Poèmes antiques/Hypatie et Cyrille
HYPATIE ET CYRILLE
Ô mon enfant, un trouble immense est dans la ville.
De toute part, roulant comme une écume vile,
Sous leur barbe hideuse et leur robe en lambeaux,
Les hommes du désert sortent de leurs tombeaux.
Hachés de coups de fouet, saignants, fangeux, farouches,
Pleins de haine, ton nom, ma fille, est dans leurs bouches.
Reste ! ne quitte pas la tranquille maison
Où mes bras t’ont bercée en ta jeune saison,
Où mon lait bienheureux t’a sauvée et nourrie,
Où j’ai vu croître au jour ton enfance fleurie,
Où ton père, ô chère âme, éloquent et pieux,
Dans un dernier baiser t’a confiée aux Dieux !
Nourrice, calme-toi. Cette terreur est vaine :
Je n’ai point mérité la colère et la haine.
Quel mal ai-je donc fait ? Ma vie est sans remord.
Les Moines du désert, dis-tu, veulent ma mort ?
Je ne les connais point, ils m’ignorent de même,
Et de fausses rumeurs troublent ton cœur qui m’aime.
Non ! J’ai trop entendu leurs cris barbares ! Non,
Je ne m’abuse point. Tous maudissent ton nom.
Leur âme est furieuse, et leur face enflammée.
Ils te déchireront, ma fille bien aimée,
Ces monstres en haillons, pareils aux animaux
Impurs, qui vont toujours prophétisant les maux,
Qui, rongés de désirs et consumés d’envie,
Blasphèment la beauté, la lumière et la vie !
Demeure, saine et sauve, à l’ombre du foyer.
J’ai dans ma conscience un plus sûr bouclier.
Le peuple bienveillant m’attend sous le portique
Où ma voix le rappelle à la sagesse antique.
J’irai, chère nourrice ; et, bien avant le soir,
Tu reverras ta fille ayant fait son devoir.
Je te supplie, enfant, par ta vie et la mienne !
Femme, Cyrille, évêque, est sur ton seuil.
Qu’il vienne !
J’ai voulu te parler, t’entendre sans témoins ;
Tes propres intérêts ne demandaient pas moins.
On vante tes vertus ; s’il en est dans les âmes
Que Dieu n’éclaire point encore de ses flammes !
J’y veux croire, et je viens, non comme un ennemi,
Dans un esprit de haine, à te nuire affermi,
Mais en père affligé qui conseille sa fille
Et la veut ramener au foyer de famille.
C’est un devoir, non moins qu’un droit ; et j’ai compté
Que tu me répondrais avec sincérité.
Par un siècle d’orage et par des temps funestes
Où le ciel ne rend plus ses signes manifestes,
J’ai vécu, j’ai blanchi sous mon fardeau sacré ;
Heureux si, près d’atteindre au terme désiré,
Je versais dans ton sein la lumière et la vie !
Ma fille, éveille-toi, le Seigneur te convie.
Tes Dieux sont morts, leur culte impur est rejeté :
Confesse enfin l’unique et sainte vérité.
Mon père a bien jugé du respect qui m’anime,
Et je révère en lui sa fonction sublime ;
Mais c’est me témoigner un intérêt trop grand,
Et ce discours me touche autant qu’il me surprend.
Par le seul souvenir des divines idées
Vers l’unique idéal les âmes sont guidées :
Je n’ai point oublié Timée et le Phédon ;
Jean n’a-t-il point parlé comme autrefois Platon ?
Les mots diffèrent peu, le sens est bien le même.
Nous confessons tous deux l’espérance suprême,
Et le Dieu de Cyrille, en mon cœur respecté,
Comme l’Abeille Attique, a dit la vérité.
Confondre de tels noms est blasphème ou démence :
Mais tant d’aveuglement est digne de clémence.
Non ! le Dieu que j’adore et qui d’un sang divin
De l’antique Péché lava le genre humain,
Femme, n’a point parlé comme, aux siècles profanes,
Les sophistes païens couchés sous les platanes ;
Et si quelque clarté dans leur nuit sombre a lui,
L’immuable lumière éclate seule en lui !
Il est venu ; des voix l’annonçaient d’âge en âge ;
La sagesse et l’amour ont marqué son passage ;
Il a vaincu la mort, et, pour de nouveaux cieux,
Purifié le cœur d’un monde déjà vieux,
D’un souffle balayé des siècles de souillures,
Chassé de leurs autels les Puissances impures,
Et rendu sans retour par son oblation
La force avec la vie à toute nation !
Parle ! de l’œuvre humaine est-ce le caractère ?
Compare au Christ sauveur les sages de la terre
Et mesure leur gloire à son humilité.
Ce serait prendre un soin trop plein de vanité.
Toute vertu sans doute a droit à nos hommages,
Et c’est toujours un Dieu qui parle dans les sages.
Je rends ce que je dois au Prophète inspiré,
Et comme à toi, mon père, il m’est aussi sacré ;
Mais sache dispenser une justice égale,
Et de ton maître aux miens marque mieux l’intervalle.
Sois équitable enfin. Que nous reproches-tu ?
Ne veillons-nous pas seuls près d’un temple abattu,
Sur des tombeaux divins qu’on brise et qu’on insulte ?
Prêtres d’un ciel muet, naufragés d’un grand culte,
Héritiers incertains d’un antique trésor,
Sans force et dispersés, que te faut-il encor ?
Oui, les temps sont mauvais, non pas pour ton église,
Mon père, mais pour nous que ton orgueil méprise,
Pour nous qui n’enseignons, dans notre abaissement,
Que l’étude, la paix et le recueillement.
Tourne au passé tes yeux ; rappelle en ta mémoire
Les destins accomplis aux jours de notre gloire.
Nos Dieux n’étaient-ils donc qu’un rêve ? Ont-ils menti ?
Vois quel monde immortel de leurs mains est sorti,
Ce symbole vivant, harmonieux ouvrage
Marqué de leur génie et fait à leur image,
Vénérable à jamais, et qu’ils n’ont enfanté
Que pour s’épanouir dans l’ordre et la clarté !
Quoi ! ce passé si beau ne serait-il qu’un songe,
Un vrai spectre animé d’un esprit de mensonge,
Une erreur séculaire où nous nous complaisons ?
Mais vous en balbutiez la langue et les leçons,
Et j’entends, comme aux jours d’Homère et de Virgile,
Les sons qui m’ont bercée expliquer l’Évangile !
Ah ! dans l’écho qui vient du passé glorieux
Écoute-les, Cyrille, et tu comprendras mieux.
Écoute, au bord des mers, au sommet des collines,
Sonner les rythmes d’or sur des lèvres divines,
Et le marbre éloquent, dans les blancs Parthénons,
Des artistes pieux éterniser les noms.
Regarde, sous l’azur qu’un seul siècle illumine,
Des îles d’Ionie aux flots de Salamine,
L’amour de la patrie et de la liberté
Triompher sur l’autel de la sainte Beauté ;
Dans l’austère repos des foyers domestiques
Les grands législateurs régler les Républiques,
Et les sages, du Vrai frayant l’âpre chemin,
De sa propre grandeur saisir l’Esprit humain !
Tu peux nier nos Dieux ou leur jeter l’outrage,
Mais de leur livre écrit déchirer cette page,
Coucher notre soleil parmi les astres morts...
Va ! la tâche est sans terme et rit de tes efforts !
Non ! ô Dieux protecteurs, ô Dieux d’Hellas ma mère,
Que sur le Pavé d’or chanta le vieil Homère,
Vous qui vivez toujours, mais qui vous êtes tus,
Je ne vous maudis pas, ô Forces et Vertus,
Qui suffisiez jadis aux races magnanimes,
Et je vous reconnais à vos œuvres sublimes !
C’est bien ! Reconnais-les aux fruits qu’ils ont portés,
Ces Démons de l’Enfer sous d’autres noms chantés,
Qui, d’un poison secret infectant l’âme entière,
Ont voulu l’étouffer dans l’immonde matière,
Et sous la robe d’or d’une vaine beauté
Ont caché le néant de l’impudicité.
Quand les peuples nourris en de telles doctrines,
Comme des troncs séchés jusque dans leurs racines,
Florissants au dehors, mais la mort dans le cœur,
Tombent en cendre avant le coup du fer vengeur ;
Quand Rome, succédant à la Grèce asservie,
De sang, de voluptés terribles assouvie,
Faisant mentir enfin l’oracle Sibyllin,
Dans sa propre fureur se déchire le sein,
S’effraie aux mille cris de vengeance et de haine
D’un monde révolté qui va briser sa chaîne,
Et, d’un destin fatal précipitant le cours,
Dans ses temples muets blasphème ses Dieux sourds ;
Enfant, prête l’oreille, interroge la nue ;
Dis-moi ce que ta gloire antique est devenue !
Ou plutôt, vois, parmi l’essaim des noirs corbeaux,
La torche du Barbare errer sur vos tombeaux ;
Et, repoussant du pied la Bacchante avilie,
Couchée, ivre et banale, au sein de l’Italie,
Le grand Cæsar chrétien abriter à la fois
Et l’Empire et Byzance à l’ombre de la Croix !
Jours du premier triomphe où, comme une bannière,
Le sacré Labarum flotta dans la lumière !
Puis, quand un voile épais semble obscurcir le ciel
Et qu’il faut boire encore à la coupe de fiel,
Vois Julien, faisant de la pourpre un suaire,
Ranimer un instant ses Dieux dans l’ossuaire,
Railler le Christ sauveur, et, comme un insensé,
Refouler l’avenir débordant le passé,
Offrir un encens vil aux idoles infâmes,
L’or à l’apostasie et des pièges aux âmes,
Mais bientôt, de son crime avorté convaincu,
Crier : — Galiléen ! je meurs et suis vaincu ! —
Et maintenant, regarde, au sein de la tourmente,
L’humanité livrée à la mer écumante ;
Apprends-moi dans quel lit assez profond pour lui
Enfermer ce torrent qui déborde aujourd’hui
Et qui, de jour en jour plus furieux sans doute,
Pour trouver son niveau voudra creuser sa route :
Vaste bouillonnement de désirs, d’intérêts,
D’avide convoitise et de sombres regrets ;
Peuples vieillis flottant au milieu du naufrage,
Et jeunes nations surgissant d’un orage,
Sans force d’une part et d’autre part sans frein,
Qui roulent au hasard comme un déluge humain.
Comment briseras-tu ce flot irrésistible ?
Où marques-tu le terme à sa course terrible ?
Et le mèneras-tu, par des sentiers choisis,
Du jardin de Platon aux parvis d’Éleusis ?
Ma fille, un nouveau lit s’ouvre au courant de l’onde,
Un nouveau jour se lève à l’horizon du monde,
Et le sang de mon Dieu cimente parmi nous
Le seul temple assez grand pour nous contenir tous.
Là, dans un même élan d’espérances communes,
L’homme méditera de plus hautes fortunes :
La paix, la liberté, le ciel à conquérir
Feront un saint devoir de vivre et de mourir,
Et les siècles verront, pleins de joie infinie,
La famille terrestre à son Dieu réunie !
Va ! Ne mesure point ta force à nos revers ;
Je sais à quel désastre assiste l’univers.
Le noble Julien, succombant à la peine,
M’instruit à confesser son espérance vaine ;
Ce que Cæsar tenta, je ne l’ai point rêvé.
Contre ses Dieux trahis ce monde est soulevé ;
Le présent, l’avenir, la puissance et la vie
Sont à vous, je le sais, et la mort nous convie.
Mais jusqu’à la fureur pourquoi vous emporter ?
Jusque dans nos tombeaux pourquoi nous insulter ?
Que craignez-vous des morts, vous de qui les mains pures
S’élèvent vers le ciel vierges de nos souillures,
Et qui, seuls, dites-vous, êtes prédestinés
À donner la sagesse aux peuples nouveau-nés ?
Efforcez-vous, plutôt que nous jeter l’outrage,
De chasser de vos cœurs la discorde sauvage,
Et s’il est vrai qu’un Dieu vous guide, soyez doux,
Cléments et fraternels, et valez mieux que nous.
Regarde ! Tout l’Empire est plein de vos querelles.
Quel jour ne voit germer quelques sectes nouvelles,
Depuis que Constantin, depuis bientôt cent ans,
Dans Nicée assembla vos pères triomphants
Qui, du temple nouveau pour mieux asseoir la base,
Contraignirent le monde à la foi d’Athanase ?
Vains efforts ! Car l’ardeur de vos dissensions
N’a cessé de troubler le cœur des nations.
Que la pourpre proscrive ou cache l’hérésie,
Portant dans vos débats la même frénésie
Et par la controverse à la haine poussés,
Au nom du même Dieu tous vous vous maudissez !
Où sont la paix, l’amour, qu’enseignent vos églises ?
Sont-ce là les leçons à l’univers promises ?
Et veux-tu qu’infidèle au culte des aïeux,
Je prenne aveuglément vos passions pour Dieux ?
Cyrille, écoute-moi. Demain, dans mille années,
Dans vingt siècles, — qu’importe au cours des destinées ! —
L’homme étouffé par vous enfin se dressera :
Le temps vous fera croître et le temps vous tuera :
Et, comme toute chose humaine et périssable,
Votre œuvre ira dormir dans l’Ombre irrévocable !
Qu’en sais-tu ? D’où te vient cette présomption
D’oser pousser au ciel ta malédiction ?
Quoi ! l’Église que Dieu pour sa gloire a fondée,
Du sang des saints martyrs encor tout inondée,
Comme un phare éclatant dans le naufrage humain,
Si tu ne l’applaudis, va s’écrouler demain !
Tu braves à ce point l’éternelle Justice !
Tremble qu’elle n’éclate et ne t’anéantisse...
Mais je m’oublie ! Et Dieu, qui parle par ma voix,
Daigne encor t’avertir une dernière fois.
Femme ! si nous offrons en spectacle à nos frères
La barque de l’apôtre en proie aux vents contraires,
Touchant à peine au port, et, comme aux premiers jours,
Lancée en haute mer pour y lutter toujours ;
Si la victoire même a produit un mal pire
Par la contagion des vices de l’Empire ;
Si l’hérésie enfin, mensonge renaissant,
Souille notre triomphe en nous désunissant,
Et, germe de colère autant que de ruine,
Livre au caprice humain la parole divine ;
Si trop d’ardeur nous pousse à trop de liberté,
Ne t’en réjouis point dans ta malignité :
Nos passions du moins sont d’un ordre sublime !
Nous combattons en nous les Esprits de l’abîme,
Et nous voulons forger avec des mains en feu
La sereine unité de nos âmes en Dieu !
Qu’importe tout un siècle écoulé dans l’orage,
Si l’arche du refuge est intacte et surnage,
Si, durant la tempête, un souffle furieux
S’envole au port divin et nous y conduit mieux !
Comme Pierre, jadis, qui s’effraie et chancelle,
Sur les flots soulevés le Seigneur nous appelle ;
Mais, si dans sa clémence il nous prend en merci,
Où l’apôtre a marché nous marcherons aussi ;
Et ce miracle saint, quand la foi le contemple,
Du triomphe promis est l’image et l’exemple.
Entends, ouvre les yeux, ma fille, et suis nos pas.
C’est le néant qui s’ouvre à qui n’espère pas !
Y dormir à jamais, est-ce là ton envie ?
Adores-tu les morts ? As-tu peur de la vie ?
Tes Dieux sont en poussière aux pieds du Christ vainqueur !
Ne le crois pas, Cyrille ! Ils vivent dans mon cœur,
Non tels que tu les vois, vêtus de formes vaines,
Subissant dans le Ciel les passions humaines,
Adorés du vulgaire et dignes de mépris ;
Mais tels que les ont vus de sublimes esprits :
Dans l’espace étoilé n’ayant point de demeures,
Forces de l’univers, Vertus intérieures,
De la terre et du ciel concours harmonieux
Qui charme la pensée et l’oreille et les yeux,
Et qui donne, idéal aux sages accessible,
À la beauté de l’âme une splendeur visible.
Tels sont mes Dieux ! Qu’un siècle ingrat s’écarte d’eux,
Je ne les puis trahir puisqu’ils sont malheureux.
Je le sens, je le sais : voici les heures sombres,
Les jours marqués dans l’ordre impérieux des Nombres.
Aveugle à notre gloire et prodigue d’affronts,
Le temps injurieux découronne nos fronts ;
Et, dans l’orgueil récent de sa haute fortune,
L’Avenir n’entend plus la voix qui l’importune.
Ô Rois harmonieux, chefs de l’Esprit humain,
Vous qui portiez la lyre et la balance en main,
Il est venu, Celui qu’annonçaient vos présages,
Celui que contenaient les visions des sages,
L’expiateur promis dont Eschyle a parlé !
Au sortir du sépulcre et de sang maculé,
L’arbre de son supplice à l’épaule, il se lève ;
Il offre à l’univers ou sa croix ou le glaive,
Il venge le Barbare écarté des autels,
Et jonche vos parvis de membres immortels !
Mais je garantirai des atteintes grossières
Jusqu’au dernier soupir vos pieuses poussières,
Heureuse si, planant sur les jours à venir,
Votre immortalité sauve mon souvenir.
Salut, ô Rois d’Hellas ! — Adieu, noble Cyrille !
Abjure tes erreurs, ô malheureuse fille,
Le Dieux jaloux t’écoute ! Ô triste aveuglement !
Je m’indigne et gémis en un même moment.
Mais puisque tu ne veux ni croire ni comprendre
Et refuses la main que je venais te rendre,
Que ton cœur s’endurcit dans un esprit mauvais,
C’en est assez ! j’ai fait plus que je ne devais.
Un dernier mot encor : — n’enfreins pas ma défense ;
Une ombre de salut te reste : — le silence.
Dieu seul te jugera, s’il ne l’a déjà fait ;
Sa colère est sur toi ; n’en hâte point l’effet.
Je ne puis oublier, en un silence lâche,
Le soin de mon honneur et ma suprême tâche,
Celle de confesser librement sous les cieux
Le beau, le vrai, le bien, qu’ont révélés les Dieux.
Depuis deux jours déjà, comme une écume vile,
Les moines du désert abondent dans la ville,
Pieds nus, la barbe inculte et les cheveux souillés,
Tout maigris par le jeûne, et du soleil brûlés.
On prétend qu’un projet sinistre et fanatique
Amène parmi nous cette horde extatique.
C’est bien. Je sais mourir, et suis fière du choix
Dont m’honorent les Dieux une dernière fois.
Cependant je rends grâce à ta sollicitude
Et n’attends plus de toi qu’un peu de solitude.
(Cyrille et l’acolyte sortent.)
Mon enfant, tu le vois, toi-même en fais l’aveu :
Tu vas mourir !
Je vais être immortelle. Adieu !