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Paul Natorp

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Paul Natorp
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière principal de Marbourg (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Formation
Fratrie
Gottfried Andreas Natorp (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Helene Natorp (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Paul Gerhard Natorp, né le à Düsseldorf et mort le à Marbourg, est un philosophe néo-kantien et spécialiste en éducation allemand de l'école dite de Marbourg.

Il fut une autorité reconnue sur Platon. Il eut une influence particulière sur les œuvres précoces de Hans-Georg Gadamer et un effet profond sur la pensée d'Edmund Husserl, le père de la phénoménologie. Plus tard, c'est à l'influence savante de Natorp et à sa réputation que Husserl dut sa renommée. Parmi ses étudiants, il faut citer le philosophe et historien Ernst Cassirer et Boris Pasternak, l'auteur du roman Docteur Jivago.

Carrière académique

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Paul Natorp est le fils du pasteur Adelbert Natorp et d’Émilie Keller. Il étudia la musique, l'histoire, la littérature classique et la Philosophie à Berlin (1871), Bonn (1872, où il s'affila à la Burschenschaft Alemannia Bonn[1]) et Strasbourg, où il soutint sa thèse d’histoire en 1876 sous la direction du positiviste Ernst Laas. Après quatre ans d'enseignement dans un lycée, il obtint un poste d'assistant-bibliothécaire à l'université de Marbourg, où il passa sa thèse d'habilitation en 1881 sous la direction d'Hermann Cohen.

Nommé professeur extraordinaire en 1885, il obtint la chaire de Philosophie et de Pédagogie à Marbourg en 1893, et conserva ce poste jusqu'à sa promotion au rang de professeur émérite en 1922. Au second semestre 1923-1924, Natorp entretint un échange d'idées intense avec Martin Heidegger, tout juste nommé à Marbourg, et dont il connaissait déjà les recherches sur Duns Scot (et Thomas d'Erfurt). Politiquement, Natorp adhérait aux idéaux du progressisme et du centre-gauche : l'émancipation des femmes, l'abolition de la peine de mort et du Système des trois classes prussien.

Paul Natorp a participé en 1896, aux côtés de l'angliciste Wilhelm Viëtor, à l'organisation et à la direction de l’École d'été de Marbourg (Marburger Ferienkurse) du romaniste Edouard Koschwitz. Il a été promu docteur honoris causa de la Faculté de théologie de l'université de Marbourg le . Il épousa sa cousine Hélène en 1887 et en eut cinq enfants. Natorp était un compositeur qui se consacra essentiellement à la musique de chambre (sonates pour violoncelle, pour violon, trio avec piano). Il a écrit une centaine de Lieder et 2 chants pour chorale. Il écrivit à Brahms, qui le dissuada de faire de la musique son métier.

Après la capitulation, les autorités de Berlin décidèrent de baptiser une « école Paul Natorp », inaugurée le .

Le néo-kantisme de Natorp

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En théorie de la connaissance, Natorp professe, comme Cohen, un « idéalisme méthodique. » Les deux sources de la connaissance selon Kant, l'intuition sensible et l'entendement, deviennent chez lui « matière » et « forme » de la connaissance. L'Espace et le Temps sont deux jugements de relation et de grandeur. Les connaissances ne sont pas subjectives, elles doivent être objectivées par un jugement sur les phénomènes. La synthèse est l'opération fondamentale de toute connaissance, elles s'appuie sur les modes de relation des catégories (qualité, quantité, relation et modalité).

Dans la droite ligne des « idées régulatrices » de Kant[2], Natorp interprétait le Devoir (Gesetz des Sollens) comme une aspiration méthodique à la connaissance de l'infini. De là il déclinait les étapes à franchir : la pratique (Trieb), la volonté et l'exigence rationnelle, qui s'inscrivent selon lui dans une doctrine de la vertu. Le réel concret ne réside pas pour lui dans l'individu, mais dans la société. Natorp s'attaque de front à la résolution du problème de l'accès par la philosophie à la vie en tant que vécu qui constitue l'essentiel de la critique portée par Heidegger au néo-kantisme[3]. Natorp a milité toute sa vie pour une politique éducative et culturelle sociale qui ne faisait pas alors l'unanimité en Allemagne, en particulier pour la gratuité de l'enseignement et l'égalité d'accès à la culture.

Natorp trouve la source de la religion dans le sentiment de la conscience de soi immédiate. Les preuves de la religion sont donc subjectives. L'infinité du sentiment mène à la transcendence.

Si l'on veut résumer les principes de Natorp en une phrase : penser n'est pas, contrairement à ce qu'affirmait Lotze, mettre en relation (Beziehen), c'est prendre parti (in Beziehungen (Verhältnissen) stehen).

Natorp reprend en cela le programme (inspiré par Lotze) de fondation des concepts de Gottlob Frege, qui a ouvert la voie à la Philosophie analytique de Bertrand Russell et Ludwig Wittgenstein et qui, avec la raison explicite de Robert Brandom, a retrouvé une actualité.

Références

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  1. Annuaire des anciens membres (Verzeichnis der Alten Herren der Deutschen Burschenschaft). Überlingen-am-Bodensee (1920), p. 270.
  2. ...définis dans les Principes métaphysiques de la science de la nature.
  3. Arrien 2014, p. 253
  • Descartes' Erkenntnistheorie. Eine Studie zur Vorgeschichte des Kriticismus. 1882. E-Book: Berlin 2014, (ISBN 978-3-944253-04-6)
  • Sozialpädagogik, 1899
  • Logik in Leitsätzen, 1904
  • Gesammelte Abhandlungen zur Sozialpädagogik, 3 volumes 1907
  • Pestalozzi. Leben und Lehre, 1909
  • Die logischen Grundlagen der exakten Wissenschaften, 1910
  • Philosophie; ihr Problem und ihre Probleme, 1911
  • Sozialidealismus, 1920
  • Beethoven und wir, 1920
  • Allgemeine Logik (in: Flach und Holzhey, Erkenntnistheorie und Logik im Neukantianismus), 1979

Bibliographie

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  • Judy Deane Saltzmann, Paul Natorp's Philosophy of Religion within the Marburg Neo-Kantian Tradition (1980)
  • Alexis Philonenko, L'École de Marbourg : Cohen, Natorp, Cassirer (1989), éd. Vrin, (ISBN 2-7116-0992-8)
  • Karl-Heinz Lembeck, Platon in Marburg: Platon-Rezeption und Philosophiegeschichtsphilosophie bei Cohen Und Natorp (1994)
  • Julien Servois,Paul Natorp et la Théorie Platonicienne des Idées (2004)
  • Sophie-Jan Arrien, Natorp et Heidegger: Une science originaire est-elle possible? dans Servanne Jollivet et Claude Romano, Heidegger en Dialogue (1912-1930), J. Vrin, coll. « Problèmes et Controverses », 2009
  • Sophie-Jan Arrien, L'inquiétude de la pensée : L'herméneutique de la vie du jeune Heidegger (1919-1923), Paris, PUF, coll. « Épiméthée », , 385 p. (ISBN 978-2-13-062453-0).
  • Éric Dufour et Julien Servois, La philosophie sociale de Natorp, Paris, J. Vrin, coll. « Bibliothèque d’Histoire de la Philosophie », 2015.
  • Franz Gundlach: Catalogus Professorum Academiae Marburgensis. Die akademischen Lehrer der Philipps-Universität Marburg von 1527 bis 1910. Marburg 1927, S. 300.
  • Eberhard Winterhager (de): Das Problem des Individuellen. Ein Beitrag zur Entwicklungsgeschichte Paul Natorps, Hain 1975 (ISBN 978-3-445-01244-9)
  • Christoph von Wolzogen (de): Die autonome Relation. Zum Problem der Beziehung im Spätwerk Paul Natorps. Ein Beitrag zur Geschichte der Theorien der Relation. Würzburg 1984.
  • Christoph von Wolzogen: Schöpferische Vernunft. Der Philosoph Paul Natorp und das Ende des Neukantianismus. In: Frankfurter Allgemeine Zeitung, FAZ 17. März 1984, Bilder und Zeiten.
  • Helmut Holzhey: Cohen und Natorp, 2 Bde., Basel, Stuttgart 1986.
  • Christoph von Wolzogen: „Es gibt“. Heidegger und Natorps „Praktische Philosophie“. In: A. Gethmann-Siefert, O. Pöggeler (Hrsg.): Heidegger und die praktische Philosophie. Frankfurt 1988.
  • Norbert Jegelka: Paul Natorp. Würzburg 1992.
  • Klaus Christian Köhnke: Entstehung und Aufstieg des Neukantianismus. Die deutsche Universitätsphilosophie zwischen Idealismus und Positivismus. Suhrkamp, Frankfurt a. M. 1993 (ISBN 978-3-518-28687-6).
  • Christoph von Wolzogen: „Den Gegner stark machen“. Heidegger und der Ausgang des Neukantianismus am Beispiel Paul Natorps. In: Ernst Wolfgang Orth (de), Helmut Holzhey (Hrsg.): Neukantianismus. Perspektiven und Probleme. Würzburg 1994, S. 397–417.
  • Ulrich Sieg: Aufstieg und Niedergang des Marburger Neukantianismus. Die Geschichte einer philosophischen Schulgemeinschaft. Würzburg 1994, S. 274–302.
  • Peter Hoeres (de): Der Krieg der Philosophen. Die deutsche und britische Philosophie im Ersten Weltkrieg. 2004 (ISBN 3-506-71731-6).

Liens externes

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