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Grégoire XV

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Grégoire XV
Image illustrative de l’article Grégoire XV
Portrait peint par Le Guerchin. 1622. J. Paul Getty Museum. Los Angeles.
Biographie
Nom de naissance Alessandro Ludovisi
Naissance
Bologne,  États pontificaux
Père Conte Pompeo Ludovisi
Mère Camilla Bianchini
Décès (à 69 ans)
Rome,  États pontificaux
Pape de l'Église catholique
Élection au pontificat (67 ans)
Intronisation
Fin du pontificat
(2 ans, 4 mois et 29 jours)
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal
par le Pape Paul V
Titre cardinalice Cardinal-prêtre
Archevêque de Bologne
ordonné par S.É Scipione Caffarelli-Borghese

Blason
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Alessandro Ludovisi, né le à Bologne et décédé le à Rome, est le 234e évêque de Rome et pape de l'Église catholique.

Élu le , il prend le nom de Grégoire XV (en latin Gregorius XV, en italien Gregorio XV) en hommage à Grégoire XIII qui l’avait introduit aux affaires ecclésiastiques. Son pontificat qui dure à peine 30 mois n'en demeure pas moins fécond et décisif pour l'organisation interne de l'Église catholique.

Un pape de transition

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Alessandro Ludovisi est élu à l'âge de 66 ans et est déjà très malade.

Ancien élève du Collegio romano des Jésuites, homme instruit, prudent et discret, cet archevêque de Bologne depuis 1612, témoigna une vive reconnaissance à l'égard de ses anciens formateurs. En 1622, il canonisa Ignace de Loyola et François Xavier (avec Thérèse d'Avila, Philippe Néri et Isidore le Laboureur).

En 1616, il intervint en tant que nonce dans la guerre de succession de Montferrat pour faire respecter le traité d'Asti, signé un an plus tôt, pour rapprocher les deux parties.

Buste de Grégoire XV par Le Bernin en 1621

Grégoire XV prit pour collaborateur son jeune neveu Ludovico Ludovisi (1595-1632) qu'il fit cardinal et secrétaire d'État. Celui-ci révéla aussitôt des dons de diplomate et d'organisateur, réglant un différend délicat entre la France de Richelieu et l'Espagne des Habsbourg au sujet de la Valteline.

Le pape améliora aussi le processus des élections pontificales et créa la congrégation pour la propagation de la Foi (Sacra congregatio de propaganda fide) par la bulle Inscrutabili divinae providentiae le . Cette institution constituait le point d'orgue des réformes du Concile de Trente en assurant le suivi des réformes tridentines. L'oncle et le neveu Ludovisi assurèrent le retour de la Bohême et la Moravie hussites à la foi de l'Église catholique.

En soutenant financièrement et politiquement la ligue des princes catholiques fondée par le duc de Bavière Maximilien Ier, il permit à l'empereur Ferdinand II de reconquérir le Palatinat. En remerciement, l'empereur fit don au Saint-Siège de la bibliothèque palatine, la plus riche d'Europe. En 1622, il accorda aux ressortissants Lorrains demeurant à Rome d'une église nationale qui prit le nom de Saint Nicolas des Lorrains.

Enfin, par la bulle du , le pape érigea l'évêché de Paris qui était suffragant de l'Archevêché de Sens, en archevêché, en raison du rôle politique de la ville où résidait le roi et sa cour, également siège d'une cour de justice dont le ressort était étendu. Il lui donna comme suffragants les évêchés de Blois, Chartres, Orléans et Meaux. L'archevêché de Paris valait 200 000 livres de revenu, et était taxé en cour de Rome de 4 283 florins[1].

Il conféra à l'évêque de Luçon, Armand du Plessis de Richelieu, encore protégé par la reine-mère Marie de Médicis, le chapeau de cardinal.

Le mécénat

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Chapelle Ludovisi et tombe de Grégoire XV à église Saint-Ignace, par Pierre Le Gros le jeune.

Le pape et son cardinal-neveu entamèrent de grands travaux qui ne purent être achevés durant ce bref pontificat : l’église Saint-Ignace confiée aux Jésuites (alors église de l'Université grégorienne), la Villa Ludovisi avec ses magnifiques jardins sur les pentes du Monte Pincio, et le Palais Montecitorio, dû au génie du Bernin, siège actuel de la chambre des députés italienne.

Le pontificat de Grégoire XV s'acheva le en pleine canicule. Il fut inhumé dans l'église Saint-Ignace. Le conclave qui se réunit à sa mort fut décimé par la malaria.

(liste non exhaustive)

Bibliographie

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  • Günther Wassilowsky, Hubert Wolf: Päpstliches Zeremoniell in der Frühen Neuzeit – Das Diarium des Zeremonienmeisters Paolo Alaleone de Branca während des Pontifikats Gregors XV. (1621–1623). Rhema-Verlag, Münster 2007, (ISBN 978-3-930454-80-8)

Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Eugène Toulouze, Histoire d'un village ignoré "Balneolum", Paris, éditions P. Schmidt, 1898, p. 24 (une erreur typographique mentionne Grégoire XII au lieu de Grégoire XV, dans cette édition de l'ouvrage.
  2. Hugues Du Tems, Le Clergé de France, ou tableau historique et chronologique des archevêques..., chez Delalaim, Paris, 1774, p. 57.