Iríni Gíni
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Iríni Gíni, en grec moderne : Ειρήνη Γκίνη, ou Mírka Gínova (Μίρκα Γκίνοβα - en macédonien : Мирка Гинова) (-), est une résistante slavo-macédonienne[1],[note 1], originaire de Grèce, active pendant l'occupation et la guerre civile en tant que membre de l'Armée populaire de libération nationale (ELAS), puis du NOF. Elle est la première femme à être exécutée par l'État grec pendant la guerre civile[2].
Origine et action durant la Seconde Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Iríni Gíni est originaire de Roussilovo[3] (aujourd'hui Xanthógia (el)), dans le district régional de Pella, et est issue d'une famille pro-bulgare. Elle étudie dans une école à Kastoria, où elle obtient son diplôme en 1936[4] et est institutrice de maternelle[5] ou professeur[3]. Pendant l'occupation de la Grèce au cours de la Seconde Guerre mondiale, elle devient membre d'organisations de résistance tels que le Front de libération nationale (EAM), l'OKE et plus tard le Parti communiste de Grèce (KKE)[3], opérant dans le district de Pella. Au contraire d'elle, certains de ses proches sont associés au club bulgare de Thessalonique (el)[4].
Après l'occupation
[modifier | modifier le code]Iríni Gínia est ensuite transférée dans une école à Árnissa (el), mais elle est renvoyée de l'école pour conduite morale inappropriée. Dans le même temps, elle est accusée d'avoir participé à l'exécution de deux personnes. Elle se réfugie alors en Yougoslavie, plus précisément sur le territoire de la République socialiste de Macédoine[4], où elle devient un membre important de l'organisation NOF[6], organisation nationaliste slavo-macédonienne fondée à la suggestion du gouvernement yougoslave, revendiquant la saisie des territoires grecs et la création de la Grande Macédoine au sein de la Yougoslavie[7]. Elle est également membre de l'Union des femmes antifascistes, une organisation de Slavo-Macédoniens en Grèce[6]. Elle est capturée par les forces gouvernementales grecques en avec d'autres membres armés du NOF et du KKE.
Exécution et souvenir
[modifier | modifier le code]Iríni Gíni est condamnée à mort par un tribunal militaire extraordinaire pour conspiration en vue de s'emparer du territoire grec[4]. Avec six autres communistes, elle est exécutée par des gendarmes à l'aube du , près de Giannitsá[1],[6],[5]. Selon un communiqué de presse du ministère de l'Ordre public, elle est la plus calme des condamnés à mort et, devant le peloton d'exécution, elle chante L'Internationale et applaudit le KKE. Elle est la première femme à être exécutée dans l'histoire de la Grèce moderne[1]. Contrairement à ce qui s'est passé pour la majorité des Macédoniens slaves persécutés à cette époque, la nouvelle de la condamnation et de l'exécution d'Iríni Gíni s'est répandue dans le monde entier. En République démocratique de Macédoine, Iríni est considérée comme une héroïne de la « lutte de libération nationale en Macédoine égéenne » et, dans les années 1960, une usine de Skopje est baptisée en son honneur[8]. En outre, l'organisation culturelle de la municipalité de Demir Kapija porte son nom[9], et en 2006, un buste d'elle est érigé dans le monastère. En , la mention du nom d'Iríni Gíni est devenue le sujet d'un débat politique au sein du Parlement grec entre le Premier ministre de Grèce et président de SYRIZA de l'époque, Aléxis Tsípras, et le secrétaire général du Parti communiste de Grèce, Dimítris Koutsoúmbas[10].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- (el) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en grec moderne intitulé « Ειρήνη Γκίνη » (voir la liste des auteurs).
- « Cela a été suivi dix jours plus tard par l'exécution massive de sept personnes à Yannitsa, dont l'enseignante slavo-macédonienne Irini Gini (Mirka Ginova), première femme exécutée en Grèce par décision d'un tribunal grec[2] ».
Références
[modifier | modifier le code]- (en) Tassoula Vervenioti, « Left-Wing Women between Politics and Family », dans Mark Mazower, After the War was Over: Reconstructing the Family, Nation, and State in Greece, 1943-1960, Princeton University Press (ISBN 978-0-6910-5842-9, lire en ligne), p. 115.
- (el) Ilias Nikolakopoulos, Ξαναδιαβάζοντας το «σχήμα του Εμφυλίου [Αφιέρωμα στον Φίλιππο Ηλιού] [« Relecture de la "forme de la guerre civile" [Hommage à Philip Iliou] »], Τα Ιστορικά, , p. 26.
- (en) « Mirka Ginova », sur le site pollitecon.com, (consulté le ).
- Koliópoulos 1995, p. 103-104.
- (el) « Οι πρώτες εκτελέσεις με το Γ` Ψήφισμα » [« Les premières exécutions avec la troisième résolution »], Rizzopástis, (lire en ligne, consulté le ).
- (el) Iakovos D. Michaelides, « Μοναρχοφασίστες" και σλαβομακεδόνες αγωνιστές: ιδεολογικές και άλλες βεντέτες στη Μακεδονία του Εμφυλίου Πολέμου». Ο εμφύλιος πόλεμος: Από τη Βάρκιζα στο Γράμμο Φεβρουάριος 1945-Αύγουστος 1949 » [« Monarcho-fascistes" et militants slavo-macédoniens : querelles idéologiques et autres dans la Macédoine de la guerre civile". La guerre civile : De Varkiza à Grammos février 1945-août 1949 »] [PDF], (consulté le ).
- (el) Spyridon Sfetas, « Ανεπιθύμητοι σύμμαχοι και ανεξέλεγκτοι αντίπαλοι. Οι σχέσεις ΚΚΕ και NOF στη διάρκεια του εμφυλίου (1946-1949) » [« Alliés indésirables et adversaires incontrôlables. Les relations entre le KKE et le NOF pendant la guerre civile (1946-1949) »], Résumés des Balkans (IALA), no 8, , p. 215-219 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
- Koliópoulos 1995, p. 240-241.
- (en) « House of Culture “Mirka Ginova” – Demir Kapija », sur le site ssmedia.mk [lien archivé] (consulté le ).
- (el) Lámbros Stavrópoulos, « Η Μίρκα και ο εμφύλιος ΚΚΕ- ΣΥριζα » [« Mirka et la guerre civile KKE-Syriza »], To Vima, (lire en ligne, consulté le ).
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (el) Ioánnis Koliópoulos, Λεηλασία Φρονημάτων: Το Μακεδονικό ζήτημα στην περίοδο του Εμφυλίου πολέμου (1945-1949) στη Δυτική Μακεδονία [« Pillage des frontières : la question macédonienne à l'époque de la guerre civile (1945-1949) en Macédoine occidentale »], Thessalonique, Vánias, .