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Fogo (Cap-Vert)

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Fogo
Fógu, Fogu (kea)
Carte de Fogo.
Carte de Fogo.
Géographie
Pays Drapeau du Cap-Vert Cap-Vert
Archipel Cap-Vert
Localisation Océan Atlantique
Coordonnées 14° 55′ 59″ N, 24° 22′ 59″ O
Superficie 476 km2
Point culminant Pico do Fogo (2 829 m)
Géologie Île volcanique
Administration
Démographie
Population 37 051 hab. (2010)
Densité 77,84 hab./km2
Gentilé Foguense
Plus grande ville São Filipe
Autres informations
Fuseau horaire UTC-1
Géolocalisation sur la carte : Cap-Vert
(Voir situation sur carte : Cap-Vert)
Fogo
Fogo
Îles au Cap-Vert
Carte
Carte interactive de Fogo
Image satellite.

Fogo (en créole capverdien: Fógu ou Fogu[1]) est une île située dans le sud de l'archipel du Cap-Vert. Elle appartient au groupe d’îles de Sotavento et se situe à l'ouest de l'île de Santiago. Depuis 2020, l'île abrite une réserve de biosphère reconnue par l'UNESCO[2].

Géographie

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Fogo, avec l'île de Brava et le mont sous-marin de Cadamosto (en), se trouve sur la plaque commune du Cap-Vert, séparé de l'île la plus proche de Santiago par des eaux profondes. Le fond de l'Atlantique se situe à environ 5 300 m sous le niveau de la mer.

La quasi-totalité de l'île est un volcan actif dont la dernière éruption remonte à 2014. Elle présente une caldeira de 9 km de large, avec des parois de 1 kilomètre de haut. Cette caldeira présente une brèche sur son bord est et un grand pic s'élève au centre. Le cône central est le point culminant de l'île et son sommet est environ 100 m plus haut que la paroi de la caldeira. La lave du volcan a atteint la côte orientale de l’île à certaines époques historiques.

Une petite ville, appelée Chã das Caldeiras, est située au pied du volcan. Ses habitants sont évacués périodiquement en cas d'éruptions.

Le volcan qui domine l'île volcanique, le Pico do Fogo, est un volcan actif. Sa dernière éruption remonte à 2015. Son altitude de 2 829 m en fait le plus haut sommet de l'archipel du Cap-Vert. Sur ses pentes est produit le vin de Fogo, unique vin produit sur l'archipel du Cap Vert de nos jours.

Fogo fut découverte le 1er mai 1460 par le capitaine génois Antonio de Noli. L'histoire de Fogo est associée au rythme capricieux du volcan qui change le paysage au gré de ses éruptions. Les Portugais s'installèrent en 1500 sur l'île, qui comptait une importante population d'esclaves. L'île commence à se peupler au XVe siècle en exploitant le coton pour fabriquer des pagnes qui servaient de monnaie d'échange contre des esclaves[3].

La grande éruption de 1680 poussa une grande partie de la population à émigrer vers l'Isla Brava voisine. En 1785, l'éruption a déposé de la lave dans la partie nord-est de l'île, la faisant croître, là où se trouve aujourd'hui la ville de Mosteiros. Par la suite, se sont produites les éruptions de 1799, 1847, 1852 et 1857. Près d’un siècle plus tard, l’éruption de 1951 a eu lieu et la dernière éruption du XXe siècle a eu lieu en 1995. Le 23 novembre 2014, une nouvelle éruption a eu lieu[4]

L'émigration a commencé en 1850, notamment vers l'Amérique du Nord. La révolution civile de 1910 au Portugal a ramené l'aristocratie et les propriétaires fonciers au Portugal. Il existe un petit musée à Fogo qui illustre cette trajectoire historique.

Administration

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Subdivisions administratives

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L'île est découpée en trois municipalités (concelhos). La plus étendue est la municipalité de São Filipe. Les deux autres sont celles de Mosteiros et de Santa Catarina do Fogo. Les municipalités sont divisées en Freguesias.

Île Municipalités Freguesias
Fogo São Filipe São Lourenço
Nossa Senhora da Conceição
Santa Catarina do Fogo Santa Catarina do Fogo
Mosteiros Nossa Senhora da Ajuda

Autres localités

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La population est d'environ 37 000 habitants, et la principale activité de l'île est la culture des fruits, du café, des légumes et la viticulture[2]. Depuis 1580, l'évolution démographique de Fogo a été :

1580 1650 1720 1800 1890 1930 1940
1 2002 5005 0008 00020 22521 56322 914
1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
17 52025 45729 69231 11533 90237 42137 051
Sources [5],[6],[7]:

Agriculture

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Seules les hauteurs et les pentes du côté nord-est sont vertes toute l'année, tandis que par ailleurs, les régions sèches désertiques et steppiques prédominent. En tant qu'île montagneuse la plus méridionale, Fogo reçoit le plus de précipitations des îles du Cap-Vert, ce qui rend possible une culture sèche irrégulière. Cependant, il n’existe pas de rivières qui transportent de l’eau toute l’année. Dans certaines fermes - par exemple dans le sud de l'île à Salto - les légumes (notamment le chou et les poivrons) sont cultivés à l'aide d'une irrigation artificielle. Les papayes et les tamarins poussent également bien ici. Les pentes des montagnes au nord-est de l’île sont utilisées pour la culture du café. La lave est utilisée par les habitants comme matériau de construction.

On trouve plusieurs plantes endémiques sur Fogo[8]:

L'île possède des espèces indigènes, en particulier des oiseaux et des reptiles, comme par exemple Hemidactylus lopezjuradoi et Chioninia vaillantii xanthotis ainsi que certaines tortues marines[2].

Zone protégée

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La Zone protégée est le parc naturel de Fogo, d’une superficie de 8 469 hectares, il abrite la zone du volcan, la caldeira et la zone voisine[10].

Transport aérien

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L'île est reliée au reste du pays par l'aérodrome de São Filipe ; en raison de la courte longueur de sa piste, elle ne peut accueillir que de petits avions de type ATR de transport de passagers.

Transport maritime

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À 4 km au nord de la ville de São Filipe se trouve le Port de Vale de Cavaleiros, qui a été reconstruit en 2000 et a un tirant d'eau de 5 mètres[11]. Les liaisons sont irrégulières, hormis la desserte Praia-Fogo-Brava, qui est assurée tous les jours de l'année.

Transport routier

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Les routes nationales de Fogo sont:

Route Parcours
EN1-FG01 São Filipe - Galinheiro - Mosteiros - Cova Figueira - Patim - São Filipe
EN1-FG02 São Filipe - Vale de Cavaleiros
EN2-FG01 São Filipe - Aérodrome de São Filipe
EN3-FG01 EN1-FG01 - Figueira Pavão - Achada Furna - Monte Grande - Lomba
EN3-FG02 São Filipe - Tongom - Lomba
EN3-FG03 Patim - Monte Grande
EN3-FG04 Salto - Monte Largo
EN3-FG05 Achada Furna - Chã das Caldeiras
EN3-FG06 Tongom - Lagariça
EN3-FG07 Cova Figueira - Estância Roque
EN3-FG08 Corvo - Relva
EN3-FG09 Mosteiros - Pai António

Personnalités

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  • L'ancien Premier ministre et président du Cap Vert, Pedro Pires, est né sur l'île de Fogo.
  • Également natif de l'île, l'écrivain Henrique Teixeira de Sousa lui a consacré une fresque familiale, Un domaine au Cap-Vert (Ilhéu de contenda)[12].
  • Né à Grenoble, le comte Armand Fourcheut de Montrond (8 janvier 1844-13 juin 1900)[13], ingénieur, aventurier, s'est installé à Fogo et a contribué au développement de l'île. Il a eu une importante descendance subsistante de l'ordre d'une douzaine d'enfants avec 7 femmes différentes et son nom est porté au Cap-Vert[14].

Notes et références

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  1. Paulo Correia, « Notas sobre línguas, topónimos e ortografiade Cabo Verde », a folha, no 56,‎ , p. 24-27 (lire en ligne, consulté le ).
  2. a b et c UNESCO, « 25 sites rejoignent le Réseau mondial des réserves de biosphère de l’UNESCO », sur UNESCO, (consulté le )
  3. Petit futé Cap-Vert, 2015, p. 239
  4. (pt) « Vulcao do Fogo entra em erupcão », A Semana,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. (pt) « Resultados do IPC do mês de Outubro 2008 », Instituto Nacional de Estatísticas,
  6. (en) « Statoids », sur statoids.com (consulté le )
  7. Sources : Richard A. Lobban Jr et Paul Khalil Saucier, Historical dictionary of the Republic of Cape Verde, Scarecrow Press, Lanham, Maryland ; Toronto ; Plymouth, 2007, p. 107 (ISBN 978-0-8108-4906-8) d'après T. B. Duncan, Atlantic Islands: Madeira, the Azores, and the Cape Verdes in Seventeenth-Century Commerce and Navigation, University of Chicago Press, 1972, et les recensements au Cap-Vert à partir de 1980
  8. Reitmeier, Pitt, Cabo Verde, p. 385, Bielefeld, 2009
  9. une plante médicinale endémique
  10. (en) « Áreas protegidas de Cabo Verde », sur globalnationalparks.com (consulté le )
  11. (pt) « Información del puerto », Enapor,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Premier tome de sa trilogie, publié à Lisbonne en 1978, adapté au cinéma en 1996 et traduit en français en 2002 [1]
  13. Pierfit, « Armand de Fourcheut de Montrond », sur GW.geneanet (consulté le )
  14. Nathan Joubioux, « Armand Montrond, la French Touch du Cap-Vert », Euronews,‎ (lire en ligne)

Article connexe

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Bibliographie

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  • (en) Richard A. Lobban Jr et Paul Khalil Saucier, « Fogo », Historical dictionary of the Republic of Cape Verde, Scarecrow Press, Lanham, Maryland ; Toronto ; Plymouth, 2007, p. 107-108 (ISBN 978-0-8108-4906-8)
  • (fr) Michel Lesourd (dir.), « Fogo », in Le Cap-Vert, les Éd. du Jaguar, Paris, 2006, p. 126-145 (ISBN 978-2-86950-408-0)
  • (fr) Sabrina Requedaz et Laurent Delucchi, « Fogo, volcan devenu île », in Cap-Vert, Éditions Olizane, Genève, 2011 (6e éd.), p. 141-157 (ISBN 978-2-88086-394-4)
  • (pt) Daniel A. Pereira, Cabo Verde : apontamentos históricos sobre a ilha do Fogo, Alfa-Comunicações, Praia, 2005, 173 p.
  • (pt) Orlando Ribeiro, A ilha do Fogo e as suas erupções, Comissão nacional para as comemorações dos descobrimentos portugueses, Lisbonne, 1997, 295 p. + pl. (ISBN 972-832545-2)

Liens externes

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