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Geai couronné

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Cyanolyca cucullata

Le Geai couronné (Cyanolyca cucullata) est une espèce d'oiseaux de la famille des Corvidae. Il mesure entre 28 et 30 cm de long et est bleu foncé avec une tête et le haut de la poitrine noirs. L'arrière de la tête et la nuque sont bleu ciel avec une bordure blanche. Ce geai se déplace en groupes de 2 à 10 individus, et peut même former des groupes mixtes avec d'autres espèces. C'est une espèce discrète, difficile à observer dans son milieu naturel. Le Geai couronné est omnivore et mange des baies, des graines et de petits animaux morts. La ponte compte trois à quatre œufs, et les jeunes quittent le nid une vingtaine de jours après l'éclosion.

On trouve cet oiseau en Amérique centrale, dans les forêts tropicales et subtropicales montagneuses. Quatre sous-espèces ont été décrites. Cette espèce bénéficie d'une grande aire de répartition et d'une population importante, bien qu'en déclin localement ; elle est considérée comme de « préoccupation mineure » par l'Union internationale pour la conservation de la nature.

Description

Un individu perché, au Costa Rica.

Le Geai couronné mesure 28 à 30 centimètres de long[1] pour un poids d'environ 1 kilogramme[2]. Sa grande taille l'aide à bien gérer les nombreux vols qu'il effectue[2]. L'adulte est bleu foncé avec la tête et le haut de la poitrine noires, tandis que la nuque est bleu ciel, bordée d'un trait blanc[1]. Les pattes et le bec sont noirs et les yeux sont rouges foncés[1],[3]. Il n'y a pas de dimorphisme sexuel apparent[4]. Les jeunes sont plus ternes que les adultes et leur capuche bleu ciel ne dispose pas de sa bordure blanche[1].

Écologie et comportement

La forêt de Monteverde au Costa Rica abrite le Geai couronné.

Son cri est un fort eihnk-eihnk généralement répété quatre fois. Il est également connu pour émettre un ehr-ehn ou eh'enk répété deux fois et un cheh-r[1]. Le cri d'appel et d'alarme de l'espèce est un reek ! caractéristique[5].

Ce corvidé est connu pour former des groupes avec d'autres espèces comme le Geai unicolore (Aphelocoma unicolor) et le Toucanet émeraude (Aulacorhynchus prasinus)[1]. Il se déplace en groupe comprenant entre trois et dix oiseaux[2],[6]. Le Geai couronné est une espèce discrète, qui ne s'aventure que rarement dans des milieux ouverts[1]. Du fait de ce comportement, cet oiseau est très difficile à observer dans son milieu naturel, et on sait peu chose de son écologie. Les membres d'un couple lissent le plumage de leur partenaire[2].

Comme d'autres geais, cette espèce est très intelligente. Des espèces proches peuvent se servir des fourmis pour nettoyer leur plumage, stocker des graines et des noix et utiliser leurs pattes pour tenir leur nourriture. Toutefois ces comportements n'ont pas été observés chez l'espèce elle-même en raison de sa discrétion[2]. Le plumage vif de cet oiseau le rend visible pour ses prédateurs[2].

Alimentation

Le Geai couronné est omnivore, et se nourrit de baies, de graines et de petits animaux morts. Il lui arrive de voler et manger des baies servant d'appâts dans des pièges pour petits mammifères. Il cherche sa nourriture dans la canopée[2].

Reproduction

Le nid du geai est construit généralement 5 à 7 m au-dessus du sol, près d'un tronc d'arbre[7]. Les fondations du premier nid de Geai couronné étudié avec précision étaient sommairement faites à partir de brindilles de 2 à 3 mm de long. Le nid fait environ 11 cm de diamètre intérieur et 19 à 33 cm de diamètre extérieur, suivant la taille des brindilles extérieures[7]. Il fait 5 cm de profond et a un intérieur fait de fines brindilles tressées, et aucun autre matériel, tel que des plumes, n'est utilisé dans sa fabrication[7]. En plus de construire son propre nid, il arrive au geai de réutiliser de vieux nids abandonnés d'autres espèces. La ponte compte trois à quatre œufs[2]. Les jeunes sont élevés entre avril et juin, et attendent l'âge de 20 jours pour quitter le nid. Les deux parents participent à leur élevage, les nourrissant d'insectes comme les Tettigoniidae. Après que le jeune est en mesure de quitter le nid, il reste à proximité de ses parents[7].

Aire de répartition et habitat

En bleu, l'aire de répartition du Geai couronné.

Cette espèce est présente au Costa Rica, au Guatemala, au Honduras, dans le sud-est du Mexique et dans l'ouest de Panama[6]. Il vit dans les forêts tropicales, parfois parsemées de quelques résineux[1],[2]. On le trouve notamment en bordure de ces forêts, en haut et à mi-hauteur dans les arbres[3],[6],[7].

Taxinomie et systématique

Cette espèce est décrite pour la première fois par l'ornithologue américain Robert Ridgway en 1885 sous le protonyme de Cyanocorax cucullatus[8]. Son nom spécifique, cucullata, signifie en latin « encapuchonné ». Son plus proche parent est le Geai superbe (C. pulchra) présent en Colombie et en Équateur[9]. Dans son étude de 1934, Hellmayr estimait que ces deux oiseaux étaient conspécifiques[10]. L'analyse phylogénétique de 2009 a confirmé que ces deux espèces étaient très proches. Bonaccorso pense que la séparation géographique, qui a conduit à la divergence génétique de ces deux espèces et d'autres oiseaux du genre Cyanolyca, a pu être causée par la formation de la vallée de Río Cauca dans l'ouest de la Colombie[11].

Le Geai couronné a quatre sous-espèces reconnues[12],[13],[14] :

  • C. c. mitrata Ridgway, 1899, que l'on trouve dans l'est du Mexique, de San Luis Potosí au nord de l'Oaxaca. Cette sous-espèce a été un temps considérée comme espèce à part entière par Ridgway, mais elle a finalement été intégrée au Geai couronné[4] ;
  • C. c. guatemalae Pitelka, 1951 que l'on rencontre du sud du Mexique, dans les Chiapas, jusqu'au centre du Guatemala[14] ;
  • C. c. hondurensis Pitelka, 1951 résident de l'ouest du Honduras[14] ;
  • C. c. cucullata (Ridgway, 1885), la sous-espèce type, qui vit au Costa Rica jusqu'à l'ouest et au centre du Panama[14].

Le Geai couronné et l'Homme

Relations avec l'humain

Les espèces de geais proches du Geai couronné sont des ravageurs de cultures qui s'en prennent aux vergers, aux ananas, aux cannes à sucre et aux patates, mais aucune donnée ne concerne des déprédations de cette espèce particulière[2]. Le Geai couronné a été représenté sur un timbre du Mexique en 1996[15].

Menaces et conservation

Ce geai est considéré comme étant de « préoccupation mineure » par l'Union internationale pour la conservation de la nature[16]. Il occupe en effet une aire de répartition vaste d'au moins 105 000 km2, possède une population qui semble supérieure à 10 000 individus qui ne diminue pas trop fortement sur les dix dernières années[17]. Toutefois le Geai couronné devient rare dans certaines parties de son aire de répartition[17]. La déforestation semble notamment avoir un impact fort sur sa population[2].

Annexes

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Bibliographie

  • (en) D. Goodwin, Crows of the World, St Lucia (Queensland), Queensland University Press, (ISBN 0-7022-1015-3)
  • (en) Steve N.G. Howell et Sophie Webb, A Guide to the Birds of Mexico and Northern Central America, New York, Oxford University Press, (ISBN 0-19-854012-4), p. 542

Références taxinomiques

Liens externes

Notes et références

  1. a b c d e f g et h Howell et Webb (1995)
  2. a b c d e f g h i j et k Animal Diversity Web
  3. a et b (en) « Azure-hooded Jay », Discovery Travel World, (consulté le )
  4. a et b (en) Robert Ridgway, The Birds of North and Middle America: A Descriptive Catalogue of the Higher Groups’ Genera, Species, and Subspecies of Birds Known to Occur in North America, from the Arctic Lands to the Isthmus of Panama, the West Indies and Other Islands of the Caribbean Sea, and the Galapagos Archipelago Part III, Washington, United States National Museum, (lire en ligne), p. 322
  5. (en) John William Hardy, « The puzzling vocal repertoire of the South American Collared Jay, Cyanolyca viridicyana merida », The Condor, Cooper Ornithological Society, vol. 69, no 5,‎ , p. 513-521 (DOI 10.2307/1366150, JSTOR 1366150)
  6. a b et c (en) Robert S. Ridgely et John A. Gwynne, Jr., A Guide to the Birds of Panama with Costa Rica, Nicaragua, and Honduras, Princeton, Princeton University Press, , 2e éd. (ISBN 0-691-02512-6), p. 337-338
  7. a b c d et e (en) Kathy Winnett-Murray, K. Greg Murray et William Busby, « Two nests of the Azure-hooded Jay with notes on nest attendance », The Wilson Bulletin, Lawrence, Wilson Ornithological Society, vol. 100, no 1,‎ , p. 134-135 (ISSN 0043-5643, lire en ligne)
  8. Avibase
  9. Goodwin 1983, p. 258
  10. (en) Carl Eduard Hellmayr, Catalogue of the Birds of the Americas and the Adjacent Islands, Chicago, Field Museum of Natural History,
  11. (en) E. Bonaccorso, « Historical biogeography and speciation in the neotropical highlands: molecular phylogenetics of the jay genus Cyanolyca », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 50, no 3,‎ , p. 618–632 (PMID 19135159, DOI 10.1016/j.ympev.2008.12.012, lire en ligne)
  12. Congrès ornithologique international
  13. Alan P. Peterson
  14. a b c et d (en) James Franklin Clements, The Clements Checklist of Birds of the World, Ithaca, Comstock Publishing Associates, , 6e éd. (ISBN 978-0-8014-4501-9), p. 589
  15. « Azure-hooded Jay Stamps », Bird Stamps (consulté le )
  16. Union internationale pour la conservation de la nature
  17. a et b (en) « Azure-hooded Jay - BirdLife Species Factsheet », BirdLife International (consulté le )

Modèle:Lien BA