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Toshirō Mifune

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Toshirō Mifune
三船 敏郎
Description de cette image, également commentée ci-après
Toshirō Mifune en 1954
Naissance
Qingdao (Chine)
Nationalité Drapeau du Japon Japonais
Décès (à 77 ans)
Mitaka (Japon)
Profession Acteur
Producteur
Réalisateur
Films notables Entre le ciel et l'enfer
L'Ange ivre
Barberousse
Rashōmon
La Vie d'O'Haru femme galante
Les Sept Samouraïs
Le Château de l'araignée
Séries notables Shogun

Toshirō Mifune (三船 敏郎, Mifune Toshirō?, en chinois Sanchuan Minlang), né le à Qingdao en Chine, alors possession japonaise à la suite de la Conférence de paix de Paris, et mort le à Mitaka, près de Tokyo, au Japon, est un acteur, producteur de cinéma et également le réalisateur d'un unique film, L'Héritage des 500 000 (1963).

Il a été l'un des acteurs japonais les plus célèbres au niveau international, notamment grâce à sa fructueuse collaboration avec le réalisateur Akira Kurosawa et sa carrière aux États-Unis.

Toshirō Mifune en 1921.

Toshirō Mifune naît en Chine de parents japonais, et grandit à Dalian avec un frère et une sœur. Dans sa jeunesse, il travaille dans le magasin de photographie de son père Tokuzo, qui est méthodiste et probablement aussi missionnaire, prêchant auprès de la communauté japonaise de Dalian. Il passe les dix-neuf premières années de sa vie en Chine et parle couramment le mandarin.

Toshirō Mifune en 1943.

C'est en tant que citoyen japonais qu'il est enrôlé dans la Force aérienne impériale japonaise où il travaille comme photographe aérien durant la Seconde Guerre mondiale.

Début de carrière

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Il retourne au Japon en 1946, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et s'y retrouve seul, sans parents ; il cherche un travail dans la photographie. En 1947, l'un de ses amis qui travaille au service photographique de la Tōhō lui trouve un poste comme assistant de prises de vues. Cependant, la société est à l'époque liée au Parti communiste japonais, ce qui ne réconforte guère Mifune, plutôt religieux et conservateur.

À la suite d'une grève prolongée, un grand nombre d'acteurs quittent la Tōhō afin de créer leur propre compagnie : la Shintōhō. Aussitôt, le studio organise un concours afin de découvrir de nouveaux talents. Des amis de Mifune le font participer à son insu, et il est pris avec quarante-huit autres (sur quatre mille postulants) afin de faire un bout d'essai pour Kajirō Yamamoto. À l'audition, lorsqu'on lui demande de mimer la colère, il puise dans son passé militaire et semble si convaincant que les examinateurs ne souhaitent pas le retenir, craignant qu'il soit une personne trop arrogante et pénible. Akira Kurosawa fut particulièrement impressionné par sa performance, ce qui contribua à inverser la décision du jury[1]. Kajirō Yamamoto le conseille également à son collègue Senkichi Taniguchi qui lui offre son premier rôle dans Shin baka jidai en 1947.

L'une des partenaires de Mifune, une des trente-deux femmes sélectionnées durant le concours de la Tōhō, s'appelle Sachiko Yoshimine. De huit ans sa cadette, elle vient d'une famille aisée de Tokyo. Ils tombent amoureux et Mifune la demande bientôt en mariage.

Mais les parents de Yoshimine s'opposent au mariage avec Mifune qui n'est pas bouddhiste, est originaire de Mandchourie (une région considérée alors par les Japonais comme un repaire de crapules), et dont la profession n'est pas un gage de stabilité ni de responsabilité.

Le réalisateur Senkichi Taniguchi, avec l'aide d'Akira Kurosawa, parvient à convaincre la famille d'autoriser le mariage. Celui-ci a lieu en février 1950. En novembre de la même année, leur premier fils Shirō vient au monde. En 1955 ils ont un second fils, Takeshi.

En 1982, il a une fille, Mika, avec sa maîtresse, l'actrice Mika Kitagawa (ja).

Célébrité

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Sa stature imposante, sa panoplie d'acteur, son aisance avec les langues étrangères et sa longue collaboration avec le célèbre réalisateur Akira Kurosawa en font l'acteur japonais le plus célèbre à l'époque, et certainement le plus connu dans le monde occidental. Il joue souvent le rôle d'un samouraï ou d'un rōnin, souvent grossier et bourru, allant à l'encontre de l'image traditionnelle de ces personnages. Il maîtrisait le sabre à haut niveau, obtint le 7e dan en kendo et fut membre éminent de la koryū Takeda, école d'arts martiaux japonais traditionnels. Dans des films comme Les Sept Samouraïs et Yojimbo, son personnage manque de bonnes manières mais ses qualités sont ailleurs, dans sa sagesse, son expérience, ou encore sa prouesse au combat. Dans Sanjuro, son efficacité sans fioriture contraste avec l'aspect soigné des samouraïs de la Cour. Kurosawa apprécie beaucoup l'émotion toute simple qui se dégage de son acteur, là où n'importe quel autre comédien en aurait fait des tonnes.

Mifune est également reconnu pour son sens de l'humour (il n'hésite pas à se tourner en dérision dans ses propres films), mais aussi pour l'importance qu'il attache à chacun de ses rôles. Ainsi, pour préparer Les Sept Samouraïs et Rashōmon, il étudie, sur film, des combats de lions dans la brousse ; pour Ánimas Trujano, il regarde des films d'acteurs mexicains afin de pouvoir prononcer correctement ses répliques en espagnol. Dans ses premiers films en anglais (Grand Prix en 1966…) il apprend ses répliques phonétiquement et le résultat n'est pas toujours probant, sa voix devant alors être doublée par Paul Frees. Mais il s'améliore au fil des ans et, en 1971, c'est sa propre voix que l'on entend tout au long du film Soleil rouge, un western au casting international. Il regretta toujours de ne pas avoir une carrière plus prolifique en Occident. Son rôle anglais le plus mémorable est certainement celui de l'amiral Isoroku Yamamoto dans La Bataille de Midway (1976).

Il est un moment envisagé pour le rôle d'Obi-Wan Kenobi par George Lucas alors que celui-ci prépare Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir, ayant déjà joué un rôle analogue (le général Rokurota) dans La Forteresse cachée (1958), un film dont l'influence se fait ressentir dans le film de George Lucas.

On lui doit l'archétype du « guerrier vagabond » qu'il a souvent interprété chez Kurosawa. Ce personnage sera notamment repris par Clint Eastwood dans ses westerns, ainsi que dans les westerns spaghettis de Sergio Leone. Pour une poignée de dollars est d'ailleurs un remake intégral et inavoué de Yojimbo, ce qui ne plut guère à Kurosawa.

La plupart des quinze films rassemblant Kurosawa et Mifune sont aujourd'hui devenus des classiques : Rashōmon, Chien enragé, L'Ange ivre, Les salauds dorment en paix, Entre le ciel et l'enfer, Les Sept Samouraïs, La Forteresse cachée, Le Château de l'araignée (une adaptation du Macbeth de Shakespeare), Yojimbo, Sanjuro… À la Mostra de Venise, l'acteur remporte à deux reprises la Coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine pour son jeu dans des films de Kurosawa : en 1961, pour Yojimbo et, en 1965, pour Barberousse.

Mifune et Kurosawa se séparent après Barberousse (1965). Ayant laissé pousser sa barbe et devant la conserver intacte durant les deux années que durent le tournage, Mifune ne peut tourner dans aucun autre film, ce qui met l'acteur et sa société de production en difficulté financière. Heureusement le film fait un triomphe au Japon et marche bien en Europe, mais pas aux États-Unis.

Dernières années

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Dans un sondage réalisé par un magazine japonais en 1984[Lequel ?], Mifune est reconnu comme « le plus japonais de tous les hommes »[2]. Dans son pays natal (la Chine) et à l'étranger, il est ainsi souvent considéré comme l'homme japonais par excellence.

Au début des années 1980, Mifune crée une école de comédie, Mifune Geijutsu Gakuin (三船芸術学院), mais l'école ferme au bout de trois ans en raison d'une gestion hasardeuse.

Il obtient sa véritable consécration populaire en Occident grâce à son rôle de Seigneur Yoshi Toranaga dans le feuilleton télévisé Shogun, récompensé aux Emmy Awards et aux Golden Globes en 1981[3]. Cependant, les incohérences historiques et la vision un peu simpliste du Japon donnée par la série lui réservent un accueil mitigé au pays du Soleil Levant. Cela accroît encore le fossé avec Kurosawa, mettant un terme quasi définitif à toute future collaboration.

Kurosawa fait de nombreuses déclarations déplaisantes à propos de Mifune, et réciproquement. Ils se réconcilieront en 1993 lors de l'enterrement de leur ami Ishirō Honda après s'être éloignés pendant presque trois décennies. Mais ils n'auront pas l'occasion de travailler à nouveau ensemble, ni de reconstituer leur vieille amitié, car tous deux mourront dans les cinq années qui suivent.

En 1992, Mifune commence à souffrir d'un sérieux problème de santé, dont la nature exacte reste inconnue. On prétend qu'il s'est usé à la tâche, ou qu'il a eu une crise cardiaque. Il se retire soudainement et reste cloîtré chez lui, veillé par son épouse. Lorsque celle-ci décède en 1995 d'un cancer du pancréas, l'état physique et mental de Mifune décline rapidement. Il décède le dans un hôpital de Mitaka (banlieue ouest de Tokyo), à l'âge de 77 ans[4].

Filmographie

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Comme acteur

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Toshirō Mifune et Kinuyo Tanaka dans La Vie d'O'Haru femme galante (1952).
Toshirō Mifune et Eijirō Tōno dans Sengoku burai (1952).
Toshirō Mifune dans Sanjuro (1962).
Toshirō Mifune sur le tournage de Duel dans le Pacifique (1968).

Années 1940

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Années 1950

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Années 1960

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Années 1970

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Années 1980

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Années 1990

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À la télévision

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Comme producteur

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Comme réalisateur

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Distinctions

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Akira Kurosawa, Toshiro Mifune et la coupe Volpi remportée à la Mostra de Venise pour son interprétation dans Le Garde du corps.

Récompenses

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Nominations

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Notes et références

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  1. Akira Kurosawa, Comme une Autobiographie, Cahiers du Cinéma, , 320 p. (ISBN 978-2866421809)
  2. (en-US) « Toshiro Mifune and A Cock and Bull Story », sur Toronto Life, (consulté le ) « The most Japanese man among men. The one whose face expressed the best of Japanese pride, power and virility. »
  3. Récompense de la série "Shogun" en 1981.
  4. Japanese Film Star Toshiro Mifune Dead at 77

Liens externes

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