Adrian (de son vrai nom Adrian Adolph Greenberg) est un costumier américain né le à Naugatuck, Connecticut, mort le à Hollywood (Californie). Par ses créations, il impose le glamour pour la Metro-Goldwyn-Mayer[1] et reste source d'influence large pour nombre d'autres créateurs de mode.

Adrian
Description de cette image, également commentée ci-après
Greta Garbo et Melvyn Douglas habillés
par Adrian dans Ninotchka (1939)
Nom de naissance Adrian Adolph Greenberg
Naissance
Naugatuck (Connecticut)
Nationalité Drapeau des États-Unis Américain
Décès (à 56 ans)
Hollywood (Californie)
Profession Créateur de costumes
Films notables Grand Hotel
Les Invités de huit heures
Le Roman de Marguerite Gautier
Mannequin
Marie-Antoinette
Docteur Jekyll et M. Hyde
Greta Garbo dans Anna Karénine
Katharine Hepburn et James Stewart
dans Indiscrétions
Katharine Hepburn dans La Femme de l'année

Il utilise parfois le pseudonyme de Gilbert Adrian.

Biographie

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Il nait dans une famille de modistes en 1903[2]. Il fait des études à la Parson School à New York durant un an. À la suite de quoi, il part pour Paris[3], rencontrant Irving Berlin[4]. Par la suite, il fait la connaissance de Robert Kall, son futur mentor. Après un passage par Broadway comme costumier de la Music Box Revue[3], il réalise en 1925 les costumes pour Rudolph Valentino dans L'Aigle noir[4] puis l'année suivante des costumes pour Cecil B. DeMille[5]. Adrian entre en 1928 à la MGM. Il déploie son ingéniosité à sublimer le physique des actrices, jusqu'à camoufler les défauts du corps par ses coupes[6]. Il va y travailler pour plus de 200 films[7].

Quatorze ans après être entré à la MGM, Adrian se fâche à propos d'un costume pour Greta Garbo[8]. Il fonde alors son entreprise de prêt-à-porter et sur-mesure, y exprimant sa créativité et rencontrant le succès[2]. Il présente sa première collection l'année suivant l'ouverture[4]. Même durant la Guerre, et malgré les restrictions textiles, il fait preuve d'ingéniosité et de qualité[2]. Ses tailleurs en laine, innovant dans la coupe ou l'usage des matières, sont alors remarqués[2]. Ses créations disposent de parutions nombreuses dans la presse. À la sortie du conflit mondial, sa mode se rapproche des préceptes de la praticité liés au nouveau rôle des femmes et aux tendances du prêt-à-porter américain[7]. Le New Look de Dior, couturier avec qui il entretient une rivalité[9], va à l'encontre de ses principes et il l'exprime : « Obliger les femmes à notre époque, à alourdir leurs hanches d'un tel caparaçon, c'est un peu comme faire porter une armure à un homme[7]. » Entre-temps, il commercialise deux parfums, Saint et Sinner[4].

Adrian est victime d'une série de crises cardiaques, dont une en 1952. Il prend sa retraite au Brésil et commencé à écrire un manuscrit de ses mémoires[8],[9]. Il meurt sept ans plus tard[9] alors qu'il est retourné à sa première activité de costumier[4].

Postérité

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À partir du film Intrigues en 1928, Adrian devient le couturier attitré de Greta Garbo et sa carrure épaulée. Les costumes qu'il crée pour elle présentent pour Patrick Brion une « importance […] considérable dans la création de son mythe[10]. » En 1929, le couturier décore la nouvelle résidence de l'actrice à Beverly Hills.

Adrian reste plus particulièrement reconnu durant l'entre deux-guerres pour ses tenues glamour, souvent à la silhouette en « sablier » ou en « portemanteau », inspirées de la haute couture parisienne et adaptées à chaque actrice[2],[4] : « longues robes ajustées, larges épaules et taille fine »[6]. Il influence alors aussi bien les autres costumiers que les spectateurs des films[3]. Par la suite, nombre de stylistes vont s'inspirer de ses créations inventives[7]. C'est avec ces costumes de cinéma qu'il entre dans la postérité[2]. La robe blanche pour Joan Crawford dans Letty Lynton reste sa réalisation majeure : rien que la copie réalisée alors par Macy's se vend à 50 000 exemplaires[7],[11].

Trente pièces sont rééditées en 2017 sous l’appellation « Adrian Original »[12].

La Fondation Azzedine Alaïa conserve environ 300 créations d'Adrian, collectées du vivant du couturier tunisien[13] ; une des plus grandes collections concernant Adrian[12]. Entre autres, le fils d'Adrian fourni 150 créations de son père[14]. L'association, qui deviendra fondation quelques années après, organise en 2019 une exposition mettant côte-à-côte 27 tailleurs d'Adrian et 27 d'Alaïa[14],[15].

Famille

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Adrian se marie en août 1939 avec l'actrice américaine Janet Gaynor et reste son mari jusqu'à sa mort le . Ils ont un fils dénommé Robin Gaynor Adrian (né en 1940)[16],[9]. Relation qualifiée de « Mariage lavande (en) », pour les conventions, Adrian étant ouvertement homosexuel et Janet Gaynor finalement considérée comme sa muse[17],[18].

Filmographie partielle

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Notes et références

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  1. Bruno Remaury, Dictionnaire de la mode au XXe siècle, Éditions du Regard, (ISBN 2-84105-048-3), p. 20
  2. a b c d e et f (mul) Valerie Steel et Suzy Menkes, Fashion Designer A-Z, Taschen, , 654 p. (ISBN 978-3836543026, présentation en ligne), p. 62 à 67
  3. a b et c Palomo 2011, p. 36.
  4. a b c d e et f Notice biographique in : Linda Watson, Vogue - La mode du siècle : Le style de chaque décennie, 100 ans de créateurs [« Vogue Twentieth Century Fashion - 100 years of style by decade and designer »], Éditions Hors Collection, , 255 p. (ISBN 2-258-05491-5), « Adrian, Gilbert », p. 88
  5. Palomo 2011, p. 37.
  6. a et b Palomo 2011.
  7. a b c d et e Palomo 2011, p. 38.
  8. a et b Palomo 2011, p. 39.
  9. a b c et d (en) Bronwyn Cosgrave, « New Book on Hollywood Costume Designer Gilbert Adrian Charts His Rise and Enduring Legacy », sur hollywoodreporter.com, (consulté le )
  10. Patrick Brion, Garbo, Éditions du Chêne, 1985, p. 88
  11. (en) « The “Letty Lynton” Gown »,
  12. a et b (en) Booth Moore, « The Resurrection of Iconic Costume Designer Adrian », sur hollywoodreporter.com, (consulté le )
  13. Olivier Saillard, « Le monde d'Azzedine Alaïa : Taille collectionneur », Challenges, no 647,‎ , p. 60-62 (ISSN 0751-4417)
  14. a et b Hélène Guillaume, « Adrian et Alaïa, l'expo parisienne avec deux grands A », sur madame.lefigaro.fr, (consulté le )
  15. Corinne Jeammet, « "L'art du tailleur" : un dialogue entre les couturiers Azzedine Alaïa et Gilbert Adrian, à Paris », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
  16. Site cinememorial.com, consulté le .
  17. (en) John Phillip Habib, « Dressmaker for Stars and Secretaries », Here Publishing, no 867,‎ , p. 61 (ISSN 0001-8996, lire en ligne)
  18. (en) M. G. Lord, The Accidental Feminist: How Elizabeth Taylor Raised Our Consciousness and We Were Too Distracted by Her Beauty to Notice, Bloomsbury Publishing USA, (ISBN 978-0-802-71669-9, lire en ligne), 25

Bibliographie

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Liens externes

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