Il existe près de 20 000 variétés de blé dans le monde, mais seules quelques dizaines sont cultivées en France. Notre magazine "Enquêtes de Région" nous emmène à la découverte d’agriculteurs et d’associations qui œuvrent pour le maintien d’une biodiversité cultivée.
Suite à la disparition des trois quarts de la biodiversité agricole, causée par la Seconde Guerre mondiale et l’industrialisation, l’association Graines de Noé s’engage et a pour objectif de créer une collection de variétés anciennes de blés pour en faire profiter les agriculteurs.
Bernard a consacré une grande partie de sa vie au blé. À ses débuts, l’agriculteur produisait le blé avec des semences modernes, plus productives, mais la qualité n’était pas au rendez-vous. Alors, Bernard est passé au bio. La qualité, "c’est capital", nous dit-il. Afin de retrouver la liberté de choisir quoi cultiver, Bernard Ronot crée en 2010, dans la plaine de Saône, l’association Graines de Noé, qui conserve plus de 200 variétés de blés anciens.
En effet, ces variétés anciennes de blés possèdent une diversité génétique importante, ce qui les rend riches en biodiversité. Nous en citons plusieurs types :
- L’épeautre : surnommé "blé des Gaulois" est reconnaissable par son grain vêtu.
- Le petit épeautre ou l’engrain : c’est une céréale connue pour être la première domestiquée par l’homme, il y a environ 15 000 ans.
- L’amidonnier : c’est une sous-espèce de céréale connue également depuis des siècles.
Charles-Henri François, céréalier, est l’un des premiers agriculteurs à avoir utilisé les blés de l’association. Depuis 2010, il donne une seconde chance aux blés anciens. Il en cultive une quinzaine de variétés pour en faire du pain. Ce blé est différent au niveau du goût et des conservations qui sont meilleures, nous informe Charles-Henri.
Sur ces variétés anciennes on arrive à retrouver des notes qui sont un peu différentes de nos blés rustiques et modernes, on retrouve vraiment le pain d’Antan.
Charles-Henri François
Aujourd’hui, l’association conserve au froid 200 variétés de blés anciens. Les sachets de graines sont envoyés par centaines de grammes.
La clientèle de Graines de Noé s’est principalement développée suite à l’inquiétude des agriculteurs avec les OGM (Organisme Génétiquement Modifié). En effet, le blé n’est plus considéré comme une plante par les agro-industries, mais comme un matériel génétique. Une crainte prédomine : une accessibilité de plus en plus limitée à des variétés anciennes. Sans elles, les variétés modernes et les OGM ne peuvent être produits et créés, nous explique Hélène, animatrice au sein de l’association.
Parmi les missions de l’association :
- La biodiversité : développer la diversité des plantes et des techniques sans limites de choix,
- L'environnement : encourager un mode d'agriculture biologique, durable et respectueuse de la nature,
- Les semences paysannes : promotion des variétés-populations dont le matériel génétique et l'expression phénotypique ne sont ni homogènes, ni stabilisés.
Cet épisode d’Enquêtes de Région "Biodiversité : quelle nature pour demain ?", présenté par Muriel Bessard, nous partage le quotidien d’agriculteurs qui ont choisi de produire bio.
Elle est accompagnée par :
- Vincent Rapet, viticulteur.
- Julien Guyonneau, botaniste.
Avec quatre reportages tournés dans notre région :
Les variétés anciennes
Dans ce reportage, nous nous intéressons au contenu de nos assiettes, plus précisément aux fruits et aux légumes que nous consommons au quotidien. Avec l’industrialisation, la diversité de nos produits s’est énormément appauvrie, de nombreuses variétés anciennes ont complètement disparu. D’autres existent encore, mais sont utilisées uniquement par des agriculteurs ou des associations engagés. Nous sommes allés à leur rencontre en Bourgogne et en Franche-Comté.
Un reportage de Muriel BessardLes collectivités urbaines
La question de la biodiversité concerne aussi nos villes. Les collectivités jouent forcément un rôle essentiel pour construire des villes plus vertes. Dans l’agglomération de Dijon par exemple, de nombreux acteurs s'investissent pour la biodiversité, que ce soient des élus, des architectes ou encore différents organismes.
Un reportage de Guillaume Desmalles
Les zones humides
Elles ne couvrent que 3% du globe, mais captent à elles seules un tiers du carbone piégé dans les sols. Il est donc capital de préserver ces lieux pour lutter contre le réchauffement climatique. C’est précisément ce que des scientifiques et des associations font en Franche-Comté.
Un reportage de Lilia Aoudia
La présence du loup dans notre région
C’est un vrai atout pour la biodiversité, mais aussi un drame pour les agriculteurs et leurs élevages. Alors que faire ? Une coexistence apaisée sera-t-elle un jour possible ? Nous avons décidé d’aller de l’autre côté des Alpes, en Italie, où il y a deux fois plus de loups qu’en France. Dans la région des Abruzzes, à l’Est de Rome, la question d’être pour ou contre le loup ne se pose pas. Il est là et les habitants vivent avec.
Un reportage d’Emmanuel Rivallain