Venera 11
Venera 11 (en russe : Венера-11) est une sonde spatiale soviétique lancée le dont la mission était d'étudier l'atmosphère et la surface de la planète Vénus dans le cadre du programme Venera. Elle se composait d'un vaisseau porteur chargé de recueillir des données lors du survol de la planète et d'un atterrisseur. L'atterrisseur est parvenu sur le sol vénusien mais n'a obtenu que des résultats partiels à la suite de la panne de deux de ses instruments. Deux détecteurs de sursaut gamma fonctionnant conjointement avec un instrument similaire installé sur la sonde spatiale jumelle Venera 12 et le satellite Prognoz 7 ont permis de dresser un premier catalogue des sources à l'origine de ce phénomène.
Sonde spatiale
Organisation | URSS |
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Constructeur | Lavotchkine |
Programme | Venera |
Domaine | Étude de Vénus et astronomie gamma |
Type de mission | Atterrisseur et survol |
Statut | Achevée |
Lancement | à 03:25:39 UTC |
Lanceur | Proton |
Fin de mission | février 1980 |
Identifiant COSPAR | 1978-084A |
Masse au lancement | 4940 kg |
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Source d'énergie | Panneaux solaires |
Puissance électrique | ] |
Déroulement de la mission
modifierVenera 11 d'une masse totale de 4,94 tonnes a été lancée par une fusée Proton. L'atterrisseur a été largué par le vaisseau mère le deux jours avant de pénétrer dans l'atmosphère de Vénus. Après une descente d'une durée de 1 heure, l'atterrisseur s'est posé le vers 3 h 24 UTC sur le sol de Vénus à une vitesse comprise entre 7 et 8 m/s. Les données scientifiques ont été transmises durant environ 110 minutes. De son côté, le vaisseau mère a survolé la planète à une distance de 34 000 km en collectant des données grâce à plusieurs instruments scientifiques embarqués puis a poursuivi sur une orbite héliocentrique en effectuant des mesures dans l'espace interplanétaire[1].
Le dernier contact avec le vaisseau mère a été réalisé en janvier 1980[1].
Les équipements scientifiques du vaisseau mère
modifierLe vaisseau mère de Venera 11 était équipé avec plusieurs instruments scientifiques utilisé dans l'espace interplanétaire et durant le survol de Vénus. Venera 11 emportait notamment deux détecteurs de Sursaut gamma Konus, développé par les soviétiques et SIGNE 2 développé par les chercheurs français. SIGNE 2 était également installé à bord de deux autres engins spatiaux, la sonde spatiale jumelle Venera 12 et le satellite Prognoz 7 ce qui permettait de localiser les sources des sursauts gamma par triangulation. Dans le cadre de cette mission conjointe, 143 sources ont pu être ainsi détectées et situées dans le ciel avant et après le survol de Vénus permettant la constitution d'un premier catalogue recensant ces événements[2].
Le vaisseau mère embarquait également[3] :
- un spectromètre fonctionnant dans l'ultraviolet extrême (30-166 nm), réalisé conjointement par le service d'aéronomie du CNRS et l'institut de physique cosmique de Moscou, destiné à la msure de la concentration de différents gaz dans l'espace interplanétaire et l'atmosphère de Vénus[4] ;
- un spectromètre à plasma ;
- un magnétomètre ;
- un télescope à protons.
Les équipements scientifiques de l'atterrisseur
modifierL'atterrisseur emportait une batterie d'instruments destinés à étudier l'atmosphère durant sa descente vers le sol de Vénus et la composition des roches de la surface. Les caméras embarquées n'ont pas fonctionné à la suite d'une erreur de conception qui n'a pas permis d'éjecter les obturateurs placés sur les objectifs. Le système d'analyse de la composition du sol a également été victime d'une panne[5]. Le chromatographie en phase gazeuse a permis de détecter un ratio particulièrement élevé d'Ar36/Ar40, deux mille à trois mille fois le ratio terrestre[6], et la présence de monoxyde de carbone dans les couches basses de l'atmosphère. Des éclairs et des grondements de tonnerre ont également été enregistrés entre 32 et 2 km d'altitude[5].
Les instruments scientifiques embarqués comprenaient[7] :
- un néphélomètre pour la détection des aérosols ;
- un spectromètre de masse MKh-6411 ;
- un chromatographe en phase gazeuse Sigma ;
- un spectromètre à fluorescence rayons X pour la détermination des élements contenus dans les aérosols ;
- un photomètre 360° IOAV ;
- un spectromètre fonctionnant dans la bande 430-1170 nm ;
- un microphone/anémomètre ;
- quatre thermomètres et trois baromètres pour les mesures entre 50 km et la surface ;
- un accéléromètre Bizon pour l'étude de la structure atmosphèrique entre 107 km et 70 km ;
- un pénétromètre PrOP-V ;
- deux caméras couleur ;
- un instrument d'analyse du sol.
Références
modifier- Huntress et Marov 2011, p. 317.
- Huntress et Marov 2011, p. 320.
- Harvey 2007, p. 185.
- Le Monde du 10 septembre 1978.
- Huntress et Marov 2011, p. 319.
- Le Monde du 26 décembre 1978.
- Huntress et Marov 2011, p. 315.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- (en) Wesley T. Huntress et Mikhail Ya. Marov, Soviet robots in the Solar System : missions technologies and discoveries, New York, Springer Praxis, , 453 p. (ISBN 978-1-4419-7898-1, lire en ligne)
- (en) Brian Harvey et Olga Zakutnayaya, Russian space probes : scientific discoveries and future missions, Springer Praxis, (ISBN 978-1-4419-8149-3)
- (en) Brian Harvey, Russian Planetary Exploration : History, Development, Legacy and Prospects, Berlin, Springer Praxis, , 351 p. (ISBN 978-0-387-46343-8, lire en ligne)Historique des missions interplanétaires russes des débuts jusqu'en 2006
- (en) Paolo Ulivi et David M Harland, Robotic Exploration of the Solar System Part 1 The Golden Age 1957-1982, Chichester, Springer Praxis, , 534 p. (ISBN 978-0-387-49326-8)Description détaillée des missions (contexte, objectifs, description technique, déroulement, résultats) des sondes spatiales lancées entre 1957 et 1982.
- (en) Boris Chertok, Rockets and people, vol. 2 : creating a rocket industry, NASA History series, (ISBN 978-1-288-54781-4, OCLC 829378424)
- (en) Boris Chertok, Rockets and people, vol. 3 : Hot days of the cold war, NASA, coll. « NASA History series », , 832 p. (ISBN 978-0-16-081733-5, OCLC 656365714)
- (en) Andrew J. Ball, James R.C. Garry, Ralph D. Lorenz et Viktor V. Kerzhanovichl, Planetary Landers and entry Probes, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-12958-9)
- (en) Asif A. Siddiqi, The soviet space race with Apollo, University Press of Florida, , 489 p. (ISBN 978-0-8130-2628-2)
Articles connexes
modifier- Atmosphère de Vénus
- Programme Venera
- Venera 12, sonde jumelle de Venera 11.
- Réseau soviétique de communication avec l'espace lointain