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Louis Daguerre

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Louis Daguerre
Louis Daguerre en 1844, photographié par Jean-Baptiste Sabatier-Blot (George Eastman House, Rochester).
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Louis Jacques Mandé DaguerreVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Période d'activité
Conjoint
Louise Georgina Arrowsmith (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
John Arrowsmith (d) (beau-frère)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Œuvres principales
signature de Louis Daguerre
Signature
Vue de la sépulture.

Louis Daguerre, né le à Cormeilles-en-Parisis (actuel Val-d'Oise) et mort le [1] à Bry-sur-Marne (actuel Val-de-Marne), est un peintre et photographe français[2]. Sa commercialisation du daguerréotype inspiré des travaux de Joseph Nicéphore Niépce a fait qu'il a un temps été considéré comme l'inventeur de la photographie.

Acte de baptême de Louis Daguerre.

Louis Jacques Mandé Daguerre est né le à Cormeilles-en-Parisis près de Paris et il est baptisé trois jours plus tard, le , en l'église Saint-Martin de Cormeilles-en-Parisis[3]. Il est le fils de Louis Jacques Daguerre, huissier, et d'Antoinette Hauterre.

Panneau central du seul diorama subsistant de Louis Daguerre, dans l'atelier de restauration de Bry-sur-Marne, septembre 2007.

Vie privée

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Il épouse le Louise Georgina Smith (ou Arrowsmith) à Paris[4] dans la mairie de l'ancien 2e arrondissement qui se situe au 3 rue d'Antin de 1795 à 1833, dans l'ancien hôtel de Mondragon[5], confisqué à la Révolution.

Le peintre et décorateur

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Louis Daguerre fut d'abord peintre avant de se convertir au métier de décorateur de théâtre pour lequel il exécuta des tableaux remarquables (notamment les décorations d'Aladin ou la Lampe merveilleuse à l'Opéra). Il fut l'élève de Pierre Prévost et contribua à réaliser des panoramas.

Œuvres picturales[6] :

Il fournit en outre des illustrations pour les Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France.

Invention du diorama

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Il connaît son premier succès grâce au diorama, un spectacle conçu avec son associé Charles Marie Bouton en 1822. Ces très grandes toiles translucides peintes en trompe-l'œil et animées par des effets d'éclairage variés donnent aux spectateurs une illusion de réalité. Selon l'éclairage, la scène, représentée sur une toile de vingt-deux mètres sur quatorze, passe du jour à la nuit, change de climat, etc.

Le diorama mis en place dans l'église de Bry-sur-Marne (1842), seul subsistant encore aujourd'hui, est peint de cette façon. Lors des sermons du curé, les fidèles étaient parfois distraits de leur pieuse méditation lorsqu'un nuage passait devant le soleil et modifiait l'éclairage de la scène peinte. Excédé par cette concurrence, le curé le cacha en plaçant un rideau devant[7]. Après sept années de restauration, le diorama est de nouveau exposé dans l'église depuis 2013.

Daguerre et Bouton utilisent une chambre noire pour peindre ces immenses toiles de façon aussi réaliste que possible.

L'association Niépce-Daguerre

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Daguerre fait la connaissance, grâce à leur ingénieur-opticien commun Vincent Chevalier, de Joseph Nicéphore Niépce, qui, après avoir reproduit photographiquement des gravures, a entrepris de réaliser des « points de vue » (il nous en reste, de 1827, le Point de vue du Gras). Intéressé, Daguerre écrit une première lettre à Niépce en janvier 1826. Mondain, homme de théâtre, Daguerre impressionne, lors de leur première rencontre à Paris pendant l'été 1827, l'inventeur chalonnais. Ils se mettent à correspondre. Niépce est réticent à montrer les avancées de ses travaux « héliographiques », qui avaient débouché sur des premières images stabilisées. Cependant, l'entregent de Vincent Chevalier conduit les deux hommes à signer, le à Chalon, un contrat d'association, dans le but d'améliorer le procédé de Niépce par les perfectionnements que Daguerre y apporterait. Ce contrat stipule que l'invention, objet du traité, est due à Joseph Nicéphore Niépce. Mais la mort subite de Niépce le laisse le champ libre à Daguerre, qui pourra un temps se laisser attribuer le mérite principal de l'invention de la photographie. De fait, en s'appuyant notamment sur les travaux de Bernard Courtois sur les propriétés de l'iode, qu'il utilise comme agent sensibilisateur sur une plaque de cuivre recouverte d'une couche d'argent, il met au point, entre 1833 et 1839, le procédé par lequel le monde prendra connaissance de la photographie et qu'il décide d'appeler daguerréotype.

Le daguerréotype

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Après la mort de Niépce, en 1833, Daguerre décide de poursuivre les recherches sur les propriétés photochimiques de l'iode. De 1835 à 1837, il va progresser sur les méthodes de développement et de fixation des images, en découvrant que la vapeur de mercure agit comme révélateur de l'image. Avec le principe du développement de l'image latente, Daguerre apporte une contribution majeure en trouvant le procédé qui a pour conséquence pratique de raccourcir le temps de pose, jusqu'alors très long (plusieurs heures), à quelques dizaines de minutes seulement.
En 1837, il parvient à fixer ces images avec de l'eau chaude saturée de sel marin. Le daguerréotype est né, sans que le nom de Niépce y soit associé.

L’atelier de l'artiste, daguerréotype, 1837

Daguerre fait la démonstration de son invention à François Arago, homme politique et savant célèbre. Vivement intéressé, Arago perçoit le potentiel du nouveau procédé et annonce officiellement cette découverte par une communication à l'Académie des sciences, le . Durant l'été 1839, à l'instigation d'Arago, une loi est votée par laquelle l'État français acquiert le nouveau procédé contre une pension annuelle de 6 000 francs à Daguerre et de 4 000 francs à Isidore Niépce, le fils de Nicéphore, successeur de son père dans l'association formée avec Daguerre. Le , les détails techniques sont présentés devant les Académies des sciences et des beaux-arts réunies[8].

L'engouement du public est immédiat. Le daguerréotype se répand rapidement dans toute la France, en Europe, puis dans le monde entier. Le premier français à l'exporter aux États-Unis est François Fauvel-Gouraud, commissionné par Alphonse Giroux en . Il connait un immense succès pendant une dizaine d'années, avant d'être détrôné par d'autres procédés. La commercialisation des chambres et du matériel nécessaire à ces images photographiques firent la fortune de Daguerre.

Avant sa mort, Daguerre avait exigé que fût gravé sur sa tombe « Daguerre, Artiste Peintre, Chimiste, Inventeur de la photographie », ce qui fut fait. Sa tombe se trouve au cimetière de Bry-sur-Marne. Il faudra quelques années pour que la paternité de l'invention, confisquée un temps par Daguerre, soit définitivement rendue à Niépce. Ceci grâce aux initiatives d'un archiviste de Chalon-sur-Saône, Victor Fouque[9] qui voulut sans doute défendre la mémoire d'un compatriote.

Publications de Louis Daguerre

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  • Historique et description du daguerréotype et du diorama[10] en 1839.
  • Nouveau moyen de préparer la couche sensible des plaques destinées à recevoir les images photographiques[11] en 1844.

Distinction

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La maison de Daguerre à Bry-sur-Marne.
  • Le nom de Louis Daguerre est inscrit sur la tour Eiffel.
  • Une rue du 14e arrondissement de Paris (rue Daguerre) a été nommée en son honneur en 1867, près de la place Denfert-Rochereau, une autre à Reims depuis 1979.
  • Une rue dans le quartier de Saint-Joseph-de-Porterie à Nantes porte son nom (rue Jacques-Daguerre) [13]
  • À Cormeilles-en-Parisis, sa ville natale, une souscription publique est décidée en août 1880 pour élever un monument à la mémoire de Daguerre. La Société française des Archives photographiques, historiques et monumentales la prend en charge. Ce monument est inauguré trois ans plus tard, le , en présence d'un public nombreux[14],[15]. Sur un projet d'Alfred Leclerc, architecte en chef du château de Versailles, qui réalise le piédestal du monument, le buste en bronze est du sculpteur Charles-Romain Capellaro. Disparu pendant la Seconde Guerre mondiale, il a été restitué à l'identique en 1957 grâce au travail du sculpteur Albert-Lucien Biard. Ce même buste a été restauré en 2017 à l'occasion du 230e anniversaire de la naissance de Daguerre.
  • À Cormeilles-en-Parisis, la rue Caroline prend le nom de Daguerre en 1877. En 1883, c'est tour du square entourant l'église Saint-Martin dans lequel est érigé le monument à Daguerre. Une plaque est apposée sur sa maison natale, 105 Grande Rue (aujourd’hui rue Gabriel Péri). En 1937, le 150e anniversaire de sa naissance est célébré. Le premier collège de la ville est inauguré en 1972 et baptisé Jacques Daguerre. En 1987, la ville de Cormeilles célèbre le 200e anniversaire de la naissance de Daguerre par une importante exposition : "Les miroirs qui se souviennent". En 2017, les Musées Réunis de Cormeilles inaugurent un diorama à la façon de Daguerre, dû au peintre Stéphane Belzère.
  • En 1883, Mathieu-Meusnier réalise le buste en marbre de Daguerre pour l'Opéra Garnier à Paris.
  • En 1890, un mémorial Daguerre est inauguré à Washington.
  • En 1897, un monument est érigé à Bry-sur-Marne, la ville où il habita et mourut, et où il est enterré.
  • En 1935, l'Union astronomique internationale a donné le nom de Daguerre à un cratère lunaire.
  • Dans le jeu vidéo Life is strange, le professeur en photographie Mark Jefferson explique le procédé inventé par Louis Daguerre après avoir remarqué que le personnage principal, Maxine Caulfield, a pris un selfie.

Notes et références

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  1. BNF 12015773
  2. D'origine basque, Daguerre est la forme francisée du nom basque Aguirre
  3. Registre paroissial de la paroisse Saint-Martin de Cormeilles-en-Parisis, années 1787, Archives départementales du Val-d'Oise.
  4. Archives de Paris. État civil reconstitué
  5. Hôtel de Mondragon
  6. Pour les images de diorama incluses dans ce paragraphe, voir l'article Didier Rykner, « Un diorama à Maastricht… », sur La tribune de l'art, (consulté le ).
  7. Exposition "le diorama de Daguerre" au musée Adrien Mentienne à Bry-sur-Marne, hivers 2013
  8. François Arago, « Le daguerréotype », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. 9,‎ , p. 250-267 (lire en ligne)
  9. Manuel Bonnet et Jean-Louis Marignier, Niépce : correspondance et papiers, Saint-Loup-de-Varennes, Maison Nicéphore Niépce, , 1560 p. (ISBN 2-9520921-0-9, lire en ligne)
  10. Voir le livre scanné : « Historique et description du daguerréotype et du diorama », sur gallica.bnf.fr (consulté le ).
  11. Voir le livre scanné : « Nouveau moyen de préparer la couche sensible des plaques destinées à recevoir les images photographiques », sur gallica.bnf.fr (consulté le ).
  12. Le , cf. « Cote LH/646/53 », sur Léonore (consulté le ).
  13. Archive de Nantes, « Notice Lieu - Jacques Daguerre » Accès libre, sur catalogue-archives.nantes.fr.
  14. Adrien Mentienne, La découverte de la photographie en 1839, Série The sources of modern photography, Arno Press, New York, 1979 (réimpr. de l'édition de 1892 publié par Imprimerie Paul Dupont, Paris), p. 126. Aperçu partiel sous Google Livres. Consulté le 17 mars 2010.
  15. Éric Michaud, « Daguerre, un Prométhée chrétien », Études photographiques, no 2,‎ (lire en ligne, consulté le )
Monument élevé à Daguerre à Cormeilles-en-Parisis en 1883. Le buste est sculpté par Charles-Romain Capellaro.

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Bibliographie

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  • Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Louis Daguerre » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
  • R. Colson (ed.), Mémoires originaux des créateurs de la photographie. Nicéphore Niepce, Daguerre, Bayard, Talbot, Niepce de Saint-Victor, Poitevin, Paris, 1898.
  • Helmut et Alison Gernsheim, L. J. M. Daguerre. The History of the Diorama and the Daguerreotype, Londres, 1956 (seconde édition augmentée en 1968).
  • André Gunthert, « Daguerre ou la promptitude. Archéologie de la réduction du temps de pose », Études photographiques, no 5, .
  • Félix Hément, Discours à l'inauguration du monument élevé à Daguerre à Cormeilles-en-Parisis, le , Paris : Impr. Nationale, 1883.
  • Adrien Mentienne, La découverte de la photographie en 1839 - Description du procédé faite aux Chambres législatives par Daguerre (Inventeur) 1892.
  • Éric Michaud, « Daguerre, un Prométhée chrétien », Études photographiques, no 2, .
  • Beaumont Newhall, L'histoire de la photographie depuis 1839 et jusqu'à nos jours, Paris, Bélier-Prisma, 1967.
  • Beaumont Newhall, An Historical and Descriptive Account of the Various Processes of the Daguerreotype and the Diorama by Daguerre, New York, 1971.
  • Jean Loup Princelle, « Ces noms qui ont fait la photo : Louis Daguerre », dans Réponses Photo (ISSN 1167-864X), no 186, .
  • Jacques Roquencourt, « Louis Daguerre » dans Vivre en Val-d'Oise, no 48 Lire en ligne.
  • Jacques Roquencourt, « Daguerre et l'optique », Études photographiques, no 5, .
  • Jacques Roquencourt et André Gunthert, « Le plus ancien portrait photographique retrouvé (suite), Note sur le portrait de M. Huet », Études photographiques, no 6,  : sur un daguerréotype attribué à Daguerre et daté de 1837.
  • (en) Hans Rooseboom, What’s wrong with Daguerre? Reconsidering old and new views on the invention of photography, Nescio, Amsterdam, 2010.
  • Ennery Taramelli, Le roman de Daguerre, l'artiste qui fixa le temps, Contrejour, 2013, (ISBN 979-10-90294-10-3).
  • (en) R. Derek Wood, « A State Pension for L. J. M. Daguerre for the secret of his daguerreotype technique », dans Annals of Science, vol. 54, no 5, Lire en ligne.

Iconographie

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Articles connexes

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Liens externes

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