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Empreinte carbone

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Charbon (anthracite). Aujourd'hui la Chine est le premier consommateur de charbon, combustible dont la teneur en CO2 est la plus élevée de tous. Elle devrait encore augmenter sa consommation : prévision de +3,7 % par an pour 2012 pour atteindre 3 133 Mtce (millions de tonnes équivalent carbone) en 2016, malgré un projet de taxe carbone pour 2015[1]. La consommation indienne augmente plus vite encore (5,9 %/an prévue pour la même période), mais part de plus bas (434 Mtce en 2010)[1].

L'empreinte carbone d’une activité humaine a pour objet de quantifier les émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique qui peuvent lui être imputées. Elle dépend des facteurs d’émission des intrants liés à cette activité et en particulier des facteurs d’émission associés aux sources d’énergie utilisées. Les facteurs d’émission associés aux sources d’énergie correspondent pour l'essentiel à des émissions de CO2. Ils s’expriment en général en gramme d’équivalent CO2 par kilowatt heure (gCO2eq/kWh); ils peuvent également s’exprimer en gramme d’équivalent carbone par kWh.

La mesure réelle ou l'évaluation modélisée des facteurs d'émissions des différentes sources d'énergie permettent d’établir des bilans d’émissions et par suite d'investir dans des matériels ou dans des procédés nécessitant moins de ressources énergétiques fossiles de manière à moins affecter le climat.

Les contenus en CO2 par activité peuvent être regroupés par ensembles d’activités présentant des caractéristiques et des finalités similaires. On parle alors de contenus en CO2 par usage (chauffage, éclairage, transports, etc.).

Les termes « facteurs d’émission » et « contenus » sont souvent utilisés pour désigner la même notion. Dans cet article, conformément aux usages de la Base Carbone administrée par l’ADEME[2], le terme « facteur d’émission » est employé lorsqu’il s’agit d’un kWh, produit, livré ou consommé, et « contenu » lorsqu’il s’agit d’une activité ou d’un usage.

Les facteurs d’émission et les contenus en CO2 peuvent être évalués selon deux conventions :

  1. soit en émissions directes dues à l'utilisation de l'énergie chez le consommateur final ;
  2. soit en analyse du cycle de vie (ACV), tenant compte des émissions dues à l’utilisation de l’énergie mais également des émissions indirectes dues aux chaînes d’approvisionnement et de transformation énergétique amont (production, transport, distribution), voire aval (recyclage, démantèlement).

Définition

Selon le Global Footprint Network, le terme « empreinte carbone » est utilisé comme diminutif pour la quantité de carbone (généralement en tonnes) émise par une activité, une personne, un groupe ou une organisation, de par sa consommation en énergie et en matières premières. La composante carbone de l’empreinte écologique va au-delà de cette définition en traduisant cette quantité en surface de forêt nécessaire pour séquestrer ces émissions de dioxyde de carbone. Cela permet de représenter la demande que les combustions de ressources fossiles exercent sur la planète. L’empreinte carbone représentant la moitié de l’empreinte écologique de l’ensemble de l’humanité, il paraît essentiel de la réduire afin de lutter contre cette surconsommation[3].

Le Dictionnaire de l'environnement définit l'empreinte carbone comme la mesure du volume de dioxyde de carbone (CO2) émis par combustion d’énergies fossiles, par les entreprises ou les êtres vivants. On estime qu’un ménage français émet en moyenne 16,4 tonnes de dioxyde de carbone (CO2) par an. Il est, dans ses usages privés de l’énergie, directement responsable d’une partie des émissions de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère[4].

Utilisation

Le calcul de l'empreinte carbone aide à définir les stratégies et les solutions les mieux adaptées à chaque secteur d’activité et de participer ainsi plus efficacement à la diminution des émissions de gaz à effet de serre. Il permet aussi de compenser ses émissions de CO2. Il existe actuellement plus d’une trentaine de structures qui proposent des mécanismes de compensation carbone[4].

En France, en application de la loi de transition énergétique adoptée en juillet 2015 par le Parlement, les investisseurs institutionnels (mutuelles, gestionnaires de fonds, caisses de retraites, compagnies d’assurance, mais aussi associations et fondations) devront, à partir de 2016, déclarer leur empreinte carbone et donner des informations sur leur stratégie d’investissement et leur impact sur le réchauffement climatique ; ils devront tenir compte de la stratégie nationale bas carbone décidée par le gouvernement et informer leurs clients de tous leurs choix. La France est actuellement le seul pays au monde à s’être doté d’une telle réglementation[5].

Données, évolution

En 2010, l’empreinte carbone moyenne d'un Français (émissions de gaz à effet de serre induites, en France et à l’étranger, par la consommation de la population résidant en France) était identique à celle de 1990, alors que le niveau moyen par personne des émissions sur le territoire a diminué de 19 %. En tenant compte des échanges extérieurs, elle s’élevait en 2010 à environ 11,6 tonnes équivalent CO2 (dont 8,5 tonnes pour le CO2), soit 51 % de plus que la quantité émise sur le territoire national. De 1990 à 2010 les émissions associées aux importations se sont accrues de 62 % pour atteindre la moitié de l’empreinte carbone de la consommation de la France en 2010. Le calcul de cette empreinte carbone se base sur trois gaz à effet de serre (GES) : le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et le protoxyde d'azote (N2O), qui représentent 97 % des six GES pris en compte par le protocole de Kyoto[6].

Sur la base d’une estimation provisoire, l’empreinte carbone aurait marqué un léger recul (2,7 %) en 2012 par rapport à 2010.[réf. nécessaire] L’empreinte carbone moyenne des Français a diminué de 9 % sur la période 1990-2012. Au cours de la même période, le niveau moyen des émissions par habitant sur le territoire a diminué de 24 %[7].

Selon le CGDD, en 2017, 70 % des émissions de gaz à effet de serre des ménages provient de 3 postes principaux : logement, transports et alimentation ; la part de l'empreinte carbone liée à la consommation des ménages (si l'on inclut bien les émissions engendrées par la fabrication et le transport de produits qu’ils consomment) était d'environ 689 millions de tonnes équivalent CO2 en 2016 ; c'est 13 % de plus qu’en 1995, mais rapportée au nombre d'habitants, elle reste relativement stable : 10,7 t eq. CO2 / habitant / an. Dans le logement, le chauffage est responsable de 68 % de l'empreinte, devant les usages « spécifiques » de l’électricité qui ont doublé depuis 1985[8].

Émissions directes en CO2 des combustibles

Les hydrocarbures contiennent des taux variables d’atomes de carbones (en noir) - exemple des isomères du butane.

Les émissions directes de CO2 des combustibles sont liées à la présence de carbone dans la formulation chimique des combustibles.

Par exemple, les formules comparées du charbon et du gaz naturel permettent d’établir que le gaz naturel émet moins de CO2 que le charbon, pour la même quantité d'énergie libérée :

  • pour le charbon : C + O2 → CO2 (9,2 kWh PCI par kilogramme de combustible à 25 °C) ;
  • pour le gaz naturel : CH4 + 2O2 → CO2 + 2H2O (13,9 kWh PCI par kilogramme de combustible à 25 °C).

Il est ainsi possible d’évaluer le rapport entre les émissions de CO2 et l’énergie dégagée par la combustion. Le contenu pendant l'ensemble du cycle de vie est ensuite calculé en additionnant les émissions de gaz à effet de serre de la chaîne d’approvisionnement.

Des valeurs en émissions directes sont fournies par le GIEC pour un ensemble de combustibles[9]. Ces valeurs sont adaptées par les organismes nationaux pour prendre en compte les particularités locales comme la composition des combustibles commerciaux. Ainsi, en France, les valeurs sont publiées par le Citepa dans son inventaire des émissions de polluants atmosphériques[10].

En analyse de cycle de vie (ACV), les valeurs dépendent des chaînes d'approvisionnement locales. Elles sont donc fortement dépendantes des pays où les valeurs sont calculées, sans compter les périmètres d'analyse qui peuvent être différents. Pour la France, des facteurs d'émissions sont donnés par la Base Carbone qui est une base de données publiques de facteurs d'émissions administrée par l’ADEME[2] ou par l’arrêté du Diagnostic de performance énergétique[11]. Au Canada, des contenus sont publiées par exemple par le ministère du Transport pour le calculateur d'émissions liées au transport urbain[12].

Facteurs d’émission CO2 des combustibles courants
(gCO2eq/kWh Pouvoir calorifique inférieur)
selon la Base Carbone de l’ADEME (Données France - janvier 2015[13])
Combustibles Émissions
directes
Émissions
ACV
Charbon 345 377
Fioul lourd 283 324
Fioul domestique 272 324
Gazole 256 323
Essence (SP95, SP98) 253 314
GPL 233 260
Gaz naturel 204 243
Bois énergie 18,8 29,5

Les facteurs d'émissions peuvent varier en fonction de la composition des combustibles et des méthodes employées. L'ADEME, dans la Base Carbone, estime l’incertitude à ±5 % pour les produits pétroliers et à ±20 % pour le charbon et ses dérivés.

Pour le bois-énergie, le contenu CO2 émis à la combustion est considéré conventionnellement comme nul. En effet, le cycle entre la combustion dégageant du CO2 et le captage de ce CO2 par la croissance de la biomasse est court, de l’ordre de l’année. Cela suppose une politique cohérente de gestion des forêts. Les émissions de CO2 de la biomasse sont donc uniquement dues à la consommation de combustible pour l’exploitation et le transport du combustible, ainsi qu'aux fuites d’autres gaz comme le méthane dont le potentiel de réchauffement global (PRG) est élevé. La combustion du bois elle-même produit du méthane mais aussi du protoxyde d'azote dont le PRG est très élevé.

Les biocarburants font l’objet d’une discussion sur les émissions au cours de leur cycle de vie décrite dans l’article correspondant.

Pour le gaz de schiste, selon une étude parue le 21 décembre 12 dans le Journal of Geophysical Research[14][réf. incomplète], les émissions sont largement supérieures à celles du gaz conventionnel car la technique de fragmentation hydraulique utilisée pour son extraction entraîne des fuites de méthane de l'ordre de 4 % de la production du gisement ; de ce fait, le gaz de schiste est aussi émissif que le charbon.

Empreinte carbone des réseaux de chaleur

Répartition des consommations énergétiques par source des réseaux de chaleur en France en 2006[15].

La chaleur consommée par les sous-stations raccordées aux réseaux de chaleur n'émet pas de gaz à effet de serre sur le lieu de l’utilisation. En revanche, l’utilisation des combustibles pour produire initialement la chaleur est, elle, émettrice. Il est donc couramment admis de parler de contenus CO2 des réseaux de chaleur.

En raison de la grande variété des sources énergétiques utilisées par les réseaux (du charbon à la géothermie), le contenu CO2 est fortement dépendant du type de combustible utilisé (hors géothermie).

En France, les réseaux font désormais l’objet d'une enquête annuelle[16] dont les premiers résultats ont été publiés dans un arrêté[17]. La méthodologie retenue dans l’enquête se base sur les émissions directes des combustibles ; les valeurs ACV pour les réseaux ne sont donc pas disponibles.

Exemples de contenus CO2 des réseaux de chaleur (gCO2eq/kWh)
Réseau de chaleur Émissions
directes
Émissions
ACV
France - Chauffage urbain de la Duchère et Lyon 9e 368 ***
France - Compagnie parisienne de chaleur urbain 195 ***
France - Chauffage urbain de Brest 32 ***

Un arrêté ministériel du 4 mai 2009 établit le contenu en CO2 à retenir pour l’énergie distribuée par les réseaux de chaleur. Il liste 354 réseaux et le contenu CO2 (en kilogramme de CO2 émis pour chaque kilowattheure vendu en sous-station) qui doit être appliqué par les diagnostiqueurs dans le cadre des diagnostics de performance énergétique (DPE) ainsi que plus généralement par les organismes certificateurs et les éditeurs de logiciels spécialisés. D'autres arrêtés annuels mettront ces éléments à jour.

En 2009, des discussions MEEDM-SNCU ont porté sur la méthode de calcul et sur la possibilité d'ajouter au contenu CO2, pour chaque réseau, un facteur de conversion entre énergie livrée en sous-station et énergie primaire (pour informer les usagers du rendement de production/distribution, en quelque sorte)[18].

Des valeurs pour les réseaux de froid peuvent également être calculées. En France, en 2008, il y avait 427 réseaux dont 13 réseaux de froid, et le bouquet énergétique utilisé par l'ensemble des réseaux de chaleur se répartissait en énergies fossiles 67 % (dont gaz naturel 49 %) ; énergies renouvelables et de récupération 29 % (dont chaleur de récupération UIOM 21 %). 32 % de ces réseaux disposaient d'au moins une source d’énergie renouvelable et de récupération et 23 % étaient alimentés à au moins 50 % par des EnR&R. Le contenu CO2 moyen des réseaux de chaleur était de 0,193 kg de CO2/kWh (électricité : 0,180 ; gaz naturel : 0,234 ; charbon : 0,384), pour une puissance totale installée de 17 739 MW[19]). Les SRCAE devraient dès 2011-2012 encourager le développement de ces réseaux avec une meilleure efficience énergétique et un moindre contenu carbone.

Empreinte carbone de l’électricité

Préambule

Comme pour les réseaux de chaleur, l’utilisation de l’électricité par le consommateur n’entraîne pas d’émission directe de gaz à effet de serre (GES) sur le lieu d’utilisation. En revanche, l’utilisation de combustibles pour produire l’électricité ainsi que la construction et l'entretien des réseaux de transport et de distribution de l'électricité sont à l'origine de l'émission de différents GES. Comme il existe une relation directe entre la consommation d’électricité et les émissions de CO2, il est couramment admis de parler du contenu CO2 de l’électricité.

Le sujet des émissions de CO2 liées à l’électricité fait cependant débat pour plusieurs raisons :

  • le système de production électrique est complexe, mobilisant divers moyens de production pour répondre à la variabilité de la demande, au travers des mécanismes d’équilibre techniques et économiques de plus en plus sophistiqués ;
  • le réseau électrique induit une mutualisation des moyens de production pour satisfaire la demande et ceci interdit de rattacher un moyen de production particulier à un usage donné ;
  • la production de chaleur est souvent associée à la production d’électricité, ce qui pose le problème de l’imputation des émissions de CO2 à l’une ou à l’autre ;
  • les moyens de production électrique sont divers ; de l'hydraulique de lac n’émettant pas d'émission directe de CO2, jusqu’aux centrales thermiques à charbon émettant plus de 900 gCO2eq par kWh produit ;
  • le mix de production est plus ou moins carboné selon les régions et pays (peu carboné en France, Suisse ou encore en Suède pour l'Europe) ;
  • les échanges transfrontaliers entre les pays rendent délicat l’établissement de valeurs « nationales » de contenu CO2, valeurs souhaitées pour des raisons politiques alors qu'elles ne font que rarement sens d'un point de vue physique ;
  • enfin, les politiques commerciales des fournisseurs d’énergie perturbent également les débats scientifiques.

Cet article est structuré de façon à représenter la diversité des méthodes d’évaluation du contenu CO2 de l’électricité et leur domaine de validité, sans revenir trop longuement sur un historique complexe.

Quelques définitions

Centrale de production électrique à base de charbon (Datteln, Allemagne). Ce type de centrale peut émettre environ 1000 gCO2/kWh.

Les facteurs d’émission et les contenus CO2 de l’électricité peuvent être définis de différentes manières, suivant les émissions auxquelles on s’intéresse et les périmètres pris en compte : à la production ou à la consommation, à l’échelle d’un producteur ou d’un pays.

Le « facteur d’émission du kWh produit par une filière donnée » est défini comme les émissions de CO2 par kWh d’électricité produit en sortie des équipements rattachés à cette filière (charbon, hydraulique, nucléaire, éolienne...). Sous réserve de l’incertitude introduite par la production combinée de chaleur et d’électricité, les émissions directes sont des grandeurs mesurables et vérifiables. En revanche, le complément correspondant à l’approche ACV donne souvent lieu à débat.

Exemples de contenus CO2 du kWh
produit par filière (gCO2eq/kWh)
Filières Émissions directes
+ ACV d’après la Base Carbone
ADEME (janvier 2015)[20]
Émissions directes

+ ACV d'après un rapport de 2008
de l'université de Singapour [21]

Émissions directes
+ ACV d’après un rapport
de l'université de Stanford[22]
Nucléaire 6 66 9 à 70
Charbon 1038 960 à 1050
Gaz 406 443 à 611
Fioul 704 778
Hydraulique retenue 4 10 17 à 22
Photovoltaïque 55 32 19 à 59
Éolienne 7,3 9 2,8 à 7.4
Géothermie 45 38 15,1 à 55
Biomasse 14 à 31
Solaire thermique 13
Biogaz 11

L'écart important entre les trois sources quant au contenu CO2 moyen du kWh nucléaire s'explique pour l'essentiel par le poids prépondérant de l'investissement initial et de la grosse maintenance dans l'analyse du cycle de vie et par le contexte national dans lequel ces activités se déroulent : dans des pays où la production électrique est largement décarbonée (France, Suède), le contenu CO2 de la construction d'une centrale nucléaire est beaucoup plus faible que dans les pays où l'électricité est produite surtout à partir de charbon (Chine, États-Unis, Inde, Japon) : l'étude de l'ADEME se réfère aux conditions françaises alors que les deux autres concernent surtout les conditions américaines ; de plus, ces études sont anciennes (2008 pour l'étude de B.Sovacool, de l'université de Singapour, qui par ailleurs n'est pas conforme aux normes ACV)[23].

Le « facteur d’émission moyen du kWh produit » est le contenu CO2 moyen du kWh électrique produit par l’ensemble des moyens de production rattachés à un producteur (EDF, RWE...) ou à un territoire (France, Allemagne, Europe...).

Quelques exemples de contenus CO2 moyens par kWh produit et par producteur, d’après PriceWaterhouseCoopers[24] (gCO2-eq/kWh) – Données 2013
Producteur Émissions
directes
Groupe Vattenfall 24 ***
Groupe EDF 88 ***
Groupe ENEL 413 ***
Groupe E.ON 440 ***
Groupe RWE 725 ***
Moyenne européenne de l’échantillon 328 ***

Le « contenu CO2 moyen du kWh livré ou consommé » est relatif aux émissions imputables à la consommation électrique dans un territoire donné. Il prend en compte le contenu CO2 du mix de production, les importations et les consommations des réseaux de transport et de distribution nécessaires pour couvrir la consommation.

Le « contenu CO2 du kWh par usage » correspond à la décomposition du contenu CO2 moyen de kWh consommé selon différents usages. Comme il n’est pas possible de distinguer physiquement le rôle joué par chacun des moyens de production à la satisfaction de tel ou tel usage, les moyens de production étant à tout instant mutualisés pour satisfaire l’ensemble des appels, cette décomposition repose sur des méthodes conventionnelles d’allocation. Il s’ensuit des débats sur la façon d’effectuer cette répartition. Ces débats ne sont pas aujourd’hui clos. Un accord a été trouvé sur la façon de déterminer, en historique, les contenus par usage afin de dresser des bilans, mais des oppositions subsistent sur la façon de les calculer en prospectif, l’idée étant de distinguer, pour l’avenir, les usages vertueux sur le plan des émissions de gaz à effet de serre de ceux qui ne le seraient pas.

La méthode convenue « en historique » et le contenu des débats actuels sur la détermination des contenus en prospectif sont expliqués ci-dessous.

Les contenus CO2 du kWh en historique

Les facteurs d’émission moyens en historique

Dans beaucoup de pays dans le monde, et en Europe en particulier, les facteurs d’émission moyenne par kWh produit baissent régulièrement depuis une quinzaine d’années du fait du développement des modes de production d’électricité neutres en carbone, en provenance des énergies renouvelables notamment : hydraulique, solaire, éolien, etc. Selon l’étude publiée annuellement par PwC France et Enerpresse[25], le facteur d’émission moyen des 20 groupes leaders européens dans le domaine de l’électricité est passé de 370 g de CO2/kWh en 2001 à 328 g de CO2/kWh en 2013 (-11 %)

En France, selon le bilan électrique 2014 du RTE[26], le facteur carbone moyen du kWh produit sur le territoire national s'est élevé en 2014 à 35,2 g de CO2/kWh, ce qui est très faible au regard de la moyenne européenne et a fortiori mondiale. Ce résultat est dû pour l’essentiel à l’importance du nucléaire dans la production nationale (77 %). La baisse du volume total des émissions observée en 2014 (-41 % par rapport à 2013) est liée également à la forte baisse de la production thermique fossile du fait de la douceur des températures hivernales et à la bonne disponibilité du parc nucléaire.

Les contenus CO2 par usage – La méthode EDF-ADEME (2005 révisée 2011)

En 2005, l’ADEME et EDF ont convenu de calculer des contenus historiques par usage en utilisant une méthode dite « méthode saisonnalisée » s'appuyant sur un découpage saisonnier des consommations et de la production, justifié par le constat que la consommation d'électricité présente une variation saisonnière caractéristique entre l'été et l'hiver. Les 500 TWh de consommation d'électricité française sont répartis en 400 TWh de consommation de base, c'est-à-dire ayant le même niveau toute l'année, et 100 TWh de consommation saisonnière répartie sur la période hivernale. Le même calcul est réalisé sur les émissions de CO2 de la production, avec 16 Mt de CO2 sur la partie de base et 18 Mt de CO2 sur la partie saisonnière. Il est alors possible de calculer deux contenus CO2 en fonction de la saisonnalité : 180 gCO2eq/kWh pour les usages saisonniers et 40 gCO2eq/kWh pour les usages de base. Le calcul détaillé par usage est réalisé sur la base d'un taux de saisonnalité, par exemple :

  • l'usage réfrigération résidentiel est stable toute l'année, son contenu CO2 moyen est donc de 40 gCO2eq/kWh ;
  • l'usage industrie présente une légère saisonnalité, sa consommation est 10 % supérieur en hiver par rapport à l'été, son contenu CO2 moyen est donc de 90 % x 40 + 10 % x 180 = 54 gCO2eq/kWh ;
  • l'usage chauffage est exclusivement saisonnier, son contenu CO2 moyen est donc de 180 gCO2eq/kWh.

Cette méthode a été actualisée et affinée en 2011 dans le cadre du Comité de gouvernance de la Base Carbone et a donné lieu à la publication par l'ADEME d’un rapport « Évaluation du contenu en dioxyde de carbone (CO2) des différents usages de l'électricité distribuée en France métropolitaine entre 2008 et 2010 ». Ce rapport sert de base aux contenus CO2 par usage publiés dans la Base Carbone[27].

Les calculs menés conformément à la norme ISO 14069 et aux recommandations du GHG Protocol conduisent aux résultats suivants pour les neuf usages identifiés dans l’étude :

Contenus CO2 par usage de l'électricité pour la France en 2013
Usage Émissions directes

(Scope 2)

Amont des combustibles (inclus enrichissement) et transports / distribution

(Scope 3)

Contenu « complet »
Moyenne 55 26 81
Chauffage 181 32 213
Résidentiel : ECS 42 16 58
Résidentiel : éclairage résidentiel 93 22 115
Résidentiel : lavage, froid, bruns, gris 42 17 59
Résidentiel : cuisson 57 18 75
Éclairage public et industriel 72 20 92
Industrie 34 15 49
Transport 33 16 49
Autres (tertiaire, agriculture...) 34 16 50

Ces résultats ont été reconnus comme ayant vocation à être utilisés dans la partie « historique » des bilans d’émission de gaz à effet de serre. En revanche, ils n’ont pas vocation à être utilisés pour rendre compte de l’impact en termes d’effet de serre lors de l’évaluation de projets car ces facteurs d’émissions ne traduisent pas l’impact sur le système électrique d’une action future mais uniquement l’impact historique. Un travail sur ce volet a été entrepris en 2012 mais n’est pas à ce jour[Quand ?] achevé.

Les contenus prospectifs en CO2 par kWh

Les facteurs d’émission moyens en prospective

Il est possible d'effectuer un calcul prospectif du facteur d’émission moyen du kWh produit, sur la base de scénarios d’évolution de la demande et du parc de production apte à y répondre.

Le RTE a élaboré en 2014 quatre scénarios d’évolution possible du système électrique français à l'horizon 2030[28]. Les scénarios à long terme ont vocation à explorer les variations plausibles du mix énergétique national et prennent en compte deux évolutions significatives depuis le Bilan prévisionnel 2012 publié par le RTE :

  • la révision à la baisse des perspectives d’évolution de la consommation d’électricité du fait de la morosité économique et de la pénétration toujours plus forte de l’efficacité énergétique des bâtiments et des équipements à renouvellement rapide ;
  • le cadre instauré par le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte, qui limite la capacité nucléaire à 63,2 GW et fixe de nouveaux objectifs pour 2030 : 50 % de la production annuelle d’origine nucléaire et des productions renouvelables annuelles égales à 40 % de la consommation d'électricité.

Les chiffres-clés de ces scénarios sont récapitulés ci-dessous en ce qui concerne la production d’électricité et les émissions de CO2 qui en résultent.

Évolution de la production d’électricité en France à l'horizon 2030 et des émissions de CO2 associées dans les différents scénarios envisagés par RTE
Scénario Chiffres 2013 Scénario A (croissance faible) Scénario B (croissance forte) Scénario C (diversification) Scénario D (nouveau mix)
Production nationale en TWh 549.7 553.9 625.9 550.4 516.0
dont solde exportateur (49.2) (99.4) (73.1) (43.0) (26.3)
Émissions de CO2 (Mt) 32.2 19.0 15.4 31.4 24.1
Facteur d’émission à la production (en g de CO2/kWh) 58.1 34.3 24.6 57.0 46.7

On constate que, hormis dans le scénario C, dans lequel le retrait du nucléaire n’est que partiellement compensé par les énergies renouvelables, les émissions de CO2 à la production sont en diminution, en valeur absolue comme en facteur d’émission, quel que soit le scénario envisagé. On rappelle qu’en 2014, du fait de circonstances favorables, le taux d’émission est tombé à 35,2 g de CO2/kWh[29].

Les contenus prospectifs par usage

Les contenus prospectifs par usage de l’électricité sont supposés refléter l’impact sur les émissions de CO2 que peut avoir le développement des différents usages de l’électricité. La façon de répondre à cet objectif ne fait pas consensus au début de l’année 2015. À la lecture des travaux publiés ces dernières années sur le sujet, se dégagent deux grandes familles de méthodes pour parvenir à évaluer un contenu par usage :

  • les méthodes marginales héritées des théories du calcul marginal en économie ;
  • les méthodes proportionnelles, notamment la méthode saisonnalisée développée par EDF et l’ADEME et la méthode proportionnelle intégrale.

Méthodes marginales

Les méthodes marginales d'allocation des émissions de CO2 ont été développées par analogie à la notion de coût marginal en économie. L’une des difficultés du calcul marginal est de décrire correctement les phénomènes à la marge et en particulier de déterminer quand les évolutions deviennent structurelles. Ceci a conduit à deux types d’approche :

  • les méthodes marginales de court terme ;
  • les méthodes marginales en développement ou incrémentales.

Méthodes marginales de court terme

L'expression mathématique du contenu CO2 marginal par rapport aux émissions totales et à la consommation totale s'écrit:

En pratique, le fonctionnement du parc électrique repose sur l'empilement des moyens de production à coût marginal court terme (égal au coût d'exploitation) de production croissant : les moyens de production les moins coûteux sont appelés en premier puis successivement les moyens de production de plus en plus coûteux jusqu'à l'équilibre offre-demande. Ainsi, les productions fatales (éolien, hydraulique au fil de l'eau, photovoltaïque...) sont nécessairement appelées par définition, puis viennent les centrales nucléaires et enfin les centrales thermiques et l'hydraulique de pointe. À partir des données de production et des conditions économiques, il est donc possible d'évaluer le moyen de production appelé en dernier qui a réalisé l'ajustement marginal heure par heure, donc le moyen susceptible de réagir à une petite augmentation ou à une petite diminution de la demande.

En France, cette notion a par exemple été utilisée dans une note ADEME publiée en 2000[réf. nécessaire] pour calculer la marginalité thermique mensuelle, c'est-à-dire la durée pendant laquelle l'ajustement marginal est assuré par les moyens thermiques, émetteurs directs de CO2 :

Marginalité thermique en 1997 et contenu marginal mensuel (gCO2eq/kWh)
Mois Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre
% de marginalité 82 % 78 % 51 % 60 % 43 % 52 % 41 % 50 % 62 % 76 % 70 % 77 %
Contenu CO2 marginal 741 704 458 543 389 470 370 455 561 686 631 693

À partir de l'évaluation du contenu marginal horaire ou mensuelle et du profil de consommation d'un usage, il est possible d'établir un contenuCO2 marginal différencié par usage. Ainsi, les valeurs proposées par l'ADEME et RTE dans une note de travail interne et non validé datant d’octobre 2007, différencient-elles trois usages :

  • le chauffage électrique avec un contenu CO2 marginal compris entre 500 et 600 gCO2eq/kWh ;
  • les usages de pointe avec un contenu CO2 marginal compris entre 600 et 700 gCO2eq/kWh ;
  • les usages de base avec un contenu CO2 marginal compris entre 450 et 550 gCO2eq/kWh.

La notion de contenu marginal correspond à la notion d'operational margin utilisée pour évaluer l'impact des projets de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le cadre du protocole de Kyoto dans différents pays. Ainsi, des guides permettent-ils des évaluations selon les données locales disponibles, comme le guide publié par l'OCDE[30].

Le contenu marginal peut également être appliqué pour les productions électriques, notamment les productions éoliennes ou photovoltaïques. En effet, une production électrique nouvelle a le même effet qu'une diminution de la consommation sur le parc de production. Elle revient à moins solliciter le parc déjà installé, cet ajustement s'opérant en premier sur le moyen de production dont le coût marginal court terme est le plus élevé. Les méthodes marginales permettent donc d'évaluer aussi bien les effets des variations de consommation que les effets d'une nouvelle production, aux pertes de transport et de distribution près.

Le contenu marginal à court terme a cependant le défaut de ne pouvoir rendre compte que d'ajustements très limités de la consommation ou de la production. Par ailleurs, comme le parc de production est géré en fonction du facteur de mérite des centrales et non de leur facteur d’émission (il faudrait pour cela un prix du CO2 très supérieur à celui de 5 ou 6 EUR/t auquel il se situe depuis plusieurs années), le contenu en CO2 des moyens de production appelés à la marge peut varier de façon erratique au cours d’une même journée, ce qui conduit à une instabilité très forte dans les résultats des calculs marginaux de court terme.

Méthodes marginales en développement ou incrémentales

L'approche incrémentale se propose d'évaluer les conséquences d'un changement dans le parc de production, dû par exemple à une variation relativement importante d’usage de l’électricité. L'expression mathématique du contenu CO2 incrémental par rapport aux émissions totales et à la consommation totale s'écrit

En général, les hausses de demande sont étudiées de façon à prévoir les investissements nécessaires pour compléter le parc existant une fois arrivé à saturation et ainsi garantir l'équilibre offre-demande. Les investisseurs ont intérêt à investir dans les moyens de production qui minimisent le coût marginal long terme de production (coût complet). En prenant des hypothèses sur les coûts d'investissements, par exemple ceux proposés pour la France par la DGEC dans sa publication sur les coûts de référence de la production électrique[31], et des hypothèses sur le prix des énergies, il est possible d'évaluer les moyens à mettre en place en fonction des profils de consommation par usage.

En France, EDF avait proposé à l'ADEME de travailler sur une telle méthode dans la note publiée en 2000, sans donner suite. Il faut revenir à une réponse d'EDF datée de 1988[32] envoyée à la suite d'une étude de la DGEMP attaquant le cadre économique de développement du chauffage électrique pour trouver les premiers éléments d'une méthode incrémentale, limitée alors au chauffage électrique : « en termes d'énergie annuelle, 1 kW de chauffage électrique utilise 2540 kWh par an qui se décomposent en : 35 % de kWh nucléaire (900 kWh), 59 % de kWh charbon (1 500 kWh), 6 % de kWh fioul (140 kWh) ». En se basant sur les contenus CO2 par filière publiée par EDF[33], le contenu CO2 du chauffage électrique calculé sur ce mix de production serait au moins de 629 gCO2eq/kWh.

Gaz de France a proposé en 2007 une approche similaire avec un mix de production actualisé, prenant en compte notamment les cycles combinés gaz naturel qui connaissent un développement important actuellement. Le mix proposé pour l'usage chauffage est de : « 67 % de gaz naturel (50 % de cycles combinés, 17 % de turbines à combustion), 10 % de fioul (turbines à combustion), 13 % de charbon, 10 % de nucléaire ». D'où un contenu CO2 de l’électricité pour l’usage chauffage de l’ordre de 608 gCO2eq/kWh.

Les méthodes incrémentales permettent d'évaluer les implications long terme et structurelles d'évolution de la demande. Elles doivent être utilisées de préférence au calcul marginal de court terme pour l'évaluation de projets dont l'effet sur le parc électrique est important et peut se ressentir sur la durée.

Méthodes proportionnelles

Aperçu général

Les partisans des méthodes proportionnelles font valoir que si un calcul marginal bien conduit est approprié pour déterminer l’impact d'une action donnée ou d'une stratégie par rapport à une autre, il est inadapté pour dresser une comptabilité carbone par usage, en termes de budget, de trajectoire, de tableaux de bord et de bilan.

Une analogie peut être faite avec la comptabilité d’entreprise : le calcul marginal peut aider à prendre des décisions (d'investissement par exemple) mais la comptabilité d'une entreprise et l'appréciation de sa situation se font sur la base de coûts et de prix moyens. L’application d’une méthode marginale pour la détermination des contenus CO2 par usage conduit à des résultats où les émissions totales ne sont pas égales à la somme des émissions par usage (non additivité). Cette façon de procéder conduit également à des résultats par usage dépendant de l’ordre dans lesquels on effectue le calcul marginal pour chacun de ces usages (non commutativité).

Par ailleurs, la mutualisation résultant de la mise en réseau interdit de considérer que le moyen marginal nécessaire pour satisfaire une consommation supplémentaire est lié de façon durable et exclusive à cette demande additionnelle qui, une fois satisfaite, ne se distingue plus des autres consommations similaires. En d'autres termes, si le calcul marginal permet de caractériser l'impact d'une action ou d'une stratégie sur le système électrique, il est abusif de considérer que le rapport entre cet impact et la variation éventuelle des kWh consommés peut être assimilé à un contenu en CO2 caractérisant l'usage considéré. Des actions, telles que le recours accru à des énergies renouvelables (solaire ou éolienne), n'ont aucune incidence sur le nombre de kWh consommés et les ratios du calcul marginal deviennent pour elles infinis. On peut également facilement bâtir des exemples où la même action conduit à des contenus CO2 pour l’usage considéré qui, s'ils sont calculés selon une méthode marginale, vont être, selon le contexte, négatifs ou positifs.

Les partisans des méthodes proportionnelles vont valoir en outre qu'elles sont facilement transposables en prospectif, dès lors que l'on sait décrire avec suffisamment de précision l'évolution du système électrique à un horizon donné. L'identité entre la méthode utilisée pour établir des budgets et celle retenue pour dresser les bilans permet d'assurer un suivi cohérent d'une stratégie bas-carbone, sans rupture de continuité lorsqu'une échéance est atteinte et que le budget laisse la place au bilan.

Deux méthodes proportionnelles ont été proposées début 2015 lors d'un séminaire organisé par l’ADEME à Paris le 8 janvier 2015[34].

La méthode saisonnalisée par usage, étendue en prospectif

Cette méthode, présentée par EDF, est identique à la méthode saisonnalisée utilisée en historique mais repose sur un scénario prospectif de consommation et de production.

La consommation annuelle de chaque usage est décrite mois par mois comme la somme d’une consommation en base, constante sur l’année (correspondant au minimum annuel de consommation) et de la consommation complémentaire, dite saisonnalisée.

Le scénario de production décrit mois par mois la production de chaque filière de production comme la somme d’une production dite de base, constante sur l’année (correspondant au minimum annuel de production de la filière) et d’une production dite saisonnalisée correspondant au complémentaire. Le scénario retenu pour 2030 est le scénario « nouveau mix » qui est conforme aux orientations de la loi sur la transition énergétique. Les productions nucléaire et hydraulique représentent 95 % de la production base et représentent également la plus grande partie de la production saisonnalisée, à hauteur de 65 %. Les productions charbon, fioul et gaz représentent moins 3 % de la production base et 30 % de la production saisonnalisée, de façon qu’au total le bilan carbone du système électrique ne soit à aucun moment dégradé.

Le tableau ci-dessous présente les résultats auxquels conduit la méthode à l’horizon 2030.

Contenu moyen du scénario prospectif en 2030 (gCO2/kWh) :

Contenu moyen du scénario prospectif en 2030 (gCO2/kWh)
Utilisation Hors ACV Avec ACV>
Chauffage 82 107
Eclairage résidentiel 61 83
Eclairage public 56 77
Usages résidentiels : cuisson 53 73
Usages résidentiels : froid 49 69
Usages industriels 47 67
Usages résidentiels : ECS 52 72
Usages résidentiels : autres 46 66
Transports 47 66

Ces résultats peuvent être rapprochés des contenus CO2 par usage, calculés à partir d’une approche historique, qui sont retenus actuellement dans la Base Carbone (cf. tableau ci-dessus des contenus CO2 par usage de l'électricité pour la France en 2013). La baisse des contenus par usage qui est ainsi observée s’explique par la décarbonation du mix électrique encore plus poussée qu'aujourd’hui qui résultera de la mise en œuvre de la loi sur la transition énergétique (disparition du charbon et accroissement de la part des renouvelables).

La méthode proportionnelle intégrale

Lors du même séminaire de l’ADEME, l’association Équilibre des Énergies a proposé une version alternative à la méthode saisonnalisée fondée sur la constatation qu'à un instant donné, les électrons sont indiscernables sur le réseau et que par conséquent, en se plaçant au niveau d'un point de consommation donné, il est légitime de considérer que la puissance qui y est fournie provient de chacun des moyens de production selon une clef de répartition identique à la part que prend chacun de ces moyens de production dans la puissance injectée dans le réseau [35].

Cette méthode, dite « proportionnelle intégrale », conduit normalement à introduire un pas de temps aussi fin que possible, et en tout état de cause très inférieur au mois, et à considérer l'ensemble des filières de production mobilisables au lieu de les classer en deux catégories seulement (« pointe » et « saisonnalisée »).

Les usages se différencient par le profil de leur courbe de charge au cours de l'année mais, à la différence de la méthode saisonnalisée, la méthode proportionnelle intégrale permet de prendre en compte les complémentarités qui peuvent exister entre différents usages (par exemple entre le conditionnement de locaux tertiaires et le chauffage de logements).

Les méthodes proportionnelles permettent ainsi d'assurer la cohérence entre les horizons passé et futur. Elles permettent d'établir des trajectoires et des tableaux de bord permettant de mettre en évidence des écarts éventuels par rapport à la trajectoire visée. Les mesures correctives à prendre éventuellement peuvent s'appuyer sur ces écarts et sur tout l'arsenal de mesure (réglementaire, fiscal, normatif…) dont dispose l'action publique.

Domaines d'utilisation

En résumé, les différentes méthodes permettent une analyse complète des effets des consommations électriques sur les émissions de gaz à effet de serre, à la condition de les utiliser à bon escient :

  • l’approche marginale de court terme permet d’évaluer l’impact d’une action unitaire marginale d’ampleur limitée. L’approche incrémentale permet de comparer entre elles deux stratégies, notamment en ce qui concerne leur impact sur les émissions, mais sans que l’on puisse en inférer de résultats sur les contenus par usage ;
  • les méthodes proportionnelles permettent d'établir des budgets et des bilans à l'échelle des consommations d'un secteur ou d'un territoire ; il est alors possible d’en déduire des trajectoires et d’établir des tableaux de bord.

Il existe des liens entre les résultats issus de chacune de ces approches. La connaissance des contenus proportionnels permet de calculer des impacts ou incidences. En revanche, les calculs marginaux ne donnent un éclairage relatif qu'à un instant donné dans un contexte donné.

Exemple d'utilisation des contenus CO2

Les différents contenus CO2 des énergies permettent d'établir des bilans d'émission de gaz à effet de serre pour les consommateurs d'énergie sachant que la quantité d'énergie consommée est connue à travers les comptages et facturations ou peut être estimée à travers des diagnostics énergétiques le cas échéant. Ainsi, la Base Carbone administrée par l'ADEME[2] ou le diagnostic de performance énergétique[36] en France proposent des méthodes d'évaluations d'émission de gaz à effet de serre, respectivement pour les entreprises et les collectivités locales, et pour les logements et les bâtiments tertiaires.

Les contenus CO2 peuvent être utilisés dans tous les domaines énergétiques : bâtiments, transports, industries...

Choix d’un système de chauffage

L'exemple suivant montre les possibilités de comparaison entre les systèmes de chauffage. Les consommations sont des ordres de grandeur pour un logement demandant 10 MWh thermique utile pour le chauffage, les rendements sont issus de la méthode réglementaire française du diagnostic de performance énergétique[36].

Exemple de comparaison des émissions de gaz à effet de serre des chauffages en maison
Solution énergétique Besoin énergétique (kWh/an) Consommation (kWhPCI/an) Contenu CO2 (gCO2eq/kWh) Émissions de CO2 annuelles (tCO2eq/an)
Chauffage électrique à effet joule (convecteur) 10 000 +10 000, 180[37] 1,8
Chaudière fioul 10 000 +11 000, 300 3,3
Chaudière gaz 10 000 +10 500, 234 2,4
Pompe à chaleur électrique 10 000 +04 000, (aérothermique)

2 900 (géothermique)

180 0,72 (aérothermique)

0,52 (géothermique)

Chaudière bois 10 000 +14 000, 13 0,2

Note : La méthode utilisée pour le chauffage électrique est celle de la Base Carbone du contenu par usage sur la base de l’historique. Utiliser le contenu marginal en CO2 de l'électricité n'aurait pas de sens, car elle revient à considérer que l'intégralité de l'électricité utilisée pour le chauffage serait de l'électricité de pointe issue de centrales thermiques, alors que seulement une part mineure de l'électricité consommée dans le chauffage provient des centrales de pointes.

L'exemple ci-dessus, donné à titre purement illustratif, indiquerait que la chaudière bois est la solution la moins émettrice de CO2, suivi par la solution « pompe à chaleur géothermique » puis « pompe à chaleur aérothermique ».

Choix d'un véhicule léger

L'exemple suivant montre les possibilités de comparaison entre plusieurs voitures utilisant différents carburants, connaissant leur consommation telle que donnée par le constructeur. Il est également possible d'établir son bilan personnel d'émission de gaz à effet de serre par rapport à sa consommation de carburant.

Exemple de comparaison des émissions de gaz à effet de serre des voitures
Type de carburant Consommation typique Contenu CO2 gCO2eq/kWh Émissions deCO2 gCO2eq/km
Essence 6 l/100 km - 0,578 kWh/km 264 153
Gazole 5 l/100 km - 0,537 kWh/km 270 145
GPL 6,45 l/100 km - 0,578 kWh/km 230 133
GNV 5,83 m3/100 km - 0,578 kWh/km 205 118

Les exemples ci-dessus sont donnés à titre purement illustratif. En particulier, les rendements des moteurs GPL et GNV sont supposés optimisés pour atteindre le même rendement qu'un moteur essence.

Il est ainsi possible d'orienter son choix sur le véhicule le moins polluant du point de vue des émissions de CO2. La mise en place du système de bonus/malus pour l’achat d'un véhicule neuf repose sur un calcul d'émission de CO2 sur la base de contenu CO2 en émissions directes pour le passage des consommations conventionnelles aux émissions par 100 km.


Recommandations pour réduire l'empreinte carbone

Selon une récente revue d'études[38] (publiée mi-2017 dans la revue Environmental Research Letters[39]) et basée sur l'analyse de 148 scénarios présentés par 39 articles évalués par des pairs, des rapports gouvernementaux et des programmes sur le Web, parmi 216 recommandations individuelles trouvées dans ces documents, la plupart n'ont que peu d'effets ou des effets modérés, en particulier les moyens les plus souvent cités (tels que recycler, utiliser les transports en commun, économiser l'eau en lavant les vêtements avec de l'eau froide ou utiliser des lampes basse-consommation) ne sont pas les plus efficients pour cet objectif et même n'ont qu'un impact modéré. Les meilleurs moyens sont quatre choix de vie ayant bien plus d'impact en matière d'émission carbone :

  • devenir végétarien (permet en moyenne de diminuer ses émissions de 820 kilos de dioxyde de carbone (CO2) par an, soit quatre fois plus qu'en recyclant autant que possible[38] ;
  • renoncer au voyage aérien (si une personne n'emprunte pas un vol transatlantique aller-retour dans l'année, elle diminue ses émissions de 1600 kilogrammes de CO2 par an)[38] ;
  • abandonner sa voiture (économie annuelle d'environ 2400 kilogrammes de CO2)[38] ;
  • et de façon encore plus significative, avoir moins d'enfants (un enfant en moins par famille réduirait en moyenne l'empreinte carbone annuelle de 58,6 tonnes de CO2, soit autant que l'économie qui serait faite par 684 adolescents recyclant autant que cela est possible durant tout le reste de leur vie)[38].

Deux actions ayant potentiellement un grand impact ont été écartées dans les conclusions de cette revue, en raison de problèmes méthodologiques ou de résultats contradictoires dans les études considérées :

La plupart des mesures mises en avant dans les manuels et les documents officiels des gouvernements ont un impact modéré (200-800 kg eq. CO2 / habitant / an) à bas (moins de 200 kg eq. CO2 / habitant / an) ; il s'agit en premier lieu de mesures concernant le recyclage et la conservation de l'énergie. Les mesures à impact élevé n'ont été mentionnées qu'à hauteur de 4% dans les documents analysés, et généralement sous une forme édulcorée (par exemple « manger moins de viande » plutôt que se passer complètement de produits carnés, terrestres aussi bien que marins, ce qui réduit l'efficacité de la préconisation d'un rapport 2 à 5 ; ou encore, il est bien plus fréquemment fait référence à des préconisations circonstancielles permettant de moins utiliser la voiture qu'à l'opportunité de s'en passer complètement)[38].

Bien que 195 nations se soient engagées via l'Accord de Paris à agir pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre afin que le seuil de 2°C en 2100 ne soit pas dépassé (+2°C d'augmentation de la température moyenne planétaire), et malgré l'efficacité documentée des quatre solutions présentées ci-dessus (qui peuvent en outre être cumulées), en 2017 elles ne figurent que très marginalement ou pas du tout dans l'ensemble des manuels scolaires canadiens, des rapports gouvernementaux, ou sur les sites Web officiels de l'Union européenne, des États-Unis, du Canada ou de l'Australie[38]. Ceci pourrait être dû selon les auteurs ou commentateurs de cette revue d'études au fait que les quatre actions les plus efficaces impliquent des changements comportementaux politiquement incorrects (tout au moins politiquement impopulaires), ou économiquement tabous, ou supposés « trop extrêmes » pour être acceptables par les populations[39]. Les deux actions les plus taboues semblent être avoir un enfant de moins, et devenir végétarien, qui ne sont préconisées dans aucun document officiel. Seul un document australien recommandait d'abandonner la voiture individuelle, alors qu'acheter une nouvelle voiture plus efficiente est recommandé (et même financièrement soutenu) par les gouvernements en Australie, au Canada, en Europe et aux États-Unis.

Globalement, ces préconisations sont influencées par la culture du pays concerné : par exemple, pour les pays dans lesquels la consommation de produits carnés est associée à un statut socio-économique élevé, et où la consommation de viande est traditionnellement importante, les documents officiels ont tendance à minimiser cet aspect en tant que moyen de réduire significativement les émission de CO2. Ces exemples donnent aux populations l'impression que la lutte contre le changement climatique est une affaire triviale, passant par des « petits gestes » au niveau individuel, et par le progrès technologique au niveau collectif, au risque de manquer l'opportunité de mettre en œuvre les changements drastiques sans lesquels l'objectif ne pourra pas être atteint (des études ont notamment montré qu'il ne serait pas possible de rester sous les 2°C d'augmentation de température globale sans une modification significative des habitudes alimentaires dans les pays industrialisés, en particulier une diminution de la consommation de produits carnés). On pourrait penser qu'encourager à de « petits gestes », relativement aisés à accomplir, avec un résultat concret, pourrait peu à peu encourager les citoyens à adopter une attitude plus responsable et à pouvoir par la suite envisager de leur plein gré des modifications plus substantielles de leur mode de vie ; mais en pratique on observe que ce n'est pas le cas : les « petits gestes » encouragent à adopter d'autres « petits gestes », à l'impact pareillement modéré, et n'ont guère d'effet sur la propension à accepter des changements plus contraignants[38].

On observe en revanche que les actions fondées sur une implication à long terme et ayant une dimension de participation sociale, même si elles sont a priori contraignantes, ont davantage de chances d'être adoptées que celles qui sont strictement individuelles, au point de pouvoir devenir de nouvelles normes à relativement brève échéance (on peut citer l'exemple du covoiturage). Par ailleurs, il est plus facile d'adopter des attitudes positives à l'adolescence, même si elles impliquent un renoncement radical (par exemple : se passer de voiture individuelle), que de changer marginalement un mode de vie bien établi pour des adultes, alors même que les adultes sont globalement mieux informés et plus conscients des enjeux de long terme. En outre, il est reconnu que les adolescents exercent une forte influence au sein de leur environnement familial en matière de choix de consommation, raison pour laquelle ils devraient constituer une cible privilégiée pour promouvoir les changements les moins populaires mais les plus efficaces[38].

Malheureusement, la publicité encourage majoritairement les individus à faire des choix de consommation allant à l'opposé des orientations qui seraient souhaitables du point de vue de la réduction des émissions de gaz à effet de serre (tout comme des objectifs en matière de santé publique), tandis que les instances politiques ou économiques, parallèlement aux discours sur la réalité des périls énergétique et climatique, ne cessent de promouvoir un modèle de société productiviste, basé sur la compétitivité et la croissance du PIB comme seul indicateur de prospérité, pareillement néfaste. Ce qui fait que chaque citoyen est sans cesse tiraillé entre ces injonctions contradictoires, qui tour à tour attisent ses désirs (encouragement à la consommation et à la satisfaction immédiate) ou flattent son sens de la responsabilité (encouragement à la modération et prise de conscience concrète de la soutenabilité de son mode de vie à long terme), ce qui entrave considérablement l'efficacité des campagnes de sensibilisation[réf. nécessaire][40].

Valeurs d'empreintes carbone

Selon l'ADEME, un vol aller-retour Paris New-York correspond à environ une tonne de dioxyde de carbone. L'équipement d'une maison française moyenne a nécessité l'émission de six tonnes[41].

Selon une étude parue en 2016 portant sur l'empreinte carbone d'un kilogramme de chaque type de nourriture, la consommation d'un kilogramme de bœuf libère 26,6 kilos de dioxyde de carbone, 9,25 kg pour le beurre, 8,55 kg pour le fromage, 5,5 kg pour le porc, 3,7 kg pour le poulet, 3,5 kg pour le poisson, 370 g pour les légumes, 180 g pour les patates[42].

Selon les données de l'ADEME de 2018, des équipements électroniques ou électroménagers comme une télévision, un écran, un PC portable, une imprimante, un réfrigérateur, un lave-linge, un lave-vaisselle, ou une gazinière émettent autour de 40 à 50 kilogrammes de dioxyde de carbone lors de leur cycle de vie[43]. Pour un smartphone, une console de jeux, une tablette, ou un four électrique, ce sera une vingtaine de kilos. Un pantalon en jeans émet environ 20 kg de dioxyde de carbone à fabriquer, et l'ensemble des vêtements d'un Français moyen est estimé à 1,37 tonne[44].

La consommation quotidienne de 200 ml de lait de vache représente une empreinte carbone plus élevée que celle du trajet quotidien de 2 km en voiture[45].

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Articles connexes

Liens externes

  • (en) European Commission, ExternE - Extenalities of Energy, 1996-2007, [lire en ligne]
  • (en) Tomorrow, « Electricity map » (consulté le ) : carte interactive des production, consommation et flux d'électricité ainsi que du contenu CO2 par pays.

Références

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  2. a b et c ADEME, Bilan GES, Centre de ressources sur les gaz à effet de serre.
  3. Empreinte Carbone, Footprint network.
  4. a et b Empreinte carbone, Dictionnaire de l'environnement.
  5. L’empreinte carbone devient une information obligatoire, Les Échos, 21 décembre 2015.
  6. Indicateurs de développement durable nationaux 2010-2013 : Empreinte carbone, Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie.
  7. L’évolution de l’empreinte carbone de la demande finale intérieure de la France de 1990 à 2012, Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, 19 novembre 2015.
  8. CGDD (2017), « Ménages & environnement – les chiffres clés », Édition 2017, Commissariat général au développement durable.
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  12. « Calculateur d'émissions liées au transport urbain »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Transports Canada, .
  13. gbogaert, « Combustibles : énergie et émissions de CO2 », sur Quelle énergie durable pour demain ? (consulté le )
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  17. Ministère du Logement, Arrêté du 18 décembre 2007 modifiant l’arrêté du 15 septembre 2006 relatif au diagnostic de performance énergétique pour les bâtiments existants proposés à la vente en France métropolitaine, 2007 [lire en ligne].
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  21. Benjamin Sovacool - Valuing the greenhouse gas emissions from nuclear power: A critical survey
  22. (en)Mark Z. Jacobson, « Review of solutions to global warming, air pollution, and energy security »
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  29. Bilan électrique 2014, RTE [PDF]
  30. (en)OCDE, Practical Baseline Recommendations for Greenhouse Gas Mitigation Projects in the Electric Power Sector, 2002, [lire en ligne] [PDF]
  31. DGEC, Les coûts de référence de la production électrique, 2008 [lire en ligne].
  32. EDF, Le chauffage électrique, un choix justifié pour un produit d'avenir, cité dans La Gazette Nucléaire n°133, 1994 [lire en ligne].
  33. EDF, Méthode d’élaboration de l’indicateur d’émission de CO2, 2005 [lire en ligne] [PDF]
  34. Empreinte carbone des organisations, des produits et des services, ADEME, École des mines de Paris, École des mines de Nantes, 8 janvier 2015.
  35. Jean-Pierre Hauet, « Détermination du contenu prospectif en carbone des usages de l’électricité, Aspects méthodologiques » [PDF], Association Équilibre des Énergies, (consulté le ).
  36. a et b DGUHC, Diagnostic de performance énergétique
  37. L'ADEME, Contenu par usage sur la base de l’historique http://observ.nucleaire.free.fr/CO2-Chauffage-electrique-RTE-Ademe.pdf
  38. a b c d e f g h i j et k Wynes S& Nicholas K.A (2017) The climate mitigation gap: education and government recommendations miss the most effective individual actions ; Environmental Research Letters ; 12 Juillet 2017
  39. a et b Perkins S (2017) The best way to reduce your carbon footprint is one the government isn’t telling you about (La meilleure façon de réduire votre empreinte carbone est celle dont le gouvernement ne vous parle pas), 11 juillet 2017
  40. « Je vais alors me permettre cette question très impertinente : quand cesse-t-on d’être pauvre ? Quand on a de quoi manger ? Quand on possède un téléviseur ? Quand on possède un téléviseur et un téléphone ? Quand on possède aussi une voiture ? Quand on peut scolariser ses enfants à l’université payante ? Quand on dépasse 70 ans d’espérance de vie ? Ou, tout simplement, quand on est heureux de son sort ? Si c’est la dernière réponse qui est la bonne, il me semble plus urgent de supprimer la publicité, qui n’a d’autre fonction que de créer en nous une frustration permanente, que de motoriser 3 milliards d’habitants ! [...] L’accès généralisé à l’image et le sentiment d’urgence qui en découle est très certainement un déterminant du premier ordre sur la demande en énergie. »
    « Énergie et choix de société – Jean Marc Jancovici, Palais de la Découverte, Mai 2001 », sur Jancovici.com, (consulté le )
  41. « #CONSORESPONSABLE : L’ADEME A ÉTUDIÉ «LA FACE CACHÉE DES OBJETS» », sur ademe.fr, (consulté le ).
  42. Gregory Rozieres, « Combien de CO2 dans vos assiettes? Juste avant la COP22, des chercheurs ont calculé le bilan carbone des aliments les plus courants », sur HuffPost, (consulté le ).
  43. Gary Dagorn, « Quel est le bilan carbone des objets du quotidien ? », sur Le Monde, (consulté le ).
  44. Joël Coassardeaux, « Alerte sur le bilan carbone des biens de consommation », sur Les Échos, (consulté le ).
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