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« Spiritisme (Allan Kardec) » : différence entre les versions

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{{En-tête label|BA|année=2011}}
{{Confusion|texte=Cet article traite du spiritisme quand il s'agit de la doctrine philosophique codifiée par [[Allan Kardec]]. Lorsque le mot « spiritisme » est un terme générique désignant la communication avec les esprits, consultez l'article : [[spiritisme]].}}
{{Confusion|texte=Cet article traite du spiritisme quand il s'agit de la doctrine philosophique codifiée par [[Allan Kardec]]. Lorsque le mot « spiritisme » se rapporte à « la communication avec les esprits », consultez l'article : [[spiritisme]].}}


[[Fichier:AllanKardec.jpg|thumb|upright=1.2|alt=Portrait d'Allan Kardec, fondateur du spiritisme. L'image représente un plan rapproché d'un homme roux, portant moustache et habillé d'une redingote noire. Son coude gauche est posé sur un meuble et sa main tient un papier.|[[Allan Kardec]] (1804-1869), fondateur de la philosophie spirite et inventeur du mot « spiritisme ».]]
[[Fichier:busteallankardec.JPG|thumb|upright=1.2|alt=Buste d'Allan Kardec, fondateur du spiritisme. L'image est une photographie rapprochée d'un buste dorée représentant un homme d'une cinquantaine d'année, portant moustache et regardant droit devant.|[[Allan Kardec]] (1804-1869), fondateur de la philosophie spirite et inventeur du mot « spiritisme ».]]


[[Fichier:Festival Allan Kardec 2010 Sao Paulo 2.jpg|thumb|upright=1.2|alt=Festival spirite dans les rues de [[São Paulo]] en 2010. L'image représente une scène musicale surmonté d'un toit bleu. Des chanteurs et musiciens travaillent devant un panneau géant présentant le portrait d'Allan Kardec et le logo de la municipalité de Sao Paulo.|Festival spirite dans les rues de [[São Paulo]] en 2010.]]
[[Fichier:Festival Allan Kardec 2010 Sao Paulo 2.jpg|thumb|upright=1.2|alt=Festival spirite dans les rues de [[São Paulo]] en 2010. L'image représente une scène musicale surmonté d'un toit bleu. Des chanteurs et musiciens travaillent devant un panneau géant présentant le portrait d'Allan Kardec et le logo de la municipalité de Sao Paulo.|Festival spirite dans les rues de [[São Paulo]] en 2010.]]


Le '''spiritisme codifié par [[Allan Kardec]]''' est une [[philosophie]] [[spiritualisme|spiritualiste]] qui apparaît à [[Paris]] en 1857 et qui donne naissance à un mouvement social et culturel en Europe, jusqu'au début du XX{{e}} siècle. Kardec en expose les principes dans ''[[Le Livre des Esprits]]'' et dans les ouvrages suivants.
Le '''spiritisme codifié par [[Allan Kardec]]''' est une [[philosophie]] [[spiritualisme (philosophie)|spiritualiste]] qui apparaît à [[Paris]] en 1857 et qui donne naissance à un mouvement socio-culturel en Europe, jusqu'au début du {{s-|XX}}. Kardec en expose les principes dans ''[[Le Livre des Esprits]]'' et dans les ouvrages suivants.


Allan Kardec définit le spiritisme comme une [[doctrine]] fondée sur l'existence, les manifestations et l'enseignement des [[Esprit (surnaturel)|esprits]], possédant des lois morales et reposant sur une échelle spirite. Ce courant de pensée estime que les [[médium (spiritualité)|médiums]] peuvent communiquer avec les défunts, par l'utilisation d'une énergie spirituelle appelée [[périsprit]]. D'abord européen, ce mouvement s'est ensuite diffusé en [[Amérique latine]] et il constitue aujourd'hui une importante [[Religions au Brésil|religion du Brésil]], influente tant dans la vie politique que sociale.
Allan Kardec définit le spiritisme comme une [[doctrine]] fondée sur l'existence, les manifestations et l'enseignement des [[Esprit (surnaturel)|esprits]], possédant des [[morale|lois morales]] et reposant sur une échelle spirite. Ce courant de pensée estime que les [[médium (spiritualité)|médiums]] peuvent [[Nécromancie|communiquer avec les défunts]], par l'utilisation d'une énergie spirituelle au moyen du [[périsprit]]. D'abord européen, ce mouvement s'est ensuite diffusé en [[Amérique latine]] et il constitue aujourd'hui une importante [[Religions au Brésil|religion du Brésil]], influente tant dans la vie politique que sociale.


Fondé sur la croyance en [[Dieu]], en la [[réincarnation]] et en la communication avec l'[[au-delà]], le spiritisme regroupe actuellement plus de dix millions d'adeptes à travers le monde, très majoritairement situés en Amérique latine. Il a influencé nombre de courants spiritualistes et a joué un rôle important dans l'avènement de la [[psychiatrie dynamique|psychiatrie moderne]].
Fondé sur la croyance en [[Dieu]], en la [[réincarnation]] et en la communication avec l'[[au-delà]], le spiritisme regroupe actuellement plus de dix millions d'adeptes à travers le monde, très majoritairement situés en Amérique latine. Il a influencé nombre de courants spiritualistes et a joué un rôle important dans l'avènement de la [[psychiatrie dynamique|psychiatrie moderne]].
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[[Fichier:Introlivredesesprits.jpg|upright|thumb|alt=Première page de l'édition originale du [[Livre des Esprits]] représentée entièrement. Le papier est fortement jauni et les caractères apparaissent en bruns foncés tout en restant clairement lisibles.|Première apparition du mot « spiritisme » dans la littérature française. ''Le Livre des Esprits'', page 1, avril 1857.]]
[[Fichier:Introlivredesesprits.jpg|upright|thumb|alt=Première page de l'édition originale du [[Livre des Esprits]] représentée entièrement. Le papier est fortement jauni et les caractères apparaissent en bruns foncés tout en restant clairement lisibles.|Première apparition du mot « spiritisme » dans la littérature française. ''Le Livre des Esprits'', page 1, avril 1857.]]


Le mot « [[Wikt:spiritisme|spiritisme]] » est un [[néologisme]], inventé par [[Allan Kardec]] pour nommer la nouvelle [[doctrine]] spirituelle qu'il exposa dès 1857<ref name="GCuchet">{{Harvsp|id=Cuchet|texte=Guillaume Cuchet (2007)|p=74-75}}.</ref>{{,}}<ref name="Jprieur">{{harvsp|id=Prieur|texte=Jean Prieur (2004)|loc=pages 44 et 62}}.</ref>{{,}}<ref name="Jlantier2">{{harvsp|id=Lantier|texte=Jacques Lantier (1971)|p=94}}.</ref>{{,}}<ref name="DKtager">{{harvsp|id=Kareh Tager|texte=Djénane Kareh Tager (2006)|p=43}}.</ref>{{,}}<ref name="Frparot">{{harvsp|id=Parot|texte=Françoise Parot (2004)|p=35-36}}.</ref> et qui fut probablement inspiré par le mot anglais ''{{lang|en|spiritism}}''<ref>{{Lien web|titre=Entrée « Spiritisme »|site=Dictionnaire étymologique du CNRS et du CNRTL|url=http://www.cnrtl.fr/etymologie/spiritisme|consulté le=17 novembre 2010}}.</ref>. Refusant le titre d'« auteur », Kardec devint ainsi le « codificateur du spiritisme »<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=31}}.</ref>{{,}}<ref name="Jprieur"/>{{,}}<ref>{{harvsp|id=CBerge|texte=Christine Bergé (1990)|p=25}}</ref>.
Le mot « [[Wikt:spiritisme|spiritisme]] » est un [[néologisme]], inventé par [[Allan Kardec]] pour nommer la nouvelle [[doctrine]] spirituelle qu'il exposa dès 1857<ref name="GCuchet">{{Harvsp|id=Cuchet|texte=Guillaume Cuchet (2007)|p=74-75}}.</ref>{{,}}<ref name="Jprieur">{{harvsp|id=Prieur|texte=Jean Prieur (2004)|loc=pages 44 et 62}}.</ref>{{,}}<ref name="Jlantier2">{{harvsp|id=Lantier|texte=Jacques Lantier (1971)|p=94}}.</ref>{{,}}<ref name="DKtager">{{harvsp|id=Kareh Tager|texte=Djénane Kareh Tager (2006)|p=43}}.</ref>{{,}}<ref name="Frparot">{{harvsp|id=Parot|texte=Françoise Parot (2004)|p=35-36}}.</ref> et qui fut probablement inspiré par le mot anglais ''{{langue|en|spiritism}}''<ref>{{Lien web|titre=Entrée « Spiritisme »|site=Dictionnaire étymologique du CNRS et du CNRTL|url=http://www.cnrtl.fr/etymologie/spiritisme|consulté le=17 novembre 2010}}.</ref>. Refusant le titre d'« auteur », Kardec devint ainsi le « codificateur du spiritisme »<ref name="Dicorel1183">{{harvsp|id=Dicorel|texte=Marion Aubrée (2010)|p=1183}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=31}}.</ref>{{,}}<ref name="Jprieur"/>{{,}}<ref name="Bergé25">{{harvsp|id=CBerge|texte=Christine Bergé (1990)|p=25}}</ref>.


Kardec expliqua dans la première page de l'introduction de son ''[[Le Livre des Esprits|Livre des Esprits]]'' qu'il devait utiliser ce nouveau mot afin de donner une identité propre à la philosophie qu'il présentait<ref>{{harvsp|id=Prieur|texte=Jean Prieur (2004)|p=62}}.</ref>. Dans le même ouvrage, il inventa également les mots « [[périsprit]] » et « [[spirite]] ». Le fait d'avoir institué un mot nouveau fut d'ailleurs reproché à Kardec ; à son époque, le mot « spiritisme » était parfois qualifié de [[barbarisme]]<ref group="Note">{{harvsp|id=Kardec (1864)|texte=Allan Kardec, ''Qu'est-ce que le spiritisme'' (1964)|p=19}}.</ref>. En français, ce n'est qu'en 1860 que le mot fait son apparition dans le ''Dictionnaire français illustré et Encyclopédie universelle''<ref name="Frparot"/>.
Kardec expliqua dans la première page de l'introduction de son ''[[Le Livre des Esprits|Livre des Esprits]]'' qu'il devait utiliser ce nouveau mot afin de donner une identité propre à la philosophie qu'il présentait<ref name="Prieur62">{{harvsp|id=Prieur|texte=Jean Prieur (2004)|p=62}}.</ref>. Dans le même ouvrage, il inventa également les mots « [[périsprit]] » et « {{page h'|Spirite|spirite}} ». Le fait d'avoir institué un mot nouveau fut d'ailleurs reproché à Kardec ; à son époque, le mot « spiritisme » était parfois qualifié de [[barbarisme]]<ref group="Note">{{harvsp|id=Kardec (1864)|texte=Allan Kardec, ''Qu'est-ce que le spiritisme'' (1964)|p=19}}.</ref>. En français, ce n'est qu'en 1860 que le mot fait son apparition dans le ''Dictionnaire français illustré et Encyclopédie universelle''<ref name="Frparot"/>.


Avant l'usage de ce mot, les Français parlaient de « phénomènes magnétiques », de « phénomènes du spiritualisme », de « spiritualisme moderne », ou de « [[spiritualisme moderne anglo-saxon|spiritualisme américain]] »<ref name="GCuchet"/>. Après son apparition, le mot « spiritisme » désigna dans le vocabulaire courant toutes ces pratiques, même s'il s'agissait là d'un abus de langage<ref name="GCuchet"/>. Si le terme s’est imposé rapidement, c’est parce qu’il permettait de lever une ambiguïté lexicale. En effet, il n'était pas clair de traduire le mot anglais « {{lang|en|''spiritualism''}} » par le mot français « spiritualisme », car celui-ci avait déjà une signification, celle du [[spiritualisme]] philosophique. Ainsi, forgé au départ pour nommer un enseignement moral, le mot « spiritisme » fut progressivement associé à toutes les activités visant à communiquer avec l'[[au-delà]]<ref name="GCuchet"/>.
Avant l'usage de ce mot, les Français parlaient de « phénomènes magnétiques », de « phénomènes du spiritualisme », de « spiritualisme moderne », ou de « [[spiritualisme moderne anglo-saxon|spiritualisme américain]] »<ref name="GCuchet"/>. Après son apparition, le mot « spiritisme » désigna dans le vocabulaire courant toutes ces pratiques, même s'il s'agissait là d'un abus de langage<ref name="GCuchet"/>. Si le terme s’est imposé rapidement, c’est parce qu’il permettait de lever une ambiguïté lexicale. En effet, il n'était pas clair de traduire le mot anglais « {{langue|en|''spiritualism''}} » par le mot français « spiritualisme », car celui-ci avait déjà une signification, celle du [[Spiritualisme (philosophie)|spiritualisme]] philosophique. Ainsi, forgé au départ pour nommer un enseignement moral, le mot « spiritisme » fut progressivement associé à toutes les activités visant à communiquer avec l'[[au-delà]]<ref name="GCuchet"/>.


Le spiritisme est une doctrine [[spiritualisme|spiritualiste]]<ref name="Mlaffon11">{{harvsp|id=Laffon|texte=Martine Laffon (1995)|p=21}}.</ref>{{,}}<ref name="Ycastellan11">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=13}}.</ref> fondée sur l'existence, les manifestations et l'enseignement des esprits<ref group="Note">Définition formulée par Allan Kardec dans ''[[Qu’est-ce que le spiritisme ?]]'' en 1859 et reprise ensuite par l'encyclopédie ''Larousse'' : {{Lien web|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/nom-commun-nom/spiritisme/93444|titre=Définition de « Spiritisme »|site=Larousse.fr|consulté le=16 novembre 2010}}.</ref>. Cette doctrine accepte formellement l'existence de [[Dieu]], de la vie éternelle, de lois morales et d’une communication concrète avec divers êtres spirituels, notamment les défunts<ref name="EGobin">{{harvsp|id=Gobin|texte=Emma Gobin (2005)|p=140}}.</ref>. Le spiritisme soutient également la [[réincarnation]], sans la considérer comme nécessairement terrestre<ref name="Ycastellan12">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=53}}.</ref>. Sous sa forme pratique, le spiritisme expérimente diverses méthodes pour tenter de communiquer avec les esprits de l'[[au-delà]]. L’instrument utilisé lors de ces tentatives est le [[médium (spiritisme)|médium]]<ref group="Note">Un médium est {{citation|un humain incarné est employé comme médium entre le monde des humains et le monde des esprits lors des séances spirites}}, entrée « Spiritisme », in ''Encyclopédie Larousse'', 2010<!--PAGES?-->.</ref>. Le spiritisme s’affiche comme une discipline qui ambitionne le progrès moral et intellectuel<ref name="Ycastellan13">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=15}}.</ref>. Il prétend constituer un trait d'union entre la [[science]] et la [[religion]]<ref>{{harvsp|id=Cuchet|texte=Guillaume Cuchet (2007)|p=83}}.</ref>. Les adeptes de cette doctrine sont appelés « spirites » ou « spiritistes »<ref name="Akardec" group="Note">{{harvsp|id=LdE|texte=Allan Kardec, ''Le Livre des Esprits'' (1857)|loc=Introduction}}.</ref>.
Le spiritisme est une doctrine [[Spiritualisme (philosophie)|spiritualiste]]<ref name="Mlaffon11">{{harvsp|id=Laffon|texte=Martine Laffon (1995)|p=21}}.</ref>{{,}}<ref name="Ycastellan11">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=13}}.</ref> fondée sur l'existence, les manifestations et l'enseignement des esprits<ref group="Note">Définition formulée par Allan Kardec dans ''[[Qu’est-ce que le spiritisme ?]]'' en 1859 et reprise ensuite par l'encyclopédie ''Larousse'' : {{Lien web|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/nom-commun-nom/spiritisme/93444|titre=Définition de « Spiritisme »|site=Larousse.fr|consulté le=16 novembre 2010}}.</ref>. Cette doctrine accepte formellement l'existence de [[Dieu]], de la vie éternelle, de lois morales et d’une communication concrète avec divers êtres spirituels, notamment les défunts<ref name="EGobin">{{harvsp|id=Gobin|texte=Emma Gobin (2005)|p=140}}.</ref>. Le spiritisme soutient également la [[réincarnation]], sans la considérer comme nécessairement terrestre<ref name="Ycastellan12">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=53}}.</ref>. Sous sa forme pratique, le spiritisme expérimente diverses méthodes pour tenter de communiquer avec les esprits de l'[[au-delà]]. L’instrument utilisé lors de ces tentatives est le [[médium (spiritisme)|médium]]<ref group="Note">{{citation|Un humain incarné est employé comme médium entre le monde des humains et le monde des esprits lors des séances spirites}}, entrée « Spiritisme », in ''Encyclopédie Larousse'', 2010<!--PAGES?-->.</ref>. Le spiritisme s’affiche comme une discipline qui ambitionne le progrès moral et intellectuel<ref name="Ycastellan13">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=15}}.</ref>. Il prétend constituer un trait d'union entre la [[science]] et la [[religion]]<ref>{{harvsp|id=Cuchet|texte=Guillaume Cuchet (2007)|p=83}}.</ref>. Les adeptes de cette doctrine sont appelés « spirites » ou « spiritistes »<ref name="Akardec" group="Note">{{harvsp|id=LdE|texte=Allan Kardec, ''Le Livre des Esprits'' (1857)|loc=Introduction}}.</ref>.


Comme synonymes du spiritisme d'Allan Kardec, les auteurs utilisent aussi différentes expressions telles que : « doctrine spirite »<ref name="KarehTager0">{{harvsp|id=Kareh Tager|texte=Djénane Kareh Tager (2006)|p=53}}.</ref>, « philosophie spirite »<ref name="Ycastellan14">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=42}}.</ref>, « kardécisme »<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=126}}.</ref>, « nouvelle révélation »<ref name="Ycastellan15">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=47}}.</ref>, « Troisième Testament »<ref>{{harvsp|id=Kareh Tager|texte=Djénane Kareh Tager (2006)|p=53}}.</ref>, « religion des Esprits »<ref>{{harvsp|id=Louis|texte=René Louis (2000)|p=212}}.</ref>, ou « codification spirite ».
Comme synonymes du spiritisme d'Allan Kardec, les auteurs utilisent aussi différentes expressions telles que : « doctrine spirite »<ref name="KarehTager0">{{harvsp|id=Kareh Tager|texte=Djénane Kareh Tager (2006)|p=53}}.</ref>, « philosophie spirite »<ref name="Ycastellan14">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=42}}.</ref>, « kardécisme »<ref name="Aubrée126">{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=126}}.</ref>, « nouvelle révélation »<ref name="Ycastellan15">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=47}}.</ref>, « Troisième Testament »<ref name="KarehTager0"/>, « religion des Esprits »<ref>{{harvsp|id=Louis|texte=René Louis (2000)|p=212}}.</ref>, ou « codification spirite ». Par ailleurs, dans la langue anglaise, le mot « spiritism » est souvent synonyme de « French spiritualism » (spiritualisme français)<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.religionresourcesonline.org/different-types-of-religion/spiritism.php|titre=Spiritism|site=religionresourcesonline.org|consulté le=5 mars 2011}}</ref>.


== Historique et influence du spiritisme « kardéciste » ==
== Historique et influence du spiritisme « kardéciste » ==
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=== Le contexte ===
=== Le contexte ===
[[Fichier:Tables tournantes 1853.jpg|upright|left|thumb|alt=Image parue dans [[L'Illustration]] en 1853. À gauche un couple fait mouvoir un chapeau, au centre un groupe se concentre sur un guéridon et à droite une dame utilise un pendule.|Image parue dans [[L'Illustration]] en 1853. À gauche un couple fait mouvoir un chapeau alors qu'au centre un groupe se concentre sur un guéridon et à droite une dame utilise un pendule.]]
[[Fichier:Tables Tournantes - L'Illustration, Paris, 14 May 1853 (page 1 crop).jpg|alt=|gauche|vignette|Image parue dans [[L'Illustration]] en 1853. À gauche un couple fait mouvoir un chapeau alors qu'au centre un groupe se concentre sur un guéridon et à droite une dame utilise un pendule<ref>{{Ouvrage|titre=L'Illustration 1853-05-14|éditeur=|année=|isbn=|lire en ligne=https://commons.wikimedia.org/wiki/File:L%27Illustration_1853-05-14.djvu|consulté le=2020-02-29}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |prénom1=Bernard Dionysius |nom1=Geoghegan |titre=Mind the Gap: Spiritualism and the Infrastructural Uncanny |périodique=Critical Inquiry |volume=42 |numéro=4 |date=2016-06-01 |issn=0093-1896 |doi=10.1086/686945 |lire en ligne=https://www.journals.uchicago.edu/doi/10.1086/686945 |consulté le=2020-02-29 |pages=899–922 }}</ref>.]]
En 1847, la famille Fox qui vit dans une ferme de Hydesville, dans l'[[État de New York]], déclare entendre des coups dans les cloisons et dans les meubles. En présence des [[sœurs Fox]], les bruits semblent leur répondre de manière intelligente. Ce phénomène constatable par un nombre croissant de témoins est bientôt attribué à l'[[esprit (surnaturel)|esprit]] d'un colporteur assassiné par un ancien locataire<ref name="Ycastellan16">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=7}}.</ref>. Grisées par leur popularité, les [[sœurs Fox]] multiplient les exhibitions publiques et suscitent des vocations. Quantité de [[médium (spiritualité)|médiums]] prétendent alors pouvoir échanger avec les défunts et le mouvement du [[spiritualisme moderne anglo-saxon]] gagne rapidement des millions d'adeptes dans tous les États-Unis.


En 1852, une mission de médiums américains parcourt l'Angleterre. L'année suivante, quand la mode des « [[table tournante (spiritisme)|tables tournantes]] » touche la France, le [[Magnétisme animal|mesmérisme]], le [[Emanuel Swedenborg|swedenborgisme]] et le [[Charles Fourier|fouriérisme]] ont déjà préparé le terrain<ref>{{harvsp|id=Bouchet|texte=Christian Bouchet (2004)|p=52}}.</ref> au « spiritualisme moderne »<ref name="Jprieur"/>, comme on disait à l'époque. Tous les salons de la bonne société du [[Second Empire]] discutent du sujet et tentent des expériences paranormales.
En 1847, la famille Fox qui vit dans une ferme de Hydesville, dans l'[[État de New York]], déclare entendre des coups dans les cloisons et dans les meubles. En présence des [[sœurs Fox]] les bruits semblent leur répondre de manière intelligente. Ce phénomène constatable par un nombre croissant de témoins est bientôt attribué à l'[[esprit (surnaturel)|esprit]] d'un colporteur assassiné par un ancien locataire<ref name="Ycastellan16">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=7}}.</ref>. Grisées par leur popularité, les [[sœurs Fox]] multiplient les exhibitions publiques et suscitent des vocations. Quantité de [[médium (spiritualité)|médiums]] prétendent alors pouvoir échanger avec les défunts et le mouvement du [[spiritualisme moderne anglo-saxon]] gagne rapidement des millions d'adeptes dans tous les États-Unis.
En 1852, une mission de médiums américains parcourt l'Angleterre. L'année suivante, quand la mode des « [[table tournante (spiritisme)|tables tournantes]] » touche la France, le [[Magnétisme animal|mesmérisme]], le [[Emanuel Swedenborg|swendenborgisme]] et le [[Charles Fourier|fouriérisme]] ont déjà préparé le terrain<ref>{{harvsp|id=Bouchet|texte=Christian Bouchet (2004)|p=52}}.</ref> au « spiritualisme moderne »<ref name="Jprieur"/>, comme on disait à l'époque. Tous les salons de la bonne société du [[Second Empire]] discutent du sujet et tentent des expériences paranormales.


En 1854, un instituteur lyonnais, [[Allan Kardec|Léon Rivail]], découvre ces séances insolites pendant lesquelles on « magnétise les tables ». Durant les années suivantes, il fréquente régulièrement une famille dont les filles prétendent être [[psychographie|médiums écrivains]] (« psychographe »). Progressivement, Rivail vient à chaque réunion avec une série de questions méthodiquement préparées pour noter les réponses données par les [[médium (spiritualité)|médiums]]<ref>{{harvsp|id=Bouchet|texte=Christian Bouchet (2004)|p=61}}.</ref>. À partir de la synthèse de ses notes, il publie ''[[Le Livre des Esprits]]'', le 18 avril 1857, sous le pseudonyme d'[[Allan Kardec]] et donne naissance à une philosophie qu'il baptise « spiritisme »<ref>{{harvsp|id=Girard|texte=Jean Pierre Girard (2006)|p=11}}.</ref>.
En 1854, un instituteur lyonnais, [[Allan Kardec|Léon Rivail]], découvre ces séances insolites pendant lesquelles on « magnétise les tables ». Durant les années suivantes, il fréquente régulièrement une famille dont les filles déclarent être [[psychographie|médiums écrivains]] (« [[Psychographie|psychographes]] »). Progressivement, Rivail vient à chaque réunion avec une série de questions méthodiquement préparées pour noter les réponses données par les [[médium (spiritualité)|médiums]]<ref>{{harvsp|id=Bouchet|texte=Christian Bouchet (2004)|p=61}}.</ref>. À partir de la synthèse de ses notes, il publie ''[[Le Livre des Esprits]]'', le 18 avril 1857, sous le pseudonyme d'[[Allan Kardec]] et donne naissance à une philosophie qu'il baptise « spiritisme »<ref>{{harvsp|id=Girard|texte=Jean Pierre Girard (2006)|p=11}}.</ref>.


=== La naissance ===
=== La naissance ===
[[Fichier:Le Livre des Esprits 2.jpg|upright|thumb|alt=Page de garde du livre des Esprits, édition de 1860, son entête est Philosophie spiritualiste.|Page de garde du [[Le livre des Esprits|Livre des Esprits]], édition de 1860, son entête est : philosophie spiritualiste.]]
[[Fichier:Le Livre des Esprits 2.jpg|upright|thumb|alt=Page de garde du livre des Esprits, édition de 1860, son entête est Philosophie spiritualiste.|Page de garde du [[Le livre des Esprits|Livre des Esprits]], édition de 1860, son entête est : philosophie spiritualiste.]]
''[[Le Livre des Esprits]]'' connaît un succès immédiat. Réédité cinquante fois en cinquante ans<ref>{{harvsp|id=Prieur|texte=Jean Prieur (2004)|p=62}}.</ref>, il éclipse à cette époque tous les autres ouvrages sur l'[[au-delà]]<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=30}}.</ref>. Au début du mouvement, Kardec ne songe nullement à fonder un courant de pensée et encore moins une religion. Mais il est très vite entraîné par la popularité de son œuvre. Des témoignages lui parviennent spontanément de tous les pays et les visiteurs se pressent à sa porte. L'empereur [[Napoléon III]] lui-même s'entretient avec lui<ref name="Maubree13">{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=32}}.</ref>. Il envisage alors de structurer son activité.
''[[Le Livre des Esprits]]'' connaît un succès immédiat. Réédité cinquante fois en cinquante ans<ref name="Prieur62"/>, il éclipse à cette époque tous les autres ouvrages sur l'[[au-delà]]<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=30}}.</ref>. Au début du mouvement, Kardec ne songe nullement à fonder un courant de pensée et encore moins une religion. Mais il est très vite entraîné par la popularité de son œuvre. Des témoignages lui parviennent spontanément de tous les pays et les visiteurs se pressent à sa porte. L'empereur [[Napoléon III]] lui-même s'entretient avec lui<ref name="Maubree13">{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=32}}.</ref>. Il envisage alors de structurer son activité.


Kardec fonde ''[[La Revue spirite]]'' qui sort des presses le {{date|1|janvier|1858}}. En quelques années, elle est diffusée dans le monde entier et compte des centaines de collaborateurs dont [[Victor Hugo]], [[Victorien Sardou]] et [[Camille Flammarion]]. En avril 1858 est constituée la Société parisienne des études spirites, et [[Paris]] devient alors la capitale internationale du spiritisme<ref name="Maubree13">{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=32}}.</ref>.
Kardec fonde ''[[La Revue spirite]]'' qui sort des presses le {{date|1|janvier|1858}} et connaît plus de succès que celle publiée en 1857, ''la Revue spiritualiste'' de son concurrent Zéphyr-Joseph Piérart, anticlérical plus affirmé<ref>{{Article|auteur=[[Auguste Viatte]]|titre=Les origines françaises du spiritisme |périodique=Revue d'histoire de l'Église de France|date=1935|volume=21|numéro=90|pages=58}}</ref>. En quelques années, elle est diffusée dans le monde entier et compte des centaines de collaborateurs dont [[Victor Hugo]], [[Victorien Sardou]] et [[Camille Flammarion]]. En avril 1858 est constituée la Société parisienne des études spirites, et [[Paris]] devient alors la capitale internationale du spiritisme<ref name="Maubree13"/>.


Après avoir publié le volet théorique du spiritisme dans son premier ouvrage, Kardec passe au volet expérimental en rédigeant ''[[Le Livre des médiums]]'' en 1861, ouvrage qui développe les conséquences pratiques du précédent. Il complète par la suite la doctrine spirite par une interprétation du [[christianisme]] associée à des principes moraux et sociaux. Cela aboutit à ''[[L'Évangile selon le spiritisme]]'' (1864), ''[[Le Ciel et l'Enfer (Kardec)|Le Ciel et l'Enfer]]'' (1865) et ''[[La Genèse selon le spiritisme]]'' (1868). Ces cinq ouvrages fondamentaux du spiritisme<ref>{{harvsp|id=Kareh Tager|texte=Djénane Kareh Tager (2006)|p=43}}.</ref>{{,}}<ref group="Note">{{harvsp|id=Gibier|texte=Paul Gibier (1886)|p=}}</ref>{{,}}<ref name="Ycastellan17">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=70}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|id=Aubree2|texte=Marion Aubrée (2000)|p=591}}.</ref>, continuellement réédités depuis leurs premières parutions, constituent aujourd'hui encore la référence doctrinale du [[Conseil Spirite International]]. À des fins de vulgarisation, [[Allan Kardec]] rédige également un résumé de 180 pages intitulé ''[[Qu’est-ce que le spiritisme ?]]'' (1859), ainsi qu'un petit fascicule ''Le Spiritisme à sa plus simple expression'' (1861).
Après avoir publié le volet théorique du spiritisme dans son premier ouvrage, Kardec passe au volet expérimental en rédigeant ''[[Le Livre des médiums]]'' en 1861, ouvrage qui développe les conséquences pratiques du précédent. Il complète par la suite la doctrine spirite par une interprétation du [[christianisme]] associée à des principes moraux et sociaux. Cela aboutit à ''[[L'Évangile selon le spiritisme]]'' (1864), ''[[Le Ciel et l'Enfer (Kardec)|Le Ciel et l'Enfer]]'' (1865) et ''[[La Genèse selon le spiritisme]]'' (1868). Ces cinq ouvrages fondamentaux du spiritisme<ref name="DKtager"/>{{,}}<ref group="Note">{{harvsp|id=Gibier|texte=Paul Gibier (1886)|p=}}</ref>{{,}}<ref name="Ycastellan17">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=70}}</ref>{{,}}<ref name="Aubrée591">{{harvsp|id=Aubree2|texte=Marion Aubrée (2000)|p=591}}.</ref>, continuellement réédités depuis leurs premières parutions, constituent aujourd'hui encore la référence doctrinale du [[Conseil Spirite International]]. À des fins de vulgarisation, [[Allan Kardec]] rédige également un résumé de 180 pages intitulé ''[[Qu’est-ce que le spiritisme ?]]'' (1859), ainsi qu'un petit fascicule ''Le Spiritisme à sa plus simple expression'' (1861).


=== La diffusion ===
=== La diffusion ===
[[Fichier:Allan Kardec L'Illustration 10 avril 1869.jpg|upright|left|thumb|alt=Portrait d'Allan Kardec paru dans L'Illustration, le 10 avril 1869.|Portrait d'[[Allan Kardec]] paru dans ''[[L'Illustration]]'', le 10 avril 1869.]]
[[Fichier:Allan Kardec L'Illustration 10 avril 1869.jpg|upright|left|thumb|alt=Portrait d'Allan Kardec paru dans L'Illustration, le 10 avril 1869.|Portrait d'[[Allan Kardec]] paru dans ''[[L'Illustration]]'', le 10 avril 1869.]]


Le spiritisme se propage en quelques années avec une rapidité rare pour un mouvement social. Devant les désordres provoqués par la multiplication des [[médium (spiritualité)|médiums]] et des débats houleux qui s'ensuivent, Kardec entreprend des voyages en province afin d'unifier les adeptes. Il forme partout des petits groupes destinés à devenir des centres spirites « sérieux » en écartant les personnes qui ne viendraient que par goût du sensationnel<ref name="Maubree12">{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990), tout ce paragraphe ce rapporte à la |p=35}}.</ref>.
Le spiritisme se propage en quelques années avec une rapidité rare pour un mouvement social. Devant les désordres provoqués par la multiplication des [[médium (spiritualité)|médiums]] et des débats houleux qui s'ensuivent, Kardec entreprend des voyages en province afin d'unifier les adeptes. Il forme partout des petits groupes destinés à devenir des centres spirites « sérieux » en écartant les personnes qui ne viendraient que par goût du sensationnel<ref name="Maubree12">{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=35}}.</ref>.


Le spiritisme s'appuie sur ces « sociétés d'études » pour tenter de constituer une grande famille solidaire ainsi qu'une école de la [[charité]]<ref name="Maubree12">{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=35}}.</ref>. La ville de [[Lyon]] prend la tête du mouvement et revendique trente mille spirites en 1862<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=36}}.</ref>. Cette même année, Kardec visite les principales villes françaises et propage son instruction devant des salles combles. Au fur et à mesure de sa croissance, le spiritisme se transforme. Il délaisse son côté expérimental pour s'impliquer davantage dans les œuvres sociales et la [[philanthropie]]. Les groupes organisent des caisses de secours pour les indigents, des collectes pour les chômeurs et mettent en place les premières crèches<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=37}}.</ref>. ''[[La Revue spirite]]'' prend parti pour le [[droit de vote des femmes|vote des femmes]], l'[[abolition de l'esclavage]], l'[[abolition de la peine de mort]], l'[[internationalisme]] et le [[pacifisme]].
Le spiritisme s'appuie sur ces « sociétés d'études » pour tenter de constituer une grande famille solidaire ainsi qu'une école de la [[charité]]<ref name="Maubree12" />. Les [[Histoire du Spiritisme à Lyon|spirites lyonnais]] prennent la tête du mouvement et revendiquent trente mille spirites en 1862<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=36}}.</ref>. Cette même année, Kardec visite les principales villes françaises et propage son instruction devant des salles combles. Au fur et à mesure de sa croissance, le spiritisme se transforme. Il délaisse son côté expérimental pour s'impliquer davantage dans les œuvres sociales et la [[philanthropie]]. Les groupes organisent des caisses de secours pour les indigents, des collectes pour les chômeurs et mettent en place les premières crèches<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=37}}.</ref>. ''[[La Revue spirite]]'' prend parti pour le [[droit de vote des femmes|vote des femmes]], l'[[abolition de l'esclavage]], l'[[abolition de la peine de mort]], l'[[internationalisme]] et le [[pacifisme]].


Kardec ne ménage pas ses efforts et ses détracteurs le qualifient de « pape du spiritisme ». Épuisé par les polémiques, le travail et les déplacements, il tombe malade en 1866 et meurt d'un [[anévrisme]] en 1869. Dans la France de [[Napoléon III]], le spiritisme regroupe alors plus d'un demi-million de personnes, avec des ramifications dans le monde entier<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=38}}.</ref>.
Kardec ne ménage pas ses efforts et ses détracteurs le qualifient de « pape du spiritisme ». Épuisé par les polémiques, le travail et les déplacements, il tombe malade en 1866 et meurt d'un [[anévrisme]] en 1869. Dans la France de [[Napoléon III]], le spiritisme regroupe alors plus d'un demi-million de personnes, avec des ramifications dans le monde entier<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=38}}.</ref>.
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=== L'apogée et le déclin en Europe ===
=== L'apogée et le déclin en Europe ===
[[Fichier:Pierre Gaetan Leymarie.jpg|upright|thumb|alt=Photographie de Pierre Gaëtan Leymarie, qui présente un homme d'âge mur, presque chauve, avec une longue barbe et assis sur une chaise.|[[Pierre-Gaëtan Leymarie]], vers 1885.]]
[[Fichier:Pierre Gaetan Leymarie.jpg|upright|thumb|alt=Photographie de Pierre Gaëtan Leymarie, qui présente un homme d'âge mur, presque chauve, avec une longue barbe et assis sur une chaise.|[[Pierre-Gaëtan Leymarie]], vers 1885.]]
[[Fichier:Luis Francisco Benítez de Lugo y Benítez de Lugo.jpg|upright|thumb|alt=Luis Francisco Benítez de Lugo y Benítez de Lugo (1837-1876). Noble espagnol, pionnier du spiritisme en Espagne.|[[Luis Francisco Benítez de Lugo y Benítez de Lugo]] (1837-1876).]]


[[Pierre-Gaëtan Leymarie]] (1817-1901) prend la direction officielle du mouvement et de ''La Revue spirite'' après la mort du maître. Ardent républicain et hostile au [[Second Empire]], il maintient pendant trente ans la croissance du spiritisme, malgré des problèmes politiques et une condamnation pour fraude en 1875, suivie d'une réhabilitation. Dans les années 1880-1910, il existe en Europe une véritable culture spirite, les associations, les revues et les ouvrages se comptent par centaines<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=90}}.</ref>. Eugène Nus (1816-1894) dans ''Les choses de l'autre monde''<ref group="Note">{{fr}} {{Lien web|url=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5478314f/|titre=Les choses de l'autre monde|auteur=Eugène Nus|année=1880|site=gallica.bnf.fr|consulté le=07 décembre 2010}}</ref> fait état de messages qui arriveraient de manière incontrôlée sous sa plume. [[Eugène Bonnemère]] (1813-1893) collabore à plusieurs journaux spirites. [[Victor Hugo]] (1802-1885) témoigne dans ''Les tables tournantes de Jersey''. [[Théophile Gautier]] (1811-1872) fait publier le conte spirite ''Avatar'' en 1857, avant d'écrire pour ''[[Le Moniteur universel]]'' une nouvelle intitulée simplement ''Spirite''. [[Camille Flammarion]] (1842-1925) rend compte de son étude du monde des esprits dans les trois volumes de ''La mort et son mystère'' et ''Les Habitants de l’autre monde''. [[Léon Denis]] (1846-1927) et [[Gabriel Delanne]] (1857-1926) multiplient les ouvrages complémentaires de la doctrine et contribuent à sa popularité dans toutes les classes de la société. Quelques signes annoncent cependant une perte d'influence.
[[Pierre-Gaëtan Leymarie]] (1817-1901) prend la direction officielle du mouvement et de ''La Revue spirite'' après la mort du maître. Ardent républicain et hostile au [[Second Empire]], il maintient pendant trente ans la croissance du spiritisme, malgré des problèmes politiques et une condamnation pour fraude en 1875, suivie d'une réhabilitation. Dans les années 1880-1910, il existe en Europe une véritable culture spirite, les associations, les revues et les ouvrages se comptent par centaines<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=90}}.</ref>. Eugène Nus (1816-1894) dans ''Les choses de l'autre monde''<ref group="Note">{{Lien web|langue=fr|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5478314f/|titre=Les choses de l'autre monde|auteur=Eugène Nus|année=1880|site=gallica.bnf.fr|consulté le=7 décembre 2010}}</ref> fait état de messages qui arriveraient de manière incontrôlée sous sa plume. [[Eugène Bonnemère]] (1813-1893) collabore à plusieurs journaux spirites. [[Victor Hugo]] (1802-1885) témoigne dans ''Les tables tournantes de Jersey''. [[Théophile Gautier]] (1811-1872) fait publier le conte spirite ''Avatar'' en 1857, avant d'écrire pour ''[[Le Moniteur universel]]'' une nouvelle intitulée simplement ''Spirite''. [[Camille Flammarion]] (1842-1925) rend compte de son étude du monde des esprits dans les trois volumes de ''La mort et son mystère'' et ''Les Habitants de l’autre monde''. Sir [[Oliver Lodge]] (1851-1940) publie des études scientifiques sur le sujet. [[Léon Denis]] (1846-1927) et [[Gabriel Delanne]] (1857-1926) multiplient les ouvrages complémentaires de la doctrine et contribuent à sa popularité dans toutes les classes de la société. Quelques signes annoncent cependant une perte d'influence dès la fin des années 1860 qui voit l'Église adapter son culte du [[purgatoire]] à la sensibilité contemporaine et le néo[[rationalisme]] gagner les organisateurs du mouvement spirite, notamment la [[Ligue de l'enseignement]] de gauche<ref>{{Ouvrage|auteur1=Guillaume Cuchet|titre=Le purgatoire : Fortune historique et historiographique d'un dogme|éditeur=Éd. [[École des hautes études en sciences sociales]]|année=2012|pages totales=331|isbn=978-2-7132-2340-2|isbn2=2-7132-2340-7}}</ref>.


En [[Espagne]], l'un des grands pionniers du spiritisme fut [[Luis Francisco Benítez de Lugo y Benítez de Lugo]], {{VIIIe}} marquis de Florida et {{Xe}} seigneur d'Algarrobo y Bormujos, qui fit la présentation d'un projet de loi pour l'enseignement officiel du spiritisme, le lisant sur 26 août 1873<ref>{{ouvrage|url=https://books.google.es/books?id=wNJ_CwAAQBAJ&pg=PT269&lpg=PT269&dq=Luis+Francisco+Ben%C3%ADtez+de+Lugo+espiritismo&source=bl&ots=H_H1tzLvaa&sig=UVrHArHTUGBVrZ3T3ceQZX32wPk&hl=es&sa=X&ved=0ahUKEwjPoIXBurHVAhVF6xoKHYWjAYAQ6AEINzAC#v=onepage&q=Luis%20Francisco%20Ben%C3%ADtez%20de%20Lugo%20espiritismo&f=false|consulté le=15 février 2022|titre=Masones en la nobleza de España: Una hermandad de iluminados|langue=es}}</ref>.
À partir de 1917, le [[Vatican]] interdit officiellement aux catholiques de participer à des séances spirites et radicalise sa position vis-à-vis d'une philosophie qui se présente elle-même comme une « troisième révélation », après celle de [[Moïse]] et de [[Jésus]]<ref name="NEdelman">{{harvsp|id=Edelman|texte=Nicole Edelman|loc=''Les marges du christianisme'', chapitre Rivail dit Allan Kardec, p. 206-207}}.</ref>. À l'intérieur du mouvement, plusieurs courants commencent à apparaître. Des adeptes s'organisent sous forme d'Églises et de groupes de prières, à l'instar de leurs homologues britanniques. D'autres orientent leurs activités dans un sens plus rationaliste pour évoluer vers ce qu'on appelle la « [[métapsychie]] » et qui deviendra plus tard la [[parapsychologie]]. Ainsi, [[Émile Boirac]] considère en 1911 que le spiritisme est « une des explications philosophiques des faits psychiques »<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=96}}.</ref> et écarte la croyance dans l'[[au-delà]]. À l'inverse, un psychologue orthodoxe comme [[William James]] rejoint la croyance spirite vers la fin de sa vie. Tout comme [[Ernest Bozzano]] qui propage sa pensée en Italie. En septembre 1925, le spiritisme européen atteint son apogée lors de son gigantesque congrès mondial à Paris, présidé par [[Arthur Conan Doyle]]. À partir de là, son déclin rapide se produit sous l'effet de plusieurs facteurs<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=97}}.</ref>.


À partir de 1917, le [[Vatican]] interdit officiellement aux catholiques de participer à des séances spirites et radicalise sa position vis-à-vis d'une philosophie qui se présente elle-même comme une « troisième révélation », après celle de [[Moïse]] et de [[Jésus]]<ref name="NEdelman">{{harvsp|id=Edelman|texte=Nicole Edelman|loc=''Les marges du christianisme'', chapitre Rivail dit Allan Kardec, p. 206-207}}.</ref>. À l'intérieur du mouvement, plusieurs courants commencent à apparaître. Des adeptes s'organisent sous forme d'Églises et de groupes de prières, à l'instar de leurs homologues britanniques. D'autres orientent leurs activités dans un sens plus rationaliste pour évoluer vers ce qu'on appelle la « [[métapsychie]] » et qui deviendra plus tard la [[parapsychologie]]. Ainsi, [[Émile Boirac]] considère en 1911 que le spiritisme est « une des explications philosophiques des faits psychiques »<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=96}}.</ref> et écarte la croyance dans l'[[au-delà]]. À l'inverse, un psychologue orthodoxe comme [[William James (psychologue)|William James]] rejoint la croyance spirite vers la fin de sa vie. Tout comme [[Ernest Bozzano]] qui propage sa pensée en Italie. En septembre 1925, le spiritisme européen atteint son apogée lors de son gigantesque congrès mondial à Paris, présidé par [[Arthur Conan Doyle]]. À partir de là, son déclin rapide se produit sous l'effet de plusieurs facteurs<ref name="Aubrée97">{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=97}}.</ref>.
Il y a tout d'abord des cas de personnes qui profitent de la popularité du spiritisme pour organiser des [[fraude]]s et des [[imposture]]s<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=97}}.</ref>. Au discrédit, s'ajoutent les tensions entre les spirites et d'autres mouvances comme l'occultisme de [[Papus]] ou la [[Théosophie]] d'[[Helena Blavatsky]]. Non seulement la [[métapsychie]] avance ses propres explications des phénomènes spirites, mais également la [[psychanalyse]] et la [[psychiatrie]] s'intéressent au psychisme et à ses manifestations. Le monde scientifique du début du XX{{e}} siècle affiche un rejet de plus en plus marqué des concepts [[spiritualisme|spiritualistes]]<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=98}}.</ref>. Les changements de mentalité qui s'opèrent à la même époque sont tout autant fatals au [[romantisme]] qu'au spiritisme et le mouvement s'éteint dans sa patrie d'origine<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=99}}.</ref>, ne conservant que quelques groupes isolés. Son impact le plus important s'amorce sur un autre continent.

Il y a tout d'abord des cas de personnes qui profitent de la popularité du spiritisme pour organiser des [[fraude]]s et des [[imposture]]s<ref name="Aubrée97"/>. Au discrédit, s'ajoutent les tensions entre les spirites et d'autres mouvances comme l'occultisme de [[Papus]] ou la [[théosophie]] d'[[Helena Blavatsky]]. Non seulement la [[métapsychie]] avance ses propres explications des phénomènes spirites, mais également la [[psychanalyse]] et la [[psychiatrie]] s'intéressent au psychisme et à ses manifestations. Le monde scientifique du début du {{s-|XX}} affiche un rejet de plus en plus marqué des concepts [[Spiritualisme (philosophie)|spiritualistes]]<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=98}}.</ref>. Les changements de mentalité qui s'opèrent à la même époque sont tout autant fatals au [[romantisme]] qu'au spiritisme et le mouvement s'éteint dans sa patrie d'origine<ref name="Aubrée99">{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=99}}.</ref>, ne conservant que quelques groupes isolés. Son impact le plus important s'amorce sur un autre continent.


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Fichier:Busteallankardec.JPG|Buste d'Allan Kardec.
Fichier:Revue Spirite 1ª ed 1858.jpg|Couverture du premier numéro de ''[[La Revue spirite]]'' (1858).
Fichier:Revue Spirite 1ª ed 1858.jpg|Couverture du premier numéro de ''[[La Revue spirite]]'' (1858).
Fichier:Ouvragesfondamentauxduspi.jpg|Extrait d'un catalogue de 1924 mentionnant les ouvrages fondamentaux du spiritisme.
Fichier:Ouvragesfondamentauxduspi.jpg|Extrait d'un catalogue de 1924 mentionnant les ouvrages fondamentaux du spiritisme.
Fichier:Qu'est-ce que.jpg|Page de garde de ''Qu'est-ce que le spiritisme ?'', édition de 1869.
Fichier:Qu'est-ce que.jpg|Page de garde de ''Qu'est-ce que le spiritisme ?'', édition de 1869.
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=== L'expansion en Amérique latine ===
=== L'expansion en Amérique latine ===
==== Au Brésil ====
==== Au Brésil ====
[[Fichier:Fête Allan Kardec Sao Paulo 2008.jpg|thumb|alt=Fête de charité typiquement française en hommage à Allan Kardec, São Paulo, en 2008.|Fête de charité typiquement française en hommage à Allan Kardec, [[São Paulo]], 2008.]]
[[Fichier:Fête Allan Kardec Sao Paulo 2008.jpg|thumb|alt=Fête de charité typiquement française en hommage à Allan Kardec, São Paulo, en 2008.|Fête de charité typiquement française en hommage à Allan Kardec, [[São Paulo]], 2008.]]


À la fin du XIX{{e}} siècle, [[Rio de Janeiro]] s'affiche comme le centre culturel du [[Brésil]] et accueille avec intérêt le spiritisme venu de Paris, une autre capitale des arts<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=126}}.</ref>. Des intellectuels brésiliens entretiennent une correspondance avec [[Pierre-Gaëtan Leymarie]] et collaborent à ''La Revue spirite'' avant de publier des dizaines de journaux spirites comme ''O Reformador'', ''Eco de Alem-Tumulo'', ''Espiritualismo experimental'', ''Era Novo'', ''Regenerator'', ''Evoluçao'', ou ''A voz espirita''. Profitant de l'essor du [[journalisme]], le spiritisme se répand à travers le pays.
À la fin du {{s-|XIX}}, [[Rio de Janeiro]] s'affiche comme le centre culturel du [[Brésil]] et accueille avec intérêt le spiritisme venu de Paris, une autre capitale des arts<ref name="Aubrée126"/> ; le pays avait déjà favorablement acquis les idées du [[Amand Marie Jacques de Chastenet de Puységur|marquis de Puységur]] et de [[Charles Fourier|Fourier]]<ref>{{Harvsp|||p=134|id=NiEdelm3|texte=Nicole Edelman (1995)}}</ref>. Des intellectuels brésiliens entretiennent une correspondance avec [[Pierre-Gaëtan Leymarie]] et collaborent à ''La Revue spirite'' avant de publier des dizaines de journaux spirites comme ''O Reformador'', ''Eco de Alem-Tumulo'', ''Espiritualismo experimental'', ''Era Novo'', ''Regenerator'', ''Evoluçao'', ou ''A voz espirita''. Profitant de l'essor du [[journalisme]], le spiritisme se répand à travers le pays.


Son principal porte-parole est le député de Rio [[Bezerra de Menezes]] (1831-1900). Ce médecin et homme politique très populaire prend la direction de la jeune Fédération spirite brésilienne<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www.febnet.org.br/site/|titre=Federaçao Espirita Brasileira (Fédération Spirite Brésilienne)|site=http://www.febnet.org.br|consulté le=08 décembre 2010}}</ref> et la transforme en une organisation influente. Dans la ville de [[São Paulo]], António Gonçalves da Silva (1839-1909), dit « Batuira », devient un propagateur dynamique en fondant des œuvres sociales ainsi que la revue ''Verdade e Luz''<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www.batuiranet.com.br/espiritismo/681/biografia-de-batuira-antonio-goncalves-da-silva-batuira-historia-de-batuira//|titre=Biografia de Batuíra (Biographie de Batuira)|site=http://www.batuiranet.com.br|consulté le=08 décembre 2010}}</ref>. Dans la même région, Augusto Militão Pacheco (1866-1954)<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www.espiritismogi.com.br/biografias/militao.htm|titre=Augusto Militão Pacheco|site=http://www.espiritismogi.com.br|consulté le=08 décembre 2010}}</ref>, médecin et inspecteur sanitaire de l'[[État de São Paulo]], installe des [[dispensaire]]s spirites et convertit nombre de ses confrères. Les zones reculées du Brésil sont sillonnées par un propagateur de l'œuvre de Kardec, Cairbar Schutel (1868-1938), surnommé le « [[Bandeirante]] du spiritisme »<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www.espirito.org.br/portal/biografias/cairbar-schutel-2.html|titre=Caibar Schutel|site=http://www.espirito.org.br|consulté le=08 décembre 2010}}</ref>. Schutel établit à [[Matão]] un important centre spirite puis édite le bulletin ''O Clarim''<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www.oclarim.com.br/|titre=O Clarim (le clairon)|site=http://www.oclarim.com.br/|consulté le=09 décembre 2010}}</ref> diffusé à {{formatnum:40000}} exemplaires en 1913<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=138}}.</ref> et qui existe encore. Dans les années 1920 et 1930, il fonde le mensuel ''Revista Internacional do Espiritismo'', écrit 17 livres et anime une série de conférences radiodiffusées. Son action sociale s'affirme aussi par l'organisation gratuite de soins et l'ouverture des premiers hôpitaux spirites, dont celui d'[[Araraquara]] qui porte aujourd'hui son nom, dans l'avenue qui lui est dédiée.
Son principal porte-parole est le député de Rio [[Bezerra de Menezes]] (1831-1900). Ce médecin et homme politique très populaire prend la direction de la jeune Fédération spirite brésilienne<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www.febnet.org.br/site/|titre=Federaçao Espirita Brasileira |traduction titre=Fédération Spirite Brésilienne |site=febnet.org.br|consulté le=8 décembre 2010}}</ref> et la transforme en une organisation influente. Dans la ville de [[São Paulo]], António Gonçalves da Silva (1839-1909), dit « Batuira », devient un propagateur dynamique en fondant des œuvres sociales ainsi que la revue ''Verdade e Luz''<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www.batuiranet.com.br/espiritismo/681/biografia-de-batuira-antonio-goncalves-da-silva-batuira-historia-de-batuira//|titre=Biografia de Batuíra |traduction titre=Biographie de Batuira |site=batuiranet.com.br|consulté le=8 décembre 2010}}</ref>. Dans la même région, Augusto Militão Pacheco (1866-1954)<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www.espiritismogi.com.br/biografias/militao.htm|titre=Augusto Militão Pacheco|site=espiritismogi.com.br|consulté le=8 décembre 2010}}</ref>, médecin et inspecteur sanitaire de l'[[État de São Paulo]], installe des [[dispensaire]]s spirites et convertit nombre de ses confrères. Les zones reculées du Brésil sont sillonnées par un propagateur de l'œuvre de Kardec, Cairbar Schutel (1868-1938), surnommé le « [[Bandeirante]] du spiritisme »<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www.espirito.org.br/portal/biografias/cairbar-schutel-2.html|titre=Caibar Schutel|site=espirito.org.br|consulté le=8 décembre 2010}}</ref>. Schutel établit à [[Matão]] un important centre spirite puis édite le bulletin ''O Clarim''<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www.oclarim.com.br/|titre=O Clarim |traduction titre=le clairon |site=oclarim.com.br|consulté le=9 décembre 2010}}</ref> diffusé à {{unité|40000|exemplaires}} en 1913<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=138}}.</ref> et qui existe encore. Dans les années 1920 et 1930, il fonde le mensuel ''Revista Internacional do Espiritismo'', écrit 17 livres et anime une série de conférences radiodiffusées. Son action sociale s'affirme aussi par l'organisation gratuite de soins et l'ouverture des premiers hôpitaux spirites, dont celui d'[[Araraquara]] qui porte aujourd'hui son nom, dans l'avenue qui lui est dédiée.


[[Fichier:Euripedes Barsanulfo Sacramento2.jpg|thumb|alt=Mémorial Euripedes Barsanulfo, à Sacramento, Brésil, en 2007.|Mémorial Euripedes Barsanulfo, à Sacramento, Brésil, en 2007.]]
[[Fichier:Euripedes Barsanulfo Sacramento2.jpg|thumb|alt=Mémorial Euripedes Barsanulfo, à Sacramento, Brésil, en 2007.|Mémorial Euripedes Barsanulfo, à Sacramento, Brésil, en 2007.]]


Dans le domaine de l'éducation, la féministe Anália Franco (1856-1919)<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://mundomaior.wordpress.com/2008/08/11/biografia-de-analia-franco/|titre=Biografia de Anália Franco (biographie d'Analia Franco)|site=http://mundomaior.wordpress.com/|consulté le=09 décembre 2010}}</ref> s'illustre par l'ouverture de dizaines d'écoles maternelles et de bibliothèques. Son nom reste celui de la première femme spirite brésilienne qui donne au mouvement un rôle social et culturel fort, sans mettre en avant son aspect religieux<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=141-142}}.</ref>.
Dans le domaine de l'éducation, la féministe Anália Franco (1856-1919)<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://mundomaior.wordpress.com/2008/08/11/biografia-de-analia-franco/|titre=Biografia de Anália Franco |traduction titre=biographie d'Analia Franco |site=mundomaior.wordpress.com|consulté le=9 décembre 2010}}</ref> s'illustre par l'ouverture de dizaines d'écoles maternelles et de bibliothèques. Son nom reste celui de la première femme spirite brésilienne qui donne au mouvement un rôle social et culturel fort, sans mettre en avant son aspect religieux<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=141-142}}.</ref>.
Dans l'État du [[Minas Gerais]] trois grandes figures du spiritisme popularisent la doctrine au cours du XX{{e}} siècle. Eurípedes Barsanulfo (1880-1918)<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www.ceeb.org.br/ceeb/c_euripedes2.htm|titre=Eurípedes Barsanulfo|site=http:www.ceeb.org.br|consulté le=09 décembre 2010}}</ref>, dont la réputation de médium-guérisseur attire les foules, inaugure en 1907 à [[São Paulo]] le collège Allan Kardec<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www.colegioallankardec.hpg.com.br/colegio-historico.htm|titre=Colégio Allan Kardec (collège Allan Kardec)|site=www.colegioallankardec.hpg.com.br|consulté le=09 décembre 2010}}</ref> en introduisant pour la première fois la [[mixité]] dans les classes. José Pedro de Freitas (1921 - 1971)<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://www.paranormal-encyclopedia.com/a/jose-arigo/|titre=José Arigó|site=www.paranormal-encyclopedia.com|consulté le=09 décembre 2010}}</ref>, surnommé « Zé Arigó », se découvre médium-guérisseur également en fréquentant les centres spirites, avant de faire affluer les malades et les reporters du monde entier. Mais c'est surtout [[Chico Xavier]] (1910-2002), médium guérisseur et [[psychographie|psychographe]], qui en produisant plus de 400 livres et en participant aux émissions de télévision les plus suivies de l'époque<ref> {{Lien web|url=http://www.youtube.com/watch?v=qGReFt-AODk&feature=related|titre=Chico Xavier dans l'émission Pinga Fogo|site=http://www.youtube.com|consulté le=09 décembre 2010}}</ref>, transforme le spiritisme en un mouvement de masse. Sous son impulsion le Brésil devient « la patrie d'adoption du spiritisme, sa troisième religion »<ref name="JpLangellier">{{article|auteur=Jean-Pierre Langellier|titre=Un homme insignifiant|périodique=Le Monde|date=jeudi 13 mai 2010|page=26}}.</ref>.
Dans l'État du [[Minas Gerais]], trois grandes figures du spiritisme popularisent la doctrine au cours du {{s-|XX}}. Eurípedes Barsanulfo (1880-1918)<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www.ceeb.org.br/ceeb/c_euripedes2.htm|titre=Eurípedes Barsanulfo|site=ceeb.org.br|consulté le=9 décembre 2010}}</ref>, dont la réputation de médium-guérisseur attire les foules, inaugure en 1907 à [[São Paulo]] le collège Allan Kardec<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www.colegioallankardec.hpg.com.br/colegio-historico.htm|titre=Colégio Allan Kardec |traduction titre=collège Allan Kardec |site=colegioallankardec.hpg.com.br|consulté le=9 décembre 2010}}</ref> en introduisant pour la première fois la [[Mixité (éducation)|mixité]] dans les classes. José Pedro de Freitas (1921-1971)<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.paranormal-encyclopedia.com/a/jose-arigo/|titre=José Arigó|site=paranormal-encyclopedia.com|consulté le=9 décembre 2010}}</ref>, surnommé « Zé Arigó », se découvre médium-guérisseur également en fréquentant les centres spirites, avant de faire affluer les malades et les reporters du monde entier. Mais c'est surtout [[Chico Xavier]] (1910-2002), médium guérisseur et [[psychographie|psychographe]] qui, en produisant plus de 400 livres et en participant aux émissions de télévision les plus suivies de l'époque<ref>{{Lien web|url=https://www.youtube.com/watch?v=qGReFt-AODk&feature=related|titre=Chico Xavier dans l'émission Pinga Fogo|site=youtube.com|consulté le=9 décembre 2010}}</ref>, transforme le spiritisme en un mouvement de masse. Sous son impulsion le Brésil devient « la patrie d'adoption du spiritisme, sa troisième religion »<ref name="JpLangellier">{{article|auteur=Jean-Pierre Langellier|titre=Un homme insignifiant|périodique=Le Monde|date=jeudi 13 mai 2010|page=26}}.</ref>.


Plus le mouvement s'étend, plus il se diversifie. L'apparition de l'[[Umbanda]], vers laquelle penche une partie des spirites, ajoute à la confusion. Afin de marquer leur identité, toutes les fédérations qui se réclament de la doctrine spirite se réunissent à Rio, le {{date|5|octobre|1949}} pour signer le Pacto Áureo (Pacte Noble)<ref>{{harvsp|id=Bouchet|texte=Christian Bouchet (2004)|p=91}}.</ref>{{,}}<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www.febnet.org.br/site/movimento_brasil.php?SecPad=24&Sec=396|titre=60 Anos do Pacto Áureo|site=www.febnet.org.b|consulté le=09 décembre 2010}}</ref>, qui engage les signataires à suivre le modèle défini par Kardec. Toujours en vigueur, ce pacte permet de cerner le champ spécifique du spiritisme kardéciste dans la vaste mosaïque religieuse brésilienne<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=161-162}}.</ref>. Représenté par plus de 6 millions de membres et 20 millions de sympathisants<ref>{{harvsp|id=Aubree2|texte=Marion Aubrée (2000)|p=595}}.</ref>, le spiritisme est aujourd'hui au Brésil une [[religion]]<ref name="NEdelman"/>{{,}}<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://pt.wikipedia.org/wiki/Religi%C3%B5es_no_Brasil|titre=Religiões no Brasil (les religions au Brésil)|site=Wikipedia|consulté le=16 novembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="JpLangellier"/>{{,}}<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www.brazilsite.com.br/religiao/espirita/master.htm|titre=Religiões no Brasil (les religions au Brésil)|site=Brazilsite.com|consulté le=16 novembre 2010}}</ref> et une institution dont les œuvres sont reconnues d'[[Reconnaissance d'utilité publique|utilité publique]]<ref name="Aubree20">{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=168}}.</ref>{{,}}<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www.ie-diasdacruz.org.br/home.html|titre=Instituto Espírita Dias da Cruz - Utilidade Pública (Institut spirite Dias da Cruz - utilité publique)|site=http://www.ie-diasdacruz.org.br|consulté le=10 décembre 2010}}</ref>. Ces dernières comprennent un très grand nombre de crèches, d'orphelinats, d'écoles professionnelles, de bibliothèques, de cliniques, d’hôpitaux<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www.amebrasil.org.br/portal/?q=node/30|titre=Hospitais Espiritas (hôpitaux spirites)|site=http://www.amebrasil.org.br/|consulté le=31 décembre 2010}}</ref>, de dispensaires, de maisons de retraites et de cabinets de [[médium (spiritualité)|médiums]] qui jouissent d'une légitimité et d'une légalité unanimement reconnue<ref name="Aubree20">{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=168}}.</ref>. Sur le terrain, le mouvement s'appuie sur des dizaines de milliers de centres autonomes dont les plus importants accueillent quotidiennement plus de {{formatnum:6000}} personnes<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=171}}.</ref>, pour des services d'assistance qui vont du conseil juridique à la [[Exorcisme|désobsession]]. Les hôpitaux psychiatriques spirites ont ainsi développé un mode de soin original qui considère que des troubles mentaux peuvent provenir d'évènements survenus lors d'une vie antérieure ou de l'influence d'esprits hostiles au patient<ref name="MarionAubree3">{{harvsp|id=Aubrée3|texte=Marion Aubrée (2006)|p=552}}.</ref>.
Plus le mouvement s'étend, plus il se diversifie. L'apparition de l'[[Umbanda]], vers laquelle penche une partie des spirites, ajoute à la confusion. Afin de marquer leur identité, toutes les fédérations qui se réclament de la doctrine spirite se réunissent à Rio, le {{date|5|octobre|1949}} pour signer le Pacto Áureo (Pacte Noble)<ref>{{harvsp|id=Bouchet|texte=Christian Bouchet (2004)|p=91}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www.febnet.org.br/site/movimento_brasil.php?SecPad=24&Sec=396|titre=60 Anos do Pacto Áureo|site=febnet.org.b|consulté le=9 décembre 2010}}</ref>, qui engage les signataires à suivre le modèle défini par Kardec. Toujours en vigueur, ce pacte permet de cerner le champ spécifique du spiritisme kardéciste dans la vaste mosaïque religieuse brésilienne<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=161-162}}.</ref>.


Représenté par plus de 6 millions de membres et 20 millions de sympathisants<ref name="Aubrée595">{{harvsp|id=Aubree2|texte=Marion Aubrée (2000)|p=595}}.</ref>, le spiritisme est aujourd'hui au Brésil une [[religion]]<ref name="NEdelman"/>{{,}}<ref>{{pt}} [[:pt:Religiões no Brasil|Religiões no Brasil (les religions au Brésil)]]</ref>{{,}}<ref name="JpLangellier"/>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www.brazilsite.com.br/religiao/espirita/master.htm|titre=Religiões no Brasil |traduction titre=les religions au Brésil |site=Brazilsite.com|consulté le=16 novembre 2010}}</ref> et une institution dont les œuvres sont reconnues d'[[Reconnaissance d'utilité publique|utilité publique]]<ref name="Aubree20">{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=168}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www.ie-diasdacruz.org.br/home.html|titre=Instituto Espírita Dias da Cruz - Utilidade Pública |traduction titre=Institut spirite Dias da Cruz - utilité publique |site=ie-diasdacruz.org.br|consulté le=10 décembre 2010}}</ref>. Ces dernières comprennent un très grand nombre de crèches, d'orphelinats, d'écoles professionnelles, de bibliothèques, de cliniques, d’hôpitaux<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www.amebrasil.org.br/portal/?q=node/30|titre=Hospitais Espiritas (hôpitaux spirites)|site=amebrasil.org.br|consulté le=31 décembre 2010}}</ref>, de dispensaires, de maisons de retraites et de cabinets de [[médium (spiritualité)|médiums]] qui jouissent d'une légitimité et d'une légalité unanimement reconnue<ref name="Aubree20"/>. Sur le terrain, le mouvement s'appuie sur des dizaines de milliers de centres autonomes dont les plus importants accueillent quotidiennement plus de {{unité|6000|personnes}}<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=171}}.</ref>, pour des services d'assistance qui vont du conseil juridique à la [[Exorcisme|désobsession]]. Les hôpitaux psychiatriques spirites sont subventionnés et pourvus de médecins diplômés d'État<ref>{{harvsp|id=CFonceca|texte=Claudia Fonseca (1991)|p=127}}.</ref>. Ces établissements ont ainsi développé un mode de soin original qui considère que des troubles mentaux peuvent provenir d'évènements survenus lors d'une vie antérieure ou de l'influence d'esprits hostiles au patient<ref name="MarionAubree3">{{harvsp|id=Aubrée3|texte=Marion Aubrée (2006)|p=552}}.</ref>.
Il existe au Brésil une association des magistrats spirites (fondée en 1999)<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www.abrame.org.br/|titre=Associação Brasileira dos Magistrados Espíritas (association brésilienne des magistrats spirites)|site=http://www.abrame.org.br|consulté le=10 décembre 2010}}</ref>, une association des médecins spirites (fondée en 1995)<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www.amebrasil.org.br/portal/index.php|titre=Associação Médico-Espírita do Brasil|site=http://www.amebrasil.org.br|consulté le=10 décembre 2010}}</ref>, une association des psychologues spirites (fondée en 2003)<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www.abrape.org.br/index.php|titre=Associação brasileira de psicólogos espíritas|site=http://www.abrape.org.br|consulté le=10 décembre 2010}}</ref>, une association des artistes spirites (fondée en 2004)<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www.abrarte.org.br/|titre=Associação Brasileira de Artistas Espíritas (association brésilienne des artistes spirites)|site=http://www.abrarte.org.br/|consulté le=11 décembre 2010}}</ref>, une association des militaires spirites (fondée en 1944)<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www.cme.org.br/|titre=Cruzada dos Militares Espíritas (Croix des militaires spirites)|site=http://www.cme.org.br|consulté le=11 décembre 2010}}</ref> et une association de pédagogie spirite pour les enseignants (fondée en 2004)<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www.pedagogiaespirita.com.br/tiki-index.php|titre=Associação Brasileira de Pedagogia Espírita (association brésilienne de pédagogie)|site=http://www.pedagogiaespirita.com.br|consulté le=11 décembre 2010}}</ref>. Le spiritisme ({{lang|pt|''espiritismo''}}) est un sujet au programme des universités publiques comme celle de [[São Paulo]]<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www4.usp.br/index.php/busca-uspbr?cx=012426026493194319923:cpod1miwgg8&cof=FORID:11&q=espiritismo&sa=Pesquisar&newwindow=1#965|titre=espiritismo Universidade de São Paulo|site=http://www4.usp.br|consulté le=11 décembre 2010}}</ref>. Le ministère de l'éducation brésilien inclut le spiritisme dans le programme d'étude des religions<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www.ufjf.br/ppcir/mestrado/disciplinas-mestrado/espiritismo/|titre=Espiritismo (spiritisme)|site=http://www.ufjf.br/|consulté le=04 janvier 2011}}</ref>. Un musée national du spiritisme se visite à [[Curitiba]]<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www.sbee.com.br/index.php?option=com_content&view=article&id=66&Itemid=126|titre=Museu Nacional do Espiritismo|site=http://www.sbee.com.br/|consulté le=18 décembre 2010}}</ref> et un autre à [[São Paulo]]<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www.encontralapa.com.br/lapa/museu-espirita.shtml|titre=Museu Espírita|site=http://www.encontralapa.com.br|consulté le=20 décembre 2010}}</ref>. Depuis 2008, la chaîne de TV nationale Rede TV diffuse chaque dimanche après-midi l'émission spirite ''Transição'' (Transition)<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www.programatransicao.tv.br/|titre=Programma Transiçao|site=http://www.programatransicao.tv.br/|consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. Le théâtre et le cinéma brésiliens produisent des œuvres inspirées de l'histoire du spiritisme comme ''Bezerra de Menezes'', [[Chico Xavier (film)|''Chico Xavier'']] ou ''Nosso Lar'', qui sont des succès au box-office<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://ultimosegundo.ig.com.br/cultura/cinema/nosso+lar+da+folego+a+onda+espirita+no+cinema+nacional/n1237777328256.html|titre=espírita no cinema nacional|site=http://ultimosegundo.ig.com.br|consulté le=18 décembre 2010}}</ref>.
Par l'article de loi PL 291 voté en 2007, le parlement brésilien a instauré chaque 18 avril comme « journée nationale du Spiritisme »<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www2.camara.gov.br/agencia/noticias/EDUCACAO-E-CULTURA/115193-CAMARA-APROVA-DIA-NACIONAL-DO-ESPIRITISMO.html|titre=Câmara aprova Dia Nacional do Espiritismo (la Chambre adopte la journée nationale du spiritisme)|site=Camara.gov|consulté le=15 novembre 2010}}</ref>, en mémoire de la date de première parution du ''Livre des Esprits''. En avril 2007, lors d'une séance solennelle de la Chambre des députés, les députés brésiliens ont officiellement reconnu le rôle du mouvement spirite dans le développement du pays<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www2.camara.gov.br/agencia/noticias/102246.html|titre=Sessão solene lembra 150 anos do Lívro dos Espíritos|site=Camara.gov|consulté le=15 novembre 2010}}</ref>.


Il existe au Brésil une association des magistrats spirites (fondée en 1999)<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www.abrame.org.br/|titre=Associação Brasileira dos Magistrados Espíritas |traduction titre=association brésilienne des magistrats spirites |site=abrame.org.br|consulté le=10 décembre 2010}}</ref>, une association des médecins spirites (fondée en 1995)<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www.amebrasil.org.br/portal/index.php|titre=Associação Médico-Espírita do Brasil|site=amebrasil.org.br|consulté le=10 décembre 2010}}</ref>, une association des psychologues spirites (fondée en 2003)<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www.abrape.org.br/index.php|titre=Associação brasileira de psicólogos espíritas|site=abrape.org.br|consulté le=10 décembre 2010}}</ref>, une association des artistes spirites (fondée en 2004)<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www.abrarte.org.br/|titre=Associação Brasileira de Artistas Espíritas |traduction titre=association brésilienne des artistes spirites |site=abrarte.org.br|consulté le=11 décembre 2010}}</ref>, une association des militaires spirites (fondée en 1944)<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www.cme.org.br/|titre=Cruzada dos Militares Espíritas |traduction titre=Croix des militaires spirites |site=cme.org.br|consulté le=11 décembre 2010}}</ref> et une association de pédagogie spirite pour les enseignants (fondée en 2004)<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www.pedagogiaespirita.com.br/tiki-index.php|titre=Associação Brasileira de Pedagogia Espírita |traduction titre=association brésilienne de pédagogie |site=pedagogiaespirita.com.br|consulté le=11 décembre 2010}}</ref>. Le spiritisme ({{lang|pt|''espiritismo''}}) est un sujet au programme des universités publiques comme celle de [[São Paulo]]<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www4.usp.br/index.php/busca-uspbr?cx=012426026493194319923:cpod1miwgg8&cof=FORID:11&q=espiritismo&sa=Pesquisar&newwindow=1#965|titre=espiritismo Universidade de São Paulo|site=usp.br|consulté le=11 décembre 2010}}</ref>. Le ministère de l'éducation brésilien inclut le spiritisme dans le programme d'étude des religions<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www.ufjf.br/ppcir/mestrado/disciplinas-mestrado/espiritismo/|titre=Espiritismo |traduction titre=spiritisme|site=ufjf.br|consulté le=4 janvier 2011}}</ref>. Un musée national du spiritisme se visite à [[Curitiba]]<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www.sbee.com.br/index.php?option=com_content&view=article&id=66&Itemid=126|titre=Museu Nacional do Espiritismo|site=sbee.com.br|consulté le=18 décembre 2010}}</ref> et un autre à [[São Paulo]]<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www.encontralapa.com.br/lapa/museu-espirita.shtml|titre=Museu Espírita|site=encontralapa.com.br|consulté le=20 décembre 2010}}</ref>. Depuis 2008, la chaîne de TV nationale Rede TV diffuse chaque dimanche après-midi l'émission spirite ''Transição'' (Transition)<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www.programatransicao.tv.br/|titre=Programma Transiçao|site=programatransicao.tv.br|consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. Le théâtre et le cinéma brésiliens produisent des œuvres inspirées de l'histoire du spiritisme comme ''Bezerra de Menezes'', [[Chico Xavier (film)|''Chico Xavier'']] ou ''Nosso Lar'', qui sont des succès au box-office<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://ultimosegundo.ig.com.br/cultura/cinema/nosso+lar+da+folego+a+onda+espirita+no+cinema+nacional/n1237777328256.html|titre=espírita no cinema nacional|site=ultimosegundo.ig.com.br|consulté le=18 décembre 2010}}</ref>.
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Par l'article de loi PL 291 voté en 2007, le parlement brésilien a instauré chaque 18 avril comme « journée nationale du Spiritisme »<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www2.camara.gov.br/agencia/noticias/EDUCACAO-E-CULTURA/115193-CAMARA-APROVA-DIA-NACIONAL-DO-ESPIRITISMO.html|titre=Câmara aprova Dia Nacional do Espiritismo |traduction titre=la Chambre adopte la journée nationale du spiritisme|site=Camara.gov|consulté le=15 novembre 2010}}</ref>, en mémoire de la date de première parution du ''Livre des Esprits''. En avril 2007, lors d'une séance solennelle de la Chambre des députés, les députés brésiliens ont officiellement reconnu le rôle du mouvement spirite dans le développement du pays<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www2.camara.gov.br/agencia/noticias/102246.html|titre=Sessão solene lembra 150 anos do Lívro dos Espíritos|site=Camara.gov|consulté le=15 novembre 2010}}</ref>.
Fichier:Congrès spirite mondial 1948.jpg|Premier congrès spirite mondial, [[Brasilia]], 1948.

<gallery caption="Le spiritisme au Brésil">
Fichier:Concert Allan Kardec.jpg|Concert pour la célébration de 150 ans de spiritisme, [[São Paulo]], 20 novembre 2007.
Fichier:Concert Allan Kardec.jpg|Concert pour la célébration de 150 ans de spiritisme, [[São Paulo]], 20 novembre 2007.
Fichier:Siège fédération spirite brésilienne.jpg|Façade de la Fédération spirite brésilienne (FEB), à [[Brasilia]], en 2007.
Fichier:Siège fédération spirite brésilienne.jpg|Façade de la Fédération spirite brésilienne (FEB), à [[Brasilia]], en 2007.
Fichier:Hopital spirite André Luiz.jpg|Hôpital spirite André Luiz, à Betania, dans la banlieue de [[Belo Horizonte]] en 2008.
Fichier:Hopital spirite André Luiz.jpg|Hôpital spirite André Luiz, à Betania, dans la banlieue de [[Belo Horizonte]] en 2008.
Fichier:Festival Allan Kardec 2010 Sao Paulo 1.jpg|Festival spirite à São Paulo en avril 2010. Les bouquets de fleurs sont aux couleurs de la France.
Fichier:Centre spirite Boa Ventura Paraíba.JPG|Cours de catéchisme spirite au centre spirite de Boa Ventura, état de [[Paraiba]], Brésil, 2010.
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{{message galerie|Le spiritisme au Brésil}}


==== Dans les autres pays ====
==== Dans les autres pays ====
En [[Argentine]], Cosme Marino (1847-1927)<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www.culturaespiritajau.com.br/pg_conteudo.php?id=1cd2d32c51d17a5ff1c938704c333388&idc=10c211979503484ad0e16b7ada01a680|titre=Biografia de Cosme Mariño|site=http://www.culturaespiritajau.com.br|consulté le=10 décembre 2010}}</ref> lance le mouvement spirite et reçoit le surnom de « Kardec argentin ». Au [[Mexique]], [[Francisco I. Madero]] (1873-1913), président du pays de 1911 à 1913, traduit en espagnol le livre ''Après la mort'' de [[Léon Denis]] et favorise la diffusion du spiritisme dont il est adepte. À [[Cuba]], la doctrine spirite s'est aussi diffusée dès le XIX{{e}} siècle et fait maintenant partie des traditions locales<ref>{{fr}} {{Lien web|url=http://www.cubania.com/post/religion-150-anniversaire-spiritisme.aspx|titre=Religion, le 15O{{e}} anniversaire du spiritisme|site=http://www.cubania.com|consulté le=18 décembre 2010}}</ref>.
En [[Argentine]], Cosme Marino (1847-1927)<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www.culturaespiritajau.com.br/pg_conteudo.php?id=1cd2d32c51d17a5ff1c938704c333388&idc=10c211979503484ad0e16b7ada01a680|titre=Biografia de Cosme Mariño|site=culturaespiritajau.com.br|consulté le=10 décembre 2010}}</ref> lance le mouvement spirite et reçoit le surnom de « Kardec argentin ». Au [[Mexique]], [[Francisco I. Madero]] (1873-1913), président du pays de 1911 à 1913, traduit en espagnol le livre ''Après la mort'' de [[Léon Denis]] et favorise la diffusion du spiritisme dont il est adepte. À [[Cuba]], la doctrine spirite s'est aussi diffusée dès le {{s-|XIX}} et fait maintenant partie des traditions locales<ref>{{Lien web|langue=fr|url=http://www.cubania.com/post/religion-150-anniversaire-spiritisme.aspx|titre=Religion, le 15O{{e}} anniversaire du spiritisme|site=cubania.com|consulté le=18 décembre 2010}}</ref>. Les autorités cubaines répertorient plus de quatre cents groupes spirites<ref>D'après [[La Revue spirite]], n° spécial du troisième trimestre 2010, page 34.</ref> et ce mouvement concernerait environ 17 % de la population de l'île<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://chartsbin.com/view/b87|titre=Spiritism Adherents by Country |traduction titre=spiritisme adhérents par pays |site=chartsbin.com|consulté le=6 avril 2011}}</ref>. Par ailleurs, le spiritisme serait très répandu en [[Islande]]<ref>{{harvsp|id=Dicorel|texte=Marion Aubrée (2010)|p=1185}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|url=http://videotheque.cnrs.fr/index.php?urlaction=doc&id_doc=2741|titre=Les yeux fermés|site=videotheque.cnrs.fr|consulté le=9 avril 201}}</ref>, sans que son importance apparaisse dans les statistiques officielles.


=== La situation aujourd'hui ===
=== La situation aujourd'hui ===
Quasiment oublié dans la [[France]] où il est né<ref>{{harvsp|id=Lantier|texte=Jacques Lantier (1971)|p=274}}.</ref>, le mouvement spirite y conserve encore quelques milliers d'adeptes<ref>{{harvsp|id=Aubree2|texte=Marion Aubrée (2000)|p=595}}.</ref>. Il est maintenant installé un peu partout dans le monde et doit l'essentiel de sa croissance aux missions qui partent du [[Brésil]], considéré comme le « ''maior país espírita do mundo'' », le principal pays spirite du monde<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://revistadehistoria.com.br/v2/home/?go=detalhe&id=1732|titre=Kardec nos trópicos (Kardec sous les tropiques)|site=http://revistadehistoria.com.br|consulté le=08 janvier 2011}}.</ref>. D'après la presse traditionnelle brésilienne, la culture spirite est particulièrement dynamique<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://revistaepoca.globo.com/Revista/Epoca/0,,EDG74657-6014-424,00-O+NOVO+ESPIRITISMO.html Magazine Epoca n°424|titre=A explosão da cultura espírita (l'explosion de la culture spirite)|site=http://revistaepoca.globo.com|consulté le=12 décembre 2010}}.</ref>. Elle s'appuie sur les « auteurs médiums » contemporains comme [[Divaldo Pereira Franco]], [[Raul Teixeira]] et Yvonne do Amaral Pereira ou sur des journalistes comme André Trigueiro (''Spiritisme et écologie''), ainsi que sur l'enseignement d'un [[catéchisme]] spirite dès le plus jeune âge<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www.ocentroespirita.com/centroespirita/crianca-instituto.php|titre=Evangelização Espírita Infantil (évangélisation spirite pour les enfants)|site=http://www.ocentroespirita.com|consulté le=13 décembre 2010}}.</ref>{{,}}<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www.olivroespirita.com.br/produtos_descricao.asp?lang=pt_BR&codigo_produto=140|titre=Espiritismo para crianças (Le spiritisme pour les enfants)|site=http://www.olivroespirita.com.br|consulté le=10 décembre 2010}}.</ref>. De nos jours, la nouvelle terre d'expansion est les [[États-Unis]] dans lesquels une centaine de centres spirites se sont constitués en une quinzaine d'années<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://www.spiritist.us/|titre=United States spiritist council|site=spiritist.us|consulté le=11 décembre 2010}}</ref>.
Quasiment oublié dans la [[France]] où il est né<ref name="Lantier274">{{harvsp|id=Lantier|texte=Jacques Lantier (1971)|p=274}}.</ref>, le mouvement spirite y conserve encore quelques milliers d'adeptes<ref name="Aubrée595"/> et reprend de la vigueur depuis les années 1980<ref name="Aubrée1184">{{harvsp|id=Dicorel|texte=Marion Aubrée (2010)|p=1184}}.</ref>. Il est maintenant installé dans la plupart des pays dans le monde et doit l'essentiel de sa croissance à la diaspora brésilienne qui exporte le modèle de fonctionnement propre au [[Brésil]]<ref>{{Harvsp|||p=3|id=ClaSoui|texte=Claire Souillac (2016)}}</ref> ; considéré comme le « ''maior país espírita do mundo'' » le principal pays spirite du monde<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://revistadehistoria.com.br/v2/home/?go=detalhe&id=1732|titre=Kardec nos trópicos |traduction titre=Kardec sous les tropiques |site=revistadehistoria.com.br|consulté le=8 janvier 2011}}.</ref>. Elle s'appuie sur les « auteurs médiums » contemporains comme [[Divaldo Pereira Franco]], [[Raul Teixeira]] et Yvonne do Amaral Pereira ou sur des journalistes comme André Trigueiro (''Spiritisme et écologie'') et écrivains comme Herculano Pires, Deolindo Amorim, Carlos Torres Pastorino, [[Emídio Brasileiro]], Hermínio C. Miranda, Cairbar Schutel et autres auteurs, ainsi que sur l'enseignement d'un [[catéchisme]] spirite dès le plus jeune âge<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www.ocentroespirita.com/centroespirita/crianca-instituto.php|titre=Evangelização Espírita Infantil |traduction titre=évangélisation spirite pour les enfants |site=ocentroespirita.com|consulté le=13 décembre 2010}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www.olivroespirita.com.br/produtos_descricao.asp?lang=pt_BR&codigo_produto=140|titre=Espiritismo para crianças |traduction titre=Le spiritisme pour les enfants |site=olivroespirita.com.br|consulté le=10 décembre 2010}}.</ref>.


Au niveau mondial, les dizaines de milliers de centres spirites sont représentés par un [[Conseil Spirite International]] qui, selon des sources journalistiques<ref name="DKTager2">{{harvsp|id=Kareh Tager|texte=Djénane Kareh Tager (2006)|p=87}}.</ref>, fédère plus de vingt-millions de « pratiquants réguliers », dans vingt-quatre pays membres. D'autres sources indépendantes font état de treize millions de spirites<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://chartsbin.com/view/b87|titre=Spiritism Adherents by Country (spiritisme adhérents par pays)|site=http://chartsbin.com|consulté le=11 décembre 2010}}</ref>, qui associent souvent leur philosophie à la culture française :
Au niveau mondial, les différentes tendances du spiritisme sont représentées par deux organisations internationales, toutes basées en Amérique du Sud : la {{Lien|langue=pt|trad=Confederação Espírita Pan-Americana|fr=Confédération spirite panaméricaine}}, qui organise une tendance laïque, le [[Conseil Spirite International]] qui organise une tendance religieuse, « christique »<ref>{{Harvsp|||p=13-14|id=ClaSoui|texte=Claire Souillac (2016)}}</ref> ; selon des sources journalistiques, fédère plus de vingt millions de « pratiquants réguliers », dans vingt-quatre pays membres<ref name="DKTager2">{{harvsp|p=87|id=Kareh Tager|texte=Djénane Kareh Tager (2006)}}.</ref>. D'autres sources indépendantes font état de treize millions de spirites<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://chartsbin.com/view/b87|titre=Spiritism Adherents by Country |traduction titre=spiritisme adhérents par pays |site=chartsbin.com|consulté le=11 décembre 2010}}</ref>, qui associent souvent leur philosophie à la culture française :
{{citation bloc|La plupart des Français ignorent ce qu'est réellement le spiritisme, et jusqu'au nom d'Allan Kardec. J'étonnerai sans doute beaucoup de lecteurs en leur révélant, pour terminer, que le rayonnement du génie français à l'étranger n'est pas toujours dû en premier lieu, comme ils le supposent, à Voltaire, à Rousseau, à la Révolution, à Napoléon ou à Pasteur, mais parfois à Allan Kardec et à son spiritisme.|Jacques Lantier, ''Le Spiritisme ou l'aventure d'une croyance'', dernière ligne de la conclusion<ref>{{harvsp|id=Lantier|texte=Jacques Lantier (1971)|p=274}}.</ref>.}}
{{citation bloc|La plupart des Français ignorent ce qu'est réellement le spiritisme, et jusqu'au nom d'Allan Kardec. J'étonnerai sans doute beaucoup de lecteurs en leur révélant, pour terminer, que le rayonnement du génie français à l'étranger n'est pas toujours dû en premier lieu, comme ils le supposent, à Voltaire, à Rousseau, à la Révolution, à Napoléon ou à Pasteur, mais parfois à Allan Kardec et à son spiritisme.|Jacques Lantier, ''Le Spiritisme ou l'aventure d'une croyance'', dernière ligne de la conclusion<ref name="Lantier274"/>.}}En France, pays de naissance d'[[Allan Kardec]] et du [[spiritisme]], une trentaine de centres spirites rassemblent au maximum quelques milliers de sympathisants ou d'adhérents sous l'égide de plusieurs associations<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Christian Bouchet|titre=Kardec|sous-titre=Qui suis-je ?|passage=p. 85|lieu=Puiseaux|éditeur=Editions Pardès|date=Novembre 2003|pages totales=127|isbn=2-86714-293-8}}</ref>.

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Fichier:Festival Allan Kardec 2010 Sao Paulo 1.jpg|Festival spirite à São Paulo en avril 2010. Les bouquets de fleurs sont aux couleurs de la France.
Fichier:Brésil 2004 timbre Allan Kardec.jpg|Timbre brésilien de 2004 pour commémorer le bicentenaire de la naissance d'Allan Kardec.
Fichier:Spiritisme Espiritismo 01.jpg|Timbre brésilien de 2004 pour commémorer 150 ans de spiritisme au [[Brésil]].
Fichier:Centre spirite Boa Ventura Paraíba.JPG|Cours de catéchisme spirite au centre spirite de Boa Ventura, état de [[Paraiba]], Brésil, 2010.
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{{message galerie|Le spiritisme au Brésil}}


== Résumé de la doctrine spirite ==
== Résumé de la doctrine spirite ==
La doctrine spirite, codifiée par Kardec, repose à la fois sur une [[méthode expérimentale|méthode voulue expérimentale]] et sur une philosophie dite « morale »<ref name="Ycastellan18">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=44}}</ref>.
La doctrine spirite, codifiée par Kardec, repose à la fois sur une [[méthode expérimentale|méthode voulue expérimentale]] et sur une philosophie dite « morale »<ref name="Ycastellan18">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=44}}</ref>.


=== Principes du spiritisme expérimental ===
=== Principes du spiritisme expérimental ===
Selon la doctrine spirite, l’être humain serait schématiquement constitué de trois éléments<ref name="Akardec" group="Note"/> :
Selon la doctrine spirite, l’être humain serait schématiquement constitué de trois éléments<ref name="Akardec" group="Note"/>{{,}}<ref name="Aubrée1184"/> :
# les différentes matières organiques, les os, les muscles, le sang, etc. Cet ensemble constitue le [[Corps humain|corps physique]] ;
# les différentes matières organiques, les os, les muscles, le sang, etc. Cet ensemble constitue le [[Corps humain|corps physique]] ;
# la personnalité, l’intelligence, la conscience, la volonté, etc. Cet ensemble constitue l'[[esprit]] ;
# la personnalité, l’intelligence, la conscience, la volonté, etc. Cet ensemble constitue l'[[esprit]] ;
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[[Fichier:Christianismeetspiritisme.jpg|thumb|upright|alt=Couverture du livre de Léon Denis faisant le lien entre la morale chrétienne et les lois morales du spiritisme.|Livre de [[Léon Denis]] faisant le lien entre la morale chrétienne et les lois morales du spiritisme.]]
[[Fichier:Christianismeetspiritisme.jpg|thumb|upright|alt=Couverture du livre de Léon Denis faisant le lien entre la morale chrétienne et les lois morales du spiritisme.|Livre de [[Léon Denis]] faisant le lien entre la morale chrétienne et les lois morales du spiritisme.]]


La philosophie spirite est régie par dix lois dites « morales »<ref name="Ycastellan19">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=55}}</ref>.
La philosophie spirite est régie par dix lois dites « morales »<ref name="Ycastellan19">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=55}}</ref>. La première est la loi d'adoration, selon laquelle L'union avec [[Dieu]] passe par la [[prière]], mais davantage encore par les actes. La loi du travail pose que les efforts conduisent à l'évolution personnelle et au progrès général. La loi de reproduction encourage le [[mariage]] et désapprouve l'[[avortement]]. La loi de conservation incite à préserver les moyens de subsistance tout en réprouvant le [[suicide]]. La loi de destruction explique que les catastrophes provoquent de la souffrance à court terme, mais stimulent le progrès général quand il est trop lent. La loi de société précise que l'homme ne peut progresser qu'en rendant service à ses semblables et que l'[[égoïsme]] et l'[[érémitisme]] sont des entraves au progrès. La loi de progrès pose que l'[[intelligence]] et la [[morale]] n'avancent pas toujours de front, mais finissent toujours par s'équilibrer. La loi d'égalité proclame que les inégalités sont transitoires, qu'elles sont une école pour s'améliorer et que l'égalité est la norme naturelle. La loi de liberté considère que le [[libre arbitre]] est sacré et que l'oppression des consciences est un crime. La loi de justice et d'amour enfin prône que la [[justice]] divine ne prend en compte que l'amour apporté à [[Dieu]], à soi-même et aux autres.

La première est la loi d'adoration, selon laquelle L'union avec [[Dieu]] passe par la [[prière]], mais davantage encore par les actes.

La loi du travail pose que les efforts conduisent à l'évolution personnelle et au progrès général.

La loi de reproduction encourage le [[mariage]] et désapprouve l'[[avortement]].

La loi de conservation incite à préserver les moyens de subsistance tout en réprouvant le [[suicide]].

La loi de destruction explique que les catastrophes provoquent de la souffrance à court terme, mais stimulent le progrès général quand il est trop lent.

La loi de société précise que l'homme ne peut progresser qu'en rendant service à ses semblables et que l'[[égoïsme]] et l'[[érémitisme]] sont des entraves au progrès.

La loi de progrès pose que l'[[intelligence]] et la [[morale]] n'avancent pas toujours de front, mais finissent toujours par s'équilibrer.

La loi d'égalité proclame que les inégalités sont transitoires, qu'elles sont une école pour s'améliorer et que l'égalité est la norme naturelle.

La loi de liberté considère que le [[libre arbitre]] est sacré et que l'oppression des consciences est un crime.

La loi de justice et d'amour enfin prône que la [[justice]] divine ne prend en compte que l'amour apporté à [[Dieu]], à soi-même et aux autres.


=== L'échelle spirite ===
=== L'échelle spirite ===
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==== Les « esprits imparfaits » ====
==== Les « esprits imparfaits » ====
Selon la philosophie spirite, les esprits dits « imparfaits » sont dominés par leurs [[passion]]s et restent très attachés au monde matériel. Leurs propos peuvent être injurieux, arrogants ou stériles. Ils expriment leur malheur causé par la perte des honneurs ou des plaisirs terrestres. Ce type d’esprits se répartit en sous-catégories<ref name="Ycastellan21">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=48}}</ref> :
Selon la philosophie spirite, les esprits dits « imparfaits » sont dominés par leurs [[passion (émotion)|passions]] et restent très attachés au monde matériel. Leurs propos peuvent être injurieux, arrogants ou stériles. Ils expriment leur malheur causé par la perte des honneurs ou des plaisirs terrestres. Ce type d’esprits se répartit en sous-catégories<ref name="Ycastellan21">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=48}}</ref> :


Il existe tout d'abord les esprits impurs qui se montrent vicieux et qui promettent gloire et fortune. Les esprits légers sont quant à eux désœuvrés et cherchent à s'amuser aux dépens du groupe spirite. Les esprits faux-savants prétendent tout connaître et inventent des réponses fantaisistes sur tous les sujets. Les esprits neutres s'avèrent inoffensifs, mais restent obsédés par leur ancienne vie (certains d’entre eux s’imagineraient encore vivants). Enfin, les esprits perturbateurs se montrent tapageurs et stériles dans leurs actions<ref name="Ycastellan21">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=48}}</ref>{{,}}<ref name="LPavesi">{{harvsp|id=LPavesi|texte=Lucia Pavesi (2008)|p=108-110}}.</ref>.
Il existe tout d'abord les esprits impurs qui se montrent vicieux et qui promettent gloire et fortune. Les esprits légers sont quant à eux désœuvrés et cherchent à s'amuser aux dépens du groupe spirite. Les esprits faux-savants prétendent tout connaître et inventent des réponses fantaisistes sur tous les sujets. Les esprits neutres s'avèrent inoffensifs, mais restent obsédés par leur ancienne vie (certains d’entre eux s’imagineraient encore vivants). Enfin, les esprits perturbateurs se montrent tapageurs et stériles dans leurs actions<ref name="Ycastellan21"/>{{,}}<ref name="LPavesi">{{harvsp|id=LPavesi|texte=Lucia Pavesi (2008)|p=108-110}}.</ref>.


Selon [[Allan Kardec]], un groupe spirite a pour mission de soulager ces esprits :
Selon [[Allan Kardec]], un groupe spirite a pour mission de soulager ces esprits :
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==== Les « bons esprits » ====
==== Les « bons esprits » ====
Selon la philosophie spirite, les « bons esprits » sont résolument tournés vers le monde spirituel et ne conservent que quelques habitudes terrestres. Ils ressentent du bonheur à faire le bien et constituent une [[communauté]] solidaire. Ils possèdent une bonne compréhension de Dieu et de l’infini. Ils s’opposent efficacement à l’influence des esprits imparfaits. Ce type d’esprits se répartit en quatre sous-catégories<ref name="Ycastellan22">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=48}}</ref> :
Selon la philosophie spirite, les « bons esprits » sont résolument tournés vers le monde spirituel et ne conservent que quelques habitudes terrestres. Ils ressentent du bonheur à faire le bien et constituent une [[communauté]] solidaire. Ils possèdent une bonne compréhension de Dieu et de l’infini. Ils s’opposent efficacement à l’influence des esprits imparfaits. Ce type d’esprits se répartit en quatre sous-catégories<ref name="Ycastellan21"/> :


Les esprits bienveillants cherchent à devenir les protecteurs du groupe spirite et de leurs proches restés sur Terre. Les esprits savants se spécialisent quant à eux dans un domaine (musique, dessin, littérature, médecine, etc.) Les esprits sages développent des qualités spirituelles comme la sérénité, la paix intérieure, la [[sagesse]], etc.) Les esprits supérieurs enfin professent un enseignement d’un haut niveau moral et intellectuel<ref name="Ycastellan22">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=48}}</ref>{{,}}<ref name="LPavesi"/>.
Les esprits bienveillants cherchent à devenir les protecteurs du groupe spirite et de leurs proches restés sur Terre. Les esprits savants se spécialisent quant à eux dans un domaine (musique, dessin, littérature, médecine, etc.) Les esprits sages développent des qualités spirituelles (comme la sérénité, la paix intérieure, la [[sagesse]], etc.) Les esprits supérieurs enfin professent un enseignement d’un haut niveau moral et intellectuel<ref name="Ycastellan21"/>{{,}}<ref name="LPavesi"/>.


Selon [[Allan Kardec]], un groupe spirite a pour mission d'écouter ces esprits :
Selon [[Allan Kardec]], un groupe spirite a pour mission d'écouter ces esprits :
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==== Les « purs esprits » ====
==== Les « purs esprits » ====
Totalement détachés de la matière et arrivés par leurs efforts dans de hautes sphères, les purs esprits n’ont plus besoin de s’[[incarnation|incarner]]. S’ils le font, c’est un sacrifice auquel ils consentent afin de réaliser une mission au bénéfice de l’humanité. La tradition populaire les désigne sous les noms d'[[ange]]s, [[archange]]s ou [[séraphin]]s<ref name="Akardec" group="Note"/>{{,}}<ref name="Ycastellan23">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=49}}</ref>{{,}}<ref name="LPavesi"/>.
Totalement détachés de la matière et arrivés par leurs efforts dans de hautes sphères, les purs esprits n’ont plus besoin de s’[[incarnation|incarner]]. S’ils le font, c’est un sacrifice auquel ils consentent afin de réaliser une mission au bénéfice de l’humanité. La tradition populaire les désigne sous les noms d'[[ange]]s, [[archange]]s ou [[Séraphin (Bible)|séraphin]]s<ref name="Akardec" group="Note"/>{{,}}<ref name="Ycastellan23">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=49}}</ref>{{,}}<ref name="LPavesi"/>.


== Symbolisme ==
== Symbolisme ==
[[Fichier:LLDE cep vigne.jpg|thumb|upright=1.2|alt=dessin en noir et blanc représentant un cep de vigne avec des feuilles et une grappe de raisins.|Unique dessin imprimé sur l'édition originale du Livre des Esprits]]
[[Fichier:LLDE cep vigne.jpg|thumb|upright=1.2|alt=dessin en noir et blanc représentant un cep de vigne avec des feuilles et une grappe de raisins.|Unique dessin imprimé sur l'édition originale du Livre des Esprits]]
Le spiritisme n'accorde pas d'importance aux symboles ou aux rituels<ref>{{harvsp|id=Kareh Tager|texte=Djénane Kareh Tager (2006)|p=66}}.</ref>. Cependant, le cep de vigne est parfois représenté sur les œuvres spirites en raison de ce passage du ''Livre des Esprits'' :
Le spiritisme n'accorde pas d'importance aux symboles ou aux rituels<ref>{{harvsp|id=Kareh Tager|texte=Djénane Kareh Tager (2006)|p=66}}.</ref>. Cependant, le cep de vigne est parfois représenté sur les œuvres spirites en raison de ce passage du ''Livre des Esprits'' :
{{citation bloc|Tu mettras en tête du livre le cep de vigne que nous t'avons dessiné, parce qu'il est l'emblème du travail du Créateur; tous les principes matériels qui peuvent le mieux représenter le corps et l'esprit s'y trouve réunis : le corps c'est le cep ; l'esprit c'est la liqueur ; l'âme ou l'esprit unis à la matière, c'est le grain. L'homme quintessencie l'esprit par le travail et tu sais que ce n'est que par le travail du corps que l'esprit acquiert des connaissances.|''[[Le Livre des Esprits]]'', prolégomènes, page 2}}
{{citation bloc|Tu mettras en tête du livre le cep de vigne que nous t'avons dessiné, parce qu'il est l'emblème du travail du Créateur ; tous les principes matériels qui peuvent le mieux représenter le corps et l'esprit s'y trouve réunis : le corps c'est le cep ; l'esprit c'est la liqueur ; l'âme ou l'esprit unis à la matière, c'est le grain. L'homme quintessencie l'esprit par le travail et tu sais que ce n'est que par le travail du corps que l'esprit acquiert des connaissances.|''[[Le Livre des Esprits]]'', prolégomènes, page 2}}


== Sociologie du spiritisme ==
== Sociologie du spiritisme ==
[[Fichier:Le spiritisme dans la Bibl.jpg|thumb|left|upright|alt=Couverture du livre Le Spiritisme dans la Bible.|Pour des auteurs spirites, les miracles de la ''[[Bible]]'' sont explicables à la lumière du spiritisme.]]
[[Fichier:Le spiritisme dans la Bibl.jpg|thumb|left|upright|alt=Couverture du livre Le Spiritisme dans la Bible.|Pour des auteurs spirites, les miracles de la ''[[Bible]]'' sont explicables à la lumière du spiritisme.]]


En tant que mouvement social non conventionnel, aussi bien préoccupé par le progrès que par la morale, le spiritisme est parfois qualifié de {{citation|religion laïque}}<ref name="Aubree25">{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=54}}.</ref>. Il associe en effet les bases du [[christianisme]] avec l'idée de la [[réincarnation]]<ref>{{harvsp|id=Kareh Tager|texte=Djénane Kareh Tager (2006)|p=61}}.</ref>{{,}}<ref name="Ycastellan24">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=51}}</ref>, que remarque notamment Sir [[Arthur Conan Doyle]] dans son ''Histoire du spiritisme'' (1926-1927)<ref group="Note">{{harvsp|id=Conan Doyle|texte=Arthur Conan Doyle, ''Histoire du spiritisme'' (1926 et 1927)|p=319}}.</ref>. Il fonde ses concepts à la fois sur la tradition [[celtes|celte]] et sur la tradition [[christianisme|chrétienne]]<ref>{{harvsp|id=Lantier|texte=Jaques Lantier (1971)|p=162}}.</ref>{{,}}<ref name="Ycastellan26">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=61}}</ref>. Cette {{citation|religion de libres penseurs}}<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=54}}.</ref> conforte la croyance en [[Dieu]] et à l'[[au-delà]] et s'oppose de fait à l'[[athéisme]] selon Djénana Kareh Tager<ref>{{harvsp|id=Kareh Tager|texte=Djénana Kareh Tager (2006)|p=55}}.</ref>.
En tant que mouvement social non conventionnel, aussi bien préoccupé par le progrès que par la morale, le spiritisme est parfois qualifié de {{citation|religion laïque}}<ref name="Aubree25">{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=54}}.</ref> ou de {{citation|religion sans clergé}}<ref name="NEdelman2">{{harvsp|Edelman|texte=Nicole Edelman(2001)|p=207}}.</ref> Il associe en effet les bases du [[christianisme]] avec l'idée de la [[réincarnation]]<ref>{{harvsp|id=Kareh Tager|texte=Djénane Kareh Tager (2006)|p=61}}.</ref>{{,}}<ref name="Ycastellan24">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=51}}</ref>, que remarque notamment Sir [[Arthur Conan Doyle]] dans son ''Histoire du spiritisme'' (1926-1927)<ref group="Note">{{harvsp|id=Conan Doyle|texte=Arthur Conan Doyle, ''Histoire du spiritisme'' (1926 et 1927)|p=319}}.</ref>. Il fonde ses concepts à la fois sur la tradition [[celtes|celte]] et sur la tradition [[christianisme|chrétienne]]<ref>{{harvsp|id=Lantier|texte=Jaques Lantier (1971)|p=162}}.</ref>{{,}}<ref name="Ycastellan26">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=61}}</ref>. Cette {{citation|religion de libres penseurs}}<ref name="Aubree25"/> conforte la croyance en [[Dieu]] et à l'[[au-delà]] et s'oppose de fait à l'[[athéisme]] selon Djénana Kareh Tager<ref>{{harvsp|id=Kareh Tager|texte=Djénana Kareh Tager (2006)|p=55}}.</ref>.


Le spiritisme se fonde en grande partie sur l'enseignement moral de [[Jésus de Nazareth|Jésus]]<ref>{{harvsp|id=Kareh Tager|texte=Djénane Kareh Tager (2006)|p=54}}.</ref>, qui est constamment cité en exemple dans tous les ouvrages de Kardec. Si [[Jésus de Nazareth|Jésus]] n'est pas considéré comme Dieu, il est vu comme le plus haut des esprits incarnés sur la Terre, comme un guide et comme un [[médium (spiritisme)|médium]] sans pareil<ref name="Ycastellan27">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=64}}</ref>. Tel que présenté par Kardec, {{citation|le spiritisme n'était que la réaffirmation des principes chrétiens fondamentaux}}<ref>{{harvsp|id=Girard|texte=Jean Pierre Girard (2006)|p=12}}.</ref>. Par conséquent, des sociologues classent ce mouvement comme un courant du [[christianisme]]<ref name="Ycastellan25">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=58}}</ref>{{,}}<ref>{{fr}} {{Lien web|url=http://www.regis-dericquebourg.com/2009/03/23/les-groupes-religieux-minoritaires-chretiens-nes-au-xix%C2%B0-siecle-et-leurs-destins/|titre=Les groupes religieux minoritaires chrétiens nés au XIX{{e}} siècle|site=Regis Dericquebourg.com|consulté le=15 novembre 2010}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|id=Aubree2|texte=Marion Aubrée (2000)|p=591}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|id=Louis|texte=René Louis (2000)|p=217}}</ref>, bien qu'il existe aussi quelques groupes spirites [[musulmans]]<ref>{{fr}} {{Lien web|url=http://www.groupe-el-houda.org/|titre=Groupe El Houda d'étude et de recherche spirite|site=Groupe El Houda.org|consulté le=15 novembre 2010}}</ref>. Les spirites se défendent pourtant d'appartenir à une religion et pensent plutôt adhérer à une [[philosophie]]<ref name="Aubree25">{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=54}}.</ref>.
Le spiritisme se fonde en grande partie sur l'enseignement moral de [[Jésus de Nazareth|Jésus]]<ref>{{harvsp|id=Kareh Tager|texte=Djénane Kareh Tager (2006)|p=54}}.</ref>, qui est constamment cité en exemple dans tous les ouvrages de Kardec. Si [[Jésus de Nazareth|Jésus]] n'est pas considéré comme Dieu, il est vu comme le plus haut des esprits incarnés sur la Terre, comme un guide et comme un [[médium (spiritisme)|médium]] sans pareil<ref name="Ycastellan27">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=64}}</ref>. Tel que présenté par Kardec, {{citation|le spiritisme n'était que la réaffirmation des principes chrétiens fondamentaux}}<ref>{{harvsp|id=Girard|texte=Jean Pierre Girard (2006)|p=12}}.</ref>. Par conséquent, des sociologues classent ce mouvement comme un courant du [[christianisme]]<ref name="Ycastellan25">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=58}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|url=http://www.regis-dericquebourg.com/2009/03/23/les-groupes-religieux-minoritaires-chretiens-nes-au-xix%C2%B0-siecle-et-leurs-destins/|titre=Les groupes religieux minoritaires chrétiens nés au {{s-|XIX}}|site=Regis Dericquebourg.com|consulté le=15 novembre 2010}}</ref>{{,}}<ref name="Aubrée591"/>{{,}}<ref>{{harvsp|id=Louis|texte=René Louis (2000)|p=217}}</ref>, bien qu'il existe aussi quelques groupes spirites [[musulmans]]<ref>{{Lien web|langue=fr|url=http://www.groupe-el-houda.org/|titre=Groupe El Houda d'étude et de recherche spirite|site=Groupe El Houda.org|consulté le=15 novembre 2010}}</ref>. Les spirites se défendent pourtant d'appartenir à une religion et pensent plutôt adhérer à une [[philosophie]]<ref name="Aubree25"/>.


La doctrine spirite se veut une science naturelle qui réfute l'existence de [[miracle|faits miraculeux]] ou surnaturels<ref name="Fparot">{{harvsp|id=Parot|texte=Françoise Parot (2004)|p=35-36}}.</ref>. Elle affirme que c'est par la recherche scientifique que l'homme peut étendre ses connaissances à propos de la [[vie après la mort]]<ref name="Ycastellan29">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=15}}</ref>. Elle puise ses convictions à la fois dans l'[[animisme]] primitif et dans les méthodes de la science moderne<ref name>{{harvsp|id=Lantier|texte=Jacques Lantier (1971)|p=161}}.</ref>. [[Allan Kardec]] estime que l'étude scientifique est le fondement d'une « foi raisonnée » car, selon lui, la foi ne peut s'appuyer que sur les faits et la logique<ref name="Akardec3" group="Note">{{harvsp|id=Kardec (1864)|texte=Allan Kardec, ''Qu’est-ce que le spiritisme ?'' (1864)|loc=Chapitres 1 et 19}}.</ref>. Ainsi, la philosophie des esprits déclare possible et nécessaire l'union de la science et de la religion<ref name="Akardec3" group="Note"/>. Pour ces raisons, le spiritisme kardéciste est parfois qualifié de {{citation|métaphysique matérialiste}}<ref>{{harvsp|id=Aubree2|texte=Marion Aubrée (2000)|p=592}}.</ref> ou de {{citation|religion scientifique}}<ref name="Fparot"/>.
La doctrine spirite se veut une science naturelle qui réfute l'existence de [[miracle|faits miraculeux]] ou surnaturels<ref name="Frparot"/>. Elle rejette le principe de la [[foi]] aveugle au profit de la preuve en cherchant à s'appuyer sur [[méthode expérimentale|l'expérimentation]]<ref name="Dicorel1183"/>. Cette philosophie affirme que c'est par la recherche scientifique que l'homme peut étendre ses connaissances à propos de la [[vie après la mort]]<ref name="Ycastellan29">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=15}}</ref>. Elle puise ses convictions à la fois dans l'[[animisme]] primitif et dans les méthodes de la science moderne<ref>{{harvsp|id=Lantier|texte=Jacques Lantier (1971)|p=161}}.</ref>. [[Allan Kardec]] estime que l'étude scientifique est le fondement d'une « foi raisonnée » car, selon lui, la foi ne peut s'appuyer que sur les faits et la logique<ref name="Akardec3" group="Note">{{harvsp|id=Kardec (1864)|texte=Allan Kardec, ''Qu’est-ce que le spiritisme ?'' (1864)|loc=Chapitres 1 et 19}}.</ref>. Ainsi, la philosophie des esprits déclare possible et nécessaire l'union de la science et de la religion<ref name="Akardec3" group="Note"/>. Pour ces raisons, le spiritisme kardéciste est parfois qualifié de {{citation|métaphysique matérialiste}}<ref>{{harvsp|id=Aubree2|texte=Marion Aubrée (2000)|p=592}}.</ref> ou de {{citation|religion scientifique}}<ref name="Frparot"/>.


Par ailleurs, comme la philosophie de Kardec considère que toutes les composantes de l'univers sont continuellement sur le chemin de l'évolution, le spiritisme fait beaucoup pour répandre le [[darwinisme]] dans les milieux populaires du XIX{{e}} siècle<ref>{{harvsp|id=Ladous|texte=Régis Ladous (1989)|p=43}}</ref>.
Par ailleurs, comme la philosophie de Kardec considère que toutes les composantes de l'univers sont continuellement sur le chemin de l'évolution, le spiritisme fait beaucoup pour répandre le [[darwinisme]] dans les milieux populaires du {{s-|XIX}}<ref>{{harvsp|id=Ladous|texte=Régis Ladous (1989)|p=43}}</ref>.


[[Fichier:Fronton AK.JPG|thumb|alt=Vue de face du tombeau d'Allan Kardec avec son épigraphe : « Naître, mourir, renaître encore et progresser sans cesse, telle est la loi ».|Inscription au fronton de la tombe d'Allan Kardec : {{citation|Naître, mourir, renaître encore et progresser sans cesse, telle est la loi.}}]]
[[Fichier:Fronton AK.JPG|thumb|alt=Vue de face du tombeau d'Allan Kardec avec son épigraphe : « Naître, mourir, renaître encore et progresser sans cesse, telle est la loi ».|Inscription au fronton de la tombe d'Allan Kardec : {{citation|Naître, mourir, renaître encore et progresser sans cesse, telle est la loi.}}]]


Enfin, en raison du fait que le spiritisme lutte au XIX{{e}} siècle pour le progrès social, pour le vote des femmes, contre la peine de mort, pour l'abolition de l'esclavage et le désarmement, des sociologues considèrent que ce mouvement rejoint par certains côtés le [[socialisme]] et même l'[[anarchisme]]<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=76}}.</ref>. Vécu comme un travail d'auto-amélioration moral, le spiritisme fait partie des courants réformateurs de la société<ref>{{harvsp|id=CBerge|texte=Christine Bergé (1990)|p=25}}</ref>, quelquefois qualifié de {{citation|socialisme chrétien}}<ref>{{harvsp|id=CBerge|texte=Christine Bergé (1990)|p=47}}</ref>.
Enfin, en raison du fait que le spiritisme lutte au {{s-|XIX}} pour le progrès social, pour le vote des femmes, contre la peine de mort, pour l'abolition de l'esclavage et le désarmement, des sociologues considèrent que ce mouvement rejoint par certains côtés le [[socialisme]] et même l'[[anarchisme]]<ref name="Aubrée76">{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=76}}.</ref>. Vécu comme un travail d'auto-amélioration moral, le spiritisme fait partie des courants réformateurs de la société<ref name="Bergé25"/>, quelquefois qualifié de {{citation|socialisme chrétien}}<ref>{{harvsp|id=CBerge|texte=Christine Bergé (1990)|p=47}}</ref>.


== Mouvements religieux directement inspirés du spiritisme ==
== Mouvements religieux directement inspirés du spiritisme ==


Trois mouvements religieux modernes sont directement issus de la pensée d'Allan Kardec<ref>{{harvsp|id=Bouchet|texte=Christian Bouchet (2004)|p=107}}.</ref>. En premier lieu, l'[[antoinisme]], fondé en Belgique par [[Père Antoine|Louis Antoine]] (1846-1912) et actuellement classé parmi les « religions de guérison » découle du spiritisme. Ensuite, le [[caodaïsme]], fondé dans les années 1920 au Vietnam par Ngô-Van-Chieü, allie philosophie spirite, [[Confucianisme]], [[Taoïsme]] et [[Bouddhisme]]. Enfin l'[[Umbanda|umbandisme]], né de manière informelle dans les années 1920 au Brésil, qui associe le spiritisme aux religions afro-brésiliennes.
Trois mouvements religieux modernes sont directement issus de la pensée d'Allan Kardec<ref>{{harvsp|id=Bouchet|texte=Christian Bouchet (2004)|p=107}}.</ref>. En premier lieu, l'[[antoinisme]], fondé en Belgique par Louis-Joseph Antoine (1846-1912) et actuellement classé parmi les « religions de guérison » découle du spiritisme. Ensuite, le [[caodaïsme]], fondé dans les années 1920 au Vietnam par Ngô-Van-Chieü, allie philosophie spirite, [[Confucianisme]], [[Taoïsme]] et [[Bouddhisme]]. Enfin l'[[Umbanda|umbandisme]], né de manière informelle dans les années 1920 au Brésil, qui associe le spiritisme aux religions [[Afro-Brésiliens|afro-brésiliennes]].


Par ailleurs, le [[channeling]] est parfois considéré comme le « spiritisme du mouvement [[New Age]] »<ref>{{harvsp|id=Bouchet|texte=Christian Bouchet (2004)|p=116}}.</ref>.
Par ailleurs, le [[channeling]] est parfois considéré comme le « spiritisme du mouvement [[New Age]] »<ref>{{harvsp|id=Bouchet|texte=Christian Bouchet (2004)|p=116}}.</ref>.
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== Psychiatrie et spiritisme ==
== Psychiatrie et spiritisme ==


Commentant le succès du mouvement spirite, le psychiatre [[Pierre Janet]], voit dans ''[[Le Livre des Esprits]]'' de Kardec {{citation|un guide non seulement pour les spirites, mais également pour les esprits eux-mêmes}}<ref name="Ellenberger,p118">{{harvsp|id=Hdi|texte=Henri F. Ellenberger (2008)|p=118}}.</ref>. Les psychologues et psychiatres de la fin du XIX{{e}} siècle s'y intéressent en effet<ref>{{harvsp|id=Si Ahmed|texte=Djohar Si Ahmed (2006)|p=54-55}}.</ref> et le spiritisme, par ses cas pratiques, permet de nouvelles conceptions de la [[maladie mentale]] et du champ [[métapsychique]]<ref>{{harvsp|id=Maléfan|texte=Pascal Le Maléfan (1999)|loc=Chapitre « L'utilisation du spiritisme dans l'élaboration du savoir psychiatrique », p. 188-207}}.</ref>.
Commentant le succès du mouvement spirite, le psychiatre [[Pierre Janet]], voit dans ''[[Le Livre des Esprits]]'' de Kardec {{citation|un guide non seulement pour les spirites, mais également pour les esprits eux-mêmes}}<ref name="Ellenberger,p118">{{harvsp|id=Hdi|texte=Henri F. Ellenberger (2008)|p=118}}.</ref>. Les psychologues et psychiatres de la fin du {{s-|XIX}} s'y intéressent en effet<ref>{{harvsp|id=Si Ahmed|texte=Djohar Si Ahmed (2006)|p=54-55}}.</ref> et le spiritisme, par ses cas pratiques, permet de nouvelles conceptions de la [[maladie mentale]] et du champ [[métapsychique]]<ref>{{harvsp|id=Maléfan|texte=Pascal Le Maléfan (1999)|loc=Chapitre « L'utilisation du spiritisme dans l'élaboration du savoir psychiatrique », p. 188-207}}.</ref>.


L'avènement du spiritisme joue {{citation|un rôle capital dans l'histoire de la [[psychiatrie dynamique]]}}, dans la mesure où il fournit indirectement aux psychologues d'alors de nouvelles méthodes pour étudier l'esprit humain d'après [[Henri F. Ellenberger]]. Ainsi, l'[[écriture automatique]], qui est inventée par les spirites, a été l'un des premières méthodes d'exploration de l'[[inconscient]]<ref name="Ellenberger,p118"/>, et étudiée notamment par [[Frederick Myers]] en 1885. L'engouement pour le spiritisme permit aussi d'étudier le « somnambulisme artificiel » caractéristique d'un nouvel état psychique, la transe médiumnique<ref>{{harvsp|id=Hdi|texte=Henri F. Ellenberger (2008)|p=137}}.</ref> mais aussi l'hallucination ou le rêve télépathique<ref>{{harvsp|id=Maléfan|texte=Pascal Le Maléfan (1999)|p=24-27}}.</ref>. Le psychologue [[Michel Chevreul]] fait ainsi des expériences sur le phénomène de [[médiumnité]] et sur les [[table tournante|tables tournantes]] et [[Charcot]] démontre que ce phénomène favorise la compréhension des délires et [[hystérie]]s.
L'avènement du spiritisme joue {{citation|un rôle capital dans l'histoire de la [[psychiatrie dynamique]]}}, dans la mesure où il fournit indirectement aux psychologues d'alors de nouvelles méthodes pour étudier l'esprit humain d'après [[Henri F. Ellenberger]]. Ainsi, l'[[écriture automatique]], qui est inventée par les spirites, a été l'un des premières méthodes d'exploration de l'[[inconscient]]<ref name="Ellenberger,p118"/>, et étudiée notamment par [[Frederic William Henry Myers|Frederic W. H. Myers]] en 1885. L'engouement pour le spiritisme permit aussi d'étudier le « somnambulisme artificiel » caractéristique d'un nouvel état psychique, la transe médiumnique<ref>{{harvsp|id=Hdi|texte=Henri F. Ellenberger (2008)|p=137}}.</ref> mais aussi l'hallucination ou le rêve télépathique<ref>{{harvsp|id=Maléfan|texte=Pascal Le Maléfan (1999)|p=24-27}}.</ref>. Le psychologue [[Michel Chevreul]] fait ainsi des expériences sur le phénomène de [[médiumnité]] et sur les [[Table tournante (spiritisme)|tables tournantes]] et [[Jean-Martin Charcot]] démontre que ce phénomène favorise la compréhension des délires et [[hystérie]]s.


D'autre part, le spiritisme ravive l'intérêt scientifique pour l'[[hypnose|hypnotisme]] et aboutit, de fait, à {{citation|construire un nouveau schéma structurel de l'esprit humain<ref name="Ellenberger,p118"/>.}} Le spiritisme, indirectement, favorise la naissance des deux écoles de la psychiatrie dynamique moderne, celle de [[École de Nancy|Nancy]] et celle de la [[École de la Salpêtrière|Salpêtrière]]<ref name="Ellenberger,p118"/>.
D'autre part, le spiritisme ravive l'intérêt scientifique pour l'[[hypnose|hypnotisme]] et aboutit, de fait, à {{citation|construire un nouveau schéma structurel de l'esprit humain<ref name="Ellenberger,p118"/>.}} Le spiritisme, indirectement, favorise la naissance des deux écoles de la psychiatrie dynamique moderne, celle de [[École de Nancy (psychologie)|Nancy]] et celle de la [[École de la Salpêtrière (hypnose)|Salpêtrière]]<ref name="Ellenberger,p118"/>.


La psychiatrie s'intéresse particulièrement à la figure du [[médium]]. [[Theodore Flournoy]] est le premier à étudier les médiums de façon systématique dans son ouvrage ''Des Indes à la planète Mars'' (1900). Il est suivi par [[Carl Gustav Jung]] qui y consacre une partie de sa thèse de médecine intitulée ''Psychologie et pathologie des phénomènes dits occultes. Un cas de somnambulisme chez une fille d'origine pauvre (médium spirite)'' (1902)<ref>{{harvsp|id=Hdi|texte=Henri F. Ellenberger (2008)|p=150}}.</ref>.
La psychiatrie s'intéresse particulièrement à la figure du [[médium (spiritualité)|médium]]. [[Theodore Flournoy]] est le premier à étudier les médiums de façon systématique dans son ouvrage ''Des Indes à la planète Mars'' (1900). Il est suivi par [[Carl Gustav Jung]] qui y consacre une partie de sa thèse de médecine intitulée ''Psychologie et pathologie des phénomènes dits occultes. Un cas de somnambulisme chez une fille d'origine pauvre (médium spirite)'' (1902)<ref>{{harvsp|id=Hdi|texte=Henri F. Ellenberger (2008)|p=150}}.</ref>.


== Critiques et controverses ==
== Critiques et controverses ==
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Dès sa naissance, le spiritisme et son fondateur sont critiqués par les milieux [[ésotérique]]s, politiques, médicaux, scientifiques et religieux. C'est tout d'abord [[René Guénon]], figure de la littérature [[ésotérisme|ésotérique]], qui en 1923 qualifie Kardec d'« [[hypnotiseur]] » :
Dès sa naissance, le spiritisme et son fondateur sont critiqués par les milieux [[ésotérique]]s, politiques, médicaux, scientifiques et religieux. C'est tout d'abord [[René Guénon]], figure de la littérature [[ésotérisme|ésotérique]], qui en 1923 qualifie Kardec d'« [[hypnotiseur]] » :


{{citation bloc|Sous l'empire de sa volonté énergique, ses médiums étaient autant de machines à écrire, qui reproduisaient servilement ses propres pensées. Si parfois les doctrines publiées n'étaient pas conformes à ses désirs, il les corrigeait à souhait. On sait qu'Allan Kardec n'était pas médium, il ne faisait que magnétiser des personnes plus impressionnables que lui.|[[René Guénon]] citant [[Daniel Dunglas Home]] dans ''L'erreur spirite''<ref>{{harvsp|id=Guénon|texte=René Guénon (1974)|p=34}}.</ref>}}
{{citation bloc|Sous l'empire de sa volonté énergique, ses médiums étaient autant de machines à écrire, qui reproduisaient servilement ses propres pensées. Si parfois les doctrines publiées n'étaient pas conformes à ses désirs, il les corrigeait à souhait. On sait qu'Allan Kardec n'était pas médium, il ne faisait que magnétiser des personnes plus impressionnables que lui.|[[René Guénon]] citant [[Daniel Dunglas Home]] dans ''L'erreur spirite''<ref>{{harvsp|id=Guénon1974|texte=René Guénon (1974)|p=34}}.</ref>}}


Dans le même ouvrage, René Guénon déclare que le spiritisme est {{citation|une pseudo religion}}<ref>{{harvsp|id=Guénon|texte=René Guénon (1974)|p=3}}.</ref> et qu'il s'agit de {{citation|la forme la plus simpliste et la plus grossière de toutes les doctrines néo-spiritualistes}}<ref>{{harvsp|id=Guénon|texte=René Guénon (1974)|p=4}}.</ref>. [[René Guénon|Guénon]] qualifie par la suite Kardec {{citation|d'instituteur socialiste}}<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=86}}.</ref>.
Dans le même ouvrage, René Guénon déclare que le spiritisme est {{citation|une pseudo-religion}}<ref>{{harvsp|id=Guénon1974|texte=René Guénon (1974)|p=3}}.</ref> et qu'il s'agit de {{citation|la forme la plus simpliste et la plus grossière de toutes les doctrines néo-spiritualistes}}<ref>{{harvsp|id=Guénon1974|texte=René Guénon (1974)|p=4}}.</ref>. [[René Guénon|Guénon]] qualifie par la suite Kardec {{citation|d'instituteur socialiste}}<ref name="Aubrée86">{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=86}}.</ref>.


=== Politique, médecine et parapsychologie ===
=== Politique, médecine et parapsychologie ===


En 1910, de la tribune de la Chambre des députés, l'écrivain [[Maurice Barrès]] dénonce le spiritisme au nom de la droite nationaliste<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=86}}.</ref> :
En 1910, de la tribune de la Chambre des députés, l'écrivain [[Maurice Barrès]] dénonce le spiritisme au nom de la droite nationaliste<ref name="Aubrée86"/> :
{{Citation bloc|Partout où en France disparaît la foi catholique, elle est remplacée par des superstitions, de l'hypnotisme, le charlatanisme des spirites et les instituteurs faisant tourner les tables<ref>{{harvsp|id=Ladous|texte=Régis Ladous (1989)|p=53}}.</ref>.}}
{{Citation bloc|Partout où en France disparaît la foi catholique, elle est remplacée par des superstitions, de l'hypnotisme, le charlatanisme des spirites et les instituteurs faisant tourner les tables<ref>{{harvsp|id=Ladous|texte=Régis Ladous (1989)|p=53}}.</ref>.}}
À la même époque, au Brésil, un projet de loi envisage de rendre tout simplement le spiritisme illégal, mais n'aboutit pas<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=122}}.</ref>. La doctrine spirite est alors critiquée pour son discours politique qui associe les [[ectoplasme|ectoplasmes]] à des thèses progressistes, pacifistes et féministes<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=76}}.</ref>.
À la même époque, au Brésil, un projet de loi envisage de rendre tout simplement le spiritisme illégal, mais n'aboutit pas<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=122}}.</ref>. La doctrine spirite est alors critiquée pour son discours politique qui associe les [[ectoplasme (parapsychologie)|ectoplasme]]s à des thèses progressistes, pacifistes et féministes<ref name="Aubrée76"/>.


Par ailleurs, si de nombreux médecins [[Métapsychique|métapsychistes]] espèrent découvrir dans les phénomènes spirites des facultés inconnues de l'homme, d'autres dénoncent les effets néfastes du spiritisme sur la santé mentale des pratiquants<ref group="Note">Dr. Philippe Encausse, ''Sciences occultes et déséquilibre mental'', Payot, Paris, 1923.</ref>. Les [[médium (spiritualité)|médiums]] en particulier risqueraient un effacement de leur conscience et de leur volonté sous l'influence d'une entité, selon les spirites, ou des fantasmagories de l'[[inconscient]], selon les sceptiques<ref group="Note">Dr. Pierre Boudou, ''Le spiritisme et ses dangers'', Féret, Bordeaux, 1921</ref>. Ainsi, durant la première moitié du XX{{e}} siècle, plusieurs médecins représentatifs du corps médical affirment que la pratique du spiritisme favorise le déclenchement de [[maladie mentale|troubles mentaux]] chez les individus prédisposés<ref name="Ycastellan30">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=116}}</ref>.
Par ailleurs, si de nombreux médecins [[Métapsychique|métapsychistes]] espèrent découvrir dans les phénomènes spirites des facultés inconnues de l'homme, d'autres dénoncent les effets néfastes du spiritisme sur la santé mentale des pratiquants<ref group="Note">{{Dr}} Philippe Encausse, ''Sciences occultes et déséquilibre mental'', Payot, Paris, 1923.</ref>. Les [[médium (spiritualité)|médiums]] en particulier risqueraient un effacement de leur conscience et de leur volonté sous l'influence d'une entité, selon les spirites, ou des fantasmagories de l'[[inconscient]], selon les sceptiques<ref group="Note">{{Dr}} Pierre Boudou, ''Le spiritisme et ses dangers'', Féret, Bordeaux, 1921</ref>. Ainsi, durant la première moitié du {{s-|XX}}, plusieurs médecins représentatifs du corps médical affirment que la pratique du spiritisme favorise le déclenchement de [[maladie mentale|troubles mentaux]] chez les individus prédisposés<ref name="Ycastellan30">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=116}}</ref>.


Du côté de l'Académie des sciences, la plupart des savants du XIX{{e}} siècle n'accordent aucun crédit aux manifestations supposées des esprits<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=99}}.</ref>. Deux grands savants adhèrent néanmoins aux idées spirites<ref>{{harvsp|id=Ladous|texte=Régis Ladous (1989)|p=63}}.</ref> : [[William Crookes]] (1832-1919) qui améliore le tube cathodique et [[Charles Richet]] (1850-1935), prix Nobel de médecine. Les rédacteurs du ''Larousse'' de l'édition 1876 participent à la polémique et rédigent ainsi les articles « Spiritisme » et « Kardec »<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=87}}.</ref>:
Du côté de l'Académie des sciences, la plupart des savants du {{s-|XIX}} n'accordent aucun crédit aux manifestations supposées des esprits<ref name="Aubrée99"/>. Deux grands savants adhèrent néanmoins aux idées spirites<ref>{{harvsp|id=Ladous|texte=Régis Ladous (1989)|p=63}}.</ref> : [[William Crookes]] (1832-1919) qui améliore le tube cathodique et [[Charles Richet]] (1850-1935), prix Nobel de médecine. Les rédacteurs du ''Larousse'' de l'édition 1876 participent à la polémique et rédigent ainsi les articles « Spiritisme » et « Kardec »<ref>{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=87}}.</ref>:


{{Citation bloc|« Spiritisme » : il y a lieu, non point d'apprécier le spiritisme, on ne juge point en elles-mêmes d'aussi tristes folies, mais de l'expliquer et de lui assigner une place dans le cadre des maladies mentales.}}
{{Citation bloc|« Spiritisme » : il y a lieu, non point d'apprécier le spiritisme, on ne juge point en elles-mêmes d'aussi tristes folies, mais de l'expliquer et de lui assigner une place dans le cadre des maladies mentales.}}
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{{Citation bloc|« Kardec » : il contribua à répandre en France et en Europe cette funeste épidémie de supranaturalisme qui fit tant de ravages dans les esprits pendant une dizaine d'années (...). Il fonda sur les chimériques manifestations des esprits un ensemble de doctrines religieuses et morales.}}
{{Citation bloc|« Kardec » : il contribua à répandre en France et en Europe cette funeste épidémie de supranaturalisme qui fit tant de ravages dans les esprits pendant une dizaine d'années (...). Il fonda sur les chimériques manifestations des esprits un ensemble de doctrines religieuses et morales.}}


De nos jours, l'auteur le plus virulent contre le spiritisme est probablement le père jésuite Óscar González-Quevedo<ref>{{pt}} {{Lien web|url=http://www.clap.org.br/quevedo.asp|titre=Padre Quevedo|site=http://www.clap.org.br|consulté le=14 janvier 2011}}</ref>, parapsychologue controversé, dont les livres tels que ''Os Espíritos e os Fenômenos Parafísicos'' réfutent toute manifestation des défunts dans les phénomènes spirites.
De nos jours, l'auteur le plus virulent contre le spiritisme est probablement le père jésuite Óscar González-Quevedo<ref>{{Lien web|langue=pt|url=http://www.clap.org.br/quevedo.asp|titre=Padre Quevedo|site=clap.org.br|consulté le=14 janvier 2011}}</ref>, parapsychologue controversé, dont les livres tels que ''Os Espíritos e os Fenômenos Parafísicos'' réfutent toute manifestation des défunts dans les phénomènes spirites.


=== Catholicisme et matérialisme ===
=== Catholicisme et matérialisme ===
La hiérarchie [[Église catholique|catholique]] affiche aussi très tôt son hostilité et perçoit le spiritisme comme une tentative de modernisation de la [[nécromancie]]. En 1898 et en 1917, la doctrine spirite est condamnée par le Saint-Office<ref name="Maubree39">{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=88}}.</ref>. De manière générale, le catholicisme du XIX{{e}} siècle attribue les manifestations spirites au [[Diable|démon]]<ref name="Ycastellan31">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=106}}</ref>. Le clergé catholique voit dans le spiritisme une dérive interprétative de son enseignement traditionnel<ref name="Maubree39">{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=88}}.</ref> et rappelle que {{citation|l'Église défend au commun de ses fidèles de se livrer aux expériences spirites}}<ref group="Note">Th. Mainage, professeur à l'institut catholique de Paris, ''La religion spirite'', édition de la revue des jeunes, Paris, 1921, page 176.</ref>. En 1861, l'évêque de Barcelone fait saisir les traductions espagnoles des livres de Kardec et ordonne leur crémation dans un [[autodafé]] publique<ref name="Ycastellan32">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=108}}</ref>. Les cendres sont ensuite dispersées par un prêtre hué par une foule hostile au clergé<ref>{{harvsp|id=Lantier|Jacques Lantier (1971)|p=98}}.</ref>. En 1864, ''[[Le Livre des Esprits]]'' et ''[[Le Livre des médiums]]'' sont inscrits à l’''[[Index Librorum Prohibitorum]]'' et l'Église de Rome en interdit la lecture à ses fidèles<ref>{{fr}} {{Lien web|url=http://www.cvm.qc.ca/gconti/905/babel/Index%20Librorum%20Prohibitorum-1948.htm|titre=Index Librorum Prohibitorum (1948)|site=http://www.cvm.qc.ca|consulté le=05 janvier 2011}}</ref>.
La hiérarchie [[Église catholique romaine|catholique]] affiche aussi très tôt son hostilité et perçoit le spiritisme comme une tentative de modernisation de la [[nécromancie]]. En 1898 et en 1917, la doctrine spirite est condamnée par le Saint-Office<ref name="Maubree39">{{harvsp|id=Aubree|texte=Marion Aubrée et François Laplantine (1990)|p=88}}.</ref>. De manière générale, le catholicisme du {{s-|XIX}} attribue les manifestations spirites au [[Diable|démon]]<ref name="Ycastellan31">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=106}}</ref>. Le clergé catholique voit dans le spiritisme une dérive interprétative de son enseignement traditionnel<ref name="Maubree39"/> et rappelle que {{citation|l'Église défend au commun de ses fidèles de se livrer aux expériences spirites}}<ref group="Note">Th. Mainage, professeur à l'institut catholique de Paris, ''La religion spirite'', édition de la revue des jeunes, Paris, 1921, page 176.</ref>. En 1861, l'évêque de Barcelone fait saisir les traductions espagnoles des livres de Kardec et ordonne leur crémation dans un [[autodafé]] publique<ref name="Ycastellan32">{{harvsp|id=Castellan|texte=Yvonne Castellan (1995)|p=108}}</ref>. Les cendres sont ensuite dispersées par un prêtre hué par une foule hostile au clergé<ref>{{harvsp|id=Lantier|Jacques Lantier (1971)|p=98}}.</ref>. En 1864, ''[[Le Livre des Esprits]]'' et ''[[Le Livre des médiums]]'' sont inscrits à l’''[[Index librorum prohibitorum]]'' et l'Église de Rome en interdit la lecture à ses fidèles<ref>{{Lien web|langue=fr|url=http://www.cvm.qc.ca/gconti/905/babel/Index%20Librorum%20Prohibitorum-1948.htm|titre=Index Librorum Prohibitorum (1948)|site=cvm.qc.ca|consulté le=5 janvier 2011}}</ref>.


Enfin, les philosophies [[Matérialisme|matérialistes]] affirment l'anéantissement de la conscience au moment de la mort<ref>{{harvsp|id=Sciuto|texte=Giovano Sciuto (1991)|p=225}}.</ref> et s'opposent diamétralement à la philosophie spirite qui se fonde sur l'hypothèse de la [[vie après la mort|survivance]].
Enfin, les philosophies [[Matérialisme|matérialistes]] affirment l'anéantissement de la conscience au moment de la mort<ref>{{harvsp|id=Sciuto|texte=Giovano Sciuto (1991)|p=225}}.</ref> et s'opposent diamétralement à la philosophie spirite qui se fonde sur l'hypothèse de la [[vie après la mort|survivance]].
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== Notes et références ==
== Notes et références ==
=== Notes ===
=== Notes ===
{{references|groupe="Note"|colonnes=2}}
{{Références|groupe="Note"}}


=== Références ===
=== Références ===
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== Annexes ==
== Annexes ==
{{Autres projets
{{Autres projets
| wikisource = Catégorie:Doctrine spirite
| wikisource = Spiritisme
| wikisource titre = Spiritisme
}}
}}
=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
{{colonnes|nombre=4|
{{colonnes|nombre=4|1=
* [[Art médiumnique]]
* [[Conseil Spirite International]]
* [[Conseil Spirite International]]
* [[Esprit (surnaturel)|Esprit]]
* [[Dieu]]
* [[Gabriel Delanne]]
* [[Léon Denis]]
* [[Camille Flammarion]]
* [[Allan Kardec]]
* ''[[La Revue Spirite]]''
* [[Médium (spiritisme)]]
* [[Médium (spiritisme)]]
* [[Réincarnation]]
* [[Réincarnation]]
* ''[[La Revue Spirite]]''
* [[Spiritisme]]
* [[Spiritisme]]
* [[Vie après la mort]]
* [[Vie après la mort]]
* [[Vie éternelle]]
* [[Vie éternelle]]
* [[Gabriel Delanne]]
* [[Léon Denis]]
* [[Camille Flammarion]]
* [[Allan Kardec]]
* [[Chico Xavier]]
* [[Chico Xavier]]
}}
}}


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
{{Liens}}

* {{pdf}} [http://www.dominiopublico.gov.br/download/texto/ph000024.pdf ''Le Livre des Esprits'' d'Allan Kardec]
* {{pdf}} [http://www.dominiopublico.gov.br/download/texto/ph000024.pdf ''Le Livre des Esprits'' d'Allan Kardec]
* {{pdf}}[http://www.dominiopublico.gov.br/download/texto/ph000031.pdf ''Le Livre des médiums'' d'Allan Kardec]
* {{pdf}} [http://www.dominiopublico.gov.br/download/texto/ph000031.pdf ''Le Livre des médiums'' d'Allan Kardec]
* {{pdf}} [http://www.dominiopublico.gov.br/download/texto/ph000021.pdf ''L'Évangile Selon le spiritisme'' d'Allan Kardec]
* {{pdf}} [http://www.dominiopublico.gov.br/download/texto/ph000021.pdf ''L'Évangile Selon le spiritisme'' d'Allan Kardec]
* {{fr}} [http://www.spiritisme.net/ L'Encyclopédie spirite]
* {{fr}} [http://www.spiritisme.net/ L'Encyclopédie spirite]
* {{fr}} [http://www.spiritisme.org/ Site officiel du Conseil Spirite Français]
* {{fr}} [https://www.conseil-spirite.org/ Site officiel du Conseil Spirite Français]


=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
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==== Ouvrages spirites ====
==== Ouvrages spirites ====


* {{Ouvrage|id=LdE|auteur=Allan Kardec|titre=[[Le Livre des Esprits]]|sous-titre=Philosophie spiritualiste|lieu=Paris|année=1857|commentaire=Contient les principes de la doctrine spirite, la nature des Esprits et leurs relations avec les hommes, les lois morales.|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur1=Allan Kardec|titre=[[Le Livre des Esprits]]|sous-titre=Philosophie spiritualiste|lieu=Paris|éditeur=|année=1857|wikisource=Le Livre des Esprits|id=LdE|plume=oui}}{{Commentaire biblio|Contient les principes de la doctrine spirite, la nature des Esprits et leurs relations avec les hommes, les lois morales.}}
* {{Ouvrage|id=LdM|auteur=Allan Kardec|titre=[[Le Livre des médiums]]|sous-titre=Spiritisme expérimental|lieu=Paris|année=1861|commentaire=Contient les méthodes de communication avec les Esprits et les moyens de développer la [[médium (spiritisme)|médiumnité]].|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur1=Allan Kardec|titre=[[Le Livre des médiums]]|sous-titre=Spiritisme expérimental|lieu=Paris|éditeur=|année=1861|lire en ligne=https://www.cslak.fr/images/cslak/bibliotheque/livres/Allan_Kardec/Le_Livre_des_mediums.pdf|accès url=libre|format électronique=pdf|id=LdM|plume=oui}}{{Commentaire biblio|Contient les méthodes de communication avec les Esprits et les moyens de développer la [[médium (spiritisme)|médiumnité]].}}
* {{Ouvrage|id=EsS|auteur=Allan Kardec|titre=[[L'Évangile selon le spiritisme]]|lieu=Paris|année=1864|commentaire=Contient l'explication des paroles du Christ et leur importance dans la vie quotidienne.}}
* {{Ouvrage|auteur1=Allan Kardec|titre=[[L'Évangile selon le spiritisme]]|lieu=Paris|éditeur=|année=1864|lire en ligne=https://www.cslak.fr/images/cslak/bibliotheque/livres/Allan_Kardec/L_Evangile_selon_le_Spiritisme.pdf|accès url=libre|format électronique=pdf|id=EsS}}{{Commentaire biblio|Contient l'explication des paroles du Christ et leur importance dans la vie quotidienne.}}
* {{Ouvrage|id=CeF|auteur=Allan Kardec|titre=[[Le Ciel et l'Enfer (Kardec)|Le Ciel et l'Enfer]]|sous-titre=La justice divine selon le spiritisme|lieu=Paris|année=1865|commentaire=Contient les différentes conditions de l'âme après la mort du corps physique.}}
* {{Ouvrage|auteur1=Allan Kardec|titre=[[Le Ciel et l'Enfer (Kardec)|Le Ciel et l'Enfer]]|sous-titre=La justice divine selon le spiritisme|lieu=Paris|éditeur=|année=1865|lire en ligne=https://www.cslak.fr/images/cslak/bibliotheque/livres/Allan_Kardec/Le_Ciel_et_l_Enfer.pdf|accès url=libre|format électronique=pdf|id=CeF}}{{Commentaire biblio|Contient les différentes conditions de l'âme après la mort du corps physique.}}
* {{Ouvrage|id=GsS|auteur=Allan Kardec|titre=[[La Genèse selon le spiritisme]]|sous-titre=Les miracles et prédictions selon le spiritisme|lieu=Paris|année=1868|commentaire=Contient des explications sur la création de la Terre et sur les événements considérés comme miraculeux.}}
* {{Ouvrage|auteur1=Allan Kardec|titre=[[La Genèse selon le spiritisme]]|sous-titre=Les miracles et prédictions selon le spiritisme|lieu=Paris|éditeur=|année=1868|lire en ligne=https://www.cslak.fr/images/cslak/bibliotheque/livres/Allan_Kardec/La_genese_les_miracles_et_les_pr%C3%A9dictions.pdf|accès url=libre|format électronique=pdf|id=GsS}}{{Commentaire biblio|Contient des explications sur la création de la Terre et sur les événements considérés comme miraculeux.}}
* {{Ouvrage|id=Kardec (1864)|auteur=Allan Kardec|titre=[[Qu’est-ce que le spiritisme ?]]|sous-titre=Introduction à la connaissance du monde invisible|lieu=Paris|année=1859|commentaire=Contient un résumé pédagogique de la doctrine spirite.|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur1=Allan Kardec|titre=[[Qu’est-ce que le spiritisme ?]]|sous-titre=Introduction à la connaissance du monde invisible|lieu=Paris|éditeur=|année=1859|lire en ligne=https://www.cslak.fr/images/cslak/bibliotheque/livres/Allan_Kardec/Qu_est_ce_que_le_Spiritisme.pdf|accès url=libre|format électronique=pdf|id=Kardec (1864)|plume=oui}}{{Commentaire biblio|Contient un résumé pédagogique de la doctrine spirite.}}
* {{Ouvrage|id=Kardec (2008)|auteur=Allan Kardec|titre=Le Spiritisme à sa plus simple expression|éditeur=Centre spirite lyonnais|lieu=Bron|année=2008}}
* {{Ouvrage|auteur1=Allan Kardec|titre=Le Spiritisme à sa plus simple expression|lieu=Bron|éditeur=Centre spirite lyonnais|année=2008|isbn=|lire en ligne=https://www.cslak.fr/images/cslak/bibliotheque/fascicules/Allan_Kardec/le_Spiritisme_a_sa_plus_simple_expression.pdf|accès url=libre|format électronique=pdf|id=Kardec (2008)}}
* {{Ouvrage|auteur1=Léon Denis|titre=Christianisme et Spiritisme |sous-titre=Preuves expérimentales de la survivance|lieu=Le Pecq|éditeur=Les éditions Philman|date=2006 (édition originale 1920)|isbn=|lire en ligne=https://www.cslak.fr/images/cslak/bibliotheque/livres/Leon_Denis/Christianisme_et_Spiritisme.pdf|accès url=libre|format électronique=pdf|id=CeS}}
* {{Ouvrage|id=Kardec (2001)|auteur=Allan Kardec|titre=Le Spiritisme, qu'en savons-nous?|éditeur=Union Spirite Française et Francophone|lieu=Tours|année=2001}}
* {{Ouvrage|id=CeS|auteur=Léon Denis|titre=Christianisme et Spiritisme|sous-titre=Preuves expérimentales de la survivance|éditeur=Les éditions Philman|lieu=Le Pecq|année=2006 (édition originale 1920)}}
* {{Ouvrage|auteur1=Léon Denis|titre=Dans l'invisible|sous-titre=Spiritisme et médiumnité|lieu=Le Pecq|éditeur=Les éditions Philman|date=2005 (édition originale 1922)|isbn=|lire en ligne=https://www.cslak.fr/images/cslak/bibliotheque/livres/Leon_Denis/Dans_l_Invisible.pdf|accès url=libre|format électronique=pdf|id=CeS}}
* {{Ouvrage|auteur institutionnel=[[Union Spirite Française et Francophone]]|titre=Le Spiritisme, qu'en savons-nous ?|lieu=Tours|éditeur=USFF|année=2001|isbn=|présentation en ligne=https://www.editions-philman.com/produit/livre-le-spiritisme-quen-savons-nous/?v=11aedd0e4327|id=Kardec (2001)}}
* {{Ouvrage|id=CeS|auteur=Léon Denis|titre=Dans l'invisible|sous-titre=Spiritisme et médiumnité|éditeur=Les éditions Philman|lieu=Le Pecq|année=2005 (édition originale 1922)}}


==== Sources indépendantes ====
==== Sources indépendantes ====


* {{Ouvrage|auteur1=Paul Gibier|titre=Le spiritisme|sous-titre=Étude historique, critique et expérimentale|lieu=Paris|éditeur=Henry Durville|année=1896|lire en ligne={{Gallica|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55096447.texteImage}}|accès url=libre|id=Gibier|plume=oui}}
* {{Ouvrage|id=Aubree|auteur=[[Marion Aubrée]] (anthropologue) et François Laplantine (anthropologue et enseignant)|titre=La Table, le Livre et les Esprits|sous-titre=Naissance, évolution et actualité du mouvement social spirite entre la France et le Brésil|éditeur=Lattès|lieu=Paris|année=1990|plume=oui}}
* {{Ouvrage|id=Castellan|auteur=Yvonne Castellan (sociologue)|titre=Le spiritisme|collection=[[Que sais-je ?]]|numéro dans collection=641|éditeur=[[Presses Universitaires de France]]|numéro d'édition=8|lieu=Paris|année=1995|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur1=Jacques Lantier|directeur1=[[Louis Pauwels]]|responsabilité1=sociologue|titre=Le spiritisme|sous-titre=L'aventure d'une croyance|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Grasset & Fasquelle|Grasset]]|collection=Histoire des idées, des héros, des sociétés de la France secrète|année=1971|isbn=|id=Lantier|plume=oui}}
* {{Ouvrage|id=Lantier|auteur=Jacques Lantier (sociologue)|directeur=[[Louis Pauwels]]|titre=Le spiritisme|sous-titre=L'aventure d'une croyance|collection=Histoire des idées, des héros, des sociétés de la France secrète|éditeur=[[Éditions Grasset & Fasquelle|Grasset]]|lieu=Paris|année=1971|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur1=Jean Vartier|titre=Allan Kardec|sous-titre=La naissance du spiritisme|éditeur=[[Hachette Livre|Hachette]]|année=1971|isbn=|bnf=35173334j|id=Vartier}}
* {{Article|id=NiEdelm2|auteur1=Nicole Edelman|responsabilité1=historienne|titre=Allan Kardec, le prophète du spiritisme|périodique=L'Histoire|numéro=98|lire en ligne=https://www.lhistoire.fr/allan-kardec-le-proph%C3%A8te-du-spiritisme|accès url=inscription|pages=62-69|lieu=Paris|date=1987|lien périodique=L'Histoire}}
* {{Ouvrage|id=Kareh Tager|auteur=Djénane Kareh Tager (rédactrice en chef du magazine ''[[Le Monde des religions]]'')|titre=Le spiritisme|éditeur=[[plon]]|collection=Petite bibliothèque des spiritualités|lieu=Paris|année=2006|plume=oui}}
* {{Ouvrage|id=Prieur|auteur=[[Jean Prieur]] (chercheur et historien)|titre=Allan Kardec et son époque|éditeur=Editions du Rocher|lieu=Monaco|année=2004|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur1=Regis Ladous (docteur ès lettres, professeur à l'Université de Lyon III)|titre=Le spiritisme|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions du Cerf|Cerf]]|collection=Bref|année=1989|isbn=|id=Ladous|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur1=Marion Aubrée|responsabilité1=anthropologue|auteur2=François Laplantine|responsabilité2=anthropologue|titre=La Table, le Livre et les Esprits|sous-titre=Naissance, évolution et actualité du mouvement social spirite entre la France et le Brésil|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Jean-Claude Lattès|Lattès]]|année=1990|isbn=|id=Aubree|plume=oui|lien auteur1=Marion Aubrée|lien auteur2=François Laplantine}}
* {{Ouvrage|id=Gibier|auteur=Paul Gibier|titre=Le spiritisme|sous-titre=Étude historique, critique et expérimentale|éditeur=Henry Durville|lieu=Paris|année=1886|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur1=Christine Bergé (ethnologue)|titre=La voix des Esprits|sous-titre=ethnologie du spiritisme|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Métailié|A.M. Métailié]]|collection=Traversées|année=1990|isbn=|lire en ligne={{Gallica|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3403496r.texteImage}}|id=CBerge|plume=oui}}
* {{Article|id=Aubree2|auteur=[[Marion Aubrée]] (anthropologue)|titre=Les nouveaux mouvements religieux|sous-titre=La nouvelle dynamique du spiritisme kardéciste|périodique=Ethnologie française|volume=30|numéro=4|pages=591-599|lieu=Paris|année=2000}} {{plume}}
* {{Ouvrage|auteur1=Giovano Sciuto|titre=Guide du spiritisme|lieu=Paris|éditeur=Marabout|collection=Savoir pratique|année=1991|isbn=|id=Sciuto|plume=oui}}
* {{Article|id=Aubrée3|auteur=[[Marion Aubrée]] (anthropologue)|titre=Brésil : santé mentale et sphère magico-religieuse|périodique=Revue Tiers Monde|numéro=187|pages=547-556|lieu=Paris|année=2006|plume=oui}} {{plume}}
* {{Article|id=CFonceca|auteur=Claudia Fonseca|titre=La religion dans la vie quotidienne d'un groupe populaire brésilien|périodique=Archive des sciences sociales des religions|numéro=73|lire en ligne={{Persée |id=assr_0335-5985_1991_num_73_1_1580}}|accès url=libre|format=pdf|pages=125-139|lieu=Paris|année=1991|date=|plume=oui|lien périodique=Archives de sciences sociales des religions}}
* {{Ouvrage|id=Bouchet|auteur=Christian Bouchet (docteur en ethnologie, enseignant et journaliste)|titre=Spiritisme|collection=B.A.-BA|éditeur=Pardès|lieu=Puiseaux|année=2004|plume=oui}}
* {{Article|id=CBerge2|auteur=Christine Bergé (professeur, chercheur en ethnologie)|titre=Transe et médiumnité en pays spirite|périodique=Archive des sciences sociales des religions|numéro=79|lire en ligne={{Persée |id=assr_0335-5985_1992_num_79_1_1545}}|accès url=libre|format=pdf|pages=37-46|lieu=Paris|année=1992|date=|plume=plume=oui|lien périodique=Archives de sciences sociales des religions}}
* {{Ouvrage|id=Ladous|auteur=Regis Ladous (docteur ès lettres, professeur à l'Université de Lyon III)|titre=Le spiritisme|éditeur=[[Éditions du Cerf|Cerf]]|collection=Bref|lieu=Paris|année=1989|plume=oui}}
* {{Ouvrage|prénom1=Nicole|nom1=Edelman|titre=Voyantes, guérisseuses et visionnaires en France: 1785-1914|passage=|lieu=Paris|éditeur=A. Michel|collection=Bibliothèque Albin Michel Histoire|date=1995|isbn=978-2-226-07689-2|id=NiEdelm3|plume=oui}}
* {{Article|id=Parot|auteur=Françoise Parot (Université Paris 7)|titre=Honorer l'incertain|sous-titre=la science positive du XIX{{e}} siècle enfante le spiritisme|périodique=Revue d'histoire des sciences|numéro=57|pages=33-63|lieu=Paris|année=2004}} {{plume}}
* {{Ouvrage|auteur1=Yvonne Castellan|responsabilité1=sociologue|titre=Le spiritisme|lieu=Paris|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|collection=[[Que sais-je ?]]|numéro dans collection=641|année=1995|numéro d'édition=8|isbn=|id=Castellan|plume=oui}}
* {{Article|id=Cuchet|auteur=Guillaume Cuchet (Université d'Avignon, U.F.R. Lettres et Sciences Humaines)|titre=Le retour des esprits|sous-titre=la naissance du spiritisme sous le Second Empire|périodique=Revue d'Histoire Moderne et Contemporaine|numéro=avril-juin 2007|pages=74-90|lieu=Paris|année=2007}} {{plume}}
* {{Ouvrage|id=Laffon|auteur=Martine Laffon|titre=C'est quoi le spiritisme ?|éditeur=De La Martinière Jeunesse|lieu=Paris|année=1995|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur1=Martine Laffon|titre=C'est quoi le spiritisme ?|lieu=Paris|éditeur=[[La Martinière jeunesse|De La Martinière Jeunesse]]|année=1995|isbn=|lire en ligne={{Internet Archive|id=cestquoilespirit0000laff}}|accès url=limité|id=Laffon|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur1=Pascal Le Maléfan|titre=Folie et spiritisme|sous-titre=Histoire du discours psychopathologique sur la pratique du spiritisme, ses abords et ses avatars, 1850-1950|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=1999|pages totales=337|isbn=978-2-7384-8241-9|lire en ligne={{Google Livres|QdsX7f9p6m8C|disponible}}|accès url=libre|id=Maléfan|plume=oui}}
* {{Article|id=Gobin|auteur=Emma Gobin (Paris X-Nanterre)|titre=Le triomphe des croyances|sous-titre=catholiques et spirites autour de la tombe d'Allan Kardec|périodique=Terrain|numéro=45|pages=139-152|lieu=Paris|année=2005}} {{plume}}
* {{Article|id=Aubree2|plume=oui|auteur1=[[Marion Aubrée]]|responsabilité1=anthropologue|titre=Les nouveaux mouvements religieux|sous-titre=La nouvelle dynamique du spiritisme kardéciste|périodique=Ethnologie française|volume=30|numéro=4|pages=591-599|lieu=Paris|année=2000|date=|jstor=40991514}}
* {{Ouvrage|id=LPavesi|auteur=Lucia Pavesi (sociologue, psychologue et para-psychologue)|titre=Spiritisme et communication avec l'au-delà|éditeur=De Vecchi|lieu=Paris|année=2008|plume=oui}}
*{{Ouvrage|auteur1=[[Christian Bouchet]] (docteur en ethnologie, journaliste)|titre=Kardec|sous-titre=Qui suis-je ?|éditeur=Pardès|année=2003|isbn=|plume=oui}}
* {{Article|id=NiEdel|auteur=Nicole Edelman (historienne)|titre=Spiritisme et politique|périodique=Revue d'Histoire du XIX{{e}} siècle|numéro=28|pages=149-161|lieu=Paris|année=2004}}
*{{Ouvrage|auteur1=[[Christian Bouchet]] (docteur en ethnologie, journaliste)|titre=Spiritisme|lieu=Puiseaux|éditeur=Pardès|collection=B.A.-BA|année=2004|isbn=|id=Bouchet|plume=oui}}
* {{Article|id=NiEdelm2|auteur=Nicole Edelman (historienne)|titre=Allan Kardec, le prophète du spiritisme|périodique=L'Histoire|numéro=98|pages=62-69|lieu=Paris|année=1987}}
* {{Ouvrage|auteur1=Jean Prieur|lien auteur1=Jean Prieur (historien)|responsabilité1=historien|titre=Allan Kardec et son époque|lieu=Monaco|éditeur=[[Éditions du Rocher|Editions du Rocher]]|année=2004|lire en ligne=http://ephphata.net/allan-kardec/Allan%20Kardec-JPrieur.html#sommaire|accès url=libre|id=Prieur|plume=oui}}
* {{Ouvrage|id=Hdi|titre=Histoire de la découverte de l'inconscient|éditeur=Fayard|auteur=[[Henri F. Ellenberger]]|année=2008|lieu=Paris|isbn=2-213-61090-8|plume=oui}}
* {{Article|id=NiEdel|auteur1=Nicole Edelman|responsabilité1=historienne|titre=Spiritisme et politique|périodique=Revue d'Histoire du {{s-|XIX}}|numéro=28|pages=149-161|lieu=Paris|année=2004|date=|doi=10.4000/rh19.626|accès doi=libre}}
* {{Ouvrage|id=Sciuto|auteur=Giovano Sciuto|titre=Guide du spiritisme|éditeur=Marabout|collection=Savoir pratique|lieu=Paris|année=1991|plume=oui}}
* {{Article|id=Parot|auteur1=Françoise Parot|responsabilité1=psychologue|titre=Honorer l'incertain|sous-titre=la science positive du {{s-|XIX}} enfante le spiritisme|périodique=Revue d'histoire des sciences|numéro=57|lire en ligne={{Persée |rhs_0151-4105_2004_num_57_1_2203}}|accès url=libre|format=pdf|pages=33-63|lieu=Paris|année=2004|date=|plume=plume=oui|lien périodique=Revue d'histoire des sciences}}
* {{Ouvrage|id=CBerge|auteur=Christine Bergé (professeur, chercheur en ethnologie)|titre=La voix des Esprits|sous-titre=ethnologie du spiritisme|collection=Traversées|éditeur=A.M. Métailié|lieu=Paris|année=1990|plume=oui}}
* {{Article|id=CBerge2|auteur=Christine Bergé (professeur, chercheur en ethnologie)|titre=Transe et médiumnité en pays spirite|périodique=Archive des sciences sociales des religions|numéro=79|pages=37-46|lieu=Paris|année=1992}} {{plume}}
* {{Article|id=Gobin|auteur1=Emma Gobin|responsabilité1=anthropologue|titre=Le triomphe des croyances|sous-titre=catholiques et spirites autour de la tombe d'Allan Kardec|périodique=Terrain|numéro=45|pages=139-152|lieu=Paris|année=2005|date=|doi=10.4000/terrain.3617|accès doi=libre}}{{plume}}
* {{Ouvrage|id=Maléfan|titre=Folie et spiritisme|sous-titre=Histoire du discours psychopathologique sur la pratique du spiritisme, ses abords et ses avatars, 1850-1950|auteur=Pascal Le Maléfan|éditeur=L'Harmattan|année=1999|isbn=9782738482419|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur1=Djénane Kareh Tager (journaliste)|titre=Le spiritisme|lieu=Paris|éditeur=[[plon]]|collection=Petite bibliothèque des spiritualités|année=2006|isbn=|id=Kareh Tager|plume=oui}}
* {{Article|id=Aubrée3|auteur1=[[Marion Aubrée]]|responsabilité1=anthropologue|titre=Brésil : santé mentale et sphère magico-religieuse|périodique=Revue Tiers Monde|numéro=187|pages=547-556|lieu=Paris|année=2006|date=|doi=10.3917/rtm.187.0547|accès doi=libre|plume=oui}}
* {{Ouvrage|titre=La voix des esprits|sous-titre=Ethnologie du spiritisme|collection=Traversées|auteur=Christine Bergé|éditeur=Éditions Métailié|année=1990|isbn=9782864240815}}
* {{Ouvrage|id=Si Ahmed|titre=Comment penser le paranormal|sous-titre=psychanalyse des champs limites de la psyché Psychanalyse et civilisations|auteur=Djohar Si Ahmed|éditeur=Éditions L'Harmattan|année=2006|isbn=9782296016415|lire en ligne=http://books.google.fr/books?id=JPSLo5IPrcUC&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false}}
* {{Ouvrage|auteur1=Djohar Si Ahmed|titre=Comment penser le paranormal|sous-titre=psychanalyse des champs limites de la psyché Psychanalyse et civilisations|éditeur=[[Éditions L'Harmattan]]|année=2006|pages totales=348|isbn=978-2-296-01641-5|lire en ligne={{Google Livres|JPSLo5IPrcUC|disponible}}|accès url=libre|id=Si Ahmed}}
* {{Article|id=Cuchet|auteur=Guillaume Cuchet|titre=Le retour des esprits|sous-titre=la naissance du spiritisme sous le Second Empire|périodique=Revue d'Histoire Moderne et Contemporaine|numéro=avril-juin 2007|pages=74-90|lieu=Paris|année=2007|date=|doi=10.3917/rhmc.542.0074|accès doi=libre|responsabilité1=historien des religions|lien périodique=Revue d'histoire moderne et contemporaine}} {{plume}}
* {{Ouvrage|auteur1=Lucia Pavesi (sociologue, psychologue et para-psychologue)|titre=Spiritisme et communication avec l'au-delà|lieu=Paris|éditeur=De Vecchi|année=2008|isbn=|id=LPavesi|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur1=[[Henri F. Ellenberger]]|titre=Histoire de la découverte de l'inconscient|lieu=Paris|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=2008|pages totales=975|isbn=978-2-213-61090-0|isbn2=2-213-61090-8|id=Hdi|plume=oui}}
* {{Article|langue=fr|prénom1=Claire|nom1=Souillac|titre=Le kardécisme actuel sur trois continents : circulation, identité et réinvention|périodique=Cahiers de l’Urmis|lien périodique=Cahiers de l'URMIS|numéro=16|date=2016-07-07|doi=10.4000/urmis.1342|accès doi=libre|accès url=libre|id=ClaSoui}}
*{{Ouvrage|auteur1=Claire Souillac|responsabilité1=anthropologue|champ libre=sous la direction de Florent Kohler (anthropologue), Miriam Rabelo (anthropologue) et de Olivier Compagnon (historien)|titre=Le kardécisme : un nouvel avatar initiatique ?|lieu=Paris|éditeur=Sorbonne Paris Cité|nature ouvrage=Thèse de doctorat en Études hispaniques et latino-américaines|date=26-06-2018|pages totales=373|hal=tel-02147403|présentation en ligne=https://www.theses.fr/2018USPCA065|id=ClaSoui2}}


==== Autres sources intégrant le spiritisme dans un sujet plus large ====
==== Autres sources intégrant le spiritisme dans un sujet plus large ====
* {{Ouvrage|auteur1=Th. Mainage|responsabilité1=professeur à l'institut catholique de Paris|titre=La religion spirite|lieu=Paris|éditeur=éditions de la revue des jeunes|année=1921|lire en ligne={{Internet Archive|id=lareligionspirit00main}}|accès url=libre|id=Tmainage|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur1=René Guénon|prénom1=René|nom1=Guénon|titre=L'erreur spirite|éditeur=Villain et Belhomme, Éditions traditionnelles|année=1974|numéro d'édition=3|isbn=|lire en ligne=http://classiques.uqac.ca/classiques/guenon_rene/Erreur_spirite/Erreur_spirite.html|accès url=libre|format électronique=pdf, doc, rtf}}
* {{Ouvrage|prénom1=Arthur Conan|nom1=Doyle|lien auteur1=Arthur Conan Doyle|titre=Histoire du spiritisme (The history of spiritualism)|lieu=Paris|éditeur=Le Rocher|année=1981|année première édition=1926 et 1927|isbn=|lire en ligne=https://cslak.fr/bibliotheque-edition/78-livres/1345-arthur-conan-doyle-histoire-du-spiritisme|accès url=libre|format électronique=pdf, doc, epub, html|id=Conan Doyle|plume=oui}}
* {{Chapitre|langue=fr|prénom1=Régis|nom1=Ladous|titre chapitre=Le spiritisme et les démons dans les catéchismes français du {{s-|XIX}}|auteurs ouvrage=Jean-Baptiste Martin (dir.), Massimo Introvigne (dir.)|titre ouvrage=Le Défi magique, volume 2|éditeur=[[Presses universitaires de Lyon]]|date=1994|isbn=978-2-7297-0496-4|doi=10.4000/books.pul.11024|accès doi=libre|consulté le=2023-05-27|passage=203–228}}
* {{Ouvrage|auteur1=René Louis|responsabilité1=enseignant universitaire|titre=Les explorateurs de l'invisible|lieu=Paris|éditeur=Editions du Félin, Philippe Lebaud|année=2000|passage=212-230|isbn=|lire en ligne={{Internet Archive|id=lesexplorateursd0000loui}}|accès url=inscription|id=Louis|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur1=Nicole Edelman|auteur2=Jean-Pierre Chantin|directeur2=oui|titre=Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine|sous-titre=Les marges du christianisme|volume=10|lieu=Paris|éditeur=Beauchesne, avec le concours de l'université Jean-Moulin (Lyon III) et de l'institut d'histoire du christianisme|année=2001|passage=206-207 (chapitre : Rivail, dit Allan Kardec)|isbn=|id=Edelman|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur1=[[Jean-Pierre Girard (sujet psi)|Jean-Pierre Girard]]|titre=Encyclopédie de l'Au-delà|lieu=Paris|éditeur=Trajectoire|année=2005|passage=7-16|isbn=|id=Girard|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur1=Nicolas Maillard|responsabilité1=journaliste|auteur2=Grégory Gutierez|responsabilité2=journaliste|titre=Les aventuriers de l'esprit|sous-titre=une histoire de la parapsychologie|lieu=Paris|éditeur=Presses du Chatelet|année=2005|passage=20 à 23|isbn=|id=Maillard}}
* {{Ouvrage|auteur1=Marion Aubrée|directeur1=oui|titre=Dictionnaire des faits religieux|lieu=Paris|éditeur=[[Presses universitaires de France]], avec le concours du Centre National du Livre|année=2010|passage=1183-1186|isbn=|id=Dicorel|plume=oui|auteur2=Régine Azria|auteur3=Danièle Hervieu-Léger|directeur3=oui|directeur2=oui|lien auteur1=Marion Aubrée|lien auteur3=Danièle Hervieu-Léger}}
* {{Ouvrage|auteur1=Françoise Parot|titre=L’esprit en héritage. D’où vient l’esprit qui hante la psychologie ?|lieu=Paris|éditeur=Éditions Matériologiques|collection=Essais|date=2022|pages totales=256|isbn=9782373613216|lire en ligne=https://www.cairn.info/l-esprit-en-heritage--9782373613216.htm|accès url=inscription}}


{{Portail|spiritualité|religions et croyances}}
* {{Ouvrage|id=Conan Doyle|auteur=[[Arthur Conan Doyle]]|titre=Histoire du spiritisme (The history of spiritualism)|éditeur=Le Rocher|lieu=Paris|année=1981|plume=oui|année première édition=1926 et 1927}}
{{Bon article|vote=BA|oldid=61603118|date=24 janvier 2011}}
* {{ouvrage|auteur=[[René Guénon]]|titre=L'erreur spirite|éditeur=Villain et Belhomme, Éditions traditionnelles|année=1974|numéro d'édition=3}}
* {{Ouvrage|id=Girard|auteur=[[Jean-Pierre Girard (sujet psi)|Jean Pierre Girard]]|titre=Encyclopédie de l'Au-delà|éditeur=Trajectoire|pages=7-16|lieu=Paris|année=2005|plume=oui}}
* {{Ouvrage|id=Louis|auteur=René Louis (enseignant universitaire)|titre=Les explorateurs de l'invisible|pages=212-230|éditeur=Editions du Félin, Philippe Lebaud|lieu=Paris|année=2000|plume=oui}}
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* {{Ouvrage|id=Edelman|auteur=Nicole Edelman et Jean-Pierre Chantin (dir.)|titre=Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine|sous-titre=Les marges du christianisme|volume=10|pages=206-207 (chapitre : Rivail, dit Allan Kardec)|éditeur=Beauchesne, avec le concours de l'université Jean-Moulin (Lyon III) et de l'institut d'histoire du christianisme|lieu=Paris|année=2001|plume=oui}}
* {{Ouvrage|id=Tmainage|auteur=Th. Mainage, professeur à l'institut catholique de Paris|titre=La religion spirite|éditeur=éditions de la revue des jeunes|lieu=Paris|année=1921|plume=oui}}


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Buste d'Allan Kardec, fondateur du spiritisme. L'image est une photographie rapprochée d'un buste dorée représentant un homme d'une cinquantaine d'année, portant moustache et regardant droit devant.
Allan Kardec (1804-1869), fondateur de la philosophie spirite et inventeur du mot « spiritisme ».
Festival spirite dans les rues de São Paulo en 2010. L'image représente une scène musicale surmonté d'un toit bleu. Des chanteurs et musiciens travaillent devant un panneau géant présentant le portrait d'Allan Kardec et le logo de la municipalité de Sao Paulo.
Festival spirite dans les rues de São Paulo en 2010.

Le spiritisme codifié par Allan Kardec est une philosophie spiritualiste qui apparaît à Paris en 1857 et qui donne naissance à un mouvement socio-culturel en Europe, jusqu'au début du XXe siècle. Kardec en expose les principes dans Le Livre des Esprits et dans les ouvrages suivants.

Allan Kardec définit le spiritisme comme une doctrine fondée sur l'existence, les manifestations et l'enseignement des esprits, possédant des lois morales et reposant sur une échelle spirite. Ce courant de pensée estime que les médiums peuvent communiquer avec les défunts, par l'utilisation d'une énergie spirituelle au moyen du périsprit. D'abord européen, ce mouvement s'est ensuite diffusé en Amérique latine et il constitue aujourd'hui une importante religion du Brésil, influente tant dans la vie politique que sociale.

Fondé sur la croyance en Dieu, en la réincarnation et en la communication avec l'au-delà, le spiritisme regroupe actuellement plus de dix millions d'adeptes à travers le monde, très majoritairement situés en Amérique latine. Il a influencé nombre de courants spiritualistes et a joué un rôle important dans l'avènement de la psychiatrie moderne.

Étymologie, définition et synonymes

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Première page de l'édition originale du Livre des Esprits représentée entièrement. Le papier est fortement jauni et les caractères apparaissent en bruns foncés tout en restant clairement lisibles.
Première apparition du mot « spiritisme » dans la littérature française. Le Livre des Esprits, page 1, avril 1857.

Le mot « spiritisme » est un néologisme, inventé par Allan Kardec pour nommer la nouvelle doctrine spirituelle qu'il exposa dès 1857[1],[2],[3],[4],[5] et qui fut probablement inspiré par le mot anglais spiritism[6]. Refusant le titre d'« auteur », Kardec devint ainsi le « codificateur du spiritisme »[7],[8],[2],[9].

Kardec expliqua dans la première page de l'introduction de son Livre des Esprits qu'il devait utiliser ce nouveau mot afin de donner une identité propre à la philosophie qu'il présentait[10]. Dans le même ouvrage, il inventa également les mots « périsprit » et « spirite ». Le fait d'avoir institué un mot nouveau fut d'ailleurs reproché à Kardec ; à son époque, le mot « spiritisme » était parfois qualifié de barbarisme[Note 1]. En français, ce n'est qu'en 1860 que le mot fait son apparition dans le Dictionnaire français illustré et Encyclopédie universelle[5].

Avant l'usage de ce mot, les Français parlaient de « phénomènes magnétiques », de « phénomènes du spiritualisme », de « spiritualisme moderne », ou de « spiritualisme américain »[1]. Après son apparition, le mot « spiritisme » désigna dans le vocabulaire courant toutes ces pratiques, même s'il s'agissait là d'un abus de langage[1]. Si le terme s’est imposé rapidement, c’est parce qu’il permettait de lever une ambiguïté lexicale. En effet, il n'était pas clair de traduire le mot anglais « spiritualism » par le mot français « spiritualisme », car celui-ci avait déjà une signification, celle du spiritualisme philosophique. Ainsi, forgé au départ pour nommer un enseignement moral, le mot « spiritisme » fut progressivement associé à toutes les activités visant à communiquer avec l'au-delà[1].

Le spiritisme est une doctrine spiritualiste[11],[12] fondée sur l'existence, les manifestations et l'enseignement des esprits[Note 2]. Cette doctrine accepte formellement l'existence de Dieu, de la vie éternelle, de lois morales et d’une communication concrète avec divers êtres spirituels, notamment les défunts[13]. Le spiritisme soutient également la réincarnation, sans la considérer comme nécessairement terrestre[14]. Sous sa forme pratique, le spiritisme expérimente diverses méthodes pour tenter de communiquer avec les esprits de l'au-delà. L’instrument utilisé lors de ces tentatives est le médium[Note 3]. Le spiritisme s’affiche comme une discipline qui ambitionne le progrès moral et intellectuel[15]. Il prétend constituer un trait d'union entre la science et la religion[16]. Les adeptes de cette doctrine sont appelés « spirites » ou « spiritistes »[Note 4].

Comme synonymes du spiritisme d'Allan Kardec, les auteurs utilisent aussi différentes expressions telles que : « doctrine spirite »[17], « philosophie spirite »[18], « kardécisme »[19], « nouvelle révélation »[20], « Troisième Testament »[17], « religion des Esprits »[21], ou « codification spirite ». Par ailleurs, dans la langue anglaise, le mot « spiritism » est souvent synonyme de « French spiritualism » (spiritualisme français)[22].

Historique et influence du spiritisme « kardéciste »

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Le contexte

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Image parue dans L'Illustration en 1853. À gauche un couple fait mouvoir un chapeau alors qu'au centre un groupe se concentre sur un guéridon et à droite une dame utilise un pendule[23],[24].

En 1847, la famille Fox qui vit dans une ferme de Hydesville, dans l'État de New York, déclare entendre des coups dans les cloisons et dans les meubles. En présence des sœurs Fox, les bruits semblent leur répondre de manière intelligente. Ce phénomène constatable par un nombre croissant de témoins est bientôt attribué à l'esprit d'un colporteur assassiné par un ancien locataire[25]. Grisées par leur popularité, les sœurs Fox multiplient les exhibitions publiques et suscitent des vocations. Quantité de médiums prétendent alors pouvoir échanger avec les défunts et le mouvement du spiritualisme moderne anglo-saxon gagne rapidement des millions d'adeptes dans tous les États-Unis.

En 1852, une mission de médiums américains parcourt l'Angleterre. L'année suivante, quand la mode des « tables tournantes » touche la France, le mesmérisme, le swedenborgisme et le fouriérisme ont déjà préparé le terrain[26] au « spiritualisme moderne »[2], comme on disait à l'époque. Tous les salons de la bonne société du Second Empire discutent du sujet et tentent des expériences paranormales.

En 1854, un instituteur lyonnais, Léon Rivail, découvre ces séances insolites pendant lesquelles on « magnétise les tables ». Durant les années suivantes, il fréquente régulièrement une famille dont les filles déclarent être médiums écrivains (« psychographes »). Progressivement, Rivail vient à chaque réunion avec une série de questions méthodiquement préparées pour noter les réponses données par les médiums[27]. À partir de la synthèse de ses notes, il publie Le Livre des Esprits, le 18 avril 1857, sous le pseudonyme d'Allan Kardec et donne naissance à une philosophie qu'il baptise « spiritisme »[28].

La naissance

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Page de garde du livre des Esprits, édition de 1860, son entête est Philosophie spiritualiste.
Page de garde du Livre des Esprits, édition de 1860, son entête est : philosophie spiritualiste.

Le Livre des Esprits connaît un succès immédiat. Réédité cinquante fois en cinquante ans[10], il éclipse à cette époque tous les autres ouvrages sur l'au-delà[29]. Au début du mouvement, Kardec ne songe nullement à fonder un courant de pensée et encore moins une religion. Mais il est très vite entraîné par la popularité de son œuvre. Des témoignages lui parviennent spontanément de tous les pays et les visiteurs se pressent à sa porte. L'empereur Napoléon III lui-même s'entretient avec lui[30]. Il envisage alors de structurer son activité.

Kardec fonde La Revue spirite qui sort des presses le et connaît plus de succès que celle publiée en 1857, la Revue spiritualiste de son concurrent Zéphyr-Joseph Piérart, anticlérical plus affirmé[31]. En quelques années, elle est diffusée dans le monde entier et compte des centaines de collaborateurs dont Victor Hugo, Victorien Sardou et Camille Flammarion. En avril 1858 est constituée la Société parisienne des études spirites, et Paris devient alors la capitale internationale du spiritisme[30].

Après avoir publié le volet théorique du spiritisme dans son premier ouvrage, Kardec passe au volet expérimental en rédigeant Le Livre des médiums en 1861, ouvrage qui développe les conséquences pratiques du précédent. Il complète par la suite la doctrine spirite par une interprétation du christianisme associée à des principes moraux et sociaux. Cela aboutit à L'Évangile selon le spiritisme (1864), Le Ciel et l'Enfer (1865) et La Genèse selon le spiritisme (1868). Ces cinq ouvrages fondamentaux du spiritisme[4],[Note 5],[32],[33], continuellement réédités depuis leurs premières parutions, constituent aujourd'hui encore la référence doctrinale du Conseil Spirite International. À des fins de vulgarisation, Allan Kardec rédige également un résumé de 180 pages intitulé Qu’est-ce que le spiritisme ? (1859), ainsi qu'un petit fascicule Le Spiritisme à sa plus simple expression (1861).

La diffusion

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Portrait d'Allan Kardec paru dans L'Illustration, le 10 avril 1869.
Portrait d'Allan Kardec paru dans L'Illustration, le 10 avril 1869.

Le spiritisme se propage en quelques années avec une rapidité rare pour un mouvement social. Devant les désordres provoqués par la multiplication des médiums et des débats houleux qui s'ensuivent, Kardec entreprend des voyages en province afin d'unifier les adeptes. Il forme partout des petits groupes destinés à devenir des centres spirites « sérieux » en écartant les personnes qui ne viendraient que par goût du sensationnel[34].

Le spiritisme s'appuie sur ces « sociétés d'études » pour tenter de constituer une grande famille solidaire ainsi qu'une école de la charité[34]. Les spirites lyonnais prennent la tête du mouvement et revendiquent trente mille spirites en 1862[35]. Cette même année, Kardec visite les principales villes françaises et propage son instruction devant des salles combles. Au fur et à mesure de sa croissance, le spiritisme se transforme. Il délaisse son côté expérimental pour s'impliquer davantage dans les œuvres sociales et la philanthropie. Les groupes organisent des caisses de secours pour les indigents, des collectes pour les chômeurs et mettent en place les premières crèches[36]. La Revue spirite prend parti pour le vote des femmes, l'abolition de l'esclavage, l'abolition de la peine de mort, l'internationalisme et le pacifisme.

Kardec ne ménage pas ses efforts et ses détracteurs le qualifient de « pape du spiritisme ». Épuisé par les polémiques, le travail et les déplacements, il tombe malade en 1866 et meurt d'un anévrisme en 1869. Dans la France de Napoléon III, le spiritisme regroupe alors plus d'un demi-million de personnes, avec des ramifications dans le monde entier[37].

L'apogée et le déclin en Europe

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Photographie de Pierre Gaëtan Leymarie, qui présente un homme d'âge mur, presque chauve, avec une longue barbe et assis sur une chaise.
Pierre-Gaëtan Leymarie, vers 1885.
Luis Francisco Benítez de Lugo y Benítez de Lugo (1837-1876). Noble espagnol, pionnier du spiritisme en Espagne.
Luis Francisco Benítez de Lugo y Benítez de Lugo (1837-1876).

Pierre-Gaëtan Leymarie (1817-1901) prend la direction officielle du mouvement et de La Revue spirite après la mort du maître. Ardent républicain et hostile au Second Empire, il maintient pendant trente ans la croissance du spiritisme, malgré des problèmes politiques et une condamnation pour fraude en 1875, suivie d'une réhabilitation. Dans les années 1880-1910, il existe en Europe une véritable culture spirite, les associations, les revues et les ouvrages se comptent par centaines[38]. Eugène Nus (1816-1894) dans Les choses de l'autre monde[Note 6] fait état de messages qui arriveraient de manière incontrôlée sous sa plume. Eugène Bonnemère (1813-1893) collabore à plusieurs journaux spirites. Victor Hugo (1802-1885) témoigne dans Les tables tournantes de Jersey. Théophile Gautier (1811-1872) fait publier le conte spirite Avatar en 1857, avant d'écrire pour Le Moniteur universel une nouvelle intitulée simplement Spirite. Camille Flammarion (1842-1925) rend compte de son étude du monde des esprits dans les trois volumes de La mort et son mystère et Les Habitants de l’autre monde. Sir Oliver Lodge (1851-1940) publie des études scientifiques sur le sujet. Léon Denis (1846-1927) et Gabriel Delanne (1857-1926) multiplient les ouvrages complémentaires de la doctrine et contribuent à sa popularité dans toutes les classes de la société. Quelques signes annoncent cependant une perte d'influence dès la fin des années 1860 qui voit l'Église adapter son culte du purgatoire à la sensibilité contemporaine et le néorationalisme gagner les organisateurs du mouvement spirite, notamment la Ligue de l'enseignement de gauche[39].

En Espagne, l'un des grands pionniers du spiritisme fut Luis Francisco Benítez de Lugo y Benítez de Lugo, VIIIe marquis de Florida et Xe seigneur d'Algarrobo y Bormujos, qui fit la présentation d'un projet de loi pour l'enseignement officiel du spiritisme, le lisant sur 26 août 1873[40].

À partir de 1917, le Vatican interdit officiellement aux catholiques de participer à des séances spirites et radicalise sa position vis-à-vis d'une philosophie qui se présente elle-même comme une « troisième révélation », après celle de Moïse et de Jésus[41]. À l'intérieur du mouvement, plusieurs courants commencent à apparaître. Des adeptes s'organisent sous forme d'Églises et de groupes de prières, à l'instar de leurs homologues britanniques. D'autres orientent leurs activités dans un sens plus rationaliste pour évoluer vers ce qu'on appelle la « métapsychie » et qui deviendra plus tard la parapsychologie. Ainsi, Émile Boirac considère en 1911 que le spiritisme est « une des explications philosophiques des faits psychiques »[42] et écarte la croyance dans l'au-delà. À l'inverse, un psychologue orthodoxe comme William James rejoint la croyance spirite vers la fin de sa vie. Tout comme Ernest Bozzano qui propage sa pensée en Italie. En septembre 1925, le spiritisme européen atteint son apogée lors de son gigantesque congrès mondial à Paris, présidé par Arthur Conan Doyle. À partir de là, son déclin rapide se produit sous l'effet de plusieurs facteurs[43].

Il y a tout d'abord des cas de personnes qui profitent de la popularité du spiritisme pour organiser des fraudes et des impostures[43]. Au discrédit, s'ajoutent les tensions entre les spirites et d'autres mouvances comme l'occultisme de Papus ou la théosophie d'Helena Blavatsky. Non seulement la métapsychie avance ses propres explications des phénomènes spirites, mais également la psychanalyse et la psychiatrie s'intéressent au psychisme et à ses manifestations. Le monde scientifique du début du XXe siècle affiche un rejet de plus en plus marqué des concepts spiritualistes[44]. Les changements de mentalité qui s'opèrent à la même époque sont tout autant fatals au romantisme qu'au spiritisme et le mouvement s'éteint dans sa patrie d'origine[45], ne conservant que quelques groupes isolés. Son impact le plus important s'amorce sur un autre continent.

L'expansion en Amérique latine

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Fête de charité typiquement française en hommage à Allan Kardec, São Paulo, en 2008.
Fête de charité typiquement française en hommage à Allan Kardec, São Paulo, 2008.

À la fin du XIXe siècle, Rio de Janeiro s'affiche comme le centre culturel du Brésil et accueille avec intérêt le spiritisme venu de Paris, une autre capitale des arts[19] ; le pays avait déjà favorablement acquis les idées du marquis de Puységur et de Fourier[46]. Des intellectuels brésiliens entretiennent une correspondance avec Pierre-Gaëtan Leymarie et collaborent à La Revue spirite avant de publier des dizaines de journaux spirites comme O Reformador, Eco de Alem-Tumulo, Espiritualismo experimental, Era Novo, Regenerator, Evoluçao, ou A voz espirita. Profitant de l'essor du journalisme, le spiritisme se répand à travers le pays.

Son principal porte-parole est le député de Rio Bezerra de Menezes (1831-1900). Ce médecin et homme politique très populaire prend la direction de la jeune Fédération spirite brésilienne[47] et la transforme en une organisation influente. Dans la ville de São Paulo, António Gonçalves da Silva (1839-1909), dit « Batuira », devient un propagateur dynamique en fondant des œuvres sociales ainsi que la revue Verdade e Luz[48]. Dans la même région, Augusto Militão Pacheco (1866-1954)[49], médecin et inspecteur sanitaire de l'État de São Paulo, installe des dispensaires spirites et convertit nombre de ses confrères. Les zones reculées du Brésil sont sillonnées par un propagateur de l'œuvre de Kardec, Cairbar Schutel (1868-1938), surnommé le « Bandeirante du spiritisme »[50]. Schutel établit à Matão un important centre spirite puis édite le bulletin O Clarim[51] diffusé à 40 000 exemplaires en 1913[52] et qui existe encore. Dans les années 1920 et 1930, il fonde le mensuel Revista Internacional do Espiritismo, écrit 17 livres et anime une série de conférences radiodiffusées. Son action sociale s'affirme aussi par l'organisation gratuite de soins et l'ouverture des premiers hôpitaux spirites, dont celui d'Araraquara qui porte aujourd'hui son nom, dans l'avenue qui lui est dédiée.

Mémorial Euripedes Barsanulfo, à Sacramento, Brésil, en 2007.
Mémorial Euripedes Barsanulfo, à Sacramento, Brésil, en 2007.

Dans le domaine de l'éducation, la féministe Anália Franco (1856-1919)[53] s'illustre par l'ouverture de dizaines d'écoles maternelles et de bibliothèques. Son nom reste celui de la première femme spirite brésilienne qui donne au mouvement un rôle social et culturel fort, sans mettre en avant son aspect religieux[54]. Dans l'État du Minas Gerais, trois grandes figures du spiritisme popularisent la doctrine au cours du XXe siècle. Eurípedes Barsanulfo (1880-1918)[55], dont la réputation de médium-guérisseur attire les foules, inaugure en 1907 à São Paulo le collège Allan Kardec[56] en introduisant pour la première fois la mixité dans les classes. José Pedro de Freitas (1921-1971)[57], surnommé « Zé Arigó », se découvre médium-guérisseur également en fréquentant les centres spirites, avant de faire affluer les malades et les reporters du monde entier. Mais c'est surtout Chico Xavier (1910-2002), médium guérisseur et psychographe qui, en produisant plus de 400 livres et en participant aux émissions de télévision les plus suivies de l'époque[58], transforme le spiritisme en un mouvement de masse. Sous son impulsion le Brésil devient « la patrie d'adoption du spiritisme, sa troisième religion »[59].

Plus le mouvement s'étend, plus il se diversifie. L'apparition de l'Umbanda, vers laquelle penche une partie des spirites, ajoute à la confusion. Afin de marquer leur identité, toutes les fédérations qui se réclament de la doctrine spirite se réunissent à Rio, le pour signer le Pacto Áureo (Pacte Noble)[60],[61], qui engage les signataires à suivre le modèle défini par Kardec. Toujours en vigueur, ce pacte permet de cerner le champ spécifique du spiritisme kardéciste dans la vaste mosaïque religieuse brésilienne[62].

Représenté par plus de 6 millions de membres et 20 millions de sympathisants[63], le spiritisme est aujourd'hui au Brésil une religion[41],[64],[59],[65] et une institution dont les œuvres sont reconnues d'utilité publique[66],[67]. Ces dernières comprennent un très grand nombre de crèches, d'orphelinats, d'écoles professionnelles, de bibliothèques, de cliniques, d’hôpitaux[68], de dispensaires, de maisons de retraites et de cabinets de médiums qui jouissent d'une légitimité et d'une légalité unanimement reconnue[66]. Sur le terrain, le mouvement s'appuie sur des dizaines de milliers de centres autonomes dont les plus importants accueillent quotidiennement plus de 6 000 personnes[69], pour des services d'assistance qui vont du conseil juridique à la désobsession. Les hôpitaux psychiatriques spirites sont subventionnés et pourvus de médecins diplômés d'État[70]. Ces établissements ont ainsi développé un mode de soin original qui considère que des troubles mentaux peuvent provenir d'évènements survenus lors d'une vie antérieure ou de l'influence d'esprits hostiles au patient[71].

Il existe au Brésil une association des magistrats spirites (fondée en 1999)[72], une association des médecins spirites (fondée en 1995)[73], une association des psychologues spirites (fondée en 2003)[74], une association des artistes spirites (fondée en 2004)[75], une association des militaires spirites (fondée en 1944)[76] et une association de pédagogie spirite pour les enseignants (fondée en 2004)[77]. Le spiritisme (espiritismo) est un sujet au programme des universités publiques comme celle de São Paulo[78]. Le ministère de l'éducation brésilien inclut le spiritisme dans le programme d'étude des religions[79]. Un musée national du spiritisme se visite à Curitiba[80] et un autre à São Paulo[81]. Depuis 2008, la chaîne de TV nationale Rede TV diffuse chaque dimanche après-midi l'émission spirite Transição (Transition)[82]. Le théâtre et le cinéma brésiliens produisent des œuvres inspirées de l'histoire du spiritisme comme Bezerra de Menezes, Chico Xavier ou Nosso Lar, qui sont des succès au box-office[83]. Par l'article de loi PL 291 voté en 2007, le parlement brésilien a instauré chaque 18 avril comme « journée nationale du Spiritisme »[84], en mémoire de la date de première parution du Livre des Esprits. En avril 2007, lors d'une séance solennelle de la Chambre des députés, les députés brésiliens ont officiellement reconnu le rôle du mouvement spirite dans le développement du pays[85].

Dans les autres pays

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En Argentine, Cosme Marino (1847-1927)[86] lance le mouvement spirite et reçoit le surnom de « Kardec argentin ». Au Mexique, Francisco I. Madero (1873-1913), président du pays de 1911 à 1913, traduit en espagnol le livre Après la mort de Léon Denis et favorise la diffusion du spiritisme dont il est adepte. À Cuba, la doctrine spirite s'est aussi diffusée dès le XIXe siècle et fait maintenant partie des traditions locales[87]. Les autorités cubaines répertorient plus de quatre cents groupes spirites[88] et ce mouvement concernerait environ 17 % de la population de l'île[89]. Par ailleurs, le spiritisme serait très répandu en Islande[90],[91], sans que son importance apparaisse dans les statistiques officielles.

La situation aujourd'hui

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Quasiment oublié dans la France où il est né[92], le mouvement spirite y conserve encore quelques milliers d'adeptes[63] et reprend de la vigueur depuis les années 1980[93]. Il est maintenant installé dans la plupart des pays dans le monde et doit l'essentiel de sa croissance à la diaspora brésilienne qui exporte le modèle de fonctionnement propre au Brésil[94] ; considéré comme le « maior país espírita do mundo » — le principal pays spirite du monde[95]. Elle s'appuie sur les « auteurs médiums » contemporains comme Divaldo Pereira Franco, Raul Teixeira et Yvonne do Amaral Pereira ou sur des journalistes comme André Trigueiro (Spiritisme et écologie) et écrivains comme Herculano Pires, Deolindo Amorim, Carlos Torres Pastorino, Emídio Brasileiro, Hermínio C. Miranda, Cairbar Schutel et autres auteurs, ainsi que sur l'enseignement d'un catéchisme spirite dès le plus jeune âge[96],[97].

Au niveau mondial, les différentes tendances du spiritisme sont représentées par deux organisations internationales, toutes basées en Amérique du Sud : la Confédération spirite panaméricaine (pt), qui organise une tendance laïque, le Conseil Spirite International qui organise une tendance religieuse, « christique »[98] ; selon des sources journalistiques, fédère plus de vingt millions de « pratiquants réguliers », dans vingt-quatre pays membres[99]. D'autres sources indépendantes font état de treize millions de spirites[100], qui associent souvent leur philosophie à la culture française :

« La plupart des Français ignorent ce qu'est réellement le spiritisme, et jusqu'au nom d'Allan Kardec. J'étonnerai sans doute beaucoup de lecteurs en leur révélant, pour terminer, que le rayonnement du génie français à l'étranger n'est pas toujours dû en premier lieu, comme ils le supposent, à Voltaire, à Rousseau, à la Révolution, à Napoléon ou à Pasteur, mais parfois à Allan Kardec et à son spiritisme. »

— Jacques Lantier, Le Spiritisme ou l'aventure d'une croyance, dernière ligne de la conclusion[92].

En France, pays de naissance d'Allan Kardec et du spiritisme, une trentaine de centres spirites rassemblent au maximum quelques milliers de sympathisants ou d'adhérents sous l'égide de plusieurs associations[101].

Résumé de la doctrine spirite

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La doctrine spirite, codifiée par Kardec, repose à la fois sur une méthode voulue expérimentale et sur une philosophie dite « morale »[102].

Principes du spiritisme expérimental

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Selon la doctrine spirite, l’être humain serait schématiquement constitué de trois éléments[Note 4],[93] :

  1. les différentes matières organiques, les os, les muscles, le sang, etc. Cet ensemble constitue le corps physique ;
  2. la personnalité, l’intelligence, la conscience, la volonté, etc. Cet ensemble constitue l'esprit ;
  3. l’énergie qui met en mouvement les muscles, le cœur, etc., et qui détermine la force du corps, sa vigueur, sa santé. Cet ensemble constitue le périsprit.

Au moment de la naissance, les trois éléments se trouveraient intimement liés. Après le décès, le corps serait dissout et recyclé par la nature, l’esprit survivrait éternellement et l’énergie resterait systématiquement attachée à l’esprit (d’où son nom de périsprit). Comme cette énergie possèderait la faculté d’agir sur la matière (puisqu’elle animait le corps physique), alors elle pourrait encore être utilisée par l’esprit pour se manifester. Cette manifestation serait facilitée par la présence d’un ou plusieurs médiums[Note 7].

Un médium désigne une personne qui s’entraînerait à transmettre une part de sa propre énergie aux esprits[Note 7]. Selon les spirites, les habitants de l'au-delà utiliseraient cette énergie pour agir, soit sur les objets à proximité, soit directement sur le corps du médium qui deviendrait alors l'instrument des esprits[103].

Principes de la philosophie spirite

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Buste en bronze d'Allan Kardec vue de face
Buste d'Allan Kardec.

La philosophie spirite développe les concepts suivants :

Les spirites croient que Dieu a créé l'homme sous la forme d’un esprit. C’est en tant qu’esprit que chaque créature est destinée à évoluer vers toujours plus de perfection. Pour réaliser cette progression, Dieu a donné une recommandation et avec elle le libre arbitre, c’est-à-dire la liberté et la responsabilité. Dieu a simplement prescrit aux hommes de l’aimer et d’aimer leurs semblables. C’est-à-dire de faire pour les autres ce que nous voudrions qu’ils fassent pour nous. À ce titre, Jésus de Nazareth représente un modèle exemplaire. Cette loi universelle conduit au progrès, puis à la perfection[104],[105],[106].

Pour progresser ou pour réparer d'éventuelles erreurs, les esprits peuvent s’incarner. Chaque humain sur Terre est l’un de ces esprits incarnés. C’est-à-dire temporairement lié à un corps de matière et sans souvenirs. La naissance provoque une amnésie temporaire, ainsi les actes de la vie restent spontanés et non pas conditionnés par la mémoire antérieure ou par des souvenirs pénibles. Les mauvais penchants de chacun, ainsi que ses vocations, sont des indications sur la raison de son incarnation. La vie terrestre est un temps d’épreuves et de probation destiné à corriger les défauts et à enseigner l’amour et la charité. Une personne peut être incarnée plusieurs fois. Le nombre et les conditions des incarnations dépendent de la manière dont une personne choisit de progresser. Les conditions de la vie sur la Terre découlent de situations antérieures à la naissance et également des décisions prises en cours de vie. Après le décès, la position occupée dans la vie spirituelle correspond également au mérite personnel[104],[105],[106].

Les spirites pensent que les esprits non incarnés peuvent communiquer avec l’humanité. Selon eux, l’objectif de cette communication avec l’au-delà est double. Premièrement, obtenir des informations sur la vie éternelle et deuxièmement en tirer un enseignement pratique. Les esprits arrivés à un haut niveau témoignent de leur joie et enseignent comment atteindre un bonheur semblable. Les esprits encore peu évolués sollicitent des conseils et attestent de leur souffrance causée par leur manque d'amour et de charité[104],[105],[106].

Les principaux slogans imprimés sur les ouvrages spirites sont : « hors la charité point de salut » (slogan le plus courant), « il n’y a de foi inébranlable que celle qui peut regarder la raison face à face », « naître, mourir, renaître encore et progresser sans cesse, telle est la loi » (inscription au fronton de la tombe d’Allan Kardec, cimetière du Père-Lachaise, Paris).

Lois morales du spiritisme

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Couverture du livre de Léon Denis faisant le lien entre la morale chrétienne et les lois morales du spiritisme.
Livre de Léon Denis faisant le lien entre la morale chrétienne et les lois morales du spiritisme.

La philosophie spirite est régie par dix lois dites « morales »[107].

La première est la loi d'adoration, selon laquelle L'union avec Dieu passe par la prière, mais davantage encore par les actes.

La loi du travail pose que les efforts conduisent à l'évolution personnelle et au progrès général.

La loi de reproduction encourage le mariage et désapprouve l'avortement.

La loi de conservation incite à préserver les moyens de subsistance tout en réprouvant le suicide.

La loi de destruction explique que les catastrophes provoquent de la souffrance à court terme, mais stimulent le progrès général quand il est trop lent.

La loi de société précise que l'homme ne peut progresser qu'en rendant service à ses semblables et que l'égoïsme et l'érémitisme sont des entraves au progrès.

La loi de progrès pose que l'intelligence et la morale n'avancent pas toujours de front, mais finissent toujours par s'équilibrer.

La loi d'égalité proclame que les inégalités sont transitoires, qu'elles sont une école pour s'améliorer et que l'égalité est la norme naturelle.

La loi de liberté considère que le libre arbitre est sacré et que l'oppression des consciences est un crime.

La loi de justice et d'amour enfin prône que la justice divine ne prend en compte que l'amour apporté à Dieu, à soi-même et aux autres.

L'échelle spirite

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L'échelle spirite est un des points importants de la doctrine[108]. Selon cette philosophie, le décès d’une personne ne la rend ni meilleure ni pire qu’auparavant et les habitants de l’au-delà affichent toutes les qualités et tous les travers de leur personnalité d'antan explique le docteur Paul Gibier dans Le spiritisme, étude historique, critique et expérimentale (1886)[Note 8],[Note 4]. Il en résulte une catégorisation des esprits qui s'organise en une échelle[109]. Il s'agit cependant d'une classification approximative puisque, selon la doctrine, les esprits ne sont absolument pas enfermés dans une catégorie, chacun pouvant progresser librement[Note 4].

Les « esprits imparfaits »

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Selon la philosophie spirite, les esprits dits « imparfaits » sont dominés par leurs passions et restent très attachés au monde matériel. Leurs propos peuvent être injurieux, arrogants ou stériles. Ils expriment leur malheur causé par la perte des honneurs ou des plaisirs terrestres. Ce type d’esprits se répartit en sous-catégories[110] :

Il existe tout d'abord les esprits impurs qui se montrent vicieux et qui promettent gloire et fortune. Les esprits légers sont quant à eux désœuvrés et cherchent à s'amuser aux dépens du groupe spirite. Les esprits faux-savants prétendent tout connaître et inventent des réponses fantaisistes sur tous les sujets. Les esprits neutres s'avèrent inoffensifs, mais restent obsédés par leur ancienne vie (certains d’entre eux s’imagineraient encore vivants). Enfin, les esprits perturbateurs se montrent tapageurs et stériles dans leurs actions[110],[111].

Selon Allan Kardec, un groupe spirite a pour mission de soulager ces esprits :

« Parmi les Esprits inférieurs, il y en a qui sont malheureux. Quelles que puissent être les fautes qu'ils expient, leurs souffrances sont des titres d'autant plus grands à notre commisération, que personne ne peut se flatter d'échapper à cette parole du Christ : « Que celui qui est sans péché lui jette la première pierre. » La bienveillance que nous leur témoignons est un soulagement pour eux ; à défaut de sympathie, ils doivent trouver l'indulgence que nous voudrions que l'on eût pour nous. »

— Le Livre des médiums, seconde partie, chapitre XXV, paragraphe 280

Les « bons esprits »

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Selon la philosophie spirite, les « bons esprits » sont résolument tournés vers le monde spirituel et ne conservent que quelques habitudes terrestres. Ils ressentent du bonheur à faire le bien et constituent une communauté solidaire. Ils possèdent une bonne compréhension de Dieu et de l’infini. Ils s’opposent efficacement à l’influence des esprits imparfaits. Ce type d’esprits se répartit en quatre sous-catégories[110] :

Les esprits bienveillants cherchent à devenir les protecteurs du groupe spirite et de leurs proches restés sur Terre. Les esprits savants se spécialisent quant à eux dans un domaine (musique, dessin, littérature, médecine, etc.) Les esprits sages développent des qualités spirituelles (comme la sérénité, la paix intérieure, la sagesse, etc.) Les esprits supérieurs enfin professent un enseignement d’un haut niveau moral et intellectuel[110],[111].

Selon Allan Kardec, un groupe spirite a pour mission d'écouter ces esprits :

« Le degré de supériorité ou d'infériorité des Esprits indique naturellement le ton qu'il convient de prendre avec eux. Il est évident que plus ils sont élevés, plus ils ont droit à notre respect, à nos égards et à notre soumission. »

— Le Livre des médiums, seconde partie, chapitre XXV, paragraphe 280

Les « purs esprits »

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Totalement détachés de la matière et arrivés par leurs efforts dans de hautes sphères, les purs esprits n’ont plus besoin de s’incarner. S’ils le font, c’est un sacrifice auquel ils consentent afin de réaliser une mission au bénéfice de l’humanité. La tradition populaire les désigne sous les noms d'anges, archanges ou séraphins[Note 4],[112],[111].

dessin en noir et blanc représentant un cep de vigne avec des feuilles et une grappe de raisins.
Unique dessin imprimé sur l'édition originale du Livre des Esprits

Le spiritisme n'accorde pas d'importance aux symboles ou aux rituels[113]. Cependant, le cep de vigne est parfois représenté sur les œuvres spirites en raison de ce passage du Livre des Esprits :

« Tu mettras en tête du livre le cep de vigne que nous t'avons dessiné, parce qu'il est l'emblème du travail du Créateur ; tous les principes matériels qui peuvent le mieux représenter le corps et l'esprit s'y trouve réunis : le corps c'est le cep ; l'esprit c'est la liqueur ; l'âme ou l'esprit unis à la matière, c'est le grain. L'homme quintessencie l'esprit par le travail et tu sais que ce n'est que par le travail du corps que l'esprit acquiert des connaissances. »

— Le Livre des Esprits, prolégomènes, page 2

Sociologie du spiritisme

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Couverture du livre Le Spiritisme dans la Bible.
Pour des auteurs spirites, les miracles de la Bible sont explicables à la lumière du spiritisme.

En tant que mouvement social non conventionnel, aussi bien préoccupé par le progrès que par la morale, le spiritisme est parfois qualifié de « religion laïque »[114] ou de « religion sans clergé »[115] Il associe en effet les bases du christianisme avec l'idée de la réincarnation[116],[117], que remarque notamment Sir Arthur Conan Doyle dans son Histoire du spiritisme (1926-1927)[Note 9]. Il fonde ses concepts à la fois sur la tradition celte et sur la tradition chrétienne[118],[119]. Cette « religion de libres penseurs »[114] conforte la croyance en Dieu et à l'au-delà et s'oppose de fait à l'athéisme selon Djénana Kareh Tager[120].

Le spiritisme se fonde en grande partie sur l'enseignement moral de Jésus[121], qui est constamment cité en exemple dans tous les ouvrages de Kardec. Si Jésus n'est pas considéré comme Dieu, il est vu comme le plus haut des esprits incarnés sur la Terre, comme un guide et comme un médium sans pareil[122]. Tel que présenté par Kardec, « le spiritisme n'était que la réaffirmation des principes chrétiens fondamentaux »[123]. Par conséquent, des sociologues classent ce mouvement comme un courant du christianisme[124],[125],[33],[126], bien qu'il existe aussi quelques groupes spirites musulmans[127]. Les spirites se défendent pourtant d'appartenir à une religion et pensent plutôt adhérer à une philosophie[114].

La doctrine spirite se veut une science naturelle qui réfute l'existence de faits miraculeux ou surnaturels[5]. Elle rejette le principe de la foi aveugle au profit de la preuve en cherchant à s'appuyer sur l'expérimentation[7]. Cette philosophie affirme que c'est par la recherche scientifique que l'homme peut étendre ses connaissances à propos de la vie après la mort[128]. Elle puise ses convictions à la fois dans l'animisme primitif et dans les méthodes de la science moderne[129]. Allan Kardec estime que l'étude scientifique est le fondement d'une « foi raisonnée » car, selon lui, la foi ne peut s'appuyer que sur les faits et la logique[Note 10]. Ainsi, la philosophie des esprits déclare possible et nécessaire l'union de la science et de la religion[Note 10]. Pour ces raisons, le spiritisme kardéciste est parfois qualifié de « métaphysique matérialiste »[130] ou de « religion scientifique »[5].

Par ailleurs, comme la philosophie de Kardec considère que toutes les composantes de l'univers sont continuellement sur le chemin de l'évolution, le spiritisme fait beaucoup pour répandre le darwinisme dans les milieux populaires du XIXe siècle[131].

Vue de face du tombeau d'Allan Kardec avec son épigraphe : « Naître, mourir, renaître encore et progresser sans cesse, telle est la loi ».
Inscription au fronton de la tombe d'Allan Kardec : « Naître, mourir, renaître encore et progresser sans cesse, telle est la loi. »

Enfin, en raison du fait que le spiritisme lutte au XIXe siècle pour le progrès social, pour le vote des femmes, contre la peine de mort, pour l'abolition de l'esclavage et le désarmement, des sociologues considèrent que ce mouvement rejoint par certains côtés le socialisme et même l'anarchisme[132]. Vécu comme un travail d'auto-amélioration moral, le spiritisme fait partie des courants réformateurs de la société[9], quelquefois qualifié de « socialisme chrétien »[133].

Mouvements religieux directement inspirés du spiritisme

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Trois mouvements religieux modernes sont directement issus de la pensée d'Allan Kardec[134]. En premier lieu, l'antoinisme, fondé en Belgique par Louis-Joseph Antoine (1846-1912) et actuellement classé parmi les « religions de guérison » découle du spiritisme. Ensuite, le caodaïsme, fondé dans les années 1920 au Vietnam par Ngô-Van-Chieü, allie philosophie spirite, Confucianisme, Taoïsme et Bouddhisme. Enfin l'umbandisme, né de manière informelle dans les années 1920 au Brésil, qui associe le spiritisme aux religions afro-brésiliennes.

Par ailleurs, le channeling est parfois considéré comme le « spiritisme du mouvement New Age »[135].

Psychiatrie et spiritisme

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Commentant le succès du mouvement spirite, le psychiatre Pierre Janet, voit dans Le Livre des Esprits de Kardec « un guide non seulement pour les spirites, mais également pour les esprits eux-mêmes »[136]. Les psychologues et psychiatres de la fin du XIXe siècle s'y intéressent en effet[137] et le spiritisme, par ses cas pratiques, permet de nouvelles conceptions de la maladie mentale et du champ métapsychique[138].

L'avènement du spiritisme joue « un rôle capital dans l'histoire de la psychiatrie dynamique », dans la mesure où il fournit indirectement aux psychologues d'alors de nouvelles méthodes pour étudier l'esprit humain d'après Henri F. Ellenberger. Ainsi, l'écriture automatique, qui est inventée par les spirites, a été l'un des premières méthodes d'exploration de l'inconscient[136], et étudiée notamment par Frederic W. H. Myers en 1885. L'engouement pour le spiritisme permit aussi d'étudier le « somnambulisme artificiel » caractéristique d'un nouvel état psychique, la transe médiumnique[139] mais aussi l'hallucination ou le rêve télépathique[140]. Le psychologue Michel Chevreul fait ainsi des expériences sur le phénomène de médiumnité et sur les tables tournantes et Jean-Martin Charcot démontre que ce phénomène favorise la compréhension des délires et hystéries.

D'autre part, le spiritisme ravive l'intérêt scientifique pour l'hypnotisme et aboutit, de fait, à « construire un nouveau schéma structurel de l'esprit humain[136]. » Le spiritisme, indirectement, favorise la naissance des deux écoles de la psychiatrie dynamique moderne, celle de Nancy et celle de la Salpêtrière[136].

La psychiatrie s'intéresse particulièrement à la figure du médium. Theodore Flournoy est le premier à étudier les médiums de façon systématique dans son ouvrage Des Indes à la planète Mars (1900). Il est suivi par Carl Gustav Jung qui y consacre une partie de sa thèse de médecine intitulée Psychologie et pathologie des phénomènes dits occultes. Un cas de somnambulisme chez une fille d'origine pauvre (médium spirite) (1902)[141].

Critiques et controverses

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Couverture de l'ouvrage catholique officiel d'opposition au spiritisme de 1921.
Ouvrage catholique officiel d'opposition au spiritisme (1921).

René Guénon

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Dès sa naissance, le spiritisme et son fondateur sont critiqués par les milieux ésotériques, politiques, médicaux, scientifiques et religieux. C'est tout d'abord René Guénon, figure de la littérature ésotérique, qui en 1923 qualifie Kardec d'« hypnotiseur » :

« Sous l'empire de sa volonté énergique, ses médiums étaient autant de machines à écrire, qui reproduisaient servilement ses propres pensées. Si parfois les doctrines publiées n'étaient pas conformes à ses désirs, il les corrigeait à souhait. On sait qu'Allan Kardec n'était pas médium, il ne faisait que magnétiser des personnes plus impressionnables que lui. »

— René Guénon citant Daniel Dunglas Home dans L'erreur spirite[142]

Dans le même ouvrage, René Guénon déclare que le spiritisme est « une pseudo-religion »[143] et qu'il s'agit de « la forme la plus simpliste et la plus grossière de toutes les doctrines néo-spiritualistes »[144]. Guénon qualifie par la suite Kardec « d'instituteur socialiste »[145].

Politique, médecine et parapsychologie

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En 1910, de la tribune de la Chambre des députés, l'écrivain Maurice Barrès dénonce le spiritisme au nom de la droite nationaliste[145] :

« Partout où en France disparaît la foi catholique, elle est remplacée par des superstitions, de l'hypnotisme, le charlatanisme des spirites et les instituteurs faisant tourner les tables[146]. »

À la même époque, au Brésil, un projet de loi envisage de rendre tout simplement le spiritisme illégal, mais n'aboutit pas[147]. La doctrine spirite est alors critiquée pour son discours politique qui associe les ectoplasmes à des thèses progressistes, pacifistes et féministes[132].

Par ailleurs, si de nombreux médecins métapsychistes espèrent découvrir dans les phénomènes spirites des facultés inconnues de l'homme, d'autres dénoncent les effets néfastes du spiritisme sur la santé mentale des pratiquants[Note 11]. Les médiums en particulier risqueraient un effacement de leur conscience et de leur volonté sous l'influence d'une entité, selon les spirites, ou des fantasmagories de l'inconscient, selon les sceptiques[Note 12]. Ainsi, durant la première moitié du XXe siècle, plusieurs médecins représentatifs du corps médical affirment que la pratique du spiritisme favorise le déclenchement de troubles mentaux chez les individus prédisposés[148].

Du côté de l'Académie des sciences, la plupart des savants du XIXe siècle n'accordent aucun crédit aux manifestations supposées des esprits[45]. Deux grands savants adhèrent néanmoins aux idées spirites[149] : William Crookes (1832-1919) qui améliore le tube cathodique et Charles Richet (1850-1935), prix Nobel de médecine. Les rédacteurs du Larousse de l'édition 1876 participent à la polémique et rédigent ainsi les articles « Spiritisme » et « Kardec »[150]:

« « Spiritisme » : il y a lieu, non point d'apprécier le spiritisme, on ne juge point en elles-mêmes d'aussi tristes folies, mais de l'expliquer et de lui assigner une place dans le cadre des maladies mentales. »

« « Kardec » : il contribua à répandre en France et en Europe cette funeste épidémie de supranaturalisme qui fit tant de ravages dans les esprits pendant une dizaine d'années (...). Il fonda sur les chimériques manifestations des esprits un ensemble de doctrines religieuses et morales. »

De nos jours, l'auteur le plus virulent contre le spiritisme est probablement le père jésuite Óscar González-Quevedo[151], parapsychologue controversé, dont les livres tels que Os Espíritos e os Fenômenos Parafísicos réfutent toute manifestation des défunts dans les phénomènes spirites.

Catholicisme et matérialisme

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La hiérarchie catholique affiche aussi très tôt son hostilité et perçoit le spiritisme comme une tentative de modernisation de la nécromancie. En 1898 et en 1917, la doctrine spirite est condamnée par le Saint-Office[152]. De manière générale, le catholicisme du XIXe siècle attribue les manifestations spirites au démon[153]. Le clergé catholique voit dans le spiritisme une dérive interprétative de son enseignement traditionnel[152] et rappelle que « l'Église défend au commun de ses fidèles de se livrer aux expériences spirites »[Note 13]. En 1861, l'évêque de Barcelone fait saisir les traductions espagnoles des livres de Kardec et ordonne leur crémation dans un autodafé publique[154]. Les cendres sont ensuite dispersées par un prêtre hué par une foule hostile au clergé[155]. En 1864, Le Livre des Esprits et Le Livre des médiums sont inscrits à l’Index librorum prohibitorum et l'Église de Rome en interdit la lecture à ses fidèles[156].

Enfin, les philosophies matérialistes affirment l'anéantissement de la conscience au moment de la mort[157] et s'opposent diamétralement à la philosophie spirite qui se fonde sur l'hypothèse de la survivance.

Notes et références

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  1. Allan Kardec, Qu'est-ce que le spiritisme (1964), p. 19.
  2. Définition formulée par Allan Kardec dans Qu’est-ce que le spiritisme ? en 1859 et reprise ensuite par l'encyclopédie Larousse : « Définition de « Spiritisme » », sur Larousse.fr (consulté le ).
  3. « Un humain incarné est employé comme médium entre le monde des humains et le monde des esprits lors des séances spirites », entrée « Spiritisme », in Encyclopédie Larousse, 2010.
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  5. Paul Gibier (1886)
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  8. Paul Gibier (1886).
  9. Arthur Conan Doyle, Histoire du spiritisme (1926 et 1927), p. 319.
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  12. Dr Pierre Boudou, Le spiritisme et ses dangers, Féret, Bordeaux, 1921
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Références

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Articles connexes

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Liens externes

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Bibliographie

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Ouvrages spirites

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  • Allan Kardec, Le Livre des Esprits : Philosophie spiritualiste, Paris, (lire sur Wikisource). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
    Contient les principes de la doctrine spirite, la nature des Esprits et leurs relations avec les hommes, les lois morales.
  • Allan Kardec, Le Livre des médiums : Spiritisme expérimental, Paris, (lire en ligne Accès libre [PDF]). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
    Contient les méthodes de communication avec les Esprits et les moyens de développer la médiumnité.
  • Allan Kardec, L'Évangile selon le spiritisme, Paris, (lire en ligne Accès libre [PDF])
    Contient l'explication des paroles du Christ et leur importance dans la vie quotidienne.
  • Allan Kardec, Le Ciel et l'Enfer : La justice divine selon le spiritisme, Paris, (lire en ligne Accès libre [PDF])
    Contient les différentes conditions de l'âme après la mort du corps physique.
  • Allan Kardec, La Genèse selon le spiritisme : Les miracles et prédictions selon le spiritisme, Paris, (lire en ligne Accès libre [PDF])
    Contient des explications sur la création de la Terre et sur les événements considérés comme miraculeux.
  • Allan Kardec, Qu’est-ce que le spiritisme ? : Introduction à la connaissance du monde invisible, Paris, (lire en ligne Accès libre [PDF]). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
    Contient un résumé pédagogique de la doctrine spirite.
  • Allan Kardec, Le Spiritisme à sa plus simple expression, Bron, Centre spirite lyonnais, (lire en ligne Accès libre [PDF])
  • Léon Denis, Christianisme et Spiritisme : Preuves expérimentales de la survivance, Le Pecq, Les éditions Philman, 2006 (édition originale 1920) (lire en ligne Accès libre [PDF])
  • Léon Denis, Dans l'invisible : Spiritisme et médiumnité, Le Pecq, Les éditions Philman, 2005 (édition originale 1922) (lire en ligne Accès libre [PDF])
  • Union Spirite Française et Francophone, Le Spiritisme, qu'en savons-nous ?, Tours, USFF, (présentation en ligne)

Sources indépendantes

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  • Jacques Lantier (dir. et sociologue), Le spiritisme : L'aventure d'une croyance, Paris, Grasset, coll. « Histoire des idées, des héros, des sociétés de la France secrète », . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jean Vartier, Allan Kardec : La naissance du spiritisme, Hachette, (BNF 35173334)
  • Nicole Edelman (historienne), « Allan Kardec, le prophète du spiritisme », L'Histoire, Paris, no 98,‎ , p. 62-69 (lire en ligne Inscription nécessaire)
  • Regis Ladous (docteur ès lettres, professeur à l'Université de Lyon III), Le spiritisme, Paris, Cerf, coll. « Bref », . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Marion Aubrée (anthropologue) et François Laplantine (anthropologue), La Table, le Livre et les Esprits : Naissance, évolution et actualité du mouvement social spirite entre la France et le Brésil, Paris, Lattès, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Christine Bergé (ethnologue), La voix des Esprits : ethnologie du spiritisme, Paris, A.M. Métailié, coll. « Traversées », (lire en ligne sur Gallica). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Giovano Sciuto, Guide du spiritisme, Paris, Marabout, coll. « Savoir pratique », . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Claudia Fonseca, « La religion dans la vie quotidienne d'un groupe populaire brésilien », Archive des sciences sociales des religions, Paris, no 73,‎ , p. 125-139 (lire en ligne sur Persée Accès libre [PDF]). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Christine Bergé (professeur, chercheur en ethnologie), « Transe et médiumnité en pays spirite », Archive des sciences sociales des religions, Paris, no 79,‎ , p. 37-46 (lire en ligne sur Persée Accès libre [PDF]). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Nicole Edelman, Voyantes, guérisseuses et visionnaires en France: 1785-1914, Paris, A. Michel, coll. « Bibliothèque Albin Michel Histoire », (ISBN 978-2-226-07689-2). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
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  • Martine Laffon, C'est quoi le spiritisme ?, Paris, De La Martinière Jeunesse, (disponible sur Internet Archive Accès limité). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Pascal Le Maléfan, Folie et spiritisme : Histoire du discours psychopathologique sur la pratique du spiritisme, ses abords et ses avatars, 1850-1950, L'Harmattan, , 337 p. (ISBN 978-2-7384-8241-9, disponible sur Google Livres Accès libre). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
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  • Jean Prieur (historien), Allan Kardec et son époque, Monaco, Editions du Rocher, (lire en ligne Accès libre). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
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  • Françoise Parot (psychologue), « Honorer l'incertain : la science positive du XIXe siècle enfante le spiritisme », Revue d'histoire des sciences, Paris, no 57,‎ , p. 33-63 (lire en ligne sur Persée Accès libre [PDF]). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Emma Gobin (anthropologue), « Le triomphe des croyances : catholiques et spirites autour de la tombe d'Allan Kardec », Terrain, Paris, no 45,‎ , p. 139-152 (DOI 10.4000/terrain.3617 Accès libre)Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Djénane Kareh Tager (journaliste), Le spiritisme, Paris, plon, coll. « Petite bibliothèque des spiritualités », . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Marion Aubrée (anthropologue), « Brésil : santé mentale et sphère magico-religieuse », Revue Tiers Monde, Paris, no 187,‎ , p. 547-556 (DOI 10.3917/rtm.187.0547 Accès libre). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Djohar Si Ahmed, Comment penser le paranormal : psychanalyse des champs limites de la psyché Psychanalyse et civilisations, Éditions L'Harmattan, , 348 p. (ISBN 978-2-296-01641-5, disponible sur Google Livres Accès libre)
  • Guillaume Cuchet (historien des religions), « Le retour des esprits : la naissance du spiritisme sous le Second Empire », Revue d'Histoire Moderne et Contemporaine, Paris, no avril-juin 2007,‎ , p. 74-90 (DOI 10.3917/rhmc.542.0074 Accès libre) Document utilisé pour la rédaction de l’article
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  • Claire Souillac (anthropologue) (sous la direction de Florent Kohler (anthropologue), Miriam Rabelo (anthropologue) et de Olivier Compagnon (historien)), Le kardécisme : un nouvel avatar initiatique ? (Thèse de doctorat en Études hispaniques et latino-américaines), Paris, Sorbonne Paris Cité, , 373 p. (HAL tel-02147403, présentation en ligne)

Autres sources intégrant le spiritisme dans un sujet plus large

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  • René Guénon, L'erreur spirite, Villain et Belhomme, Éditions traditionnelles, , 3e éd. (lire en ligne Accès libre [pdf, doc, rtf])
  • Arthur Conan Doyle, Histoire du spiritisme (The history of spiritualism), Paris, Le Rocher, (1re éd. 1926 et 1927) (lire en ligne Accès libre [pdf, doc, epub, html]). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
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  • René Louis (enseignant universitaire), Les explorateurs de l'invisible, Paris, Editions du Félin, Philippe Lebaud, (disponible sur Internet Archive Inscription nécessaire), p. 212-230. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
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  • Marion Aubrée (dir.), Régine Azria (dir.) et Danièle Hervieu-Léger (dir.), Dictionnaire des faits religieux, Paris, Presses universitaires de France, avec le concours du Centre National du Livre, , p. 1183-1186. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Françoise Parot, L’esprit en héritage. D’où vient l’esprit qui hante la psychologie ?, Paris, Éditions Matériologiques, coll. « Essais », , 256 p. (ISBN 9782373613216, lire en ligne Inscription nécessaire)