Guy Ier de Lusignan (comte de la Marche)
Seigneur d'Archiac, de Lusignan, de Fougères, de Porhoët Comte de la Marche et d'Angoulême |
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Naissance |
V. 1269 |
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Décès |
Av. |
Sépulture |
Eglise des Jacobins de Poitiers |
Autres noms |
Guy de la Marche |
Époque | |
Période d'activité |
– |
Famille | |
Père | |
Mère | |
Fratrie |
Yolande de Lusignan Hugues XIII le Brun Inconnu Jeanne de la Marche Marie de la Marche Isabelle de la Marche |
Enfant |
Sans postérité |
Grands-Parents | |
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Conflit | |
Faits d'armes | |
Héritière |
Guy Ier de Lusignan[1] ou Guy de la Marche[2],[3] (v. 1269-) est un seigneur du Poitou et de Bretagne. Il reçoit en apanage le fief vicomtal d'Angoulême situé à La Rochefoucauld[4] et hérite de son grand-oncle Guy de Lusignan (♰ 1288), fils d'Hugues X de Lusignan et d'Isabelle d'Angoulême[5], de la seigneurie d'Archiac[6],[7],[8].
Guy de la Marche devient seigneur de Lusignan, de Fougères, de Porhoët, comte de la Marche et d'Angoulême au décès de son frère aîné, Hugues XIII le Brun (♰ ) et prend le patronyme "de Lusignan". Il est parfois nommé Guiard[6] ou Guyot.
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille
[modifier | modifier le code]Guy est le fils d'Hugues XII de Lusignan (av. 1241-ap. ), seigneur de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême (1250-1270) et de Jeanne de Fougères (av. 1242-ap. 1273), dame de Fougères et de Porhoët (1256-ap. 1273)[9].
Homonyme
[modifier | modifier le code]Il est parfois confondu avec son oncle, un autre Guy de Lusignan (v. 1243-1310/1311), seigneur de Couhé et de Peyrat, fils d'Hugues XI le Brun (v. 1221-1250) et de Yolande Bretagne (1218-1272), du fait notamment qu'il décéda avant lui.
Anthroponyme
[modifier | modifier le code]Guy porte le prénom d'un aïeul dont les hauts faits véhiculent une mémoire familiale prestigieuse : Guy de Lusignan (av. 1153-1194), croisé, comte de Jaffa et d’Ascalon (1180-1186), roi de Jérusalem (1186-1192) puis seigneur de Chypre (1192-1194)[10].
Héritage
[modifier | modifier le code]Guy, bien que déshérité par son frère aîné, Hugues XIII le Brun en 1297[11], prend possession des comtés de la Marche et d'Angoulême à son décès[12]. Dès le mois de , il s'entend avec son neveu, Renaud IV, seigneur de Pons et de Bergerac (av. 1274-1305/1308) l'un des héritiers désignés dans le second testament d'Hugues XIII le Brun[13].
Le , le Parlement de Paris, malgré les réclamations de Geoffroy II de Lusignan[14],[15], cousin de son père, et du comte de Sancerre, son beau-frère[16], accorde la saisine à Guy concernant les comtés de la Marche et d'Angoulême[17],[18].
Les trahisons de Guy
[modifier | modifier le code]Le , Guy Ier de Lusignan accompagne l'ost royal de Philippe le Bel contre les troupes flamandes de Guillaume de Juliers et participe au début de la bataille de Mons-en-Pélève[19]. Puis il quitte les hostilités et se retire à Valenciennes avec d'autres fuyards[20]. Le suivant, Guy est au camp du roi, devant Lille, où Philippe le Bel a mit le siège[21].
Le , à Saintes, Guy traite avec le roi d'Angleterre, Édouard Ier, cousin de son père, et en fait son héritier pour le comté d'Angoulême. Il lui cède Cognac et Merpins et lui promet son aide contre le roi de France en échange de Saintes et de la sénéchaussée de Saintonge[22].
Testaments et succession
[modifier | modifier le code]Le , Guy de Lusignan désigne comme usufruitière de ses biens, sa sœur aînée Yolande et institue son fils, Renaud IV de Pons, héritier[13]. Par son testament du , à Lille, il s'exécute[21].
En 1306, il soutient un procès contre Dreux III de Mello[23] (av. 1270-1310), seigneur de Saint-Bris, pour la succession de Geoffroy II de Lusignan, seigneur de Jarnac. Le décès de son neveu, Renaud IV de Pons, l'amène à transférer ses droits au fils de ce dernier : Hélie II Rudel (v. 1300-av. 1334), seigneur de Bergerac, qu'il nomme héritier universel le [24],[25].
Décès
[modifier | modifier le code]Célibataire et sans enfant, Guy Ier de Lusignan meurt en ; quelques jours avant le , car à cette date les représentants de l'évêque de Poitiers réclame la possession du château de Lusignan et la forêt de Gâtine, à raison de la mort du comte de la Marche[26],[27]. Sa sœur, Yolande de Lusignan, lui succède[25].
Annexion des fiefs Lusignan au domaine royal
[modifier | modifier le code]La branche masculine de la maison de Lusignan éteinte, Philippe IV le Bel réunis l'Angoumois et la Marche au domaine royal. Il traite avec Yolande de Lusignan, qui conserve l'usufruit des comtés de la Marche et d'Angoulême[28], testament daté du [29]. Le roi rachète, en 1309 et 1310 de différentes manières, les droits de plusieurs autres parents du dernier comte de la Marche ; à savoir : de Marie de la Marche[30], comtesse de Sancerre, de Jeanne de la Marche[31], dame de Couhé et de Peyrat, et d'Aymar de Valence[32], comte de Pembroke[25]. Ainsi les seigneuries de Fougères et de Porhoët et les deux comtés de la Marche et d'Angoulême sont rattachés à la couronne[33].
Sceaux et armoiries
[modifier | modifier le code]Sceau [1292]
[modifier | modifier le code]Guy de Lusignan utilise ce sceau avant de succéder à son frère aîné en 1303. Il est sans doute devenu seigneur d'Archiac après la mort de son grand-oncle Guy de Lusignan, seigneur de Cognac, Archiac et Merpins en 1288. Mort qui libère la brisure au lambel qu'adopte Guy, qualifié de "varlet" dans l'acte qui renseigne ce sceau[34], probablement utilisé donc entre 1288 et 1303.
Avers : Rond, env. 40 mm[34],[35].
Description : Écu burelé de seize pièces au lambel à trois pendants.
Légende : .......RCYAC...
Sceau du secret : Rond, 20 mm[36],[37].
Description : Écu burelé au lambel à trois pendants.
Légende : ✠ SECRETVM...
Sceau [1304]
[modifier | modifier le code]Description : Sceau équestre. Le seigneur de Lusignan en costume de chasse tient un oiseau proie et ses gets sur le poing gauche vêtu d'un gant, la main droite ramenée sur le torse tient les rênes. Un petit chien est assis sur la croupe du cheval, derrière lui flotte un cor dont la sangle est passée autour des épaules du cavalier. Le dosseret de la selle porte sans doute le burelé des armes Lusignan.
Légende : ✠ S' • GVIDONIS ⠅DE ⠅LEZI..ACO ⠅CO..... .....IE
Légende transcrite : Sigillum Guidonis de Leziniaco, comitis Marchie
Contre-sceau : Rond, 80 mm[40],[41].
Description : Dans une rosace à chanfrein, écu burelé de vingt pièces, entouré de fougères.
Légende : ✠ ET • E..... ET • DOMINI • LEZINIACI
Légende transcrite : Et Engolisme, et domini Leziniaci
Sceau [1308]
[modifier | modifier le code]Avers : Rond, 78 mm[42],[43],[44],[45].
Description : Type équestre de chasse, à droite. Le cheval au galop. Le comte, nu-tête, les cheveux bouclés sur les oreilles, vêtu d'une cotte, tient de la main droite les rênes de sa monture, et, de la gauche couverte d'un gantelet, un faucon muni de ses gets. Un petit chien est debout sur la croupe du cheval, derrière lui flotte un cor dont la sangle est passée autour des épaules du cavalier. sous le ventre de ce dernier est figuré un chêne (ce sceau se distingue du précédent par la position du chien et la présence du chêne sur le ventre du cheval).
Légende : ✠ S' • GVI..... .E • LEZINIACO • COMITIS • MARChIE
Légende transcrite : Sigillum Guidonis de Leziniaco, comitis Marchie
Contre-sceau : Rond, 78 mm [46],[47],[43],[44],[48].
Description : Écu burelé de vingt pièces entouré de fougères, le tout dans un polylobe, dans les écoinçons, des trèfles évidés.
Légende : ✠ ET • ENGOLISME • ET • DOMINI • DE • LEZIN.ACO
Légende transcrite : Et Engolisme, et domini de Leziniaco
Sceau [1308]
[modifier | modifier le code]Description : Sceau armorial à l'écu burelé de vingt pièces des Lusignan accosté à gauche d'un rameau de chêne et à droite d'un rameau de fougère, timbré d'un fleuron végétal.
Légende : Détruite, illisible.
Description : Écu burelé des Lusignan dans un cartouche formé de branches (de fougères ?).
Légende : CONGRAS' ...
Armoiries [1279]
[modifier | modifier le code]Blasonnement :
Écu burelé d'argent et d'azur de quatorze pièces
Commentaires : Blason de Guy de la Marche, d'après l'Armorial du Tournoi de Compiègne en 1279.
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Blasonnement :
Écu burelé d'argent et d'azur de seize pièces
Commentaires : Blason de Guy de la Marche, d'après l'Armorial de Bavière, copie du début du XVe siècle, d'après original perdu.
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Armoiries [1292]
[modifier | modifier le code]Blasonnement :
Écu burelé d'argent et d'azur de huit pièces au lambel à trois pendants de gueules
Commentaires : Blason de Guy de la Marche, seigneur d'Archiac, d'après les empreintes d'un sceau et d'un contre-sceau de 1292.
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Armoiries [v. 1292]
[modifier | modifier le code]Blasonnement :
Écu burelé d'argent et de gueules de seize pièces
Commentaires : Blason de Guy de la Marche, d'après l'Armorial Le Breton vers 1292.
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Armoiries [1304-1308]
[modifier | modifier le code]Blasonnement :
Écu burelé d'argent et d'azur de dix pièces
Commentaires : Blason de Guy de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême, et seigneur de Lusignan, d'après les empreintes de contre-sceaux entre 1304 et 1308.
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Références[61],[46],[62],[63],[49],[43],[44],[41],[48],[50],[52]
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Nom patronymique attesté dans les chartes (1303-1308).
- Nom attesté dans les chroniques (1278-1294).
- « Anonymum S. Martialis Chronicon : ad annum M. CCC. XV. Continuatum », dans Recueil des historiens des Gaules et de la France (éd. Joseph-Daniel Guigniaut et Natalis de Wailly), t. XXI, Paris, Imprimerie Impériale, (lire en ligne), p. 806, § A :
« Eodem anno, in festo sancti Martialis, post prandium, quidam juvenis, qui vocabatur Guido de Marcha, fuit vulneratus cum ense a Britonibus ; et occidit eum præpositus Lemovicensis. »
1294, 30 juin, Limoges : Guy est blessé par un breton avec une dague. - Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne), II : De la parenté vécue au parentat, chap. 4 (« Le fonctionnement du parentat : structures d'une cohésion familiale »), p. 744.
- Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 10 : Tableaux de filiation et schémas, chap. 20 (« Les enfants d'Hugues X et d'Isabelle d'Angoulême (1221-1296) »), p. 179.
- Les olim ou registres des arrêts rendus par la cour du roi (éd. Jacques Claude Beugnot), t. III : première partie 1299-1311, Paris, Imprimerie royale, (lire en ligne), XLVIII, p. 99-100 :
« Guiardus de Marchia, domicellus, in castellania de Archiaco »
1302, 31 mars, Parlement de Paris : Guy de la Marche, damoiseau, Pierre Audrant, son bailli et Aimery, son valet et prévôt à Archiac, sont condamnés, malgré un appel de Guy, à une amende de 500 livres pour avoir maltraité un sergent du roi venu de la part du sénéchal de Saintonge, déclarer nulle et illégale une proclamation par laquelle ils défendaient aux habitants de la châtellenie d'Archiac d'exporter aucune denrée. - Layettes du trésor des chartes (éd. Élie Berger), t. IV : de l'année 1261 à l'année 1270, Paris, Plon, (lire en ligne), no 5630 : Testamentum Hugonis de Lezigniaco, comitis Marchiæ, p. 413-415.1270, 1er février : Hugues [XII] de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême, seigneur de Fougères fait son testament. Il demande que toutes ses dettes soient payées. Il institue son fils, Hugues [XIII], héritier de ses biens et le constitue son successeur. Il demande que Yolande, sa fille aînée, reçoive le fief vicomtal d'Angoulême ou bien une rente de 100 livres et la somme de 1000 livres, desquelles seraient déduites 100 livres si elle épousait Renaud [III] de Pons qui lui a emprunté cet argent. Jeanne reçoit une rente de 100 livres, Marie et Isabelle, une rente de 60 livres. Il donne à son fils Guy 1000 livres qu'il assied sur le château d'Archiac avec ses dépendances qui doivent lui revenir à la mort de son oncle Guy [seigneur de Cognac]. Si cette seigneurie ne suffit pas, elles seront assises sur les terres qu'il tient de sa mère, Yolande de Bretagne, en France et en Champagne. Son épouse [Jeanne de Fougères] doit recevoir le château d'Ahun et les revenus qui lui reviennent assignés sur la Marche à l'exception des châtellenies de Crozant et d'Aubusson. Il demande que 200 livres soient distribuées à ses serviteurs qui ne partent pas avec lui, en fonction de leur mérite et de leur travail. Il demande que 250 livres soient remises au chevalier Pierre de Torçay à qui il les doit et qu'il reste en pleine possession de ce qu'il lui a donné. Il lègue une valeur totale de 151 livres à vingt-cinq établissements, 200 livres pour marier les jeunes filles, une rente de 10 livres à l'abbaye de Valence pour l'établissement d'une chapelle pour le salut de son âme et de celle de ses parents, de 60 livres et de 100 sous respectivement à Angoulême et à Lusignan pour fonder des anniversaires. Il laisse la garde de sa terre à son oncle, Geoffroy [Ier] de Lusignan [seigneur de Jarnac]. S'il venait à mourir avant la majorité de ses enfants, il demande que leur garde soit assurée par sa mère [Yolande de Bretagne] et si ce n'est pas possible, par son frère Guy [coseigneur du Dorat], et si aucun ne le peut, il sera assuré par le seigneur Aubert Sénéchal. Comme il a pleine confiance dans l'amour et la fidélité de son oncle, il le dispense de rendre compte de sa gestion mais en revanche, tout autre gardien devra rendre un compte semestriel. Il demande que le testament de son père soit accompli par ses exécuteurs et que le douaire de sa mère soit respecté. Il autorise ses exécuteurs à vendre des bois et des forêts à hauteur de 600 livres si c'est nécessaire pour accomplir ses legs. Il institue exécuteurs testamentaires son oncle Geoffroy, Hélie, abbé de Nouaillé, Pierre de Torçay, Aubert Sénéchal, Simon de Baudiment et maître Arnaud Faber.
- Daniel Bouges, « Sur les traces du château », Sud Ouest, 30/05/2018. (lire en ligne)
- Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 10 : Tableaux de filiation et schémas, chap. 17 (« Les Lusignan et la Bretagne (v. 1230-1314) »), p. 176.
- Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne), II : De la parenté vécue au parentat, chap. 4 (« Le fonctionnement du parentat : structures d'une cohésion familiale »), p. 635-636.
- Chartes et documents poitevins du XIIIe siècle en langue vulgaire (éd. Milan Sylvanus La Du), vol. 2, t. LVII : Archives historiques du Poitou, Poitiers, , no 415, p. 354-363.1297, 12 juin, Touvre : Hugues [XIII] le Brun, comte de la Marche et d'Angoulême et seigneur de Fougères fait un nouveau testament. Il demande que le testament de son père [Hugues XII], de sa mère [Jeanne de Fougères] et de son grand-oncle, Guy, seigneur de Cognac soit exécuté et que ses dettes soient payées. S'il venait à décéder sans enfants, il établit héritier universel son cousin Geoffroy [II] de Lusignan, seigneur de Jarnac. Si c'est impossible, il demande qu'il reçoive le tiers de ses biens, notamment le comté d'Angoulême et les châtellenies de Cognac, Merpins et Lusignan. Il demande que son épouse [Béatrix de Bourgogne], reçoive son douaire conformément à la coutume. Il déshérite son frère, Guy de Lusignan, et interdit qu'il reçoive quoi que ce soit de sa succession à l'exception des 1000 livres de rente attribuées par le testament de son père et la succession maternelle, selon la coutume de Bretagne, car il s'est toujours mal comporté envers lui et agit de toutes ses forces au détriment de son frère, en aidant ses ennemis mortels publiquement et notoirement. Si par hasard, Guy parvenait tout de même à entrer en possession de son héritage, il assigne 60 000 livres tournois à Geoffroy [II] dont la moitié sera pour lui et l'autre pour l'exécution de son testament, ce qu'il fait à cause des grands services que le père de Geoffroy, Geoffroy [Ier] de Lusignan, avait rendu à son père, [Hugues XII] et pour les grands services que Geoffroy [II] lui a rendu. Il demande que son frère soit contraint par le roi de France, Philippe [IV le Bel] à accepter son testament. S'il advenait que Geoffroy [II] meure sans descendants, tous ses biens devraient aller à son cousin Aymar de Valence. Si celui-ci n'avait pas non plus de descendants, les biens iraient au neveu du comte de la Marche, Renaud [IV] de Pons. À défaut, ici aussi, de descendants, les biens devraient revenir à son cousin issu de germain, Amaury [III] de Craon. S'il meurt sans descendants, Hugues [XIII] demande également que soient assignées à ses sœurs, Jeanne, veuve de Pierre de Joinville et Marie, comtesse de Sancerre, la part que leur attribue la coutume. Il lègue à sa nièce, Yolande de Pons, épouse de Foulques [II] de Matha, 5000 livres en accroissement de dot, à son chapelain, Pierre Faure, 60 livres de rente sur la châtellenie de Bouteville, à son chevalier, Aimery d'Archiac, 40 livres de rente sur la châtellenie de Bouteville puis sur les rentes assignées à sa tante, Isabelle, dame de Beauvoir, à sa soeur, Isabelle, moniale à Fontevraud, 100 livres. Il choisit comme lieu de sépulture l'abbaye de Valence à laquelle il laisse 15 livres de rente ou 195 livres en deniers pour célébrer son anniversaire. Il demande que son cœur soit enterré devant le maître autel de l'église des dominicains d'Angoulême dont il veut être le fondateur et patron et donne 500 livres tournois pour faire le premier ciboire de l'église. Il fait également des legs à vingt-et-un établissements religieux pour un montant total de 612 livres. Toutes les églises du diocèse d'Angoulême reçoivent 6 sous pour s'acheter 6 deniers de rente afin que son nom soit prononcé chaque dimanche dans les églises. Il laisse à Geoffroy [II], 5000 livres pour aller en Terre Sainte pour le salut de son âme au prochain passage Outremer qui aura lieu sur lesquelles 500 livres seront pour lui et 4500 pour qu'il puisse emmener avec lui quinze chevaliers et les entretenir pendant un an. Si Geoffroy ne peut ou ne veut y aller, les 5000 livres iront à son neveu, Foulques [II] de Matha et, à défaut, à un de ses chevaliers dans l'ordre suivant : Aimery d'Archiac, Jourdain de Lohert, Guillaume de Genetines, Pierre Constantin, Bouchard de Cornafou et à défaut de tous ceux-là, un chevalier choisi par ses exécuteurs testamentaires. Il supplie le roi de France, Philippe [IV le Bel] de garder, défendre, parfaire et accomplir son testament et il lui lègue son château de Chilly si le roi, en cas de contestation, fait exécuter ses dernières volontés. Il institue exécuteurs testamentaires, l'évêque d'Angoulême, l'évêque de Saintes, l'évêque de Rennes et son oncle, Guy de la Marche [seigneur de Couhé], à qui il laisse 100 livres à chacun et son chapelain Pierre Faure, ses clercs, maîtres Guillaume Faure et Pierre Rouleau, le dominicain Bos de Lille et le chevalier Aimery d'Archiac, à qui il laisse à chacun 50 livres. Il annule tous les autres testaments qu'il a pu faire et obtient les confirmations de ses exécuteurs testamentaires, du roi de France et de son oncle.
- Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 10 : Tableaux de filiation et schémas, chap. 32 (« La succession d'Hugues XIII (1283-1308) »), p. 191.
- J//407 (original, parchemin du début du XIVe siècle), Paris, Archives Nationales (no 9), :
« Universis presentes litteras inspecturis, Guydo de Leziniaco, comes Marchie et Engolisme, filius quondam domini Hugonis de Leziniaco, comitis dictorum comitatuum, et domine Johanne, uxoris sue, salutem et habere memoriam rei geste. Noverint universi presentes pariter et futuri quod cum dominus Hugo Bruni, frater meus, quondam primogenitus ac comes dictorum comitatuum, de novo deffunctus fecisset seu condidisset testamentum suum seu ultimam volumtatem si testamentum seu ultima volumtas de jure dici posset et deberet et in dicto testamento seu ultima voluntate me dictum Guydonem, fratrem suum, militis, in justis et falsis causis expressis exheredasset de facto licet de jure non posset dominos Gaufridum de Leziniaco et Ademarum de Valencia, milites, necnon Reginaldum de Ponte, nepotem meum dominum dicti loci et de Brageraco, filium domine Yolendis de Ponte, sororis mee primogenite, et quosdam alios, heredes suos instituendo sub certis condicionibus, gradibus et ordinibus in dicto testamento seu ultima voluntate contentis et expressis. Idem Reginaldus, nepos meus predictus, visa et audita iniquitate dicti testamenti seu ultime voluntatis, visis eciam auditis et intellectis singulis articulis qui continebantur in eo vel ea repudiavit expresse omne jus ac totalem successionem sibi nunc competentem vel que seu quod sibi vel suis heredibus racione dicti testamenti posset conpetere infuturum. Et dictum testamentum seu ultimam voluntatem tanquam iniqum seu iniquam contra dictum Gaufridum de Leziniaco me coram illustri rege Francie, racione dicti testamenti seu ultime voluntatis, impetentem et impedientem quantis potuit impugnavit. Propter quod, ego, dictus Guydo, comes dictorum comitatuum, affectans dicti Reginaldi nepotis mei comodum et honorem, volens eum remunerare de multis serviciis et beneficiis michi ab eodem nunc et aliis multipliciter impensis, cogitans insuper et advertens quod secundum ordinacionem et disposicionem ac ultimam voluntatem clare memorie domini Hugonis de Leziniaco, quondam genitoris mei, necnon aliorum progenitorum meorum et predecessorum meorum, ac eciam secundum generalem et notoriam consuetudinem patrie, si me contingeret decedere, quod absit, sine heredibus ex carne mea legitime descendentibus, idem Reginaldus nepos meus sicut proximior masculus de genere meo debebat michi succedere et universalis meus heres esse, volo et concedo exnunc ut extunc et extunc ut exnunc donacione et concessione facta pure et irrevocabiliter inter vivos quod si continguat me dictum Guidonem mori, quod absit, sine legitimis heredibus, ex carne mea descendentibus, comitatus mei predicti ac alia mea totalis hereditas paterna et materna ad dictum Reginaldum, nepotem meum, ac suos heredes legitimos ex carne sua descendentes libere et absque aliqua difficilitate post meum obitum revertantur, et quod idem Reginaldus vel heredes sui tanquam heredes universales michi succedant in ipsis, salva tamen michi quantum ad legata facienda de bonis meis predictis mobilibus vel inmobilibus ad pias causas et meis servitoribus, testamenti libera factione. Et quod nichilominus donare, legare seu relinquere possim causa mortis vel inter vivos quibuscunque personis volvere usque ad summam mille quingentarum librarum rendalium sive sit in fortalicus vel in terra plana cum omni alta et bassa justicia alium tamen heredem preterquam dictum Reginaldum vel heredes suos michi instituere non potero nec ultra summam predictam de bonis meis alienare preter de qui faciendo legata meis servitoribus et ad pias causas pro anima mea et parentum meorum quia quantum ad ista michi retineo et reservo plenam et liberam potestatem, reservo eciam quod in illum casum supradictum videlicet quod si me contigerit mori, quod absit, sine heredibus ex carne mea legitime descendentibus, domina Yolandis, soror mea, mater dicti Reginaldi habeat in bonis meis predictis si michi supervixerit usumfructum. Ita quod post mortem ipsius Yolendis et meam si sine legitimis liberis me decedere continguat omnia bona mea mobilia et inmobilia ad dictum Reginaldum nepotem meum et heredes suos legitimos ex carne sua descendentes legitime veniant et integre devolvantur nichil michi retinens aut reservans preterquam que superius sunt expressa. Et si continguet, quod absit, me aliquo tempore in testamento meo seu aliqua ultima voluntate alium vel alios heredes michi instituere preterquam, dictum R[eginaldum] vel heredes suos legitimos seu aliter quia supradictum est causa mortis vel inter vivos de bonis meis ordinare vel quolibet genere contractus alienare nolo quod valeat seu habeat alicujus roboris firmitatem set pocius sit nullum et irritum et pro nullo irrito et infecto totaliter habeatur quicquid per me seu per alum nomine meo posset contra tenorem presentis littere et contenta in eis attemptari de jure seu de facto alicujus juris vel ingenii fulcimento. Et hec omnia et singula superius expressa promisi dicto Reginaldo presenti et sollempniter stipulanti et adhuc promitto servare, tenere et in contrarium aliquatenus non venire sub pena mille librarum parvorum turonensium a me dicto Guydone apposita et promissa dicto R[eginaldi] et ab eodem R[eginaldem] sollempniter stipulata et sub obligacione omnium bonorum meorum quam penam ego, dictus Guydo, conmittere volo et solvere et reddere, promitto dicto R[eginaldo] et suis heredibus et successoribus ex carne sua legitime descendentibus tociens quociens de jure vel de facto contra premissa vel aliqua de premissis aliquid attemptarem, qua pena conmissa exacta et soluta sive non convencio, obligacio et promissio predictis rata manebunt et in suo debito robore perdurabunt, renuncians in hoc facto excepcioni, doli, fori et infactum de una alto et altero scripto seu minus aut magis scripto quia acto restitucioni generali vel speciali in integrum vel in partem omni juri legi vel consuetudini, statuto seu privilegio pape, regis, seu cujuslibet principis, editis vel edendis, dicentibus volentibus aut concedentibus ne de futura successione pactum seu promissio possint fieri sive sint de rebus feodalibus vel non sive patiscens vel promittens tempore pacti seu promissionis habeat possessionem, bonorum suorum vel non sive fuerit receptus ad fidem vel ligenciam dominorum a quibus movent bona sua vel non sive paciatur controversiam super ipsis bonis vel non et juribus dicentibus generalem renunciacionem non valere nisi quatenus expressa fuerit seu inmensam aut inofficiosam donacionem non valere nisi fuerit infirmata et omni actioni et excepcioni cujuslibet ingratitudinis et condicionis sine causa vel ob causam et omnibus aliis racionibus, actionibus, excepcionibus, deffensionibus et allegacionibus juris canonici et civilis, usus et consuetudinis ac statuti per quas seu earum alteram presens pactio, convencio, promissio et obligacio possent in toto vel parte revocari, mutari, destrui vel infringi et hec omnia et singula promisi et adhuc promitto servare et tenere fide a me prestita nomine juramenti in manu discreti viri magistri Arnaldi Leotardi, canonici Engolisme ac clerici et consiliarii mei dicti Guydonis ac dicti Reginaldi comissarii quantum ad predicta audienda Jacobi de Sachi tenentis sigillum senescallie Xanctonensis apud Paracollum pro illustrissimo rege Francie constitutum cui magistro Arnaldo predicto presbitero supplicavi ut presentem litteram sigillo predicto faceret sigillari. Ego vero predictus magister Arnaldus qui premissa et singula audivi a dicto Guydone ipsum Guydonem ad premissa perpetuo servanda et tenenda pro judicium curie dicti domini regis sentencialiter condempnavi et sigillum predictum presentibus litteris apponi feci in testimonium premissorum. Quibus litteris ego dictus Jacobus tenens sigillum predictum ad relacionem dicti magistri Arnaldi qui vice mea et meo nomine premissorum omnium et singulorum confessionem a dicto Guydone audivit et ipsum ad omnia et singula premissa servanda mediante judicio curie dicti domini regis sentencia condempnavit sigillum prefati domini regis predictum apposui in testimonium veritatis. Datum apud Engolismem, presentibus dominus Aymerico Veryaudi et Guillermo Bompardi presbiteris testibus ad omnia premissa vocatis et rogatis die lune post octabas festi beati Andree apostoli, anno Domini millesimo trecentesimo tercio. »
1303, 9 Décembre, Angoulême : Guy de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême et seigneur de Fougères, parce que son neveu, Renaud [IV] de Pons, avait refusé la succession de son frère, Hugues [XIII] le Brun, à son exclusion, et après sa victoire devant le roi de France, contre son cousin, Geoffroy [II] de Lusignan, pour le remercier de son soutien et de ses démarches, l'institue héritier universel, à l'exception de 1500 livres de rente pouvant être assignées à diverses causes, en précisant que s'il venait à mourir sans héritiers, sa sœur Yolande de Lusignan devrait avoir l'usufruit de ses terres jusqu'à sa mort où elles reviendraient alors à son fils. - Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 10 : Tableaux de filiation et schémas, chap. 22 (« Le sous-lignage de Jarnac »), p. 181.
- Geoffroy II de Lusignan (v. 1268-nov . 1306), seigneur de Jarnac, de Châteauneuf et de Château-Larcher.
- Étienne II de Sancerre (ap. 1259-1303/06), époux de Marie de la Marche (v. 1267-ap. 1312).
- Les olim ou registres des arrêts rendus par la cour du roi (éd. Jacques Claude Beugnot), t. III : première partie 1299-1311, Paris, Imprimerie royale, (lire en ligne), XXXII, p. 134-135.1304, 1er juillet, Parlement de Paris : Le Parlement de Paris avait été saisi par Guy de la Marche, frère d'Hugues [XIII] le Brun, déshérité par son testament, par Geoffroy [II] de Lusignan [seigneur de Jarnac], chevalier, héritier selon le testament, et par Étienne [II], comte de Sancerre, en vertu des droits de son épouse, Marie de Lusignan. La sentence déboute le seigneur de Jarnac et le comte de Sancerre de leurs prétentions et admet Guy de la Marche à faire hommage pour les comtés de la Marche et d'Angoulême et leurs dépendances.
- Actes du parlement de Paris : de l'an 1254 à l'an 1328 (éd. Edgard Boutaric), t. 2 : 1299-1328, Paris, Henri Plon, (lire en ligne), no 3251, p. 261er juillet : Mercredi octave de la Nativité de Saint-Jean-Baptiste.
- Istore et croniques de Flandres : d'après les textes de divers manuscrits (éd. Joseph Kervyn de Lettenhove), t. Ier, Bruxelles, Hayez, (lire en ligne), chap. XIV (« Gui de Dampierre »), p. 279.
- Istore et croniques de Flandres : d'après les textes de divers manuscrits (éd. Joseph Kervyn de Lettenhove), t. Ier, Bruxelles, Hayez, (lire en ligne), chap. XIV (« Gui de Dampierre »), p. 280.
- Recueil de documents historiques, pour la plupart relatifs au Poitou et aux provinces voisines, réunis et copiés par Jean Besly (XIIe – XVIIe siècle), t. II (manuscrit latin, copie du XVIIe siècle, d'après original parchemin : AN, J//407, n°10), Paris, BnF, coll. « Dupuy » (no 805), xviie siècle (lire en ligne), fo 91 ro–92 ro :
« In nomine sancte et individue Trinitatis, amen. Ego, Guido de Leziniaco, conmesa Engolisme et Marchie, dominusque Faugeriarum, volens et quogitans de supremis, et quod nichil in rerum natura sit quod perpetuo stare possit, meum condo testimonium seu ultimam voluntatem meam quam volo quod valeat jure testamenti seu codicillorum seu alterius ultime voluntatis et que de jure et consuetudine patrie valere possit et debeat. In primis cum pro heredis substitucione testamentum vires accipiat dominam Yolendam, sororem meam primogenitam, matrem Reginaldi de Ponte, domini dicte loci, nepotis quidem mei, heredem mihi substituo, in omnibus bonis meis sibi que dilectum Reginaldum, nepotem meum, filium quem suum, fidei comissoria substitucione heredem substituo, volens, rogans et fidei ipsius sororis heredisque mee committens, ut tota hereditas mea a pleno jure, salvis legatis et fidei commissis debitis et emendis meis et parentum meorum dequibus inferius ordinabo, volens et percipiens quod debita mea et parentum meorum, videlicet patris et matris, avorum et abavorum, paternorum et maternorum plene et integre persolvant et emende fiant per executores meousb inferius annotatos, per quos et a quibus volo teneri et explectari et possideri toutamc terram meam ubicumque sit sine per aliousd nomine et mandato eorum et fructum per eos vel mandatum suum inde levari usque qua execucio hujus testamenti mei seu ultime voluntatis mee plenarie et integre fuerit ad impleta. Quibus executoribus et eorum quilibet cedo et mando dono actiones et jura mihi competencia et competituri ad versus quoscumque ex quibuscumque causis et rebus, et volo ut statim post mourteme meam possessionem terre mee ad prendant per se et per alium seu aliousf auctoritate propria sine juris et hominis offensa et eciam quod ipso memento ad eos dicte terre possessio devolvatur. Et si dicta soror heres mea nollet vel differret facere homagia dominis a quibus terra teneo propter quod exsecucio testamenti mei retardaretur, volo et ourdinog quod dictus Reginaldus substitutus homagium faciat in pena inpena matris differentur vel facere nolenter homagium seu executionem meam inpedientis toutah hereditas statim devolvatur ad eum in quem casum heredem mihi instituto predictum sororem meam predictam matremque ipsius Reginaldi executione retractante meam vel inpediente proursusi exclusa. Et eciam volo et precipio quod ubi dicta sourorj mea et Reginaldus, heres instituti ut supra, differrent facere homagia vel executionem meam qualiter cumque impedirent vel facere retractarent quod dominus rex Francie habeat decem milia libras monete currentis pro quo adjuvandum executoribus meis vel eorum quolibet in executione testamenti mei compellendum et protollendum impedimentis quibuscumque, ubicumque opositis et oponendis ne mea executio compleatur quas in illum casum volo quod dominus rex habeat et percibiatk de terra mea et quod eam ad manum suam teneat et fructus inde omnino percipiat absque alia recredentia facienda quousque debitis libris sit eidem plenariem satisfactum. Item, do dilecto meo domino Ebloni de Thonnai, militi, in recompensacione servicii mei prestiti ab eodem viginti libras, videlicel decem in blado in aera de Tanai et alias decem in pedagio de Serune reddendas eidem in perpetuum pro se et suis heredibus annis singulis in festo Assumptionis Beate Marie pro me et meis heredibus. Item do et lego sorori mee, moniali de Fonte Ebraudi, centum libras annis singulis quo ad vitam suam reddendas in festo Sancti Michaelis apud Fougeres. Item do et lego pro puellis maritandis duo milia librarum quas volo quod sunt de terra mea. Item do et lego sex milia libarum ecclesiis Xantonensis diocesis et Engolismensis diocesis quas volo qualiter quod executores mei testamenti dividant prout eis videbitur ad salutem anime mee et pro onera his testamenti seu ultime voluntatis pourtandism do et lego exsecutoribusn meis infra scriptis mileo libras semel solvendas. Item, do et lego Petro Andraudi, clerico meo, centum libras semel solvendas pro servicio a dicto clerico mihi impenso. Item, do et lego omnibus servitoribus meis centum libras semel solvendas quos per executores meos predictis dividantur. Item lego ecclesie de Valence, Pictaviensis diocesis, ubi eligo sepulturam meam centum libras semel solvendas. Item do et volo et ordino quod de meis omnibus bonis mobilibus, executores mei ero faciant et erogent pauperibus prout eis secundum Deum pro salute anime mee videbitur expedire. Et volo quod omnis donacionensp et legata a me factas quoque modo censeantur firmiter observentur et per meos heredes et executores infra scriptos. Executores meos facio et ordino dominum Guillelmum, Dei gracie episcopum Engolisme, et dominum Oliverium, Dei paciencia abbatem in Sancti Philippi Angelicensemq et discretousr viros dominum Petrum Bondeti, magistrum scolasticum Engolisme et magistrum Arnaudum Gunlaudi, canonicum ejusdem loci. Et ad hoc quod hujus testamenti seu mea ultima voluntas valeat in posterum, sigillum meum apposui in testimonium premissorum, supplicans domino Guillelmo de Entram, speriteros, et domino Jahaquobo de Sancto Lupo et Guillelmo de Manta, capellanis excellentissimi principis domini Johannis ducis Britannie, in sigilla sua in testimonium premissorum ducant apponendum. Stestibust voquatisu dominum Aimericum Poupardi militem, dominum Fulconem Ribole et plures aliousv. Actum die martis ante festum Beati Michaelis, ano inquastis, ante Insulam, partibus Flandrensis decem milia qua sunt regis ut super sunt sub sigillo. Actum ut supra anno Domini M° CCC° quarto. »
1304, 24 Septembre, Au camp devant Lille : Guy de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême et seigneur de Fougères, fait son testament. Il institue sa sœur aînée, Yolande de Lusignan, mère de Renaud [IV] de Pons, héritière universelle. Il demande que ses dettes, celles de son père [Hugues XII], de sa mère [Jeanne de Fougères], de son grand-père [Hugues XI] et de son arrière-grand-père [Hugues X] soient réglées et que ses exécuteurs testamentaires perçoivent à cette fin tous les revenus de sa terre jusqu'à ce qu'elles soient entièrement payées. Il lègue 20 livres au chevalier Ebles de Tonnay, pour ses services, 100 livres de rente à sa soeur, Isabelle de Lusignan, moniale à Fontevraud, sur la forêt de Saint-Michel à Fougères, 2000 livres pour marier les jeunes filles de ses terres, 6000 livres à diviser entre les différentes églises des diocèses de Saintes et d'Angoulême pour le salut de son âme, 1000 livres à ses exécuteurs, 100 livres à Pierre Andraud, son clerc, pour ses services et 100 livres à partager entre tous ses serviteurs. Il choisit d'être enterré à l'abbaye de Valence et lui assigne la somme de 100 livres. Il institue exécuteurs testamentaires l'évêque d'Angoulême, Guillaume [III de Blaye], Olivier, abbé de Saint-Jean d'Angély, Pierre Bondet, maître de l'école d'Angoulême, et maître Arnaud Gunlaud, chanoine d'Angoulême. - J//374 (original, parchemin du début du XIVe siècle), Paris, Archives Nationales (no 3) :
« Universis presentes litteras inspecturis, Guyardus de Leziniano, comes Marchie et Engolisme, et Poncius de Castellione, dominus ejusdem loci, illustris domini nostri, regis Anglie et ducis Aquitanie miles, et pro eodem senescallus Xantonensis, in terris ducatus Aquitanie, salutem et tenere firmiter infrascripta. Ad notitiam deveniant singulorum quod nos, prefatus comes et Poncius, non de malis in aliquo cogitante, sed de nostra sciencia et animis benivolis nostris, non ab aliquibus seu per aliquos subornati, sed ex nostris voluntatibus utriusque nostrum, nos, dictus comes, pro nobismet, et nos, dictus Poncius, vice, loco et nomine domini nostri regis Anglie, inter nos ordinacionem componimus que sequitur in hunc modum : In primis, quantum ad partem nostram, dicti comitis, nos, dictus, cum dicto Poncio, pro dicto domino nostro rege Anglie, pepigimus et ordinamus quod si dictus Poncius per se, vel par alium, cum dicto domino nostro rege Anglie possit tantum facere, trachare, procurare, aut alias inpetrare quod idem dominus noster, rex Anglie, dat nobis et conferat et in pocessetionema coroporalem ponat castrum et villam Xantonarum, cum omnibus fortaliciis, justiciis, tributis et deveriis et rebus aliis quibuscumque alte et basse senescallia Xantonensi institutis, dicto domino nostro regi Anglie, contingentibus quoquomodo, quod nos, dictus Poncius, nos tractaturos, impetraturos et procuraturos cum dicto domino nostro, rege Anglie, in fide militari promittimus omnimodo posse nostro, rege Anglie, pro istis negociis pertrachandis, quibus expeditis, per dictum Poncium cum dicto domino nostro rege Anglie, nos, dictus comes, in perpetuum eidem dicto domino nostro, regi Anglie, ut bene marito, concedimus et donamus castra et castellanias de Compnac et de Merpis, cum omnibus justiciis, honoribus, deveriis, redditibus et pertinenciis earumdem nobis, dicto comiti, contingentibus, aliquatenus contingere potentibus et debentibus in eisdem et ulterius, si contingat, quod absit, in posterum, dictum dominum nostrum, regem Anglie, aut alium loco sui, guerram habet cum rege Francie, aut cum personis aliis quibuscumque, nos, dictus comes, eundem quoadjuvare promittimus in quantum poterimus, gentibus, corporibus et de bonis, et plus tradere, deliberare totius comitatu Engolisme nostra fortalicia quantum ad hoc, et hiis factis, quocienscunque nos, dictum comitem, in voluntate Dei, contingerit tributum solvere naturale, nos, dictus comes, dicto domino nostro, regi Anglie, premissa castrum et villam Xantonatum, ballias cum pertinenciis ut sua relinquimus et quiptamus nobis aut nostris retinentes eciam in premissis quod premissa omnia et singula nos, dictus comes per juramentum nostrum super hiis a nobis prestitum et sub obligacionibus omnium rerum nostrarum, premissa fideliter servaturos ; et ulterius, nobis, dicto comite, elapso de medio vite nostre, dicto domino nostro, regi Anglie, comitatum nostrum Engolisme cum pertinenciis ejusdem legamus, donamus, relinquimus et quistamus et garire promittimus, sub obligacionibus supra dictis. Et ut hec cercius habeantur, nos, dictus comes, presentibus litteris sigillum nostrum proprium duximus apponendum in testimonium veritatis. Datum Xantonis, die martis, in festo apostolorum Petri et Pauli, anno Domini M° CCC° quinto. »
1305, 29 juin, Saintes : Guy de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême, et Pons de Castillon, sénéchal de Saintonge pour le roi d’Angleterre, Édouard [Ier], passent un accord par lequel ce dernier remet à Guy le château et la ville de Saintes avec toutes les forteresses, les justices, les devoirs ainsi que la haute et basse sénéchaussée de Saintonge en échange des châtellenies de Cognac et de Merpins. Il promet que si Édouard entre en guerre avec le roi de France [Philippe IV le Bel], il l'aidera de tout son pouvoir. Enfin, il l'institue héritier pour le comté d'Angoulême. - Dreux III de Mello, époux de Eustachie de Lusignan (v. 1250-1270), elle-même demi-sœur de Geoffroy II de Lusignan (v. 1268-1306).
- Chartrier de Pons (éd. Georges Musset), vol. II, t. XXI : Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, Paris-Saintes, (lire en ligne), XXII, p. 65-66.1308, 13 avril, Touvre : Guy de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême et seigneur de Fougères, institue Hélie [II] Rudel, seigneur de Pons et de Bergerac, fils de son neveu Renaud [IV], héritier de ses comtés et ses baronnies.
- Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 10 : Tableaux de filiation et schémas, chap. 52 (« La succession de Guy de Lusignan, comte de la Marche (1308-1316) »), p. 211.
- Cartulaire de l'évêché de Poitiers ou Grand Gauthier (éd. Louis Rédet), t. X : Archives historiques du Poitou, Poitiers, Oudin, (lire en ligne), no 94, p. 141-143 :
« Quia tota terra comitis Marchie erat in manu regis »
1308, 28 novembre : Acte de la saisie, au nom de l'évêque de Poitiers, du château et de la châtellenie de Lusignan, après la mort du comte de la Marche, et du refus que firent les châtelains et gardes du château d'en donner les clefs, parce que la terre était entre les mains du roi. - Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne [PDF]), p. 611
- Mars 1309 : Abandon de droits. Rente de 6800 livres tournois et usufruit des comtés de la Marche et d'Angoulême ainsi que des seigneuries de Lusignan, de Fougères et de Porhoët.
- Recueil de documents historiques, pour la plupart relatifs au Poitou et aux provinces voisines, réunis et copiés par Jean Besly (XIIe – XVIIe siècles), t. II (manuscrit latin, copie du XVIIe siècle d'après original perdu), Paris, BnF, coll. « Dupuy » (no 805), xviie siècle (lire en ligne), fo 93 ro–94 ro :
« In nomine Patris, et Filii et Spiritus Sancti, amen. Ego Hyolendis de Leziniaco comitissa Marchie et Engolisme, dominaque Fulgeriarum, erga corpore, sed Dei grata sana mente, et in felici memoria constituta, cupiens quamdiu vivens in membris corporeis quies, humane conditionis inevitabile debitum prevenire, cum dicatur quod nihil certius morte, et nihil incertius hora mortis. Id circo testamentum meum ultimum sive codicillum, seu meam ultimam voluntatem condo et facis, ac de bonis meis in modum qui sequitur, ordino et dispono. In primis volo et jubeo quod emende mee fiant plenarie, et debita et legata mea per manus executorum meorum inferius nominandorum integra persolvantur. Item volo et facio Heliam Rudelli dominum de Ponte et de Bragerico universalem heredem meum, et si contingeret ipsum deccedere sine herede ex carne sua legitime procreato, Johannam sororem suam sibi substituo. Item relinquo jure institutionis dicte Johanne, sorori dicte Helie Rudelli, centum libras renduales et in ipsis ipsam heredem instituo, et ipsam de dictis centum libris rendualibus contentam esse volo. Item relinquo et lego Roberto de Mastacio, nepoti meo, castrum meum et castellaniam de Palacio cum omnibus reditibus et exitibus, proventibus, et cum omnibus aliis pertinentiis quibuscumque. Item volo quod post mortem carissime amice mee domine de Bellavilla, dictus Robertus habebat et percipiat omnes redditus quoscumque dicta avia mea habet et percipit in villa de Nantes et pertinentiis ejusdem, et volo quod de premissis sit contentus, si premissa valeant sexcentas libras renduales, sin autem, volo quod illud quod defecerit per heredem meum universalem in locis propinquioribus ipsi castra de Palacio usque ad summam sexcentas libras Turonensium rendualium assignentum eidem Roberto et ejus heredibus ex carne sua legitime procreatis in perpetuum. Et si dictus Robertus decederet sine liberis ex carne sua legitime procreatis sibi substituo Joannam, sororem suam neptemque meam. Item eligo sepulturam meam apud Pontem in ecclesia fratrum predicatorum de Ponte in choro ante magnum altare et ubicumque me mori contigerit, volo ibi honorifice apportari, si commode possit fieri, et volo et precipio et heredes meos condemno ut ibidem sepulturam meam faciant secundum statum et conditionem persone mee. Item lego conventui fratrum predicatorum de Ponte viginta libras renduales pro anniversario meo ibidem bis in anno perpetuo sollemniter faciendo, vel duodecies viginti libras semel ad emendum dictas viginta libras renduales, et volo quod heredes mei solvant anno quolibet dictis fratribus dictas viginta libras renduales quousque solverint dictas ducenti quadraginta libras semel, et volo et precipio, quod duo fratres presbiteri dicti ordinis in dicti ecclesia de Ponte celebrem pro salute anime mee et domini Helie Rudelli quondam domini mei defuncti et parentum meorum. Item lego et instituo in hospitali novo de Ponte duas capellanias, quarum cuilibet lego quatuordecim libras renduales Turonenses quousque pecuniam ad ipsos emendendas solverint universalis heres meus. Item lego Mathie domine de Brageriaco nepti mee quadrigentas libras renduales ad vitam suam dumtaxat, si contingerit Heliam Rudelli, nepotem meum, maritum suum, premori sine herede ex propria carne sua legitime procreato, quas sibi assigno habendas et percipiendas ab eadem in terra, quam dedi eidem Helie, ut supra, et si predicta Matha domina de Brageriaco aliqua causa vel aliquo impedimento non potuerit habere dictas quadrigentas libras renduales in terra Brit[tannie] quam dedi Helie Rudelli, nepoti meo, marito dicte Mathie, volo quod ipsa habeat recurum ad omnem aliam terram meam de Britannia, excepti terra quam dedi et legavi predicto Roberto de Mastacio, et quod dicte quadrigentas libras sibi assignentur in alia terra mea Britannie, in loco competenti. Item lego domine Isabelli de Marchie sorori mee moniali de Fonte Ebraudi centum libras renduales ad vitam suam habendas et percipiendas ab eadem in terra mea de Fulgeriis in nativitate beate Marie Virginis anno quolibet in dicta terra mea de Fulgeriis. Item lego in retributionem servitiorum mihi fideliter impensorum primo domino Rampnulpho Bruni, militi meo, ducentas libras, semel. Item domino Fulcaudo de Rupe, militi meo, quadragintas libras, semel. Item cum ego promiserium et dederim dilecto et fideli consanguineo meo, domino Fulcaudo de Archiaco, militi, mille ducentas libras turonenses in emendationem centum libras rendualias pro gratis et liberabilibus servitis ab eodem mihi impensis, ego per dictam donationem confirmo, approbo et ratifico. Item lego Helie Rudelli, nepoti meo, omnia jocalia tam paterna, quam materna, exceptis capellis et coronis. Item volo et ordino quod dolia magna et parva arche et lecti et omnia alia supellectilia, versalamento excepto, que sunt in domo nostra de Corarillo, ibi remaneant. Item lego duobus nobilibus transformantibus pro apparatu ipsorum, et pro morando ibidem pro annum mille libras semel, quos eligo si ire voluerint dominum Rampnulphum Bruni, militem meum, et Guillelmum Raubri, militem meum. Item lego Ademaro, filio domini Fulcaudi de Archiaco, quadragintas libras semel. Item Hyolendi, quondam filie domini Oliverii de Autrone, quadragintas libras semel. Item Durando, codurerio meo, viginta libras semel. Item lego Ioanni de Mastacio, nepti mee, quendam capellum de meis et quadrigentis libras semel. Item volo et ordino quod hoc testamentum meum ultimum seu voluntas ultima adimplectus, prout superius est ordinatum, et nobilis vir dominus Amaneius, dominus de Lebreto, sit protector et defensor predicti testament mei seu mee ultime voluntatis facio et ordino discretas viros dominos Simonem de Archiaco, venerabilem decanum Xantonensis, et Guillelmum Verjaudi, venerabilem cantorem ecclesie Dauratensis, dominum Fulcaudum de Archiaco, militem, dominum Guillelmum Benedicti, legum professorem, magistrum Arnaldum Baston, canonicorum Angolismensem, et quemlibet eorum in solidum supplicans venerando patri in Christo domino Guillelmo Dei et apostolici sedis gratia venerabili episcopo Xantonensi et predicto domino Simoni de Archiaco, venerabili decano Xantonensi, et magistro Petro Serrotini, clericis, custodi sigilli senescallie Xantonensis super Pontem Xantonem constituto, pro illustri domino nostro Francorum rege et aliis, et executoribus meis, vel huic meo presenti testamento, vel dicti domini epsicopus et decanus sigilla sua, et dictus magister Petrus sigillum predictum dicti domini nostri regis et dicti executoris mei sigilla sua una cum sigillo meo proprio dignentur aponere in robur et perpetuum testimonium omnium premissorum. Nos vero predicti episcopus et decanus et Petrus Perrotini et executores predicti sigilla predicta huic presenti testamento ad supplicationem et requisitionem dicto domina Hyolendis, una cum sigillo ipsius domine duximus apponendum in robur et perpetuum testimonium omnium premissorum. Acta sunt hec ut premittantur testibus presentibus a vocatis specialiter et rogatis, domino Fulcaudo de Archiaco, milite, magistro Arnaldo Bastonis, canonico Engolsimensi, Joanne Soriderii, clerico, Guillelmo Rauba, valeto, Helia de Aumagna, domicello, fratre Michaele, canonico de Corona, presbitero, Coleno de Arlevilla, Richardo Augustang et Johanne Dehardi. Datum die Lune ante festum Assumptionis beate Marie Virginis anno domini millesimo trecentesimo decimo quarto. »
1314, 12 août : Yolande de Lusignan, comtesse de la Marche et d'Angoulême et dame de Fougères fait son testament. Elle demande que toutes ses amendes, ses dettes et ses legs soient payés. Elle institue héritier universel son petit-fils, Hélie [II] Rudel, seigneur de Pons et de Bergerac et, s'il vient à décéder sans descendants, sa sœur, Jeanne de Pons [comtesse de Périgord], à qui elle laisse une rente de 100 livres. Elle lègue à son petit-fils, Robert [III] de Matha, le château et la châtellenie du Pallet ainsi que les revenus que sa grand-mère [Yolande de Bretagne] percevait sur la ville de Nantes après la mort de sa tante et très chère amie, [Isabelle de Lusignan], dame de Belleville. Elle demande qu'il se contente de tout cela, si le montant s'élève à 600 livres où alors que le restant lui soit attribué dans les lieux proches de la châtellenie du Pallet. Si Robert n'a pas de descendance, son héritage ira à sa sœur, Jeanne de Matha. Elle choisit d'être enterrée dans l'église de Pons devant le grand autel et demande que son corps y soit apporté avec pompe et que sa tombe soit édifiée selon le statut et la condition de sa personne. Elle lègue 240 livres aux franciscains de Pons pour que deux frères célèbrent son anniversaire et celui de son mari, Hélie [Ier] Rudel, seigneur de Pons, une rente de 14 livres tournois pour établir deux chapellenies dans le nouvel hôpital de Pons, 400 livres à l'épouse de son petit-fils, Mathe [d'Albret], dame de Bergerac, au cas où son mari mourrait sans descendance, une rente viagère de 100 livres à sa sœur, Isabelle de Lusignan, moniale de Fontevraud, à prendre sur la seigneurie de Fougères, à son chevalier Ranulf Brun, 200 livres, à son chevalier Foucault de la Roche, 40 livres. Elle confirme la promesse de 1200 livres tournois qu'elle avait faite à son cousin, le chevalier Foucault d'Archiac. Elle lègue à son petit-fils, Hélie [II] Rudel, tous les joyaux maternels et paternels, à l'exception des couronnes et des chapels, à Aymar [IV], fils de Foucault d'Archiac, 40 livres, à Yolande, fille d'Olivier d'Autrone, 40 livres, à Durand, son couturier, 20 livres. Elle institue Amanieu [VII], seigneur d'Albret, protecteur et défenseur de son testament. - Janvier 1309 : Abandon de droits. Rente de 1200 livres tournois et versement d'une somme de 10000 livres tournois.
- Janvier 1310 : Abandon de droits. Somme de 1000 livres tournois et acquisition des châtellenies de Couhé et de Peyrat.
- Février 1309 : Abandon des droits. Rente de 1000 ou 1600 livres tournois.
- Clément de Vasselot de Régné, « Un succès méconnu des derniers Capétiens : l’annexion des domaines des Lusignan et l’usage du concept de lèse-majesté (1308-1327) », Revue historique, no 692, , p. 833-858. (lire en ligne)
- Inventaires et documents publiés par ordre de l'Empereur : Collection de sceaux (éd. Louis Douët d'Arcq), t. I, Paris, Henri Plon, (lire en ligne), no 2640 : Lusignan (Gui de), Varlet, sire d'Archiac (1292), p. 645.
- SIGILLA : base numérique des sceaux conservés en France, « Guy de Lusignan - sceau - Seigneur d'Archiac - 1292 », sur sigilla.irht.cnrs.fr, Cnrs / IRHT.
- Inventaires et documents publiés par ordre de l'Empereur : Collection de sceaux (éd. Louis Douët d'Arcq), t. I, Paris, Henri Plon, (lire en ligne), no 2640 bis : Lusignan (Gui de), Varlet, sire d'Archiac (1292) / contre-sceau, p. 645.
- SIGILLA : base numérique des sceaux conservés en France, « Guy de Lusignan - sceau du secret », sur sigilla.irht.cnrs.fr, Cnrs / IRHT.
- Inventaires et documents publiés par ordre de l'Empereur : Collection de sceaux (éd. Louis Douët d'Arcq), t. I, Paris, Henri Plon, (lire en ligne), no 847 : Gui ou Guiart de Lusignan, Comte d'Angoulême et de la Marche (1304), p. 400.
- SIGILLA : base numérique des sceaux conservés en France, « Guy de Lusignan - sceau - Comte de la Marche - 1304 », sur sigilla.irht.cnrs.fr, Cnrs / IRHT.
- Inventaires et documents publiés par ordre de l'Empereur : Collection de sceaux (éd. Louis Douët d'Arcq), t. I, Paris, Henri Plon, (lire en ligne), no 847 bis : Gui ou Guiart de Lusignan, Comte d'Angoulême et de la Marche (1304) / revers, p. 400.
- SIGILLA : base numérique des sceaux conservés en France, « Guy de Lusignan - sceau revers - Comte d'Angoulême », sur sigilla.irht.cnrs.fr, Cnrs / IRHT.
- Inventaires et documents publiés par ordre de l'Empereur : Collection de sceaux (éd. Louis Douët d'Arcq), t. I, Paris, Henri Plon, (lire en ligne), no 848 : Autre (1308), p. 400.
- Sigillographie du Poitou jusqu'en 1515 : étude d'histoire provinciale sur les institutions, les arts et la civilisation d'après les sceaux (éd. François Eygun), Poitiers, Société des Antiquaires de l'ouest, , no 449, p. 225 & pl. XVI.
- Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 3 : Annexes 3 à 6 (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 4 : Catalogue des sceaux de la famille de Lusignan, chap. II (« Comtes de la Marche et d'Angoulême / Guy de Lusignan / sceau [1308] »), p. 300-301.
- SIGILLA : base numérique des sceaux conservés en France, « Guy de Lusignan - sceau - Comte de la Marche - 1308 », sur sigilla.irht.cnrs.fr, Cnrs / IRHT.
- Recueil de documents historiques, pour la plupart relatifs au Poitou et aux provinces voisines, réunis et copiés par Jean Besly (XIIe – XVIIe siècle), t. II (manuscrit latin, copie du XVIIe siècle, d'après original parchemin : AN, J//407, no 10), Paris, BnF, coll. « Dupuy » (no 805), xviie siècle (lire en ligne), fo 92 ro.
- Inventaires et documents publiés par ordre de l'Empereur : Collection de sceaux (éd. Louis Douët d'Arcq), t. I, Paris, Henri Plon, (lire en ligne), no 848 bis : Autre (1308) / revers, p. 400.
- SIGILLA : base numérique des sceaux conservés en France, « Guy de Lusignan - sceau revers - Comte d'Angoulême », sur sigilla.irht.cnrs.fr, Cnrs / IRHT.
- Inventaires et documents publiés par ordre de l'Empereur : Collection de sceaux (éd. Louis Douët d'Arcq), t. I, Paris, Henri Plon, (lire en ligne), no 849 : Petit sceau (1308), p. 400.
- SIGILLA : base numérique des sceaux conservés en France, « Guy de Lusignan - petit sceau - 1308 », sur sigilla.irht.cnrs.fr, Cnrs / IRHT.
- Inventaires et documents publiés par ordre de l'Empereur : Collection de sceaux (éd. Louis Douët d'Arcq), t. I, Paris, Henri Plon, (lire en ligne), no 849 bis : Petit sceau (1308) / contre-sceau, p. 400.
- SIGILLA : base numérique des sceaux conservés en France, « Guy de Lusignan - contre-sceau », sur sigilla.irht.cnrs.fr, Cnrs / IRHT.
- Les figurants du tournoi de Compiègne, en 1239, Bibliothèque du Musée Condé (parchemin), L'Armarium, coll. « manuscrit » (no 1369), 23 feuillets. 263 × 185 mm (lire en ligne [PDF]), fo 19 ro.
- Victor Martel, Le tournoi de Compiègne de 1238 : reconstitué à l'occasion des fêtes de Jeanne d'Arc les 28 mai et 5 juin 1911, Compiègne, Progrès de l'Oise, (lire en ligne), Cy sont les Poictevins, no 273 : Guy de la Marce, p. 29Le tournoi de Compiègne autrefois daté de 1238 est à présent situé en 1279, la plupart des blasons de l'armorial correspondant à des personnages attestés pour cette date et non pour la première.
- Claes Heynenzoon, Armorial de Bavière (parchemin, copie vers 1400, d'après original perdu), La Haye, Bibliothèque royale (no 79 K 21), 1400-1405 (lire en ligne), chap. I (« 337 coats of arms from participants in a tournament in Compiègne »), fo 25 ro.
- Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 3 : Annexes 3 à 6 (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 5 : Catalogue héraldique, chap. 21 (« 1279, Armorial du Tournoi de Compiègne »), p. 393-394.
- Claes Heynensoon, « Armorial de Beyeren », sur commons.wikimedia.org., fo 25 ro.
- Armorial Le Breton (Original parchemin), Paris, Archives nationales, coll. « Les collections du Musée des Archives nationales » (no AE/I/25/6), xiiie siècle (présentation en ligne, lire en ligne), Gi de la Marche, p. 37
- Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 3 : Annexes 3 à 6 (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 5 : Catalogue héraldique, chap. 29 (« v. 1292, Armorial Le Breton »), p. 403-404669. Gi de la Marche
- Matteo Ferrari, « Nanteuil-en-Vallée, abbaye Notre-Dame, « Hôtellerie » », Armoirie Guy de la Marche-Lusignan ? (armoirie 19), sur armma.saprat.fr.
- Recueil de documents historiques, pour la plupart relatifs au Poitou et aux provinces voisines, réunis et copiés par Jean Besly (XIIe – XVIIe siècles), t. II (manuscrit latin, copie du XVIIe siècle), Paris, BnF, coll. « Dupuy » (no 805), 1601-1700 (lire en ligne), p. 32
- Inventaires et documents publiés par ordre de l'Empereur : Collection de sceaux (éd. Louis Douët d'Arcq), t. I, Paris, Henri Plon, (lire en ligne), n°847 bis : Gui ou Guiart de Lusignan, Comte d'Angoulême et de la Marche (1304) / revers, p. 400
- Inventaires et documents publiés par ordre de l'Empereur : Collection de sceaux (éd. Louis Douët d'Arcq), t. I, Paris, Henri Plon, (lire en ligne), n°848 bis : Autre (1308) / revers, p. 400
Sources et bibliographie
[modifier | modifier le code]Sources sigillographiques
[modifier | modifier le code]- SIGILLA : base numérique des sceaux conservés en France, « Guy de Lusignan », sur sigilla.irht.cnrs.fr, Cnrs / IRHT. [lire en ligne]
- Sigillographie du Poitou jusqu'en 1515 : étude d'histoire provinciale sur les institutions, les arts et la civilisation d'après les sceaux, éd. François Eygun, Poitiers, Société des Antiquaires de l'ouest, 1938, no 449, p. 225 & pl. XVI.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell, Université de Nantes, 4 vol., 2 797 p., . [lire en ligne]
- Clément de Vasselot de Régné, « Un succès méconnu des derniers Capétiens : l’annexion des domaines des Lusignan et l’usage du concept de lèse-majesté (1308-1327) », Revue historique, no 692, 2019, p. 833-858. [lire en ligne]
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Guy de Lusignan (homonymie)
- Maison de Lusignan
- Armorial de la maison de Lusignan
- Liste des seigneurs de Lusignan
- Hugues XII de Lusignan
- Jeanne de Fougères
- Yolande de Lusignan
- Hugues XIII le Brun
- Jeanne de la Marche
- Marie de la Marche
- Angoumois
- Château de Lusignan
- Château de Touvre
- Comté de la Marche
- Comté de Poitou
- Comté de Porhoët
- Baronnie de Fougères
- Guerre de Flandre (1297-1305)
- Bataille de Mons-en-Pévèle (1304)
- Siège de Lille (1304)