Nisha Ayub
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Militante pour les droits des femmes, militante pour les droits des personnes trans, transgender sex workers |
Distinctions |
Prix international de la femme de courage () 100 Women () Asia's Most Influential Malaysia (d) () |
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Nisha Ayub (née le ) est une militante malaisienne pour les droits des personnes trans.
Biographie
[modifier | modifier le code]Elle naît à Malacca. Très tôt, elle manifeste une préférence pour des jeux et vêtements réputés féminins, tendance qui est combattue par sa famille. Elle indique avoir réalisé n'être pas un vrai garçon à l'âge de 9 ans[1].
Transgenre à l'âge adulte, elle devient travailleuse du sexe, à la fois pour subvenir à ses besoins et ceux de sa famille, et pour se sentir acceptée[1]. En 2000, la police religieuse l'arrête parce qu'elle est vêtue comme une femme[2], et un tribunal de la charia la condamne à trois mois de prison pour qu'elle devienne « un vrai homme musulman »[3]. En prison, elle est victime de harcèlement et d'agressions sexuelles[2],[4]. Elle tente de se suicider en prison, ainsi qu'après sa sortie[4].
En 2007, elle commence à faire de la prévention contre le sida à Kuala Lumpur, avant de se consacrer à la défense des droits des personnes transgenres[1]. En 2014, elle crée la fondation SEED d'aide aux personnes transgenres et personnes marginalisées[3]. Elle a aussi créé en 2010 l'association Justice for Sisters[4], qui milite contre une loi interdisant aux hommes de s'habiller en femmes. Un arrêt de la Haute Cour de justice établit en 2014 que cette loi était « discriminatoire et inconstitutionnelle » et même « inhumaine »[4].
Elle a déclaré :
« Vous pouvez me couper les cheveux, vous pouvez me dénuder, vous pouvez me priver de ma dignité, et même me tuer. Mais vous ne pouvez pas m'enlever mon identité de personne transgenre[5]. »
Elle mène des stages de formation sur l'orientation sexuelle et les crimes de haine auprès de groupes gouvernementaux, d'entreprises et dans la société civile[2]. Elle a reçu des menaces de mort et subi des agressions dans la rue[4].
En 2016, elle reçoit le Prix international Femme de courage, qu'elle accepte « au nom de toutes les femmes transgenres »[2]. John Kerry rendit hommage à son travail en lui remettant le prix[6]. Nisha Ayub est la première personne transgenre à recevoir ce prix[7],[8].
Distinctions
[modifier | modifier le code]- Asia LGBT Milestone Awards (ALMA) 2015 : héroïne de l'année[9] ;
- Prix Alison Des Forges du militantisme décerné par la Human Rights Watch 2015[10] ;
- Prix international Femme de courage 2016[11].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) By Boo Su-Lyn, « 10 things about: Nisha Ayub, transgender activist », sur Malay Mail, (consulté le )
- (en) Kirstie McCrum, « Transgender woman sexually abused in male prison says the fight for equality continues », The Daily Mirror, 30 mars 2016.
- Morgane Thery-Legrix, « Nisha Ayub : Icône des transgenres en Malaisie », Paris Match, 30 mai 2016.
- Agence France Presse, « Nisha Ayub: le long et difficile combat d'une militante transgenre », An Nahar, 30 mai 2016.
- (en) « Malaysia’s Nisha Ayub Was Thrown in Prison For Being Transgender », The Daily Beast, 30 avril 2015.
- (en) « Nisha dedicates Women of Courage Award to all transwomen », Toronto Star, 30 mars 2016.
- (en) « Malaysian activist Nisha Ayub is first transgender to win US Women of Courage award », Asian Correspondent, 30 mars 2016.
- (en) Vanessa Shurentheran, « Malaysia’s courageous transgender Nisha Ayub awarded », The Malaysian Times, 30 mars 2016.
- (en) « Asia LGBT Milestone Awards winners named », Gay Star News, 16 avril 2015.
- (en) « Nisha Ayub, Malaysia 2015 Recipient of the Alison Des Forges Award for Extraordinary Activism », Human Rights Watch, 10 août 2015.
- (en) « Nisha Ayub Among Recipients of 2016 U.S. International Women of Courage Award », Ambassade des États-Unis en Malaisie.