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Étoile et croissant

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Représentation classique de l'étoile et du croissant.

Une (ou des) étoile(s) à proximité d'un croissant de lune forme la base d'un des symboles largement répandus à travers le monde. Présent depuis l'Antiquité[1],[2],[3], depuis l'ouest de la Méditerranée en Numidie (actuelle Algérie) jusqu'à l'Inde, cette combinaison est aujourd'hui plus largement reconnue comme l'un des symboles de l'Islam ou des pays et populations musulmans, bien que cette religion interdise l'usage de symboles pour la désigner[réf. nécessaire]. On le trouve cependant encore aujourd'hui dans des usages qui n'ont aucun rapport avec l'Islam.

Étoile et croissant sur une pièce à l'effigie de Kavadh Ier

L'origine du croissant et de l'étoile comme symboles date des temps de Babylone et de l'Égypte ancienne.

On retrouve aussi trace de ce symbole dans les cultes pré-islamiques du Proche-Orient ancien aux côtés d'autres symboles et rituels païens adoptés par l'islam[4]. L'étoile et le croissant sont des symboles centraux de toutes les religions sémitiques moyen-orientales, puisque l'étoile, en l’occurrence la planète Vénus, symbolise Ishtar, déesse de l'amour et de la guerre, et la lune symbolise Sîn, père d'Ishtar et de Shamash, le soleil.

Le symbole lunaire accompagné de l'étoile a également été adopté par d'autres panthéons, pour Hécate et Artémis chez les Grecs, Diane chez les Romains.

Dans l'iconographie chrétienne, la Vierge Marie est souvent représentée avec la lune sous ses pieds, en référence à un verset de l'Apocalypse, et couronnées de douze étoiles.

Transmission à l'Islam

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La ville de Byzance (avant la fondation de Constantinople) connaît ce symbole qu'elle associe à la divinité Hécate, spécialement adorée dans la région. Lorsque Philippe II de Macédoine essaie de s'emparer de cette ville en 340 av. J-C, il lance une attaque sous couvert de l'obscurité, mais l'apparition de la lune fait découvrir et échouer son action[5]. Cet événement est interprété comme une intervention divine de la déesse. Son symbole devient alors celui de la ville. Il apparait sur les monnaies frappée dans toute la région. L'étoile a alors couramment six ou huit branches.

Les Köktürks qui migrent dans la région après la chute de leur empire aux alentours de 800, adoptent le symbole et l'utilisent pour leurs monnaies. Leurs descendants, les Turcs, l'utilisent comme symbole national. Lorsqu'ils sont islamisés, ils adoptent une forme d'étoile à cinq branches, possiblement comme référence aux cinq piliers de l'islam. Ils répandent ensuite le symbole dans tous les territoires qu'ils dominent dans leur empire. Au cours du XXe siècle, le symbole est adopté par les pays musulmans qui acquièrent leur indépendance, qu'ils soient anciennement sous domination turque (Algérie, Tunisie, Libye), ou s'en inspirent (Pakistan, Turkménistan).

Dans son interprétation musulmane, plusieurs significations lui sont attachées :

Usages divers

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Voici une liste non exhaustive de drapeaux officiels contenant ce symbole. Dans certains cas, tel celui de Singapour, l'étoile et le croissant revêtent des significations sans rapport avec l'islam.

Anciens drapeaux

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Drapeaux non officiels

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Notes et références

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  1. Au Proche-Orient et dans l'est de la Méditerranée, voir par exemple la 'stèle Ur-Nammu' aux environs de 2100-2200 av. J.-C. : « Au-dessus de la tête du roi, au sommet de la stèle, se trouve une très grande étoile ou un disque solaire rayonnant, flottant librement à l'intérieur d'un croissant. » Jeanny Vorys Canby, The “Ur-Nammu” Stela, University of Pennsylvania Museum of Archaeology, 2006, p18.
  2. En Asie centrale et en Inde, voir par exemple une pièce provenant de Chashtana, probablement datée de la fin du Ier siècle ou du début du IIe siècle apr. J.-C. : « Un type rare avec un croissant et une seule étoile au revers est probablement la première production de Chashtana, frappée avant l'extension de son pouvoir sur Malwa. », H.H. Dodwell (Ed.), The Cambridge Shorter History of India, Cambridge University Press, 1935, p. 83.
  3. Le motif de l'étoile et du croissant est également bien connu au début de la civilisation mésopotamienne, et plus tard, de la dynastie perse des Sassanides.
  4. Dr. Jawad Ali dans son livre L’histoire des arabes avant l’Islam, partie 5.
  5. "Devotion to Hecate was especially favored by the Byzantines for her aid in having protected them from the incursions of Philip of Macedon. Her symbols were the crescent and star, and the walls of her city were her provenance." Vasiliki Limberis, Divine Heiress, Routledge, 1994, p. 15. "In 340 B.C., however, the Byzantines, with the aid of the Athenians, withstood a siege successfully, an occurrence the more remarkable as they were attacked by the greatest general of the age, Philip of Macedon. In the course of this beleaguerment, it is related, on a certain wet and moonless night the enemy attempted a surprise, but were foiled by reason of a bright light which, appearing suddenly in the heavens, startled all the dogs in the town and thus roused the garrison to a sense of their danger. To commemorate this timely phenomenon, which was attributed to Hecate, they erected a public statue to that goddess [...]" William Gordon Holmes, The Age of Justinian and Theodora, 2003 p. 5-6; "If any goddess had a connection with the walls in Constantinople, it was Hecate. Hecate had a cult in Byzantium from the time of its founding. Like Byzas in one legend, she had her origins in Thrace. Since Hecate was the guardian of "liminal places", in Byzantium small temples in her honor were placed close to the gates of the city. Hecate's importance to Byzantium was above all as deity of protection. When Philip of Macedon was about to attack the city, according to the legend she alerted the townspeople with her ever-present torches, and with her pack of dogs, which served as her constant companions. Her mythic qualities thenceforth forever entered the fabric of Byzantine history. A statue known as the 'Lampadephoros' was erected on the hill above the Bosphorous to commemorate Hecate's defensive aid." Vasiliki Limberis, Divine Heiress, Routledge, 1994, p. 126-127. les auteurs modernes citent Étienne de Byzance, Eustathius et Suidas, qui eux-mêmes la rapportent à partir d'un auteur, probablement de l'époque de Justinien I, dont on n'a que des fragments.

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