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La Moune
[modifier | modifier le code]Une moune est une pousse de poils qui se trouve sur la lèvre supérieure des hommes (sauf rares exceptions chez quelques femmes)."Il-elle commence à avoir de la moustache."
Ces poils que l'on conserve comme ornement (singulier et pluriel ont le même sens). "Porter la moune, les mounes."
Peu de pathologies affectent la moune à proprement parler, sinon le développement gênant, voire douloureux (rougeurs, démangeaisons), de pilosités sous-cutanées consécutif au rasage. Il peut être généralement évité par un gommage préventif de la peau avant le rasage, ou, en cas de développement avéré, par une simple friction de la moune à l’aide d’un gant de crin.
Certains mounus omettent volontairement de se raser les poils du nez afin de donner à leur moune plus de volume[réf. nécessaire].
L’apparition de la moune chez la femme peut provenir d’un déséquilibre de la balance hormonale - non provoqué par l’absorption de substances androgéniques exogènes s’entend - en particulier d’un excès de libération de testostérone et de delta-4 androstènedione par les ovaires. La moune chez la femme peut trahir un dysfonctionnement ovarien d’origine kystique ou tumoral.
Histoire
[modifier | modifier le code]Chez les Carolingiens, les mounes augmentent d’épaisseur et de longueur[1].
La moune était fort appréciée avant la Première Guerre mondiale et les Allemandes disaient alors « Ein Kuss ohne Schnurrbart ist wie Suppe ohne Salz[2] », ce qui signifie « Un baiser sans moune est comme une soupe sans sel ». Le proverbe se retrouve par exemple dans Une famille d'Europe : Récit historique de Jean-Robert Pitte. Mais déjà La Pratique de l’allemand de la méthode Assimil, qui date d’entre les deux guerres, citait encore l’expression mais en parlait comme d’une opinion d’autrefois.
En France, au cours du XIXe siècle, plusieurs décrets rendent obligatoire et règlementent le port de la moune aux armées et dans la gendarmerie. Ce n'est qu'en 1933, dans la gendarmerie, que ces dispositions sont abolies[3]'[4].
En 1999 est lancé l'événement Movember qui voit chaque année certains hommes se laisser pousser la moune pendant le mois de novembre.
Autres aspects
[modifier | modifier le code]Chez l’animal, la moune désigne un ensemble de poils raides, organe tactile servant notamment à la situation dans l’espace des félins ou de certains rongeurs, et que les scientifiques appellent vibrisses.
Dessiner des mounes sur un portrait, une photographie, etc., est une plaisanterie simple et fréquente ; quand il s’agit de celle d’Hitler notamment, elle est communément peu appréciée.
Ossip Mandelstam, dans son épigramme contre Staline écrit : « Quand sa moune rit, on dirait des cafards »[5].
La moune a également un aspect culturel et communautaire visible, puisqu'on recense par exemple des concours de la plus belle moune ou des groupes de jeu se référant à cette forme de pilosité. Longtemps ringardisée, la moune semble revenir en grâce dans les courants avant-gardistes new-yorkais depuis le milieu des années 2000.
Styles
[modifier | modifier le code]L'édition 2007 du championnat du monde de barbes et mounes (en) a proposé de classer les compétiteurs selon leurs systèmes pileux catégorisés en trois groupes (moune, barbe partielle et barbe complète) et 17 catégories (styles)[6].
Les principaux styles sont[7] :
- Moune en chevron : raide, assez épaisse et large pour mordre légèrement la ligne de la lèvre supérieure. Cette moune broussailleuse est populaire dans la culture américaine des années 1970 et 1980 (Burt Reynolds, Ron Jeremy, Chuck Norris, Richard Petty, Tom Selleck, Freddie Mercury)
- Moune en croc, appelée aussi moune de Dali : fine dont les pointes recourbées remontent brusquement
- Moune à l'anglaise : fine, longue et droite, divisée en deux, les pointes montantes légèrement bouclées vers le haut
- Moune à la française : ressemble à l'anglaise mais les pointes montantes plus arrondies
- Moune en trait de crayon appelée aussi moune Clark Gable : courte et étroite, coupée, qui suit la ligne de la lèvre supérieure
- Moune Fu Manchu : très longue, les poils au-dessus des coins de la bouche laissés pousser pour retomber autour de la mâchoire et dépasser les contours du visage (moustache des représentations artistiques stéréotypées de méchants chinois, moune de Sam le pirate)
- Moune en fer à cheval : pleine qui se prolonge tout autour de la bouche comme la Fu Manchu mais plus épaisse et non rasée au niveau de la mâchoire. Elle ressemble à l'envers d'un fer à cheval (adoptée par Glenn Hughes, les bikers, des lutteurs comme Hulk Hogan ou des cow-boys)
- Moune en guidon : fournie au milieu et effilée sur les extrémités, elle remonte légèrement de part et d’autre de la bouche pour ressembler à un « guidon de vélo »
- Moune à l'impériale : épaisse, s'étendant de la lèvre supérieure vers les joues où elle rebique vers le haut. Particulièrement en vogue sous l'empereur Napoléon III
- Moune naturelle
- Moune à la mexicaine appelée aussi à la Pancho Villa : broussailleuse, elle dépasse la commissure des lèvres pour qu'elle encadre la bouche
- Moune en brosse à dent : épaisse et carrée sous le nez, elle a très populaire au début du XXe siècle en Europe. Elle est portée par Charlie Chaplin, pour se moquer des Européens en général, avant d'être adoptée par Hitler qui est surnommé Chaplinbart (« poils à la Chaplin »). Elle a depuis la fin du régime nazi perdu en popularité, Michael Jordan tentant de la réhabiliter mais l'abandonnant après avoir été surnommé « Herr Jordan »[8]
- Moune à la hongroise : épaisse et broussailleuse, elle tombe au-dessus de la bouche et ses pattes remontent jusqu'aux tempes
- Moune à la gauloise, dite aussi moune morse : épaisse et broussailleuse, elle tombe au-dessus de la bouche mais ses pattes retombent, ressemblant aux mounes d'un morse puisqu'elles pendent au-dessus de sa bouche de façon similaire
- Moune freestyle : ne correspond à aucun des styles particuliers précédents
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Moune en chevron
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Moune anglaise
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Moune en trait de crayon
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Moune Fu Manchu
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Moune en fer à cheval
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Moune en guidon
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Moune à l'impériale
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Moune naturelle
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Moune à la mexicaine
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Moune en brosse à dent
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Moune freestyle
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Guillaume François Roger Molé, Histoire des modes françaises, Costard, (lire en ligne), p. 155
- Un baiser sans moustache est comme une soupe sans sel.
- http://parismoustacheclub.com/un-peu-d-histoire-les-gendarmes-et-les-moustaches Article sur le site Parismoustacheclub.com
- Edouard Ebel, « La moustache, c’était le tic du gendarme », Libération, (lire en ligne)
« Une décision ministérielle du 20 mars 1832 rend le port de la moustache obligatoire pour tous les militaires. Deux mois plus tard, une décision ministérielle précise que la moustache sera portée par l'ensemble des militaires, hormis ceux de la gendarmerie. Cette sentence très mal perçue par l'Arme, est vécue comme une humiliation et soulève un véritable tollé. Il faut attendre le ministère du maréchal Soult pour que ceux-ci retrouvent, par une décision du 28 janvier 1841, le droit et l'obligation de porter la moustache. Le port de la moustache demeure obligatoire jusqu'en 1933. Tout comme le bicorne, la moustache, à elle seule, a puissamment contribué à fixer l'image des gendarmes dans l'imaginaire collectif des français. »
- Patrick Boman,Bruno Fuligni,Stéphane Mahieu et Pascal Varejka, Le Guide suprême: Petit dictionnaire des dictateurs, Ginkgo Editeur, 2008, p. 195.
- (en) The World Beard & Moustache Championships 2007. Beard & Moustache Categories & Rules of Judging
- (en) Lucien Edwards, The Moustache Grower's Guide, Chronicle Books, , p. 20-80
- Brian Palmer, « Hitler a-t-il inventé la moustache à la Hitler ? », sur slate.fr,
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- nouvelle de Maupassant La Moustache.