Godefried
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Pépin (d) Arnulf Hugues de Rouen |
Godefried ou Godefroy est un arnulfien cité en 715 et en 723. Il est fils de Drogon, duc de Champagne et d'Adaltrude. Drogon est lui-même fils de Pépin de Herstal, maire du palais, et de Plectrude, tandis qu'Adaltrude est fille de Berchaire, ancien maire du palais de Neustrie de 686 à 687, et d'Anstrude, elle-même fille de Waratton, également maire du palais de Neustrie de 680 à 686 et d'Ansflède[1],[2].
Certitudes
[modifier | modifier le code]Il est élevé avec ses frères par son arrière-grand-mère maternelle Anseflède. Il est ensuite cité avec ses trois frères dans une charte de 715, puis conspire avec ses frères Arnulf et Pépin contre leur oncle Charles Martel en 723[1]. Deux des trois frères, Arnulf et probablement Pépin, sont emprisonnés et meurent en prison, et l'on perd la trace de Godefried[3].
Hypothèses sur sa descendance
[modifier | modifier le code]Aucune descendance ne lui est officiellement attribuée.
On connaît un comte du nom de Drogo, cité en 753 et en 762 qui, pour des raisons chronologiques et onomastiques, pourrait être son fils[4].
Au début du IXe siècle, Aiga, femme de Radulf († 823), comte de Cahors, est mère d'un Godefried, comte de Cahors de 823 à 842, d'un Raoul, évêque de Bourges de 860 à 866 et grand-mère d'un autre Godefrid et d'un Drogon. Bien que ce Drogon puisse se rattacher par sa mère Rothrude, il est établi qu'à cette époque, les prénoms masculins de la famille carolingienne ne se transmettent pas chez les enfants de princesses carolingiennes[5],[6].
Onomastiquement, Aiga est rapprochée de Wicfred, comte de Bourges de 802 à 838, père d'une Aiga mariée à Robert, comte palatin en 822. Les Miracula Sancti Genulfi racontent que l'abbaye de Saint Genulf de l'Estrée, a été fondée par le comte Wicfred et son épouse Oda, et précisent que ce comte était d'ascendance royale et issu d'un comte installé par Pépin le Bref pendant la soumission de l'Aquitaine. Ce comte est identifié à Chunibert Ier, comte de Bourges de 761 à 778. Chronologiquement, la comtesse Aiga de Cahors est probablement sœur de Wicfred. On retrouve plusieurs Adaltrude dans sa descendance. Cette famille est rapprochée d'une des premières branches arnulfiennes, celle de Drogon, marié à une Adaltrude et père d'un Godefried, et permet de proposer le tableau ci-dessous[7] :
Waratton maire du palais Neustrie († 686) parent d'Ebroïn | Ansflède | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Alpaïde | Pépin de Herstal maire du palais († 714) | Plectrude | Berchaire maire du palais Neustrie († 687) | Anstrude | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Charles Martel maire du palais (v.685 † 741) | Drogon duc de Champagne (670 † 708) | Adaltrude | Optatus év.Bourges | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Arnulf duc (des Burgondes ?) († 723) | Hugues arch. de Rouen († 730) | Pépin († 723) | Godefried (.. 708-723 ..) | Pomponia | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Chunibert Ier cte Bourges (761-778) | Drogo comte cité 753 et 762 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Ebroïn cte, év.Bourges (790-ca.815) | Adaltrude x Gauzlin Ier | N | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Wicfred cte Bourges (802-828) | Aiga | Radulf cte Cahors (778-823) | Rorgon Ier cte Maine (832-839) | Ebroïn év.Poitiers († 858) cousin de Rorgon | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Aiga x Robert cte palatin (822) | Godefried cte Cahors (823-842) | Raoul év.Bourges (840-855) | Robert cité en 844 et 846 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Chunibert II cte Bourges (862) | Godefried cité en 865 et 890 | Drogo cité en 860 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Au cours du XIe siècle apparaît une "Généalogie de saint Arédius", associée au faux testament d'une Carrisina. Cette généalogique, unique en son genre, couvre dix générations et quarante-cinq personnes, mais contient plusieurs erreurs et des incohérences chronologiques. Cependant, elle cite une Pomponia, vivant à la fin du VIIe siècle ou au début du VIIIe siècle, fille d'Optatus, évêque de Bourges et mariée à un Godofredus Flandrelensis. Les deux Godefried connus à cette époque sont Godefried, duc d'Alémanie de 687 à 708 et le fils de Drogon. le duc d'Alémanie n'est pas connu pour avoir des domaines dans l'actuelle Belgique, au contraire du fils de Drogon. Ce dernier est probablement l'époux de Pomponia[8].
Plusieurs autres membres de la noblesse lorraine passent pour descendre de cette branche des Arnulfiens, sans que l'on puisse situer précisément leur rattachement. Il s'agit de :
- Hugues, comte de Chaumontois en 910, cité comme issu des Arnulfiens (mais pas des Carolingiens), père du comte Arnulf et d'Odalric, évêque de Reims[4] ;
- Bruno d'Eguisheim-Dagsbourg (1002 † 1054), élu pape sous le nom de Léon IX, a émis une bulle dans laquelle il énumère ses ancêtres Arnulf, Pippin d'Herstal, Drogo, et ses trois fils[4] ;
- Wigéric de Bidgau, mort vers 921, ou son épouse Cunégonde, ancêtres des maisons d’Ardenne et du Luxembourg. Leur ascendance reste encore inconnue, à l'exception de la mère de Cunégonde, Ermentrude, fille de Louis II le Bègue, roi de France. Les éléments suivants peuvent laisser supposer que l'un ou l'autre descend des Arnulfiens :
- la Vita Johannis Gorziensis, écrite en 980, indique que leur fils, l'évêque Adalbéron de Metz, était de sang royal tant du côté paternel que du côté maternel, le texte précisant que cette origine remonterait à plusieurs générations,
- dans cette même Vita Johannis Gorziensis, ainsi que dans l'Historia Sancti Arnulfi Mettensis, il apparait qu'Adalbéron et ses frères étaient de proches parents du comte Arnulf et d'Odalric de Reims, les deux fils d'Hugues de Chaumontois,
- Luitgarde, fille de Wigéric et de Cunégonde, est l'arrière-grand-mère du pape Léon IX, alias Bruno d'Eguisheim-Dagsbourg,
- de Gozelon, autre fils de Wigéric et Cunégonde, est issue la maison d'Ardenne qui compte plusieurs Godefroy.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Riché 1983, p. 37.
- Settipani 1993, p. 161-3.
- Settipani 2000, p. 107.
- Settipani 1993, p. 162.
- Settipani 2000, p. 90.
- Settipani 2004, p. 182.
- Settipani 2000, p. 105-7.
- Settipani 2004, p. 207-215 et 225.
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Pierre Riché, Les Carolingiens, une famille qui fit l'Europe, Paris, Hachette, coll. « Pluriel », (réimpr. 1997), 490 p. (ISBN 2-01-278851-3, présentation en ligne).
- Christian Settipani, La Préhistoire des Capétiens (Nouvelle Histoire généalogique de l'auguste maison de France, vol. 1), Villeneuve-d'Ascq, éd. Patrick van Kerrebrouck, , 545 p. (ISBN 978-2-95015-093-6).
- Christian Settipani, « Les origines des comtes de Nevers », dans Onomastique et Parenté dans l'Occident médiéval, Oxford, Linacre College, Unit for Prosopographical Research, coll. « Prosopographica et Genealogica / 3 », , 310 p. (ISBN 1-900934-01-9), p. 85-112.
- Christian Settipani, La Noblesse du Midi Carolingien, Oxford, Linacre College, Unit for Prosopographical Research, coll. « Occasional Publications / 5 », , 388 p. (ISBN 1-900934-04-3).