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Élisabeth Martens

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Élisabeth Martens
Naissance (66 ans)
Nationalité belge
Pays de résidence Belgique
Diplôme
licenciée en sciences biologiques
Profession
biologiste
Activité principale
thérapeute, essayiste
Autres activités
organisatrice de voyages
Formation
cours de langue chinoise, formation en médecine traditionnelle chinoise, formation en arts martiaux internes
Conjoint
Jean-Paul Desimpelaere

Élisabeth Martens est une biologiste belge, née le [1], spécialisée en médecine traditionnelle chinoise et auteur d'ouvrages sur la Chine et notamment le Tibet et le bouddhisme tibétain[2].

Élisabeth Martens est licenciée en sciences biologiques de l'Université libre de Bruxelles en Belgique (1977-1982)[1].

En 1988-1989, elle suit durant une année des cours de langue chinoise à l'université de pédagogie de Nankin en République populaire de Chine [1], puis, de 1988 à 1991, elle se spécialise[3] en médecine traditionnelle chinoise : approche théorique de la médecine chinoise à l'université de pharmacologie de Nankin, pratique d'acupuncture et de tuina (massage chinois) à l’hôpital Gulou de Nankin, et une formation en qi gong (gymnastique traditionnelle chinoise) à l'université de médecine traditionnelle de Nankin)[1]. Elle fait partie alors du grand nombre d'Occidentaux qui sont allés en Chine se former à la médecine chinoise tandis qu'en Belgique se multipliaient facultés ou centres enseignant les pratiques de cette médecine et hôpitaux intégrant ces mêmes pratiques[4].

Elle poursuit également une formation en arts martiaux internes avec le maître Tian Liyang qu'elle rencontre lors d'un voyage dans le Wudangshan dans la province du Hubei[1].

Jeunesse, voyages, vie personnelle et professionnelle

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Élevée dans une famille catholique stricte, Élisabeth Martens connaît une adolescence mystique et noue ses premiers contacts avec le bouddhisme tibétain à l'âge de 14 ans dans un des premiers temples dédiés à Sakayamuni ouverts à Bruxelles, au début des années 1970 [5]. À 17 ans, elle se tourne à nouveau vers le catholicisme et est tentée d'entrer dans les ordres cisterciens[6].

Lors de son séjour en Chine de 1988 à 1991, elle découvre la culture tibétaine et fait sa deuxième rencontre avec le bouddhisme tibétain au monastère de Labrang dans la préfecture autonome tibétaine de Gannan (province du Gansu).

Rapatriée en Belgique par le corps diplomatique en juste avant les événements de la place Tian'anmen, elle retourne en Chine en , et poursuit ses études à Nankin et ses voyages à travers la Chine. C'est à cette époque qu'elle rencontre son compagnon de route, Jean-Paul Desimpelaere, ingénieur civil, coadministrateur de l’Association Belgique Chine de 1982 à 1998[7], manager de l'agence de voyage « Belgique-Chine » (1985 à 1998) et président de l'association « Euro-China ».

De retour en Europe en 1991, Élisabeth Martens se dit avoir été saisie du décalage entre le discours sur le Tibet de ce qu'elle appelle « la bienséance politique » et ce qu'elle a constaté sur place[8], et crée l'association "Tian-di" pour promouvoir une meilleure connaissance de la Chine, car elle se dit consternée par l'écart existant entre le discours européen concernant la Chine et la réalité chinoise, ceci principalement à propos de deux événements survenus en 1989 et qui l'ont touchée de près, étant en Chine à ce moment-là: les Manifestations de la place Tian'anmen et l’octroi au dalaï-lama du prix Nobel de la Paix.

En , elle découvre avec Jean-Paul Desimpelaere la région autonome du Tibet lors d'un voyage de Lhassa vers la frontière de la province du Sichuan et retour en longeant la frontière de la province du Qinghai, puis de Lhassa vers Shigatsé et retour. Par la suite, elle et son compagnon organisent et accompagnent plusieurs voyages dans les régions tibétaines (région autonome du Tibet, Qinghai, Gansu, Sichuan, Yunnan), rédigent ensemble des livres et organisent des conférences[9].

Publications

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En 2008 elle publie, aux éditions L'Harmattan, Histoire du Bouddhisme tibétain, la Compassion des Puissants, livre rédigé à partir d'un travail de documentation auquel a participé son mari, Jean-Paul Desimpelaere.

En 2009, elle publie, en collaboration avec son mari, Tibet : au-delà de l'illusion, aux Éditions Aden.

En 2013, elle publie Qui sont les Chinois ? Pensées et paroles de Chine, aux éditions Max Milo.

Elle attribue les émeutes de mars 2008 moins à des causes ethniques qu'à la colère sociale de jeunes Tibétains laissés pour compte des progrès économiques de la Chine et désavantagés par rapport aux travailleurs Han mieux formés et plus qualifiés[10].

Pour elle, une scission est de plus en plus évidente au sein de la communauté tibétaine en exil : d'une part, il y a les modérés, dont le dalaï-lama, qui parlent d'autonomie poussée. C'est une fraction majoritaire au sein du gouvernement en exil, et il y a les radicaux qui exigent une indépendance totale. Jusqu'à présent la demande d'indépendance a été sans suite : ni les Nations unies ni aucun pays n'ont jamais reconnu le Tibet comme État indépendant[10].

Elle est présentée comme amie de la Chine et historienne du bouddhisme tibétain dans un entretien au quotidien suisse Le Courrier en [11].

Après que la revue Sciences Humaines eut publié, en , un entretien avec Élisabeth Martens[12], divers universitaires spécialistes du bouddhisme, dont Marie Holzman, s'indignèrent qu'un journaliste ait interviewé Élisabeth Martens et contestèrent sa légitimité en des termes virulents [13]. Héloïse Lhérété, rédactrice en chef de Sciences humaines répond : « Aurions-nous dû accompagner cette interview de davantage de précautions ? Sans doute. Car sur de tels sujets, quand le militantisme, dans un sens ou dans un autre, imprègne le discours des chercheurs, il devient difficile de démêler le vrai et le faux, le savoir et l’opinion. Sciences Humaines aurait ainsi pu présenter le parcours atypique d’Élisabeth Martens, la controverse que son livre suscite, les autres points de vue et enfin le contexte politique qui entoure le conflit sino-tibétain. »[14].

Notes et références

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  1. a b c d et e Site personnel d'Elisabeth Martens.
  2. La manipulation de la presse occidentale, sur le site de l'Ambassade de la République populaire de Chine au Mali : « Elisabeth Martens, auteur de plusieurs publications sur le Tibet et le Bouddhisme. »
  3. Débat sur le Tibet, Ce soir (ou jamais !), 23 avril 2008.
  4. Pierre Yerlès, « Une espérance pour notre temps : foisonnement de l'interculturel et de l'interreligieux Chine-Occident », in Collectif, De la culture aux langues : essai sociolinguistique, Primento, 2016, 203 p. (livre électronique, n. p.) : « En médecine chinoise, on ne compte plus le nombre d'Occidentaux, tels un Philippe Sionneau, un Eric Marié en France, ou chez nous une Elisabeth Martens, une Brigitte Meéûs, allés se former en Chine, ou de Chinois diplômés chez nous, tandis que se multiplirnt les Facultés ou Centres enseignant chez nous approche historique, épistémologique ou pratique de médecine chinoise (acupuncture, tuina, etc.) ou hôpitaux intégrant ces mêmes pratiques ».
  5. « Qui sommes-nous », sur tibetdoc.org (consulté le ).
  6. Elisabeth Martens, "Ma traversée du bouddhisme", juin 2009
  7. Daniel Ernult, Jean-Paul Desimpelaere : Un autre regard sur le Tibet (deuxième partie), Tout sur la Chine, site radio86.com, 10 juin 2008.
  8. Élisabeth Martens, L'exaspération sociale est le ressort du mouvement au Tibet, entretien recueilli par Dominique Bari, L'Humanité, 8 avril 2008.
  9. « Elisabeth Martens », sur tibetdoc.org (consulté le ).
  10. a et b Élisabeth Martens, L'exaspération sociale est le ressort du mouvement au Tibet,op. cit..
  11. Benito Perez, Les coulisses de la révolte tibétaine, Le Courrier, 28 mars 2008.
  12. Entretiens avec Élisabeth Martens : Le bouddhisme tibétain, otage d'un conflit mondial, propos recueillis par Laurent Testot, Sciences Humaines, No 229, août-septembre 2011.
  13. Héloïse Lhérété, Restons zen !, Sciences Humaines, No 231, novembre 2011 : « Nous avons reçu quelques lettres enflammées de la part de spécialistes du bouddhisme, sujet dont on soupçonne peu qu’il puisse susciter la polémique. Ces universitaires s’indignent que l’un de nos journalistes ait interviewé Élisabeth Martens, auteure d’une Histoire du bouddhisme tibétain, dont ils contestent la légitimité. « Pour la réputation de votre magazine, je vous encourage vivement à interviewer quelqu’un d’autre… », écrit ainsi Marie Holzmann, sinologue respectée. »
  14. Héloïse Lhérété, Restons zen !, Sciences Humaines, No 231, novembre 2011.

Liens externes

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