Énéide
L’Énéide (en latin : æneis, mot de forme grecque, génitif : æneidos) est une épopée de Virgile, le plus prestigieux exemple de ce genre littéraire en langue latine, composée en hexamètres dactyliques. De même que l’Iliade et l’Odyssée — dont l’Énéide s'inspire largement —, l’ouvrage a suscité l’admiration de générations de lettrés de l’Antiquité jusqu’à nos jours, et fut une source d’inspiration récurrente pour les artistes et les poètes. L’Énéide est le récit des épreuves du Troyen Énée, ancêtre mythique du peuple romain, fils d’Anchise et de la déesse Vénus, depuis la prise de Troie jusqu’à son installation dans le Latium, en Hespérie (Italie). Écrit entre 29 et 19 av. J.-C., le poème se divise en douze chants et contient à la mort de Virgile environ 10 000 vers.
Citations
[modifier]Chant I
[modifier]- (la)
Arma virumque cano, Trojae qui primus ab oris
Italiam fato profugus Lavinjaque venit
Litora, multum ille et terris jactatus et alto
Vi Superum, saevae memorem Junonis ob iram,
Multa quoque et bello passus, dum conderet urbem
Inferretque deos Latio, genus unde Latinum
Albanique patres atque altae moenia Romae.
Musa, mihi causas memora, quo numine laeso,
Quidve dolens regina deum tot volvere casus
Insignem pietate virum, tot adire labores
Impulerit : tantaene animis caelestibus irae ?
- Prélude et invocation à la Muse aux premiers vers de l'épopée.
- (la) L'Énéide, Virgile (trad. Paul Veyne), éd. Albin Michel/Les Belles Lettres, 2012, I, p. 23-24, vers 1-11
Dans la fleur de mes ans, à l’ombrage des Hêtres,
Je faisais résonner mes Airs doux et champêtres ;
Depuis abandonnant les Monts et les Forêts,
J’enseignai l’art fécond de la blonde Cérès :
Au Laboureur avare œuvre utile et plaisante ;
Mais j’entonne aujourd’hui la Trompette éclatante.
- (la)
Ille ego, qui quondam gracili modulatus avena
carmen, et egressus silvis vicina coëgi
ut quamvis avido parerent arva colono,
gratum opus agricolis, at nunc horrentia Martis
- Vers parfois ajoutés avant le prélude, mais d'authenticité contestée.
- (la) L'Énéide, Virgile (trad. Jean Regnault de Segrais), éd. D. Thierry (Paris), 1668-1681, I, p. 1, vers 1-6 (texte intégral sur Wikisource)
Chant II
[modifier]- (la) Quicquid est, timeo Danaos et dona ferentes.
- Laocoon avertissant les Troyens de se méfier du cheval de bois laissé par les Achéens. « Timeo Danaos et dona ferentes » est devenu un proverbe. Voyez sur Wikipédia Timeo Danaos et dona ferentes.
- (la) L'Énéide, Virgile (trad. Jacques Perret), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1991, II, p. 79, vers 49
Chant III
[modifier]Chant IV
[modifier]- (la)
Anna soror, quae me suspensam insomnia terrent ! Quis novus hic nostris successit sedibus hospes !
- Didon, reine de Carthage, avoue à sa sœur son amour naissant pour le prince troyen Énée.
- (la) L'Énéide, Virgile (trad. Jacques Perret), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1991, IV, p. 131, vers 9-10
- Citation choisie pour le 25 août 2019.
Chant V
[modifier]Chant VI
[modifier]- (la)
Ibant obscuri sola sub nocte per umbram
Perque domos Ditis vacuas et inania regna :
Quale per incertam lunam sub luce maligna
Est iter in silvis, ubi caelum condidit umbra
Juppiter et rebus nox abstulit atra colorem.
- Passage fameux du chant VI au cours duquel Énée descend vivant aux Enfers, guidé par la Sibylle de Cumes. Ibant obscuri sola sub nocte est un très fameux exemple d'hypallage.
- (la) L'Énéide, Virgile (trad. Jacques Perret), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1991, VI, p. 79, vers 268-272
- (la)
Multaque praeterea variarum monstra ferarum:
Centauri in foribus stabulant, Scyllaeque biformes,
et centumgeminus Briareus, ac belua Lernae
horrendum stridens, flammisque armata Chimaera,
Gorgones Harpyiaeque et forma tricorporis umbrae.
- Fantômes de plusieurs monstres de la mythologie errant dans les Enfers.
- (la) Énéide (Ier siècle avant J.-C.), Virgile (trad. Paul Veyne), éd. Les Belles Lettres, coll. « Classiques en poche », 2013, partie VI, p. 285-289, vers 285-289
Chant VII
[modifier]- (la)
ceu duo nubigenae cum vertice montis ab alto
descendunt centauri, Homolen Othrymque nivalem
linquentes cursu rapido; dat euntibus ingens
silva locum et magno cedunt virgulta fragore.
- Comparaison homérique au sujet des frères Catillus et Coras, deux guerriers de l'armée de Turnus.
- (la) Énéide (Ier siècle avant J.-C.), Virgile (trad. Paul Veyne), éd. Les Belles Lettres, coll. « Classiques en poche », 2013, partie VII, p. 298-300, vers 674-677
Chant X
[modifier]- (la) Audentes fortuna juvat.
- Turnus s'adressant à ses guerriers avant une bataille contre Énée. Le vers a été repris et cité sous différentes variantes (audaces, audaci, etc.).
- (la) L'Énéide, Virgile (trad. Paul Veyne), éd. Albin Michel/Les Belles Lettres, 2012, X, p. 23-24, vers 320
Citations rapportées
[modifier]Salomon Reinach, Cornélie ou le latin sans pleurs, 1912
[modifier]- Traduction commentée d'un vers de Virgile, Énéide, chant VI, vers 33.
- (fr) Cornélie ou le latin sans pleurs, Salomon Reinach, éd. Hachette, 1912, Lettre 2, p. 23
Citations au sujet de l’Énéide
[modifier]- Citation latine de l’Énéide de Virgile signifiant : "D'un troupeau immense, le gardien lui-même encore plus immense". Le vers de Virgile décrit un Cyclope.
- Voyage au centre de la Terre, Jules Verne, éd. Hetzel, coll. « Voyages extraordinaires », 1864, chapitre XXXIX, p. 188