Angélique Arvanitaki
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Conjoint |
Nicolas Chalazonitis (d) |
Enfant |
Alcmène Chalazonitis (d) |
A travaillé pour |
Institut de biologie marine Michel-Pacha Musée océanographique de Monaco Institut de neurophysiologie et psychophysiologie (d) |
---|---|
Directeur de thèse |
Angélique Arvanitaki est une neurophysiologiste d'origine grecque, née au Caire le [1] et morte à Marseille le , notable pour ses travaux pionniers en neurologie.
Biographie
[modifier | modifier le code]Angélique Arvanitaki appartient à une famille grecque installée en Égypte[1]. Émigrée en France pour y faire des études, elle obtient une licence de sciences exactes à la faculté de Lyon et s'oriente ensuite vers la physiologie, sous la direction de Henry Cardot[2], alors titulaire de la chaire de Physiologie générale et comparée de l'Université de Lyon et, de ce fait, directeur de la station de biologie marine de Tamaris.
À Lyon et à la Seyne-sur-Mer, Arvanitaki travaille d'abord à la fabrication d'appareils de précision pour la mesure directe de l'activité électrique des nerfs[2], ce qui lui permet de réaliser de nombreuses expériences pour étudier l'excitabilité des nerfs d'animaux marins tels que les céphalopodes ou l'aplysie[3],[4], qu'elle est une des premières à étudier[5]. Elle travaille aussi en collaboration avec Alfred Fessard, avec qui elle étudie notamment les nerfs du crabe[6],[7].
En 1938, elle soutient sa thèse de doctorat[8].
À la fin des années 1930, Arvanitaki fait la rencontre de Nick Chalazonitis, un étudiant grec de 17 ans son cadet, venu d'Athènes pour étudier la médecine vétérinaire à Lyon [1]. Ils se marient en 1942. De leur union naît en 1943 une fille, Alcmène Chalazonitis, qui deviendra à son tour neurophysiologiste[1],[9]. Chalazonitis complète ses études vétérinaires puis entame après la Seconde Guerre mondiale des études de chimie et s'associe progressivement aux recherche d'Arvanitaki avec qui il commença à publier en 1947[1].
Au début des années 1950, Arvanitaki et Chalazonitis décident de venir travailler au Centre scientifique de Monaco[1].
En 1959, ils voyagent aux États-Unis et font notamment un passage à la station maritime de Woods Hole où ils contribuent à populariser l'étude des nerfs de l'aplysie comme organisme modèle[10]
Dans les années 1960, Angélique Arvanitaki participe à la fondation de l'Institut de Neurophysiologie et de Psychophysiologie à Marseille[11],[12]
Recherche
[modifier | modifier le code]Angélique Arvanitaki est reconnue pour ses travaux en électrophysiologie. Elle a été une pionnière dans l'étude de l'activité électrique nerveuse par ses études sur les neurones de mollusques terrestres et marins tels que les aplysies[13] et a notamment découvert et nommé le principe de la transmission éphaptique.
Publications
[modifier | modifier le code]- Angélique Arvanitaki, Henry Cardot, Les variations graduées de la polarisation des systèmes excitables : relation avec la négativité propagée et signification fonctionnelle dans l'activité rhythmique (thèse de doctorat), .
- Angélique Arvanitaki et Alfred Fessard, « Tendance au synchronisme des réponses de deux unités pulsantes voisines », Comptes rendus des séances de la Société de biologie et de ses filiales, (lire en ligne)
- Angélique Arvanitaki, « Interactions électriques entre deux cellules nerveuses contiguës », Archives internationales de Physiologie, no LII, (DOI https://doi.org/10.3109/13813454209144804)
- Angélique Arvanitaki, « Effects evoked in an Axon by the activity of a contiguous one », Journal of Neurophysiology, (DOI 10.1152/jn.1942.5.2.89)
Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Christian Bange (dir.), Cardot et Arvanitaki à Tamaris, et les débuts des recherches électrophysiologiques sur les neurones géants d’invertébrés marins, vol. L'essor des neurosciences. France, 1945-1975, Paris, Hermann, , 35-44 p. (ISBN 978-2-7056-6743-6, BNF 41280061, présentation en ligne)
- Jean-Pierre Ternaux et Francois Clarac, Le Bestiaire cérébral : Des Animaux pour comprendre le Cerveau humain, Paris, CNRS éditions, (présentation en ligne)
- « Biology Is Destiny », dans Gabriele Kass-Simon, Patricia Farnes, Deborah Nash, Women of Science: Righting the Record, Indian University Press, (présentation en ligne)
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Perspective from a 2nd generation, woman neuroscientist, Center for Social Medicine and Humanities, David Geffen School of Medicine at UCLA. (présentation en ligne, lire en ligne [PDF])
- Christian Bange et Renée Bange, Les sciences biologiques et médicales en France 1920-1950 (Actes du colloque de Dijon, 25-27 juin 1992), Paris, coll. « Cahiers pour l'histoire de la recherche », (lire en ligne [PDF]), « Les recherches physiologiques à la Station maritime de Biologie de Tamaris (Var) de 1920 à 1950 »
- (en) « Discovering "Aplysia" » [vidéo], sur Web of Stories (consulté le ).
- Philippe Gallini, « l'histoire étonnante de l'étudiante qui avait soulevé un lièvre... de mer », La Provence, (lire en ligne)
- (en) Jacsue Kehoe, « Jacsue Kehoe », dans Larry R. Squire, The History of Neuroscience in Autobiography Vol. 4, Washington D.C, Society for Neuroscience, (ISBN 0-12-660246-8, lire en ligne)
- biographie de Fessard sur le club d'histoire des neurosciences
- Arvanitaki et Fessard 1936.
- (SUDOC 023027355)
- « Alcmène CHALAZONITIS », sur ResearchGate (consulté le ).
- Gabriel Gandolfo et Olivier Deschaux, « Histoire de la découverte du cerveau et de l’évolution des méthodes d’exploration Quatrième partie : le triomphe du scientisme », Biologie Géologie, no 1 2011, (lire en ligne)
- François Clarac et Jean Massion, « L’institut de Neurophysiologie et de Psychophysiologie (INP) de Marseille (1963-1986) », Revue pour l’histoire du CNRS, no 19, (lire en ligne)
- "Jacques PAILLARD", Presses universitaires de France, coll. « PSYCHOLOGUES DE LANGUE FRANÇAISE - AUTOBIOGRAPHIES », (ISBN 978-2-13-080637-0)
- Quentin Lade, « Une belle image pour une bonne revue : Une ethnographie des représentations visuelles en sciences expérimentales », Genèses, no 103, , p. 117-138 (lire en ligne)
Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressources relatives à la recherche :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :