La piste qui menait aux mines d'or du désert de Nubie manquait gravement de points d'eau. Après l'échec des prospections de Séthi Ier, Ramsès II les fait reprendre et aménager un puits à Kouban. La stèle érigée à cette occasion nous conte cet événement important dans un style dithyrambique :
« La troisième année, au premier mois de la saison de peret [l'hiver], le quatrième jour, Ousermaâtrê-Sétepenrê Ramsès protège l'Égypte de son aile, faisant de l'ombre pour les humains, tel un mur de vaillance et de victoire (...). Il incarne le taureau puissant contre le vil pays de Koush, assommant les rebelles aussi loin que le pays des Noirs (...). Un jour, Sa Majesté était assise sur le grand trône d'électrum et dénombrait les régions d'où provenait l'or, et traçait des plans pour faire creuser des puits sur une route dépourvue d'eau, après avoir entendu dire qu'il y avait beaucoup d'or. »
Après de nombreuses recherches et sur les conseils avisés de Pharaon, le puits est construit :
« On vint apporter une lettre du vice-roi du vil pays de Koush disant : Le puits est fini ; ce que Ta Majesté a dit s'est réalisé : l'eau est sortie (...) Jamais pareille chose ne s'était réalisée avant. »
Une copie de cette inscription a été trouvée dans le temple de Ramsès II à Aksha en Nubie[2].
Robert Vergnieux, « L'eau et les mines d'or dans le désert arabique », dans : L’Homme et l’Eau en Méditerranée et au Proche-Orient. III. L’eau dans les techniques, Séminaire de recherche 1981-1982, Lyon : Maison de l'Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, 1986. p. 101-108. (Travaux de la Maison de l'Orient, 11).