bucolique) et la forme dialoguée propre à la majorité des Bucoliques.
Corydon est mentionné dans The Faerie Queene de Edmund Spenser comme un berger dans le chant X du livre VI. Dans cette section, il est dépeint comme un lâche qui ne parvient pas à venir en aide à Pastorell quand elle est poursuivie par un tigre.
Le nom est également utilisé pour un jeune berger dans la trilogie pour enfants anglaise (Corydon et l'île des monstres, Corydon et la chute de l'Atlantide et de Corydon et le siège de Troie) de Tobias Druitt (en).
Corydon est aussi le nom d'un berger dans un hymne chrétien intitulé Pastoral Elegy. La ville de Corydon, Indiana, est nommée d'après le pasteur de cet hymne.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- D'après Firmin Didot, cité dans Œuvres de Théocrite, traduite par M. B... de L..., lire en ligne
- Théocrite, Idylles.
- Daniel Vallat, « Phénomènes de réécriture dans l’onomastique du genre bucolique », Interférences Ars scribendi, n°4, 2006, lire en ligne