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La guerre entre le Hamas et Israël s'inscrit dans le conflit israélo-gazaoui, lequel ressort du conflit israélo-palestinien[Note 1] tandis que les efforts diplomatiques conjoints d'Israël, des États-unis et de pays arabes sunnites, entendent résoudre le conflit israélo-arabe dans le cadre des accords d'Abraham[Note 2]. Ces accords ont pour but de constituer un front uni face à l'Iran chiite, et ont pour effet de marginaliser les revendications d'un État indépendant par les Palestiniens, également sunnites mais alliés de circonstance à l'axe de la résistance. Le processus de normalisation entre Israël et l'Arabie saoudite occupe, jusqu'au 7 octobre 2023, la plus grande partie de l'actualité tandis que le conflit israélo-palestinien est tombé dans un certain oubli[1],[Note 3]. Les causes de la guerre sont donc multiples et dépendent en grande partie de la lecture qui est faite du conflit israélo-palestinien :
THÈSE : certains en situent l'amorce en 1947, avec la première guerre israélo-arabe — dont le moteur a été le refus arabe du plan de partage de la Palestine mandataire[2],[Note 4] —, à la suite de laquelle l'État hébreu a acquis un territoire plus vaste que celui prévu par le plan de partage, et les Arabes de Palestine mandataire ont été contraints à « un exode forcé qui annonce leur déplacement et leur dépossession, » situation aggravée[Note 5] par la guerre des Six Jours où Israël conquiert le plateau du Golan, la Cisjordanie, la bande de Gaza et la péninsule du Sinaï ; la source du conflit serait donc l'occupation par Israël de territoires qui ne lui ont pas été alloués[3],[4] et le maintien de cette situation, notamment[Note 6] par les manœuvres de Benyamin Netanyahou qui, tablant sur la non-légitimité du Hamas aux yeux de la communauté internationale, l'a favorisé vis-à-vis du Fatah afin d'accentuer leurs divisions et empêcher ainsi la création d'un État palestinien[5].
ANTITHÈSE : pour d'autres, il a commencé avec les émeutes de 1929 en Palestine mandataire, avant toute déclaration d'indépendance, « occupation, » « colonisation[Note 7], » barrière de sécurité ou blocus, et sa source serait le refus arabe de la présence juive sur tout ou partie de ces terres, dans le contexte d'une haine des Juifs[Note 8] proclamée tant par les émeutiers d'août 1929 que par les assaillants du 7 octobre 2023[6],[Note 9],[7].
SYNTHÈSE : une hypothèse mitoyenne place sa naissance à la révolte arabe de 1936, et sa raison dans l'affrontement de deux nationalismes, arabe et sioniste, concurrents et mutuellement exclusifs[8].

Selon la première lecture, adoptée entre autres par le secrétaire général de l'ONU, l'attaque du Hamas « n'[est] pas arrivée dans le vide [car les Palestiniens ont subi cinquante-six ans] d’occupation suffocante[9] »[Note 10] qui n'aurait[Note 11] donc pas cessé avec le désengagement israélien de la bande de Gaza et à laquelle s'ajouterait « la colonisation[Note 7], avec 700 000 Israéliens qui s'installent en Cisjordanie et à Jérusalem-Est[4], » accompagnée de nombreuses provocations avec la bénédiction de la coalition nationaliste que dirige Benyamin Netanyahou depuis janvier 2023[7],[10],[11],[12],[Note 12].
De fait, la bande de Gaza est l'une des zones les plus densément peuplées du monde en 2023[13] et la plupart de la population vit dans une détresse humanitaire permanente[12] mais si le blocus israélo-égyptien limite fortement les ressources de l'enclave, cette précarité est aussi dûe aux pratiques du Hamas qui les répartit inéquitablement[10],[Note 13] et détournerait[Note 14] une importante partie des aides internationales pour financer ses attaques[14] car, ainsi que le déclare Khalil al-Hayya, un membre du conseil dirigeant du Hamas interrogé à Doha,

« Le but du Hamas n'est pas de gérer Gaza et de lui fournir de l'eau, de l'électricité ou quoi que ce soit. […] Ce n'est pas parce que nous voulons du carburant et du travail que nous livrons bataille. Ce n'est pas pour améliorer la situation à Gaza, c'est pour bouleverser la situation [et remettre la question palestinienne au premier plan][15],. »

D'autre part, « les analyses "contextuelles" de l’événement ne doivent pas empêcher de nommer les choses[16] » et au-delà des critiques émises par les instances israéliennes[9], les tentatives de relativiser voire de justifier les crimes du Hamas — que cinq puissances ont condamné « sans ambiguïté possible »[17] — par les fautes d'Israël (y compris les morts par milliers que ses ripostes militaires ont causées ou entraînées depuis 2008) ou en les greffant sur un discours de libération nationale face à l'impérialisme israélien ou occidental, ont été dénoncées comme moralement faussées[18],[19].

La seconde lecture qui voit dans l'attaque du 7 octobre un moment de pure barbarie et d'inhumanité dirigées contre les Juifs, est partagée par l'ensemble des Israéliens, qu'ils aient auparavant soutenu le gouvernement de Benyamin Netanyahou ou la cause palestinienne car elle a frappé de façon indiscriminée des soldats comme des civils, sans considération pour l'âge, le sexe, les opinions ou les handicaps[20]. Elle a, de plus, visé des « Juifs » et non des « Israéliens, » dans un acte de « djihadisme pogromiste » où l'on poursuit la disparition totale de l'« entité sioniste, » comme le déclare la charte de 1988 au nom de l'islam[16],[21], bien que plusieurs musulmans aient considéré ou déclaré ces actes contraires à l'islam[22],[23],[24]. Les motifs invoqués par Mohammed Deif, l'un de ses principaux chefs, pour justifier l'attaque sont eux aussi de nature religieuse car il accuse les Juifs d'avoir blasphémé Al-Aqsa, en faisant apparemment référence aux visites de nationalistes religieux israéliens dans l'enceinte de la mosquée[12], aux affrontements d'Al-Aqsa de 2022, au cours desquels la police israélienne effectua une descente dans la mosquée à la suite d'affrontements entre Palestiniens et la police[25] ou au pèlerinage de Souccot sur le mont du Temple, mal perçu dans le monde musulman[26]. En outre, la propagation des scènes de massacre par les assassins eux-mêmes, démontrerait la dépravation morale d'une culture véhiculée par le Hamas qui glorifie la mort, et d'une société dans laquelle il prospère, qui « paie des salaires aux meurtriers de masse et célèbre dans les rues avec des bonbons et des fusillades lorsque des Juifs sont tués »[6].
Il serait cependant tout aussi moralement biaisé d'utiliser ces arguments pour exonérer de la sorte Israël de ses erreurs et responsabilités[7],[16],[18],[19].

Enfin, le Hamas s'inscrit bien dans une perspective nationaliste puisqu'il a remis la lutte palestinienne sur le devant de la scène, et il a de surcroît agi dans une logique politique car en lançant une offensive qui traverse la ligne verte, chose que même le Hezbollah n'a jamais osé, il est sorti renforcé auprès des Palestiniens, y compris ceux qui le critiquaient[10], des pays arabes de la région qui participaient aux accords d'Abraham, et de ses soutiens internationaux face aux mouvements rivaux du Jihad islamique palestinien et du Fatah[11].
Au vu de l'ampleur de l'attaque, de son degré de sophistication et de complexité logistiques ainsi que de son impact sur le processus de normalisation israélo-arabe, certains ont spéculé sur le rôle des Gardiens de la révolution islamique, voyant la main de l'Iran derrière celle du Hamas via Beyrouth[27],[28] mais tant les autorités iraniennes qu'Ali Barakeh (en), un haut responsable du Hamas basé à Beyrouth, l'ont démenti[29],[30], et les États-Unis « n'ont pas vu de preuve solide et tangible d'une implication directe de l'Iran »[17].

Notes et références

Notes

  1. Il y a deux conflits : celui d'Israel avec l'OLP et celui avec le Hamas. Depuis 2007, ils sont bien distincts : le Fatah à l’est, le Hamas et les anciens membres de l'OLP au sud. B. Netanyahou exploite ces differences (dans une strategie qui lui a fait un retour de flamme) mais il ne les a pas créées
  2. Il y a trois conflits : les deux précédents et le conflit avec le monde arabo-musulman ; Israël a signé un traité de paix (assez froide mais apparemment solide) avec l'Egypte et avec la Jordanie (sans cesse remis en question par le parlement jordanien, dont une importante partie de la population est apparentée avec les habitants de la region située entre la ligne verte et le Jourdain). Les accords d'Abraham ont pour but de stabiliser le Proche et Moyen Orient
  3. Il m'a été dit que je détournerais la source en présentant le désintérêt du conflit comme une cause de la guerre. Qu'en pensez-vous ?
  4. Cette incise a pour but le rappel d'un simple fait historique simplement omis par JL Mounier : Israël n'a pas déclenché la guerre dont le but était son extermination ! Que l'État se soit retrouvé avec un plus grand territoire que prévu, est un retour de bâton envers l'agresseur, qui n'était pas Israël (et non, je n'ignore pas ce qu'ont dit les Nouveaux Historiens à ce sujet)
  5. Je me suis pincé en écrivant cela, avis à qui me juge incapable d'envisager d'autres POV que le mien
  6. Je ne suis pas satisfait de cette tournure de phrase. Par ailleurs, ce serait l'endroit idéal pour développer sur les torts imputés à Israël
  7. a et b Les guillemets sont dans la source (WSJ). Par ailleurs, je signale que ces termes, si familiers et fréquemment utilisés, ressortent du vocabulaire tiers-mondiste et qu'en les utilisant, surtout sans guillemets, l'on prend de ce fait le parti de l'OLP.
  8. Je n'ai pas mis de lien sur antisémitisme ou judéophobie car je me suis rendu compte à quel point cette haine était dépourvue de la dimension « programme politique » du premier terme, et infiniment plus puissante que le second
  9. Je ne les suis pas sur le dernier point : les émeutiers de 1929 le faisaient par nationalisme, ceux de 2023 non. Et peut-être que c'est moi qui me trompe et eux qui ont raison
  10. Donc, il était justifié de tuer hommes, femmes, enfants et vieillards ???!!!
  11. Ça, c'est le POV de Xavier Guignard ! Disons délicatement que personne de sensé n'aurait dit cela en Israël, a fortiori les premiers jours du conflit !
  12. Je pourrais rajouter le NYT mais on me reprocherait de multiplier les sources qui disent la meme chose
  13. Notez qui est l'auteur de la source ! De même, Marc Daou citait une source palestinienne
  14. Conditionnel de courtoisie ! Un collègue pestinien me le disait déjà il y a 10 ans, et la source emploie l'indicatif

Ref

  1. François Bougon, « Les images de l'horreur diffusées par les acteurs du conflit sont une nouvelle escalade », sur Mediapart (transcrit dans le site Academia.edu), (consulté le ).
  2. (en) Maurice Hirsch, « Rejection of the UN Partition Plan of November 29, 1947, Was a Prequel to the October 7 Massacre », sur Jerusalem Center for Public Affairs,
  3. Jean-Luc Mounier, « De 1947 à 2023, un conflit israélo-palestinien complexe et dans l'impasse », sur France24, (consulté le ).
  4. a et b Marie-Violette Bernard et Louis Dubar, « Guerre entre Israël et le Hamas : l'article à lire pour comprendre l'escalade qui a mené à l'épisode le plus meurtrier du conflit israélo-palestinien », sur France Info,
  5. « Nétanyahou a-t-il dit que «transférer de l’argent au Hamas» était la bonne stratégie pour «contrecarrer la création d’un État palestinien» ? », Libération,
  6. a et b (en) Walter E. Block et Alan G. Futerman, « The Moral Duty to Destroy Hamas », The Wall Street Journal,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. a b et c (en) David Benatar, « It's Not the Occupation », sur Quillette, (consulté le ).
  8. (en) Justin Murphy, « Brighton man's book on Palestine examines roots of Israel conflict », Democrat & Chronicle,‎ (lire en ligne).
  9. a et b Libération et AFP, « Le chef de l'ONU juge que l'attaque du Hamas n’est pas «arrivée dans le vide», provoquant la colère d'Israël », Libération,‎ (lire en ligne)
  10. a b et c (en) Amjad Iraqi, « A psychological barrier has just been shattered in Israel-Palestine », +972 Magazine,‎ (lire en ligne)
  11. a et b (en) Majed Kayali, « Why did Hamas start a war with Israel? », Al Majalla,‎ (lire en ligne)
  12. a b et c BBC News Afrique, « Pourquoi le Hamas a-t-il attaqué Israël ? », sur BBC,
  13. Mélanie Meloche-Holubowski, « La bande de Gaza en cartes et en chiffres », sur Radio-Canada, (consulté le )
  14. « Comment le Hamas finance ses attaques », sur La Tribune, (consulté le ).
  15. (en) « Necessary cost’: Behind Hamas’ bloody gambit to create a permanent state of war », sur The Straits Time, .
  16. a b et c Alain Frachon, « « Dans la gamme du terrorisme de masse, le Hamas a déchaîné contre une population civile une barbarie singulière » », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant).
  17. a et b Aurélia End, « Cinq puissances condamnent « sans ambiguïté possible le Hamas » », sur La Presse.ca,
  18. a et b (en) Judith Butler, « The Compass of Mourning », London Review of Books, vol. 45, no 20,‎ (lire en ligne)
  19. a et b (en) Robert Misik, « Words of war and quiet dejection », IPS,‎ (lire en ligne)
  20. (en) Rivka Tuval-Maschiach, « The Psychological Impact of the Hamas Attack in Israel », Psychiatric Times,‎ (lire en ligne)
  21. « Est-il vrai que la charte du Hamas fixe comme objectif la destruction de l'Etat d'Israël ? », sur Libération, (consulté le ).
  22. (he) « גולשים ערבים בביקורת על חמאס: התעללות בגופות ואונס בחורות מנוגדים לאסלאם » [« Des internautes arabes critiquent le Hamas : les abus sur les corps et les viols de filles sont contraires à l'Islam »], sur The Middle East Media Research Institute,‎ (consulté le )
  23. (en) Elie Podeh, « What Saudi Arabia really thinks of Hamas », sur Globes,
  24. (en) Arik Rudnitsky, « On a tightrope: Israel’s Arab citizens and the war with Hamas - opinion », sur Jerusalem Post,
  25. (en) Samia Nakhoul et Laila Bassam, « Who is Mohammed Deif, the Hamas commander behind the attack on Israel? », Reuters,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  26. (en) « Israeli settlers storm Al-Aqsa Mosque complex on fifth day of Sukkot », sur Al Jazeera News, (consulté le )
  27. Michel Touma, « L’éditorial – Le sabotage d'une dynamique à l'autre », sur Ici Beyrouth,
  28. Noé Pignède, « Attaque du Hamas contre Israël : une offensive préparée de longue date depuis Beyrouth, selon la presse libanaise », sur FranceInfo, .
  29. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées 9octobre2023_amwaj.media
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