CherEs camarades,
La situation sociale et politique est marquée par une grande instabilité. Les résultats des élections législatives confirment et même amplifient les grandes données de la présidentielle. Après l’épisode du président mal élu, la macronie sort fragilisée de cette séquence, incapable d’avoir la majorité parlementaire que sont censées pourtant lui garantir les institutions de la Ve République. Au-delà, ce sont bien les classes dirigeantes qui doivent faire face à une crise de gouvernance assez inédite.
Dans ce contexte, le danger venu de l’extrême droite se précise. L’élection de 89 députés du Rassemblement national confirme la percée de Marine Le Pen, présente pour la seconde fois consécutive au second tour de l’élection présidentielle. Et le positionnement d’ouverture tant de représentants de Macron que de ceux de LR en direction de l’extrême droite (cf. ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale la semaine dernière) illustre les dynamiques politiques dangereuses qui peuvent se mettre en place durant cette nouvelle séquence.
La percée positive d’une gauche de résistance au néolibéralisme largement incarnée par la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (et plus particulièrement votre composante politique en son sein) montre que rien n’est écrit à l’avance. La course de vitesse entre les forces qui défendent les intérêts de notre camp social et les partis de la réaction, autoritaires et racistes, est engagée, et dans ce cadre, il va être nécessaire d’échanger, de débattre, de continuer à regrouper et de reconstruire des outils utiles aux mobilisations et porteurs de perspectives pour changer de société.
Comme vous le savez, à votre invitation, le NPA a été partie prenante des discussions qui ont conduit à la NUPES, mais nous avons considéré que les conditions n’étaient pas réunies pour que le NPA accepte cet accord. Selon nous, les raisons en étaient le déséquilibre politique du regroupement dû à la participation d’EÉLV, puis à l’arrivée du PS dans la discussion... Ce sont ces mêmes facteurs, avec une très grande place laissée à EÉLV et au PS au niveau de la répartition des circonscriptions, qui expliquent que les propositions faites au NPA concernant cette répartition étaient selon nous inacceptables.
Cela ne nous a pas empêché d’appeler globalement à voter pour les candidatures de la NUPES et de mener campagne dans différents endroits, en particulier pour des candidatEs issus de l’Union populaire.
À l’issue de cette campagne électorale, nous souhaitons reprendre le fil de nos échanges avec vous. Quelles articulations entre les places prises dans les institutions et la construction de ces mobilisations ? Comment résister et porter des mesures d’urgence contre l’offensive de Macron et de ses alliés ces prochains mois ? Quel rôle peut jouer le Parlement populaire de la NUPES et de possibles déclinaisons locales dans la construction de nos perspectives ?
Vendredi 24 juin, au côté de notre camarade Philippe Poutou, nous avons invité Aurélie Trouvé et Danielle Simonnet à une réunion publique de débat organisée par le NPA, et en conclusion de cette réunion, nous vous avons invité à poursuivre cet échange fructueux lors de notre Université d’été qui se déroulera du dimanche 21 au mercredi 24 août à Port-Leucate. Nous vous proposons en particulier d’y prendre la parole lors de réunions de débat organisées en son sein.
Ceci dit, sans attendre cette échéance, nous souhaiterions vous rencontrer ces prochains jours avant la coupure estivale pour échanger sur nos perspectives et les possibilités et espaces d’activités communes ces prochains mois.
Dans l’attente d’une réponse de votre part, recevez nos salutations anticapitalistes et militantes.
Le comité exécutif du Nouveau Parti anticapitaliste