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L'illustrazione italiana

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Première page d'un numéro de 1879 en noir et blanc. En haut, le nom du magazine. Deux colonnes de textes avec au milieu une gravure représentant un homme agenouillé, portant un foulard en turban et une tunique. Il tient une stèle sculptée dont on ne peut pas lire les inscriptions.
Un numéro de l'hebdomadaire (1879).

L'illustrazione italiana est une revue hebdomadaire italienne dont le siège était à Milan, publiée sans interruption de 1873 à 1962 pour un total d'environ 5 000 numéros.

Avec La Domenica del Corriere et La Tribuna illustrata, la revue fait partie des hebdomadaires illustrés les plus lus en Italie depuis la fin du XIXe siècle jusqu'à l'arrivée de la télédiffusion[1].

Le titre est repris en 1981 et publié par divers éditeurs et est publié de façon aléatoire[2].

Première page du 8 décembre 1878, le fond est jaune, le texte est noir. De haut en bas : le nom du magazine ; une gravure représentant des allégories féminines devant un paysage de Rome ; deux colonnes de texte séparées par une gravure ou une photo qui représente l'obélisque au milieu de la place Colonna à Rome et une foule de gens de dos, tournés vers l'obélisque. Les femmes portent des robes longues, les hommes portent des redingotes et des hauts-de-forme. La légende indique qu'ils regardent de grands réverbères électriques.
Première page de l'édition du 8 décembre 1878.

La revue est fondée à Milan sous le titre Nuova illustrazione universale, chez la maison d'édition Fratelli Treves. Elle est créée par Emilio Treves, qui est aussi le premier directeur[3] du titre. Parmi les collaborateurs figurent Eugenio Torelli Viollier, qui fondera le Corriere della Sera.

Environ deux ans après sa fondation, le , la revue est rebaptisée L'illustrazione italiana, reprenant le titre que Camillo Cima avait lancé en 1863. Elle commence à se répandre dans les milieux de la moyenne-haute bourgeoisie, grâce à la qualité des articles et surtout des illustrations, souvent confiées à des artistes de renom tels que Achille Beltrame, Pietro Scoppetta et Ettore Ximenes qui a également occupé le poste de directeur adjoint[4].

Outre le travail d'artistes célèbres, la valeur des sources iconographiques est également due au choix d'utiliser des gravures sur bois pour l'impression plutôt que des lithographies, ce qui a permis d'obtenir un rendement très élevé des esquisses de base. Cette qualité s'est maintenue au fil du temps, même après l'avènement de la photographie, une technique qui a vu dans les pages de la revue quelques-uns des meilleurs photojournalistes nationaux : Armando Bruni, Mario Crimella, Giulio Parisio et Emilio Sommariva[5]. La première photographie a été publiée dans le numéro du , il s'agit d'une épée du XVIe siècle conservée au Musée Poldi Pezzoli de Milan. Avec l'avènement de la photographie, le magazine adopte le papier couché, qui garantit une meilleure qualité d'image[4].

En ce qui concerne la rédaction des textes, le périodique a profité de la collaboration, en tant que chroniqueurs, de quelques-uns des plus grands noms de la littérature italienne, parmi lesquels Giosuè Carducci, Grazia Deledda, Luigi Pirandello (prix Nobel de littérature), Giovanni Verga, Gabriele D'Annunzio, Luigi Capuana et Edmondo De Amicis[2].

La revue a également publié des numéros spéciaux en couleur réalisés à l'occasion des fêtes de fin d'année, servis par les auteurs Matilde Serao et Ada Negri, tandis que la partie iconographique était confiée à des peintres comme Eduardo Dalbono, Alberto Della Valle, Giulio Aristide Sartorio, Francesco Paolo Michetti, Arnaldo Ferraguti et Gioele Ferraguti.

La grande fortune de l'hebdomadaire dure jusqu'à la mort d'Emilio Treves survenue en 1916, après quoi, malgré la présence parmi ses collaborateurs d'écrivains comme Eugenio Montale, Elio Vittorini, Salvatore Quasimodo, Riccardo Bacchelli, Niccolò Giani et Sergio Solmi, la revue a commencé à montrer des signes d'un lent déclin[4].

La promulgation des Lois raciales fascistes accélère le processus. En 1939, Treves doit céder l'entreprise à Garzanti[2]. Vers le milieu de l'année 1942, après les événements de la Seconde Guerre mondiale, L'illustrazione ralentit sa publication, jusqu'à ce qu'en 1951 Livio Garzanti la transforme en revue mensuelle. Les années 1950 voient la croissance vertigineuse des rotogravures, hebdomadaires populaires d'actualité. L'illustrazione italiana voit son espace progressivement réduit jusqu'à sa fermeture par Garzanti en [2].

Après une brève parenthèse entre 1972 et 1973, le magazine est de nouveau suspendu[4]. En , l'éditeur Guanda reprend la publication[2] avec une édition tous les deux mois, comme un magazine d'informations et de nouvelles tendances. La tentative n'a pas le succès espéré et le magazine ferme à nouveau en 1996. En 2011, l'éditeur My Way Media commence à proposer tous les deux mois des rééditions commentées des premières pages du magazine[1].

Notes et références

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  1. a et b (it) Luigi Mascheroni, « «L'Illustrazione» ci riapre gli occhi », Il Giornale,‎ (lire en ligne)
  2. a b c d et e (it) « L'Illustrazione italiana », dans Enciclopedia Treccani (lire en ligne).
  3. (it) « L'illustrazione italiana », sur BNF (consulté le ).
  4. a b c et d Simonetti 1963
  5. (it) Barbara Cinelli et al., Arte moltiplicata. L'immagine del '900 italiano nello specchio dei rotocalchi, Bruno Mondadori, , p. 326.

Bibliographie

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  • (it) Paola Pallottino, Storia dell'illustrazione italiana : Libri e periodici a figure dal XV al XX secolo, Zanichelli, , 374 p. (ISBN 88-08-05786-0).
  • (it) Flavio Simonetti, L'Illustrazione italiana : 90 anni di storia, Milan, Garzanti, .

Liens externes

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