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« Tramway de Melun » : différence entre les versions

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{{Infobox réseau de transport en commun
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Le '''tramway de Melun''' est un réseau de [[tramway]]s électriques qui a desservi la ville [[France|française]] de [[Melun]], en [[Seine-et-Marne]] au sud-est de [[Paris]]. Il est mis en service le 24 octobre 1901 et supprimé le 31 janvier 1917.
Le '''tramway de Melun''' est un réseau de [[tramway]]s électriques qui a desservi la ville [[France|française]] de [[Melun]], en [[Seine-et-Marne]] au sud-est de [[Paris]]. Il est mis en service le {{date-|24 octobre 1901}} et supprimé le {{date-|31 janvier 1917}}.


== Histoire ==
== Histoire ==
La [[gare de Melun]], ainsi que le quartier d'usines dont la création avait été favorisée par les commodités offertes par le chemin de fer, est situé à une relative distance au sud du centre-ville de [[Melun]]. Par ailleurs, au nord de celui-ci avaient été récemment créé un ensemble de casernes sur les hauteurs du plateau de Brie.
La [[gare de Melun]], ainsi que le quartier d'usines dont la création avait été favorisée par les commodités offertes par le chemin de fer, est situé à une relative distance au sud du centre-ville de [[Melun]]. Par ailleurs, au nord de celui-ci, il avait été récemment créé un ensemble de casernes sur les hauteurs du plateau de Brie.


Des besoins de déplacements se faisaient sentir entre ces trois pôles, malgré la taille limitée de la ville, environ {{unité|13000|habitants}} à la fin du {{s|XIX}}. C'est pourquoi un banquier local, M. Louis Caget, proposa à la municipalité la création d'une ligne de [[tramway]] à [[voie métrique]] et à traction mécanique, destiné au transport de voyageurs entre les « nouvelles casernes » et la [[Gare de Melun|gare]], projet approuvé par la ville dans le cadre d'une convention signée le 1{{er}} septembre 1899, après une enquête publique qui eut lieu du 11 septembre au 2 octobre 1898.
Des besoins de déplacements se faisaient sentir entre ces trois pôles, malgré la taille limitée de la ville, environ {{unité|13000|habitants}} à la fin du {{s|XIX}}. C'est pourquoi un banquier local, M. Louis Caget, proposa à la municipalité la création d'une ligne de [[tramway]] à [[voie métrique]] et à traction mécanique, destiné au transport de voyageurs entre les « nouvelles casernes » et la [[Gare de Melun|gare]], projet approuvé par la ville dans le cadre d'une convention signée le {{date-|1 septembre 1899}}, après une enquête publique qui eut lieu du {{date-|11 septembre}} au {{date-|2 octobre 1898}}.


Cette ligne fut déclarée d'utilité publique par un décret du 8 octobre 1899<ref name="D1899">{{Article
Cette ligne fut déclarée d'utilité publique par un décret du {{date-|8 octobre 1899}}<ref name="D1899">{{Article
| titre = Décret du 8 octobre 1899, qui déclare d'utilité publique l'établissement, dans la ville de Melun, d'une ligne de Tramway (ainsi que la convention passée avec la ville et le cahier des charges de la ligne)
| titre = Décret du 8 octobre 1899, qui déclare d'utilité publique l'établissement, dans la ville de Melun, d'une ligne de Tramway (ainsi que la convention passée avec la ville et le cahier des charges de la ligne)
| périodique = Bulletin des lois de la République française
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| consulté le = 25 octobre 2011
| consulté le = 25 octobre 2011
}}</ref> sous le régime des [[Voie ferrée d'intérêt local|voies ferrées d'intérêt local]] de la loi de 1880. Par un second décret du 3 octobre 1900, fut approuvé la substitution de la ''Société des tramways melunais'' à M. Caget<ref>{{Article
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| titre = Décret du 3 octobre 1900 qui approuve la substitution à M. Caget, de la Société des tramways melunais, comme rétroconcessionnaire de la ligne concédée à la ville de Melun
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}}</ref>. La concession était accordée pour cinquante ans, à compter de la déclaration d'utilité publique<ref>Article 1{{er}} de la convention passée avec la ville</ref>.
}}</ref>. La concession était accordée pour cinquante ans, à compter de la déclaration d'utilité publique<ref>Article {{1er}} de la convention passée avec la ville</ref>.

Les travaux durèrent deux ans, et la ligne fut mise en service, en traction électrique, le {{date-|24 octobre 1901}}<ref name="CDR" />.

La [[Première Guerre mondiale]] vit la fin de l'exploitation, car le trafic s'effondra avec le départ des militaires au front, la cessation des foires et la baisse du nombre de civils transportés. De plus, la production de la centrale électrique devint très irrégulière, avec de nombreuses coupures de courant qui arrêtaient la circulation des tramways. Leur exploitation cessa donc le {{date-|31 janvier 1917}}<ref name="CDR" />.

La paix ne permit pas la remise en exploitation de la ligne, car la voie était en mauvais état et il apparut que les [[autobus]] pouvaient assurer le service. La société des Tramways melunais fut déclarée en faillite le {{date-|22 mai 1924}} et la ligne déclassée par décret du {{date-|2 mai 1930}}, puis les installations furent déposées<ref name="CDR" />.


Les travaux durèrent deux ans, et la ligne fut mise en service, en traction électrique, le 24 octobre 1901<ref name="CDR" />.
== Infrastructure ==
== Infrastructure ==
[[Fichier:Galeries Melinoise 21 - MELUN - Rue du Palais de Justice.jpg|vignette|La rue du Palais-de-Justice et l'évitement du tramway.]]
[[File:Galeries Melunaises 41 - MELUN - Place de la Gare.JPG|vignette|Vue d'une motrice stationnant au terminus de la [[Gare de Melun|Gare]]. À droite du cliché se trouve le petit bâtiment du terminus du [[Tramway de Melun à Milly-la-Forêt]]]]
[[Fichier:LL 30 - MELUN - La Rue Saint-Aspais.JPG|vignette|Rue Saint-Aspais.]]
[[Fichier:ELD 240 - MELUN - Grande Rue Saint-Etienne.JPG|vignette|Évitement de la station de la Grande rue Saint-Etienne.]]
[[Fichier:ND - MELUN - Le Pont-aux-Moulins.JPG|vignette|Tramway sur le Pont-aux-Moulins.]]
[[Fichier:ELD 833 - MELUN - Pont de fer.JPG|vignette|Fin de l'évitement avant le franchissement du ''Pont de Fer''.]]
[[Fichier:ELD 808 - MELUN - Avenue Thiers.JPG|vignette|Rue Thiers. Sur cette voie large, la voie du tramway est implantée sur le côté de la chaussée.]]
La ligne était à [[voie unique]] et comprenait six [[Évitement (chemin de fer)|évitements]] intermédiaires permettant le croisement des rames<ref name="D1899" />.
La ligne était à [[voie unique]] et comprenait six [[Évitement (chemin de fer)|évitements]] intermédiaires permettant le croisement des rames<ref name="D1899" />.


Quatre abris à voyageurs étaient prévus par le Cahier des charges, dont deux implantés aux terminus de la ligne<ref>Article 11 du Cahier des charges</ref>.
Quatre abris à voyageurs étaient prévus par le Cahier des charges, dont deux implantés aux terminus de la ligne<ref>Article 11 du Cahier des charges</ref>.


== Itinéraire ==
=== Itinéraire ===
Selon la toponymie de l'époque, la ligne empruntait les voies suivantes :
Selon la toponymie de l'époque, la ligne empruntait les voies suivantes :
* Origine près de l'entrée principale du nouveau quartier de cavalerie (actuelle [[École des officiers de la gendarmerie nationale]]), sur la [[Route nationale 5bis]] (Rue Saint-Barthélémy)
* Origine près de l'entrée principale du nouveau quartier de cavalerie (actuelle [[École des officiers de la gendarmerie nationale]]), sur la [[Route nationale 5bis]] (Rue Saint-Barthélémy)
* Rue du Président Despatys (Rue Carnot)
* Rue du Président Despatys (Rue Carnot)
* Rue Saint-Louis (à faible distance de la gare de ''Melun-Ville'' de la ligne SE de [[Tramway Verneuil-l'Étang - Melun|Verneuil-l'Étang]])
* Rue Saint-Louis (à faible distance de la gare de ''Melun-Ville'' de la ligne SE de [[Tramway Verneuil-l'Étang - Melun|Verneuil-l'Étang]])
* Route nationale 36 (rue du Palais-de-Justice)
* Route nationale 36 (rue du Palais-de-Justice, actuelle rue du Général-de-Gaulle)
* Route nationale 5bis (rue Saint-Aspais)
* Route nationale 5bis (rue Saint-Aspais)
* L'[[Île Saint-Étienne]] : Pont du Châtelet (Pont Jeanne-d'Arc), grande-rue Saint-Étienne Pont des Moulins (Pont du Maréchal-Leclerc)
* L'[[Île Saint-Étienne]] : pont du Châtelet (pont Jeanne-d'Arc), grande-rue Saint-Étienne, Pont des Moulins (ou pont de Fer, actuel pont du Maréchal-Leclerc)
* Route nationale 5bis (rue Saint-Ambroise, avenue Thiers)
* Route nationale 5bis (rue Saint-Ambroise, avenue Thiers)
* Avenue de la Gare et cour de la gare (avenue et place Galliéni)
* Avenue de la Gare et cour de la gare (avenue et place Galliéni)
* Rue des marronniers
* Rue des marronniers (actuelle avenue de la Libération)
pour accéder au terminus de la ligne près de la [[Gare de Melun|gare PLM]]<ref name="D1899" />, à proximité de celui de la ligne du [[Tramway de Melun à Milly-la-Forêt]].
pour accéder au terminus de la ligne près de la [[Gare de Melun|gare PLM]]<ref name="D1899" />, à proximité de celui de la ligne de Melun à Milly-la-Forêt du [[tramway Sud de Seine-et-Marne]].


=== La voie ===
=== La voie ===
[[File:Types de rails2.svg|thumbnail|[[Rail]]s. De gauche à droite : <br />- type UIC 60,<br />- type Vignole,<br />- type Broca ou à gorge, typique des voies de tramway car permettant l'implantation de la voie dans la chaussée,<br />- type double champignon symétrique,<br />- et double champignon asymétrique]]
Les voies situées dans la chaussée étaient constituées par des rails, type Broca, de {{unité|36|kg/m}}. Le terminus des Casernes était équipées de rails type Vignole, de {{unité|20|kg/m}}<ref name="CDR" />.


La ligne avait une longueur de {{unité|2528|m}}. Les voies situées dans la chaussée étaient constituées par des rails, type Broca, de {{unité|36|kg/m}}. Le terminus des Casernes était équipées de rails type Vignole, de {{unité|20|kg/m}}<ref name="CDR" />.
[[Fichier:Types de rails2.svg|vignette|centre|[[Rail]]s. De gauche à droite : <br />- type UIC 60,<br />- type Vignole,<br />- type Broca ou à gorge, typique des voies de tramway car permettant l'implantation de la voie dans la chaussée,<br />- type double champignon symétrique,<br />- et double champignon asymétrique.]]
=== Le dépôt ===
=== Le dépôt ===
Initialement prévu dans les installations de la centrale électrique, rue de Belle Ombre, le dépôt fut en réalité implanté sur un terrain acquis pour l'occasion près de la gare, rue Ponthierry, et était accessible par un raccordement débutant avenue Thiers<ref name="D1899" />{{,}} <ref name="CDR" />.
Initialement prévu dans les installations de la centrale électrique, rue de Belle Ombre, le dépôt fut en réalité implanté sur un terrain acquis pour l'occasion près de la gare, rue Ponthierry, et était accessible par un raccordement débutant avenue Thiers<ref name="D1899" />{{,}} <ref name="CDR" />.
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Il comprenait trois voies sur fosse avec un petit atelier<ref name="CDR">Pierre Bazin, [[#CDR|art. cit. en bibliographie]]</ref>.
Il comprenait trois voies sur fosse avec un petit atelier<ref name="CDR">Pierre Bazin, [[#CDR|art. cit. en bibliographie]]</ref>.
=== Installations électriques ===
=== Installations électriques ===
Le tramway était alimenté sous 550 volt continus, fournis par la ''Société du gaz et de l'électricité'' de la ville de Melun, également dirigée par M. Caget<ref name="CDR" />.
Le tramway était alimenté sous {{unité|550|volts}} continus, fournis par la ''Société du gaz et de l'électricité'' de la ville de Melun, également dirigée par M. Caget<ref name="CDR" />.


== Exploitation ==
== Exploitation ==
La convention passée avec la ville prévoyait que la construction et l'exploitation de la ligne se feraient aux frais de la société du tramway melunais.
La convention passée avec la ville prévoyait que la construction et l'exploitation de la ligne se feraient aux frais et risques de la société du tramway melunais.


De plus, la ville recevait une redevance de 1 % des recettes de la compagnie, qui, en contrepartie, était exemptée de droits de voirie et de stationnement<ref name="D1899" />.
De plus, la ville recevait une redevance de 1 % des recettes de la compagnie, qui, en contrepartie, était exemptée de droits de voirie et de stationnement<ref name="D1899" />.


Le cahier des charges prévoyait que la compagnie devrait assurer au moins 56 voyages chaque jour<ref>Article 14 du Cahier des charges</ref>.
Le cahier des charges prévoyait que la compagnie devrait assurer au moins 56 voyages chaque jour<ref>Article 14 du Cahier des charges</ref>. Toutefois, le nombre d'usagers était très variable, avec des pointes de trafic les jours de foire ou de départ en permission des militaires, mais de nombreuses périodes où les tramways transportaient peu de voyageurs. C'est pourquoi l'exploitant créa un terminus intermédiaire au Coin-Musard, de manière à exploiter la section Gare - Coin-Musard avec des fréquences élevées (7 minutes), et bien plus faibles de Coin-Musard aux Casernes<ref name="CDR" />.


Ces mesures ne suffirent pas, et les tarifs furent augmentés en 1910, avec toutefois la création d'un tarif réduit pour les militaires et la création de billets en carnets et d'abonnements scolaires<ref name="CDR" />.
=== Matériel roulant ===

== Matériel roulant ==
[[Fichier:Galeries Melunaises 41 - MELUN - Place de la Gare.JPG|vignette|Vue d'une motrice stationnant au terminus de la [[Gare de Melun|Gare]]. À droite du cliché se trouve le petit bâtiment du terminus du [[Tramway de Melun à Milly-la-Forêt]].]]
Le matériel roulant était constitué par cinq motrices électriques Brill de 36 places, et trois remorques ouvertes<ref name="CDR" />.
Le matériel roulant était constitué par cinq motrices électriques Brill de 36 places, et trois remorques ouvertes<ref name="CDR" />.


Leur gabarit était limité, selon les termes du Cahier des charges, à {{unité|2|mètres}} de largeur et {{unité|4.20|mètres}} de hauteur<ref>Article 4 du Cahier des charges</ref>. La longueur des rames était limitée à trente mètres et leur vitesse maximale à {{unité|20|km/h}}<ref>Article 15 du Cahier des charges</ref>.
Leur gabarit était limité, selon les termes du Cahier des charges, à {{unité|2|mètres}} de largeur et {{unité|4.20|mètres}} de hauteur<ref>Article 4 du Cahier des charges</ref>. La longueur des rames était limitée à trente mètres et leur vitesse maximale à {{unité|20|km/h}}<ref>Article 15 du Cahier des charges</ref>.

Après la cessation de l'exploitation, le matériel roulant fut transféré sur le réseau du [[tramway de Fontainebleau]], puis, en 1924, au réseau du [[tramway de Cannes]], dont le dépôt avait brûlé le {{date-|23 mars 1924}}, détruisant 18 des 31 motrices du parc<ref>{{Lien web
| url = http://www.amtuir.org/05_htu_tw_france_50/liste_alpha_tw_50/fontainebleau/texte_fo.htm
| titre = Les tramways français dans les années cinquante : Fontainebleau
| auteur =
| année =
| éditeur = AMTUIR - Musée des Transports
| consulté le = 27 octobre 2011
}}.</ref>.

L'une de ces motrices, qui portait le {{n°}}4 sur le [[tramway de Cannes|Cannes]] a été ensuite mutée sur le réseau des [[Tramway de Bourges|tramways de Bourges]], vers 1941, où elle conserve ce {{n°}}4. Elle fut réformée en 1949 et vendue à un ferrailleur chez qui elle survécut jusqu'à sa démolition le {{date-|11 avril 1968}}<ref name="CDR" />.


== Matériel et installations préservées ==
== Matériel et installations préservées ==
Il ne semble pas subsister de vestiges d'infrastructure.

Le [[musée des transports urbains, interurbains et ruraux]] (AMTUIR) préserve :
* la remorque {{n°}}11, construite vers 1900 pour le tramway de Melun et rachetée en 1914 par le tramway de Fontainebleau, où elle circula jusqu'en 1945 et survécut au dépôt jusqu'à la fermeture.<br>Caractéristiques :
** Longueur : {{unité|6.74|m}} ; largeur : {{unité|2.04|m}} ; hauteur : {{unité|3|m}} ; masse à vide : {{unité|2|t}} ;
** Remorque baladeuse ouverte à plates-formes cloisonnées ;
** Capacité : 26 places assises et 20 places debout, 10 sur chaque plate-forme ouverte, banquettes transversales réversibles ;
** Frein à main ;
** Constructeur : Société de Construction de Matériel de Transports de Douai<ref>{{Lien web
| url = http://www.amtuir.org/01_musee/collection/fiches_tw/fiche_fontainebleau_tramway%20_remorque_11.htm
| titre = Fontainebleau - Tramway - Remorque n° 11 (1900)
| auteur =
| année = 2007
| éditeur = [[AMTUIR]]
| consulté le =
}}.</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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{{légende plume}}
{{légende plume}}
=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
{{Autres projets|Commons=Category:Tramway de Melun}}
* [[Tramway]] • [[Liste des tramways de France]]
* [[Tramway]] • [[Liste des tramways de France]]
* [[Histoire des transports en France]]
* [[Histoire des transports en France]]
* [[Ancien tramway d'Île-de-France]]
* [[Gare de Melun]]
* [[Gare de Melun]]
* [[Tramway Verneuil-l'Étang - Melun]] • [[Tramway de Melun à Milly-la-Forêt]]
* [[Tramway Verneuil-l'Étang - Melun]] • [[Tramway Sud de Seine-et-Marne]]
* [[Réseau de bus TRAM]] • [[Réseau de bus Seine-et-Marne Express]]
* [[Réseau de bus TRAM]] • [[Réseau de bus Seine-et-Marne Express]]


=== Sites externes ===
=== Liens externes ===
* {{Lien web
| auteur = Xavier Courtay
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=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
Ligne 138 : Ligne 197 :


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|éditeur=Amatteis
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}}


{{Palette Ancien tramway de France}}
{{Palette Ancien tramway de France}}
{{Portail|Seine-et-Marne|Transports en Île-de-France|Chemin de fer}}


[[Catégorie:Tramway en Île-de-France|Melun]]
{{Portail|Seine-et-Marne|Transports en Île-de-France|Chemin de fer|transports en commun}}

[[Catégorie:Melun|Tramway]]
[[Catégorie:Ancien tramway de France|Melun]]
[[Catégorie:Tramway de Melun| ]]
[[Catégorie:Histoire de Melun]]

Dernière version du 10 août 2024 à 20:04

Tramway de Melun
Image illustrative de l’article Tramway de Melun
Tramway, devant la gare.

Type Tramway
Entrée en service 1901
Fin de service 1917
Longueur du réseau 2,528 km
Lignes 1
Écartement des rails 1 mètre
Propriétaire Ville de Melun
Exploitant Tramways melunais

Le tramway de Melun est un réseau de tramways électriques qui a desservi la ville française de Melun, en Seine-et-Marne au sud-est de Paris. Il est mis en service le et supprimé le .

La gare de Melun, ainsi que le quartier d'usines dont la création avait été favorisée par les commodités offertes par le chemin de fer, est situé à une relative distance au sud du centre-ville de Melun. Par ailleurs, au nord de celui-ci, il avait été récemment créé un ensemble de casernes sur les hauteurs du plateau de Brie.

Des besoins de déplacements se faisaient sentir entre ces trois pôles, malgré la taille limitée de la ville, environ 13 000 habitants à la fin du XIXe siècle. C'est pourquoi un banquier local, M. Louis Caget, proposa à la municipalité la création d'une ligne de tramway à voie métrique et à traction mécanique, destiné au transport de voyageurs entre les « nouvelles casernes » et la gare, projet approuvé par la ville dans le cadre d'une convention signée le , après une enquête publique qui eut lieu du au .

Cette ligne fut déclarée d'utilité publique par un décret du [1] sous le régime des voies ferrées d'intérêt local de la loi de 1880. Par un second décret du , fut approuvée la substitution de la société des Tramways melunais à M. Caget[2]. La concession était accordée pour cinquante ans, à compter de la déclaration d'utilité publique[3].

Les travaux durèrent deux ans, et la ligne fut mise en service, en traction électrique, le [4].

La Première Guerre mondiale vit la fin de l'exploitation, car le trafic s'effondra avec le départ des militaires au front, la cessation des foires et la baisse du nombre de civils transportés. De plus, la production de la centrale électrique devint très irrégulière, avec de nombreuses coupures de courant qui arrêtaient la circulation des tramways. Leur exploitation cessa donc le [4].

La paix ne permit pas la remise en exploitation de la ligne, car la voie était en mauvais état et il apparut que les autobus pouvaient assurer le service. La société des Tramways melunais fut déclarée en faillite le et la ligne déclassée par décret du , puis les installations furent déposées[4].

Infrastructure

[modifier | modifier le code]
La rue du Palais-de-Justice et l'évitement du tramway.
Rue Saint-Aspais.
Évitement de la station de la Grande rue Saint-Etienne.
Tramway sur le Pont-aux-Moulins.
Fin de l'évitement avant le franchissement du Pont de Fer.
Rue Thiers. Sur cette voie large, la voie du tramway est implantée sur le côté de la chaussée.

La ligne était à voie unique et comprenait six évitements intermédiaires permettant le croisement des rames[1].

Quatre abris à voyageurs étaient prévus par le Cahier des charges, dont deux implantés aux terminus de la ligne[5].

Itinéraire

[modifier | modifier le code]

Selon la toponymie de l'époque, la ligne empruntait les voies suivantes :

  • Origine près de l'entrée principale du nouveau quartier de cavalerie (actuelle École des officiers de la gendarmerie nationale), sur la Route nationale 5bis (Rue Saint-Barthélémy)
  • Rue du Président Despatys (Rue Carnot)
  • Rue Saint-Louis (à faible distance de la gare de Melun-Ville de la ligne SE de Verneuil-l'Étang)
  • Route nationale 36 (rue du Palais-de-Justice, actuelle rue du Général-de-Gaulle)
  • Route nationale 5bis (rue Saint-Aspais)
  • L'Île Saint-Étienne : pont du Châtelet (pont Jeanne-d'Arc), grande-rue Saint-Étienne, Pont des Moulins (ou pont de Fer, actuel pont du Maréchal-Leclerc)
  • Route nationale 5bis (rue Saint-Ambroise, avenue Thiers)
  • Avenue de la Gare et cour de la gare (avenue et place Galliéni)
  • Rue des marronniers (actuelle avenue de la Libération)

pour accéder au terminus de la ligne près de la gare PLM[1], à proximité de celui de la ligne de Melun à Milly-la-Forêt du tramway Sud de Seine-et-Marne.

La ligne avait une longueur de 2 528 m. Les voies situées dans la chaussée étaient constituées par des rails, type Broca, de 36 kg/m. Le terminus des Casernes était équipées de rails type Vignole, de 20 kg/m[4].

Rails. De gauche à droite :
- type UIC 60,
- type Vignole,
- type Broca ou à gorge, typique des voies de tramway car permettant l'implantation de la voie dans la chaussée,
- type double champignon symétrique,
- et double champignon asymétrique.

Initialement prévu dans les installations de la centrale électrique, rue de Belle Ombre, le dépôt fut en réalité implanté sur un terrain acquis pour l'occasion près de la gare, rue Ponthierry, et était accessible par un raccordement débutant avenue Thiers[1], [4].

Il comprenait trois voies sur fosse avec un petit atelier[4].

Installations électriques

[modifier | modifier le code]

Le tramway était alimenté sous 550 volts continus, fournis par la Société du gaz et de l'électricité de la ville de Melun, également dirigée par M. Caget[4].

Exploitation

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La convention passée avec la ville prévoyait que la construction et l'exploitation de la ligne se feraient aux frais et risques de la société du tramway melunais.

De plus, la ville recevait une redevance de 1 % des recettes de la compagnie, qui, en contrepartie, était exemptée de droits de voirie et de stationnement[1].

Le cahier des charges prévoyait que la compagnie devrait assurer au moins 56 voyages chaque jour[6]. Toutefois, le nombre d'usagers était très variable, avec des pointes de trafic les jours de foire ou de départ en permission des militaires, mais de nombreuses périodes où les tramways transportaient peu de voyageurs. C'est pourquoi l'exploitant créa un terminus intermédiaire au Coin-Musard, de manière à exploiter la section Gare - Coin-Musard avec des fréquences élevées (7 minutes), et bien plus faibles de Coin-Musard aux Casernes[4].

Ces mesures ne suffirent pas, et les tarifs furent augmentés en 1910, avec toutefois la création d'un tarif réduit pour les militaires et la création de billets en carnets et d'abonnements scolaires[4].

Matériel roulant

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Vue d'une motrice stationnant au terminus de la Gare. À droite du cliché se trouve le petit bâtiment du terminus du Tramway de Melun à Milly-la-Forêt.

Le matériel roulant était constitué par cinq motrices électriques Brill de 36 places, et trois remorques ouvertes[4].

Leur gabarit était limité, selon les termes du Cahier des charges, à 2 mètres de largeur et 4,20 mètres de hauteur[7]. La longueur des rames était limitée à trente mètres et leur vitesse maximale à 20 km/h[8].

Après la cessation de l'exploitation, le matériel roulant fut transféré sur le réseau du tramway de Fontainebleau, puis, en 1924, au réseau du tramway de Cannes, dont le dépôt avait brûlé le , détruisant 18 des 31 motrices du parc[9].

L'une de ces motrices, qui portait le no 4 sur le Cannes a été ensuite mutée sur le réseau des tramways de Bourges, vers 1941, où elle conserve ce no 4. Elle fut réformée en 1949 et vendue à un ferrailleur chez qui elle survécut jusqu'à sa démolition le [4].

Matériel et installations préservées

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Il ne semble pas subsister de vestiges d'infrastructure.

Le musée des transports urbains, interurbains et ruraux (AMTUIR) préserve :

  • la remorque no 11, construite vers 1900 pour le tramway de Melun et rachetée en 1914 par le tramway de Fontainebleau, où elle circula jusqu'en 1945 et survécut au dépôt jusqu'à la fermeture.
    Caractéristiques :
    • Longueur : 6,74 m ; largeur : 2,04 m ; hauteur : 3 m ; masse à vide : 2 t ;
    • Remorque baladeuse ouverte à plates-formes cloisonnées ;
    • Capacité : 26 places assises et 20 places debout, 10 sur chaque plate-forme ouverte, banquettes transversales réversibles ;
    • Frein à main ;
    • Constructeur : Société de Construction de Matériel de Transports de Douai[10].

Notes et références

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  1. a b c d et e « Décret du 8 octobre 1899, qui déclare d'utilité publique l'établissement, dans la ville de Melun, d'une ligne de Tramway (ainsi que la convention passée avec la ville et le cahier des charges de la ligne) », Bulletin des lois de la République française, no 2156,‎ , p. 1757-1767 (lire en ligne)
  2. « Décret du 3 octobre 1900 qui approuve la substitution à M. Caget, de la Société des tramways melunais, comme rétroconcessionnaire de la ligne concédée à la ville de Melun », Bulletin des lois de la République française, no 2232,‎ , p. 787-788 (lire en ligne)
  3. Article 1er de la convention passée avec la ville
  4. a b c d e f g h i j et k Pierre Bazin, art. cit. en bibliographie
  5. Article 11 du Cahier des charges
  6. Article 14 du Cahier des charges
  7. Article 4 du Cahier des charges
  8. Article 15 du Cahier des charges
  9. « Les tramways français dans les années cinquante : Fontainebleau », AMTUIR - Musée des Transports (consulté le ).
  10. « Fontainebleau - Tramway - Remorque n° 11 (1900) », AMTUIR, .

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Articles connexes

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Liens externes

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  • Xavier Courtay, « Le tramway de Melun », Melun d'hier à aujourd'hui, sur melun77.com, (consulté le )

Bibliographie

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  • Pierre Bazin, « Seine-et-Marne : Le tramway de Melun », Connaissance du Rail, nos 254-255,‎ , p. 22-24 Document utilisé pour la rédaction de l’article