Joseph Sadi-Lecointe
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Sadi Joseph Lecointe |
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Souvenirs et Récits contés le 28 novembre 1933 (d) |
Joseph Sadi-Lecointe, né le à Saint-Germain-sur-Bresle (Somme) et mort le à Paris, est un aviateur français qui a établi plusieurs records du monde d'altitude et de vitesse et un Résistant.
Biographie
[modifier | modifier le code]Il est né le à Saint-Germain-sur-Bresle.
Les débuts d'un pilote
[modifier | modifier le code]Couvreur-zingueur de formation, il se fait engager comme mécanicien-soudeur dans une usine d'aviation de la région parisienne qui a entrepris la construction d'un petit appareil baptisé « Zénith ». Sadi-Lecointe, alors qu'il n'a jamais pris la moindre leçon de pilotage, se propose d'essayer l'appareil, le au terrain d’Issy-les-Moulineaux. Il obtient le brevet de pilote civil no 431, le . Il travaille ensuite chez le motoriste Anzani. Sadi-Lecointe effectue ensuite de nombreuses démonstrations en vol dans les principales villes de France à bord d'un Blériot XI. En , il devient sapeur au 1er Régiment du Génie de Versailles, puis est muté à l’Escadrille BL 3 en tant que mécanicien. Il est breveté pilote militaire (no 375) le .
Pilote de guerre et instructeur
[modifier | modifier le code]Joseph Sadi-Lecointe participe à la Première Guerre mondiale en tant que pilote puis instructeur.
En 1914, à la déclaration de guerre, Joseph Sadi-Lecointe s'engage dans l'aviation militaire. Il est affecté avec le grade de caporal comme pilote de l'escadrille BL 10. Il effectue de nombreux vols de reconnaissance. Son appareil est le premier avion français endommagé par les tirs ennemis le . Il réussit cependant à lui faire regagner les lignes françaises bien que son coéquipier fut blessé. Il est cité à l'ordre de l'armée[1].
Le , il intègre l’Escadrille de combat MS 48 en cours de rééquipement en monoplace Nieuport et devient adjudant en . Il est ensuite affecté au Centre d'entraînement d'Avord, le où il forme près de 1 500 pilotes dont Maurice Boyau et Michel Coiffard ainsi que des volontaires américains.
Sous-Lieutenant en octobre 1916, il est détaché le en tant que pilote d’essais chez Blériot-SPAD à Villacoublay, où il assure la mise au point des chasseurs SPAD VII et XIII.
Les records et victoires
[modifier | modifier le code]À partir du , il travaille chez Nieuport jusqu'en 1924 en tant que chef-pilote, il effectue les essais de plusieurs dizaines d’appareils de tous types.
Il entame alors une carrière internationale en battant le record du monde d'altitude en s'élevant à 8 155 mètres à bord d'un Spad-Herbemont. Le , il atteint 11 145 mètres. Il enregistre pas moins de sept records du monde d'altitude. Il est aussi détenteur de huit records du monde de vitesse (de 275 à 375 km/h) et de dix-huit titres de champion du monde[2]. Le , il devient le recordman du monde de vitesse pure, avec un vol à 275,862 kilomètres à l'heure, titre qu'il ne conservera que 21 jours, étant vite détrôné par Casale [3] Le , il va ainsi battre le record du monde de vitesse, en volant à 296,69 kilomètres à l'heure avec un Nieuport – Delage équipé d'un moteur Hispano-Suiza de 300 CV[4]. Le , il signe un nouveau record de vitesse, soit 313,043 kilomètres à l'heure de vitesse moyenne, record qu'il porte à 330,275 kilomètres à l'heure, le [5] et à 375,132 kilomètres à l'heure le 15 février 1923[6].
Il remportera également les coupes Deutsch de la Meurthe, Gordon Bennett et Beaumont. Concernant la Coupe Gordon Bennett, il va permettre à la France de l'afficher à son palmarès, le 28 septembre 1920, en étant le troisième Français (après Jules Védrines en 1912 à Chicago et Maurice Prévost en 1913 à Bétheny) à la remporter, couvrant le parcours de 300 kilomètres en 1 h 06, 17’’ 1/5 avec son biplan Nieuport, à moteur Hispano-Suiza de 300 chevaux[7].
En sport automobile, il gagne l'épreuve de vitesse de la première des "Journées Léon Bollée" fin , au Meeting du Mans sur Rolland-Pilain[8], puis en 1921 le Prix des Touristes lors du Grand Prix automobile de la Corse avec la marque.
En septembre 1922, il participe au meeting d'aviation de Rouen sur un Nieuport 300HP.
Joseph Sadi-Lecointe s'illustre encore aux commandes d'hydravions, décrochant notamment le record du monde de hauteur avec ce type d'appareils, le : 8 980 mètres avec un Nieuport-Delage à moteur Hispano-Suiza 8F[9].
Il reprend du service pendant la Guerre du Rif au Maroc entre 1925 et 1927. Affecté au 37e Régiment aérien, il effectue une quarantaine de missions[10].
Un administrateur
[modifier | modifier le code]En 1922, il est l'un des cofondateurs de l’Association des Vieilles Tiges. En 1927, il crée l’Association des professionnels navigants de l’aviation (APNA), dont il devient ensuite Président. Il s’y occupe notamment des assurances et fonds de prévoyance et du statut du personnel navigant. En 1937-1938, il organise les écoles de l’aviation populaire et est nommé inspecteur général de l’aéronautique civile et de l’aviation populaire[10].
La Résistance
[modifier | modifier le code]Joseph Sadi-Lecointe participe à la Seconde Guerre mondiale. Mobilisé en en tant que lieutenant-colonel, il est affecté à l’Inspection générale des écoles. Après l’armistice, il est révoqué par Vichy en raison de ses opinions politiques.
Ami de Jean Moulin, il participe activement en zone non occupée au réseau « Rafale Andromède ». Ses activités liées à la Résistance lui valent d'être emprisonné à Fresnes au printemps 1944. Il meurt le à Paris, peu après sa sortie de prison, à l'Hôpital Saint-Louis sans doute victime de mauvais traitements infligés pendant sa détention[11].
Il est d'abord inhumé au cimetière du Père-Lachaise, puis sera transféré à Beaucamps-le-Jeune en 1946[12].
Activité extra-aéronautique
[modifier | modifier le code]- Sadi-Lecointe marquera également de son empreinte le monde des apéritifs. Il en crée un avec des amis sous l'appellation « Un Zing »[13].
Hommages et distinctions
[modifier | modifier le code]Décorations
[modifier | modifier le code]- Commandeur de la Légion d'Honneur
- Croix de guerre 1914-1918
- Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs
- Croix de guerre 1939-1945 (pour faits de résistance)
- Médaille de la Résistance française
- Médaille d'or de l'Aéro-Club de France (1920)[14].
Hommages posthumes
[modifier | modifier le code]- Albert : dans le Musée Somme 1916, la Galerie des héros est en partie consacrée à Joseph Sadi-Lecointe.
- Beaucamps-le-Jeune (Somme) : un musée créé par son petit-neveu lui est consacré[15] et une rue porte son nom.
- Blois : une rue porte son nom,
- Lognes (Seine-et-Marne) : une école de pilotage à l'aérodrome de Lognes-Émerainville porte son nom.
- Paris : une rue et une école maternelle du 19e arrondissement portent son nom,
- Vélizy-Villacoublay : une rue porte son nom.
Pour approfondir
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Patrick Lecointe, Sadi Lecointe, pilote providentiel, Montreuil-sur-Mer, Henry, , 258 p. (ISBN 978-2-901245-94-0).
- Jacques Mortane (pseudon. de Jacques Romanet), Sadi Lecointe, inspecteur général, Baudinière, Paris, 1939.
- Bernard Marck, Dictionnaire universel de l'aviation, Paris, Tallandier, , 1129 p. (ISBN 2-84734-060-2), p. 613-614.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Courte biographie (sur le site Les Vieilles Tiges).
- Une de ses victoires en 1920 (sur le Corpus Etampois).
- France 3 régions : Joseph Sadi-Lecointe
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Page de Gloire, p. 14, 30 mai 1915.
- « Le 15 juillet 1944 dans le ciel : Mort de Joseph Sadi-Lecointe », Air Journal, (lire en ligne, consulté le ).
- Le 28 février 1920 dans le ciel : Jean Casale devient le nouveau recordman de vitesse.
- « Le 10 octobre 1920 dans le ciel : Sadi-Lecointe améliore le record de vitesse », Air Journal, (lire en ligne, consulté le ).
- Le 26 septembre 1921 dans le ciel : Joseph Sadi Lecointe va encore plus vite.
- « Sadi-Lecointe bat le record de vitesse », Excelsior, (lire en ligne )
- Stéphanie Meyniel, « Le 28 septembre 1920 dans le ciel : Coupe Gordon Bennett : la France gagne ! », sur air-journal.fr, (consulté le )
- Le Miroir des Sports du 4 novembre 1920, p. 283.
- « Le 11 mars 1924 dans le ciel : Sadi-Lecointe, recordman de hauteur en hydravion », Air Journal, (lire en ligne, consulté le ).
- www.sadilecointe.net/sadi_lecointe.htm.
- Source : "Les Vieilles Tiges".
- Morel, « Le corps de Said-Lecointe transporté en Picardie », L'Air, , p. 12 (lire en ligne, consulté le ).
- Aéro-Club Sadi-Lecointe [lire en ligne].
- Bernard Marck, Dictionnaire universel de l'aviation, Paris, Tallandier, , 1129 p. (ISBN 2-84734-060-2), p. 613-614.
- « Le musée Sadi-Lecointe de Beaucamps-le-Jeune ouvre ses portes toute la journée du 8 Mai / Le Réveil de Neufchâtel », sur actu.fr, (consulté le ).
- Naissance dans la Somme
- Naissance en juillet 1891
- Décès en juillet 1944
- Décès dans le 10e arrondissement de Paris
- Décès à 53 ans
- Aviateur français
- Aviateur français de la Première Guerre mondiale
- Militaire français de la Première Guerre mondiale
- Résistant français
- Pilote d'essai
- Pilote automobile français
- Commandeur de la Légion d'honneur (date non précisée)
- Titulaire de la croix de guerre 1914-1918
- Titulaire de la croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs
- Titulaire de la croix de guerre 1939-1945
- Titulaire de la médaille de la Résistance française
- Récipiendaire de la grande médaille de l'Aéro-Club de France