Un préjudice estimé à 4 millions d’euros. L’ex-patron d’une entreprise de rénovation dont il vantait les mérites est accusé d’escroquerie par d’anciens clients. Ils ont été ruinés par l’abandon des chantiers et la liquidation de sa société. Pour Julie Pleiming, 46 ans, tout commence en 2021. Cette mère de famille veut investir dans un projet immobilier de long terme : l’achat d’un bâtiment à rénover en appartements locatifs, dans le but de transmettre un patrimoine à ses enfants, rapporte Le Parisien. Elle entend alors parler d’une entreprise de rénovation solide, B. Rénovation. Michel B., le patron et « coach en immobilier », paraît très sérieux.

Julie signe alors le devis en avril 2023. Il prévoit le versement de 40 % d’acompte à la signature puis de 30 % supplémentaires une fois les travaux démarrés. Mais à partir de ce moment-là, rien ne va se passer comme prévu. «Un jour où j’arrive sur le chantier, les gars ne bossaient plus. Ils m’ont dit qu’ils ne pouvaient plus évacuer les gravats, faute de gazole pour les camions. Et que Michel B. leur avait dit que ses comptes étaient bloqués», affirme la quadragénaire. Ce dernier lui répond qu’il a été victime d’une escroquerie. «J’ai compris que je ne reverrai jamais mon argent», affirme-t-elle, à savoir 353 000 euros.

Plusieurs plaintes déposées contre Michel B.

Cette histoire n’est pas isolée et plusieurs clients de B. Rénovation, mise en liquidation judiciaire en octobre 2023, assurent l’avoir vécue. Housni, une autre victime déclare : «Michel B. se vantait de 2 000 devis signés, d’un chiffre d’affaires de 6 millions d’euros. Le packaging était beau, la communication convaincante». «On s’est tous retrouvés avec un chantier en ruine ou bourré de malfaçons et notre argent envolé», confie, quant à lui, Mathieu qui avait acheté un petit immeuble à Bordeaux. Un collectif de clients escroqués s’est ainsi créé sur WhatsApp. «Nous sommes près de 40, pour des sommes allant de 50 000 à 350 000 euros», soutient Alban Chauvaux.

Ils ont décidé de saisir la justice après avoir compris qu’ils avaient été victimes des agissements d’un véritable escroc. Plusieurs plaintes ont été déposées à Bordeaux et Paris. Les infractions d’escroquerie, abus de confiance, abus de biens sociaux et défaut d’assurance obligatoire sont notamment visées. Quant à Michel B., dont l’axe de défense a toujours été de rejeter la faute sur autrui, il a pris la direction du Portugal sous une nouvelle identité. Le parquet de Paris confirme qu’une enquête préliminaire a été ouverte.