Diamant de Peale
Règne | Animalia |
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Embranchement | Chordata |
Sous-embr. | Vertebrata |
Ordre | Passeriformes |
Famille | Estrildidae |
Genre | Erythrura |
Le Diamant de Peale ou Pape de Peale (Erythrura pealii) est une espèce de passereau endémique des îles Fiji, qui était auparavant considéré comme une sous-espèce du Diamant vert-bleu. Ce diamant est un petit oiseau principalement vert avec une tête et une queue rouges et un bec gris foncé tronqué. On le trouve dans des habitats à la fois boisés et ouverts, et il s'est bien adapté aux environnements artificiels tels que les prairies, les pâturages et les jardins. Cet oiseau a une parade nuptiale caractéristique au cours de laquelle le couple vole au-dessus des arbres en ondulant et en criant constamment. Les oiseaux en reproduction construisent un nid d'herbe en forme de dôme avec une entrée latérale, et pondent normalement quatre œufs blancs. Les oisillons nouvellement éclos sont nus et roses, avec des boules bleues dans les coins supérieur et inférieur de l'ouverture de la bouche, et des marques noires à l'intérieur de la bouche. Les oisillons plus âgés ressemblent aux adultes, mais il leur manque la coloration rouge de la tête et de la queue. Le Diamant de Peale mange des graines, surtout celles de graminées, mais se nourrit également volontiers d'insectes et de nectar. Il forme de petits troupeaux pouvant compter jusqu'à six oiseaux en dehors de la saison de reproduction.
Le Diamant de Peale peut être la proie d'oiseaux indigènes tels que l'Autour des Fidji endémique de ces îles, ou par des mammifères introduits, comme la Petite mangouste indienne, les rats et les souris, et ils peuvent être sensibles aux maladies. Néanmoins, cette espèce des Fidji, en dépit d'être à la fois rare et endémique à un seul groupe île, semble avoir un effectif stable. Il est donc classé comme étant de préoccupation mineure sur la liste rouge de l'UICN, et il est protégé par la loi fidjienne.
Description
Le Diamant de Peale est un petit pinson, de 10 cm de long. Le mâle adulte a un corps et des ailes vert brillant et la tête, le croupion et la queue rouge écarlate. Le plumage noirâtre du menton devient bleu foncé sur le bas de la gorge et turquoise sur le haut de la poitrine avant de se fondre dans le vert des parties inférieures. Le bec est trapu et gris-noirâtre, les yeux sont brun rougeâtre et les jambes et les pieds sont brun-rose. La femelle est très semblable au mâle, mais peut-être légèrement plus terne et avec des flancs plus pâles. Les jeunes oiseaux ont un bec foncé à pointe jaune et un visage bleuâtre qui se vire peu à peu au rouge, mais le reste du plumage est identique à l'adulte. Les caractéristiques définitives du plumage de l'adulte sont atteintes à l'âge d'environ 20 mois. Quelques rares individus de ce diamant ont toute la tête et le visage bleu, apparemment à cause d'une mutation naturelle[1][2].
Le vol du Diamant de Peale est rapide et ondulé, avec des battements d'ailes rapides et des cris fréquents[1]. Il a tendance à voler assez haut, atterrissant en haut des arbres, puis descendant pour chercher sa nourriture. Son cri est un seep ou peep, semblable à celui des autres diamants comme le Diamant de Kittlitz et le Diamant psittaculaire[2], et il est souvent répété lors d'éclats de longueur variable[3]. Le chant est une un long sifflement à deux notes, similaire à celui du Myzomèle des Fidji[1], un méliphage endémique des Fidji[4].
Une autre espèce d'Erythrura existe sur les Fidji, le Diamant à bec rose, rare et menacé d'extinction[5]. Il s'agit d'un grand oiseau avec une tête verte, une couronne bleue et le visage noir, et un bec très grand et rose. Le Diamant de Peale ressemble au Diamant des Nouvelles-Hébrides et au Diamant psittaculaire qui lui sont étroitement apparentés, et les rares spécimens à tête bleue ressemblent fortement au Diamant de Kittlitz, mais ses trois espèce de diamants ne sont pas présents aux Fidji[2].
Écologie et comportement
En dehors de la période de reproduction, le Diamant de Peale est grégaire et forme généralement de petits groupes comprenant jusqu'à six oiseaux[3].
Alimentation
Il se nourrit de graines, généralement au stade laiteux. Un de ses mets favoris est l'herbacée Megathyrsus maximus. Le diamant se nourrit aussi parfois sur les épis de riz, et sa propagation dans les jardins a été facilitée par l'utilisation d'une autre de ses plantes préférées, Axonopus compressus, dans les gazons sur les îles Fidji. Cet oiseau attrape facilement des insectes, souvent extraits sous des morceaux d'écorce détachés ou dans les crevasses des arbres. Il se nourrit aussi de nectar et de petits fruits[1]. Dans certaines régions, l'alimentation de ce diamant peut le mettre en conflit avec les producteurs de riz[1], mais il n'existe aucune preuve que cette espèce protégée est considérée comme une menace sérieuse pour les agriculteurs de Fidji , ou d'Australie, où il est parfois élevé en captivité[6],[7].
Reproduction
Pendant la parade nuptiale, cette espèce présente un vol caractéristique au-dessus des arbres. Le couple vole en faisant de larges oscilations, l'un des deux oiseaux remontant tandis que l'autre descend, et cela en criant constamment[1]. Ensuite, les oiseaux descendent sur une branche, et commence le rituel d'accouplement qui débute par des prises de bec. La femelle se tient ensuite la tête en bas pendant quelques instants, puis a lieu la copulation, alors que le mâle tient la femelle par le cou. Les mêmes rituels de vol et d'accouplement ont été enregistrées chez le Diamant azuvert et le Diamant psittaculaire, et pourrait être caractéristique de ce genre[8]. Le nid est construit avec des brins d'herbe fraîche, et il est en forme de dôme avec une ouverture latérale. Il est toujours caché dans un épais feuillage, mais peut être à n'importe quelle hauteur du sol. La couvée comporte généralement quatre œufs blanchâtres sphériques[1]. Les poussins sont nus et ont la peau rosâtre. L'ouverture de la bouche est caractéristique, avec des taches nodulaires bleues que l'on qualifie de papilles ou tubercules, situées dans les coins supérieurs et inférieurs, et un palais jaune avec un anneau de cinq points noirs. La plupart des jeunes pinsons estrildid mendient leur nourriture en tenant leurs ailes sur le côté, mais les jeunes diamants les gardent en arrière. Ce comportement pourrait réduire la concurrence pour la nourriture entre les oisillons[9].
Prédateurs et parasites
L'Autour des Fidji, endémique des îles éponymes, est un prédateur spécialisé dans la capture de petits oiseaux, et le Busard de Gould est également répandu dans la région et capture des oisillons. La sous-espèce locale de Faucon pélerin, Falco peregrinus nesiotes chasse ce diamant, mais est elle-même rare et en déclin[10]. La Chouette effraie mange principalement des rats, mais attrapent parfois de petits oiseaux[11]. Les rats et les souris utilisent les nids du Diamant de Peale, et peuvent être d'importants prédateurs de l'espèce, et la Petite mangouste indienne attrape aussi ces oiseaux[12]. Le Coucou à éventail, qui a une sous-espèce endémique des Fidji, est un parasite des nids, mais le diamant ne semble être un hôte de ce grand coucou[13].
Aucun parasite spécifique du Diamant de Peale Fidji n'est connu, mais la microsporidiose et le paludisme aviaire, des parasites très répandus, ont été trouvés dans les populations détenues en captivité d'autres espèces de diamants[14],[15].
Aire de répartition et habitat
Le Diamant de Peale est endémique des îles Fidji, où il est présent sur les quatre plus grandes îles (Viti Levu, Vanua Levu, Taveuni et Kadavu) et aussi dans les petites îles occidentales de Mamanuca et Yasawa. Il est rare, mais a une large aire de répartition, et vit dans les habitats boisés comme ouverts[1], du niveau de la mer jusqu'à une altitude d'au moins 1 200 m sur Viti Levu. Il semble être moins fréquent sur Taveuni que sur la plus grande île[3]. Il s'est bien adapté à des habitats artificiels[1], et on le voit couramment dans les prairies, les pâturages, les rizières, les parcs et les jardins[2]. De nombreuses espèces de diamants sont des oiseaux exclusivement forestiers, mais l'ornithologue américain Jared Diamond a suggéré que dans le Pacifique central, où il n'y a pas de granivores du genre Lonchura occupant les habitats ouverts, des espèces comme le Diamant de Kittlitz à Vanuatu et son parent des Fidji ont pu étendre leur habitat aux zones herbeuses de leurs îles, où ils pouvaient trouver de la semence en bonne quantité sans rentrer en concurrence avec d'autres oiseaux[16].
Taxinomie et systématique
Les diamants sont un genre d'Estrildidae que l'on rencontre en Asie du Sud et en Australasie. Ce sont de petits oiseaux aux courtes ailes et à la queue arrondie. La plupart des espèces ont un corps vert, et tous sauf un ont la queue rouge, ce qui vaut au genre son nom scientifique Erythrura[17], qui dérive des termes d'ancien grec ερυθρός, erythros, signifiant « rouge »[18], et ουρά, oura, signifiant « queue »[19].
Le Diamant de Peale est décrit pour la première fois par le naturaliste et entomologiste américain Titian Ramsay Peale, qui lui a donné son nom vernaculaire. En tant que naturaliste en chef lors de l'expédition Wilkes de 1838-1842 dirigée par Charles Wilkes, Peale prélève et conserve de nombreux spécimens, y compris le Diamant psittaculaire à Samoa et le Diamant de Peale à Vanua Levu. Peale nomme cette dernière espèce Geospiza prasina[20]. Les oiseaux collectés par Peale oiseaux ont été examinés par le médecin et ornithologue allemand Gustav Hartlaub. Ce dernier reclasse cette oiseau des Fidji dans le genre Erythrura, puis modifie le nom spécifique car un autre oiseau, le Diamant quadricolore porte déjà le nom binomial E. prasina. Il rebaptise l'oiseau en E. pealii en l'honneur du naturaliste qui en collecta les premiers spécimens[21],[22]. En fidjien, on l'appelle kulakula et qiqikula, des mots dérivés de kula qui signifie rouge[23].
Le Diamant de Peale et le Diamant des Nouvelles-Hébrides du nord de Vanuatu sont maintenant de nouveau considérés comme des espèces distinctes[24],[1], mais ils étaient autrefois souvent traités comme des sous-espèces du Diamant vert-bleu de Samoa, E. cyaneovirens[2].
Menaces et protection
Le Diamant de Peale est endémique à un seul pays, mais la taille de sa population est inconnue, et l'espèce est généralement décrite comme rare ou localement courante. En l'absence de preuve d'un déclin marqué de ses effectifs, il est classé comme étant de préoccupation mineure sur la liste rouge de l'UICN[25]. Il est protégé par l'annexe 2 du Fiji's Endangered and Protected Species Act 2002, qui réglemente l'importation et le commerce des espèces qui ne sont pas censées être exposés à un risque élevé d'extinction, mais peuvent être menacées si leur commerce n'est pas réglementé[26]. Dans les années 1900, les Européens présents dans les îles Fidji ont gardé quelques uns de ces pinsons comme animaux de compagnie, en cage, les qualifiant d'oiseaux croton en raison de leur attirance pour cet arbuste[27], mais le marché des animaux de compagnie ne semble pas menacé l'espèce actuellement[1].
Avifaune indigène des Fidji a été durement touchée par l'agriculture, la déforestation et les ravageurs introduits sur ces îles comme les rats et les mangoustes. Bien que des zones importantes pour la conservation des oiseaux ont été établies sur Taveuni et dans la forêt à l'est de Vanua Levu, les problèmes de sauvegarde de l'espèce persistent. Le Diamant de Peale s'est bien adapté aux milieux artificiels[28]; il ne niche pas sur le sol ni dans un trou, de sorte qu'il limite les risques de prédation par la mangouste et la compétition pour les sites de nidification avec des espèces introduites comme le Martin triste et le Martin forestier. Cependant, les rongeurs sont en mesure d'accéder aux nids et peuvent affecter la productivité en jeunes. Le risque d'introduction d'autres espèces, comme les serpents ou des maladies comme le paludisme aviaire pourrait entraîner des pertes importantes chez les espèces d'oiseaux[12].
Bibliographie
- Dupuyoo M. (2002) Diamants, Papes et Capucins. Estrildés de l'Indo-Pacifique. Jardin d'Oiseaux Tropicaux, La Londe les Maures, 240 p.
- (en)Ian Brookes, The Chambers Dictionary, Édimbourg, Chambers, , 9e éd. (ISBN 0-550-10185-3)
- (en)Peter Clements, Harris, Alan; Davis, John, Finches and Sparrows, Londres, Christopher Helm, (ISBN 0-7136-8017-2)
- (en)Dick Watling, A Guide to the Birds of Fiji and Western Polynesia, Suva, Fiji, Environmental Consultants, (ISBN 982-9030-04-0)
Référence
- Hartlaub, 1852 : R. Titian Peale's Vögel der “United States Exploring Expedition.”. Archiv für Naturgeschichte, vol. 18, p. 93–138.
Liens externes
- (en) Référence Zoonomen Nomenclature Resource (Alan P. Peterson) : Erythrura pealii dans Estrildidae
- (en) Référence Congrès ornithologique international : Erythrura pealii dans l'ordre Passeriformes
- (fr + en) Référence Avibase : Erythrura pealii (+ répartition)
- (en) Référence UICN : espèce Erythrura pealii Hartlaub, 1852
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Fiji Parrotfinch » (voir la liste des auteurs).
- Watling (2003), p. 166-167
- Clements (1993), p. 403-405
- (en)D T Holyoak, « Notes on the birds of Viti Levu and Taveuni, Fiji », Emu, vol. 79, no 1, , p. 7–13 (DOI 10.1071/MU9790007)
- Watling (2003), p. 170-171
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- (en)« 2007 Inventory of exotic (non-native) bird species known to be in Australia » [PDF], Department of Sustainability, Environment, Water, Population and Communities Retrieved 15 March 2011
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- Watling (2003), p. 108–110
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- Brookes (2006), p. 306
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- (en)(de) Gustav Hartlaub, « Titian Peale's Vögel der "United States Exploring Expedition" », Archiv für Naturgeschichte, vol. 18, , p. 104 (lire en ligne)
- (en)Swinnerton, Kirsty; Maljkovic, Aleksandra, « The Red-throated Lorikeet Charmosyna amabilis in the Fiji Islands » [PDF], World Parrot Trust, National Trust for Fiji, Environment Consultants (Fiji) Ltd (consulté le ), p. 10
- « BirdLife International species factsheet: Erythrura pealii », BirdLife International (consulté le )
- (en) Référence UICN : espèce num {{{1}}}
- « Fiji Islands Endangered and Protected Species Act 2002 Parliament of the Fiji Islands, Schedule 2 » (consulté le )
- {{en}Philip H Bahr, « Notes on some Fijian birds in captivity », The Avicultural Magazine, vol. 3, no 2, , p. 49–56 (lire en ligne)
- (en){{lien web| auteur= | titre=From prioritisation to conservation action: community-based conservation groups at Fiji’s key conservation sites | site= Important Bird Areas in the Pacific project | url=http://www.birdlife.org/action/science/sites/pacific_ibas/fiji/index.html | éditeur= BirdLife International |consulté le=13 mars 2011