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« Colonies israéliennes » : différence entre les versions

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== Statut juridique des territoires ==
== Statut juridique des territoires ==
[[Image:Map settlements bw.JPG|thumb|right|300px|1996 Carte des colonies sur le Golan, Gaza et la Cisjordanie]]
[[Image:Map settlements bw.JPG|thumb|right|300px|1996 Carte des colonies sur le Golan, Gaza et la Cisjordanie]]
Bien que tous les secteurs en question aient été capturés par IsraËl pendant la guerre de 1967, Israël précise qu'ils entrent dans trois catégories différentes :


Israël a signé des traités de paix avec l'Égypte (les colonies du [[Sinaï]] ont été démantelées), et la Jordanie (quelques territoires sur la rive orientale du [[Jourdain]] rendus à la souveraineté jordanienne). Les frontières avec ces deux pays ne sont donc pas contestées.
* '''[[Jérusalem]]''' a été à l'origine envisagé comme secteur international sous l'administration de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] dans le plan de 1947. Son annexion par Israël et son incorporation dans les limites municipales de Jérusalem reflètent l'abandon unilatéral du plan.

* Le '''[[Golan]]''' aurait été cédé illégalement par la [[Grande-Bretagne]] au mandat [[France|français]] de la [[Syrie]] et annexé par Israël, sans préjudice d'un futur traité de paix avec la Syrie.
Bien qu'il n'y ait pas de traité de paix signé avec le Liban, Israël reconnait la frontière libanaise (contestation sur la petite zone dite des "fermes de chebaa").

=== Origine du contentieux frontalier ===
Le mouvement sioniste (voir [[Histoire du sionisme]]) revendiquait un "foyer national juif" en Palestine depuis le congrès sioniste de 1905, et un état sur l'ensemble de la Palestine mandataire depuis le congrès sioniste de Biltmore, en 1942.

En [[1947]], le mouvement sioniste a cependant majoritairement accepté un partage en deux états : un palestinien et un juif (47% de la Palestine mandataire pour ce dernier), la zone de [[Jérusalem]] obtenant un statut international spécial.

Suite au refus arabe de la création d'Israël, une guerre d'indépendance a opposée Israël aux palestiniens (novembre 1947 - mai 1948) puis aux armées arabes (mai 1948 - mars 1949). Israël s'est emparé de 73% de la palestine mandataire. Ces nouvelles frontières ont été reconnues par la communauté internationale, mais pas par les états arabes ni par Israël.

=== Point de vue Israélien ===

La Palestine mandataire a été destinée dans son ensemble par un mandat de la [[SDN]] de [[1922]] pour constituer un "foyer national juif".

Le [[Plan de partage de la Palestine]] de [[1947]] a été rendu caduc par son refus arabe. Il n'y a donc pas de frontières internes fixées à l'intérieur de l'ancienne Palestine mandataire.

Comme il n'y a aucun traité de paix régissant les frontières d'Israël concernant la Cisjordanie, Gaza, et le Golan, Israël proclame donc que les lignes d'armistice (connues sous le nom de la ligne verte) de [[1949]] n'ont aucun statut juridique contraignant.

Bien que tous les secteurs en question aient été capturés par Israël pendant la guerre de 1967, Israël précise qu'ils entrent dans trois catégories différentes :

* '''[[Jérusalem]]''' a été à l'origine envisagé comme secteur international sous l'administration de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] dans le plan de 1947. Son annexion par Israël et son incorporation dans les limites municipales de Jérusalem reflètent l'abandon unilatéral du planpar la partie arabe.
* Le '''[[Golan]]''' aurait été cédé illégalement par la [[Grande-Bretagne]] au mandat [[France|français]] de la [[Syrie]] et est donc annexé par Israël, sans préjudice d'un futur traité de paix avec la Syrie.
* Tandis que l'[[Égypte]] et la [[Jordanie]] occupaient '''[[Gaza]]''' et la '''[[Cisjordanie]]''', il n'y avait aucun projet de créer un État [[Palestine|palestinien]].
* Tandis que l'[[Égypte]] et la [[Jordanie]] occupaient '''[[Gaza]]''' et la '''[[Cisjordanie]]''', il n'y avait aucun projet de créer un État [[Palestine|palestinien]].


=== Point de vue de la communauté international ===
Israël a signé des traités de paix avec l'Égypte (les colonies du [[Sinaï]] ont été démantelées), et la Jordanie (quelques territoires sur la rive orientale du [[Jourdain]] rendus à la souveraineté jordanienne). Comme il n'y a aucun traité de paix régissant les frontières d'Israël concernant la Cisjordanie, Gaza, et le Golan, Israël proclame donc que les lignes d'armistice (connues sous le nom de la ligne verte) de [[1949]] n'ont aucun autre statut juridique.
La [[Résolution 242]] des Nations Unis demande à Israël de se retirer "des territoires occupés" (version officielle française) ou "from occupied territories" (version officielle anglaise). De plus, l'Article 35 de la charte des nations unis interdit toute modification des frontières par la force.

Même si la fixation des frontières n'a pas été faite par l'ONU en [[1949]], mais par les lignes de cessez-le-feu nées de la guerre, l'[[ONU]] considère donc ces lignes comme constitutives des frontières de fait, sous réserve d'accords modificatifs entre les parties.

Il est à noter que le président [[Georges Bush]] a incité en [[2005]] les palestiniens à accepter certaines modifications des frontières, pour permettre aux grands blocs de colonies juives de rester en Israël.

=== Points de vue des pays arabes et de l'Autorité palestinienne ===
A l'origine, le point de vue des pays arabes est assez similaire au point de vue Israélien : il n'y a pas de frontière légale et légitime interne à l'ancienne Palestine mandataire, dans ses frontières de [[1922]]. Ce refus est par contre interprété dans un sens visant à la destruction de l'état d'Israël.

A compter de [[1977]], l'Egypte se rallie à la position de l'ONU, suivie par la majorité des pays arabes et par l'Autorité palestinienne dans les années 1990. Cette acceptation des frontières de 1949 ne signifie pas forcément la fin de l'état de guerre, compte tenu de l'occupation Israélienne de la [[Cisjordanie]] et de la [[Bande de Gaza]].


== Polémiques autour des colonies ==
== Polémiques autour des colonies ==

Version du 21 janvier 2006 à 09:10

Les colonies israéliennes sont des communautés de peuplement établies avec le soutien de l'État d'Israël sur des territoires ne faisant pas partie des frontières délimitées en 1948.

Historique

Après la guerre des six jours de 1967, Israël a établi les communautés juives (typiquement désignées sous le nom de colonies) dans les secteurs occupés de Jordanie, Égypte, et Syrie. Certaines des colonies ont été établies sur des emplacements de communautés juives détruites entre 1929 et 1967. Sans distinguer ceux qui étaient nouveaux ou rétablis, le Conseil de sécurité des Nations unies et l'Assemblée générale ont condamné plusieurs fois Israël pour la construction et l'agrandissement de ces colonies.

Malgré l'ONU et certaines condamnations internes de ces colonies, Israël affirme que la construction est légale en vertu du droit international.

On se doit cependant de noter que la Cour Suprème de l'État d'Israël a jugé en juin 2005 que ni la Cisjordanie ni Gaza ne faisaient partie du territoire national.

Le terme « colonie » recouvre une grande variété de villes, de banlieues, de villages. Quelques colonies, tels que Gilo, sont, en effet, des banlieues de Jérusalem; faisant partie de la municipalité de Jérusalem, contiguë avec la ville.
D'autres, tel qu'Ariel et Ma'ale Adummim sont de petites villes, avec des populations de 20 000 à 30 000 habitants. À l'autre extrémité du spectre, quelques colonies se composent de quelques caravanes sur un sommet, avec des populations de l'ordre de la dizaine.

Cependant, dans le cas de Gilo et des implantations situées autour de Jérusalem, il est à noter que les limites territoriales de la ville ont plusieurs fois été administrativement «ajustées» pour créer une contigüité qui n'existait pas à l'origine. Ma'ale Adummim est «contiguë» à Jérusalem si on se souvient que la route qui y conduit contourne ou traverse, suivant le trajet choisi, les «villages» de Ras-al-Amud, Abu-Dis et Al-Azzerye (20 000 habitants)

Statut juridique des territoires

Fichier:Map settlements bw.JPG
1996 Carte des colonies sur le Golan, Gaza et la Cisjordanie

Israël a signé des traités de paix avec l'Égypte (les colonies du Sinaï ont été démantelées), et la Jordanie (quelques territoires sur la rive orientale du Jourdain rendus à la souveraineté jordanienne). Les frontières avec ces deux pays ne sont donc pas contestées.

Bien qu'il n'y ait pas de traité de paix signé avec le Liban, Israël reconnait la frontière libanaise (contestation sur la petite zone dite des "fermes de chebaa").

Origine du contentieux frontalier

Le mouvement sioniste (voir Histoire du sionisme) revendiquait un "foyer national juif" en Palestine depuis le congrès sioniste de 1905, et un état sur l'ensemble de la Palestine mandataire depuis le congrès sioniste de Biltmore, en 1942.

En 1947, le mouvement sioniste a cependant majoritairement accepté un partage en deux états : un palestinien et un juif (47% de la Palestine mandataire pour ce dernier), la zone de Jérusalem obtenant un statut international spécial.

Suite au refus arabe de la création d'Israël, une guerre d'indépendance a opposée Israël aux palestiniens (novembre 1947 - mai 1948) puis aux armées arabes (mai 1948 - mars 1949). Israël s'est emparé de 73% de la palestine mandataire. Ces nouvelles frontières ont été reconnues par la communauté internationale, mais pas par les états arabes ni par Israël.

Point de vue Israélien

La Palestine mandataire a été destinée dans son ensemble par un mandat de la SDN de 1922 pour constituer un "foyer national juif".

Le Plan de partage de la Palestine de 1947 a été rendu caduc par son refus arabe. Il n'y a donc pas de frontières internes fixées à l'intérieur de l'ancienne Palestine mandataire.

Comme il n'y a aucun traité de paix régissant les frontières d'Israël concernant la Cisjordanie, Gaza, et le Golan, Israël proclame donc que les lignes d'armistice (connues sous le nom de la ligne verte) de 1949 n'ont aucun statut juridique contraignant.

Bien que tous les secteurs en question aient été capturés par Israël pendant la guerre de 1967, Israël précise qu'ils entrent dans trois catégories différentes :

  • Jérusalem a été à l'origine envisagé comme secteur international sous l'administration de l'ONU dans le plan de 1947. Son annexion par Israël et son incorporation dans les limites municipales de Jérusalem reflètent l'abandon unilatéral du planpar la partie arabe.
  • Le Golan aurait été cédé illégalement par la Grande-Bretagne au mandat français de la Syrie et est donc annexé par Israël, sans préjudice d'un futur traité de paix avec la Syrie.
  • Tandis que l'Égypte et la Jordanie occupaient Gaza et la Cisjordanie, il n'y avait aucun projet de créer un État palestinien.

Point de vue de la communauté international

La Résolution 242 des Nations Unis demande à Israël de se retirer "des territoires occupés" (version officielle française) ou "from occupied territories" (version officielle anglaise). De plus, l'Article 35 de la charte des nations unis interdit toute modification des frontières par la force.

Même si la fixation des frontières n'a pas été faite par l'ONU en 1949, mais par les lignes de cessez-le-feu nées de la guerre, l'ONU considère donc ces lignes comme constitutives des frontières de fait, sous réserve d'accords modificatifs entre les parties.

Il est à noter que le président Georges Bush a incité en 2005 les palestiniens à accepter certaines modifications des frontières, pour permettre aux grands blocs de colonies juives de rester en Israël.

Points de vue des pays arabes et de l'Autorité palestinienne

A l'origine, le point de vue des pays arabes est assez similaire au point de vue Israélien : il n'y a pas de frontière légale et légitime interne à l'ancienne Palestine mandataire, dans ses frontières de 1922. Ce refus est par contre interprété dans un sens visant à la destruction de l'état d'Israël.

A compter de 1977, l'Egypte se rallie à la position de l'ONU, suivie par la majorité des pays arabes et par l'Autorité palestinienne dans les années 1990. Cette acceptation des frontières de 1949 ne signifie pas forcément la fin de l'état de guerre, compte tenu de l'occupation Israélienne de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza.

Polémiques autour des colonies

Un certains nombres de thèmes sont évoqués de part et d'autre :

  • Les Palestiniens arguent du fait que la politique des colonies constitue un effort de s'approprier des territoires ou même saboter un traité de paix qui inclurait la souveraineté palestinienne, et que les colonies elles-mêmes sont un vol de la terre qui appartient aux Palestiniens.
  • L'ONU, les divers gouvernements européens, une minorité israélienne, et beaucoup d'ONG regardent des colonies de façon à peu près semblable, arguant du fait qu'elles violent le droit international en rendant la vie difficile pour des Palestiniens dans les secteurs concernés.
  • Quelques juifs religieux affirment que le lien à certains de ces secteurs est d'essence historique et divine ("Terres données par Dieu").
  • Beaucoup d'Israéliens arguent du fait que les colonies sont d'importance stratégique et tactique, perturbant des activités de terroriste et qu'ils manquent d'espace pour accueillir les nouveaux juifs immigrants.