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14/01/2012

Le restaurant PAVARD de la rue Notre-Dame-de Lorette

Mise à jour le 14/01/2012
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EDOUARD MANET 
Par Bernard Vassor
C'est chez le père Pavard que se donnaient rendez-vous Baudelaire, Nadar et le commandant Lejosne. Alfred Delvau dit que Pavard était le Dinochau de la rue Notre Dame de Lorette (au numéro 60 actuel). Tous deux se ressemblent un peu comme clientèle et comme cuisine, avec cette différence que les gens de lettres de Pavard sont des peintres, et que les peintres de Dinochau sont des gens de lettres, et que chez l'un, il n'y a qu'une salle au premier étage, tandis que chez l'autre, il y en a plusieurs au rez de chaussée. Cette rôtisserie était située à côté de l'atelier de Delacroix, en face presque du "Laroche" fréquenté par les "académiques", et de la maison de rendez-vous de la rue de La Rochefoucauld qui a servi de modèle à Dumas fils, pour sa pièce "Le Demi-monde"  C'était devenu un petit peu plus tard une rôtisserie fréquentée par Toulouse-Lautrec.
 
On pouvait y rencontrer attablée avec sa mère à la terrasse d Pavard, Nina de Callias, l'égérie de Charles Cros, quand elle avait changé de monde, à l'heure de la "fée verte".
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19/07/2010

Les cafés du Boulevard du Crime.

Par BERNARD VASSOR

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"Les malheureux, ils m'on gâté
mon boulevard du Temple"
Depuis la fin du dix-huitième siècle, la prolifération de théâtres, parades et spectacles ambulants, sur le boulevard du Temple, fut accompagné par l'ouverture de cafés et de restaurants. Les noms de ces cafés, reprenaient celui du théâtre mitoyen, ou de l'établissement dédié aux divertissements des parisiens, ou bien encore celui d'une pièce à succès (l'Auberge des Adrets). Ce fameux boulevard était une kermesse permanente, une foire perpétuelle. On y trouvait à rire, à jouer, à se délasser jour et nuit. La meilleur société, accompagnée d'une foule de voitures  brillante, y côtoyait les plus humbles du petit peuple.
C'est ainsi que le Café du Cirque (puis café du Théâtre du Cirque) suivit les évolutions géographiques du Théâtre du Cirque-Olympique.
Franconi père, qui avait succédé à l'Anglais Astley, premier organisateur de spectacle de cirque en France, était établi au faubourg du Temple.
Peu à peu, les exercices d'équilibristes, d'équitation, de tours de souplesse furent accompagnés de pantomimes. Après un aller et retour  rue Mont-Thabor, Laurent et Minette Franconi fixèrent définitivement le Théâtre du Cirque-Olympique sur les boulevards.
Le Café du Cirque avait deux étages. Le  rez-de-chaussée était fréquenté par les "petites dame", le premier recevait artistes, auteurs et journalistes. Le deuxième était réservé aux joueurs de "bouillote"où l'on ne pouvait avaoir accès qu'au moyen "dun secret de serrurerie".
Les notable y jouaient de six heures à minuit. Le tripot fut fermé en 1848. Le café disparut lui aussi sous la pelle des démolisseurs de Napoléon le Petit.
Mises à jour dans l'article original

16/07/2010

La table d'hôte de Clémence, dans l'actuel dixième arrondissement (ancien cinquième) rue de Bondy

Par Bernard Vassor

 

La cité Riverin ouverte en 1829, se trouvait (et se trouve toujours) entre la rue du Château d'Eau, et la rue de Bondy (aujourd'hui rue René Boulanger, face au théâtre Saint-Martin, elle longeait l'arrière du marché Saint-Martin. parralèle à la rue de la Pompe (rue Bouchardon).

Dans les Mémoires de Thérésa "écrits par elle-même par Thérésa de l'Alcazar", en réalité sous la plume d'Henri Rochefort qui s'auto-qualifiait d'"étincelant chroniqueur du Figaro.", nous découvrons l'existence de cette table d'hôtes de la cité Riverin.

Dans ces confessions sélectives, Thérésa prétend avoir vu le jour Cité Riverin, c'est bien plus chic que "La Bazoche Gouet" !. Puis elle nous donne la description d'une table d'hôte dans cette cité chez une nommée Clémence à laquelle elle consacre un chapitre :

"Il y avait alors une table d'hôte qui a changé de local depuis, mais qui est resté célèbre dans le monde des théâtres". Et des autres salles de spectacles du Boulevard du Crime.

"On entrait alors par la cité Riverin, on prenait la seconde porte à gauche, on montait trois étages, et l'on pénétrait dans le restaurant borgne.(...) Quand à la population féminine, elle se composait du fretin dramatique, de ces bonnes filles qui ne se font pas teindre les cheveux et qui n'ont pas les moyens de nourrir un chien vert, de la plupart enfin de celles que le lecteur connait déjà. Les unes ne faisaient qu'un seul repas  dans la journée. Les autres étaient de pauvres femmes qui vivaient au jour le jour d'un grog qu'on leur offrait au Café du Cirque, ou d'une double semelle à la sauce piquante qu'elles récoltaient à minuit au Café des Mousquetaires. Clémence tutoyait tous ses habitués"

Je ne connais pas l'origine de ces tables d'hôtes. On ne trouve aucune mention dans l'édition du "Furne corrigé" de la Comédie Humaine. Peu avant "l'annexion", s'organisèrent aux abords de Paris en 1848 des tables d'hôtes aux prix modérés en raison de l'augmentation du prix des denrées provoquant l'émigration des plus pauvres émigrés. Les tarifs les plus bas étaient en 1848 : 75 centimes pour le déjeuné, 1 franc 25 le dîner allant parfois jusqu'à 1,75 fr . Les organisateurs de ces réunions, peu gastronomiques suivaient un système analogue à celui des quotidiens qui perdent sur les abonnés, mais qui se rattrapaient sur les annonces. Les consommateurs à prix fixe n'apportant que très peu de bénéfices, mais, les suppléments et les extra étaient prohibitifs...

Lire la suite dans l'article original

29/04/2008

LES BRASSERIES DE FEMMES, OU BRASSERIES A FEMMES ? LIEUX DE REUNION, DE LA BOHEME LITTERAIRE, MAIS AUSSI LE LIEU OU L'ON POUVAIT A LA FOIS SOUFFRIR D'ABSINTHISME, MAIS AUSSI REPARTIR AVEC LA SYPHILIS EN PRIME

PAR BERNARD VASSOR

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C'est avec un petit peu de gêne* que je dois reconnaître que l'endroit où Vincent fit sa première exposition, et entraîna le père Tanguy, fut ce lieu de prostitution camouflée. Etabli en 1884 rue de Richelieu par Augustine Ségatori, la maison se transporta boulevard de Clichy en 1885. La faillite l'obligea à fermer ses portes dans le courant de l'année 1888.

Les brasseries de femmes

C'est lors de l'exposition universelle de 1867 qui vit s'ouvrir ce genre d'établissement.

La première brasserie de ce genre vit le jour rue des Maçons-Sorbonne, devenue rue Champolion. Son nom était : "La brasserie de l'Espérance" et employait quatorze fille. Aussitôt baptisée par les étudiants les Quatorze fesses.

Le succès fut foudroyant, tout Paris fut conquis par ce concept original. Les femmes avaient remplacé les garçons de café. Chaque brasserie avait un thème : ici c'étaient des femmes court vêtues déguisées en allemandes, en alsaciennes, en espagnole, en tout ce qui pouvait être exotique, donnant ainsi l'appellation de l'établissement, le client pouvait être servi en face du Palais de justice par des serveuses en robe d'avocat. Sur l'affiche du "Tambourin", ce sont des bolonaises qui officiaient rue de Richelieu; au Tambourin à Montmartre, c'étaient des tziganes. Bien souvent des écrivains et des journalistes et même des peintres, se réunissaient dans ces brasseries pour organiser leurs réunions et créer ainsi des sociétés fantaisistes dont il a été question dans de précédents articles. C'est là que sont nés les clubs les plus insolites de la seconde moitié du dix-neuvième siècle.

On a pu ainsi dénombrer au quartier latin "Le Sherry-Cobbler" 54 boulevard Saint-Michel près du lycée Saint-Louis. C'est là qu'Emile Goudeau rencontra ceux qui allaient devenir membres des Hydropathes. Dans l'ouvrage déjà cité : Dix ans de Bohème d'Emile Goudeau (éditions Champ Vallon) nous apprenons que Goudeau fréquentait aussi le restaurant Turco-Grec, rue Monsieur-le-Prince, le Petit Truc, boulevard Saint-Germain. Il y avait la Brasserie du-Tire-cru ou Tire-cul selon les goûts ! Un des plus anciens cabarets de Paris fondé en 1325, Le Pantagruel, qui avait été fréquenté par l'ancien "curé de Meudon" à l'emplacement actuel du 47 rue des Écoles, fut transformé en brasserie coquine. La Brasserie de la Seine, 27 quai Saint-Michel, ce sont des serveuses travesties en ramoneur qui vous servaient des bocks.

Ces établissements, maisons de tolérance déguisées qui bénéficiaient d'une curieuse mansuétude de la préfecture de Police. Les filles et les "tauliers" n'étant pas soumis aux mêmes règles que les bordels. Ni sur le plan juridique, les filles n'étant pas obligées d'être déclarées, et les locaux n'ayant pas les obligations d'hygiène imposées aux maisons closes.

Tout ceci bien sûr en échange de renseignements fournis à la police des mœurs qui transmettait les informations à la répression du banditisme, et au cabinet noir du préfet de Police. 

Le préfet Gustave Macé, établit une différence entre les Brasseries de femmes, et les Brasseries à filles et les Brasseries à billards.

Dans la catégorie des Brasseries à filles, il indique celles du boulevard Saint-Michel que les étudiants appelaient d'après lui "Le marché aux veaux". Il situe les Brasseries de femmes surtout dans le quartier Bonne-Nouvelle

 

 
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Quelques étudiants bien comme il faut, décidèrent fin avril 1883, "d'assainir" le Quartier Latin. Des affichettes multicolores collées sur les vespasiennes du cinquième et sixième arrondissement convoquaient le public pour une réunion salle de L'Hermitage. A l'ordre du jour : "Mesures à prendre contre la prostitution clandestine".

La réunion fut tumultueuse, le premier à prendre la parole un certain Philibert, bafouilla quelques arguments où il y fut question de régénérer la France, quelques étudiants facétieux entonnèrent "Esprit saint descendez en lui". Le deuxième orateur s'étonna qu'un aussi jeune garçon ait des pruderies de vielle anglaise. Les discours se succédèrent au beau milieu d'un chahut, de chansons paillardes. A dix heures trente, deux jeunes filles supposées être des serveuses à sacoche sont portées en triomphe sur la scène où l'on chasse les assesseurs pour leur offrir leurs chaises....

 

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Les habitants du neuvième arrondissement n'étaient pas les plus mal lotis.....
.....................
Des statistiques de la préfecture indiquent qu'il y avait quarante brasseries ayant cent vingt filles et en 1879, cent trente brasseries (déclarées) servies par cinq cent quatre-vingt -deux femmes dont voici le détail en 1879 :
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certaines disposent même au sous-sol de cabinets destinés aux visites des clients.  Dans la brasserie, des bourgeoises pour s'encanailler, viennent parfois rivaliser avec les filles. Dans un grand nombre de brasseries, une pièce officiellement destinée à servir de chambre à coucher à une bonne, est louée par le patron à l'heure, qui donne la clé de la chambre contre monnaie sonnante. Jusqu'aux sous-sols isolés ayant  officiellement pour objet de pouvoir s'isoler pour étudier servent en réalité aux ébats tarifés. L'imagination n'avait pas de limites, certaines brasseries étaient servies par des femmes déguisées en religieuses. Le maître des lieux obligeait les filles à payer leurs costumes. Les caissières offraient aux habitués des photographies obscènes des serveuses les plus accortes. 

Un syndicat créé pour la profession éditait un journal, avec la liste des établissements destinée aux touristes et aux étrangers, avec la spécialité de chaque maison. Des prospectus illustrés de façon suggestive distribués à la sortie des salles de spectacle invitaient les touristes à terminer la nuit (jusqu'à deux heures du matin en principe) dans un endroit  plutôt accueillant. 

LA FINANCE ET LA POLITIQUE

Plusieurs brasseries étaient commanditées par des hommes politiques, ayant pour souteneurs quelques financiers ayant pignon sur rue. Quelques gérants, hommes de paille, étaient recrutés par des déclassés, des professeurs, des musiciens sans talent, des institutrices, des sages-femmes, des directrices d'agence matrimoniales etc.

Les filles ne reçoivent aucun salaire, ce sont elles qui sont obligées de verser une redevance en espèces, ou bien parfois en nature pour avoir le droit de servir. En prenant leur service, elles devaient payer "la casse" et un supplément pour le nombre de tables qui leur étaient confiées. Chaque retard ou chaque faute était taxé d'une amende. Le "travail" commençait à trois heures de l'après-midi, jusqu'à la fermeture à deux heures du matin. D'après le préfet, elles gagnaient en moyenne entre cinq et vingt francs par jour. Celles qui ne devenaient pas folles, par l'abus d'alcool sont frappées par la phtisie ou la syphilis, terminaient leurs jours misérablement.

Avant la naissance des brasseries de femmes, existaient déjà des débits de boissons particuliers. Le café de la Mère Moreau place de l'Ecole, mettait déjà en avant les serveuses les plus jolies en vitrine avant les années 1840. Plus tard des cafés appelés "caboulots" employaient des filles de comptoir nuisibles à la morale publique. Le préfet Boittelle en avait établi la règlementation.

Mais, c'est une autre histoire.........

 

L'HIPPODROME A MONTMARTRE

PAR BERNARD VASSOR

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Dans l'immense cirque construit près de la place Clichy, un café restaurant qui était le plus somptueux d'Europe. La décoration Modern Style des boiseries sculptées, des glaces qui étaient l'oeuvre des plus grand artistes du temps. Des tapis à grandes fleurs et l'éclairage électrique en firent l'établissement réunissant toutes les perfections modernes.

Les panneaux décoratifs des Walkyries, des Diane Chasseresse étaient l'oeuvre du peintre de la rue Clauzel (8) Louis Anquetin,ami de Vincent van Gogh (et du père Tanguy). Le mobilier très confortable, de longs divans bleu électrique et des sièges assortis autour de tables serpentant autour de l'Hippodrome donnent un effet nouveau et original.

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L'Hyppodrome fut remplacé comme vous le savez par le plus grand cinéma du monde, ouvert le 30 septembre 1911"Le Gaumont Palace" détruit à son tour, spéculation foncière oblige, pour laisser place à un vulgaire Castorama . Les précédents locataires de l'Hyppodrome, avant Gaumont avaient été la Compagnie des Cinéma-Halls, société dissoute après faillite. Louée ensuite à une compagnie anglaise "la Paris-Hippodrome-Skating-Rink  Company" transformée en piste pour patin à roulettes. La société sous-loue en sous-sol, une salle en 1910 : "L'hyppodrome, Cinématographic Théâtre, THE ROYAL BIO, the best in the world" !!!

21/04/2008

LA SEPTIEME MORT DU CAFE "LA NOUVELLE ATHENES"

PAR BERNARD VASSOR

"Le rêve est de ne pas dîner

Mais boire, causer, badiner."

Charles Cros

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Cette caricature datée de 1857, et la légende qui l'accompagne, démontre bien l'activité du café de "La NouvelleAthènes" dès ces années là, et non pas à la fin du siècle comme le disent certains écrivassiers municipaux. Il est fait allusion à la querelle qui opposait "les coloristes' favorables à Delacroix, précurseur des impressionnistes, aux partisans d' Ingres, son ennemi intime. De plus, le terme de rapin laisse clairement entendre que ces peintres débutants, n'étaient sans doute pas ceux qui fréquentaient "Le café Guerbois" ?.
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Vers 1900....
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Vers 1950.
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Une rafle vers 1855. Curieusement, les archives de la préfecture de Police sont muettes sur la clientèle "speciale" de l'époque, sauf à mentionner un certain Monsieur Jacky dont il n'est pas dit grand chose, sauf qu'il est bagarreur.
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Avant le carnage, vue de "l'Atelier photographique de Sescau" au troisième étage, dont l'affiche de réclame fut réalisée par Toulouse-Lautrec
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Le décor du plafond du rez-de-chaussée, par le peintre américain Neil Getting
 
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Quelques prix de consommations dans les années 2000.....
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Une toile située au rez-de-chaussée disparue aujourd'hui, sans doute pas pour tout le monde....
......................
On dit que les chats ont sept vies, le café "La Nouvelle Athènes" vient de perdre son âme une nouvelle fois.
Saccagé, humilié, outragé il y a peu par décision municipale, l'endroit avait obtenu un permis de démolir et de construire pour se transformer en une sorte d'Opéra Bastille en pire...Le café-restaurant tenu par des patrons fort sympathiques au demeurant, n'a pas survécu, faute de clientèle, et peut-être par erreur architecturale et un concept trop "esthétique" construit autour d'un escalier à double volée qui prenait une place exhorbitante par rapport au café et à la salle du premier étage qui servait le soir de lieu de concerts de jazz. Toute la publicité était d'ailleurs construite autour de cet escalier dont l'architecte devait être très fier, mais que la clientèle n'a jamais apprécié à sa juste valeur ! Les promoteurs avaient sans doute oublié que la clientèle ne venait pas pour acheter l'escalier ?
J'ai déja raconté dans de multiples articles l'histoire de cet endroit unique pour l'histoire de Paris, rendez-vous pour toutes les avant-gardes depuis 1860, des peintres des musiciens les plus célèbres au monde, et de la danse.
Y aura-t-il une huitième vie pour "La Nouvelle Athènes"?
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Mardi 29 mars 2004 sept heures moins cinq....
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Mardi 29 mars 2004, midi cinq minutes :Massacre à la pelleteuse.
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"L'Opéra Bastille" à Pigalle en construction.

04/02/2008

LA CREMERIE DE LA MERE GIRAUD

PAR BERNARD VASSOR

Sur l'air "des Fraises" de Pierre Dupont 

Qui veut du veau

D'la mère Giraud ?

Qu'il est beau ! Qu'il est chaud !

Qu'il est chaud ! Qu'il est beau !

Le veau d'la mèr' Giraud

C'est rue des Cordiers, en face de l'hôtel Jean-Jacques Rousseau, que "la mère Giraud"une auvergnate, ne connaissait qu'une seule nouriture : le veau ! Pas la peine de lui demander du porc, du mouton ou même du boeuf, seul le veau figurait au menu de la grosse crémière. Balzac, Gustave Planche et bien d'autres jeunes étudiants qui avaient habité en face, goutèrent aux différentes façons d'accomoder cette viande. La crèmerie était auparavant un endroit où l'on vendait des produits laitiers, mais, sous Louis-Philippe, les laiteries se sont petit à petit transformées, on y consommait de tout sauf du lait. boissons alcoolisées, glaces, café à la crème, omelettes. Les murs étaient couverts de fresques, et le soir l'établissement se transformait en guinguette.Bien sur, les grisettes faisaient partie de "la pratique bien fournie"....   

 

 

LE CAFE TABOUREY : "LE PROCOPE DE L'ODEON"

PAR BERNARD VASSOR

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Ce que ne dit pas cet ouvrage :
 

Il était situé à l'angle de la rue Molière qui longe le théâtre de l'Odéon (aujourd'hui rue Rotrou) et de la rue de Vaugirard (à l'emplacement aujourd'hui des éditions Flammarion). Le café était séparé en deux compartiments, l'un très cher, pour des gens respectables, l'autre appelé "le fumoir »où étudiants et bohèmes s'adonnaient à une joyeuse consommation d'herbe à Nicot. D'abord lieu de rendez-vous des cénacles romantiques, où se retrouvent les frères Hugo, Jules Janin qui habite la maison même, Balzac s'y rend quelques fois, Barbey D'Aurevilly vint y faire admirer ses accoutrements outranciers. de jeunes auteurs venaient là y lire leurs pièces dans le but de les présenter aux directeurs des théâtres avoisinants. Baudelaire avec ses cheveux verts et ses mains manucurées y écrit fiévreusement des poèmes qui seront publiés dans la Revue des Deux Mondes sous le titre de : "Les Lesbiennes" avant de trouver un autre nom pour une publication chez Poulet-Malassis. De ce café, il annonce qu'il vient d'écrire un article "sur un écrivain américain" (Edgard Poe") qui fut publié  dans la Revue de Paris. On le voyant quelques fois en compagnie de Nerval et d'Edouard Ourliac.

Il s'y fit  suivre là son courrier. Champfleury qui s'était séparé des "Buveurs d'eau" retrouvait néanmoins Murger qui s'était embourgeoisé après le succès de sa pièce aux Variétés. Un journaliste politique nommé Coquille y passait ses soirées avec une tasse de café qu'il commençait à boire à huit heures, et qu'il terminait vers onze heures environ. Il avait l'habitude d'écrire ses articles pour le journal Le Monde, (dont il était le directeur) au dos de faire-part de décès, ou bien de factures de fournisseurs. Flaubert*y situe une scène de "l'Education sentimentale"**

Devenu le lieu de rencontre au quartier Latin du cénacle parnassien, c'est là que Germain Nouveau eut le coup de foudre pour Rimbaud et le suivit aussitôt dans son voyage pour Londres, sans rien emporter, oubliant même de remettre à l’hôtel la clé de sa chambre. Il demanda à Richepin de récupérer ses manuscrits. *

"C'est au café Tabourey fréquenté par des peintres et écrivains que je suis assis avec des camarades lorsque soudain la porte s'ouvre et entre un jeune homme en criant une grossièreté banale, il va s'asseoir à une table, seul. Il a environ dix-neuf ans, un regard d'ange sur un visage joufflu sous des cheveux en broussaille, un corps long et fluet, de grands pieds, des mains rudes et rouges, c'est Arthur Rimbaud.

La gêne et le silence s'installent avec cette entrée plus que fracassante et je suis fasciné, je vais vers ce jeune homme, je me présente. Le lendemain, nous partons pour Londres où nous vécûmes une saison. Qui de nous deux quitta l'autre ? Je ne sais plus très bien mais ce que je sais, c'est que plus jamais je ne devais revoir Arthur."
 Germain Nouveau

Flaubert l'Education sentimentale :

** Frédéric avait déjà posé, au bord du guichet, un porte-cigares rempli.

« Prends donc ! Adieu, bon courage ! »

Dussardier se jeta sur les deux mains qui s’avançaient. Il les serrait frénétiquement, la voix entrecoupée par des sanglots.

« Comment ?... à moi ! à moi ! »

Les deux amis se dérobèrent à sa reconnaissance, sortirent, et allèrent déjeuner ensemble au café Tabourey, devant le Luxembourg.

Tout en séparant le beefsteak, Hussonnet apprit à son compagnon qu’il travaillait dans des journaux de modes et fabriquait des réclames pour l’Art industriel.

 

 ..............

A SUIVRE...... 

03/02/2008

LE CAFE DE LA CIGARETTE, UNE BRASSERIE DE FEMMES AU QUARTIER LATIN

PAR BERNARD VASSOR

Ce café était en réalité une des premières brasseries de femmes (ou une brasserie à femmes comme l'on disait à l'époque)ayant vu le jour à Paris vers les années 1870. Sitée rue Racine, près de l'établisseùent de bains Racine était fréquentée par Villemessant, Barbey d'Aurevilly, Charles Monselet, André Gill etc...Les "serveuses" avaient une sacoche et un très court tablier blanc. L'avantage des brasseries  à femmes, c'est que le patron n'était pas tenu à la même hygiène ni au même contrôle que dans les "maisons". La mode de ces brasseries périclita, et l'on vit apparaître des jeux clandestins. Une descente de police mit bon ordre à cet état de chose, et l'on entendit plus parler de La Cigarette, qui fut remplacée par une librairie, puis par "le Bouillon Chartier" qui existe encore de nos jours.

Léo Trézenick a donné dans un roman intitulé "La Jupe", une description de ce café et du cénacle qui le fréquentait.  

03/06/2007

LES DEUX MAGOTS

Par Bernard Vassor

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RUE TARANNE, CARREFOUR SAINT-BENOIT

C’est en 1813, que voit s’ouvrir un magasin de nouveautés portant le nom des « Deux Magots» à la suite du succès d’une pièce de théâtre intitulée : « Les Deux Magots de Chine ». Cinquante ans plus tard, la mercerie déménage* et s’installe rue Taranne, face à l’église Saint-Germain. Après le percement du boulevard Saint-Germain,il y avait dans la maison à cet emplacement, au quatrième étage, un philosophe qui vécut là avec  sa femme et sa fille de 1754 à 1784. C’était Denis Diderot. En 1891, s’ouvrit le café des Deux Magots, fréquenté d’abord par les rédacteurs du Mercure de France, puis, ce sont ceux de la NRF,  ensuite, un jeune éditeur Bernard Grasset en fait son quartier général.

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La vie littéraire s’installe là autour de Gide, Proust, Jacques Rivière. Puis les suuréalistes, Desnos, Crevel, Eluard. Pendant cinquante ans,  ce sera le centre intellectuel parisien. Après la guerre, Sartre, qui a une chambre de bonne au cinquième étage (qu’il laisse à son secrétaire Jean Cau) Simone de Beauvoir et toute une troupe de maîtres à penser. Antoine Blondin reçoit le prix des Deux Magots pour » «l ’Europe Buissonnière »

Avec un tableau licencieux qui servait d'enseigne à la mercerie, une jeune fille chinoise avec ses cheveux relevés par un peigne, entouré de deux hommes aux intentions pas très honnêtes... 

 

21/05/2007

LE CABARET RAVEL, AVENUE DE L'IMPERATRICE

PAR BERNARD VASSOR

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C'est à l'endroit où commençait l'avenue de l'impératrice sous le second empire, route départementale numéro 4, qui conduisait à la porte Dauphine (avenue Foch)  que le café Ravel était un lieu de curiosité, pour les parisiens. Alfred Delvau le dénonce comme le plus grand scélérat après Castaing et Palmer.
On y mangeait"des semelles de bottes accommodées aux pommes de terre"  (...) "des poulets qui n'avaient ni ailes ni cuisses, mais de simples carcasses  en parchemin" Le successeur de Ravel fut un nommé Orry, une des meilleurs maisons de Paris qui servait un chablis introuvable ailleurs. Puis ce fut le Restaurant Mogrol qui prit la suite. 

UN ANCIEN PETIT CAFE DES CHAMPS ELYSEES DU CITOYEN DOYEN : " LE RESTAURANT LEDOYEN"

Par BERNARD VASSOR

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Reconnaissez-vous les Champs Elysées ?
C'est d'abord un petit café que le citoyen qui a préféré s'appeler Doyen pendant la révolution, ouvrit ses portes dans ce quartier campagnard.  Non loin du quartier des Gourdes, non pas parce que "Madame Thermidor la Merveilleuse" y avait une maison de campagne;  mais parce que des champs de gourdes,( sorte de courge, curcurbitacées qui une fois séchées formaient des récipients propres à recevoir des liquides)
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MAISON DE CAMPAGNE DE MADAME TALLIEN, "ALLEE DES VEUVES" 
fertilisés par le grand égout qui allait rejoindre le fleuve au niveau du pont de l'Alma.
Très proche du "Doyen" il y avait une petite voie, qui portait le curieux nom de "ruelle aux fouetteurs" .
Après Thermidor, Doyen reprit sa particule pour définitivement porter l'enseigne Ledoyen. 
Alfred Delvau est très discret sur l'existence  du café transformé en restaurant qu'il évoque par rapport au restaurant Balvez ou  chez Lourdin "c'est pour ainsi dire, la même cave et la même cuisine" . Pour ce qui concerne la discrétion et les cabinets particuliers, il marquait une préférence le Moulin Rouge de l'autre côté de l'avenue des Champs Elysées situé juste en face.

28/04/2007

Le Café-Concert Les Ambassadeurs Ernest Bourget et la S.A.C.E.M.

Par Bernard Vassor 

Un Café Chantant au Champs Elysées 

Le Café des Ambassadeurs près de l'avenue Gabriel doit son nom doit son nom à la proximité des ambassades, et sans doute à la fréquentation de quelques employés y travaillant.
D'abord Café en plein air, devant le succès remporté par cette formule, le patron du café fit construire par Hittorff en 1841 une immense salle "en dur". Il engagea alors beaucoup de jeunes chanteurs et fantaisistes.
En 1847, un auteur Ernest Bourget est attablé avec des amis. Au moment de régler l'addition, Bourget refuse de la régler, arguant que les chansons qu'il avait entendues, ne lui avaient pas été rémunérées.
Procédurier, le patron des ambassadeurs fait coffrer les trois compères et engage un procès pour grivèlerie.... 
Mal lui en prit, la justice donna raison à Ernest Bourget. En 1850, à l'imitation de la Société des Auteurs crée par Desnnoyer , Balzac fut un temps président,  une société de défense qui allait devenir la Sacem vit le jour.
Une chanson que l'on connait par coeur aujourd'hui nous est restée, bien que Bourget ne touche plus de droits depuis belle lurette, c'est : "Le Sire de Frammboisy" 

26/04/2007

LE CAFE-DU-TROU-DANS-LE-MUR BOULEVARD DES CAPUCINES

Par Bernard Vassor

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LE BOULEVARD DES CAPUCINES ET LA RUE BASSE-DES-REMPARTS
Ce  boulevard a été formé en vertu de lettres-patentes du mois de juillet 1676 et doit sa dénomination au couvent des Capucines qui s'étendait jusqu'à cet endroit. L'alignement a été déterminé pour les numéros impairs le 24 août 1833. Les travaux d'embellissement du sol ont été effectués en 1839.
Au cours de la révolution le 23 février 1848, un boulet de canon transperça le mur de la loge de la concierge du 23 boulevard des Capucines, créant une ouverture béante dans la façade. La "pipelette", miraculeusement épargnée, eut l'idée de replâtrer le mur, de manière à laisser apparente la trace du boulet et d'exploiter cet attentat en ouvrant un débit de  boisson et lui donna le nom de Café du Trou-dans-le-Mur. L'endroit devint très rapidement un lieu à la mode jusqu'à la fin du XIX° siècle où il devint un bar anglais. 
 

08/03/2007

PARIS DISPARU, L'AUBERGE DU CHEVAL BLANC

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Pendant la démolition en 1913. 

Par Bernard Vassor

Une rue Contrescarpe-Dauphine ou Saint André, s'était ouverte en aile de la porte de Buci que l'on appelait néanmoins de la Basoche en 1636.  dans l'enceinte de Philippe Auguste.  Cette rue courbe, comportait en 1714 dix maisons et dès lors, elle se rétrécit sensiblement pour se planter dans la rue Saint-André des Arts. Le numéro 7, était sous Louis XIV un point de départ pour les voyageurs et les messageries, à l'enseigne des "Carrosses d'Orléans".

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Les carrosses et messageries de ce bureau desservaient Orléans, Vendôme, Bourges, La Rochelle et Bordeaux. Il, partait une seule voiture par semaine, pour chacune des destinations. Des bâtiments formaient une cour carrée. En 1743, le service général de la Poste aux chevaux remplaçait le service des diligences.

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 La cour de l'auberge du Cheval Blanc

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C'est aujourd'hui un autre cheval qui orne la façade du club de Jazz le "Tennessy"

 

PARIS DISPARU : "AU VIEUX SATYRE"

Par Bernard Vassor

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A  L'ANGLE DE LA RUE MONTFAUCON, ET DE LA RUE DU FOUR
Démolie en 1913 
Une clé de fenêtre du restaurant "Au Vieux Satyre" qui représente une tête de faune barbu et cornu, soutenant de son front une corbeille de fruits. Dans ce même pan coupé, au premier étage, est un balcon en fer forgé datant de la Restauration, conçu dans le goût néogothique. Sur la rue Montfaucon, l'immeuble présente une vaste façade de quatre étages carrés surmontés d'un comble ardoisé, avec onze fenêtres à chaque étage.
Cette maison édifiée au début du XVIII° siècle avait été aménagée pour servir d'entrée au Marché de l'Abbaye 
C'est Henry de Thiard, cardinal de Bissy, évêque de Meaux, abbé commanditaire de l'Abbaye  de Saint Germain des Prés qui fit édifier ces hautes maisons d'architecture symétrique qui furent des maisons"à loyer". En 1728, la rue était indiquée sur le plan Delagrive comme la rue de Bissy.
La rue du Four, depuis le XIII° siècle, dénommée à cause du four bannal de l'Abbaye situé au coin de la rue Beurrière disparue lors du percement de la rue de Rennes. Ce four fut supprimé en 1472; la partie de cette rue fut alors appelée rue de la Blanche-Oie. De nombreuses modifications ont modifié le ppaysage, par le percement du boulevard  Saint Germain (1860), et de la rue de Rennes (1866) des réfections en 1877 et 1913 ont été effectuées.
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02/03/2007

LE CAFE ANGLAIS, LE CABINET DU GRAND SEIZE

Par Bernard Vassor

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Cette photographie, est à ma connaissance la seule connue du "Grand Seize" 
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LE CAFE ANGLAIS A LA VEILLE DE SA DEMOLITION
C'est en 1913, dans l'indiférence générale que la commission du Vieux Paris a signé l'arrêt de mort  de cet établissement construit en 1790. C'est ainsi qu'après le Café de Paris, Tortoni, la Maison dorée, le Helder ont disparu du boulevard des Italiens.On peut lire dans le cpmpte rendu de ladite commission en mars 1913 :
"La disparition du Café Anglais et de la maison qui le contenait ne laissera aucun regrêt au point de vue du caractère architectonique, non plus qu'en raison de souvenirs d'évènement historiques (...)"
A SUIVRE.....

28/02/2007

TORTONI, LE BOULEVARD EN 1830 VU PAR ALFRED DE MUSSET

Par Bernard Vassor

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Ce texte inédit du vivant de Musset, est très peu connu. Tortoni en ce temps là était le rendez-vous, de toutes les élégangances. Tous les dandys venaient parader. Les jeunes littérateurs, les lions, les cocodès, les ambitieux, les grisettes trouvaient là un terrain de chasse. On pouvait croiser un jeune avocat de très petite taille, dandy complètement ridicule avec une énorme cravate bleue qui rendait encore plus dispropotionnée sa silouette. C'était Adolphe Thiers, avec "ses frères provençaux" Mignet et Barthélemy, Balzac enquétait déjà sur les moeurs de ces gens. Voici ce qu'écrivit Alfred de Musset :

"L'espace compris entre la rue Grange-Batelière et celle de la Chaussée d'Antin n'a pas comme vous savez plus d'une portée de fusil de long. C'est un lieu plein de boue en hiver et de poussière en été. Quelque marroniers qui y donnaient de l'ombre ont été abbatus à l'époque des barricades. Il n'y reste pour ornement que cinq ou six  arbrisseaux et autant de lanternes. D'aiileurs, rien qui mérite l'attention, et il n'existe aucune raison de s'asseoir là plutôt qu'à toute autre place du boulevard qui est aussi log que Paris. Cet espace souillé de poussièe et de boue est cependant un des lieux les plus agréables qui soient au monde. Le Parisieny vit, le provincial accoure, l'étranger qui y passe s'en souvient comme la rue de Tolède 0 Naples, comme autrefois la Piazetta à Venise. Restaurants, cafés, théâtres, maisons de jeu, tout y passe; on a cent pas à faire; l'univers est là. De l'autre c^té du ruisseau, ce sont les Grandes Indes. 

Vous ignorez surement les moeurs de ce pays étranger qu'on a nommé le boulevard de Gand. Il ne commence guère à remuer qu'à midi. Les garçons de café servent dédaigneusement quiconque y déjeune avant cette heure. C'est alors qu'arrivent les Dands; ils entrent à Tortoni par la porte de derrière, attendu que le perron est envahi par les barbares, c'est-à-dire les gens de la Bourse. Le monde Dandy, rasé, coiffé déjeune jusqu'à deux heures, à grand bruit, puis s'envole en bottes vernies. Ce qu'il fait de sa journée est impénétrable : c'est une partie de cartes, un assaut d'armes, mais rien n'en transpire au dehors et je ne vous le confie qu'en secret...A cinq heures changement complet, tout se vide et reste désert jusqu'à six heures. Les habitués de xhaque restaurant paraissent peu à peu et se dissipent vers "leur mondes planétaires". Le rentier retiré, amplement vêtu, s'achemine vers le Café Anglais avec son billet de stalle dans sa poche.Les courtiers bien brossés, le demi-fashinnable vont s'attabler chez Hardy; de quelques lourdes voitures de remise débarquent de longues familles anglaises, qui entrent au Café de Paris, sur la foi d'une mode oubliée. Les cabinets du Café Douix voient arriver deux ou trois parties fines, visages joyeux mais inconnus Devant le Club de l'Union, illuminé, les équipages s'arrêtent; les dandys sautillent ça et là avant d'entrer au Jockey.A sept heures, nouveau désert. Quelques journalistes prennent le café pendant que tout le monde dîne. A huit heures et demie, fumée générale; cent estomacs digèrent, cent cigares brûlent, les voitures roulent, les bottes craquent, les cannes reluisentles chapeaux sont de travers, les chevaux caracolent, le monde dandy s'envole de nouveau.Ces messieurs vont au théâtre et les dames pirouettent. La compagnie devient tout à fait mauvaise. On entend dans la solitude le crieur de journal du soir. A onze heures et demie les spectacles se vident; on se casse le cou chez Tortoni pour prendre une glace avant de s'aller coucher. Il s'en avale mille dans une soirée d'été.  A minuit, un dandy dégingandé reparaît un instant; il est brisé de sa journée; il se jette sur une chaise, étend son pied sur une autre, avale un verre de limonade en baillant.Tout s'éteint. On se sépare en fumant au clair de lune. Une heure après, pas une âme ne bouge, trois ou quatre fiacres patients attendent seuls devant le Café Anglais des soupeurs attardés qui n'en sortiront qu'au jour. 

27/02/2007

le Grand Café de la Place Pigalle, autrement dit : LE RAT MORT

Par Bernard Vassor

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Au n° 7 actuel de la place, un limonadier s’installait en 1835. Cet établissement édifié à l’angle de la rue Frochot et de la place, se nommait "le Grand Café de la Place Pigalle" mais les clients vont s’empresser de le baptiser "le Rat Mort" en raison de l’odeur pestilentielle qui empuantissait l’endroit, ce qui ne l’empêcha pas de devenir le rendez-vous de tout ce qui comptait de journalistes, écrivains, peintres et jolies dames esseulées. On pouvait aussi rencontrer tous les chiens du quartier, terriers, épagneuls, bichons havanais, lévriers, barbets, caniches, qui s’y livrent à des combats acharnés. A la jonction des deux demi-lunes qui avaient été tracées de part et d’autre en partant des guérites et qui était le passage des boeufs conduits à l’abattoir de l’avenue Trudaine.

Nous pouvons imaginer Baudelaire attendant de voir passer« Apolonie », attablé à la terrasse du café, noter sur une feuille volante cet hommage à Paris la Catin, qui figure dans l’exemplaire de  Poulet-Malassis :

Hommage à Paris, vu du Haut Montmartre :

"Je t’aime, ô ma très belle ô ma charmante... Que de fois...
Tes débauches sans soif et tes aurores sans âme, Ton goût de l’infini,
Qui partout dans le mal lui-même se proclame,
Et tes feux d’artifice, éruptions de joie,
Qui font rire le ciel, muet et ténébreux.
O vous soyez témoins que j’ai fait mon devoir,
Comme un parfait chimiste et comme une âme sainte.
Car j’ai de chaque chose extrait la quintessence :
Tu m’a donné ta boue et j’en ai fait de l’or".

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26/02/2007

LE CABARET PELLORIER DE L'ACADEMIE FRANCAISE..

Par Bernard Vassor

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LE CAFE PELLORIER DE L’ACADEMIE FRANCAISE.
C’était en 1819 que Pellorier ouvrit  175 rue Saint-Jacques, ce cabaret « aux quarante tonneaux »comme il y avait quarante académiciens.
Composé d'une seule salle, c'était également un établissement distilateur. Fréquenté par un célèbre étudiant de soixante dix sept ans nommé Paragot, poète, il avait composé ces vers  :
"Quand je viens le soir à l'Académie,
Que j'demande un verr', on me le sert gaiement,
Et j'entend causer droit anatomie,
Par des hommes qui cas', mais caus' savament.
Tous les étudiants le connaissent et le tutoient et lui offrent de l'asinthe. Paragot a également composé deux complaintes :"Monseigneur l'archevêque, et Le Choléra Morbus. Le garçon de café, un nommé  Hilaire et surnommé poigne d'acier ce qui nous renseigne sur la manière de traiter les clients récalcitrants.

Plus tard dans le siècle, Rimbaud fréquenta avec Verlaine  l’académie d’absinthe , ce qu’il appelait l’Académie d’Absomphe.

Il écrit à son ami Ernest Delahaye :                                                                                      Rimbaud avec l'ombre de Verlaine medium_Rimbaud_avec_l_ombre_Verlaine_05_sepia.jpg

"Vive l'académie d'Absomphe, malgré la mauvaise volnté des garçons ! C'est le plus délicat et le plus tremblant des habits, que l'ivresse par la vertu de cette sauge de glaciers, l'absomphe. Mais pour après se coucher dans la merde.

Jumphe 1872"    

LE CAFE DE LA ROTONDE

Par Bernard Vassor

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LIMONADIER AU PALAIS-ROYAL N° 92
C'est en 1783 qu'un certain Dubuisson ouvrit à cet emplacement sous des tentes  le Café du Caveau. C'est Jean-Paul Cuisinier qui le reprit vers 1795, il obtint l'autorisation de construire une rotonde en l'an V. C'est le peintre Retou qui décora les plafonds.Ce café prit le nom en 1802 de Pavillon de la Paix.

24/02/2007

LE CAFE RICHE

Par Bernard Vassor

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Boulevard des Italiens à l'angle de la rue Le Peletier, numéros impairs

Fondé en 1785, par madame Riche, le restaurant fut agrandi en 1865. En consultant les archives, nous nous somes aperçu que cet établissement était devenu après le rachat par Bignon aîné,  la propriété du patron des frères Verdier la Maison dorée....Le restaurant comptain quatre salons particuliers et quare cabinets. Balzac qui fréquentait l'endroitfait mention à plusieurs reprises de ce lieu. Dans l'édition "Furne" de "La Muse du département" Etienne Lousteau y conduit Dinah de la Baudraye :BALZAC_La_Muse_du_departement.pdf A deux pas du café Hardy (devenu Maison dorée en 1843), le café Riche était l'un des plus anciens du boulevard de Italiens. Vers la fin du XIX° siècle, Jean-Louis Forain réalisera  des cartons pour servir  au mosaïste Jeann-Dominique Facchina qui en fit des décors extérieurs, qutre panneaux sont conservés au musée Carnavalet. Le restaurant fut fermé dénitivement en 1916. La maison fut construite en  1773 pour Auguste-Hippolyte Salmon. Alfred Delvau, toujours lui nous dit : "Le Café Riche est une sorte de Café de Bade, panaché de cocotterie et de littérature. Il )plait et ne désemplit pas, dès quatre heures de l'après-midi, toute la rangée est au complet. Une heure plus tard, vous ne trouverez même pas un guérridon. Après dîner, des premiers beaux soirs du printemps, aux derniers de l'automne, on trouve la même foule pressée." .Aurélien Scholl, selon les frères Goncourt règnera sans partage sur le Café "Iche" comme on le nommait à l'époque. Dans "le Journal", (l'année de Madame Bovary et des Fleurs du Mal, c'est le 20 aoûtde cette année là qu'eut lieu le "procès des Fleurs du Mal" qui vit la condamnation à 300 francs d'amende et de la suppression de six pièces) : 

 octobre 1857

"Le Café Riche semble dans ce moment vouloir devenir le camp des littérateurs qui ont des gants (...) sous ce velours rouge, nul des voyous n'ose s'avanturer. Murger avec qui nous dinons, nous fait sa profession de foi, il renie la bohème et passe avec armes et bagages, aux hommes de lettres du monde. C'est le Mirabeau de la chose. C'est au fond du Café Riche, dans le salon qui donne sur la rue Le Peletier, que se tiennent de onze heures à minuit et demi, sortant du spectacle ou de leurs affaires,  Saint-Victor, Huchard,  About avec son masque simièsque de sourire faux, le nerveux Aubryet, dessinant sur les tables ou insultant les garçons, ou Scribe, Albéric Second, Fiorentino, Villemot, l'éditeur Lévy, Beauvoir, le dernier des ivrognes de la Régence, etc. (...) Baudelaire soupe à côté, sans cravate, le col nu, la tête rasée, en vraie toilette de guillotiné. Une seule recherche : de petites mains lavées, écurée, mégissées. La tête d'un fou, la voix nette comme une lamae. Une élocution pédantesque, vise au Saint-Just et l'attrape. Se défend assez obstinément et avec une certaine passion, d'avoir outragé les moeurs dans ses vers. (..)

Maupassant, dans Bel Ami, au chapitre V, madame de Marelle invite Georges Duroi au Café Riche. Maupassant nous donne une description détaillée de l'établissement : Bel_Ami_chapitre_V_.Cafe_Riche.pdf 

Georges Courteline dans "Messieurs les ronds de cuir" :

(...)"son repas, et devant cette considération il avait imposé silence à ses scrupules. Le ministère pouvait attendre. Aussi bien
était-ce l' affaire d' une minute.Et il s' était attablé à la terrasse du café riche.Le malheur est qu' une fois là, le chapeau
ramené sur les yeux, le guéridon entre les genoux, Lahrier s' était trouvé bien. Il s' était senti envahi d' une grande lâcheté de tout
l' être, d' un besoin de se laisser vivre, tranquillement, sans une pensée, tombé à une
mollesse alanguie et bienheureuse de convalescent. Dans sa tasse emplie à ras-bords
un prisme s' était allumé, tandis que le flacon d' eau-de-vie projetait sur le glacis de la tôle
une tache imprécise et dansante, aux tons roux de topaze brûlée. Et vite, à sa jouissance
intime de lézard haletant au soleil dans l' angle échauffé d' un vieux mur, quelque
chose s' était venu mêler : une vague velléité de demeurer là jusqu' au soir à se
rafraîchir de bière claire en regardant passer les printanières ombrelles, la vision entr' aperçue