Asii
Les Asii, ou Asioi, était l'une des tribus indo-européennes responsables, selon des sources grecques et romaines, de la chute de la Bactriane aux environs de l'an 140 av. J.-C.. Ces tribus sont généralement identifiées comme membres des Scythes, des Sakas ou des Tokhariens.
Histoire
[modifier | modifier le code]Les sources liées aux Asii sont limitées. Les trois principales encore accessibles de nos jours sont celles de Strabon, de Trogue Pompée et de Marcus Junianus Justinus (Justin). Ces dernières sont mentionnées dans divers manuscrits anciens dont la traduction et l'interprétation varient passablement.
Trogue Pompée
[modifier | modifier le code]Dans l'Historiae Philppicae de Trogue Pompée, dont seuls les « prologues » ont été récupérés, ce dernier mentionne l'existence de trois tribus impliquées dans la conquête de la Bactriane : les Asiani, les Sacaraucae (Sakas) et les Tokhariens, menant à la disparition des Sacaraucae. Il souligne qu'à un certain moment, les Asiani sont devenus les dirigeants des Tokhariens, bien que les écrits sont parfois traduits en « les rois asiatiques des Tockhariens »[trad 1]
Justin a écrit un épitomé de l'histoire de Trogue Pompée. « L'histoire des Bactrians parle d'abord du royaume du roi Diodotos. Par la suite, la Bactrie et le pays des Sogdiens sont dirigés par des membres des tribus scythes — les Saraucae et les Asiani —[trad 2],[trad 3],[1],[2] ».
Strabon
[modifier | modifier le code]Dans la Géographie, complétée en 23 ap. J.-C., Strabon mentionne quatre tribus : Les Asioi (l'équivalent latin généralement accepté de « Asii »), les Pasianoi, les Tokhariens et les Sakaraukai. « Mais les nomades les plus connus sont ceux qui ont pris Bactrane aux Grecs ; les Asioi et les Pasianoi, ainsi que les Tokhariens et les Sakaraukai, qui, à l'origine, sont arrivés de l'autre côté du Syr-Daria[trad 4],[trad 5],[note 1],[3]. »
En 1725, J. F. Vaillant suggère que la phrase ΑΣΙΟI KAI ΠΑΣΙΑΝΟI ([les] Asioi et Pasianoi) soit plutôt traduite par ACΙΟΙ H ACΙΑΝΟ ([les] Asioi ou Asianoi). Il souligne que dans ses Prologues (XLI), Trogue parle du peuple « Scythien » des Asiani, qui peuvent être associés aux Asioi de Strabon. « L'histoire de ce manuscrit a été comprise seulement depuis les études consacrée à W. Aly, copiées à Byzance à la fin du Ve siècle...
Tous les manuscrits subséquents avec Π ainsi que toutes les citations directes des temps médiévaux découlent d'un seul exemplaire de Géographie portant le titre de Γεωγραφικά[trad 6],[4]. »
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- D'après un palimpseste du Vatican datant du cinquième siècle, le plus vieux texte connu du passage clé de Strabon.
- (en) « Asian kings of the Tochari. »
- (en) « The report on the history of the Baktrians first speaks of king Diodotos by whom this realm was founded. Next, under which Scythian tribes' rulers – namely the Saraucae and the Asiani – Baktra and the country of the Sogdians was occupied. Next, under which [Greek] ruler Scythian tribes, namely the Saraucae and Asiani, occupied Bactria and the land of the Sogdians." (version anglaise tirée de la traduction allemande de Seel). »
- (la) « In Bactrianis autem rebus ut a Diodoto rege constitutum imperium est: deinde quo regnante Scythicae gentes, Saraucae et Asiani, Bactra occupavere et Sogdianos. »
- (en) « But the best known of the nomads are those who took away Baktrianē from the Greeks; the Asioi and the Pasianoi, and the Tacharoi and the Sakaraukai, who originally came from the other side of the Iaxartou that adjoins that of the Sakai and the Sogdoanou and was occupied by the Saki. »
- (el) « ΜΑΛΕС ΜΑΛΙСΤΑ ΔΕΓΝωРІΜОΙΓΕΓО ΝΑСΙΝΤωΝΝОΜΑ ΔωΝОІΤОΥСΕΛΛΗ ΝΑСΑΦΕΛОΜΕΝОΙ TΗΝΒΑΚΤΡΙΑΝΗ AСІОІΚΑΙΠΑСІΑΝОІ ΚΑІΤΑΧΑΡОІΚΑІСΑ ΚΑΡΑΥΚΑІОΡΜΗΘΕ ΤΕСΑΠОΤΗСΠΕΡΑІ ΑСΤОΥΤΙAΞΑΡΤОΥ ΤΗСΚΑΤΑСΑΚΑСΚΑΙ CОΓΔОΑΝОΥСΗΝ KΑΤΕΙΧОΝСΑΚΙ »
- (en) « The history of this manuscript has only been understood since the studies consecrated to W. Aly. Copied in Byzantium about the end of the 5th century...
All the later manuscripts with Π and all the direct quotations of medieval times derive from a single prototype of the "Geography" carrying the title of Γεωγραφικά. »
Références
[modifier | modifier le code]- M. Iuniani Iustini epitoma Historiarum Philippicarum Pompei Trogi, Accedunt prologi in Pompeium Trogum, p. 323. Ed. Otto Seel. (Stuttgart 1972). (le texte en latin est tiré d'une édition de Franz Ruel).
- (de) Trogus Pompeius (trad. Otto Seel), Weltgeschichte von den Anfängen bis Augustus. Im Auszug des Justin, Zürich/München, Artemis Verlag, p. 438
- (el) Strabon, Géographie, p. 11.8.2
- Germaine Aujac et François Lassere, Strabon. Géographie, vol. 1, Paris, Les Belles Lettres (Association Guillaume Budé), , p. LIII et LVII