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Importants ajouts à la biographie de Galiléé
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==Biographie==
==Biographie==


===Les premières années de sa vie.===
En [[1581]], Galilée entra à l'université de Pise pour étudier la [[médecine]], mais s'intéressa aux [[mathématiques]] après avoir entendu [[Ricci]] (un élève de [[Tartaglia]]) parler de [[géométrie]]. Galilée quitta l'université sans diplôme en [[1585]].
====La naissance.====
Galilée nait à Pise le 15 février 1564 (de son vrai nom, Galileo Galilei). Il est l'aîné de 5 enfants. Sa famille est d'une noblesse désargentée qui gagne sa vie dans le commerce.
Vicenzo Galilei, le père, est un musicologue averti et un musicien, qui publie le dialogue de la musique moderne en 1581. C'est un défenseur de la musique "classique". Son fils aîné jouera lui même du [[luth]].
====L'enfance.====
Galilée montre très tôt une grande habileté manuelle et un grand sens de l'observation. Très jeune il réalise les maquettes de [[machine]]s qu'il a aperçu.
Son éducation a lieu chez ses parents jusqu'à l'âge de 10 ans. Ceux-ci ont déménagé à [[Florence]], confient son éducation à un prêtre du voisinage.
Plus tard, Galilée entre au couvent de Santa Maria de Vallombrosa et y reçoit une éducation religieuse. Poussé au noviciat par ses maîtres, il ne peut poursuivre sa carrière ecclésiastique très longtemps : son père, profitant d'une maladie des yeux de son fils, le ramène à Florence en 1579.
Deux ans plus tard, Vicenzo Galilei l'inscrit à l'Université de Pise où il suit des cours de médecine (sur les traces de son grand-père), de physique aristotélicienne et de philosophie.
====La découverte de sa vocation====
En 1583, Galilée est initié aux mathématiques par Ostilio [[Ricci]], un ami de la famille, élève de [[Tartaglia]]. Bien que Ricci soit un savant peu renommé, il avait l'avantage rare à l'époque de lier la théorie à la pratique et d'expérimenter.
Ébloui par l'oeuvre d'[[Euclide]], n'ayant aucun goût pour la [[médecine]] et encore moins pour les disputes scolastiques et la philosophie aristotélicienne, il réoriente ses études vers les [[mathématiques]] et la [[physique]].
Encore étudiant, il découvre la loi de l'isochronisme des pendules, première étape de ce qui fut la découverte d'une nouvelle science : la [[mécanique]].
Dans le courant de l'école [[Humaniste]], il rédige aussi un pamphlet féroce sur le professorat de son temps. Toute sa vie, Galilée refusera d'être comparé aux professeurs de son époque.
Deux ans plus tard, il est de retour à Florence. Il n'a pas obtenu son diplôme, mais il revient avec un important savoir et une grande curiosité scientifique.


===La vie de Galilée avant la lunette.===
Il enseigna à Florence, et obtint une chaire de mathématique à Pise en [[1589]]. Il montra qu'[[Aristote]] se trompait en supposant que la vitesse de chute d'un corps était proportionnelle à son poids. Pour le démontrer il mesura le temps de chute de poids différents et de même taille lâchés du haut de la [[tour de Pise]] ; il découvrit l'[[isochronisme]] du [[pendule]] en regardant les oscillations d'un chandelier de la [[cathédrale]].
====De Florence à Pise (1585-1592)====
Il commence par démontrer plusieurs théorèmes sur le centre de [[gravité]] de certains solides dans son ''Theoremata circe centrum gravitatis solidum'' et entreprend en 1586 de reconstituer la balance hydrostatique d'[[Archimède]] ou balancetta.
En même temps, il poursuit ses études sur les oscillations du [[pendule]] et invente le pulsomètre, appareil permettant d'aider à la mesure du pouls en fournissant un étalon de [[temps]], qui n'existait pas à l'époque.
Il débute aussi ses études sur la chute des corps.
Grand humaniste, comme nous l'avons vu plus haut, il fait à l'Academia Fiorentina 3 exposés sur l'Enfer de [[Dante]] en 1588.
Parallélement à toutes ses activités, il recherche un emploi de professeur dans une université; Durant ce processus, il rencontre, entre autres grands personnages, le père Christopher [[Clavius]], sommité des mathématiques au collège pontifical et scientifique renommé. Il rencontre aussi le mathématicien Guidobaldo [[del Monte]].
C'est ce dernier qui recommande Galilée au duc de Toscane, Ferdinand Ier, qui le nomme à la chaire de mathématique de l'Université de [[Pise]] pour 60 écus d'or par an (une misère).
Sa première leçon eut lieu le 12 novembre 1589.
En 1590 et 1591, il découvre la [[cycloïde]] et s'en sert pour dessiner les arches de ponts.
Il expérimente également sur la chute des corps et rédige son premier ouvrage de mécanique, le ''Do Motu''.
Ce volume contient des idées nouvelles pour l'époque, mais il expose encore, bien évidemment les principes de l'école péripatéticienne et le système de [[Ptolémée]]. Galilée les enseignera d'ailleurs longtemps après avoir été convaincu de la justesse du système Copernicien, faute de preuves tangibles.


====L'université de Padoue (1592-1610)====
En [[1592]], Galilée devint professeur de mathématique à l'université de [[Padoue]], où il resta 18 ans. Il construisit un appareil de mesure, le [[sextant]], travailla à une explication du phénomène des [[marée]]s basée sur les théories coperniciennes et écrivit un traité de [[mécanique]] montrant que les machines ne créaient pas d'énergie, mais la transformaient.
En 1592, Galilée part enseigner à l'Université de [Padoue]. Ce départ de Pise, après seulement 3 ans, s'explique par un différent l'opposant à un fils du grand-duc Ferdinand Ier de [Toscane].
Padoue était une ville faisant partie de la puissante République de [Venise], ce qui garantissait à Galilée une grande liberté intellectuelle, l'[inquisition|Inquisition] étant très peu puissante là-bas.
Même si Giordano Bruno fût livré à l'Inquisition par les patriciens de la République, Galilée pouvait espérer effectuer ses recherches sans trop de soucis.
Venise était aussi très réputée pour son [[arsenal]], qui offre à Galilée de grandes possibilités techniques et pour son travail du [[verre]], ce qui servira Galilée bien plus tard.


====La vie à Padoue====
En [[1602]], Galilée reprit ses recherches sur le plan incliné et le mouvement du pendule. Vers [[1604]] il formula la loi fondamentale de la chute des corps qu'il vérifia par des mesures très précises.
Galilé restera 18 ans à l'Université de Padoue. Il enseigne la mécanique appliquée, les mathématiques, l'astronomie et l'[[architecture]] militaire. En plus de ses cours, Galilée doit subvenir au besoin de sa famille, surtout depuis la mort de son père en [[1591]]. Pour cela, il donne de nombreux cours particuliers à des étudiants riches qu'il héberge chez lui. Mais c'est un mauvais gestionnaire, et seul l'aide financière de ses protecteurs et amis lui permettra d'équilibrer son budget.
Galilée a donc très peu de temps à consacrer à ses travaux, ce qui explique pourquoi sa contribution scientifique et technique est restée assez limitée durant cette période.
En [[1593]], il rédige son ''Trattato di Forticazioni'' et son ''Trattato di Meccaniche'' à l'attention de ses étudiants de cours particuliers. Ces travaux de Galilée permettant une meilleure efficacité de l'artillerie lourde (ils établissaient qu'un canon devait être pointé à 45° pour avoir sa portée maximale), ils ne furent jamais contestés.
En [[1597]], il conçoit un compas règle à calcul appelé le [[compas]] géométrique et militaire. dont il rédigera le mode d'emploi neuf ans plus tard, en raison de son succés commercial.
En [[1600]], sa fille Virginia naît, suivi par sa soeur Livia en 1601. Galilée a rencontré leur mère, Marina Gamba à Venise. C'est une jeune fille d'origine modeste. Galilée ne l'épousera jamais et se séparera d'elle en [[1610]], emmenant ses enfants avec lui.
On pense que la haine de Mme Gamba mère envers Galilée y est pour quelque chose ; cela ne l'empèchera pas d'être père pour la troisième fois en [[1606]]. Cette fois, c'est un garçon, baptisé Vicenzo comme son grand-père.


====Revenons en [[1604]]====
Lorsqu'une [[supernova]] apparut en [[1604]], Galilée se disputa avec les philosophes qui soutenaient les thèses d'Aristote sur l'immuabilité du ciel. Reprenant ses études sur le mouvement, Galilée montra que les projectiles suivaient des trajectoires paraboliques. Cette vision perdurera jusqu'à la [[gravitation universelle]] de ''Newton'', qui établira qu'elles sont en fait ''elliptiques'', ce que confirmera (à une dérive calculable près) la [[relativité générale]] d' ''Einstein''.
C'est une année productive pour Galilée.
Humaniste, il débute au mois d'août une traduction de ''la Guerre des Souris et des Grenouilles'' d'[[Homère]].
En juillet, il teste sa pompe à eau dans un jardin de Padoue.
En Octobre, il découvre la loi du mouvement uniformément accéléré, qu'il associe malheureusement à une loi des vitesses éronnées.
Au mois de décembre, il débute son observation d'une [[nova]], connue depuis le 10 octobre au moins. Il consacrera 5 leçons sur le sujet le mois suivant, et en février 1605 il copubliera ''Dialogo de Cecco di Ronchitti in Perpuosito de la Stella Nova'' avec D.Girolamo [[Spinelli]].
Bien que l'apparition d'une nouvelle étoile, et sa disparition soudaine, entre en totale contradiction avec la théorie établie de l'inaltérabilité des cieux, Galilée n'en profite pas pour attaquer les péripatéticiens, alors qu'il est déjà fermement copernicien. Il attend encore la preuve irréfutable sur laquelle il pourra s'appuyer.
Reprenant ses études sur le mouvement, Galilée montra que les projectiles suivaient des trajectoires paraboliques. Cette vision perdurera jusqu'à la [[gravitation universelle]] de ''Newton'', qui établira qu'elles sont en fait ''elliptiques''.


====De [[1606]] à [[1609]]====
Ces travaux de Galilée permettant une meilleure efficacité de l'artillerie lourde (ils établissaient qu'un canon devait être pointé à 45° pour avoir sa portée maximale), ils ne furent pas contestés par les pouvoirs politiques en général.
En [[1606]], Galilée construit son premier thermoscope, premier appareil de l'histoire à mesurer la température.
Cette même année, Galilée et deux de ses amis tombent malades le même jour de la même maladie infectieuse. Seul Galilée survit. Mais il restera en assez mauvaise santé tout le reste de sa vie, perclus de rhumatismes.
Dans les 2 années qui suivent, le savant étudie les armatures d'[[aimant]]s. On peut encore voir ses travaux au musée d'histoire de Florence.


===La lunette et ses conséquences===
En [[1609]], instruit de l'invention d'une nouvelle [[Lunette astronomique|lunette]] [[Pays-Bas|hollandaise]] et réalisant ses applications scientifiques, il commença à construire son propre instrument (lunette de Galilée) différent de celui des Pays-Bas. C'est grâce à celui-ci qu'il identifiera les mystérieuses ''oreilles de Saturne'' comme étant en réalité un anneau.
====Invention de la lunette astronomique====
En [[1609]], Galilée reçoit un courrier du français Jacques Ballouère, lui apprenant l'existence d'une lunette pour voir les objets éloignés, fabriquées en Hollande et qui avait permis de voir des étoiles invisibles à l'oeil nu.
Sur cette seule description, Galilée, qui ne donne plus de cours à Cosme II de [[Médicis]] et qui a plus de temps, construit sa première lunette. Contrairement à la lunette Hollandaise, celle-ci ne déforme pas les objets et grossit trois fois plus (c'est à dire 9 fois).
Cette invention marque un tournant dans la vie de Galilée.
Le 21 août, sa lunette à peine terminée, il la présente à plusieurs patriciens de Venise. La démonstration a lieu au sommet du Campanile de la place St Marc. Les spectateurs sont enthousiasmés ! Sous leurs yeux, Murano, située à 2 km et demi semble être à 300 m seulement !
Galilée offre son instrument à la République de Venise, très intéressée par les applications militaires de l'objet. En récompense, Galilée est confirmé à vie à son poste de Padoue et ses gages sont doublés. Il est enfin libéré de ses difficultés financières.


Afin de ne pas se faire voler sa découverte, il la publia de façon ingénieuse : sous forme d'un texte dont toutes les lettres avaient été classées par ordre alphabétique. Ainsi, il prenait date de sa découverte sans pour autant permettre à quiconque d'en prendre connaissance et de s'en arroger la paternité. Puis, uniquement quand le manuscrit eut circulé et que son nom fut bien connu, il remit les lettres dans l'ordre pour signifier sa découverte.


====L'observation de la Lune====
À la fin de [[1609]], Galilée possédait une lunette qui grossissait 20 fois, ce qui lui permettait d'étudier les cratères lunaires et de distinguer les étoiles de la [[voie lactée]]. Il découvrit quatre satellites de [[Jupiter (planète)|Jupiter]]. On les a d'ailleurs nommées en son honneur les lunes ''Galiléennes'' de Jupiter. Il publia ses découvertes dans ''Le messager des étoiles'' en [[1610]]; cela suscita de grandes controverses car les autres scientifiques ne disposaient pas de lunettes et ne pouvaient confirmer ses observations. Par ailleurs, les sphères célestes avaient la réputation d'être un lieu de ''perfection'', où des bizarreries comme des satellites semblaient ne pas pouvoir trouver leur place.
C'est pendant l'automne que Galilée prend le temps de tourner sa lunette vers le ciel. Très vite, en observant les phases de la lune, il découvre que cet astre n'est pas parfait comme le voulait la théorie aristotélicienne.
En effet, la zone transitoire entre l'ombre et la lumière n'est pas régulière du tout ! Il y a des montagnes sur la lune ! Galilée estime même leur hauteur à 7000 mètres, plus hautes que la plus haute montagne connue à l'époque !

====Il se tourne ensuite vers les étoiles.====
En quelques semaines, il découvre la nature de la [[Voie Lactée]], dénombre les étoiles de la constellation d'Orion et que certaines étoiles visibles à l'oeil nu sont en fait des amas d'étoiles.
Le 7 janvier [[1610]], Galilée fait une découverte capitale : il remarque 3 petites étoiles dans la périphérie de [[Jupiter]]. Après quelques jours d'observation, il découvre qu'elles tournent autour de la planéte ! Ce sont les satellites de Jupiter, que Galilée baptisera tout d'abord ''les astres célestes''.
Il publiera toutes ses découvertes dans le ''Sidereus Nuncius''.
Pour lui, Jupiter et ses satellites sont un modèle du système solaire. Grâce à eux il pense pouvoir démontrer que les orbes de cristal d'Aristote n'existent pas et que tous les corps célestes ne tournent pas autour de la Terre. C'est un rude coup porté aux aristotéliciens.
Il corrige aussi certains coperniciens prétendant que tous les corps célestes tournent autour du Soleil.
Afin de se protéger des attaques et désireux de retourner à Florence, Galilée rebaptise les satellites de Jupiter. Ils seront pour quelques temps, les ''astres Médicéens'', en l'honneur de Cosme II de Médicis, son ancien élève et Grand-Duc de Toscane (dont Florence était la capitale).
Le 10 avril, il fait observer ces astres à la cour de Toscane (où il fait un triomphe) et, le même mois, donne trois cours sur le sujet à Padoue. Toujours en avril, [[Kepler]] offre son soutient à Galilée. Il ne confirmera vraiment cette découverte (mais avec enthousiasme) qu'en septembre grâce à une lunette offerte par son rival italien.

===Florence et les premiers assauts===
Le 10 juillet, Galilée quitte Venise pour Florence.
Malgré l'avis de ses amis Sarpi et Sagredo, qui craignent que sa liberté soit bridée, il a en effet accepté le poste de Premier Mathématicien de l'Université de Pise et celui de Premier Mathématicien et Premier Philosophe du Grand Duc de Toscane.
Le 25 Juillet, Galilée tourne son télescope vers [[Saturne]] et découvre sa structure étrange. Ce n'est que 50 ans plus tard, que [[Huygens]] découvrit la nature de l'anneau de Saturne.
Le mois suivant, Galilée trouve une astuce pour observer les taches solaires qui sont connus depuis des siècles. Il en donne une explication satisfaisante.
En décembre 1610, poursuivant ses observations il découvre les phases de [Vénus]. Pour lui c'est une nouvelle preuve de la vérité de système copernicien, car s'il est facile d'interpréter ce phénomène grâce à l'hypothèse héliocentrique, il est beaucoup plus difficile de le faire à l'aide de l'hypothèse géocentrique.
Invité le 29 mars par le Cardinal [[Maffeo Barberini]] à présenter ses découvertes au Collège Pontifical de [[Rome]] et à la jeune Académie des Lynx. Galilée restera dans la capitale pontificale un mois complet où tous les honneurs lui sont faits.
L'Académie des Lynx notamment, réserve un accueil enthousiaste à Galilée et l'admet en tant que membre à part entière. Dorénavant, toutes les publications du savant florentin porteront le lynx de l'académie en première page.
Le 24 avril le Collège Romain, composé de [[jésuite]]s et dont Christophe Clavius est le membre le plus emminent, confirme au cardinal Bellarmin que les observations de Galilée sont exactes. Cependant les savants se gardent bien de confirmer ou d'infirmer les conclusions que le florentin en a tiré.
Galilée retourne à Florence le 4 juin, non sans avoir découvert les périodes de conversion des satellites de Jupiter fin avril.


===L'opposition s'organise.===
Galilée semble voler de succés en succés et convaincre tout le monde. Pourtant, les péripatéticiens sont devenus ses ennemis acharnés et les attaques contre son oeuvre ont commencées dés la parution du ''Sidereus Nuncius''. Ils ne peuvent pas se permettre de perdre la face et ne veulent pas voir leur science remise en question.
De plus les méthodes de Galilée, basées plus sur les observations et l'expérience que sur le raisonnement pur, sont en opposition complète avec les leurs. A tel point que Galilée refuse d'être comparé à eux.
Les premières attaques ne furent que des escarmouches. Mais Sagredo écrit tout de même à Galilée, fraichement arrivé à Florence :
''La puissance et la générosité de votre prince (le duc de Toscane) permettent d'espérer qu'il saura reconnaître votre dévouement et votre mérite ; mais dans les mers agités des cours, qui peut éviter d'être, je ne dirai pas coulé, mais au moins durement secoué par les rafales furieuses de la jalousie ? ''
La première attaque vient d'un certain Horky, disciple du professeur Magini, ennemi de Galilée. Cet obscur assistant publie en juin 1610, sans consulter son maître, une brochure injurieuse contre le ''Sidereus Nuncius''. Hormis les injures, son argument principal est le suivant :
les astrologues ont fait leurs horoscopes en tenant compte de tout ce qui bougeait dans les cieux. Donc les astres Médicéens ne servent à rien et, Dieu ne créant pas de choses inutiles, ces astres ne peuvent pas exister.
Cet argument est un exemple intéressant (bien qu'un peu léger) de logique aristotélicienne.
Ridiculisé par les pro-galilées, qui répondent que ces astres servent à une chose, faire enrager Horky, ce dernier est chassé par son maître : Magini ne tolère pas un échec aussi cuisant.
Au mois d'août un certain Sizzi tente le même genre d'attaque avec le même genre d'arguments.
Une fois les observations de Galilée confirmées par le collège Romain, les attaques changent de nature. Ludovico Delle Combe attaque sur le plan religieux en demandant si Galilée compte interpréter la Bible pour la faire s'accorder à ses théories.
Plus inquiétant, le Cardinal Bellarmin, celui qui fit brûler [Giordano Bruno], ordonne en juin [[1611]], qu'une enquête discrète soit menée sur Galilée par l'Inquisition.


===Les attaques se font plus violentes.===
Galilée, de retour à Florence, est inattaquable sur le plan astronomique. Ses adversaires vont donc l'attaquer sur la théorie des corps flottants. L'attaque aura lieu durant un repas à la table de Cosme II au mois de septembre 1611.
Galilée est opposé aux professeurs de Pise et notamment à Delle Combe lui même, durant ''la bataille des corps flottants''. En dehors de ses démélés plus ou moins violents, Galilée continue ses recherches :
Son système de détermination des longitudes est proposé à l'Espagne par l'ambassadeur de Toscane.
Il entreprned une discussion avec Apelles (pseudonyme de Scheiner), un astronome allemand au sujet des tâches solaires. Apelles essaye de défendre l'incorruptibilité du Soleil en argumentant que les tâches sont en fait des amas d'étoiles entre le Soleil et la Terre.
Galilée, lui, démontre que les taches sont soit à la surface même du Soleil, soit si proche qu'on ne peut mesurer leur attitude.
L'académie des Lincei publiera cette correspondance le 22 mars 1613 dans un ouvrage intitulé :
''Istoria e Dimostrazioni Intorno Alle Marchie Solari e Loro Accidenti''. Scheiner finira par adhérer à la thèse Galiléenne.
Le 2 novembre 1612, les attaques reprennent. Le Père dominicain Niccolo Lorini, professeur d'histoire ecclésiastique à Florence, prononce un sermon résolument contre la théorie de la rotation de la Terre.
Ce sermon n'a pas de conséquences particulières. Mais il marque les débuts des attaques des " Chiens de garde de la foi ". Ceux-ci utilisent le passage ou Josue arrête la course du Soleil, comme arme idéologique contre Galilée.
En décembre 1613 le professeur Castelli, ancien élève de Galilée et un de ses collègues à Pise, est sommé par la duchesse Catherine de Lorraine de prouver l'orthodoxie de la doctrine copernicienne.
Galilée viendra en aide à son disciple en lui écrivant une lettre le 21 décembre 1613 (traduite dans ''Galilée, dialogues et lettres choisie'' 1966 Hermann) sur le rapport entre la science et la religion.
La grande duchesse est rassurée, mais la controverse ne faiblit pas.
Galilée cependant, continu ses travaux. Du 12 au 15 novembre, il reçoit Jean Tarde, à qui il présente son microscope et ses travaux d'astronomie.
Le 20 décembre, le père Caccini attaque très violemment Galilée à l'église Santa Maria Novella.
Le 6 janvier un copernicien, le Père carmélite Paolo Forscarini, publie une lettre traitant positivement de l'opinion des pythagoriciens et de Copernic sur la modilité de la Terre. Il envisage le système copernicien en tant que réalité physique.
La controverse prend une telle ampleur que le cardinal Bellarmin est obligé d'intervenir le 12 avril. Il écrit une lettre à Foscarini où il condamne sans équivoque la thèse héliocentrique.
En réaction, afin que l'Eglise ne tienne pas un discours trop catégorique, Galilée écrit un lettre à Catherine de Lorraine où il développe admirablement ses arguments en faveur de l'orthodoxie du système copernicien.
Cette lettre fut, elle aussi largement diffusé.
Malgré cette lettre, Galilée est obligé d'aller à Rome sa défendre contre les calomnies de ses ennemis et essayer d'éviter que le Saint Office ne prononce une interdiction de la doctrine copernicienne.
Mais il lui manque la preuve irréfutable de la rotation de la Terre pour appuyer ses plaidoiries et son intervention arrive trop tard : Lorini par lettre de dénonciation odieuse, avait déjà prévenu Rome de l'arrivée de Galilée et le Saint Office avait déjà commencé l'instruction de l'affaire.
Le 8 février [[1616]], Galilée envoie sa théorie des marées (Discorso del Flusso e Reflusso) au cardinal Orsini. Cette théorie (fausse) est sensée démontrer le mouvement de la Terre, qui produirait les marées ( ce qui va à l'encontre du principe de l'inertie de Galilée lui-même).
Le savant florentin remue ciel et terre pendant 2 mois empêcher l'inévitable. Sans résultats. Il est convoqué le 16 février par le Saint Office pour l'examen des propositions de censure ! C'est une catastrophe pour lui.
Les 25 et 26 la censure est ratifiée par l'Inquisition et par le Pape. Il n'y a plus rien à faire. Ce qui est encore plus rageant pour Galilée, c'est que la théorie copernicienne est condamnée par des gens n'ayant jamais lu plus loin que la préface du livre de Copernique, préface écrite par son éditeur et allant à l'encontre de l'ouvrage.
Bien qu'il ne soit pas inquiété personnellement grâce à ses appuis, Galilée est contraint d'abandonner sa thèse et de cesser de l'enseigner. Cet arrêté est bien évidemment valable dans tous les pays catholiques et pour tous les chrétiens y démeurant.
C'est en partie l'intransigeance de Galilée, qui refuse coûte que coûte l'équivalence des hypothèses copernicienne et ptoléméenne, qui précipita ainsi les événements. Il aurait été peut-être meilleur d'essayer de convaincre l'Eglise et le monde scientifique plus en douveur. Mais il est facile de critiquer a posteriori.
Cette affaire a beaucoup éprouvé Galilée. Ses maladies reviennent le tourmenter pendant les deux années suivantes et son activité scientifique réduit beaucoup.
Il reprend seulement son étude de la détermination des longitudes en mer.
Pendant ce lapse de temps, ses deux filles entre dans les ordres.
En [[1618]], trois comètes apparaissent dans le ciel, relançant la polémique de la non incorruptibilité des cieux.
En [[1619]], le père jésuite Horatio Grassi, dans son livre ''De Tribus Cometis Anni 1618 Disputatio Astronomica'', attaque Galilée indirectement et défend le point de vue de [[Tycho Brahe]] sur les trajectoires de comètes, et prétend de plus que les comètes ont des trajectoires régulières comme celles des planètes.
Galilée riposte d'abord par l'intermédiaire de son élève Mario Guidicci qui publia en juin 1619 Discorso delle comete.
En octobre Grassi réattaque Galilée plus violemment dans un pamphlet.
Galilée encouragé par son ami le cardinal Barberini, répondra dans son célèbre ouvrage Il Saggiatore (ou l'Essayeur.
Entre temps, Galilée a repris son étude des satellites de Jupiter. Malheureusement des difficultés techniques l'obligent à abandonnée le calcul de leurs éphémérides.
D'un point de vue plus mondain, Galilée se voit couvert d'honneur en 1620 et 1622.
Le 28 août [[1620]], le cardinal Maffeo Barberini adresse à son ami le poème Adulatio Perniciosa qu'il a composé à son honneur.
Le 20 janvier [[1621]], Galilée devient consul de l'Accedemia Fiorentina. Malheureusement, le 28 février le protecteur de Galilée, Cosme II, meurt prématurément.
En 1622, à Francfort cette fois-ci, paraît un Apologie de Galilée rédigée par Théophile Campanella en [[1616]].
Le 3 février [[1623]] Galilée reçoit l'autorisation de publier son Saggiatore qu'il dédiera au nouveau Pape [[Urbain VIII]] ; son vielle ami, élu le 6 août.
L'ouvrage paraît le 20 octobre. C'est un des meilleurs ouvrages de Galilée, du point de vue littéraire.
Les années qui suivent sont assez calmes pour Galilée, bien que les aristotéliciens continus leurs attaques.
Il en profite pour perfectionner son microscope composé (septembre 1624), passe un mois à Rome, où il est reçu plusieurs fois par Urbain VIII. Ce dernier lui soumet l'idée de son prochain livre Dialogue sur les deux systèmes du monde
En [[1626]], Galilée poursuit ses recherches sur l'armature de l'aimant. Il reçoit aussi la visite d'Elie Dodati, qui apportera les copies de ses manuscrits à Paris.
En [[1628]] Galilée tombe gravement malade et manque de mourir en mars. Sa forte constitution le sauve.
L'année suivante, ses adversaires tentent de un coup bas en essayant de la priver de l'allocation qu'il reçoit de l'Université de Pise, mais heureusement, cette basse manoeuvre échoue.
Jusqu'en [[1631]] Galilée passe la plupart de son temps à l'écriture des Dialogues et à tenter de les faire admettre par la censure. Il faut croire que les censeurs n'ont pas lu plus loin que la préface de l'ouvrage...
L'ouvrage est achevé d'imprimé en février 1632.
Les yeux de Galilée commencent à le trahir en mars et avril, ce qui ne ralentit pas a priori la distribution de l'ouvrage.
Le livre est à la fois une révolution et un vrai scandale.
En août, la censure interdit de poursuivre la vente et la diffusion des ''Dialogues''.
Ceux-ci sont en effet ouvertement pro-coperniciens, bafouant l'interdit de 1616, interdit qui ne sera levé qu'en 1812.
Les Dialogues se déroulent sur quatre journées entre un partisan du copernicisme, un homme éclairé mais sans a priori, et un aristotélicien. Ce dernier, affublé du nom de Simplicio, est un innocent, piètre défenseur de sa théorie.
Le Pape lui-même se rage vite à l'avis des adversaires de Galilée : il lui avait demandé une présentation objective des deux théories, pas un plaidoyer pour le monde copernicien.
Galilée est donc convoqué par le Saint Office, le 1er octobre 1632. De nouveau malade, il ne peut se rendre à Rome qu'en février 1633.
Les premiers interrogatoires se poursuivent jusqu'au 21 juin où la menace de torture est évoquée sur ordre du Pape.
Galilée cède.
Le 22 juin, au couvent dominicain de Santa Maria, la sentence est rendue : Galilée est condamné à la prison à vie (peine immédiatement commuée en résidence à vie par Urbain VIII) et son ouvrage est interdit.
Il prononce également la formule d'abjuration que le Saint Office avait préparé.
Notons en passant que Galilée n'a jamais prononcé son " et pourtant elle tourne ". Cela lui aurait valu le bûcher !
Le texte de la sentence est diffusé partout : à Rome le 2 juillet, le 12 août à Florence, en août toujours la nouvelle arrive en Allemagne, en septembre elle est Belgique.
Les décrets du Saint Office ne seront jamais publiés en France. Cela n'empêche pas Descartes de renoncer à faire paraître son Monde...
Galilée restera de Décembre 1633 à 1638 dans sa maison. Il reçoit quelques visites, ce qui lui permet de faire passer la frontière à quelques ouvrages. Ces livres paraissent à Strasbourg et à Paris en traduction latine.
En 1636, Louis Elzevier reçoit une copie des Discours sur deux sciences nouvelles de la part du maître florentin. L'ouvrage n'est pas complètement terminé encore.
C'est le dernier livre qu'écrira Galilée ; il y établit les fondements de la mécanique en tant que science et marque ainsi la fin de la physique aristotélicienne. Il tente aussi de poser les bases de la résistance des matériaux, avec moins de succès.
Il finira ce livre de justesse : le 4 juillet 1637, il perd l'usage de son œil droit.
Le 2 Janvier 1638, Galilée perd définitivement la vue. Heureusement Dino Peri a reçu l'autorisation de vivre chez Galilée et de l'assister et le père.
Ambrogetti prendra note de la sixième et dernière partie des Discorsi. Cette partie ne paraîtra qu'en 1718.
L'ouvrage en lui même paraîtra en juillet 1638 à Leyde (Pays Bas) et à Paris.
Il est lu par tous les grands esprits de l'époque. Descartes par exemple enverra ses observations à Mersenne, l'éditeur parisien.
Galilée, entre temps, a reçu l'autorisation de s'installer au bord de la mer, dans sa maison de San Giorgio. Il y restera jusqu'à sa mort, entouré de ses disciples (Viviani, Torricelli, Peri...), travaillant à l'astronomie et autres sciences. Fin 1641, Galilée envisage d'appliquer l'oscillation du pendule aux mécanismes d'horloge.
Quelques jours plus tard, le 8 janvier 1642, Galilée s'éteint à l'âge, canonique pour l'époque, de 78 ans.
Son corps est inhumé à Florence le 9 janvier. Un mausolée sera érigé en son honneur le 13 mars 1736 dans l'Eglise de Santa Croce de Florence.




'''A intégrer '''


Le grand duc de [[Toscane]] le nomma mathématicien de la cour de Florence, ce qui lui permit de consacrer tout son temps à la recherche. Galilée continua à faire de remarquables découvertes scientifiques en observant les phases de [[Vénus (planète)|Vénus]] qui, avec les satellites de Jupiter, le convainquirent que [[Nicolas Copernic|Copernic]] avait raison. L'Église s'opposa vigoureusement aux vues de Galilée, mais celui-ci plaida pour la liberté de la recherche dans sa Lettre à la grande duchesse Christine en [[1615]]. En dépit de ses arguments le Saint Office de Rome publia un édit contre Copernic en [[1616]].
Le grand duc de [[Toscane]] le nomma mathématicien de la cour de Florence, ce qui lui permit de consacrer tout son temps à la recherche. Galilée continua à faire de remarquables découvertes scientifiques en observant les phases de [[Vénus (planète)|Vénus]] qui, avec les satellites de Jupiter, le convainquirent que [[Nicolas Copernic|Copernic]] avait raison. L'Église s'opposa vigoureusement aux vues de Galilée, mais celui-ci plaida pour la liberté de la recherche dans sa Lettre à la grande duchesse Christine en [[1615]]. En dépit de ses arguments le Saint Office de Rome publia un édit contre Copernic en [[1616]].

Version du 18 octobre 2004 à 17:51

Galileo Galilei

Galilée ou Galileo Galilei (Pise 1564 - Florence 8 janvier 1642) est un astronome italien du XVIe siècle.

Biographie

Les premières années de sa vie.

La naissance.

Galilée nait à Pise le 15 février 1564 (de son vrai nom, Galileo Galilei). Il est l'aîné de 5 enfants. Sa famille est d'une noblesse désargentée qui gagne sa vie dans le commerce. Vicenzo Galilei, le père, est un musicologue averti et un musicien, qui publie le dialogue de la musique moderne en 1581. C'est un défenseur de la musique "classique". Son fils aîné jouera lui même du luth.

L'enfance.

Galilée montre très tôt une grande habileté manuelle et un grand sens de l'observation. Très jeune il réalise les maquettes de machines qu'il a aperçu. Son éducation a lieu chez ses parents jusqu'à l'âge de 10 ans. Ceux-ci ont déménagé à Florence, confient son éducation à un prêtre du voisinage. Plus tard, Galilée entre au couvent de Santa Maria de Vallombrosa et y reçoit une éducation religieuse. Poussé au noviciat par ses maîtres, il ne peut poursuivre sa carrière ecclésiastique très longtemps : son père, profitant d'une maladie des yeux de son fils, le ramène à Florence en 1579. Deux ans plus tard, Vicenzo Galilei l'inscrit à l'Université de Pise où il suit des cours de médecine (sur les traces de son grand-père), de physique aristotélicienne et de philosophie.

La découverte de sa vocation

En 1583, Galilée est initié aux mathématiques par Ostilio Ricci, un ami de la famille, élève de Tartaglia. Bien que Ricci soit un savant peu renommé, il avait l'avantage rare à l'époque de lier la théorie à la pratique et d'expérimenter. Ébloui par l'oeuvre d'Euclide, n'ayant aucun goût pour la médecine et encore moins pour les disputes scolastiques et la philosophie aristotélicienne, il réoriente ses études vers les mathématiques et la physique. Encore étudiant, il découvre la loi de l'isochronisme des pendules, première étape de ce qui fut la découverte d'une nouvelle science : la mécanique. Dans le courant de l'école Humaniste, il rédige aussi un pamphlet féroce sur le professorat de son temps. Toute sa vie, Galilée refusera d'être comparé aux professeurs de son époque. Deux ans plus tard, il est de retour à Florence. Il n'a pas obtenu son diplôme, mais il revient avec un important savoir et une grande curiosité scientifique.

La vie de Galilée avant la lunette.

De Florence à Pise (1585-1592)

Il commence par démontrer plusieurs théorèmes sur le centre de gravité de certains solides dans son Theoremata circe centrum gravitatis solidum et entreprend en 1586 de reconstituer la balance hydrostatique d'Archimède ou balancetta. En même temps, il poursuit ses études sur les oscillations du pendule et invente le pulsomètre, appareil permettant d'aider à la mesure du pouls en fournissant un étalon de temps, qui n'existait pas à l'époque. Il débute aussi ses études sur la chute des corps. Grand humaniste, comme nous l'avons vu plus haut, il fait à l'Academia Fiorentina 3 exposés sur l'Enfer de Dante en 1588. Parallélement à toutes ses activités, il recherche un emploi de professeur dans une université; Durant ce processus, il rencontre, entre autres grands personnages, le père Christopher Clavius, sommité des mathématiques au collège pontifical et scientifique renommé. Il rencontre aussi le mathématicien Guidobaldo del Monte. C'est ce dernier qui recommande Galilée au duc de Toscane, Ferdinand Ier, qui le nomme à la chaire de mathématique de l'Université de Pise pour 60 écus d'or par an (une misère). Sa première leçon eut lieu le 12 novembre 1589. En 1590 et 1591, il découvre la cycloïde et s'en sert pour dessiner les arches de ponts. Il expérimente également sur la chute des corps et rédige son premier ouvrage de mécanique, le Do Motu. Ce volume contient des idées nouvelles pour l'époque, mais il expose encore, bien évidemment les principes de l'école péripatéticienne et le système de Ptolémée. Galilée les enseignera d'ailleurs longtemps après avoir été convaincu de la justesse du système Copernicien, faute de preuves tangibles.

L'université de Padoue (1592-1610)

En 1592, Galilée part enseigner à l'Université de [Padoue]. Ce départ de Pise, après seulement 3 ans, s'explique par un différent l'opposant à un fils du grand-duc Ferdinand Ier de [Toscane]. Padoue était une ville faisant partie de la puissante République de [Venise], ce qui garantissait à Galilée une grande liberté intellectuelle, l'[inquisition|Inquisition] étant très peu puissante là-bas. Même si Giordano Bruno fût livré à l'Inquisition par les patriciens de la République, Galilée pouvait espérer effectuer ses recherches sans trop de soucis. Venise était aussi très réputée pour son arsenal, qui offre à Galilée de grandes possibilités techniques et pour son travail du verre, ce qui servira Galilée bien plus tard.

La vie à Padoue

Galilé restera 18 ans à l'Université de Padoue. Il enseigne la mécanique appliquée, les mathématiques, l'astronomie et l'architecture militaire. En plus de ses cours, Galilée doit subvenir au besoin de sa famille, surtout depuis la mort de son père en 1591. Pour cela, il donne de nombreux cours particuliers à des étudiants riches qu'il héberge chez lui. Mais c'est un mauvais gestionnaire, et seul l'aide financière de ses protecteurs et amis lui permettra d'équilibrer son budget. Galilée a donc très peu de temps à consacrer à ses travaux, ce qui explique pourquoi sa contribution scientifique et technique est restée assez limitée durant cette période. En 1593, il rédige son Trattato di Forticazioni et son Trattato di Meccaniche à l'attention de ses étudiants de cours particuliers. Ces travaux de Galilée permettant une meilleure efficacité de l'artillerie lourde (ils établissaient qu'un canon devait être pointé à 45° pour avoir sa portée maximale), ils ne furent jamais contestés. En 1597, il conçoit un compas règle à calcul appelé le compas géométrique et militaire. dont il rédigera le mode d'emploi neuf ans plus tard, en raison de son succés commercial. En 1600, sa fille Virginia naît, suivi par sa soeur Livia en 1601. Galilée a rencontré leur mère, Marina Gamba à Venise. C'est une jeune fille d'origine modeste. Galilée ne l'épousera jamais et se séparera d'elle en 1610, emmenant ses enfants avec lui. On pense que la haine de Mme Gamba mère envers Galilée y est pour quelque chose ; cela ne l'empèchera pas d'être père pour la troisième fois en 1606. Cette fois, c'est un garçon, baptisé Vicenzo comme son grand-père.

Revenons en 1604

C'est une année productive pour Galilée. Humaniste, il débute au mois d'août une traduction de la Guerre des Souris et des Grenouilles d'Homère. En juillet, il teste sa pompe à eau dans un jardin de Padoue. En Octobre, il découvre la loi du mouvement uniformément accéléré, qu'il associe malheureusement à une loi des vitesses éronnées. Au mois de décembre, il débute son observation d'une nova, connue depuis le 10 octobre au moins. Il consacrera 5 leçons sur le sujet le mois suivant, et en février 1605 il copubliera Dialogo de Cecco di Ronchitti in Perpuosito de la Stella Nova avec D.Girolamo Spinelli. Bien que l'apparition d'une nouvelle étoile, et sa disparition soudaine, entre en totale contradiction avec la théorie établie de l'inaltérabilité des cieux, Galilée n'en profite pas pour attaquer les péripatéticiens, alors qu'il est déjà fermement copernicien. Il attend encore la preuve irréfutable sur laquelle il pourra s'appuyer. Reprenant ses études sur le mouvement, Galilée montra que les projectiles suivaient des trajectoires paraboliques. Cette vision perdurera jusqu'à la gravitation universelle de Newton, qui établira qu'elles sont en fait elliptiques.

De 1606 à 1609

En 1606, Galilée construit son premier thermoscope, premier appareil de l'histoire à mesurer la température. Cette même année, Galilée et deux de ses amis tombent malades le même jour de la même maladie infectieuse. Seul Galilée survit. Mais il restera en assez mauvaise santé tout le reste de sa vie, perclus de rhumatismes. Dans les 2 années qui suivent, le savant étudie les armatures d'aimants. On peut encore voir ses travaux au musée d'histoire de Florence.

La lunette et ses conséquences

Invention de la lunette astronomique

En 1609, Galilée reçoit un courrier du français Jacques Ballouère, lui apprenant l'existence d'une lunette pour voir les objets éloignés, fabriquées en Hollande et qui avait permis de voir des étoiles invisibles à l'oeil nu. Sur cette seule description, Galilée, qui ne donne plus de cours à Cosme II de Médicis et qui a plus de temps, construit sa première lunette. Contrairement à la lunette Hollandaise, celle-ci ne déforme pas les objets et grossit trois fois plus (c'est à dire 9 fois). Cette invention marque un tournant dans la vie de Galilée. Le 21 août, sa lunette à peine terminée, il la présente à plusieurs patriciens de Venise. La démonstration a lieu au sommet du Campanile de la place St Marc. Les spectateurs sont enthousiasmés ! Sous leurs yeux, Murano, située à 2 km et demi semble être à 300 m seulement ! Galilée offre son instrument à la République de Venise, très intéressée par les applications militaires de l'objet. En récompense, Galilée est confirmé à vie à son poste de Padoue et ses gages sont doublés. Il est enfin libéré de ses difficultés financières.


L'observation de la Lune

C'est pendant l'automne que Galilée prend le temps de tourner sa lunette vers le ciel. Très vite, en observant les phases de la lune, il découvre que cet astre n'est pas parfait comme le voulait la théorie aristotélicienne. En effet, la zone transitoire entre l'ombre et la lumière n'est pas régulière du tout ! Il y a des montagnes sur la lune ! Galilée estime même leur hauteur à 7000 mètres, plus hautes que la plus haute montagne connue à l'époque !

Il se tourne ensuite vers les étoiles.

En quelques semaines, il découvre la nature de la Voie Lactée, dénombre les étoiles de la constellation d'Orion et que certaines étoiles visibles à l'oeil nu sont en fait des amas d'étoiles. Le 7 janvier 1610, Galilée fait une découverte capitale : il remarque 3 petites étoiles dans la périphérie de Jupiter. Après quelques jours d'observation, il découvre qu'elles tournent autour de la planéte ! Ce sont les satellites de Jupiter, que Galilée baptisera tout d'abord les astres célestes. Il publiera toutes ses découvertes dans le Sidereus Nuncius. Pour lui, Jupiter et ses satellites sont un modèle du système solaire. Grâce à eux il pense pouvoir démontrer que les orbes de cristal d'Aristote n'existent pas et que tous les corps célestes ne tournent pas autour de la Terre. C'est un rude coup porté aux aristotéliciens. Il corrige aussi certains coperniciens prétendant que tous les corps célestes tournent autour du Soleil. Afin de se protéger des attaques et désireux de retourner à Florence, Galilée rebaptise les satellites de Jupiter. Ils seront pour quelques temps, les astres Médicéens, en l'honneur de Cosme II de Médicis, son ancien élève et Grand-Duc de Toscane (dont Florence était la capitale). Le 10 avril, il fait observer ces astres à la cour de Toscane (où il fait un triomphe) et, le même mois, donne trois cours sur le sujet à Padoue. Toujours en avril, Kepler offre son soutient à Galilée. Il ne confirmera vraiment cette découverte (mais avec enthousiasme) qu'en septembre grâce à une lunette offerte par son rival italien.

Florence et les premiers assauts

Le 10 juillet, Galilée quitte Venise pour Florence. Malgré l'avis de ses amis Sarpi et Sagredo, qui craignent que sa liberté soit bridée, il a en effet accepté le poste de Premier Mathématicien de l'Université de Pise et celui de Premier Mathématicien et Premier Philosophe du Grand Duc de Toscane. Le 25 Juillet, Galilée tourne son télescope vers Saturne et découvre sa structure étrange. Ce n'est que 50 ans plus tard, que Huygens découvrit la nature de l'anneau de Saturne. Le mois suivant, Galilée trouve une astuce pour observer les taches solaires qui sont connus depuis des siècles. Il en donne une explication satisfaisante. En décembre 1610, poursuivant ses observations il découvre les phases de [Vénus]. Pour lui c'est une nouvelle preuve de la vérité de système copernicien, car s'il est facile d'interpréter ce phénomène grâce à l'hypothèse héliocentrique, il est beaucoup plus difficile de le faire à l'aide de l'hypothèse géocentrique. Invité le 29 mars par le Cardinal Maffeo Barberini à présenter ses découvertes au Collège Pontifical de Rome et à la jeune Académie des Lynx. Galilée restera dans la capitale pontificale un mois complet où tous les honneurs lui sont faits. L'Académie des Lynx notamment, réserve un accueil enthousiaste à Galilée et l'admet en tant que membre à part entière. Dorénavant, toutes les publications du savant florentin porteront le lynx de l'académie en première page. Le 24 avril le Collège Romain, composé de jésuites et dont Christophe Clavius est le membre le plus emminent, confirme au cardinal Bellarmin que les observations de Galilée sont exactes. Cependant les savants se gardent bien de confirmer ou d'infirmer les conclusions que le florentin en a tiré. Galilée retourne à Florence le 4 juin, non sans avoir découvert les périodes de conversion des satellites de Jupiter fin avril.


L'opposition s'organise.

Galilée semble voler de succés en succés et convaincre tout le monde. Pourtant, les péripatéticiens sont devenus ses ennemis acharnés et les attaques contre son oeuvre ont commencées dés la parution du Sidereus Nuncius. Ils ne peuvent pas se permettre de perdre la face et ne veulent pas voir leur science remise en question. De plus les méthodes de Galilée, basées plus sur les observations et l'expérience que sur le raisonnement pur, sont en opposition complète avec les leurs. A tel point que Galilée refuse d'être comparé à eux. Les premières attaques ne furent que des escarmouches. Mais Sagredo écrit tout de même à Galilée, fraichement arrivé à Florence : La puissance et la générosité de votre prince (le duc de Toscane) permettent d'espérer qu'il saura reconnaître votre dévouement et votre mérite ; mais dans les mers agités des cours, qui peut éviter d'être, je ne dirai pas coulé, mais au moins durement secoué par les rafales furieuses de la jalousie ? La première attaque vient d'un certain Horky, disciple du professeur Magini, ennemi de Galilée. Cet obscur assistant publie en juin 1610, sans consulter son maître, une brochure injurieuse contre le Sidereus Nuncius. Hormis les injures, son argument principal est le suivant : les astrologues ont fait leurs horoscopes en tenant compte de tout ce qui bougeait dans les cieux. Donc les astres Médicéens ne servent à rien et, Dieu ne créant pas de choses inutiles, ces astres ne peuvent pas exister. Cet argument est un exemple intéressant (bien qu'un peu léger) de logique aristotélicienne. Ridiculisé par les pro-galilées, qui répondent que ces astres servent à une chose, faire enrager Horky, ce dernier est chassé par son maître : Magini ne tolère pas un échec aussi cuisant. Au mois d'août un certain Sizzi tente le même genre d'attaque avec le même genre d'arguments. Une fois les observations de Galilée confirmées par le collège Romain, les attaques changent de nature. Ludovico Delle Combe attaque sur le plan religieux en demandant si Galilée compte interpréter la Bible pour la faire s'accorder à ses théories. Plus inquiétant, le Cardinal Bellarmin, celui qui fit brûler [Giordano Bruno], ordonne en juin 1611, qu'une enquête discrète soit menée sur Galilée par l'Inquisition.


Les attaques se font plus violentes.

Galilée, de retour à Florence, est inattaquable sur le plan astronomique. Ses adversaires vont donc l'attaquer sur la théorie des corps flottants. L'attaque aura lieu durant un repas à la table de Cosme II au mois de septembre 1611. Galilée est opposé aux professeurs de Pise et notamment à Delle Combe lui même, durant la bataille des corps flottants. En dehors de ses démélés plus ou moins violents, Galilée continue ses recherches : Son système de détermination des longitudes est proposé à l'Espagne par l'ambassadeur de Toscane. Il entreprned une discussion avec Apelles (pseudonyme de Scheiner), un astronome allemand au sujet des tâches solaires. Apelles essaye de défendre l'incorruptibilité du Soleil en argumentant que les tâches sont en fait des amas d'étoiles entre le Soleil et la Terre. Galilée, lui, démontre que les taches sont soit à la surface même du Soleil, soit si proche qu'on ne peut mesurer leur attitude. L'académie des Lincei publiera cette correspondance le 22 mars 1613 dans un ouvrage intitulé : Istoria e Dimostrazioni Intorno Alle Marchie Solari e Loro Accidenti. Scheiner finira par adhérer à la thèse Galiléenne. Le 2 novembre 1612, les attaques reprennent. Le Père dominicain Niccolo Lorini, professeur d'histoire ecclésiastique à Florence, prononce un sermon résolument contre la théorie de la rotation de la Terre. Ce sermon n'a pas de conséquences particulières. Mais il marque les débuts des attaques des " Chiens de garde de la foi ". Ceux-ci utilisent le passage ou Josue arrête la course du Soleil, comme arme idéologique contre Galilée. En décembre 1613 le professeur Castelli, ancien élève de Galilée et un de ses collègues à Pise, est sommé par la duchesse Catherine de Lorraine de prouver l'orthodoxie de la doctrine copernicienne. Galilée viendra en aide à son disciple en lui écrivant une lettre le 21 décembre 1613 (traduite dans Galilée, dialogues et lettres choisie 1966 Hermann) sur le rapport entre la science et la religion. La grande duchesse est rassurée, mais la controverse ne faiblit pas. Galilée cependant, continu ses travaux. Du 12 au 15 novembre, il reçoit Jean Tarde, à qui il présente son microscope et ses travaux d'astronomie. Le 20 décembre, le père Caccini attaque très violemment Galilée à l'église Santa Maria Novella. Le 6 janvier un copernicien, le Père carmélite Paolo Forscarini, publie une lettre traitant positivement de l'opinion des pythagoriciens et de Copernic sur la modilité de la Terre. Il envisage le système copernicien en tant que réalité physique. La controverse prend une telle ampleur que le cardinal Bellarmin est obligé d'intervenir le 12 avril. Il écrit une lettre à Foscarini où il condamne sans équivoque la thèse héliocentrique. En réaction, afin que l'Eglise ne tienne pas un discours trop catégorique, Galilée écrit un lettre à Catherine de Lorraine où il développe admirablement ses arguments en faveur de l'orthodoxie du système copernicien. Cette lettre fut, elle aussi largement diffusé. Malgré cette lettre, Galilée est obligé d'aller à Rome sa défendre contre les calomnies de ses ennemis et essayer d'éviter que le Saint Office ne prononce une interdiction de la doctrine copernicienne. Mais il lui manque la preuve irréfutable de la rotation de la Terre pour appuyer ses plaidoiries et son intervention arrive trop tard : Lorini par lettre de dénonciation odieuse, avait déjà prévenu Rome de l'arrivée de Galilée et le Saint Office avait déjà commencé l'instruction de l'affaire. Le 8 février 1616, Galilée envoie sa théorie des marées (Discorso del Flusso e Reflusso) au cardinal Orsini. Cette théorie (fausse) est sensée démontrer le mouvement de la Terre, qui produirait les marées ( ce qui va à l'encontre du principe de l'inertie de Galilée lui-même). Le savant florentin remue ciel et terre pendant 2 mois empêcher l'inévitable. Sans résultats. Il est convoqué le 16 février par le Saint Office pour l'examen des propositions de censure ! C'est une catastrophe pour lui. Les 25 et 26 la censure est ratifiée par l'Inquisition et par le Pape. Il n'y a plus rien à faire. Ce qui est encore plus rageant pour Galilée, c'est que la théorie copernicienne est condamnée par des gens n'ayant jamais lu plus loin que la préface du livre de Copernique, préface écrite par son éditeur et allant à l'encontre de l'ouvrage. Bien qu'il ne soit pas inquiété personnellement grâce à ses appuis, Galilée est contraint d'abandonner sa thèse et de cesser de l'enseigner. Cet arrêté est bien évidemment valable dans tous les pays catholiques et pour tous les chrétiens y démeurant. C'est en partie l'intransigeance de Galilée, qui refuse coûte que coûte l'équivalence des hypothèses copernicienne et ptoléméenne, qui précipita ainsi les événements. Il aurait été peut-être meilleur d'essayer de convaincre l'Eglise et le monde scientifique plus en douveur. Mais il est facile de critiquer a posteriori. Cette affaire a beaucoup éprouvé Galilée. Ses maladies reviennent le tourmenter pendant les deux années suivantes et son activité scientifique réduit beaucoup. Il reprend seulement son étude de la détermination des longitudes en mer. Pendant ce lapse de temps, ses deux filles entre dans les ordres. En 1618, trois comètes apparaissent dans le ciel, relançant la polémique de la non incorruptibilité des cieux. En 1619, le père jésuite Horatio Grassi, dans son livre De Tribus Cometis Anni 1618 Disputatio Astronomica, attaque Galilée indirectement et défend le point de vue de Tycho Brahe sur les trajectoires de comètes, et prétend de plus que les comètes ont des trajectoires régulières comme celles des planètes. Galilée riposte d'abord par l'intermédiaire de son élève Mario Guidicci qui publia en juin 1619 Discorso delle comete. En octobre Grassi réattaque Galilée plus violemment dans un pamphlet. Galilée encouragé par son ami le cardinal Barberini, répondra dans son célèbre ouvrage Il Saggiatore (ou l'Essayeur. Entre temps, Galilée a repris son étude des satellites de Jupiter. Malheureusement des difficultés techniques l'obligent à abandonnée le calcul de leurs éphémérides. D'un point de vue plus mondain, Galilée se voit couvert d'honneur en 1620 et 1622. Le 28 août 1620, le cardinal Maffeo Barberini adresse à son ami le poème Adulatio Perniciosa qu'il a composé à son honneur. Le 20 janvier 1621, Galilée devient consul de l'Accedemia Fiorentina. Malheureusement, le 28 février le protecteur de Galilée, Cosme II, meurt prématurément. En 1622, à Francfort cette fois-ci, paraît un Apologie de Galilée rédigée par Théophile Campanella en 1616. Le 3 février 1623 Galilée reçoit l'autorisation de publier son Saggiatore qu'il dédiera au nouveau Pape Urbain VIII ; son vielle ami, élu le 6 août. L'ouvrage paraît le 20 octobre. C'est un des meilleurs ouvrages de Galilée, du point de vue littéraire. Les années qui suivent sont assez calmes pour Galilée, bien que les aristotéliciens continus leurs attaques. Il en profite pour perfectionner son microscope composé (septembre 1624), passe un mois à Rome, où il est reçu plusieurs fois par Urbain VIII. Ce dernier lui soumet l'idée de son prochain livre Dialogue sur les deux systèmes du monde En 1626, Galilée poursuit ses recherches sur l'armature de l'aimant. Il reçoit aussi la visite d'Elie Dodati, qui apportera les copies de ses manuscrits à Paris. En 1628 Galilée tombe gravement malade et manque de mourir en mars. Sa forte constitution le sauve. L'année suivante, ses adversaires tentent de un coup bas en essayant de la priver de l'allocation qu'il reçoit de l'Université de Pise, mais heureusement, cette basse manoeuvre échoue. Jusqu'en 1631 Galilée passe la plupart de son temps à l'écriture des Dialogues et à tenter de les faire admettre par la censure. Il faut croire que les censeurs n'ont pas lu plus loin que la préface de l'ouvrage... L'ouvrage est achevé d'imprimé en février 1632. Les yeux de Galilée commencent à le trahir en mars et avril, ce qui ne ralentit pas a priori la distribution de l'ouvrage. Le livre est à la fois une révolution et un vrai scandale. En août, la censure interdit de poursuivre la vente et la diffusion des Dialogues. Ceux-ci sont en effet ouvertement pro-coperniciens, bafouant l'interdit de 1616, interdit qui ne sera levé qu'en 1812. Les Dialogues se déroulent sur quatre journées entre un partisan du copernicisme, un homme éclairé mais sans a priori, et un aristotélicien. Ce dernier, affublé du nom de Simplicio, est un innocent, piètre défenseur de sa théorie. Le Pape lui-même se rage vite à l'avis des adversaires de Galilée : il lui avait demandé une présentation objective des deux théories, pas un plaidoyer pour le monde copernicien. Galilée est donc convoqué par le Saint Office, le 1er octobre 1632. De nouveau malade, il ne peut se rendre à Rome qu'en février 1633. Les premiers interrogatoires se poursuivent jusqu'au 21 juin où la menace de torture est évoquée sur ordre du Pape. Galilée cède. Le 22 juin, au couvent dominicain de Santa Maria, la sentence est rendue : Galilée est condamné à la prison à vie (peine immédiatement commuée en résidence à vie par Urbain VIII) et son ouvrage est interdit. Il prononce également la formule d'abjuration que le Saint Office avait préparé. Notons en passant que Galilée n'a jamais prononcé son " et pourtant elle tourne ". Cela lui aurait valu le bûcher ! Le texte de la sentence est diffusé partout : à Rome le 2 juillet, le 12 août à Florence, en août toujours la nouvelle arrive en Allemagne, en septembre elle est Belgique. Les décrets du Saint Office ne seront jamais publiés en France. Cela n'empêche pas Descartes de renoncer à faire paraître son Monde... Galilée restera de Décembre 1633 à 1638 dans sa maison. Il reçoit quelques visites, ce qui lui permet de faire passer la frontière à quelques ouvrages. Ces livres paraissent à Strasbourg et à Paris en traduction latine. En 1636, Louis Elzevier reçoit une copie des Discours sur deux sciences nouvelles de la part du maître florentin. L'ouvrage n'est pas complètement terminé encore. C'est le dernier livre qu'écrira Galilée ; il y établit les fondements de la mécanique en tant que science et marque ainsi la fin de la physique aristotélicienne. Il tente aussi de poser les bases de la résistance des matériaux, avec moins de succès. Il finira ce livre de justesse : le 4 juillet 1637, il perd l'usage de son œil droit. Le 2 Janvier 1638, Galilée perd définitivement la vue. Heureusement Dino Peri a reçu l'autorisation de vivre chez Galilée et de l'assister et le père. Ambrogetti prendra note de la sixième et dernière partie des Discorsi. Cette partie ne paraîtra qu'en 1718. L'ouvrage en lui même paraîtra en juillet 1638 à Leyde (Pays Bas) et à Paris. Il est lu par tous les grands esprits de l'époque. Descartes par exemple enverra ses observations à Mersenne, l'éditeur parisien. Galilée, entre temps, a reçu l'autorisation de s'installer au bord de la mer, dans sa maison de San Giorgio. Il y restera jusqu'à sa mort, entouré de ses disciples (Viviani, Torricelli, Peri...), travaillant à l'astronomie et autres sciences. Fin 1641, Galilée envisage d'appliquer l'oscillation du pendule aux mécanismes d'horloge. Quelques jours plus tard, le 8 janvier 1642, Galilée s'éteint à l'âge, canonique pour l'époque, de 78 ans. Son corps est inhumé à Florence le 9 janvier. Un mausolée sera érigé en son honneur le 13 mars 1736 dans l'Eglise de Santa Croce de Florence.



A intégrer

Le grand duc de Toscane le nomma mathématicien de la cour de Florence, ce qui lui permit de consacrer tout son temps à la recherche. Galilée continua à faire de remarquables découvertes scientifiques en observant les phases de Vénus qui, avec les satellites de Jupiter, le convainquirent que Copernic avait raison. L'Église s'opposa vigoureusement aux vues de Galilée, mais celui-ci plaida pour la liberté de la recherche dans sa Lettre à la grande duchesse Christine en 1615. En dépit de ses arguments le Saint Office de Rome publia un édit contre Copernic en 1616.

En 1623, le pape Urbain VIII, qui était un de ses amis de jeunesse, autorisa Galilée à écrire un livre comparant les systèmes de Ptolémée et de Copernic. Cependant les Dialogues de 1632 conduisirent Galilée à être jugé à Rome par l'Inquisition sur le fait qu'en 1616 il lui avait été interdit de défendre ou d'enseigner les théories de Copernic (ce jugement de l'Inquisition ne fut annulé qu'en 1992!).

Il a été établi par la suite que ce jugement était en fait politique : c'est plus pour avoir discrédité de façon très sarcastique Aristote et les professeurs d'université qui se réclamaient de lui - et donc par là même les fondements de la vision de l'Église depuis Thomas d'Aquin - que Galilée s'était créé des inimitiés, et que cette condamnation destinée à le discréditer eut lieu. D'ailleurs une précédente controverse sur les glaces flottantes avec le même Urbain VIII n'avait pas eu de conséquence particulière. Bref, Galilée fut condamné en réalité pour des raisons de forme bien plus que de fond, et cette question de rotation de la Terre a essentiellement servi de prétexte; le franciscain Roger Bacon avait lui-même mis en cause plusieurs enseignements d'Aristote dès le XIIIe siècle.

En juin 1633, Galilée fut condamné à la prison à vie pour grave suspicion d'hérésie. Ses Dialogues furent censurés et on interdit aux éditeurs de publier les travaux passés ou futurs de Galilée. Hors d'Italie les Dialogues furent traduits en latin et influencèrent les savants dans toute l'Europe. L'interdiction papale n'avait bien entendu pas d'effet dans les pays protestants.

La condamnation de Galilée fut commuée rapidement en mise en résidence surveillée, d'abord sous la garde de l'archevêque de Sienne et ensuite dans sa propre maison d'Arcetri près de Florence. Là, Galilée acheva ses recherches sur le mouvement et la résistance des matériaux. Il publia à Leiden Discours et démonstrations mathématiques concernant deux nouvelles sciences en 1638. Ce travail marqua le début de l'étude de la dynamique.

L'astéroïde 697 Galilea a été nommé en son honneur, à l'occasion du 300e anniversaire de sa découverte des lunes galiléennes.

Galiée sera réhabilité par l'Église catholique en 1992 par le pape Jean-Paul II.

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